Périple - Éric Barberi - E-Book

Périple E-Book

Éric Barberi

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Beschreibung

Périple ressasse, de façon illustrée et au jour le jour, une période trouble de la vie de l’auteur. Ce récit autobiographique, sorte de retour aux sources, traduit pour Éric Barberi la libération. Écrire lui a en effet permis de mettre des mots sur ses états d'âme.




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Seitenzahl: 86

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Éric Barberi

Périple

Roman

© Lys Bleu Éditions – Éric Barberi

ISBN : 979-10-377-6517-8

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Le pouvoir, c’est le vouloir

E. B

Préface

Notre vie n’est qu’un long cheminement d’un point de départ vers un point de non-retour. En effet, ce que nous appelons dernier voyage est-il vraiment une arrivée ? Nous ne le saurons que bien trop tard.

Si nous découpons ce parcours intime en tranches et que nous en extrayons une, possédera-t-elle les mêmes caractéristiques que les autres, c’est-à-dire y retrouverons-nous tous les ingrédients (croyances, valeurs, appréhensions...) qui nous définissent ou pourrons-nous la considérer comme une parenthèse constituée d’événements, pourtant apparemment anodins formant exceptions ?

En lisant « Périple », cet ouvrage de mon ami Éric Barberi, nous nous rendons compte que nous sommes et demeurons fidèles à nous-mêmes en toutes circonstances de la vie.

Que nous confiions régulièrement nos réflexions et nos ressentis à un journal ou que nous fassions à un moment donné un travail d’introspection sur une suite d’événements passés, notre mémoire, pour revenir sur une de ces parenthèses, nous oblige à nous détacher de notre moi présent en nous transformant en un observateur. À cette occasion, que remarque cet « auto-reporter » ?

Quelle que soit sa destination, notre train reste sur sa voie où que l’on démarre et que l’on arrête notre reportage.

Cette comparaison avec un voyage en train n’est pas anodine lorsqu’elle s’applique à une tranche de vie d’un auteur qui est aussi un cheminot. Mon grand-père en était un. Alors même que ses engagements politiques et syndicaux semblaient en contradiction avec un sentiment d’appartenance à une entreprise, il était pourtant fier de faire partie de « La Compagnie ». Ses compagnons de route cheminots étaient ses frères et la SNCF, une sorte de grand-tante ou de tutrice pour laquelle, malgré de nombreux désaccords, il avait un profond respect et une grande affection.

J’ai retrouvé cet esprit (de corps ?) tout au long de ce récit : comme un fil conducteur, un trait de caractère, une marque de naissance ou d’appartenance à cette grande famille du rail et comme également d’autres traits (de plume ?) qui prouvent définitivement l’appartenance de mon ami au monde des auteurs. D’un rien, sa mémoire et son talent font un récit dans lequel il transmet des émotions, des états d’âme, c’est-à-dire les clés d’un univers qu’il nous permet de visiter dans les meilleures conditions à travers ses mots.

Ainsi, « Périple » est une parenthèse de vie ordinaire qui devient une histoire à vivre comme peut l’être un film de Claude Sautet ou de Claude Lelouch.

Et en elle sont tous les ingrédients qui font de celui qui a écrit ces pages un auteur... que je vous invite à découvrir.

En voiture !

Edmond Allain

Préambule

Inspiré par ce coin des poètes en gare de Nîmes, où s’échangent livres et tasses de thé, je fus intrigué par les mémoires de Marcel Pagnol, qui par son ouvrage, me poussa à éditer mon premier livre.

Force et passion de ses lettres qui usent mes stylos, quelques pages les illustrant.

Bonne lecture.

Le 14 juin 2014, cela fait bientôt deux ans que je ne sais commencer, ou plutôt quoi noter dans ce livre que m’a offert Antoine au soir de mes quarante ans.

Aujourd’hui, je me sens un peu plus serein que depuis que j’ai ce livre.

J’avais pensé y noter des poésies qu’il me plaît de dédicacer à Bérengère, à un autre moment je pensais écrire ce roman que j’ai commencé un jour où j’étais agacé ; vaste projet que je ne sais si je finirais.

Après ces années, je m’aperçois seulement maintenant des difficultés que m’a coûtées mon divorce.

J’en prenais conscience, mais si rarement et sans lendemain.

Je pense de moins en moins à l’éloignement que je vis avec ma fille.

C’est plus supportable.

Je crois que je n’ai pas joué un rôle de père avec elle.

D’abord avec ces visites au centre après de longs trajets en train, que de larmes versées !

Remplacé par Serge, son grand père, puis par le père de Louis, quelle image a-t-elle de moi ?

J’ai l’impression qu’elle me ressemble pourtant, pas seulement physiquement, mais ce côté timide et à la fois impulsif est un trait de caractère dans lequel je m’identifie.

Il suffit d’avoir des regrets, c’est ainsi et ce qui s’est passé ne pourra être effacé.

Je ne sais maintenant comment agir avec elle, au moment bientôt de partir en vacances, je ne sais si je la verrai.

Il y a peu, je ne pouvais la recevoir.

Depuis quelques mois, je reprends peu à peu les reines de mon existence, et ça commence à me plaire.

Je dois rester positif, je pourrais déjà être mort.

Après un coup de fil de Bérengère, me voilà revenu, elle m’apprend que nous sommes différents, comme si je ne le savais pas, surtout qu’elle a essayé de me dire que notre relation qui était fragile allait se terminer.

Je suis surpris de mon calme après ce message, même si ce n’est pas définitif, comme si je m’y préparais.

C’est vrai que je ne lui ai pas montré un très bon côté de ma vie, mais c’est comme cela que je vivais.

J’ai entamé des efforts avant de la rencontrer, donc, comme il faut positiver, je vais continuer.

Honnêtement, je suis très attaché à elle et je lui dois cet amour qui m’a permis d’écrire ces poèmes.

En les relisant, je m’en rends compte, je l’aime, et il va falloir surmonter si je dois en être privé.

Cela m’aura permis de me rendre compte que le bistrot n’apporte pas ce que je pensais jusqu’alors. Tout en écrivant, je pense à elle en fumant encore une cigarette et en sirotant un petit whisky.

Fin de cet épisode nostalgique, je reviens à Léa, ma fille, qui est promise à un bel avenir.

J’allais terminer la phrase en ajoutant sans moi, pourquoi le serait-il ainsi ?

Sûrement pas demain, ni dans un mois, même dans un an, j’espère devenir son père enfin !

Il me faut encore mûrir, m’endurcir, même si mon âme d’enfant sera toujours présente, je crois, il me faut encore m’affirmer, même si c’est contre nature.

Dans mon travail, je suis en train de le faire, mais l’exigence des responsabilités demande encore plus de disponibilités et de la mobilité.

J’ai tout de même la certitude de réaliser de grandes choses au niveau professionnel, et qu’un avenir plus grand m’attend.

Finalement, tant bien que mal, c’est la seule chose que j’ai préservée, mon job.

Demain, j’appellerai Léa, je tomberai très certainement sur son répondeur et je lui laisserai un nouveau message.

Je dois aussi penser à son anniversaire, le 26 juin, elle aura quinze ans, déjà.

Je vais certainement lui envoyer quelques livres. Studieuse comme elle est, c’est ce qui me semble lui convenir le mieux.

Je pense de temps en temps à sa mère, je crois ne plus l’aimer.

Elle est actuellement en combat permanent avec le père de son fils et me sollicite pour obtenir sa garde. J’ai fait des choses pour la satisfaire, mais ne veux plus m’impliquer. Après tout, a-t-elle eu de la compassion pour moi ?

Sans être dur, je me suis rendu compte que d’autres faisaient plus pour qu’un père voie et éduque son enfant.

C’est vrai que ce ne sont pas forcément de très bons exemples, mais ne sommes-nous pas avant tout des hommes et des femmes.

Au fil des phrases qui me viennent, je m’aperçois que ce livre a trouvé toute sa signification ; une mise au point avec pour seul confident mon stylo et ses pages blanches que je salis de mes histoires, ma vie. Comme si j’avais fini un chapitre, maintenant, il me tarde d’avoir des nouvelles de Bérengère. Je l’ai invité à manger et j’aimerais qu’elle vienne.

Cher livre, je te laisse et je suis sûr que je n’attendrais pas deux ans pour faire suivre ce qui me passe par la tête et ce qui se passe dans mon existence.

Dimanche 15 juin, fête des Pères, j’ai eu droit à un texto qui m’apprend que Léa ne viendrait pas pour les vacances.

Je m’en doutais, mais elle sait qu’elle peut venir, et c’est cela le plus important.

L’an dernier, à la même époque, je ne lui avais pas proposé, j’ai invité mon témoin de mariage, et là, il arrive.

Bon moment en perspective.

Vendredi 20 juin, je suis actuellement bloqué chez moi à cause d’une fracture de fatigue.

Dans 6 jours, Léa aura 15 ans.

Je viens de lui préparer une petite carte que je vais accompagner de quelques romans.

Ce soir, la France doit jouer son deuxième match de coupe du monde. Normalement, je dois le voir avec Bérengère, mais je ne sais où.

Demain, j’ouvrirai mon club d’échecs et je poursuivrai ce roman que j’ai commencé. Demain c’est également la fête de la musique, mais avec ma botte aux pieds et mes béquilles, je pense à me restreindre à faire la fête.

Cette semaine, j’ai vu une assistante sociale afin qu’elle m’accompagne dans mes démarches administratives.

Nous avons rendez-vous lundi chez moi, j’angoisse un peu, mais il le faut.

Aujourd’hui, j’ai une humeur un peu maussade, mais Marina doit passer boire le café et de la compagnie me fera du bien.

J’ai mis la radio, souvent nostalgique, et ça me fait du bien.

MÉLANCOLIE QUAND TU ME TIENS !

Bérengère m’a fait une crise de jalousie, hier, pourtant, j’ai un peu de mal à la comprendre, mais ce n’est qu’un plus, Marina arrive.