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Beschreibung

Cet ouvrage, contribution de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts d’Angers au Centenaire de la Grande guerre évoque d’abord Angers et le Maine-et-Loire. Avec la Société d’Agriculture, Sciences et Arts – c’était alors son nom – qui a su poursuivre ses travaux quand certains des siens perdent leurs fils au front, et que chaque jour arrivent des blessés à la gare Saint-Laud. Avec des figures, parfois attendues, ainsi Lucien Lizé l’un des généraux angevins de la guerre, ou inattendues – le philosophe Henri Bergson, Jacques de Dampierre, maire de Villemoisan. Le regard s’élargit aux autres lieux et aux autres acteurs de la guerre et de la paix. À la France du Nord, envahie, mais où les écoles continuent à instruire. À l’Europe centrale, pour laquelle la paix est une défaite et non une victoire. À nos soldats d’Afrique, uniformément appelé Sénégalais. Et jusqu’à une dernière image de l’Echo de Paris : le 2 novembre 1918, la mère et la petite fille devant une tombe – une simple croix surmontée du casque : « Papa sait-il qu’on est vainqueur ? », demande la petite… Reste l’évocation des honneurs décernés à ces soldats de la Patrie, et un retour sur les négociations d’armistice. Ainsi sont parcourues ces quatre années d’une guerre, « la der des der », définitivement inscrite dans le passé cent ans après, et, pourtant si présente dans le destin de l’Europe aujourd’hui et de demain.

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nouvelles recherches sur

La Grande Guerre

©Feuillage éditions, 2019.

Tous droits réservés.

nouvelles recherches sur

La GrandeGuerre

académiedes sciences, belles-lettres et arts d’angers

Archives départementales de Maine-et-Loire

Journée de l’Académie des Sciences,

Belles-Lettres et Arts d’Angers

Section Histoire

Organisation

Jacques Maillard, professeur émérite de l’Université d’Angers, président de la Section Histoire

Feuillageéditions

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Introduction

Il est toujours facile et difficile de parler ou d’écrire désor-mais sur la Grande Guerre.

Facile d’abord parce qu’elle est proche. C’était il y a cent ans seulement : un siècle, c’est court. Si ses acteurs sont maintenant tous disparus, tous leurs témoins ne le sont pas. Tous, nous avons côtoyés dans nos familles ceux qui l’on faite, qui étaient nos grands-pères au front et nos grands-mères au pays. À distance, avec eux, nous avons un peu vécu cette Grande Guerre avec quelques-uns de ceux qui l’ont faite, et d’autres qui ne l’ont pas oubliée. Nous avons reçu leurs récits quand ils ont parlé. Nous avons conservé leur souvenir quand ils n’en sont pas revenus, nous avons contemplé une photographie un peu jaunie, à côté d’une décoration dans son cadre de verre, ou d’un casque Adrian posé sur une cheminée. À défaut d’une parole, ils nous ont laissé de précieuses archives, leurs lettres que nous avons lues. Car la génération de la Grande Guerre est aussi la première génération de la France de l’école obligatoire, la première qui ait appris en masse à lire et à écrire : un mil-lion cinq cent mille hommes ont écrit presque chaque jour pendant plus de mille jours…

Mais pourtant, ce n’est pas si facile. C’était il y a cent ans déjà, et cent ans que l’accélération de l’histoire, les muta-

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tions techniques, le bouleversement des valeurs, les mou-vements des États et des sociétés ont rendu très éloignés de ce qu’étaient il y a cent ans la France, l’Europe, le monde…. Traumatisée de manière indélébile par les quatre années de Guerre qui sont pour notre temps ce qu’a été la Guerre de Cent Ans pour le Moyen Âge ou la Guerre de Trente Ans pour le xviiesiècle, l’Europe, après cet événement que Lyautey le premier avait appelé son suicide, en a fait le bilan. Et il est tel que nous ne regardons plus aujourd’hui, et que peut-être nous ne regarderons plus jamais dans l’avenir la guerre en général, et cette Guerre en particulier, comme elle était vue et vécue par ceux qui, alors, mouraient pour la Patrie, cette seconde mère saturnienne, dévoreuse de ses enfants. La guerre était jusqu’au début du xxesiècle l’une des formes presque usuelles des relations entre les États, alors que notre temps la condamne comme le mal absolu, tant le xxesiècle a vécu dans ses guerres de reculs d’humanité… Cela a été très sensible dans le cadre officiel du Centenaire, qui a superposé deux discours : la commémoration d’un côté, avec l’exaltation du sacrifice, du courage, du devoir : cette guerre, ils l’ont faite. À l’opposé, la condamnation, la détestation des frontières, et presque l’universalité de la terre, autrefois collection de patries de différentes nations, devenue terre commune de tous les hommes : la guerre, nous ne la ferons plus.

Entre ces deux discours, il y a l’histoire, simplement. Ni l’exaltation, ni la condamnation, mais la description, l’ana-lyse, la compréhension du passé qui est la seule intelligence de l’avenir. Une histoire urgente : la génération de demain, celle des enfants du xxiesiècle, n’a plus de contact charnel avec la Première Guerre, et se trouve désormais par les pro-grammes de l’histoire scolaire mise en rupture par rapport à son passé, et non plus en continuité. La génération de nos petits-enfants sera aussi éloignée de la Grande Guerre que

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nous le sommes des Guerres médiévales ou modernes… Aussi, après les trente-six mille communes de France – dont quatre cents du Maine-et-Loire – qui toutes se sont recueil-lies devant les trente-six mille pages de ce livre de pierre que sont leurs monuments aux morts ; après l’éclat d’une suite de célébrations nationales réunissant dans une même pensée tous les acteurs de cette guerre qui a autant meurtri les vainqueurs que les vaincus, si intimement réconciliés aujourd’hui qu’on n’imaginerait pas qu’une autre guerre revienne un jour les séparer ; nous avons essayé de réunir toutes ces approches, celle des quatre années de la guerre du petit village d’Anjou à l’Europe de 1918, dans une série de recherches nouvelles, conduites au sein de notre Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts, et que présentent ces actes d’un colloque qui a conclu le cycle des journées his-toriques consacrées chaque année à la Guerre depuis 2014.

Que soient ici remerciés Jacques Maillard, président de sa Section d’histoire qui a su susciter, coordonner, et consacrer dans cette journée du 23 novembre 2018 les travaux de ses membres, Madame Élisabeth Verry, première vice-présidente de l’Académie et directrice des Archives Départementales qui nous a assuré l’accueil et toutes les facilités nécessaires, et tout autant Monsieur Christian Gillet, président du Conseil Départemental, et Monsieur Christophe Béchu, maire d’An-gers dont le soutien a été constant et sans l’intérêt desquels rien n’aurait été fait.

Jean-Pierre Bois,Président de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts d’Angers.

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L’académie d’Angerspendant la Grande Guerrepar Daniel Gruau

En 1914, l’Académie se nomme encore Société Nationale d’Agriculture, Sciences &Arts d’Angers. Nous avons reconsti-tué ses activités à partir de la consultation des Mémoiresde 1914 à 1918 (tomes XVII à XX), incluant les procès-verbaux de séances.

Les membres

En 1914, la Société compte 76 membres (67 en 1918). On dénombre :

16 ecclésiastiques dont 6 universitaires ou enseignants,

9 universitaires ou enseignants laïques,

7 magistrats, avocats, avoués,

6 hommes politiques,

3 médecins,

3 archivistes,

3 vicomtes,

1 militaire, 1 industriel, 1 architecte, 1 artisan, 1 éditeur, 1 notaire…

La profession de 19 membres n’a pu être identifiée.

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Parmi les personnages illustres ou bien connus à Angers, on peut citer :

René Bazin, de l’Académie française, professeur à la Faculté de droit d’Angers ;

Guillaume Bodinier, sénateur, conseiller général. Il se consacre à l’art et à l’histoire, s’occupant à la fois de sociétés savantes et de politique ;

Georges Bordeaux-Montrieux, président de la Société Industrielle des Ardoisières ;

- Jean Clamens, peintre vitrier, célèbre à Angers pour ses vitraux ;

Louis de Farcy, érudit d’archéologie. Il réside entre son hôtel particulier, rue du Canal à Angers et son châ-teau de la Plesse, à Avrillé. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et de plus d’une centaine de communications ;

Le chanoine Uzureau, conservateur des Antiquités et Objets d’art de Maine-et-Loire ;

Les membres correspondants, au nombre de 16, sont pour la plupart domiciliés dans les communes du Maine-et-Loire et des départements limitrophes. Parmi eux, Joseph Denais, journaliste, écrivain et collectionneur éclectique dont les objets sont conservés en son musée de Beaufort-en-Vallée.

Les Sociétés correspondantes sont extrêmement nom-breuses ; on en compte 119, partout en France. Il s’agit de diverses sociétés savantes, à Paris et en province, et aussi des bibliothèques et des musées.

Il y a aussi 32 sociétés à l’étranger : Belgique, Russie, Suède, Suisse, Brésil, Cuba, Bolivie, États-Unis, Mexique, Uruguay, Philippines.

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Le bureauest constitué des mêmes membres pendant les cinq années :

Guillaume Bodinier, président,

Louis de Farcy, vice-président,

le chanoine Charles Urseau, secrétaire général,

Georges Albert, secrétaire,

André Meauzé, trésorier,

Adrien Plancheneault, bibliothécaire-archiviste.

Les séances académiques

Les séances ordinaires ont lieu chaque mois, de janvier à juillet, et une dernière séance en novembre ou décembre. Elles ont lieu au siège de la Société, 35 boulevard du Roi René – l’un des pavillons du Jardin fruitier – le soir, de 20 h à 21 h 30, quelquefois jusqu’à 22 h.

Si huit séances ont bien eu lieu en 1914, il ne s’en tiendra que quatre en 1915-1916 et cinq en 1917-1918.

La participation aux séances est de 9 à 17 membres, 13 membres en moyenne. Avec une assiduité constante pendant les cinq années, les ecclésiastiques sont largement représentés.

Les communications

En cinq ans, 47 communications ont été faites, soit 9 com-munications par an, en moyenne.

Les principaux contributeurs sont l’abbé Uzureau avec 11 communications, Louis de Farcy, 6, le chanoine Ron-deau, 4. Viennent ensuite le notaire Germain Dufour, l’abbé Delaunay et René de la Perraudière avec 3 communications.

Avec huit communications, l’abbé Uzureau s’intéresse beaucoup à la période révolutionnaire :

Enquête administrative sur le Clergé insermenté de Maine-et-Loire après le 18 Fructidor.

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Le Mouvement religieux en Maine-et-Loire, après le 18 Bru-maire.

L’arrêté du 20 février 1791. Son exécution en Maine-et-Loire.

Les Amnisties proposées aux Vendéens et aux Chouans (1794).

Missions dans le diocèse d’Angers sous la Restauration.

La Municipalité d’Angers en 1790.

Les gouverneurs de l’Anjou et du Saurnurois.

Quatre Commissaires du Conseil exécutif à Angers (1794).

Il consacre aussi trois communications à l’histoire de l’académie d’Angers :

Les statues de Fontevraud et les réclamations de l’Angle-terre en 1866, d’après le dossier de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts d’Angers.

Fondation de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts d’Angers.

La Société royale d’Agriculture d’Angers (1761-1793).

Louis de Farcy s’intéresse à l’histoire et à l’archéologie :

Épaves et Colifichets.

Note sur le Château d’Angers.

Rapprochement entre le palais du Tau de Reims et l’ancien évêché d’Angers.

À travers les Livres, les Revues et les Manuscrits.

Questions et Réponses.

À travers les Manuscrits et les Livres.

Le chanoine Rondeau évoque le patrimoine :

L’Hôtel de Maquillé, résidence de Francastel, pendant la Terreur.

L’Hôtel Haute-Mule (xiie - xxe siècle).

L’Hôtel de Villoutreys avant, pendant et après la Révolution.

La Maison de la Fonderie, séjour de l’évêque constitutionnel du Maine-et-Loire.

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Germain Dufour évoque l’histoire locale :

Une vieille Maison.

Un niveau de la Loire au Moyen Âge.

Chalonnes-sur-Loire, zone de guerre.

L’abbé Delaunay, le clergé :

Les Vicissitudes d’un droit de Patronage.

Un ami de Benoît XIV : le prieur Bouget.

Un Angevin vicaire général de Bossuet. Le chanoine Jean Phelipeaux.

René de la Perraudière, l’histoire :

Le Traité de la jurisprudence de la campagne (1764-1775).

Chercheurs de trésors et sorciers d’autrefois.

Une anecdote du temps de la Fronde.

Et bien d’autres communications :

A. J. Verrier, Sisyphe délivré.

L. Hogu, Hypothèse sur un jeu de Gargantua.

C. Marchand, Le Nouveau Cynée.

A. Bourdeaut, Châteauceaux au xivesiècle.

A. Mauvif de Montergon, Souvenirs d’un vieux fils.

A. Bruas, Émile Gilles Deperrière (1840-1916).

L. Calendini, De la Flèche à Paris, en 1700 ; Ecclésiastiques angevins ordonnés au Mans de 1767 à 1790.

Ch. Urseau, Cinq lettres patentes extraites des archives de la seigneurie du Pimpéan en Anjou ; Quelques rébus interprétés par les artistes angevins du xviesiècle.

T. L. Houdebine, Compliment à l’Archevêque Philippe de Lévis, Prince d’Arles et Cardinal d’Arles.

Les communications se rapportent aux Lettres, aux Arts et surtout à l’Histoire. On remarquera qu’aucune d’entre elles ne traite d’Agriculture. La société ne changera son titre – Académie des Sciences, Belles-Lettres & Arts d’Angers– qu’en 1947.

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Cependant, lors de la séance du 11 mars 1918, les sociétaires confirment l’intérêt qu’ils portent à l’Agriculture : « Sur la proposition de M. le Président, la Société vote une somme de 50 francs en faveur de l’œuvre des Pépinières nationales pour la reconstitution des jardins, vergers et plantations forestières, dans les régions dévastées par l’ennemi. »

Les événements que vivent les Angevins dans la guerre, ne suscitent pas de communications en rapport avec l’ac-tualité, mais, dans une allocution prononcée le 7 décembre 1914, le président Bodinier évoque le conflit et son incidence sur la vie de l’Académie. En voici quelques extraits :

Peu de jours après notre séance de juillet, celle qui précède les vacances de notre Société, la France, qui a tout tenté pour éviter la guerre et ses horreurs, s’est vue brutalement attaquée par l’Allemagne coalisée avec l’Autriche.

La France s’est levée, calme et fière, pour repousser l’envahisseur et défendre son territoire et son indépendance. Tous, nous avons pu admirer l’ordre et l’entrain qui ont présidé à la mobilisation de ses armées.

Le président salue le courage de « l’héroïque Belgique », évoque l’engagement des autres nations – l’Angleterre, la Russie – dans le conflit et poursuit :

Ayons donc confiance en l’avenir. La lutte engagée sera longue ; mais, malgré les pertes cruelles que subit chaque jour l’héroïque jeunesse de la France et de ses alliés, nous devons, avec l’aide et la protection de Dieu, entrevoir la victoire finale, le triomphe du droit, de la civilisation et de la liberté dans une France agrandie, réconciliée et régénérée.

Ce sera la rançon, chèrement achetée mais magnifique, de la lutte terrible qui se poursuit.

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Il évoque ensuite l’engagement de l’Académie face aux événements :

Mes chers collègues, je dois maintenant, au nom de votre Bureau et de votre Comité de publication, qui se sont réunis à la fin d’octobre, vous rendre compte de ce qui a été fait au cours de ces quatre mois que nous venons de vivre, à la fois au milieu des angoisses et des espoirs patriotiques.

Tout d’abord, j’ai pensé que, malgré la modicité de son bud-get, notre Académie angevine ne pouvait pas se désintéresser de venir en aide aux victimes de la guerre et j’ai versé, en son nom, la somme de 100 francs au Comité de Secours.

Ensuite nous n’avons pas oublié que nos études habituelles nous portent vers les œuvres d’art et la conservation des monuments qui sont les chefs-d’œuvre du passé.

Vous savez comment les barbares de Germanie ont dévasté le sol de la Belgique et détruit, dans les Flandres, les plus beaux édifices religieux et civils du Moyen Âge, qui faisaient la joie du touriste et l’admiration de l’archéologue.

En France, que de ruines n’aurons-nous pas à déplorer.

Votre Bureau s’est joint à la Société des Antiquaires de France pour protester contre le bombardement et l’incendie de la cathé-drale de Reims. Notre nom sera inscrit parmi ceux qui ont porté à la connaissance du monde civilisé les actes de vandalisme et de sauvagerie commis par ceux-là, même qui ont l’arrogance de vanter leur culture intellectuelle.

Nous avons aussi rayé de la liste des sociétés correspondantes une Société allemande qui était en correspondance avec nous.

Il est bien entendu que les Sociétés lorraine et alsacienne nous restent rattachées plus que jamais par les liens sympathiques de la confraternité académique.

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Leur incidence sur la vie de l’Académie :

Nous aurons certainement des difficultés matérielles pour l’im-pression de nos Mémoires ; la main-d’œuvre a diminué et se fait rare. Nous vous demanderons, Messieurs, toute votre indulgence.

Peut-être aussi jugerez-vous convenable d’espacer nos séances un peu plus que d’ordinaire ; par exemple, de ne nous réunir que tous les deux mois.

Les difficultés d’impression vont se confirmer par une augmentation des coûts : chaque année, M. Grasset, édi-teur et membre de la Société, prétextant la crise du papier et l’augmentation des salaires, demande une révision du tarif d’impression de la feuille de 16 pages qui passe, pour 300 exemplaires, de 50 francs en 1914 à 68 francs en 1918. Cette augmentation, de 30 % est finalement bien modeste car dans la même période, l’indice INSEE a progressé de 100 % !

Le nombre de page des Mémoires passe de 406 pages en 1914 à 230 pages en moyenne et même 150 pages, seule-ment, en 1916. Cela représente une économie substantielle compensant l’augmentation des coûts d’impression.

Dans le compte rendu de la séance du 11 novembre 1918, on apprend que 149 volumes sont envoyés au ministère de l’Instruction publique qui se charge de leur transmission aux Sociétés correspondantes.

Il rend aussi hommage aux membres ayant perdu l’un des leurs au combat :

Il me reste en terminant, mes chers collègues, un pieux devoir à remplir : saluer, au nom de la Société, la mémoire de ceux qui sont tombés héroïquement sur le champ de bataille en défendant la France.

Quatre membres de notre Compagnie, MM. de Farcy, Ernest Jac, Griffaton et du Reau ont eu la douleur de voir leurs enfants

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ou leurs proches parents tués glorieusement à l’ennemi. La dou-leur est pour ceux qui les pleurent ; la gloire pour ceux qui ont fait bravement et chrétiennement le sacrifice de leur vie à Dieu et à la patrie.

Et aussi la disparition d’un jeune sociétaire :

Un de nos plus jeunes sociétaires, depuis peu de tempsdes nôtres, Jean du Reau, docteur en droit, sergent au 135e, a disparu depuis le 5 septembre. A-t-il été tué dans une embuscade, comme des camarades semblent le craindre ? A-t-il été fait prisonnier ? Nul ne le sait positivement, mais il est probable que le jeune homme, ardente nature d’élite, dont la vaillance suppléait aux forces physiques, a payé de sa vie son dévouement au pays en même temps que son cousin le commandant du Reau.

Que tous nos Collègues, si cruellement éprouvés, veuillent bien agréer l’expression des regrets unanimes de la Société et qu’ils soient assurés que nos prières se sont mêlées aux leurs pour que Dieu daigne bénir ces nobles victimes du devoir.

Au cours de l’année 1915, le président Bodinier annon-cera, en ces termes, la disparition d’autres soldats morts au combat :

Pendant la terrible guerre, trop souvent nos réunions s’ouvrent avec l’expression des condoléances attristées que nous adressons à des collègues cruellement frappés dans leurs plus chères affections.

le 10 mai 1915, René Blachez fait part du décès de son fils Paul. Il perdra un autre fils en novembre 1917 ;

le 12 juillet 1915, Ernest Jac, qui avait déjà perdu un fils, a la douleur de perdre un deuxième enfant. Joseph Joubert, inquiet de ne pas recevoir de lettres de son fils, fait part de son décès.

Lors de la séance du 13 décembre 1915, M. Bodinier pro-nonce une autre allocution sur l’extension du conflit :