Reviens-moi, chéri - Tome 3 - Alissa P. - E-Book

Reviens-moi, chéri - Tome 3 E-Book

Alissa P.

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Beschreibung

Tayler fréquente un club tous les soirs depuis déjà six mois. Lui, l’homme qui ne s’attache pas, l’homme qui aime se faire plaisir, se retrouve attrapé dans les filets de la femme adossée contre une barre de pole dance sous des jeux de lumière qui lui font perdre la tête.
C’est Lesley, la belle-de-nuit au Night for Night. Elle est sa favorite, il est son client régulier.
Pour elle, il est prêt à se poser. Mais comment s’y prendre lorsque, durant toute sa vie, il n’a jamais eu cette vision à l’esprit? Lorsque cette femme en côtoie d’autres que lui ?
Reviens-moi, chéri, pourra-t-il l’aider à conquérir Lesley ?


À PROPOS DE L'AUTRICE

Alissa P. est une Juriste-Écrivaine et auteure hybride ayant fait voyager sa plume de la rigueur à l’évasion.
Son imagination vogue à travers plusieurs genres d’écrits depuis 2021, année où elle a commencé à publier sur Wattpad.
Entre romances à l’eau de rose et romances érotiques, elle écrit ce qui lui vient à l’esprit. Elle écrivait à 8 ans. Elle écrit aujourd’hui pour faire rêver les lecteurs.
« On a parfois besoin de rêver pour s’évader… Hors du Temps ! »





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ALISSA P.

 

 

 

 

REVIENS-MOI, CHÉRI 3

 

 

 

 

 

 

 

 

AVERTISSEMENT

 

 

Ce récit est une œuvre de pure fiction. Par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

 

Attention, ce livre contient des scènes de sexe explicites.

 

 

 

1

 

 

— Je ne me suis jamais occupé de ce genre de cas, m’explique le Docteur Cooper. Très sincèrement, j’ignore si nos programmes pourront vous aider.

— C’est un ami qui m’a conseillé de venir vous voir. Écoutez. (Je me penche au-dessus de la table basse qui nous sépare et le fixe) : J’ai de l’argent. Si vous m’aidez à conquérir cette femme, je paierais le double de tous vos services.

Son regard dévoile de l’intérêt pour la proposition que je lui fais. Il se gratte l’arrière du crâne et se lève.

— Je veux bien vous aider, là n’est pas le problème. Il se situe dans le fait que je ne peux vous garantir un minimum de satisfaction. Mes programmes sont élaborés pour les personnes mariées. Comprenez, entre eux, il y a déjà eu des sentiments et il suffit de les raviver, de les retrouver. Parfois, ils renaissent car ils n’étaient pas bien loin. D’autres fois, les couples prennent conscience qu’ils n’existent plus ou qu’ils n’ont jamais existé. Dans les deux cas, il y a un résultat. Vous concernant, vous n’avez rien avec cette femme. Elle côtoie d’ailleurs énormément d’hommes. Vous n’êtes peut-être… rien à ses yeux. Souhaitez-vous tout de même dépenser autant d’argent?

Ses paroles sont sages. Il a raison, je le sais parfaitement. Toutefois, je n’ai jamais ressenti ce genre d’attachement pour une femme. Je ne pensais d’ailleurs pas avoir ce sentiment en allant dans ce genre d’endroit. Mais elle n’est pas uniquement ce que la plupart voit. Elle est davantage et a réussi à habiter mon cœur d’homme à femmes.

— Oui, je suis prêt à payer.

Il soupire et se rassoit dans le fauteuil qui est en face de moi.

— Je ne sais même pas quel programme vous conviendrait… (Il ouvre le tiroir de la table basse et en sort deux dossiers) : Votre ami vous a-t-il parlé de ce que je propose ?

— C’est sa femme qui est venue ici. Il m’a brièvement raconté ce qu’elle avait entrepris, grâce à ce programme, pour le sortir de son acharnement au travail.

Il hoche la tête et ouvre un premier document.

— Si la femme qui vous plaît côtoie autant d’hommes, je pense qu’il va falloir que vous preniez des cours pour vous améliorer dans l’intimité.

Programme Teacher, lis-je tout en haut du document devant moi.

— Je ne pense pas être si médiocre pour en avoir besoin.

— Laissez-moi être plus précis. Ce programme vous permet de vous tester. Vous n’êtes pas obligé d’être nu ou de pénétrer votre partenaire. Vous serez avec une professionnelle et en fonction de ce que vous déciderez de faire, elle relèvera vos potentiels points positifs et/ou négatifs dans l’intimité. Vous aurez ensuite le choix de prendre des séances pour vous perfectionner ou vous aurez la possibilité de vous arrêter là. C’est vous qui décidez.

— Je vois. C’est… étrange, non ? Comment vous est venue l’idée de ce programme ? Ce n’est pas commun.

Il ferme le document.

— Nous ne sommes pas ici pour discuter de la voie que j’ai choisie, Monsieur Cruz. Je vous explique le fonctionnement et si cela ne vous intéresse pas, vous n’aurez que cette séance à régler. De plus, je vous l’ai dit : dans votre cas, c’est bel et bien étrange d’utiliser le programme Reviens-moi, chéri.

— Je ne voulais pas vous vexer, pardonnez-moi. Je suis simplement surpris et en vérité, je trouve tout ça impressionnant. Mais ce n’est pas d’un point de vue négatif.

— Je peux comprendre. Voulez-vous que je vous explique le second programme avant de connaître les prix ?

— Allez-y.

Il fait passer le second dossier au-dessus et l’ouvre.

— Programme Come back. Laissez-moi vous présenter les propositions qui en découlent.

 

Il faut être fou pour imaginer quelque chose d’aussi intéressant. Les documents en main, je monte dans ma voiture, les jette sur la banquette arrière et les fixe quelques secondes avant de me retourner pour poser mes mains sur le volant.

Tout cela va-t-il fonctionner ? Je n’ai rien à perdre après tout, pas même de l’argent puisque j’en ai suffisamment. J’ai tout à gagner : Lesley.

 

Il est presque vingt-et-une heures. Je montre mon Pass V.I.P au portier du Club Night for Night. Il est nouveau, je ne l’ai jamais vu. Je n’apprécie pas vraiment ça ; d’un point de vue objectif, il est pas mal.

— Tayler ! me salue le gérant en passant dans la salle principale.

Une grande pièce bondée dont les lumières dansantes sont de couleurs chaudes. Les filles font leur show, les clients les dévorent des yeux, réfléchissant à celle qu’ils veulent pour passer la nuit.

— Tu es ici pour Lesley, je me trompe ?

Je lâche un sourire en coin.

— C’est ta meilleure danseuse.

— Et pas que ça, pas que ça, rit-il. Elle s’occupe d’un client en ce moment. Je te la fais venir en salon numéro six quand elle aura terminé, ça te convient?

— Tu me connais depuis le temps, Felipe. Quand j’arrive, elle doit être à moi.

— Oui, mais c’est un nouveau client et il la voulait. J’ai besoin d’agrandir ma clientèle, tu vois.

Je hoche la tête en glissant la main dans la poche intérieure de ma veste sombre. J’en sors un petit portefeuille en cuir noir et l’ouvre pour y prendre ma carte Gold.

— Je paye le double pour qu’elle vienne maintenant.

Il baisse le regard sur ma carte. Il sait que c’est une occasion en or, d’autant plus que je ne paye pas que ça quand je viens. Mais il hésite en se grattant le menton.

— Écoute Tayler, elle doit être en train de s’occuper de lui. Je ne peux pas les interrompre.

— Le double et le champagne le plus cher de ta carte, Felipe. Tu ne peux pas me refuser ça, je suis un client plus que régulier, sans oublier les pourboires que je laisse.

Il soupire.

— C’est d’accord, c’est d’accord. Va en salle numéro six, je vais l’appeler.

Je montre ma satisfaction d’un sourire et range ma carte : je paye à la fin.

— J’apprécie, Felipe. Je ne manquerai pas de laisser un généreux pourboire.

Il hoche la tête, pose sa main sur mon épaule puis s’éloigne. Je me dirige vers le long couloir aux salons privés et entre dans le numéro six.

 

Je déteste qu’elle doive coucher avec d’autres hommes.

La première fois que je suis venu dans ce club, c’était pour m’amuser. Tout le contraire d’Edward, qui m’a conseillé le programme et à qui je suis associé, je n’aime pas me perdre dans le travail : chaque chose en son temps. Depuis toujours, j’aime les plaisirs charnels : les belles femmes, le sexe. Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin, n’est-ce pas?

Mais Lesley est la belle-de-nuit – je n’aime pas l’appeler prostituée – qui m’a tout de suite interpellé. La façon dont elle danse autour de la barre, son corps, son regard, rien ne m’a laissé indifférent en la contemplant. Et depuis cette première soirée passée ensemble, il y a six mois, elle est la seule que je désire voir danser, l'unique femme avec qui je souhaite coucher. J’en suis tombé éperdument amoureux à force de passer mes nuits avec elle. J’en connais beaucoup sur son passé, et ça me touche.

Elle a six ans de moins que moi : elle a vingt-quatre ans et moi, j’en ai trente. Rien de bien méchant, pas vrai?

 

Je regarde l’heure sur ma Rolex couleur argent. Ça fait seize minutes. J’espère que ce nouveau client ne pose pas problème, sinon je m’en occuperai moi-même.

Elle arrive au même moment, un large sourire sur les lèvres. Je me lève pour prendre le plateau de ses mains et le poser sur la petite table d’appoint en verre du salon.

— Bonsoir, princesse.

— Bonsoir, Tayler. Tu viens de plus en plus tôt, constate-t-elle en déposant le seau à champagne près du plateau.

— Ça te dérange ?

Elle se détourne pour tirer le rideau, je la dévore du regard.

— Pas du tout. Pour toi, si je peux, je laisse tous mes autres clients, dit-elle en se tournant vers moi.

Je fais un pas et glisse ma main dans ses longs cheveux châtains ondulés qui lui tombent sur les épaules. Elle est magnifique.

— Dis-tu vrai ? interrogé-je en posant mes lèvres tout près des siennes.

— Je ne te mentirais jamais, Tayler.

Je recule et lui souris.

— Felipe m’a dit que tu étais avec un tout nouveau client. Je vais devoir davantage te partager ?

Elle secoue la tête, puis soupire.

— Je n’apprécie pas vraiment ce client, j’espère qu’il ne reviendra plus.

— Il t’a fait quelque chose !?

— Non, non, tout va bien, me rassure-t-elle en posant sa main sur mon poignet. Comment veux-tu que je te serve, ce soir ?

— Fais ce que tu veux.

Elle rit et avance pour me faire reculer.

— J’aime cette liberté que tu me donnes, Tayler.

Je heurte le petit canapé en velours bordeaux et me cale dedans.

— Et j’adore ce que tu en fais, princesse.

Elle sourit, se mord la lèvre inférieure. Le fait-elle avec tous ses autres clients ? Ou suis-je le seul à lui donner envie de le faire ?

Elle défait le nœud de son kimono transparent en dentelle bordeaux pour me laisser apercevoir ses sous-vêtements de la même couleur. Son soutien-gorge fait paraître sa poitrine extrêmement généreuse.

— Une coupe de champagne ?

— Avec plaisir. Qu’as-tu fait aujourd’hui ? demandé-je pendant qu’elle la remplie.

— Rien d’intéressant. Et toi ? Tu dois en faire des choses à l’extérieur.

— Le travail, rien que le travail. Dis-moi, parle-moi de ce : « rien d’intéressant ».

Elle me tend la coupe.

— Je n’ai rien à dire. Tiens.

Je tends les bras pour encercler sa taille et l’entraîner vers moi. Je la fais s’asseoir sur mes genoux, puis prends le verre.

— Tu as mis les boucles d’oreilles que je t’ai offerte, remarqué-je en la regardant attentivement de près.

Elle les frôle de ses doigts fins et manucurés. Ses ongles sont longs, vernis d’une couleur de vieux rose.

— Oui, elles sont très jolies. Tu aimes ?

Deux petites roses en or rose.

— Je savais qu’elles t’iraient.

Elle rougit légèrement.

— Raconte-moi ta journée, dis-je. À quelle heure t’es-tu levée ?

Elle enroule ses bras autour de mon cou.

— Ne me dis pas que ça t’intéresse, je ne te croirais pas.

— Et pourtant, princesse… Allez, dis-moi.

— Bon… Si tu y tiens. Je me suis levée vers huit heures, nous avons rangé les chambres du haut, ensuite dans l’après-midi, je me suis entrainée à la barre. Comme tous les jours.

— Ça te plaît ?

— De quoi ? demande-t-elle en me fixant.

— Tout ça. Ce quotidien.

Son regard s’assombrit, ses bras reculent.

— Q… Pourquoi tu me demandes ça ?

— J’aimerais savoir.

— Tu sais très bien pourquoi je suis ici. Ce n’est pas un choix…

— Je sais, pardonne-moi cette question.

— Je ne t’en veux pas… Bon, assez parlé, non ? Si tu viens ici, c’est pour en profiter. J’aurais dû commencer à danser depuis…

Je plaque mes lèvres contre les siennes et l’embrasse.

À mes yeux, elle n’est pas un objet. J’adore la regarder danser, mais c’est parce que chacun de ses gestes sont divins. Son corps me fait de l’effet, mais pas que : j’aime cette femme. Elle a su me toucher là où aucune autre avant elle n’a jamais réussi.

— Tu veux que je m’occupe de toi comme ça ? murmure-t-elle en déboutonnant ma chemise.

Le rouge de ses lèvres a disparu à cause de notre baiser. Je les préfère ainsi : naturelles, de couleur chair.

— J’ai simplement envie de t’embrasser, princesse.

Elle plante ses yeux gris envoûtants dans les miens.

— Tu ne veux plus de moi, Tayler ?

— D’où sors-tu ça ? demandé-je en la détaillant du regard et en saisissant son menton de ma main libre puisque l’autre tient la coupe de champagne. Je n’ai pas le droit de vouloir embrasser ma princesse ?

Elle sourit et envoie ses cheveux, qui sentent les fruits rouges en arrière. Une douce odeur d’été, parfaite en plein mois d’août.

— Si, tu en as le droit. Je me demandais juste si… tu en avais assez de passer du temps avec moi.

— Jamais je n’en aurais assez.

— Ça me rassure, dit-elle en jouant avec mon bouton de chemise. Tu veux que je danse pour toi ?

— Vas-y, mais avant, embrasse-moi.

Elle scelle nos lèvres.

Elle ne le sait pas, mais ce n’est pas qu’un baiser pour moi. Je l’aime et j’aimerais la faire arriver à moi.

Ce programme parviendra-t-il à la faire venir dans mes bras ?

Reviens-moi, chéri, hein ? Voyons voir ce que ce programme va m’offrir comme résultat.

 

 

 

2

 

 

— Tu aimes ? demande-t-elle tout bas en faisant un step around.

Mes yeux sont rivés sur elle, sur sa beauté, sur son corps, sur cette femme qui a quelque chose que les autres avec qui j’ai pris du bon temps, n’avaient pas.

— Oui, énormément.

Elle danse autour de la barre comme si son corps l’embrassait ; l’entourant, la frôlant, la saisissant, montant, s’agrippant pour entreprendre des figures aussi spectaculaires, magnifiques et excitantes qu’elle.

Sa marche aérienne m’hypnotise. Elle est plus légère et splendide qu’une créature féerique. Ses gestes, ses mouvements sont dotés d’une sensualité qui me rend fou.

L’arrière de sa jambe droite s’enroule autour de la barre, ses deux mains tenant la barre, elle lâche cette dernière de sa main gauche et continue de tourner.

Sa position change, elle tournoie toujours, mais finit tête en bas pour exécuter un incroyable butterfly forearm : sa jambe gauche autour de la barre, la droite à l’opposée, ses mains s’agrippant à l’acier, elle tournoie sur elle-même pour me faire rêver.

Puis, de manière sensuelle, elle descend et me sourit.

— Tu en veux plus ?

— Je ne dis pas non. Tu m’as fait de l’effet, Lesley.

Elle me fixe, s’approche et se positionne à califourchon sur moi. Ma main envoie ses cheveux tombants sur ses épaules en arrière, mes lèvres embrassent sa joue.

— Tu me fais monter ?

— Oui.

Elle se lève, je fais de même.

Déposant mon verre sur le plateau, je la regarde enfiler son kimono.

— Allons-y, dit-elle en ouvrant le rideau du salon.

Nous longeons le couloir à la lumière tamisée par des spots présents au plafond ainsi que par des enseignes lumineuses au-dessus de chaque salon, indiquant le numéro de ce dernier. Proches de la salle où se passe le grand show de ce soir, nous tournons et prenons des escaliers.

Depuis trois mois, j’ai la permission de monter à l’étage pour passer la soirée avec Lesley.

La plupart des clients qui viennent ici n’en ont pas le droit. Il faut être un habitué et pouvoir dépenser une somme conséquente pour ça. Pour ceux qui ne peuvent pas se le permettre, tout se passe dans les salons privés.

Encore un long couloir et d’innombrables portes à droite, à gauche. C’est l’étage où se trouvent les chambres des filles qui travaillent ici.

— Entre.

J’entre, puis elle fait de même.

— Mets-toi à l’aise, dit-elle. J’arrive, je vais dans la salle de bain.

J’acquiesce et retire mes chaussures Richelieu noires, en cuir.

 

La pièce est propre, tout a été refait à neuf suite à ma demande auprès de Felipe. Je voulais qu’elle ait le meilleur, qu’elle se sente bien dans cet endroit qu’elle a rejoint par nécessité.

À l’entrée se trouve une vaste penderie incrustée dans le mur, cachée par un grand et épais rideau gris. Avant, elle n’avait qu’une petite armoire en bois pour ses habits. Tout n’y rentrait pas. En face, à droite de l’entrée, c’est la salle de bain.

À l’opposé, un grand lit deux places, aux couvre-lits parme et lavande. En dessous, un grand tapis gris. À gauche, un rideau – le même que la penderie – tiré tout le long de la fenêtre.

Je m’assois sur le lit et déboutonne les manches de ma chemise immaculée.

— Tout va bien ? crié-je.

Elle prend du temps, ça ne lui ressemble pas. Peut-être a-t-elle un problème.

— J’arrive.

Elle sort aussitôt de la salle de bain, sans son kimono. Ses doigts frôlent l’interrupteur, éteignant ainsi la lumière de la chambre et allumant d’un second geste les leds bleues au plafond.

Elle s’approche, saisit la barre de pole dance en face du lit, tourne trois fois puis se positionne à califourchon sur moi, comme dans le salon privé.

— Excuse-moi de t’avoir fait attendre, je m’assurais que j’étais assez belle pour toi.

Mes mains sur son dos la tiennent pour la rapprocher de moi.

— Tu l’es toujours, ma princesse.

Lesley lâche un sourire, ses joues rosissent, elle approche ses lèvres de mon oreille.

— Que veux-tu que je te fasse, ce soir ?

Sa langue lèche mon lobe droit, ses mains déboutonnent ma chemise.

— Je peux te déshabiller de ces tissus ? questionné-je.

— Fais comme tu le souhaites, c’est toi qui décides.

Je tremble quand ses mains plongent dans mon pantalon après l’avoir détaché. Elle est habile, elle doit le faire avec tellement d’hommes… Ça m’agace.

— Je veux ton accord, princesse.

— Tu n’as pas à le vouloir, je suis ta chose, dit-elle en me caressant.

Je gémis, ce qui m’empêche de lui dire qu’elle n’est pas un objet.

— Tu apprécies ? Tu aimerais que je la mette dans ma bouche, Tayler ?

Mon Dieu… Ses mains me rendent fou, ses gestes me font fermer les yeux.

— Je vais te faire du bien.

Elle commence à reculer, je la retiens avec mes mains.

— Un problème ? demande-t-elle en s’arrêtant dans ses gestes.

J’ouvre les yeux.

— Tu n’es pas un objet, Lesley. Ne me dis plus jamais ça, tu n’es pas ma chose. C’est compris ?

— Je… Excuse-moi, je pensais que ça t’exciterait…

— C’est toi qui m’excites, pas le fait que tu sois un objet.

— Excuse-moi. Ne t’énerve pas, s’il te plaît…

— Je ne m’énerve pas, princesse. Je ne veux plus que tu dises que tu es un objet, c’est tout.

Elle hoche la tête, mais je remarque que de la tristesse a pris vie dans ses magnifiques iris gris.

— Ne sois pas triste.

— Je n’ai pas su te servir comme tu le voulais. Tu vas… arrêter d’être mon client ?

— Pas du tout, ça n’a rien à voir. Je te demande juste de te respecter, tu es plus qu’un objet. Tu es une femme magnifique et exceptionnelle.

Enfin, un large sourire se dessine sur ses lèvres.

— Tu es le seul à me dire ça, Tayler…

— Eh bien, garde-le à l’esprit. Maintenant, dis-moi, je peux détacher ton soutien-gorge ?

— Oui, tu peux. Je… veux que tu le détaches.

Mes doigts le font dans la seconde et mes mains le lui retirent, caressant par la même occasion ses épaules. Elle frissonne, se colle à moi.

— Ta poitrine me rend fou.

Ses mains se placent sur mes épaules, elle fait glisser ma chemise. Je la lâche pour la laisser faire.

Elle pose avec précaution ma chemise sur le sol.

Reprenant sa position, sa poitrine se colle contre mon torse, ses mains plongent à nouveau dans mon pantalon.

— J’adore quand tu me touches, dis-je, grisé.

— J’adore te toucher. Laisse-moi abaisser ton pantalon, sinon tu vas avoir mal.

— J’ai déjà mal et je meurs d’envie d’une seule chose.

— Laquelle ? Dis-moi, je le ferai.

Je saisis ses mains pour les retirer de mon boxer, glisse les miennes sous elle et me lève. Elle enroule ses jambes autour de ma taille, ses bras autour de mon cou.

— Tayler ?

Je m’incline, pose un genou sur le lit, ma main droite sur ce dernier et nous laisse tomber dessus en prenant garde de ne pas mettre tout mon poids sur elle.

— Tu veux un soixante-neuf ? me demande-t-elle.

Ça m’énerve d’imaginer qu’elle puisse faire ça avec d’autres. Le fait qu’ils le lui demandent certainement et qu’elle soit obligée de le faire m’insupporte. J’aimerais la sortir d’ici, m’occuper d’elle.

J’embrasse son cou, saisis l’un de ses seins dans ma main. Je n’ai jamais caressé une poitrine aussi douce et laiteuse.

— Princesse, laisse-moi te faire l’amour.

— Si c’est ce que tu désires, dit-elle d’une voix aiguë et lascive.

— Prends du plaisir, dis-moi si tu n’aimes pas ce que je te fais.

— J’adore toujours ce que tu me fais, ce que tu me demandes… Mmh…

Ment-elle ? Elle doit toujours accepter ce que souhaite le client, au risque d’être renvoyée. Je ne ferai rien qui lui manquerait de respect. Rien. Jamais.

J’aimerais qu’elle aime réellement ce que je lui fais, qu’elle n’aime que moi.

Remarque-t-elle que je la respecte ? Que je veux plus avec elle ? Je suis prêt à payer cher pour être son seul client. Malheureusement, c’est impossible. D’autres la veulent et Felipe ne permet pas que je sois le seul. Il aime l’argent. De plus, il m’arrive de ne pas pouvoir venir certains soirs, quand je suis chez ma mère par exemple. Ou lorsque je dois voyager pour les affaires. Je la préviens à l’avance, mais durant cette absence, je sais qu’elle se plie en quatre pour faire plaisir à d’autres hommes.

— Mmh… Tu… n’es pas obligé…, gémit-elle quand je me mets à goûter son intimité.

— Tu aimes ?

Elle expire, son dos s’arque.

— Oui…

— Alors laisse-moi faire.

Elle écarte davantage ses cuisses. Je veux m’occuper d’elle. Je lui retire ses talons à l’aide de mes mains tout en léchant son sexe humide.

 

Après un moment, je sens l’excitation grandir dans mes habits. Je commence à être à l’étroit. Je remonte, l’embrasse et abaisse mes derniers vêtements. Sa main attrape l’un des préservatifs disposés sur la table de nuit ronde en métal noir. Elle l’ouvre, me le met habilement.

Je la rapproche, mes mains pressant ses hanches et je m’engouffre en elle, au plus profond que mon sexe me le permet. C’est tellement chaud en elle… Je la sens se cambrer sous ma venue.

— Tayler… Tu veux que je fasse le reste ?

— Non, ne pense pas, profite.

Elle hoche la tête, pose une main dans mes cheveux noirs, une autre sur mon omoplate, et je commence à entreprendre de réguliers allers et venus en elle.

Suis-je un bon coup ? En entendant ses cris, j’ai espoir que oui. Mais qui sait ?

Je ressens tellement de plaisir en elle, à lui faire l’amour, à sentir son corps nu contre le mien. Après six mois, je ne ressens aucun sentiment de lassitude. Au contraire, j’en désire toujours plus.

Quand elle hurle mon prénom, je n’ai qu’une envie : qu’elle jouisse en le criant.

Je m’active à lui procurer du plaisir, à être tendre avec elle. Parfois, une caresse par ci, par là, avant d’intensifier mes va-et-vient. Et puis je ralentis pour embrasser à nouveau sa joue, son cou, puis je reprends. Je n’ai jamais aimé faire l’amour à ce point à une femme. Lesley est la première.

— Tayler…

Ses mains me rapprochent encore d’elle, je la sens trembler, je la sens venir. Je tente d’être parfait : je vais plus loin, plus rapidement.