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Extrait : "Le port de Djibouti est très mouvementé. On y débarque beaucoup de marchandises. Lorsqu'on arrive on trouve à droite la jetée de la ville et un peu plus loin, celle du plateau du Serpent. Le gouverneur habite sur la jetée de la ville et c'est là que flotte le drapeau protecteur Français. En entrant en ville, l'aspect, en raison des habitations, rappelle celui de l'Algérie. Les rues sont peu nombreuses, et sont souvent désertes."
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Seitenzahl: 43
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335066845
©Ligaran 2015
L’Afrique, cette contrée sauvage et encore si peu connue, cette terre mystérieuse et terrible, n’a-t-elle jamais, ami lecteur, excité votre curiosité ?
Défendue par ses déserts brûlants et son climat mortel, habitée par des tribus sauvages, elle a longtemps défié les efforts des plus hardis explorateurs, et rien ne la symbolise mieux que les sphinx placés par l’antique Égypte à l’entrée de la vallée du Nil, comme pour en défendre les abords.
Aujourd’hui, le voile qui la cachait s’est soulevé. D’intrépides savants ont été les précurseurs des grandes découvertes qui ont illustrées nos siècles. L’Europe entière s’est émue au récit de leurs travaux : permettrez-vous, lecteur, à un humble guide de vous conduire au milieu des pays sauvages qui ont été révélés au monde par les explorateurs célèbres ?
Je les ai vus, et une longue étude m’a identifié avec eux.
Nous allons étudier ensemble les mœurs des peuples, nous ferons connaissance avec les princes et les chefs qui les gouvernent, nous allons assister à leurs jeux et à leurs combats.
Fortement documenté pendant mon séjour chez ces individus, je le fus encore après mon retour, grâce à mon frère, resté là-bas, dans ce triste pays, qui ne s’améliorera que lorsque des jeunes gens oseront s’expatrier et qui, par leur nombre, amèneront une civilisation parfaite.
C’est dans l’espoir de les encourager que je vais leur faire connaître le pays. Disons donc adieu au continent européen, et élançons-nous à la recherche d’impressions nouvelles. Si cet itinéraire vous agrée, cher lecteur, commençons…
LÉON PAGNÉ.
Dédié à mon Père.
(1900)
(Côte Orientale d’Afrique)
Pays des Somalis
Le port de Djibouti est très mouvementé. On y débarque beaucoup de marchandises. Lorsqu’on arrive on trouve à droite la jetée de la ville et un peu plus loin, celle du plateau du Serpent.
Le gouverneur habite sur la jetée de la ville et c’est là que flotte le drapeau protecteur Français.
En entrant en ville, l’aspect, en raison des habitations, rappelle celui de l’Algérie. Les rues sont peu nombreuses, et sont souvent désertes.
À quelques centaines de mètres de la place de la ville se trouve bâti le village indigène. Ce sera le point le plus intéressant de cette causerie.
Au sortir de ce village commence le désert.
Au Nord-Est s’étend le plateau du Serpent, puis le plateau du Marabout.
C’est sur le plateau du Serpent que se trouvent les principales entreprises, la Compagnie des chemins de fer Éthiopiens, les constructions, etc. Au Marabout, l’hôpital, la glacière, etc…
Le sol de Djibouti est formé de sable jaune et noir, ce dernier brûlé par les ardents rayons du soleil ; le vent fait presque défaut, mais au bord de la mer l’air est plus rafraîchissant, ce qui permet un peu à l’Européen de respirer à son aise.
Le chiffre de la population est assez difficile à établir, en raison de l’élément noir qui dépasse de beaucoup notre race. On y trouve une grande variété ; les plus nombreux, les naturels du pays sont les Somalis, puis viennent les Issas, les Éthiopiens, arabes, grecs, sénégalais, dankalis, etc…
Ils sont tous vêtus à peu près pareil, c’est-à-dire très simplement, mais chaque race a une manière spéciale de porter ses hardes.
Nous allons examiner successivement ces différents types.
C’est le peuple qui nous occupe le plus puisque ce sont nos protégés.
Généralement de haute taille, les Somalis sont très maigres et très peu musclés. Leur teint varie du chocolat au marron très foncé. Leurs cheveux ras ou frisés, mais peu crépus. Le nez est bien fait, pas trop plat et la physionomie est expressive. Le front haut et découvert prouve une grande intelligence chez ces individus. Leur langue est le somal, l’arabe et l’abyssin, ils parlent un peu le Français, mais très mal, il est certaines lettres qu’ils ne peuvent articuler. Cependant, dès qu’ils ont entendu quelque chose ils le retiennent parfaitement.
Ce peuple est peu travailleur, quelques-uns sont boys, d’autres tirent des Pankas (ventilateurs). Ils préfèrent la promenade.
Ils savent tous nager avec une agilité incroyable, et aussitôt qu’un paquebot entre au port, ils vont à une vingtaine dans l’eau, autour du bateau en articulant des « À la mer ! À la mer ! » ce qui signifie aux passagers de leur jeter un sou qu’ils vont chercher au fond de l’eau, et ils le placent au porte-monnaie qui est leur bouche. – Les jeunes somalis, bien qu’ils s’en trouvent de grands, sont très fiers et ne croient pas à la mort que peuvent leur donner les requins qui abondent dans tout le port, car ils ont au bras ou au cou, une espèce de talisman qui, selon eux, les préserve des requins, ce talisman est appelé « Grigri ». Ils n’hésiteraient mente pas à se jeter à l’eau quand bien même ils y verraient un requin.
Le costume des Somalis est des plus simples ; il se compose d’une étoffe entourant les reins et tombant jusqu’aux genoux. Quelquefois ils ont une chemise et un gilet.