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Beschreibung

Beaucoup de littératures ont longtemps souffert de l’étiquette de « régionale » . La grande « Catalogne espagnole » , par la force de sa culture et de sa langue, par la détermination de son peuple, est devenue une région pionnière en Europe, jusqu’à nouer de puissants liens économiques et culturels avec la petite « Catalogne française ». Elle a ouvert la voie à d’autres régions du Vieux Continent vers un modèle d’affirmation identitaire.
Et Barcelone, débordante de vie, berceau de la culture catalane, est l’une des plus brillantes capitales éditoriales du monde hispanique. Ses auteurs, dont l’imagination et l’humour nourrissent de vraies histoires, sont désormais largement reconnus. Les nouvelles réunies ici en témoignent. La Catalogne, région de Gaudi et de Dali, de Miro, et de Montalban valait bien cet hommage.
Alors que la mondialisation des échanges progresse, que le monde devient un pour tous, des mondes-miniatures s’imposent, des pays et des régions entières affirment leur identité, revendiquent leur histoire ou leur langue, réinvestissent pleinement leur espace. Quoi de plus parlant qu’une miniature, la nouvelle, pour lever le voile sur ce monde-là, celui d’une diversité infinie et porteuse d’espoir ?


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Couverture

Page de titre

Ouvrage traduit avec le concours de l’Institut Ramon Llull

Nous tenons à remercier Raül David Martinez et les élèves de l’EMI-CFD.

Avant-propos

Dans l’Europe d’aujourd’hui, aux frontières très largement ouvertes, certains massifs montagneux, certains fleuves, certains lacs reprennent leur place au sein de régions transfrontières. Ils ne séparent plus, ils rassemblent. Pour les Pyrénées orientales, la petite « Catalogne française », cette ouverture a signifié le rétablissement de relations libres et franches avec le reste de la grande Catalogne. Puissamment dominée par la Catalogne espagnole, au centre d’un triangle Barcelone-Toulouse-Montpellier, cette « euro-région » affirme désormais avec force son identité au travers d’une langue, le catalan.

Nombre de littératures ont beaucoup souffert pendant des décennies de l’épouvantable étiquette de « régionale ». D’une certaine façon, la Catalogne est devenue une région pionnière en Europe. Elle ouvre la voie à d’autres régions du Vieux Continent vers une affirmation identitaire, qui peut se traduire au travers d’une langue ravivée. Ainsi, être classée littérature « régionale » ou « régionaliste » n’est peut-être plus une tare dans ce monde globalisé où le local retrouve les couleurs de l’authentique.

En octobre 2007, la Foire du livre de Francfort prenait l’initiative d’offrir à la culture catalane le rang d’invité d’honneur, rompant avec la logique des invitations faites à des pays ou des groupes de pays. L’affaire fit grand bruit. À la Catalogne, région de Gaudi et Dali, de Miro et Montalban, on rendait ainsi hommage. À Barcelone, l’une des plus brillantes capitales éditoriales du monde hispanique, on témoignait admiration et respect. Soulignant par là-même que la création et la production éditoriale en catalan étaient remarquables.

La littérature catalane est d’une vraie richesse. Dans cette ville débordante de vie qu’est Barcelone, les auteurs semblent en grande forme. Imagination, humour, vraies histoires… constituent le terreau naturel de leur expression. Qu’ils écrivent en catalan ou en espagnol, les écrivains de Barcelone sont internationalement connus et reconnus : Eduardo Mendoza, Manuel Vasquez Montalban, Carlos Ruiz Zafon, Qim Monzo, Josep Pla, Alicia Gimenez-Bartlett, Mercè Rodoreda…

La collection « Miniatures », proposant des recueils de nouvelles qui expriment la richesse et la singularité d’une culture (et une langue minoritaire peut dire à merveille cette diversité culturelle), avait déjà traité d’une région transfrontière du monde : le Bengale. Les nouvelles de Joan Casas i Fuster, Francesc Serès i Guillen, Cèlia Sànchez-Mústich, Sergi Pàmies, Miquel de Palol et Jep Gouzy rassemblées pour ce treizième volume consacré à la grande Catalogne transpyrénéenne sont une photographie en 2010 de la meilleure littérature catalane contemporaine.

Pierre ASTIER

Joan Casas i Fuster, né en 1950 à l’Hospitalet de Llobregat (Catalogne), est essentiellement poète et homme de théâtre. Il débute à dix-sept ans avec le groupe Alpha 63 qui deviendra plus tard le Grup d’Acció Teatral en 1971. Il obtient le prix Victor Català 1979 pour l’écriture de son recueil Pols de terrat (1980). Puis le prix de poésie Miquel de Palol 1985 pour Tres quaderns (1986) et, l’année suivante, celui de la ville de Palma pour un recueil écrit avec Feliu Formosa : Amb efecte (1987). De cette collaboration naîtra notamment Pols al retrovisor (1989). Suivent Tres quaderns més (1995) Del quadern número 7 (2003) et Illes (2006).

Traducteur, adaptateur ou dramaturge pour différentes compagnies de Catalogne, d’Aragon ou du Pays basque, il donne depuis 1983 des cours de dramaturgie et de critique théâtrale, et publie régulièrement des critiques de théâtre dans la presse, en particulier dans les revues Escena et Pausa. En 1990, il se voit attribuer le prix Ignasi Iglesias pour Nus, sa première pièce, qui sera suivi d’Els jugadors, El mar, Tresillo, Al restaurant, Nocturn corporal, L’últim dia de la creació, Ready Made.

On lui doit aussi une cinquantaine de nouvelles, réunies dans deux recueils : Pols de terrat (1980), et Fora de casa (2008), dont La Collectionneuse est tirée.

LA COLLECTIONNEUSE

Traduit du catalan par François-Michel Durazzo

Peut-être me déciderai-je un jour à amorcer le recensement minutieux du pays de la paresse, qui est le monde dans lequel je vis, et qu’habitent aussi quelques-unes des personnes qui me sont les plus chères, que j’admire ou du moins je respecte.

Dans l’attente de ce jour paradoxal, minutie et paresse ne faisant guère bon ménage, peut-être puis-je m’en permettre un petit avant-goût en évoquant Mlle L. L. Ces initiales, paresseuse abréviation de Laura Lànguida, sont le surnom dont celle-ci fut baptisée par un ami commun, l’un de ces entrepreneurs industriels hyperactifs qui se contentent de rares visites au pays des paresseux, comme on va se reposer sous les cocotiers d’une plage tropicale. Peut-être pourrais-je à l’occasion raconter l’histoire de l’origine d’un tel baptême.