Petite encyclopédie synthétique des sciences occultes - Ligaran - E-Book

Petite encyclopédie synthétique des sciences occultes E-Book

Ligaran

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  • Herausgeber: Ligaran
  • Kategorie: Ratgeber
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2015
Beschreibung

Extrait : "Un grand nombre de lecteurs nous ont demandé, il y a bien longtemps déjà, d'écrire une sorte d'Encyclopédie pour les personnes qui s'occupent d'Occultisme et de Psychisme un peu en amateurs, c'est à dire en sceptiques, mais qui voudraient bien savoir et connaître ce qu'il y a de vrai au fond des choses occultes..."

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Avant-propos

Un grand nombre de lecteurs nous ont demandé, il y a bien longtemps déjà, d’écrire une sorte d’Encyclopédie pour les personnes qui s’occupent d’Occultisme et de Psychisme un peu en amateurs, c’est-à-dire en sceptiques, mais qui voudraient bien savoir et connaître ce qu’il y a de vrai au fond des choses occultes.

Les véritables Occultistes, ceux qui veulent approfondir les Grands Arcanes de l’Occultisme possèdent des ouvrages spéciaux, très bien faits, des ouvrages originaux sur la matière, signés de noms célèbres : Eliphas Lévi (l’abbé Constant), Cahagnet, du Potet, Karl du Prel, Hartemann, Stanislas de Guaita, Papus, Sédir, Barlet et autres encore.

Dans un autre ordre d’idées, dans le domaine de la Psychurgie, de la Psychométrie, de l’Extériorisation, de la Motricité, de la Lévitation, du Psychisme en général, les élèves occultistes peuvent étudier les ouvrages et les travaux de Durand de Cros, d’Albert de Rochas, de Pierre Janet, d’Azam, de Luys, de Liégeios, de Beaunis, de Bourru, de Burot, de Cullère, de Lelut, de Fontenay de Baraduc, d’Allan Kardec, d’Aksahoff, de Crookes et de tutti quanti.

Aussi n’est-ce pas pour l’Occultiste proprement dit, ni même pour l’élève Occultiste un peu avancé, que nous avons écrit le présent ouvrage, mais pour l’aspirant, l’étudiant occultiste, pour l’homme du monde instruit, pour l’amateur qui veut avoir des idées générales sur la question, pour l’homme curieux de vraie science, qui veut débrouiller sans peine, sans grandes recherches et surtout sans fatigue d’esprit, tout ce qui relève du domaine de l’Occulte et voudrait le dégager de toute superstition ou fantasmagorie !

Ce public est très nombreux, nous pouvons l’affirmer, beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit généralement. Parmi ce public, beaucoup de personnes ne veulent pas ou n’osent pas avouer leurs convictions dans la crainte d’être ridiculisées, d’être traitées de Spirite de Sâr ou de Mage !… de Sorcier même !

Cependant beaucoup de personnes parmi le public auquel nous venons de faire allusion voudraient bien connaître le passé ou l’avenir, savoir surtout, ce qu’il faut penser de l’Au-delà : si l’homme se réincarne ou se réincorpore, sur notre planète ou sur toute autre ; si après cette vie, il revit d’une autre façon, si l’on peut admettre qu’il y a des Esprits, des Élémentals, des Élémentaires, des apparitions, des Invisibles, si l’on peut établir des communications entre les vivants et les morts, entre les invisibles de l’aither et les hommes de la Terre, en un mot entre le monde visible et le monde invisible etc., etc.

Les esprits les plus sérieux, partant les moins superstitieux, ajoutent foi aujourd’hui (une certaine foi, dirons-nous) aux Entités de l’espace, aux Entités de l’astral, aux Invisibles, ce que les Spirites dénomment les Esprits.

Parmi ces personnes, peu portées à la superstition, nous citerons entre autres Edouard Drumont, par exemple, qui dans l’Introduction d’un volumed’un certain intérêt historique, a écrit ce qui suit :

« Les Anthoine cependant se distinguent des autres par une vocation obstinée et spéciale, ils racontaient les derniers moments des rois. À l’heure où les bougies s’éteignent brusquement, sans qu’aucun souffle ne les effleure, à l’heure où circulent à travers les corridors du château, devant des gardes stupéfaits, qui n’ont pas entendu la porte tourner sur ses gonds, les Esprits familiers qui ont pour mission, comme le Petit homme rouge des Tuileries ou l’Homme sauvage de Fontainebleaude prédire que les catastrophes sont prochaines ; les Anthoine noircissaient du papier. Leur écriture avait la signification de la poule qui chante le coq et qui annonce une mort à bref délai dans la maison. »

Évidemment, on ne peut pas dire par les lignes qui précèdent, que son auteur croit fermement aux Esprits, aux Larves et aux Coques astrales, mais enfin, on peut supposer que s’il n’y croit pas d’une manière absolue, il ne les nie pas non plus et qu’il voudrait bien savoir, être éclairé, fixé sur la question des Invisibles.

Or, il y a beaucoup de personnes instruites qui se trouvent dans le même cas et qui voudraient bien connaître, sans avoir à fouiller de grands in-folios, de profonds livres didactiques, tout ce qui touche à l’Occulte.

C’est donc une véritable Encyclopédie qu’il faudrait écrire pour ce genre de lecteurs.

Voilà pourquoi nous avons écrit la Petite Encyclopédie synthétique des sciences occultes que nous présentons au Public, et qui traite sans prétention, mais avec un programme net, précis et complet, tout ce qui touche à l’Occultisme, à la Science Occulte, y compris les Sociétés Secrètes ce que les anciens dénommaient : L’Art sacré.

Nous donnerons ici au lecteur, afin de lui permettre de l’embrasser d’un seul coup d’œil, le vaste programme des études que nous avons synthétisées à son intention, pour lui permettre d’apprendre, sans fatigue, tout ce qu’un homme qui est dans le mouvement (dans le train, dit-on) doit connaître aujourd’hui sur ces intéressantes questions si recherchées par nos contemporains.

La présente étude embrasse dans ses chapitres les diverses branches de l’Occultisme : Magie, Hermétisme, Psychisme, Divination, Mancies diverses : Oracles, Kabbale, Science des Nombres, Féeries, Démonologie, Sorcellerie, Envoûtements, Sociétés secrètes, Météorologie naturelle et Mystique, nomenclature succincte des personnes ayant contribué à l’étude des sciences Occultes ; enfin, un aperçu général d’une Bibliographie de la littérature occultique contemporaine (romans).

Comme on voit, ce programme est très vaste, mais comme nous le déroulerons à la façon d’un cinématographe, nous avons la prétention d’intéresser vivement le lecteur et de lui donner des connaissances générales sur l’Occultisme sans lui demander, pour ainsi dire, aucune somme de travail.

Nous lui fournirons un aliment solide, substantiel, un aliment complet. De plus, comme notre étude est très méthodique, il sera toujours facile au lecteur de trouver rapidement l’objet de ses recherches et d’approfondir telle question qui l’intéressera plus vivement qu’une autre.

Nous n’insisterons pas davantage sur l’utilité pratique de notre travail, mais si nous avons pu être utile ou intéresser seulement des lecteurs et les amener au Spiritualisme, nous nous trouverons heureux d’avoir fait quelque bien, car aujourd’hui, on a débité tant de faussetés sur l’Occultisme, qu’il est nécessaire de mettre chaque chose à son plan, à son point, de démêler le vrai du faux, de détruire la superstition et de faire envisager sous leur jour véritable un grand nombre de faits qu’on dit Surnaturels et qui sont simplement scientifiques, mystiques, divins ou démoniaques ; attachant à ce dernier terme sa véritable signification, c’est-à-dire des faits produits par des démons ou Esprits, bons ou mauvais du reste.

Grâce à la Science, à la Foi, à l’Extase, à la Mystique, on peut aujourd’hui expliquer quantité de faits qui passaient autrefois pour merveilleux, miraculeux même, et qui sont simplement d’ordre naturel mais fort peu connus ou mal expliqués.

Du reste, tout dans la nature n’est-il pas merveilleux et naturel en même temps ?

Prenons, par exemple, les transformations successives du germe humain dans son ascèse, les états divers par lesquels passe l’embryon pour arriver à devenir l’homme : le Roi de la Création,

Quelle plus étonnante merveille que celle-là ?

Voici en quelques mots le résumé anthropogénique qu’Ernest Haeckel nous en donne dans son Ontogénie.

« L’Embryon humain est, d’abord, une plastide, puis il devient polycellulaire, enfin apparaissent deux feuillets germinatifs primordiaux (couche interne ou feuillet intestinal et couche externe ou feuillet cutané).

« L’Embryon est alors un invertébré, pourvu seulement d’un intestin : c’est le cinquième stade.

« Au stade suivant, il acquiert deux feuillets moyens (fibro-cutané et fibro-intestinal) et il rappelle la larve d’ascidie.

« Au septième stade, il devient un vertébré : il est analogue à l’Amphioxus.

« Au huitième stade c’est un crâniote (lamproie) sans membres, ni mâchoires, mais l’appareil circulatoire et le cœur commencent à fonctionner.

« Dans les stades suivants, l’embryon devient l’analogue du poisson : il acquiert deux paires de membres, une mâchoire supérieure et une mâchoire inférieure ; puis des poumons (vessie natatoire), le foie et le pancréas. Il arrive ensuite progressivement à l’organisation des Amniotes, des Vertébrés supérieurs, dépourvus de branchies, puis des Mammifères placentaliens et enfin à celle de l’homme. »

On voit donc que l’homme parcourt toutes les formes animales avant d’arriver à sa forme finale.

L’ovule humain, simple cellule amiboïde, devient, par la fécondation, une monère ou cellule à noyau et c’est ce simple organisme qui, passant par les stades que nous venons d’énumérer, arrive à former l’homme (l’animal parfait).

Mais celui-ci n’est que le dernier stade de l’homme physique et il est bien certain qu’après sa mort, l’homme poursuit ses transformations successives et diverses, car d’après la Théosophie et l’Occultisme, l’homme comporte sept principes dans sa constitution.

Nous n’insisterons pas sur ce point, nous bornant à renvoyer le lecteur à des ouvrages spéciaux qui ont fort bien traité la question ; et nous terminerons ici notre Avant-Propos, en disant que dans la nature, tout est aussi merveilleux que la génération et la croissance de l’homme, mais nous ajouterons que malgré ses nombreuses transformations, ses avatars divers, il ne descend pas du singe, ceci est absolument certain. Nous n’avons jamais eu pour ancêtre un singe anthropoïde ; notre père n’a jamais été ni un Orang, ni un Chimpanzé, ni un Gorille, ni un Gibbon ; nous l’avons démontré par A + B dans un chapitre spécial de LA DOCTRINE ÉSOTÉRIQUE à travers les âges. 2 vol. in-12 Paris, 1901.

Ce que nous espérons démontrer aussi, c’est que le Spiritualisme seul, peut expliquer quantité de faits naturels qui paraissent merveilleux.

À aucune époque l’homme n’a eu plus soif de l’Occulte, parce que l’homme n’a jamais vécu dans une incertitude aussi grande que celle qui caractérise notre temps.

Cette incertitude provient de ce que l’homme est complètement dévoyé, et ceci n’est pas une métaphore ; l’homme moderne, en effet, vit hors de la voie pour laquelle il a été créé.

Notre fin de siècle est profondément matérialiste, elle ne croit à rien ; si, à une seule chose : au VEAU D’OR !

De cet excès du mal naîtra nécessairement une réaction ; du matérialisme surgira bientôt le Spiritualisme, qui est la seule voie de la Salvation.

Le nouveau siècle dans lequel nous entrons sera certainement spiritualiste, ce qui le prouve d’une manière indiscutable, c’est le mouvement philosophique contemporain, mouvement qui se traduit déjà par quantité d’ouvrages, de journaux et de publications, qui combattent à outrance le matérialisme néantiste.

Aussi nous ne sommes pas de ceux qui désespèrent de l’avenir, au contraire, nous disons en terminant, après la tempête et l’orage, nous aurons le beau temps et c’est cet espoir qui nous console.

E.B.

Chapitre premierLa magie

L’ancienne nomenclature occulte ; celle des Démonographes, divise la magie en quatre sections : la première comporte la possibilité d’opérer certains prodiges visibles, tangibles à l’aide de connaissances plus ou moins approfondies des phénomènes de la Nature.

Agrippa, savant du XVIe siècle, attribue à cette Magie naturelle une telle puissance, qu’elle pourrait passer de nos jours pour la vraie Magie.

Le P. Kircher, le savant Jésuite, la définit la Connaissance de la sympathie ou de l’antipathie des choses.

D’après cet auteur, Hermès Trismégiste et Zoroastre auraient possédé à un haut degré cette connaissance de la sympathie et de l’antipathie des choses, de là provenait la grande valeur de ces personnages.

Selon Platon, la magie de Zoroastre ne serait guère qu’une connaissance de la haute Kabbale ou, mieux, une connaissance approfondie des mystères de la Religion.

La seconde division de la Magie serait la Magie mathématique ou la Connaissance approfondie des lois de la Mécanique. C’est ce genre de savoir qui donna à Albert-le-Grand et à Boëce, la réputation de Magiciens qu’ils ont conservée presque intacte jusqu’à nos jours.

La troisième division aurait un caractère des plus délétères, aussi Agrippa la dénomme-t-elle : Magie empoisonneuse. C’est par elle, en effet, que l’on peut opérer toutes sortes de métamorphoses ; c’est ce genre de magie qui emploie les philtres amoureux et autres breuvages mystérieux. Dans cet ordre d’idées se trouvaient Medée et Circé.

Enfin la quatrième division comprend la Magie cérémonielle qui est la plus puissante, la plus terrible et qui comporte deux subdivisions : la Goëtie Magie noire, qui fournit les moyens de communiquer avec les Entités du mal, dénommées souvent, les Esprits Infernaux ; la seconde subdivision se nomme Théurgie ou Magie blanche, on l’a fait remonter au Roi David, mais elle existait, en vérité, bien avant ce prince ; c’est la magie la plus haute, la plus noble.

« De toutes ces magies, la plus ancienne sans contredit, est la Magie Noire, elle remonte à la plus haute Antiquité. C’est elle qui aurait corrompu le genre humain et attiré le Déluge Universel, qui aurait eu pour mission spéciale, suivant un grand nombre de Démonographes, de détruire tous les Magiciens noirs de la Race Atlantéenne.

Malheureusement, Cham qui avait conservé les secrets de cette magie, les transmit à son fils Misraïm, que d’aucuns prétendent n’avoir été autre que Zoroastre.

Il est non seulement question de la magie dans les Livres Saints, mais encore dans l’Odyssée où l’on voit qu’un Dieu, Mercure, donne à Ulysse une plante (l’ail moly) afin d’empêcher les compagnons du héros d’être changés en pourceaux, par suite des prestiges de l’enchanteresse Magicienne Circé !…

En réalité les origines de la Magie se perdent dans la nuit des temps, car on retrouve des formules magiques dans les Védas, dans les livres Égyptiens (Rituels) ainsi que dans la Kabbalah Hébraïque et dans les livres Kaldéens.

De l’Inde, la Magie passa chez les Kaldéens. – Diodore de Sicile nous a même révélé l’existence d’une tribu Kaldéenne, qui formait une Caste Sacrée s’occupant exclusivement des Sciences Occultes.

On a retrouvé des traces de la Magie chez les Cabires et les Étrusques. Pline nous fournit des renseignements fort intéressants sur la Magie, telle qu’on la pratiquait au temps d’Homère ; ajoutons que les plus grands poètes et philosophes de l’Antiquité se firent initier pour devenir Mages.

Au commencement de l’Ère Chrétienne, certaines sectes du Christianisme qui disaient posséder la vraie parole de Dieu entrèrent ouvertement en lutte avec les Chrétiens Orthodoxes ; ils avançaient qu’ils étaient seuls possesseurs de la vraie Connaissance ou Gnose, d’où le nom de Gnostiques, qui leur fut donné.

C’est au IIIe siècle surtout, à l’École d’Alexandrie que fleurit la Gnose ; et ses deux représentants les plus illustres furent Plotin et son disciple Porphyre qui posèrent les bases de la science magique.

Jamblique, qui leur succéda, empêcha la magie de dévier, en la réunissant à la Théurgie. Eunape, Eustache et l’Empereur Julien, le Philosophe, de même que plus tard Proclus soutinrent le système de Jamblique, l’auteur supposé des Mystères Égyptiens.

Pendant le Moyen Âge, l’Église fit une guerre acharnée aux Magiciens, les confondant même avec les Sorciers et les faiseurs de sortilèges, et c’est par milliers que furent brûlés les sorciers, qui eux étaient de véritables Envoûteurs. Malheureusement, à cette époque, il suffisait d’écrire en hébreu ou en arabe, d’étudier l’Alchimie ou l’Astrologie pour être accusé de sorcellerie et de l’accusation au bûcher, il n’y avait pas loin.

C’est pour cela que des hommes comme Raymond Lulle, Albert-le-Grand, Vincent de Beauvais, Paracelse et tant d’autres cachaient leurs connaissances sous des formules bizarres ou employaient la Cryptographie pour écrire une grande partie de leurs études, comme nous le verrons plus loin.

Malgré les persécutions, la Magie et les Sciences Occultes se répandirent, surtout après l’invention de l’imprimerie et c’est grâce à la presse que sont parvenues jusqu’à nous, les œuvres de J. Cardan, J.-B. Porta, de Paracelse, de Cornélius Agrippa, de Jean Reuclin, d’Albert-le-Grand et de tant d’autres écrivains, mais elles sont encore peu comprises de nos jours.

La cryptographie

La cryptographie est l’écriture cachée (ϰρυπτὸς γρἀφειν) ; de prime abord, il semblerait que celle-ci ne doit pas, ne peut pas, entrer dans le cadre qui nous occupe.

Cependant, si l’on veut se donner la peine de réfléchir un instant sur la signification de ce mot, on saisira aisément l’analogie qui existe entre l’étude des écritures cachées et celle que nous avons faite jusqu’ici.

Nous savons du reste, que la parole a été donnée à l’homme pour cacher sa pensée : il n’est donc pas étonnant que l’écriture, qui est une parole muette, suive la même routine et se cache sous des caractères inconnus du vulgaire, sous des caractères cachés.

On dénomme cette même science Stéganographie et Polygraphie. L’une des polygraphies les plus connues est celle de l’abbé Trithème.

Il existe de nombreux systèmes, de nombreuses méthodes pour créer des écritures cachées. Ici, nous devons expliquer certains termes spéciaux, techniques, usités en cryptographie.

Ainsi les mots en clair ; langage clair, texte clair désignent les parties de la correspondance secrète qui conservent leur signification ; tandis que le langage Secret comprend le langage convenu, qui n’est qu’une modification adoptée dans le sens des mots et le langage chiffré, dans lequel on utilise des signes conventionnels (lettres ou chiffres) pour représenter les signes du texte clair. La clef est la base convenue des systèmes ; ceux-ci comportent des clefs simples ou multiples.

Chiffrer une dépêche, c’est transformer le texte clair en texte secret, parce que le signe Cryptographie est dénommé Chiffre ; d’où le terme cryptographe qui sert à désigner celui qui écrit ou déchiffre une dépêche ou écrit secret nommé cryptogramme.

L’on peut dire que la cryptographie a, sans aucun doute, précédé l’écriture proprement dite, parce que l’homme a toujours aimé le mystère et a éprouvé le besoin de l’employer pour sa sécurité : de là l’origine de la cryptographie religieuse, de la cryptographie guerrière, de la cryptographie politique, de la cryptographie commerciale, de la cryptographie même des conspirateurs.

Ce qui précède est parfaitement résumé par les lignes suivantes de l’un des fondateurs de la cryptographie moderne, par Vignère qui nous dit que de « tout temps, les hommes ont été curieux de se tracer chacun pour soy, quelques notes secrètes pour se receler de la cognoissance des autres, comme les marchands en leurs marques et papiers de compte, les médecins en leurs pieds de mouches, les jurisconsultes en leurs paragraphes. »

Disons quelques mots de l’histoire de la cryptographie.

Parmi les écritures cryptographiques la plus ancienne, sans contredit, est celle des Celtes qui était faite à l’aide de barres ou petits bâtonnets, puis celles des Quippus, enfin celles des Égyptiens dénommée Hiéroglyphes ou Écriture sacrée.

L’écriture égyptienne possédait trois formes différentes : l’écriture démotique ou populaire, l’écriture hiératique ou sacerdotale, afin l’écriture hiéroglyphique ou sacrée, qui ne comportait guère que des signes idéographiques.

Ce dernier genre d’écriture était réellement une écriture cryptographique.

Hérodote nous a conservé quelques-uns des moyens employés par divers personnages de l’Antiquité pour cacher aux étrangers le secret de leur correspondance.

Le plus ancien et le plus primitif de ces moyens consistait à écrire sur la peau du crâne d’un individu préalablement rasée des mots et des signes convenus entre les deux correspondants ; puis on laissait repousser les cheveux et on annonçait à son correspondant cette missive animée, dont il prenait connaissance en rasant de nouveau le crâne de l’esclave (courrier).

Les Grecs utilisaient un mode d’écriture, la Scytale, pour correspondre secrètement. Ce mode consistait à rouler sur un bâton une bande de parchemin, sur laquelle on écrivait longitudinalement ; le correspondant possédait un bâton de même diamètre sur lequel il enroulait la bande de parchemin bien ajustée, ce qui lui permettait de lire ce qu’elle portait écrit, mais nous n’avons pas besoin d’ajouter que c’était là un mode vite reconnu ; c’était le secret de polichinelle que toute personne pouvait reconnaître et lire en tâtonnant sur plusieurs diamètres de bâtons.

Le Père de l’Histoire nous donne aussi un moyen employé par Démocrate, qui voulait faire passer à ses compatriotes un avis qu’ils avaient grand intérêt à connaître, sans que l’on put saisir cet avis.

Voici ce qu’il fit, il enleva la cire d’une tablette, écrivit ce qu’il voulait faire connaître directement sur la tablette qu’il revêtit ensuite de cire.

L’esclave porteur du message le remit aux Lacédémoniens, qui ne comprirent rien à la chose, quand la femme de Léonidas pensa qu’il fallait fondre la cire. Ceci une fois exécuté, la dépêche put être lue sinon en clair, au moins clairement.

Tous nos lecteurs se rappellent sans doute, la ruse qu’employa Harpage pour faire parvenir un avis important. Il ouvrit un lièvre dans les intestins duquel il plaça une tablette en recommandant à Cyrus d’ouvrir le ventre de l’animal sans témoins. Mais cet avis n’était-il pas dangereux, et n’attirait-il pas l’attention, sur ce que pouvait contenir les flancs du lièvre.

Au Moyen Âge, beaucoup de savants avaient des écritures secrètes ou cachées ; nous connaissons notamment celles des Astrologues et celles des Alchimistes, qui écrivaient ainsi pour éviter bien souvent le bûcher de l’inquisition.

La Renaissance utilisa également la Cryptographie pour correspondre avec les ambassadeurs délégués auprès de certaines puissances.

Qui a été à l’époque moderne le restaurateur de la cryptographie ? Nous pensons que c’est Raban Maur, archevêque, qui vers la fin du IXe siècle imagina la clef d’un système qui fut employé par les moines Bénédictins.

C’est donc bien à tort que beaucoup d’auteurs considèrent l’abbé Trithème comme l’inventeur de la cryptographie moderne, il a eu l’honneur (assez grand déjà), d’avoir écrit les deux premiers Traités sur la matière : sa Polygraphie et sa Sténographie sont, en effet, les deux premiers ouvrages de cryptographie qui aient été imprimés ; c’est même dans ceux-ci qu’on peut voir les alphabets ou signes employés par de nombreux alchimistes. Nous en avons donné quelques spécimens dans notre Dictionnaire d’ORIENTALISME, D’OCCULTISME et de psychologie, au mot CRYPTOGRAPHIE.

Après la cryptographie, les objets ayant trait à la Magie sont fort nombreux, une simple énumération montrera leur diversité. Nous mentionnerons notamment les Amulettes diverses, les Anneaux constellés, les Armes enchantées, les Coupes magiques, les Épreuves judiciaires, les Exorcismes, les Grimoires, les Mantrans, les Maraca, la Messe noire ou à rebours, les Miroirs magiques, le Palladisme, les Pantacles, les Philtres, les Pierres précieuses, le Satanisme, les Talismans, les Tatouages, etc., etc.

Disons que les mêmes pratiques, bijoux, ustensiles, mantrans, etc., peuvent appartenir, suivant leur consécration, soit à la magie blanche, soit à la magie noire ; le lecteur comprendra facilement, car suivant le rite cérémoniel qui consacre un objet, celui-ci relève soit de l’une ou de l’autre Magie.

Pour rendre plus facile au lecteur l’intelligence de ce qui va suivre et pour lui faciliter ses recherches et comparaisons, s’il y a lieu, nous classerons ce qui va suivre autant que possible dans l’ordre alphabétique.

Les AMULETTES sont des objets extrêmement variés, auxquels on attribue des pouvoirs divers, notamment celui de guérir les maladies et même de pouvoir préserver les hommes et les animaux de certaines maladies et de garantir aussi contre certains maléfices les personnes portant ces amulettes. Comme ceux-ci peuvent être chargés d’influences magiques, il y a lieu de bien connaître leur provenance avant de les porter sur soi. Nous disons ceci parce que bien des personnes portent des objets divers en breloques, qui ont pu être des amulettes ; or, chez les marchands d’antiquités, on vend des scarabées, de petits sphinx, de petits éléphants antiques, qui peuvent fort bien avoir été rituellement consacrés, or, combien il peut être dangereux de porter sur soi de pareils objets, dont on ignore la source. Disons que ce terme malgré sa terminaison féminine est du masculin.

 

LES ANNEAUX MAGIQUES, LES ANNEAUX CONSTELLÉS, sont des sortes d’amulettes qui peuvent avoir aussi des propriétés diverses suivant leur mode de consécration. Avec ces anneaux, les Magiciens opéraient des merveilles, ils pouvaient, par exemple, se rendre invisibles, comme Gygès, roi de Lydie. Certains anneaux avaient la propriété de chasser la peste, le choléra ou toutes autres maladies. C’est très certainement à ces sortes d’anneaux qu’est dû l’usage de porter des Bagues d’alliance.

Les ARMES ENCHANTÉES sont également des objets magiques ; rentrent dans la même catégorie, les coupes magiques, ainsi que les cercles, les couronnes, etc..

Relèvent également de la Magie, les Épreuves judiciaires, les Exorcismes, les Mantrans, les Maraca, Messe noire ou à rebours, qu’un prêtre le plus souvent défroqué disait en employant pour autels une femme nue.

Les MIROIRS MAGIQUES sont des ustensiles très puissants de la magie, car ils sont d’une grande utilité pratique, avec leur concours on peut voir le passé, le présent et l’avenir.

À propos des miroirs magiques, on s’est souvent demandé s’il existait une théorie à leur sujet ?

Nous répondrons non, il n’existe pas, à proprement parler une théorie. Du reste, le miroir magique n’est pas ce qu’un vain peuple pense !

Pour le vulgaire, un miroir est, a priori, un objet de forme circulaire en verre, revêtu d’un étamage métallique.

Tel est le premier sentiment, la première idée que le vulgaire se fait de ce terme : Miroir magique.

Or, cette idée est juste, puisqu’un tel miroir peut, en effet, devenir ou être un miroir magique ; mais ce n’est là qu’un mode de miroir ; or, il en existe une variété infinie, comme nous allons voir.

L’origine des miroirs magiques remonte à la plus haute Antiquité.

La tradition nous apprend que les Magiciennes de Thessalie révélaient l’avenir, en écrivant leurs oracles avec du sang humain sur des miroirs métalliques, qui les réfléchissaient dans le disque de la lune (?).

Le Miroir magique a surtout été très utilisé dans tout l’Orient, où on le nomme également Miroir Constellé.

Varron prétend que son emploi est originaire de la Perse, ce qui prouverait que les Mages sont bien les inventeurs de ce mode de divination dénommé Catoptromancie.

Didius Julianus eut recours aux miroirs magiques pour découvrir l’issue de la bataille que devait livrer contre Septime Sévère, Tullius Crispinius, son compétiteur à l’empire. Or, comme on avait grande confiance aux enfants dans l’Antiquité, Didius Julianus, après avoir attiré sur la tête d’un enfant la clairvoyance au moyen de conjurations, le fit lire dans le Miroir Fatidique.

On nommait Specularii ceux qui consultaient l’avenir à l’aide des miroirs magiques.

Pic de la Mirandole avait une grande confiance dans la divination à l’aide de miroirs constellés ; il suffisait même, disait-il, d’en fabriquer un sous une constellation favorable et de donner à son corps une température convenable, pour lire dans ces miroirs le passé, le présent et l’avenir.

Cette dernière observation a une grande importance ; nous savons, en effet, que si un clairvoyant (médium ou psychurge) a froid, il éprouve de grandes difficultés pour jouir de sa lucidité.

Jean Fernel, dans son de abditis rerum causis (I, XI), affirme avoir vu dans un miroir, diverses figures qui exécutaient tous les mouvements qu’il leur commandait, et les gestes de ces figures étaient si expressifs que chacun des assistants qui voyait, comme lui-même dans le miroir, pouvait comprendre et interpréter la pantomime des dites figures.

Reinaud nous dit : « Les Orientaux ont aussi des miroirs magiques dans lesquels ils s’imaginent pouvoir faire apparaître les anges, les archanges ; en parfumant le miroir, en jeûnant pendant sept jours et en gardant la plus sévère retraite, on devient en état de voir, soit de ses propres yeux, soit par ceux d’une vierge ou d’un enfant, les anges que l’on désire évoquer ; il n’y aura qu’à réciter les prières sacramentelles, l’esprit de lumière se montrera à vous et vous pourrez lui adresser vos vœux. »

Les Chinois et les Hindous possèdent des miroirs magiques métalliques concaves ou convexes, mais plus généralement concaves, à l’aide desquels ils lisent clairement l’avenir ou décrivent des scènes qui se passent très loin d’eux.

La fabrication des miroirs magiques était connue des Romains, qui en faisaient un fréquent usage.

Cornélius Agrippa nous informe que de pareils miroirs, trouvés dans les mains de certaines personnes, les ont fait accuser de sorcellerie, et que leur possession mit souvent en péril les sorciers.

Muratori nous apprend, de son côté, que Martin della Scala fit mettre à mort l’évêque de Vérone, sous l’oreiller duquel on avait trouvé un miroir magique. Ce miroir portait, sur son revers, le mot de Fiore (fleur), que les sorciers appliquaient au diable ; ce qui est confirmé par la confession de saint Cyprien, qui dit en effet que le diable apparaissait parfois sous la forme d’une fleur.

On trouva un pareil miroir dans la maison de Calas de Rienzi.

La reine-mère, Catherine de Medicis, possédait un miroir magique très puissant, avec lequel elle voyait tout ce qui se passait en France.

Le Mercure Français de 1609, page 348, nous apprend qu’en cette même année, on brûla en place de Grève un sorcier normand, Saint-Germain, pour avoir fait usage de miroirs magiques, en compagnie d’une femme et d’un médecin.

Les matières employées à la confection ou à la fabrication des miroirs magiques sont très diverses ; on utilise, en effet, des métaux, du verre, du cristal, du carton, du noir de fumée, du vernis noir à l’esprit de vin, etc.

Leur forme aussi est très variée : ils sont circulaires, en boules, planes, concaves ou convexes, etc.

Il existe des miroirs théurgiques, des sorciers, des miroirs magnétiques, narcotiques, galvaniques, cabalistiques.

D’autres portent le nom de leurs inventeurs ou de leurs protecteurs ; c’est ainsi qu’il y a un miroir magique de Cagliostro, de Swedenborg, de Dupotet, etc., etc.

C’est même cette variété, cette diversité, qui fait qu’on ne peut pas dire qu’il existe une théorie des miroirs magiques, mais, d’une manière générale, il est établi que le miroir magique sert à arrêter le regard du clairvoyant, du médium, à le fixer sur un point, d’où hypnotisme, autosuggestion, dégagement astral, autant de moyens qui permettent de prédire l’avenir et de voir le présent ou le passé.

La médiumnité au Marc de café n’est qu’une variété du miroir magique, l’assiette au marc faisant ce dernier office. Nous pourrions fournir encore de nombreux détails sur les miroirs magiques, mais nous devons nous borner et passer aux PANTACLES, qui sont des sortes de Talismans (nous parlons de ceux-ci un peu plus loin).

Le Pantacle est à la fois une figure symbolique et synthétique qui renferme en elle, une série d’enseignements que l’Initié doit savoir développer et analyser dans tous ses détails. Pour expliquer les Pantacles, on doit tout d’abord décomposer la figure en ses éléments, puis voir la situation qu’occupent ces mêmes éléments. (Pour d’autres détails sur les Pantacles, voir Dictionnaire de la science occulte, page 188, tome II.)

Les TALISMANS sont des objets quelconques, consacrés par certaines cérémonies ou Rites et qui, portés sur soi, vous protègent dans une certaine mesure de maladies, de malheurs, d’accidents quelconques. Les talismans ont aussi la propriété de procurer le bonheur ou le succès dans certaines entreprises. Ajoutons que les Talismans n’ont une valeur véritable qu’autant que celui qui les porte a foi en cette valeur ; ainsi donc, tout réside dans l’intention ; puisqu’ils opèrent en partie par une sorte d’autosuggestion.

À ce sujet, Eliphas Lévi nous dit :

« Les Talismans ressemblent en cela à la Sainte Hostie catholique, qui est le salut pour les justes et la damnation pour les pécheurs et qui, ainsi, suivant les dispositions de celui qui la reçoit réalise Dieu ou le diable.