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Lieu de fixation de l’habitat néolithique et lieu de l’urbanisation du Grand Paris, le plateau de Palaiseau a été marqué au cours de l’Histoire par sa proximité géographique du pouvoir central, qui en a inspiré les initiatives mises en œuvre : rigoles d’alimentation du château de Versailles, domaine agricole et forestier du prince de Condé, grandes propriétés seigneuriales, acquisitions de l’industriel Oberkampf, fortifications de Serré de Rivière après la défaite de 1870, etc. Accueillant depuis la Seconde Guerre Mondiale des établissements scientifiques d’enseignement et de recherche (voir notre plaquette Parcours des établissements scientifiques du plateau), la situation du plateau au cœur du projet du Grand Paris pose la question de l’équilibre entre une urbanisation croissante et une protection des zones naturelles, agricoles et forestières. Par le regard sur l’Histoire qu’elle propose, nous souhaitons que cette brochure apporte au lecteur une meilleure compréhension de la situation actuelle du plateau de Palaiseau.
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Seitenzahl: 72
Veröffentlichungsjahr: 2014
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Première édition janvier 2005
Réédition juin 2014
ISBN 9782322036806
La caractéristique de notre plateau est d'être à la fois le lieu de fixation de l'habitat le plus ancien et le secteur le plus jeune de l'urbanisation. Aujourd'hui encore, l'INRAP procède à des fouilles, opération préalable à tout chantier d'envergure.
Autre constat : à toutes les étapes de son évolution, la proximité du pouvoir central, de la capitale, a imprimé sa marque, inspiré les initiatives mises en œuvre : rigoles d'alimentation du château de Versailles, domaine agricole et forestier du prince de Condé, grandes propriétés seigneuriales, acquisitions de l’industriel Oberkampf, etc.
La dynamique du plateau, si elle reflète sa vocation agricole et naturelle, elle en illustre aussi les mutations récentes et interpelle sur un devenir en débat.
En 1794, année de la première abolition de l'esclavage, et parce que « la République a besoin de savants », la Révolution crée l’École polytechnique. Implantée d'abord au Palais-Bourbon, propriété de la famille Condé, puis sur la montagne Ste-Geneviève, elle est transférée à Palaiseau, sur le plateau, en 1976.
Lors de la Libération, en application du programme élaboré par le Conseil National de la Résistance, de nouveaux organismes ont été créés, propres à garantir une indépendance durement reconquise : l’ONERA et le CNET donnent alors le coup d'envoi à une vocation scientifique et technique du plateau, qui va s'enrichir, pas à pas, d'un vivier de compétences innovantes de dimension nationale, puis internationale.
Témoin d'antagonismes séculaires, meurtriers, l'ensemble des fortifications, érigé à la fin du XIXe siècle, accueille alors ces nouveaux centres de recherche : l'ONERA occupe le Fort principal, l'ENSTA la Batterie de l'Yvette, tandis que le CNET réalise ses expériences dans la Batterie de la Pointe.
La réhabilitation de la Batterie de la Pointe, seul élément préservé de cet ensemble fortifié, impulsée conjointement depuis plusieurs années par ADPP et la Ville de Palaiseau, donnera bientôt naissance à un nouvel espace socio-culturel, lieu de rencontres, de solidarités, de paix.
Le plateau accueille désormais des laboratoires, des équipements de dimension internationale, présentés dans notre plaquette Parcours des établissements scientifiques du plateau.
Cette dynamique, si elle s’est accompagnée d'une urbanisation croissante, a suscité la création d'une zone de protection naturelle, agricole et forestière, dont le respect implique une vigilance collective. La façon de concilier urbanisation et terres agricoles fait à ce jour l'objet de débats.
Attachés à la préservation de cet équilibre, respectueux du patrimoine, mais sans immobilisme, nous nous efforcerons de contribuer à poursuivre ensemble la belle aventure du plateau.
Rachel JAEGLÉ Présidente d’ADPP
Pourquoi un parcours historique ?
Au moment où le plateau de Palaiseau connaît une transformation sans égale, le promeneur est en droit de s’interroger sur son histoire. Son urbanisation actuelle n’est-elle pas une conquête récente, surtout liée au manque de place dans les vallées de l’Yvette ou de la Bièvre ? Les établissements de recherche qui, depuis quelques années, poussent comme des champignons au milieu des champs de céréales autour de l’École polytechnique et qui participent à la création du technopôle de Paris Sud sont-ils les premiers à occuper cet espace battu par les vents ? Quelques fermes de belle architecture semblent au contraire prouver que l’exploitation agricole du plateau est ancienne.
Ne s’agit-il pas plutôt d’une reconquête ? En effet, si ce promeneur avait pu assister au creusement des fondations des nouveaux établissements scientifiques, il aurait constaté qu’à chaque coup de pelleteuse la riche terre limoneuse révélait des trésors archéologiques datant de toutes les périodes depuis le néolithique. Ce plateau, situé en plein cœur du bassin parisien, a toujours été occupé et mis en valeur et sans doute plus tôt que les vallées adjacentes.
Des silex retrouvés dans les champs prouvent une occupation plus ou moins durable dès 2500 av. J.-C. Les fouilles de plusieurs sites archéologiques apportent la preuve de la présence d’un habitat rural important à la fin de l’Âge du bronze et au premier Âge du fer, soit de 1400 à 470 av. J.-C. Après l’occupation gauloise, de nombreuses constructions gallo-romaines, à partir du Ier siècle apr. J.-C., témoignent d’une grande prospérité des activités agricoles du plateau. Cette concentration est due à la présence d’une importante voie romaine liant Lutèce à Autricum (Paris à Chartres). Les époques mérovingienne et carolingienne voient la poursuite de la mise en valeur avec un habitat dispersé dont les fermes de la Vauve, des Granges, de la Martinière et de Villebois constituent sans doute les vestiges. Durant toutes ces périodes, la position haute sur le plateau protège les populations contre les invasions empruntant les vallées. Cette fonction de défense a été développée à la fin du XIXe siècle. En effet, le site de Palaiseau est alors choisi comme un des points d’arrêt d’éventuels nouveaux envahisseurs. Le fort et ses deux batteries, construits après la défaite de 1870, font partie d’un ambitieux dispositif de défense de la capitale.
Cependant, les événements guerriers ne furent pas les seules raisons d’un aménagement du plateau. Celui-ci fut toujours proche du pouvoir : la réalité géographique explique qu’à plusieurs reprises les terres palaisiennes furent la propriété de grands clercs ou aristocrates, acteurs puissants de la royauté. Ainsi, lorsque les ingénieurs de Louis XIV se soucièrent d’alimenter les pièces d’eau du parc de Versailles, ils imaginèrent un réseau hydraulique de grande ampleur qui ne pouvait que mettre à contribution les terres humides situées entre la vallée de la Bièvre et celle de l’Yvette. Les étangs et rigoles du plateau en sont les vestiges. Et si aujourd’hui, les chercheurs remplacent les agriculteurs, ne doit-on pas y voir une autre conséquence de la proximité de la capitale devenue ville mondiale et d’un nécessaire redéploiement de sa fonction intellectuelle?
Nous vous proposons donc un parcours qui vous permettra d’abord d’imaginer la vie des agriculteurs de l’antiquité, devant les rares substructions encore visibles. Il vous amènera ensuite, à longer les rigoles creusées au XVIIe siècle. Vous découvrirez aussi le fort et ses deux batteries et vous pourrez alors vous imaginer partageant la vie des garnisons de la Troisième République. Enfin, vous vous familiariserez avec le parc scientifique dont la construction est loin d’être achevée.
Bonne promenade dans le temps et dans l’espace...
Anick MELLINA
Responsable du groupe histoire
Coordonnatrice de l’ouvrage
Photo 1 : le plateau en chantier (photo ADPP)
BRÈVE CHRONOLOGIE DE L’HISTOIRE DU PLATEAU
Préhistoire et Antiquité
Moyen-Âge et Renaissance (v
e
-xv
e
siècles)
Les temps modernes (xv
e
-XVIII
e
siècles)
L’époque contemporaine (XIX
e
-XXI
e
siècles)
INTRODUCTION À L’ARCHÉOLOGIE DU PLATEAU DE PALAISEAU
LES SITES ARCHÉOLOGIQUES
LES RIGOLES
La réalisation des rigoles sur le plateau de Palaiseau et de Saclay (1680-1686)
Les Rigoles sur la commune de Palaiseau
LES FERMES
La ferme des Granges
La ferme de la Vauve
La ferme de Villebois
La ferme-abbaye de Limon
LES FORTIFICATIONS
Pourquoi un fort à Palaiseau ?
La Batterie de la Pointe
Une construction qui a structuré l’accès au plateau
Le début d’une longue relation de voisinage entre militaires et Palaisiens
Une démilitarisation progressive qui laisse place au scientifique
Un projet de réhabilitation des lieux
LES CARRIERES DE GRÈS
LES 40 DERNIERES ANNÉES : NAISSANCE D’UN TECHNOPÔLE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
POSTFACE
Remerciements
Les auteurs
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Occupations ponctuelles sur le plateau
Occupations ponctuelles sur le plateau
Occupations humaines révélées par la fouille des sites de « La Rangée des Granges» (p.→), «La Troche» (p.→), « Les Trois Mares, Vitapole-Danone » (p.→). Traces d’habitat, matériel céramique et monnaies
Occupation dense du plateau, mise au jour lors de la construction de l’École polytechnique et de l’urbanisation du plateau : sites de « La Rangée des Granges » (p.→), « La Troche » (p.→), « La Remise de Villebois » (p.→), «Les Trois Mares» (p.→), «La Mare aux Cannettes » (p.→)
Occupations humaines révélées par la fouille des sites de « La Rangée des Granges » (p.→), « La Troche » (p.→). Existence du petit palais royal.
Quelques fragments de poteries ont été retrouvés sur le site de « La Rangée des Granges » (p.→)