Mon continent se réveille - Mamadou Saliou Koulibaly - E-Book

Mon continent se réveille E-Book

Mamadou Saliou Koulibaly

0,0

Beschreibung

"Mon continent se réveille" offre une analyse approfondie des dynamiques intercontinentales, en retraçant l’évolution historique depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Cet ouvrage met en exergue les dysfonctionnements des élites politiques dans les régions les plus démunies, tout en dévoilant les conflits d’intérêts orchestrés par les puissances du Golfe. Il aborde les enjeux des mouvements migratoires, en explorant la marginalisation des populations subsahariennes et les tensions identitaires nées de l’héritage colonial. L’auteur y peint un tableau poignant de l’existence des exclus, confinés aux périphéries urbaines, tout en exposant la fragilité des statuts professionnels. Face à ces défis contemporains, une question essentielle s’impose : comment repenser l’avenir du continent africain ? Cette œuvre engage à une réflexion profonde et invite à envisager des solutions audacieuses pour un renouveau collectif.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Mamadou Saliou Koulibaly, jeune migrant originaire d’Afrique, a bravé les dangers de l’immigration clandestine dans l’espoir de construire une nouvelle vie en Europe. Hélas, à son arrivée, ses aspirations se heurtent à une réalité implacable qui éclipse ses rêves. À travers cet ouvrage, il lance un vibrant appel aux Africains pour qu’ils sortent de l’inertie et prennent en main le destin de leur continent, en créant les conditions d’un avenir prospère et autonome.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 546

Veröffentlichungsjahr: 2025

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Mamadou Saliou Koulibaly

Mon continent se réveille

Essai

© Lys Bleu Éditions – Mamadou Saliou Koulibaly

ISBN : 979-10-422-4838-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Chapitre I

Mon continent veut s’enfuir

Oh, mon continent ! Mon beau et pauvre continent, riche en or, en diamant, en uranium, en manganèse, en cuivre, en fer, en aluminium, et même en gaz et en pétrole. Cette terre, qui a la forme d’un pistolet, est divisée en quatre grandes régions : l’Est, l’Ouest, le Nord et le Sud, occupées par différentes populations, ethnies et races, avec une multitude de dialectes et de coutumes variées. Cette terre n’est pas comme les autres, c’est une structure composée d’environ cinquante-deux à cinquante-trois pays pauvres, séparés par des frontières, gouvernés par des dirigeants mendiants et contrôlés par des affamés aux bottes lourdes en peau de vache ! Oh, mon continent ! Terre de mes ancêtres, une terre qui abrite de vastes plaines, des plateaux, des montagnes riches en ressources naturelles, des forêts luxuriantes riches en oxygène, de longs fleuves qui s’entrelacent, de magnifiques chutes d’eau, des lacs et une faune incroyable. Mais ce n’est pas tout ! Ce lieu comprend aussi de vastes déserts infinis, des océans majestueux et dangereux, ainsi que des climats variés et des saisons extraordinaires qui attirent les prédateurs avides de dévorer cette terre pour des intérêts personnels.

Mais comment se fait-il que, malgré toutes ces richesses, nous soyons si pauvres ? Que font les dirigeants corrompus, les envahisseurs, les détourneurs ? Quelle est leur idéologie ? Mon continent septentrional, oriental, austral et central, que faites-vous ? Que faisons-nous, nous, la nouvelle génération ? Rappelez-vous, souvenons-nous que, il y a des siècles, la terre de nos ancêtres était envahie par des loups adversaires et des missionnaires venus de l’autre bout du monde, qui nous ont enchaînés comme des moutons, nous ont traités comme du bétail, et guidés comme des esclaves. Même l’arrivée de la science, de la technologie et des réseaux sociaux n’a rien changé jusqu’à ce jour ! Ma génération ! Ma nouvelle génération ! souvenez-vous de l’époque coloniale, comment vivaient nos parents, nos ancêtres, comment ils étaient maltraités, violés, battus, séparés de leurs familles, privés d’amour entre Hommes, entre mari et femme, entre mère et fils.

Même si cela appartient au passé, je me souviens de l’histoire, et comme vous le savez, on peut oublier les bons moments, mais les mauvais resteront toujours gravés dans nos cœurs, ainsi que dans ceux de nos enfants et des générations futures. Voilà pourquoi cela me fait de la peine. Aujourd’hui, une nouvelle exploitation menace les enfants de mon continent : l’émigration clandestine est devenue leur projet, la mort est devenue leur pièce d’identité. Les viols, les mauvais traitements et les exploitations sont devenus leurs jeux, tandis que les foyers et les prisons sont devenus leurs domiciles. Où va mon continent ? Où va le monde ? Face à tous ces problèmes de pauvreté, de richesse, d’industries, de routes, d’électricité, d’aménagements, d’agriculture, d’écoles, d’hôpitaux, une nouvelle tendance s’impose : l’Afrique veut se débrancher de l’Occident.

Le départ du diamant noir

Depuis l’avènement des nouvelles guerres en Occident, opposant les nazis et les rois dictateurs propriétaires des missiles Satan 1 et Satan 2, un conflit a éclaté pour libérer le territoire de leur cousin, le président ukrainien clowniste, sous l’aide et le contrôle des nazis. Ce conflit vise à sécuriser des avantages économiques, tels que le gaz et les méthodes de fabrication de bombes nucléaires, pour anéantir leurs concurrents. Mais en raison de la politique, du pouvoir de gouvernance, et de la volonté de domination du dictateur russe, avec sa puissance militaire et ses équipements de sécurité sophistiqués, ses chars de combat, ses drones et missiles balistiques, suivis de ses avions de chasse, la guerre a pris une tournure dangereuse.

Mon pauvre continent, dirigé par des leaders mendiants, observe en rétrospective ce qui se passe ailleurs. Ils changent d’avis, tournent le dos aux anciens colonisateurs, attirés par les promesses d’armes et de nourriture, provoquant l’inquiétude des grandes puissances occidentales comme l’Europe et l’Amérique. Cette situation fait la une des médias mondiaux, des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, TikTok, ainsi que des chaînes de télévision comme BFM, TV5 Monde, et des radios comme RFI et BBC.

Le départ de l’approvisionnement en armes et en ressources naturelles à cause du mécontentement envers les gouvernements colonisateurs a rendu heureux les pays gagnants, surnommés les rois sataniques et balistiques. Mais les débats ne font que commencer. Comme vous l’avez suivi dans les différents médias, le taux de mortalité, les blessés, les fuites, les destructions massives d’infrastructures, telles que des ponts, des usines, des routes, des hôpitaux, ainsi que la perte de vies humaines, dont des bébés, des enfants, des adolescents, des vieux et des jeunes de ma génération, sont au cœur de cette tragédie.

Dans ce nouveau conflit, les nazis jouent à un dangereux jeu du chat et de la souris, cherchant le soutien et l’intervention de nouveaux alliés pour mener à bien leurs méthodes politiques, avec un financement accru pour l’armement. Le dictateur, propriétaire de l’arsenal balistique, n’a cependant pas peur d’affronter ses ennemis, l’OTAN et le Royaume-Uni. C’est ici que la bataille commence, non seulement en Europe, mais aussi sur le continent africain.

Où va le monde ? Pourquoi tant de conflits au lieu de la paix sur cette terre qui n’appartient à personne ? Pourquoi nous battons-nous ? Pourquoi les femmes et les enfants innocents sont-ils chassés, et pourquoi mon continent est-il exploité et manipulé par des loups aux intérêts cachés ? Il est temps de se réveiller et de se révolter. Ce n’est pas tout, avant le déclenchement de ces nouveaux conflits occidentaux, le continent noir était toujours manipulé, humilié, exploité par ces mêmes oppresseurs.

Mais l’arrivée de ces dictateurs avec leur puissance technologique a effrayé les nazis, rendant la vie en Europe beaucoup plus difficile sur les plans économique et industriel. En conservant ses ressources naturelles comme le gaz et les céréales, il veut aussi libérer l’Afrique, chasser les nazis et récupérer des ressources précieuses comme la bauxite de Guinée, l’or du Mali, l’uranium du Niger, le coton du Burkina Faso et le gaz d’Algérie. Voilà la stratégie du dictateur pour affaiblir l’Europe et l’Amérique. Maintenant, l’heure a sonné : l’Afrique appartient aux Africains. Je vous assure que toute personne qui voudra détruire ce continent sera punie et sanctionnée par les juntes militaires, comme le lion du Mali, le léopard du Burkina Faso, et le cobra de la Guinée, accompagnés par les aigles algériens.

Oh, mon Dieu ! Mon continent ! Ma nouvelle génération ! Réveillons-nous et combattons pour la paix, en disant non aux exploitations et aux exigences d’autres pays ou continents. Il est temps de choisir nos propres leaders, de gérer nos propres richesses, et d’éliminer les idéologies corrompues de certains dirigeants comme ceux du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Je vous affirme que le cœur qui bat est une arme qui tue, mais la peur ne sert à rien, sauf à nous soumettre à des lois brutales et des décisions imposées par nos ennemis.

Ma génération, j’en ai assez de vous voir pleurer de faim, mendier, manquer de respect, et voir vos âmes déstabilisées pour des intérêts personnels. C’est une chose que je ne comprends pas. Regardez, lisez, et écoutez ce qui se passe. Nos frères périssent sur la route de l’Occident, dans le désert, dans les océans, et aussi dans les manifestations, tout cela pour une meilleure vie pour eux et leurs familles. Mais aucun de ces pays nazis ne s’en soucie, car ce ne sont pas leurs femmes, leurs hommes ou leurs enfants. Nos âmes ne les intéressent pas !

Mais depuis le début de la nouvelle guerre en Occident, la peur s’est répandue dans le monde, les lois et les idées commencent à changer, et l’Afrique commence à se réveiller. Les juntes militaires se révoltent, et le continent du civisme n’est plus stable. C’est le coup de gueule !

Un coup de gueule

À la fin de l’été 2022, Vladimir Poutine rend la situation particulièrement difficile en Ukraine, avec des échanges de gaz devenant problématiques sur le sol occidental. Par le biais de son armée, il encercle le pays voisin avec des troupes militaires bien entraînées, appelées les Wagner, accompagnées par ses alliés tchétchènes et d’autres forces armées dotées d’armes de nouvelle génération. Parmi ces armes figurent des chars blindés ultra-puissants comme l’Armata T-14, des avions de chasse polyvalents de cinquième génération tels que le Soukhoï Su-57, ainsi que des missiles balistiques et des drones invincibles.

Tout cela a été mis en place pour dissuader et neutraliser tout pays qui oserait le menacer ou violer ses ordres, en particulier l’Ukraine et ses 28 alliés de l’OTAN. Le conflit éclate après un long discours et des promesses non tenues par ces 28 pays lors de leurs réunions au Congrès, alors que l’Ukraine cherchait à rejoindre l’OTAN. La Russie refuse et la guerre est déclenchée. Les tirs et les bombardements deviennent incessants, transformant l’Ukraine en un enfer de flammes, de fumée et de poussière, comme si la fin du monde était arrivée.

La démographie du pays est bouleversée alors que la population abandonne ses maisons, ses emplois et même ses proches, fuyant vers les pays frontaliers pour se mettre à l’abri. Les routes sont encombrées, les gares pleines à craquer, et les embouteillages interminables rendent l’exode encore plus difficile. Les parents se retrouvent à marcher des kilomètres avec leurs enfants, sans nourriture ni eau, pour fuir les zones de conflit.

Les riches fuient rapidement, abandonnant tout derrière eux, tandis que les pauvres et les vrais patriotes restent pour défendre leur patrie. Ceux qui ne peuvent pas partir, les plus vulnérables, deviennent les victimes sacrifiées de cette guerre. Les maisons deviennent des tombes, la poussière et la fumée, leurs cercueils.

Après des mois de combats dévastateurs, de morts par millions et de blessés innombrables, des milliards de personnes évacuées, les discussions commencent enfin dans le monde entier. Les réseaux sociaux, les médias, les politiciens, tous débattent de l’état actuel du conflit, cherchant des solutions pour mettre fin à cette tragédie. Cependant, aucun des pays impliqués ne veut reculer ni abandonner ses objectifs, rendant la situation encore plus complexe et la guerre plus fatale.

Après de nombreuses batailles et de lourdes pertes, l’armée ukrainienne est dominée par l’armée russe, qui récupère les régions les plus stratégiques du pays, notamment les oblasts de Kherson, Louhansk, Zaporijjia, Donetsk et Kharkiv. Les drapeaux ukrainiens sont remplacés par ceux de la Russie, sous l’autorité suprême de Poutine. Cette domination et la prise de contrôle des villes clés ont choqué l’Amérique, l’Europe et le Royaume-Uni.

En réponse, les quatre pays membres de l’OTAN se sont réunis pour discuter de la nouvelle guerre du XXIe siècle, appelant leurs 24 autres membres à prendre des sanctions contre la Russie pour mettre fin à ce génocide moderne. Mais pour le continent africain, cela ressemble à une simple réunion de tocards.

Le tour de table aux congrès des tocards

C’est ici, au sein de ce parlement, que les lois sont votées et que les décisions sont prises pour résoudre des problèmes continentaux ou intercontinentaux. C’est aussi là que des complots sont orchestrés, comme la récente guerre entre l’Ukraine et la Russie, ou encore la création de maladies incurables pour déstabiliser le monde, à l’image du COVID-19 qui, dans un passé récent, a causé des millions de morts et des confinements à travers le globe.

Mais ce n’est pas tout. C’est également ici que l’avenir de mon continent est neutralisé, que les idées de nos dirigeants mendiants sont manipulées. Comme nous le savons, les États subsahariens n’appartiennent pas aux Subsahariens. Leurs paroles ou leurs débats autour de cette table n’intéressent personne et ne concernent aucun des participants du congrès, en raison de la supériorité et de la négligence dont nous-mêmes faisons preuve.

Oh ! mon continent avec ses dirigeants me fait trop pitié. C’est autour de cette table de rats, composée de vingt-huit pays dont le père fondateur de ma patrie fait partie, dirigée par quatre grandes puissances : les États-Unis, la France, la Finlande et la Grèce, accompagnés d’autres pays comme l’Allemagne, le Canada, et aussi le Royaume-Uni. Même si ce dernier s’est retiré de l’Union européenne, il joue toujours un rôle très important dans la politique mondiale. Leurs ordres sont appliqués comme ceux des rois, et même en leur absence, leurs paroles sont privilégiées comme celles de princes.

Contrairement à ceux de ma patrie, qui ne servent à rien, leurs présences n’ont aucun impact, et leurs paroles ne valent rien. Ils attendent les décisions prises par leurs maîtres coloniaux. Mes frères et sœurs, que peut-on attendre de bon de telles personnes ? Pourquoi continuons-nous à dépendre de ces mêmes individus ?

Les fils de la patrie, levons-nous et combattons pour éliminer ces dirigeants inutiles. Je vous affirme que toute la souffrance de notre continent vient de là. Toute personne qui dépend de l’aide d’une autre ne travaille pas pour son propre bien. Ceux qui reçoivent des services à chaque fois se verront un jour demander de tout donner en retour.

C’est pourquoi nous souffrons, nous les Subsahariens. Nous attendons toujours de l’aide alimentaire, médicale, des infrastructures, et autres. Mon continent, que fais-tu de tes richesses, de tes idéologies ? Pourquoi demandes-tu de l’aide à tout moment ? Aucune nation ou aucun continent ne pourra résoudre les problèmes de son voisin. Ce sont les fils du continent qui doivent faire face à leurs problèmes et trouver des solutions.

Pour atteindre cet objectif, nos mentalités doivent changer, ainsi que celles de nos dirigeants. C’est sur cette faiblesse que les manipulateurs se basent pour exploiter nos ressources et traiter nos populations comme des mendiants, des affamés, des migrants économiques. Oh, mes frères subsahariens, je me demande pourquoi, en tant que fils d’un continent si riche, nous migrons, mendions, tendons la main aux autres malgré toutes nos richesses naturelles.

Notre couleur de peau ne fait pas de nous des singes, mais bientôt nos comportements nous qualifieront de tels. Après une longue période de sanctions, de restrictions sur les voyages, de regroupements sociaux et même de promenades en groupe, les campagnes et les élections occidentales se déroulent, avec la migration comme sujet principal. L’objectif est de rapatrier les sans-papiers, de rendre la vie difficile aux étrangers, naturalisés ou non, et de stopper toute forme de délinquance étrangère.

Ces décisions sont prises autour de cette table de discussions, dominée par ceux qui détiennent le pouvoir, tandis que les représentants de mon continent sont présents, mais sans aucune utilité. Pourquoi dépendons-nous encore de ces personnes ? Avant ce jour, la plupart des réunions avaient déjà leurs sujets du jour et les réponses souhaitées étaient déjà établies. Les décisions étaient prises par les hôtes suprêmes du congrès, et les emails avaient déjà été distribués entre les personnes de même hiérarchie, ainsi qu’aux pays partageant une puissance économique similaire, à l’exception des pays du continent où vivent les pauvres mendiants. Mais ce n’était pas le début, c’était un héritage que cette nouvelle génération veut continuer, malgré l’éveil mondial, le développement des sciences et des techniques, et les expériences que nous avons en comparaison avec l’homme ancien. Mais les cendres1 veulent toujours couvrir le charbon, quelle que soit sa quantité.

C’est ici que les débats commencent, après que les invités et les membres se sont installés autour de leurs tables, avec leurs bouches prêtes à aboyer, chacun et chacune devant sa table ornée d’un petit pavé où figurent le nom, le prénom et la fonction hiérarchique, et remplie de papiers manuscrits empreints de haine et de conflits, accompagnés d’un micro pour amplifier leurs voix et d’une bouteille d’eau pour rafraîchir leurs cordes vocales tout en anéantissant des vies humaines. Ces sièges étaient structurés par hiérarchie et par grades, composés de renards et d’iguanes, dont les chefs étaient des hyènes. Ces hyènes pouvaient être des mâles ou des femelles, flanquées au beau milieu de l’enclos avec des bouteilles d’eau et un long tube sonore pour diversifier leurs pouvoirs, élargir leurs mensonges, et escortées par l’un ou l’une de leurs proches pour amender et valoriser leurs démagogies.

Tout cela était préparé et conduit par les membres de la table du racisme. Ce qui reste clair, c’est qu’avant ces regroupements, les réponses aux thèmes et leurs souhaits étaient déjà établis entre eux, mais aussi entre les quatre pays membres du congrès. Ce qui n’était pas certain dans cet enclos, c’est que lors de ces regroupements, chacun d’eux avait le droit de présenter son thème, de poser son sujet, d’en parler devant toutes et tous avec un ton clair et fort, afin qu’ils puissent réunir leurs idées et apporter des solutions à ces problèmes pour mettre fin à ces fléaux qui font souffrir les êtres vivants. Mais hélas, après les débats, escortés par de fortes sonorités d’applaudissements, filmés par les caméramans et diffusés sur les différentes chaînes médiatisées, à la radio et même sur les réseaux sociaux, ils mettent en garde contre des haines organisées, des maladies dévastatrices et des conflits préparés.

Lors de ces conférences de presse, ils crachent de beaux mots pour convaincre les humains en leur promettant de grandes choses irréalisables : des formules de paix, des soutiens et des soins médicaux qui émanent constamment de leurs caboches bien remplies. Entre-temps, les idiots plantent des concombres pour être aussi idiots que leurs fruits. Nous, vous et moi, puisque nous sommes des idiots, applaudissons comme eux, en attendant des résultats qui ne verront jamais le jour et des réponses abstraites. Voilà ce que nous attendons d’eux, au fur et à mesure que le temps passe. Pendant que nous croyons être en sécurité, leurs coups et leurs secrets destructeurs se déclenchent, soit par des virus fabriqués, soit par des guerres ambulantes fondées sur le trône de leurs politiques.

C’est ici que leurs résultats apparaissent, tandis que nous perdons des milliers d’âmes humaines. Nos hôpitaux sont remplis d’enfants, de femmes, de bébés, de jeunes adolescents, de filles, de vieillards. Nous les reconnaissons lors des pics de démographie des citoyens qui migrent vers les différents fronts, et lorsque nos terres sont détruites par des missiles balistiques qui enterrent nos futurs cadres, nos intellectuels, nos mères, nos professeurs, etc. Je n’arrive pas à comprendre où nous allons et quelle est la nature de l’homme actuel. Je me demande si l’homme moderne a encore un cerveau pour réfléchir ou juste un crâne pour se traîner. Imaginez et regardez ces politiciens ou dirigeants qui gâchent nos vies pour des intérêts inutiles.

Je vous déclare, en toute honnêteté, ce qui se passe ici autour de leurs tables de racisme. Je vous confirme que dans le monde où nous vivons, le mensonge est la clé principale des récits. C’est comme le pouvoir subsaharien qui peut mentir pour régner. Ici, pendant leurs débats, le mensonge est prioritaire, la vérité est récessive. Écoutez l’histoire d’un député afro-français vivant dans les îles françaises. Cet homme était un descendant d’esclaves venus du sous-continent africain à travers la guerre, les forces oppressives, les frappes meurtrières, les tortures intolérables, les exploitations sans rémunération, les humiliations sans fin. Il a réussi à sauver sa vie. Après son sauvetage, il a essayé de se marier avec une native de l’île, qui avait une couleur de peau différente et des religions différentes, musulmane comme son père et chrétienne comme sa mère. Comme vous le savez, ici, surtout en Occident, la mère a le pouvoir, mais le fils a son choix pour ses croyances. Au fil des années, et après des affrontements patients avec les critiques et les humiliations, la femme tombe enceinte d’un garçon. Les rumeurs commencent à se répandre dans toute l’île sans aucune aide sociale ni soutien médical. Pendant que la femme était enceinte, le père avait des problèmes de justice et n’avait rien pour se nourrir ni nourrir sa femme. Là, c’était une situation catastrophique.

Je vous dis, la beauté est une lumière apparente qui cache beaucoup de choses, et l’amour est une obscurité qui rayonne à travers de beaux sourires et de beaux sentiments moraux. Ici, au bout des jours et des mois, alors que d’autres lui conseillaient d’avorter ou de quitter son mari en portant plainte devant la justice pour demander le divorce, la femme les regardait et ne les écoutait pas !

Lors de ces événements, la dame s’est arrangée à protéger son bébé et aussi son mari. Après de longs moments d’hésitation, elle prit la décision de se rendre à la préfecture de leur île pour déclarer son mari comme le père de son fils. En arrivant devant la porte de la préfecture, le couple trouva des centaines de personnes alignées comme des wagons, attendant l’heure de leur rendez-vous. Lorsqu’elle apparut avec son mari, qui était différent d’eux, toutes les personnes présentes furent étonnées de la présence de cet homme parmi eux. Certains s’éloignèrent, surtout de l’homme, tandis que d’autres, se prétendant bienveillants, s’approchèrent pour leur poser des questions, leur demandant pourquoi ils étaient là et ce que faisait cet « étranger » ici. Aucune réponse ne leur parvint, et leurs regards reflétaient la haine, leurs cœurs vibraient de jalousie, et leurs mains tremblaient d’inquiétude, rien que de la colère. Ils occupèrent une place au fond de la file, et lorsque certains les remarquèrent derrière ou devant eux, ils préférèrent se retourner ou changer de rang pour ne pas s’approcher d’eux. Les gars, c’est difficile à supporter, mais comme ils n’avaient pas le choix, ils persistèrent. La file continuait d’avancer, et tout à coup, ils arrivèrent devant l’entrée, où se trouvaient les policiers chargés de contrôler les individus et de vérifier si les arrivants ne portaient pas d’armes blanches comme des couteaux, des flingues, des objets tranchants ou pointus, ou des bombes destructrices, etc., mais pas pour le contrôle des documents d’identité des individus.

Cependant, comme vous le savez, la présence d’une proie parmi les lions les rend féroces. Lorsqu’ils aperçurent le couple au physique distinct, ils commencèrent à contrôler les papiers d’identité de chacun, mais avec une priorité naturelle qui autorisait le passage des autochtones et des natifs sans les empêcher de franchir la grande porte. Quand cela commença, des grondements se firent entendre. Les gens dans la file rouspétaient.

« Mon Dieu, depuis quand cela a-t-il commencé ? » interrogea la fille.

« À l’instant », répondit la police.

« Et pourquoi n’avez-vous pas commencé dès le début ? » ajouta un citoyen.

« La décision ne vient pas de nous ! » dit l’agent.

« Ça vient d’où ? » insista le passant.

« Écoutez, nous recevons les ordres de nos supérieurs, ensuite, nous les exécutons sans arrêt et sans tolérance », disaient les policiers.

Entre-temps, ils continuaient leurs fouilles en accordant le passage aux hommes du territoire, même s’ils n’avaient pas leurs papiers sur eux. C’est ce que je vous dis : la nature diffère, la connaissance donne la priorité, les relations favorisent les besoins, l’homme se manipule lui-même. Après trente minutes, voire une heure d’attente, le couple arriva devant les contrôleurs, où les regards des policiers tombèrent sur l’homme, qui se tenait devant sa femme.

Une fois la fouille du précédent terminée, ce fut leur tour. La police appela : « Suivant ! » L’homme fit un pas, puis un deuxième, puis un troisième, successivement, tandis que sa femme le suivait. Arrivés devant les policiers, ces derniers lui demandèrent : « Monsieur, que venez-vous faire ici ? » L’homme commença à hésiter. Pendant qu’il hésitait, ils lui dirent : « Monsieur, pouvez-vous vous mettre de côté et laisser passer les natifs ? » L’homme s’éloigna de la file, et comme nous le savons tous, l’obscurité couvre de loin, la lumière éclaire sa périphérie, le voleur cherche des solutions, et l’ingratitude joue son rôle. Ici, après tout ce temps d’attente et son manque d’originalité, on le mit à l’écart, tandis qu’ils cédèrent et accordèrent son tour à d’autres qui avaient le même teint qu’eux, en disant :

« Madame, vous pouvez passer avec votre conjoint. »

L’homme les regarda, la femme tourna la tête en la balançant de gauche à droite, et dit :

« Je suis désolée, ce n’est pas mon mari ! »

« Alors, êtes-vous seule ? » demandèrent les policiers.

« Non ! » répondit-elle.

« Vous pouvez passer, madame, si vous êtes seule », ajoutèrent-ils.

Mais la dame répliqua en criant : « Non ! Non ! Et non, je ne suis pas seule, je suis avec mon mari ! »

« Où est votre mari, s’il vous plaît ? » demandèrent les contrôleurs.

Pendant ce temps, les policiers fouillaient son mari, les mains en l’air, le dos collé au mur, les pieds joints, la tête alignée à sa colonne vertébrale comme une ligne droite. Ils le fouillaient de fond en comble, à l’intérieur comme à l’extérieur, d’autres le déshabillaient, le torse nu, devant tout le monde pour l’humilier. Ils lui demandaient ses papiers d’identité sans arrêt, sans lui laisser le temps de s’exprimer.

Mes frères et sœurs, imaginez-vous à sa place, comment réagiriez-vous ? Et si c’était dans vos pays natals, quelle serait votre réaction ? Mon peuple, est-ce ainsi que vous traitez les étrangers dans votre pays ? C’est ainsi que la dame aperçut de loin son mari en train d’être torturé, traité comme un malfaiteur. Hélas ! la femme peut être méchante, mais aussi diabolique ; si elle veut te sauver, elle le pourra, mais si elle veut te tromper, nul ne pourra l’arrêter sauf le pouvoir du Créateur. Alors, elle cria follement : « Hé ! Hé ! Hé ! » en indiquant son mari, « Que faites-vous avec lui ? » demanda-t-elle. « Où est-il ? » demandèrent les policiers. Elle les laissa l’arrêter, puis s’approcha de son mari en attaquant les policiers qui le torturaient, leur demandant à plusieurs reprises : « Que faites-vous ? Que faites-vous ? » Aucun ne lui répondit. « Voulez-vous le mettre à poil ? » cria-t-elle. Aucun des policiers ne lui répondit. Elle cracha deux insultes violentes en les traitant de « salops, fils de putes » et leur demanda s’ils voulaient vraiment humilier son mari devant tout le monde. Elle ajouta : « Puisque vous n’avez pas honte, venez me déshabiller, moi ! »

C’est ainsi qu’ils se détournèrent de son mari, mais l’un d’eux saisit la collerette de la femme, qui était enceinte de huit mois. Elle poussa un cri, si fort qu’il fit sursauter tout le monde, puis elle pleura. La foule les encercla, et soudain, elle se jeta au sol avec sa grossesse, ce qui provoqua une onde de choc dans l’assemblée, tous criant à l’unisson. Heureusement, elle ne tomba pas réellement, mais elle perdit connaissance.

Les secours furent appelés, et des pompiers ainsi que des gendarmes arrivèrent sur place, suivis des inspecteurs. La préfecture ferma ses portes et interrompit ses activités. Les pompiers transportèrent la femme, inconsciente, vers le centre d’urgence le plus proche où elle devait être traitée. Son mari ainsi que les policiers responsables de cette situation furent placés en garde à vue en attendant le rétablissement de la femme et la suite des enquêtes sur les faits.

Après quelques semaines, ou peut-être même quelques mois de traitement, la femme retrouva sa santé et donna naissance à un garçon. Elle quitta l’hôpital tandis que l’enquête continuait. Toutes les personnes qui avaient un rendez-vous ce jour-là furent également convoquées par la police, la gendarmerie et les inspecteurs, y compris le préfet et son entourage. Après une longue période d’analyses et d’inspections, l’affaire fut transférée à la justice, avec de nombreuses inquiétudes.

Nous savons que peu de gens osent se présenter devant la justice pour se justifier, surtout en Occident, car chacun craint les amendes élevées et sait très bien que le pouvoir judiciaire est plus fort que le pouvoir présidentiel. Chacun cherchait des solutions pour échapper à cette situation, mais hélas, toutes les personnes présentes ce jour-là avaient laissé leurs nom, prénom, date de naissance et adresse. Seuls les mineurs étaient épargnés. La police pouvait débarquer à leur domicile sans prévenir pour poser des questions sur l’événement.

Ils avaient tous peur d’être convoqués devant le juge pour témoigner de cette ingratitude, mais peu d’entre eux pouvaient se dérober à l’événement. Quelques mois plus tard, les plaintes furent déposées au tribunal et des convocations furent envoyées aux accusés, à leurs familles, ainsi qu’aux témoins. Cela devint un coup fatal pour les participants. Après avoir reçu les convocations, ils ont compris que dans ce bas monde, le créateur, « Dieu », a placé chacun à sa juste place, selon sa catégorie et son point de vue.

Il est crucial de savoir comment vivre, pourquoi vivre, et où vivre. Chacun doit prendre ses responsabilités à tout moment, sans délai, afin d’agir. Même en l’absence de tout, l’armée veille sur la population pour éviter les conflits, les docteurs soignent les malades, et les professeurs transmettent leur savoir aux élèves, qui à leur tour, accumulent et stockent les expériences acquises. Ici, même dans les cas de mensonges et d’irréalités, les avocats, appelés « maîtres des paroles », trouvent toujours des solutions à travers des articles qui datent de plusieurs années, voire de plusieurs siècles, pour défendre leurs clients et les épargner de condamnations à perpétuité ou d’amendes colossales qui gâcheraient leur vie.

Ainsi, les accusés et les témoins, accompagnés de leurs familles, cherchent à se rendre chez les avocats pour préparer leur défense, en fournissant toutes sortes de documents avec des preuves juridiques qui pourraient leur donner la victoire au tribunal. Quelques semaines après avoir reçu les convocations et fait des recherches sur les avocats, chacun a trouvé son défenseur. Deux ou trois semaines plus tard, le jour du procès arriva, et tous se présentèrent au tribunal, les visages marqués par la tension.

Le barreau à visage rétréci

Il s’agit d’un lieu juridique destiné aux contraventions, qu’elles soient volontaires ou involontaires, pour tous les individus ayant commis des fautes graves ou des gestes intolérables envers autrui. Ces bureaux sont des lieux sacrés pour juger les menteurs, les voleurs, les malfaiteurs, les agresseurs, les délinquants, les corrompus, les démagogues, et autres. C’est également un endroit où sont prononcées les récompenses ou les sanctions pour ceux qui n’ont pas respecté la loi ou se sont mal comportés envers leur prochain. Ici, les coupables sont amenés, parfois menottés aux pieds ou aux mains et escortés par des policiers lourdement armés, pour donner leur version des faits devant la justice. C’est ici que se sépare le bon grain de l’ivraie : les coupables reçoivent leur sentence, tandis que la vérité triomphe.

Ainsi, le couple agressé et les policiers accusés se retrouvent devant le tribunal, accompagnés de leurs avocats respectifs. Mais avant de parler du tribunal, revenons sur ce concept du « Barreau à visage rétréci ». En Occident, et même dans le monde entier aujourd’hui, l’apparition d’un corps étranger devant ce lieu sacré peut avoir une influence significative sur l’esprit de ceux qui y travaillent. Lorsqu’une personne d’origine différente, avec une apparence distincte, se présente devant eux, cela suscite non seulement des intérêts, mais aussi des réactions variées dans les médias.

Comme le dit la loi de la physique, lorsque deux corps de même nature se rencontrent, ils se repoussent, mais lorsque des corps de natures contraires se rencontrent, ils s’attirent et créent quelque chose de consommable. Cependant, dans ce contexte, la loi ne s’applique plus de la même manière. La plupart des individus sont perturbés et en viennent à dire n’importe quoi, créant du favoritisme et de la discrimination raciale envers certains. Mais grâce à la compétence et à la connaissance de certains avocats, ces comportements sont maîtrisés à travers des arguments juridiques basés sur des articles votés depuis des siècles pour convaincre ces visages fermés et mettre fin à leurs idéologies.

Ainsi, après l’installation des trois juges principaux, habillés de robes noires, au visage fermé comme celui d’un cobra blessé, ils prennent place devant une table rose équipée d’un micro pour énoncer leurs décisions. Ils possèdent également des ordinateurs pour récapituler les déclarations orales et tirer des informations des articles juridiques datant de plusieurs décennies, voire des siècles. C’est dans ce cadre que le couple agressé et les policiers accusés se présentent pour se justifier.

Après l’installation des juges et l’ouverture des débats, la femme agressée arrive avec son bébé de trois mois dans une poussette. Elle est habillée d’une longue robe noire jusqu’aux chevilles, porte des chaussures plates de couleur grise, ses cheveux sont attachés en queue de cheval. Ses lèvres sont brillantes et sèches, ses yeux coulent de larmes, et son front est marqué par la colère. Elle boite, comme un handicapé, sautant de douleur et de rage. Malgré cela, cette jeune mère est une femme courageuse et respectée, digne de confiance, qui se distingue des autres. Elle mène un combat ancestral, non seulement pour son mari, mais aussi pour les intérêts des prochaines générations. Son courage est inestimable. La sagesse joue son rôle, le stress se lit sur les visages, et la religion n’est pas là pour juger, mais pour accompagner la réalité vers la croyance. La dame chrétienne, qui remplit toutes les conditions de la sagesse selon sa région et sa culture, est suivie de près par son avocat. Cet homme, dont la tête est pleine de savoir et de connaissances juridiques, est éloquent et capable de débattre avec n’importe qui pour démêler le vrai du faux. La voici devant le tribunal, avec une croyance spectaculaire et une détermination farouche, prête à affronter le juge.

Elle est accompagnée de son avocat, un homme originaire du territoire et partageant la même couleur de peau que cette jeune mère de trois enfants. Cet avocat, vêtu d’une longue robe noire, a une stature imposante, mesurant environ 1m97. Ses traits sont marqués par une mâchoire forte, des lèvres pendantes, une langue acérée, et des yeux perçants. Son nez ressemble à l’extrémité d’une aiguille, et ses dents, espacées, lui donnent un air sévère. Ce qui le distingue, c’est sa capacité à défendre ses clients avec des arguments solides, rendant ses adversaires incapables de le faire fléchir.

Devant le tribunal, son assurance et ses compétences intimident même les juges. Après leur installation, les juges appellent le groupe des accusés, dont fait partie le mari de la dame. Les forces de l’ordre, en uniforme kaki noir, se dirigent vers les cellules des détenus. Ces policiers, lourdement armés, portent des grenades, des matraques, et des menottes, prêts à agir avec force si nécessaire. Ils sont également ornés de petites médailles et de symboles représentant la force et la paix.

Lorsqu’ils arrivent devant la porte des détenus, ils se répartissent en trois groupes : l’un reste devant l’entrée, armes à la main, pour prévenir toute tentative de fuite, tandis que les autres entrent pour menotter les prisonniers. Les détenus, certains assis, d’autres debout ou allongés, sont tous vêtus uniquement de leurs sous-vêtements. Parmi eux se trouve le mari de la dame, un homme subsaharien, couché au sol, enchaîné et pleurant de colère et de faim.

Lorsque son nom est appelé, il se lève péniblement, les mains croisées sur la poitrine, et répond faiblement, obéissant aux ordres des policiers. Il est alors brutalement menotté et frappé avec des matraques, accusé d’être à l’origine de tous les problèmes qui ont conduit à cette situation. Malgré les sévices, il ne peut ni se défendre ni répondre, ses mains et ses pieds étant enchaînés.

La condition des migrants est souvent marquée par des malheurs incessants, des critiques acerbes, des injures intolérables, et des humiliations troublantes, etc. Depuis son arrivée sur ce nouveau continent, cet homme n’a plus de voix. Il n’a connu que la torture, son corps est marqué par des cicatrices profondes, témoins des coups de fouet qu’il a subis. Ses bras, meurtris, sont pliés et repliés comme un tissu noué, le rendant presque handicapé. Sa vue s’est affaiblie, et il entend à peine. Avant d’être emmené à l’audience, il est considéré comme un criminel. Ses pieds sont solidement attachés, ses bras tirés vers l’arrière, sa poitrine comprimée pour limiter sa respiration. Avant son départ, ses yeux sont masqués pour l’empêcher de reconnaître les lieux.

Ils l’embarquent ensuite dans un véhicule de transport pénitentiaire exigu, conçu pour transporter bien plus de détenus qu’il ne le devrait. Les prisonniers sont entassés comme du bétail, alignés en rang, attachés aux poignets et aux chevilles avec des chaînes, incapables de bouger ou de changer de position sous peine de subir davantage de coups.

La douleur et la faim sont des tourments que l’âme humaine déteste. Elles ne font aucune distinction entre les âges ni ne connaissent la honte. Quand elles apparaissent, elles se reflètent inévitablement sur les visages. Les prisonniers versent des larmes, mais même ces larmes n’apportent aucun soulagement, ne modifient pas leur situation, et ne desserrent pas leurs liens. Elles ne font qu’ajouter à la laideur et à la misère de leur condition.

Tico Tico, l’un des détenus, est dans un état particulièrement pitoyable. Il est entassé avec huit autres prisonniers dans un espace minuscule, incapable de se redresser, son corps tordu et douloureux. À côté de lui, les autres prisonniers subissent le même sort, chacun pleurant silencieusement dans sa douleur. Les policiers les surveillent de près, prêts à frapper au moindre mouvement.

Après une heure de route chaotique, ponctuée de virages serrés et de manœuvres dangereuses, le véhicule arrive enfin devant le tribunal. Les prisonniers, épuisés, sont détachés un à un et sortis du véhicule. Ils sont encore enchaînés, affaiblis par les douleurs musculaires, les maux de ventre, les maux de tête, la soif et la faim. Arrivés au seuil du tribunal, ils sont conduits individuellement, encore attachés, jusqu’à la salle d’audience où ils devront faire face à la justice. À leur arrivée, ils commencèrent le débarquement sous haute surveillance, prenant toutes les précautions nécessaires pour éviter toute évasion. Pendant que certains détenus étaient descendus du fourgon, d’autres étaient surveillés de près par des policiers armés, prêts à intervenir à tout moment. Chaque détenu était escorté par deux ou trois soldats lourdement armés : un devant, un derrière, et parfois un troisième sur le côté.

C’est ainsi que se retrouva le pauvre subsaharien. Dès son arrivée devant les portes, après la descente de deux autres personnes, il apparut épuisé, souffrant de maux de ventre, de courbatures, de maux de tête, de douleurs abdominales, et surtout de soif et de faim. Les policiers l’appelèrent par son nom, son prénom, son numéro de matricule, mais il ne parvint qu’à lever ses yeux rouges, d’où coulaient des larmes de sang, sans pouvoir répondre. Le policier continua à l’appeler à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’un des agents se jette sur lui, lui assénant des coups de matraque, des fouets, et des coups de pied, comme s’il s’agissait d’un serpent. Il le tira violemment, comme un morceau de tissu, et le jeta au sol comme un caillou. Le jeune homme tomba, toujours enchaîné aux mains et aux pieds, se blessant à la tête et saignant abondamment du nez.

Deux agents le relevèrent et le conduisirent dans la salle d’audience, dans un état grave, presque insoutenable. Ses pieds effleuraient à peine le sol, ses mains étaient tirées en arrière, sa poitrine comprimée, et son regard était fixé au sol, comme celui d’un cadavre. Lorsqu’ils l’amenèrent dans la salle d’audience, où il était attendu comme un roi, sa femme leva les yeux et vit son mari suspendu dans les airs comme un sac, les larmes coulant de ses yeux en sang. Matou poussa un cri déchirant, lâcha son bébé au sol et fit une crise cardiaque, rendant son âme à son créateur.

Tout le monde fut pris de panique, y compris le chef de la justice et ses adjoints. Le procès fut immédiatement suspendu. Matou, la belle Matou, et son bébé se retrouvèrent inanimés, sans respiration. Les citoyens présents, le chef suprême, et même le préfet se précipitèrent pour trouver des secouristes. À cette époque, il n’y avait ni téléphone ni secouristes en nombre suffisant, tout se faisait par délégation, et les hôpitaux d’urgence se trouvaient à environ 40 km, en pleine capitale.

Les secouristes de l’époque étaient souvent des personnes âgées, jouant le rôle de sauveteurs. Dans la panique, chacun chercha à diriger les secours vers les anciens. Certains couraient de gauche à droite, d’autres montaient et descendaient, tandis que d’autres pleuraient, totalement désorientés. Après des dizaines de minutes sans aide, sans massage cardiaque, Matou perdit la vie, emportée par une colère et une douleur intolérables. Après une longue attente et des recherches infructueuses, la pauvre mère n’était plus.

C’est à ce moment qu’une vieille dame, confidente de la défunte, venue assister à l’audience, arriva sur les lieux. En voyant Matou et son bébé gisant au sol, elle cria : « Que se passe-t-il ? Qu’est-il arrivé à ma fille ? Ma pauvre fille ! L’avez-vous tuée ? L’avez-vous empoisonnée ? » Mais personne ne répondit. La vieille dame, accablée, s’effondra à son tour, déclenchant une crise.

Cela provoqua une révolte parmi les citoyens présents, qui s’opposèrent aux autorités judiciaires. Tout le monde se révolta contre le gouvernement, réclamant justice et égalité des droits pour tous, qu’ils soient étrangers ou natifs. Les manifestations éclatèrent dans toutes les villes du pays, exigeant justice et droits égaux pour les étrangers sur tout le territoire, y compris dans les pays limitrophes. C’était une véritable catastrophe, et la situation s’envenima rapidement.

Après la mort de Matou et l’effondrement de la vieille dame, les citoyens de la ville récupérèrent les corps de la jeune mère, du bébé et de la vieille dame, et les transportèrent chez le président de la commune, en attendant les funérailles. Pendant ce temps, les manifestations se multipliaient : des voitures et des pneus brûlaient, des supermarchés, des ponts, des maisons étaient détruits, et des usines étaient incendiées. C’était une révolte totale de la population.

Ce qui était surprenant, c’est que, pendant qu’ils brûlaient ou cachaient des objets, les manifestants exigeaient la libération immédiate et sans jugement de tous les détenus. La gravité de la situation força le chef de l’État à appeler le président de la commune, ainsi que les membres du mouvement, pour faire le point sur cette révolte. Le chef de l’État annonça également la libération des détenus, dans le but de calmer la situation.

Le jour fixé arriva, et les membres du mouvement, accompagnés de citoyens de toutes races et ethnies, se rassemblèrent devant le palais présidentiel, poussant des cris assourdissants, accompagnés de musique et de feux d’artifice. Ils exprimaient leur colère par des injures et des chants moqueurs, tandis que des soldats et des policiers tentaient de maintenir l’ordre.

Devant le palais, malgré leur nombre impressionnant, ils furent confrontés à des centaines de jeunes en uniformes cagoulés comme des ninjas, armés comme des bataillons, immobiles comme des statues. Ces soldats, semblables à des robots, attendaient les ordres de leurs chefs. Le peuple savait bien que, quel que soit le degré de révolte contre l’État, la situation finirait toujours par être négociée avec des promesses mensongères.

Matou, la jeune mère courageuse, était maintenant allongée, recouverte d’un tissu blanc, immobile dans une position touchante. Elle qui était si vive, ne bougeait plus, ne parlait plus, ne riait plus. Sa douleur était muette, et son destin scellé. « Ô, mon Seigneur, que nous réserve l’avenir ? » se demandaient ceux qui la connaissaient. Voici comment chacun de nous attend des jours meilleurs, mes jeunes générations, surtout vous, les nouveau-nés et les filles enthousiastes. Faites attention, écoutez cette histoire et imaginez votre avenir. Je vous assure que la vie n’est qu’une chaîne de théâtre où chacun de nous vient juste pour jouer son rôle avant de s’en aller. Moi, l’homme de l’univers, je me vois dans cette position fixe, tout allongé, vêtu d’un tissu blanc très touchant, sans choix. Malgré cette posture pitoyable, les gens aggravent encore la situation ; certains cherchent à se retrouver dans la même posture, à la suite de tentatives de vol, de chutes, de jets de pierres, ou de tirs à balles réelles. Mes frères et sœurs, il n’y a rien à dire ici : pendant les manifestations, les guerres, les accidents graves, ou les rassemblements diurnes ou nocturnes, les pauvres et les malfaiteurs cherchent toujours des solutions pour s’enrichir en échangeant leur âme pure contre des biens matériels, surtout ceux des autres.

Voilà comment se déroulèrent les révoltes après la mort de Matou. Alors que la famille était en deuil, la ville était sombre, tout était recouvert de fumée noire et les cris résonnaient partout. Les manifestations étaient intenses, la plupart des concitoyens cherchaient à s’enrichir. Alors que certains déstabilisaient et brûlaient les biens de l’État ou ceux de la population, d’autres en profitaient pour récupérer ce qui leur manquait pour nourrir leur famille. Oh, mon Dieu ! arrivé ici, juste devant le palais présidentiel, la lutte recommença entre les citoyens et les hommes armés. Ils échangèrent des paroles, des tirs de grenades lacrymogènes, des jets de pierres, parfois même des tirs à balles réelles. C’était véritablement catastrophique. Juste avant la conférence, rien n’était stable, chacun était à vif, chacun faisait ce qu’il voulait, il n’y avait ni respect des uniformes, ni pour les corps des deux camps, ni pour celui du gouvernement.

Mais après une longue intervention des militaires et une confrontation violente entre une population sans armes et les forces armées, qui n’avaient pas le droit de tirer sur la population, la situation devint critique. Les injures, les jets de pierres, les brûlures de pneus, et les flammes de feu enflammaient l’atmosphère. La destruction des édifices, des supermarchés, des ponts, et la mort de l’un d’entre eux, causée par les citoyens, poussèrent les chefs à donner l’ordre de tirer des balles réelles en l’air, considérées comme des « balles perdues ». Ce qui était troublant, c’est que ces balles pouvaient retomber n’importe où, parfois causant des dégâts humanitaires. Mais ce qui me troublait le plus, c’était que, lors d’événements graves comme ceux-ci, avant que les médias interviennent, ils cherchent à mettre de la tension sur la situation en créant des débats inutiles, incitant les manifestants à continuer. Ils les encourageaient devant leurs micros avec des mensonges, posant des questions tendancieuses qui poussaient tout le monde à s’exprimer sans aucun respect de la citoyenneté.

Parler est facile, mais savoir quoi dire est difficile. Je tiens à souligner que la tête est faite pour bien réfléchir, pas pour supporter des bagages, sinon elle devient un crampon de pelouse. Avec un engagement massif des citoyens et des tirs à balles réelles, les hommes en uniforme partirent à la recherche des manifestants pour les attraper et les mettre en prison. Tout le monde se dispersa, courant partout dans les villes. Les policiers les pourchassèrent, et parfois ils parvenaient à les arrêter, tandis que d’autres réussissaient à s’échapper. Certains manifestants furent poursuivis jusque chez eux pour être arrêtés et ramenés en prison. Avec cet ordre mené par les forces de l’ordre, la ville retrouva son calme, les allées et venues furent interrompues, et les sorties furent interdites jusqu’à ce que les négociations soient faites.

Sur ces routes, on voyait des hommes en uniformes armés jusqu’aux dents, à la recherche de jeunes délinquants. Les vieux et vieilles sages sortaient pour leurs besoins quotidiens, et gare à un enfant ou un jeune qui tentait de sortir de chez lui : je vous informe que sa prochaine maison serait une cellule, suivie de grosses punitions et de coups. Voilà comment ils parvinrent à maîtriser le pays pour régler la situation et ensuite enterrer le cadavre de Matou. Juste après la stabilisation de la ville, le président annonça la libération des détenus sans délai, puis il se rendit chez la famille de la défunte pour rendre hommage et présenter ses condoléances à toute sa famille, y compris à ses proches, avant qu’elle ne soit enterrée.

C’est ici que ses amis et ses parents virent Matou, la mère d’un bébé de trois mois, allongée dans un cercueil, vêtue d’un tissu blanc, pour la dernière fois. Cette vision fit pleurer tout le monde sans arrêt, y compris le président de la République. « Oh, mes belles-mères, voyez comme il est difficile de mourir, surtout en laissant derrière soi un enfant comme celui-ci ». Il est 14 h ce dimanche, et au cœur de l’église de l’île, tout le monde se regroupa en grand nombre pour rendre hommage et accompagner la jeune dame à sa demeure éternelle, où elle sera jugée par ses actes et son comportement, non par une personne, mais par son unique Seigneur « Dieu », sans aucune assistance. Aucun membre de sa famille ou ami ne sera présent, car c’est un jugement sans témoins. C’est là que la vérité absolue apparaîtra, sans favoritisme, où le mensonge n’aura pas sa place. Seuls les organes du corps humain raisonneront, témoignant des faits avec des preuves indiscutables et incontestables.

Le représentant de l’église, « le pasteur », arriva avec un visage empreint de colère, vêtu d’une robe pastorale noire jusqu’aux chevilles, coiffé d’un bonnet rouge, et portant une longue chaîne en or ornée d’une croix représentant leur « Seigneur ». Cet homme était un sage, un homme véridique du lieu de culte, et aussi très respecté par ses compatriotes. Il s’appelait Jean-Pierre, un homme natif, digne de sa religion, et surtout très passionné par la parole de son Seigneur. Le voilà arrivé devant la foule qui l’attendait, vêtu de ses vêtements de sagesse, tenant fermement sa Bible, qu’il gardait tout près de sa poitrine, et se dirigeant vers le défunt pour effectuer ses invocations auprès de son « Seigneur » et demander pardon pour le cadavre.

Mais il n’était pas seul, il était aussi accompagné de ses prédécesseurs et de quelques membres de l’État, y compris le magistrat. Oh mon Dieu ! écoutez ce que je râle en pensant à ce voyage sans retour qui m’inquiète, un voyage où le voyageur n’a ni bagages, ni tickets, ni pièces d’identité. Ce qui est frappant, c’est qu’il n’a même pas le droit de choisir sa place ; il est à la merci des autres. Imaginez, on pourrait le retrouver n’importe où : sur le toit du véhicule, dans le coffre, ou entre les sièges. C’est vraiment pitoyable. Ce qui est impressionnant ici, c’est que, qu’ils soient présidents, riches ou pauvres, princes ou rois, tous goûteront au même sentiment de mort et de tombe. Ils auront les mêmes vêtements, « cercueil », et le même nom, « cadavre », et leur demeure éternelle sera la « tombe ». Souvenons-nous de nos créateurs, suivons les enseignements des prophètes, évitons de pécher les uns contre les autres, surtout l’ingratitude.

Voilà une fin qui m’a surpris : Matou, la jeune mère, la femme battante, la mère de l’histoire, n’est plus parmi nous. J’ai les larmes aux yeux en pensant à cette battante, enveloppée dans une veste spéciale, maintenue dans une caisse, prête à être accompagnée à un endroit indésirable.

Mes chers, l’histoire continue. Après l’arrivée du pasteur et de ses collègues, le cercueil de la défunte fut placé devant lui avec l’aide de quatre personnes, toutes vêtues de vestes noires et de chaussures assorties, qui étaient elles-mêmes tristes. Mais comme ils n’avaient pas le choix, et que tout corps sans âme finit par être enterré, brûlé ou gardé dans un lieu de momification, ils obéirent à la loi de leurs représentations. Après l’emplacement du défunt, le sage de l’église ouvrit le cercueil pour dire « adieu » à Matou. Tout le monde se précipita pour lui jeter un dernier coup d’œil, pour lui dire « adieu » à plusieurs reprises.

Oh, ma nouvelle génération, notre unique créateur est vraiment patient. Il sait tout, voit tout, mais il nous laisse faire ce que nous voulons sur cette terre, et il attend le jour où nous serons dans nos tombes, où nous serons jetés par nos propres parents, frères et amis de confiance. C’est là que nous récoltons nos biens ou nos maux, là où nous sommes incapables de bouger, ni de nous entraîner, ni de parler, encore moins de détester nos actes de vie.

Oh, mon Dieu, comme vous le savez et nous le savons tous, les prophètes sont les mêmes, mais les religions sont différentes, et chaque prophète avait sa propre mission. Voilà ces tristes nouvelles qui résonnent à travers les différents continents. Ici, à la surface du globe terrestre, il existe plusieurs formes d’adoration : les animistes, les païens, les bouddhistes, les chrétiens, les musulmans, et les athées qui ne croient en aucune existence du « Seigneur ». Laissez-moi vous expliquer comment les enterrements se déroulent selon les religions. Chaque communauté, chaque continent, chaque pays a ses propres coutumes et cultures lors des cérémonies, des festivals ou des décès.

Pour la religion chrétienne, lors des enterrements, les assistants chantent et dansent en l’honneur du défunt pour rendre gloire à leur « Seigneur ». Les Indiens, quant à eux, se regroupent et brûlent leurs cadavres sans reconnaissance de la personne et sans pitié, au nom de leur « Seigneur ». Contrairement à la communauté musulmane, ils n’enterrent leurs morts ni avec des vêtements ni avec des fleurs. Ils les enveloppent simplement dans un tissu blanc bien roulé et les emmènent dans une tombe en silence total. Mais hélas, je ne comprends pas les comportements de chacun de ces cultes. Moi, je ne juge aucun d’eux et je me demande quelle est la différence entre un cadavre enterré ou brûlé ? Pourquoi certains brûlent-ils les corps ? Et pourquoi d’autres ne le font-ils pas ? Pourquoi certains chantent et dansent lors de l’enterrement, tandis que d’autres ne le font pas ? Ils ne parlent pas, ne chantent pas, et n’incinèrent pas, ils enterrent simplement. Hé, toi qui lis cela, donne-moi ta réponse !

Ici, juste après l’ouverture du cercueil où reposait la jeune femme, les uns et les autres commencent à chanter et à danser sans arrêt. Mais ce que je n’arrivais pas à comprendre, c’est que tous ceux qui étaient venus lui rendre hommage avaient des pots de fleurs à la main et étaient prêts à les déposer près du défunt, mais attendaient juste la fin des invocations du pasteur pour les poser. C’est vraiment impressionnant. Après quelques dizaines de minutes d’attente, le pasteur s’avance devant la foule avec un de ses assistants, vêtu comme lui, mais portant une petite coupe contenant de l’eau bénite dans la main droite et un pot de fleurs dans la main gauche, qu’il tend au chef religieux avec sagesse.

Ce n’est pas tout. Je voyais aussi le sage plonger sa main droite dans le récipient contenant l’eau bénite, puis asperger le défunt à plusieurs reprises sous forme de gouttes avant de poser le pot de fleurs le long du corps du défunt, en implorant son Seigneur à voix haute et basse tandis que l’assemblée se taisait. Les uns et les autres répondaient « amen » partout. Puis, il ordonna aux parents et aux amis de Matou de venir lui dire un dernier au revoir avec honnêteté et sincérité, sans aucune hésitation. Chacun et chacune s’approchèrent avec leurs pots de fleurs à la main, puis les déposèrent tous autour du cercueil en chantant et en dansant, avec des larmes qui coulaient le long de leurs visages sans arrêt. Mes frères et sœurs, c’est vraiment pitoyable. C’est ici que je me suis demandé : est-ce que ceux qui chantaient et dansaient le faisaient par joie, par colère, parce qu’ils n’avaient pas le choix, ou parce que leurs coutumes et leurs cultures le recommandaient ? Mais hélas, ce n’était pas si grave.

Pour moi, ce que je n’arrivais pas à comprendre au niveau de cet événement spectaculaire, c’est que le défunt était très bien habillé, comme une ministre ou une fonctionnaire de l’État. Si tu la voyais allongée, c’était comme si elle dormait. Elle était vêtue d’une robe blanche comme une robe de mariage, maquillée avec différentes couleurs comme la première miss du monde. Ses chaussures étaient plus chères que celles d’une reine. Elle portait des boucles d’oreilles en or, des bracelets en diamant, des chaussettes blanches aux pieds, de faux sourcils et de faux ongles aux pieds et aux mains, avec un bandeau autour de son front qui enserrait ses cheveux longs, sous forme de foulard. Ses dents brillaient comme le soleil, avec un temple de fleurs qui scintillait au-dessus de son front comme une étoile polaire. Mon « Seigneur », un monde différent de celui des autres.

Vous savez, il y avait aussi quelque chose de miraculeux à côté d’elle : on voyait un pot de fleurs rose, de la même taille qu’elle, qui longeait tout son flanc droit. C’est vraiment formidable, mais exceptionnel. Moi, l’homme de l’univers, qui avais l’habitude de voir un corps mort enveloppé dans un cercueil sans aucun accompagnement, cela m’a vraiment étonné. Mais bon, celui qui voyage beaucoup découvre davantage, et celui qui reste chez lui devient idiot et borné. Selon les coutumes et les cultures des uns et des autres, je n’en sais rien. Voilà une des preuves que les religions diffèrent, les coutumes et les cultures aussi. Seul « Dieu » juge.

Voilà dans quel état on retrouve Matou. Après une trentaine de minutes d’invocations et de doléances, la cérémonie prend fin. Les défilés s’arrêtent, les allées et venues cessent. Le pasteur ferme le cercueil, puis pose la croix sur le défunt. Les chants et la danse recommencent. Puis, arrivent les quatre hommes valides vêtus de tenues noires autour du cercueil où se trouve le cadavre. Chacun d’eux prend place près du cercueil. Les gars, la vie continue. L’homme et ses comportements ne valent rien. L’œuvre est richesse, l’artiste réalise ses rêves, le héros laisse des traces, la mort fait son devoir. Voilà les hommes forts autour du défunt en attendant l’ordre du sage. Après quelques minutes d’attente, il leur ordonna de prendre le corps du défunt pour l’emmener à sa dernière demeure.

C’est à ce moment, après un long chant pitoyable et une danse spéciale, que fut rendu hommage au cadavre. Mes sœurs, j’avoue que c’est très difficile d’y assister. Avec un ton magnifique qui assourdit la foule, les larmes coulaient de partout. Le chef religieux ordonna un silence total dans le lieu. La foule se calma en prenant toutes les précautions. C’est alors qu’il prononça sa dernière prière dans une minute de silence, où chacun et chacune récitait les prières qu’il connaissait, à plusieurs reprises. Certains le faisaient à voix haute, d’autres à voix basse, selon leur ressenti. À la fin, les quatre hommes prirent le cercueil aux quatre coins pour le diriger vers le cimetière.

C’est ici, lors du départ vers le cimetière, qu’ils reprirent également les chants et les danses, accompagnés d’instruments de musique, comme si c’était une fête ou un mariage. Je vous assure, c’était une cérémonie incroyable. Voilà comment on dirigeait le corps vers le cimetière. Lorsqu’ils prirent le cercueil, les hommes valides effectuèrent un mouvement de quatre pas en avant et quatre pas en arrière, selon leurs coutumes, avant de continuer leur route en direction de la tombe, accompagnés de chants magnifiques et touchants, ainsi que de danses de qualité.

Oh, mon Dieu ! pendant que la famille de Matou était en deuil, d’autres chantaient et dansaient. C’est ainsi que se retrouva la jeune maman de trois mois. Écoutez ce que je veux vous dire : craignez de pécher, évitez la jalousie, l’ingratitude, et retournez-vous vers l’unique « Créateur » que nous connaissons tous. Quels que soient le pouvoir, les vêtements, la richesse ou la beauté du cadavre, sa place restera toujours dans la tombe. Les voilà arrivés au bord de la tombe avec une foule immense, sans distinction d’homme ou de femme, de fille ou de jeune, d’enfant ou d’adolescent, même des bébés étaient présents.