Nouvelles de Cuba - Collectif - E-Book

Nouvelles de Cuba E-Book

Collectif

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Beschreibung

À la découverte des traditions et de la culture de Cuba

L’histoire de l’île de Cuba est tumultueuse, conçue par tous les étrangers qui l’ont successivement envahie pour en faire leur « chose » et la ployer avec la force de leurs désirs. Elle n’a pas rompue, réinventant son identité aux rythmes entraînant de la musique métisse qu’elle a su installer pour elle-même dans les cœurs de ses habitants. Ce grand mélange des influences venues d’Europe, d’Afrique, d’Asie et du puissant voisin américain s’est solidement constitué sur les ruines autochtones, balayées par les violences de l’Histoire. Ce melting pot débarqué de l’extérieur s’est mué en une culture à part entière, aisément repérable, avec ses codes et ses douleurs, son charme et ses plaisirs. Elle aurait pu ne jamais advenir. Qu’on en juge !

Depuis le débarquement de Christophe Colomb qui s’imagine en Chine, autour de ces mers agitées, les pirates, les corsaires et tous les flibustiers s’en donnent à cœur joie. Le trafic maritime est tel qu’il laisse l’imagination et la cupidité des plus téméraires se débrider. Les cales des bateaux sont pleines, dans les deux sens. Un coup de chance peut rapporter gros. Le Jolly Roger, le pavillon noir orné d’une tête de mort, et L’Île au trésor (1883) de Robert Louis Stevenson sont nés dans ces parages, donnant encore d’autres couleurs au mythe cubain qui se constitue.

Laissez-vous emporter dans un formidable voyage grâce aux nouvelles cubaines de la collection Miniatures !

À PROPOS DES ÉDITIONS

Créées en 1999, les éditions Magellan & Cie souhaitent donner la parole aux écrivains-voyageurs de toutes les époques.

Marco Polo, Christophe Colomb, Pierre Loti ou Gérard de Nerval, explorateurs pour les uns, auteurs romantiques pour les autres, dévoilent des terres lointaines et moins lointaines. Des confins de l’Amérique latine à la Chine en passant par la Turquie, les quatre coins du monde connu sont explorés.

À ces voix des siècles passés s’associent des auteurs contemporains, maliens, libanais ou corses, et les coups de crayon de carnettistes résolument modernes et audacieux qui expriment et interrogent l’altérité.

EXTRAIT

Le secteur de La Rampa, avec ses cinémas, ses clubs et ses restaurants, était devenu le cœur où palpitait la vie nocturne de la ville, et moi, jeune provincial mal habillé, catholique et révolutionnaire, tout juste arrivé à La Havane pour m’inscrire à l’université, je commençai à consacrer mes soirées solitaires du samedi à des déambulations émerveillées, ascendantes ou descendantes le long de ce splendide tronçon de rue partant de la mer infinie jusqu’à Coppelia, le tout nouveau glacier. Je descendais et remontais La Rampa dans une extase permanente, m’appliquant à emplir mes poumons et mes yeux de ce monde magnétique de néons colorés…

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Seitenzahl: 124

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Avant-propos

Aux portes de l’Amérique du Nord et de l’Amérique du Sud, l’île de Cuba incarne à elle seule cinq cents ans d’histoire, d’expéditions, voire d’errances européennes. Des siècles de colonisation, d’extermination des Indiens, de traite négrière, de commerce intensif de l’or, du sucre, du café et du tabac, et d’expériences politiques extrêmes ont marqué durablement le pays et sa population. La guerre froide y frôla la catastrophe avec la crise des missiles en 1962. En résistance au grand voisin états-unien, l’île se voua au « socialisme tropical », chercha ses alliances dans le bloc de l’Est, et en fut puni par un embargo économique, commercial et financier.

À la croisée des routes maritimes hispano-franco-anglo-américaines, Cuba fut un lieu stratégique et un champ de bataille pour les grandes puissances. Et d’une certaine façon le demeure : la base navale de Guantánamo en témoigne. Depuis Christophe Colomb qui, le 28 octobre 1492, croit parvenir en Chine du Sud et fait savoir à tous qu’il est enfin arrivé sur la « terre ferme du commencement de la route des Indes », prélude de la colonisation espagnole longue de quatre cents ans, en passant par la proclamation de la république en 1902 qui ouvre un demi siècle de domination américaine où se mêlent argent, alcool, drogue, sexe et tous les trafics de la pègre, jusqu’à la révolution de 1959 sous forte influence soviétique et portée par la figure iconique de l’Argentin Ernesto « Che » Guevara, l’histoire de cette île singulière est chargée de lourds parfums de violence.

Ce terreau-là, on le sait pour les pays qui eurent à subir le joug communiste, est incroyablement fertile pour la littérature. Liberté d’expression muselée et absence d’un marché du livre digne de ce nom créent les conditions d’une littérature engagée, à vif, une littérature sans concessions. On l’a vu avec des auteurs de renom international comme Alejo Carpentier (1904-1980), Guillermo Cabrera Infante (1929-2005) ou Reinaldo Arenas (1943-1990).

La langue parlée à Cuba est l’espagnol, un espagnol riche, rempli de « cubanismes », expressions typiques de l’île. Comme pour les autres langues européennes importées en Amérique (le portugais, le français, l’anglais), elle puise son origine soit dans des termes autrefois employés en Espagne mais aujourd’hui tombés aux oubliettes, soit dans certaines expressions anglaises, soit sont tout simplement des inventions régionales !

Avec les transitions politiques récentes, l’effacement progressif du vieux Líder Máximo, Fidel Castro, et le dégel des relations avec les États-Unis, ainsi que la perspective à terme d’une levée de l’embargo, Cuba se trouve à un tournant. Figée depuis longtemps dans ses impératifs idéologiques, soumises à de fortes pressions internes et sollicitée par le monde extérieur en pleine mutation, l’île s’ébroue pour sortir de son isolement.

Les nouvelles des six auteurs réunis dans ce volume de la collection « Miniatures » portent les traces de cette histoire mouvementée, marquée par les dictatures. À cheval sur les XXe et XXIe siècles, sur place ou en exil, elles sont toutes traversées par une immense aspiration à la liberté.

Pierre Astier

NEUF NUITS AVEC VIOLETA DEL RÍO

par Leonardo Padura

traduit de l’espagnol (Cuba) par Elena Zayas

Au commencement était la fascination.

Le secteur de La Rampa, avec ses cinémas, ses clubs et ses restaurants, était devenu le cœur où palpitait la vie nocturne de la ville, et moi, jeune provincial mal habillé, catholique et révolutionnaire, tout juste arrivé à La Havane pour m’inscrire à l’université, je commençai à consacrer mes soirées solitaires du samedi à des déambulations émerveillées, ascendantes ou descendantes le long de ce splendide tronçon de rue partant de la mer infinie jusqu’à Coppelia, le tout nouveau glacier. Je descendais et remontais La Rampa dans une extase permanente, m’appliquant à emplir mes poumons et mes yeux de ce monde magnétique de néons colorés, de voitures américaines encore puissantes, des premières mini-jupes, des premiers hippies tropicaux et sous-développés qui faisaient leur apparition sur l’île et des derniers vestiges du glamour éclatant des années 1950, désormais en plein repli devant l’avancée de l’imparable et bruyante propagande socialiste avec ses slogans exaltés débordant d’appels, aussi rouges que persistants, au combat et à la victoire.

Je veux me souvenir que ce fut précisément lors d’une de mes premières promenades sur La Rampa, ébloui par tant de charmes et de promesses d’une vie qui m’était inconnue, que je vis, près de l’escalier qui descendait vers la pénombre du club La Gruta, l’affiche protégée par une vitre d’où Violeta del Río, « La Dame Triste du Boléro », me lança un regard perfide. Une attirance dévorante, qui naissait dans mon estomac et progressait inexorablement avant de palpiter dans les moindres recoins de mon corps, m’obligea à m’arrêter pour contempler le visage d’une femme d’une trentaine d’années dont les traits et la peau légèrement cuivrée reflétaient les mille mélanges raciaux qui avaient accompli le miracle de ces yeux à peine bridés au regard chargé d’un dépit tout asiatique, de cette bouche maquillée aux lèvres pulpeuses pincées sur une cigarette fumante et disgracieuse, et de ces cheveux peut-être trop blonds qui tombaient en furieuses ondulations sur des épaules lisses et prometteuses. L’affiche annonçait que Violeta del Río chantait à onze heures tous les soirs à La Gruta, du mardi au dimanche, mais tandis que je contemplais ce visage singulier et lascif, je n’envisageai même pas la possibilité de pénétrer dans ce lieu sophistiqué, peut-être de perdition, trop éloigné de toutes les espérances du jeune homme candide – révolutionnaire, catholique et pauvre que j’étais alors – comme je l’ai déjà dit.

Je veux également croire que, bien avant que mon regard voie cette photo – ou que la photo me voie –, le destin semblait avoir préparé cette rencontre, sans quoi il serait impossible que, depuis cette nuit de 1967, le visage de Violeta soit devenu une des obsessions de toute ma vie ; maintenant même, alors que je l’évoque en écoutant un vieux boléro chanté par Bola de Nieve – je ressens sur ma peau comme une brûlure douloureuse –, je regarde de nouveau cette vieille photo où, malgré l’accumulation des désastres et des années, je ne parviens pas à trouver les vestiges de la tristesse désolante qu’annonçait l’épithète de son nom d’artiste, même si je reste convaincu qu’une force tragique et supérieure plana toujours sur nous et qu’il était sans doute déjà écrit que tout arriverait comme cela arriva, d’une façon dévastatrice.

Dès lors, mes promenades sur La Rampa, le samedi ou n’importe quel autre jour de la semaine, seul ou avec la bande de mes nouveaux camarades de classe, impliquaient toujours un arrêt de quelques minutes devant l’image de la « Dame Triste du Boléro » pour tenter de me rassasier des mystères qu’offrait ce visage prisonnier de la photo, et pour commencer à rêver du moment où je verrais enfin, en chair et en os, cette femme magnétique. En attendant, dans ma chambre de la résidence universitaire où j’étais boursier, je m’étais aussitôt mis à suivre les émissions de radio consacrées au boléro, sans que cette musique trop doucereuse et pleine de lamentations ne parvienne à me convaincre de ses vertus, ni à me transmettre sa profonde mélancolie, car j’ignorais encore que le véritable plaisir d’écouter un boléro ne peut germer que sur les expériences amères de la vie.

Tout fut prêt pour que le 13 décembre 1967, jour de mes dix-huit ans, au lieu d’une eau de toilette ou d’une chemise – dont j’avais tant besoin –, je demande à mes parents, à mon oncle et à ma tante de me donner de l’argent. Mon projet avait été mûrement réfléchi alors qu’il était si simple : ce soir-là, j’irais à La Gruta pour voir enfin Violeta del Río.

Comme il fallait s’y attendre, avant d’être autorisé à franchir les portes du club, je dus présenter ma carte d’étudiant pour prouver que j’avais bien dix-huit ans. Je pénétrai alors dans une obscurité fraîche et agréable, celle de la grotte qu’annonçait l’enseigne, imprégnée d’odeurs de rhum, de désir, de fumée de tabac brun, et chargée – comme je ne tarderais pas à l’apprendre – des vestiges agonisants d’un passé, d’un « ancien régime1 », que la Révolution, comme toute révolution qui se respecte, s’acharnait à bannir de l’île en l’excommuniant et en le fustigeant avec de plus en plus de force.

Au fond, dans la pénombre, j’aperçus une petite estrade et cherchai l’endroit du bar qui en était le plus proche. Indécis et novice, quand le barman s’approcha de moi, je décidai de commander un rhum Collins – seulement parce que le nom me sembla approprié – et je me disposai à attendre, tandis que je tentais de percer l’obscurité et de deviner, à défaut de voir, les couples qui, entre deux gorgées, progressaient dans leurs jeux amoureux sur les banquettes moelleuses de la salle.

Soudain, les rares lumières du club s’éteignirent et un long silence se fit qui flotta dans l’obscurité la plus épaisse. Une mélodie languide, égrenée par un piano, occupa enfin l’espace et, dans le noir, j’entendis pour la première fois la voix de Violeta del Río2.

Tu te souviendras de moi

Quand le soir meurt le soleil,

Tu m’appelleras

Aux heures secrètes

De ta sensibilité.

Tu te repentiras

D’avoir été si cruel envers mon amour,

Tu te lamenteras

Mais il sera trop tard

Pour revenir.

Les divins souvenirs du passé Te poursuivront,

Ta conscience malheureuse

Te tourmentera…

Il n’était pas nécessaire de la voir pour sentir qu’il y avait quelque chose de différent dans cette voix, murmurante, chaude, profonde, soigneusement maîtrisée, qui semblait parler à l’oreille plus que chanter. À l’instant où elle annonça « Tu te repentiras », un rai de lumière zénithale tomba enfin sur la scène et cisela la silhouette de Violeta del Río. Appuyée sur un tabouret, la femme continua à chanter son chuchotement d’amour, la tête inclinée, comme si elle exprimait un profond chagrin. Sa chevelure dissimulait presque entièrement son visage mais à l’instant où sa main releva la cascade bouillonnante de ses cheveux, je pus découvrir qu’elle chantait les yeux fermés, avec le micro – tout le monde sait à quoi ressemble un micro – presque glissé entre ses lèvres. Je sentis immédiatement qu’une étrange magie se dégageait de cette combinaison de lumière, de musique, d’odeurs, de peines, de voix et de féminité, une magie qui n’avait rien à voir avec mon émerveillement de jeune provincial – ça, vous le savez déjà – en proie à un prévisible accès de fascination : ce qui se passait là était réel et palpable, mais se produisait dans une autre dimension des sens où je découvrais une logique propre à la chanson et à la musique, grâce à cette femme, plus petite que je ne l’avais imaginée, aux formes moins généreuses que je ne l’avais rêvé, qui, sans effets et presque sans bouger, mais de sa voix tiède et par sa présence captivante, était capable de séduire l’auditoire des hommes éméchés et des fumeurs de marihuana, des noctambules et des couples d’amoureux, des solitaires endurcis et des jeunes naïfs, désormais prisonniers du charme ensorcelant des boléros chantés par Violeta del Río.

Huit autres boléros sortirent de la gorge de cette femme, et le sortilège demeura invincible, même au-delà de l’instant où elle murmura « Merci », comme si elle ne voulait pas le dire, comme si elle n’avait plus de voix, et personne ne put bouger, ni parler, ni boire ; nous restions pris au piège du magnétisme de Violeta del Río, subjugués par sa façon fervente et viscérale de chanter les boléros, jusqu’au moment où elle accepta la cigarette allumée que lui tendait le pianiste et nous dit « Bonsoir… » Je me mis alors à applaudir, et quand la lumière verticale s’éteignit, comme le rêve que nous avions dû vivre, Violeta del Río disparut dans l’obscurité.

Jamais auparavant je n’avais pensé que la musique sirupeuse et lacrymogène d’un boléro pouvait avoir une telle force de séduction ; jamais, jusqu’à ce moment, je n’avais éprouvé un désir physique comme celui qu’éveillait en moi Violeta del Río ; pas même en rêve je n’avais imaginé que cet univers de rhum, de pénombre, de cigarettes, de petits matins sans sommeil et de lascivité contenue pouvait me transmettre cette sensation d’appartenance à laquelle je prenais plaisir. Mais quelque chose de trop merveilleux, patiemment attendu au cours de cette journée anniversaire de mes dix-huit ans, dut sans doute fonctionner pour que le lendemain soir, assis sur le même tabouret, je redemande un rhum Collins avant d’écouter, sur le nuage le plus haut et le plus imprenable, les boléros que Violeta del Río se mit à chanter pour moi.

Qui n’a pas senti un jour que l’esthétique décadente et prévisible du boléro est une des meilleures expressions de la vie sera certainement incapable de comprendre la prodigieuse communication que cette musique peut établir avec les sentiments. Même si les paroles malmènent bien souvent la poésie avec des phrases s’acharnant à exprimer des émotions trop évidentes, et si la mélodie attaque sans pitié les gammes les plus doucereuses de la notation musicale, la vertu permanente d’un bon boléro provient de son pouvoir de séduction et de sa capacité d’évocation qui, plus qu’à des vers et à une mélodie, sont toujours liés à une voix et à une façon de chanter. Mais qui n’a pas assisté au spectacle de Violeta del Río chantant au fil de ces nuits disparues de La Havane ne comprendra jamais pourquoi, chaque fois que je réussissais à réunir la somme nécessaire, j’en oubliais mes études et les réunions politiques et me dirigeais, tel un possédé, vers La Gruta pour y dépenser mon temps et mon argent dans le seul espoir de l’écouter chanter, de la voir fumer, de l’entendre dire « Merci, bonsoir » et de l’observer – de plus en plus envoûté – tandis qu’elle buvait un double rhum Carta blanca, jamais plus d’un, servi dans un grand verre, avec un glaçon, allongé de ginger ale…

Il y avait quelque chose d’étrange chez cette femme qui, sa prestation terminée, descendait au bar la cigarette aux lèvres et buvait en silence cet unique verre de rhum. Cette habitude semblait ancestrale, car dès qu’elle occupait le tabouret, le barman lui servait son Carta blanca, et Violeta le buvait à petites gorgées, entre deux cigarettes, observant distraitement à travers ses cheveux le glaçon qui disparaissait dans le rhum, sans parler à personne, jusqu’à deux heures du matin, heure de la fermeture, où elle sortait sans saluer personne et sans que personne ne l’accompagne ou ne l’attende, tandis que je la voyais s’éloigner, incapable de l’aborder, plein d’interrogations et débordant de désirs.

Je la vis tant de nuits chanter, boire un verre et s’en aller seule vers son mystère, que je dus rassembler toute ma volonté pour décider de couper court à cette histoire qui devenait étouffante et qui m’ôtait toute ma concentration. Si ma timidité m’empêchait de faire plus que la regarder et l’écouter dans mon coin, en imaginant des dénouements que je n’oserais jamais susciter, mieux valait réorienter mes attentes et oublier cette femme chimérique qui devait ignorer jusqu’à mon existence, qui avait fait de moi un fumeur invétéré et qui pouvait me coûter ma première année d’études universitaires. Je décidai alors de ne plus retourner à La Gruta, de ne plus fréquenter La Rampa et ses tentations, de cesser d’écouter des boléros et d’éviter de croiser les chemins qui conduisaient à ce fantôme appelé Violeta del Río.