Napoléon III - Ligaran - E-Book

Napoléon III E-Book

Ligaran

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Extrait : "RÉVEIL - Muse, pourquoi venir de mon humble chaumière Chasser encor la nuit d'un rayon de tes yeux ? Pourquoi venir encor me rouvrir la carrière Où me guidait jadis ton doigt du haut des cieux ? J'avais dit : c'en est fait, loin des vains bruits du monde, J'irai m'ensevelir dans la paix des déserts, Et, seul avec le Dieu dont l'amour pur m'inonde, J'élèverai vers lui mon âme et mes concerts. "

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Seitenzahl: 60

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Il y a un an, un jeune homme inconnu, s’ignorant lui-même et descendu depuis peu de ces montagnes poétiques et sévères du Jura qui ont produit une race d’hommes si remarquables, nous faisait imprimer un volume de poésies intitulé : Napoléon III. Ce livre n’était pas destiné au public ; aucune préface ne l’accompagnait, les journaux n’en reçurent aucun exemplaire et leurs colonnes, si souvent bienveillantes pour l’écrivain débutant, ne continrent aucun de ces articles louangeurs qui font connaître un nom nouveau. Le Napoléon III, par M. Bretin (du Jura), fut présenté à l’Empereur qui agréa cet hommage et témoigna toute sa satisfaction à l’auteur. Quand on est jeune et qu’on a fait un volume de poésies, surtout si ce volume a été accueilli avec faveur, il n’est pas difficile de prédire que l’auteur ne s’arrêtera pas à ce coup d’essai ; mais ce qui se fait assez ordinairement, c’est que l’auteur rémunéré remercie à peine ceux qui ont récompensé son génie et qu’il se hâte de porter son encens à de nouveaux autels. M. Bretin a été plus fidèle pour l’objet du culte qu’il s’est choisi ; le voici qui redescend de ses montagnes avec un nouveau volume portant le même titre que le premier et, comme celui-ci, entièrement consacré à la gloire de l’Empereur.

Si la Poésie est un reflet des tendances et de la civilisation du peuple et du siècle auxquels appartient le poète, on ne sera pas étonné de trouver dans le volume de M. Bretin ces chants religieux, ces hymnes patriotiques qui, aujourd’hui plus que jamais, ont des échos si puissants dans le cœur de la nation tout entière. Sa muse à la fois catholique et militaire se distingue par une étonnante facilité ; son vers coule rapide et sûr, et jamais l’expression ne fait attendre la pensée.

Au moment où le pays se prépare à une grande lutte, que ce volume de vers soit le bienvenu. La France en tout temps n’a-t-elle pas vu les poètes et les guerriers se lever et se donner la main pour la chanter et pour la défendre ?

AIMÉ VINGTRINIER.

I Réveil
Muse, pourquoi venir de mon humble chaumière
Chasser encore la nuit d’un rayon de tes yeux ?
Pourquoi venir encore me rouvrir la carrière
Où me guidait jadis ton doigt du haut des cieux ?
 
J’avais dit : c’en est fait, loin des vains bruits du monde,
J’irai m’ensevelir dans la paix des déserts,
Et, seul avec le Dieu dont l’amour pur m’inonde,
J’élèverai vers lui mon âme et mes concerts.
 
Bois touffus, frais vallons, grottes, riants bocages,
Dans vos abris secrets accueillez un ami ;
Je viens me reposer sous vos charmants ombrages :
Répandez vos parfums sur mon front endormi.
 
Tel un prudent pêcheur voit en paix sur la plage
L’Aquilon soulever le vaste sein des mers
Là, je ne craindrai plus que l’aile de l’orage
Roule encore dans mon ciel la nuit et les éclairs.
 
Là, je me nourrirai du trésor de l’abeille ;
J’irai me rafraîchir à l’onde du rocher ;
Des voix d’Anges viendront enchanter mon oreille
Sous les berceaux fleuris où j’irai me cacher.
 
Là, je trouverai mieux l’idéal que j’adore,
Ce Dieu, l’objet vivant de mes ardents soupirs
Je le verrai briller dans les pleurs de l’Aurore,
Je l’entendrai parler dans l’accent des Zéphyrs.
 
Les yeux tout éblouis de sa magnificence,
Je redirai sa gloire aux feux naissants du jour ;
Ma voix des nuits planant dans le vaste silence,
Sous les cieux étoiles, chantera son amour.
 
Des sphères écoutant la nocturne harmonie
Je monterai vers lui sur leur pas cadencé ;
De la Foi dans mon sein le céleste Génie
Versera l’espérance et l’oubli du passé ;
 
Jusqu’au jour où s’ouvrant sur un plus beau rivage,
Tel le lys du vallon aux rayons de l’été,
Mon âme, sous l’éclat d’un soleil sans nuage,
Ira s’épanouir dans son éternité.
 
Mais voilà, tu reviens me bercer dans tes rêves,
Muse, comme un enfant dans les bras maternels ;
Vers tes brillants sommets mon front que tu soulèves
Se revoit couronné de tes feux immortels.
 
J’entends, tout éperdu, ta voix qui me gourmande,
Qui me dit : pour dormir est-ce déjà le soir ?
Faut-il de mes hauteurs qu’aujourd’hui je descende
Pour te courber, ingrat, sous le joug du devoir ?
 
L’Aigle un jour, je le sais, te toucha de son aile,
Se pencha sur ta lyre et bénit tes transports ;
Son œil laissa sur toi tomber une étincelle,
Et toi, tu resterais sans âme et sans accords !
 
Pour elle t’inondant de mes plus doux sourires
Je posai sur ta lèvre un baiser fraternel ;
Tu lui dois et le jour et l’air que tu respires ;
Et tu n’éclates pas en un hymne éternel !
 
Voyons, replonge-toi dans son feu qui t’embrase
Comme elle, oiseau des Dieux, dans l’orbe du soleil,
Et tel qu’un cœur bercé dans une sainte extase
Sur mon sein qui t’attend viens chanter ton réveil.
 
– Muse, je suis toujours ton serviteur fidèle ;
Toujours j’ouvre mes yeux à tes rayons si doux.
Dans mon obscurité puisque ta voix m’appelle,
Regarde, me voilà t’adorant à genoux.
 
Il est vrai, dans ma nuit je voulais disparaître,
M’échapper pour jamais de ton parvis sacré :
Hélas ! je n’osais plus élever vers le Maître
Les accents sans éclat de mon luth ignoré.
 
Quelle voix devant lui ne tremble et ne s’arrête,
Disais-je, et, contemplant son astre à l’horizon,
Qui ravivant sa bouche au charbon du prophète
Pourrait jeter un chant digne encore de son nom ?
 
Viens donc purifier mes lèvres à ta flamme.
Pour lui puisque tu veux que mon luth vibre encore,
Dans ton splendide azur viens emporter mon âme
Comme un cygne flottant sur un nuage d’or.
II Le pouvoir
Ô vous, nautoniers sans étoile,
Qui dans la nuit cherchez le port,
Qui croyez gouverner la voile
Sans guide intelligent et fort.
Prenez garde : votre imprudence
Va recevoir sa récompense,
Le ciel confondra votre orgueil,
Car la tempête sous son aile
Prendra le navire infidèle
Pour le broyer sur un écueil.
 
Tel de l’erreur dans la nuit sombre
Quand un peuple précipité
Vient de sa main briser dans l’ombre
Le flambeau de l’autorité,
Son heure arrive, il faut qu’il tombe ;
Il peut désormais dans sa tombe
Dormir son éternel sommeil :
Son souffle a déchaîné l’orage ;
Il a perdu loin du rivage
Et sa boussole et son soleil.
 
Mortels, qu’emportent vos chimères,
Qui vous arrache ainsi du port ?
Pourquoi ce trouble et ces colères,
Ces cris de combats et de mort ?
Dans la nuit qui vous environne
Quand le rayon que Dieu vous donne
Seul peut éclairer vos déserts,
Pourquoi votre fureur impie
Vient-elle vous fermer la vie
En l’éteignant sur l’univers ?
 
Hélas ! de la nature humaine
Telle est l’invariable loi,
Un rien nous irrite et nous gêne
Et l’orgueil seul est notre roi.
Au sein de sa propre faiblesse
L’homme aveuglé cherchant sans cesse
Son levier et son point d’appui,