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"Plan du Mari libertin puni" est une comédie de mœurs incomplète que Diderot présente ainsi dans son prologue : "M. Christophe, banquier, avare et vieux, est marié à une femme plus jeune que lui et encore aimable ; cependant il est amoureux de sa servante Nanette, villageoise jeune, jolie et honnête. Jean, le valet de la maison, est aussi amoureux de Nanette qui répond à ses sentiments."
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Seitenzahl: 19
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335001747
©Ligaran 2015
M. Christophe, banquier, avare et vieux, est marié à une femme plus jeune que lui et encore aimable ; cependant il est amoureux de sa servante Nanette, villageoise jeune, jolie et honnête. Jean, le valet de la maison, est aussi amoureux de Nanette qui répond à ses sentiments.
NANETTE, seule.
Enfin elle respire ; ses peines vont cesser : elle va quitter cette maudite maison, ce maudit pays.
Peinture des mauvaises mœurs de la ville et surtout des libertés qu’on y prend avec les filles de sa sorte.
Elle va retourner aux champs, à son état, à son premier bonheur.
Peinture des mœurs innocentes des champs. Là, en petit jupon, en petit juste, elle sera mille fois plus jolie qu’ici sous cet amas de colifichets qui la déparent.
Qu’elle sera heureuse loin d’un mari libertin qui l’obsède d’une femme jalouse qui la tourmente, des embarras d’un ménage !
Elle heureuse ! Hélas ! non. Son bonheur est perdu. Elle aime Jean. Ah ! si Jean avait le courage de quitter cette maison ! Mais ce n’est plus ce Jean simple, doux, bon, innocent, honnête tel qu’il était au village. Il est corrompu, il aime l’argent.
Mais Mme Christophe, à qui elle a demandé son congé, tarde beaucoup à venir… Mais la voilà.
NANETTE, MADAME CHRISTOPHE.
Mme Christophe a tout visité, tout est en règle, tout est en bon ordre, il ne manque rien. Elle a regret à perdre une aussi bonne domestique. C’est bien dommage qu’elle soit si jolie. Comme c’est Nanette qui lui a demandé son congé, il lui vient des soupçons. Elle la questionne… Vous voulez donc sortir ? – Oui, madame. – Et pourquoi voulez-vous sortir ? – C’est que je me déplais ici. – Et pourquoi vous déplaisez-vous ici ?… Est-ce que vos gages ne sont pas assez forts ? – Non, madame. – Est-ce que vous avez à vous plaindre de moi, de M. Christophe, de quelqu’un ? – Je ne me plains de personne. – Avez-vous une autre maison ? – Non, madame. – Où allez-vous donc ? – Je retourne dans mon village. – Dans votre village ? – Oui, madame. – On m’a pourtant assuré… Ah ! si je l’apprenais ! Prenez-y garde. Je vous épierai, je vous guetterai. Je saurai bien déranger ce petit ménage. Prenez-y garde, prenez-y garde.