Radicalisme et socialisme E-Book

Léon Blum

• Herausgeber: Librofilio
• Kategorie: Bildung
• Sprache: Französisch
• Veröffentlichungsjahr: 2021

Seitenzahl: 25

Beschreibung

"Du 31 janvier au 20 février 1927, Léon Blum a publié dans Le Populaire, sous le titre général de « Les Radicaux et nous » une série d’articles où il a confronté la doctrine et l’action du parti radical et du parti socialiste.

C’est à cette série qu’est empruntée la matière de la présente brochure."



À PROPOS DE L'AUTEUR

Léon Blum, né le 9 avril 1872 à Paris et mort le 30 mars 1950 à Jouy-en-Josas (alors en Seine-et-Oise), est un homme d'État français.

Figure du socialisme, il refuse en 1920 de voter l'adhésion à la Troisième Internationale communiste. Dirigeant de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), il est président du Conseil de juin 1936 à juin 1937 et de mars à avril 1938, puis président du Gouvernement provisoire de la République française de décembre 1946 à janvier 1947.
Après la victoire de la coalition du Front populaire aux élections législatives de 1936, il forme un gouvernement comprenant plusieurs femmes. Il conduit d’importantes réformes socialistes (congés payés, réduction du temps de travail, etc.) ; en raison de l’hostilité des radicaux, il ne vient pas militairement en aide aux républicains espagnols, ce qui conduit le Parti communiste à lui retirer son soutien. Il redevient président du Conseil l’année suivante, mais pour seulement un mois.
Lors de l'occupation de la France par les armées du Troisième Reich, il est emprisonné par le régime de Vichy, traduit en justice lors d'une parodie de procès à Riom en 1942, puis déporté à Buchenwald. Libéré en 1945, il devient ensuite président du Gouvernement provisoire de la République française et prépare aux institutions de la IVe République.

Leseprobe

RADICALISME ET SOCIALISME

LÉON BLUM

– 1927 –

ÉDITION DU PARTI SOCIALISTE S.F.I.O.

Librairie Populaire du Parti Socialiste

12 rue Feydeau, PARIS (2e)

Du 31 janvier au 20 février 1927, Léon Blum a publié dans Le Populaire, sous le titre général de «Les Radicaux et nous » une série d’articles où il a confronté la doctrine et l’action du parti radical et du parti socialiste.

C’est à cette série qu’est empruntée la matière de la présente brochure.

La Librairie Populaire

Radicalisme et Socialisme

Comment on écrit l’Histoire

La manie des enquêtes ayant gagné les revues, un collaborateur de la « Revue de Paris », M. Georges Suarez, vient d’interroger tour à tour les représentants des grands partis politiques. Il avait déjà, voici deux mois, publié sa conversation avec Paul Faure. Il reproduit maintenant l’entretien que vient de lui accorder M. Maurice Sarraut.

Cet entretien a tout naturellement pris l’allure d’un véritable manifeste du parti radical. M. Maurice Sarraut, qui le préside depuis le Congrès de Bordeaux, en a dessiné la structure, défini le programme. Il a précisé la position théorique et pratique du radicalisme vis-à-vis des autres partis et tout particulièrement vis-à-vis du parti socialiste.

Sans crainte de lasser la patience de nos lecteurs, je me propose de lire point par point M. Maurice Sarraut, de formuler point par point, en réponse à sa déclaration, ce que je crois être la réalité des faits, ce que je crois être la pensée authentique de notre Parti. Je n’ai pas besoin d’ajouter que j’entreprends cette confrontation sans nulle espèce d’acrimonie. J’y pense d’autant moins que M. Maurice Sarraut s’exprime à notre endroit sur un ton de sympathie dont je veux avant tout le remercier. Mais — tous nos camarades le savent — une des raisons qui nous ont fait le plus vivement sentir le besoin .d’un quotidien socialiste, c’est la nécessité de lutter contre de fausses interprétations de notre attitude depuis le 11 mai, c’est la nécessité de rectifier, ou de divulguer, un certain nombre de faits trop mal jugés ou trop peu connus. La déclaration publique de M. Maurice Sarraut m’en offre l’occasion ; elle m’en impose môme le devoir.

La première question que je désire régler avec M. Maurice Sarraut, c’est ce que j’appellerai la question des responsabilités. Il est clair que la victoire électorale du 11 mai n’a pas produit les résultats que l’opinion démocratique de ce pays en attendait, et la déception a été d’autant plus amère que l’enthousiasme avait été plus ardent. Il est tout aussi clair que le parti radical se trouve aujourd’hui dans une situation... embarrassée, et qu’il ne lui est pas très commode de justifier devant ses meilleurs militants sa participation au gouvernement Poincaré. Nous comprenons que M. Maurice Sarrault ait été tenté de soulager son parti de telles responsabilités, ce qui l’amenait naturellement à les rejeter sur le nôtre.

Nous le comprenons fort bien, mais M. Sarraut comprendra à son tour que nous ne nous laissions pas charger si aisément des péchés de notre prochain.