La robe de la mariée - Alissa P. - E-Book

La robe de la mariée E-Book

Alissa P.

0,0

  • Herausgeber: Ô Plaisir
  • Kategorie: Erotik
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2023
Beschreibung

Un mariage est censé être le jour le plus magnifique dans la vie d’une femme.
Que cette phrase est cliché, pas vrai ?
Tessa Turner ne semblait pas prendre conscience du poids qu’elle allait porter ce jour-là. Un poids ?
Que dis-je ! Une Malédiction : la Malédiction de la robe de la mariée.
Et c’est en la portant qu’elle fit entrer le mal dans sa vie…
Mais qui est cet homme et pourquoi est-il si imperceptible ? Quel secret se cache derrière ce mal et cette
Malédiction ?
Curieuse, Tessa tentera de percer ses secrets.
Mais face à lui, à ses caresses et ses paroles si changeantes, Tessa gardera-t-elle son caractère ou se
laissera-t-elle envoûter ?
La colère cache parfois bien plus que ce qu’elle ne laisse paraître.
Tessa pourrait bien se laisser plonger dans cette vie mêlant secrets, érotisme et sentiments. Des choses
qu’elle n’a encore jamais connues et que ce mal lui offre.


À PROPOS DE L'AUTRICE 

Alissa P. est une Juriste-Écrivaine et auteure hybride ayant fait voyager sa plume de la rigueur à l’évasion.
Son imagination vogue à travers plusieurs genres d’écrits depuis 2021, année où elle a commencé à publier sur Wattpad.
Entre romances à l’eau de rose et romances érotiques, elle écrit ce qui lui vient à l’esprit. Elle écrivait à 8 ans. Elle écrit aujourd’hui pour faire rêver les lecteurs.
« On a parfois besoin de rêver pour s’évader… Hors du Temps ! »
« J’espère que mes écrits vous plairont. »

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ALISSA P.

 

 

 

 

LA ROBE

DE LA MARIÉE

 

Dark romance fantasy érotique

 

 

 

AVERTISSEMENT

 

 

Ce récit est une œuvre de pure fiction. Par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.

 

Attention, cette histoire contient des scènes de sexes explicites.

 

Cette histoire est une Dark romance abordant des thèmes sensibles – viol, violence. D’un autre côté, c’est une histoire empreinte d’érotisme et de sentiments. Si ce genre de fiction ne vous plaît pas, ne lisez pas ce livre.

Livre déconseillé au -18 ans.

1 Jour funeste…

 

Elle? C’était Tessa, Tessa Turner.

L’homme qui se trouvait en face d’elle et auquel elle s’apprêtait à dire oui, c’était Kyle Frost.

Il ne le savait pas encore, mais d’ici à quelques minutes, il allait être veuf.

 

— Oui, je le veux, a-t-elle dit tout sourire en pensant vivre cette vie auprès de cet homme.

Cette vie qu’ils avaient planifiée depuis déjà deux ans qu’ils étaient fiancés.

Elle lui passa l’anneau au doigt et ils se tinrent les mains avec tendresse.

Tout le monde dans l’Église avait les yeux rivés sur eux, sur le bonheur qu’ils affichaient et laissaient deviner à travers leurs regards amoureux.

Pourtant, s’ils savaient ce qui allait suivre, jamais ils n’auraient attendu avec impatience les mots de ce prêtre…

— Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare dès à présent mari et femme. (Le prêtre se tourna vers le marié.) Vous pouvez embrasser la mariée.

Kyle afficha un petit sourire. Il porta ses mains vers le voile de Tessa, sa femme. Il commença à lever celui-ci, mais Tessa se mit à avoir une respiration assez étrange, comme si elle manquait d’air.

— Tess ? interrogea-t-il surpris, en levant complètement le voile.

Les longs cheveux bruns de Tessa étaient impeccablement plaqués sur le devant, puis rejoints en un chignon très chic.

Elle porta ses mains à sa poitrine, suffoquant un peu plus à chaque seconde qui défilait – comme sa vie.

— Ky… Ky…, peinait-elle à prononcer.

Ses lèvres, rosées par le rouge à lèvres acheté pour l’occasion, tressautaient et il en sortait des bouts de mots inintelligibles.

— Tessa ? Qu’y a-t-il? s’inquiéta sa témoin, Tara.

— Tess !? Il y a problème! s’exclama Kyle en ne sachant que faire.

Toute l’assemblée se leva, ne comprenant toujours pas ce qu’il se passait alors que tout était pourtant assez clair.

— Ky… Je… Je…

— Ma chérie, parle-moi.

L’idiot. Comment voulait-il qu’elle lui parle si elle s’échinait à respirer?

Il l’allongea sur le sol après quelques secondes, se mit à genoux à ses côtés et essaya de trouver une solution. Il réfléchissait.

Tessa le fixait, tentant de lui faire savoir quel était le problème : sa robe qui lui coupait la respiration. Elle se démenait, ses mains au niveau de sa poitrine. Malheureusement, rien de concluant ne se faisait entendre.

Comment l’aider? se demandait Kyle. Quel était le problème? Il ne comprenait pas et Tessa ne s’expliquait pas. Elle ne le pouvait pas et tout allait trop vite. Kyle tentait de comprendre. Tessa ne parvenait pas à parler et personne ne réagissait. Ils attendaient que la mariée s’exprime.

Tara avait fait de même : elle était à genoux auprès de Tessa. Mais tout à coup, cette dernière arrêta de s’agiter. Il était trop tard : Tessa était morte.

Elle ne bougeait plus, ne respirait plus.

 

Les invités avaient assisté, sans réagir, à la mort de la mariée.

 

Kyle l’appela par son prénom. Elle ne bougea pas. Ses paupières étaient fermées, ses mains posées sur sa poitrine et sa peau devenait étrangement pâle, là où le maquillage ne l’était pas.

Kyle était à ses côtés, abasourdi par tout ceci comme s’il n’y croyait pas et personne ne parlait, ne réagissait. Alors que, pour la seconde fois, tout était clair…

Tara elle-même n’en revenait pas. En voyant Tessa ainsi allongée, immobile et blême, un sentiment de panique l’habita. Elle refusait de comprendre. Pourtant, une partie d’elle le devinait : elle venait de perdre sa meilleure amie et elle n’avait rien pu faire.

Tout avait été rapide et si soudain… Ce jour merveilleux avait viré au cauchemar. Personne n’aurait pu imaginer cela.

 

Flashback de quelques mois plus tôt :

 

— Cette robe est magnifique! avait dit Tessa en se regardant dans le miroir.

Elle tournoyait sur elle-même, les yeux pétillants.

Celle-ci portait une robe bustier blanche. On aurait dit une princesse. La robe avait une longue traîne et était ornée de motifs en dentelle de part et d’autre. C’était un tout nouveau modèle dans la boutique «Pour un oui!».

Sa mère, Shelby, avait porté ses mains à sa bouche. Elle s’était mise à pleurer.

Tessa s’était tournée vers elle, toute souriante, en laissant à son tour s’écouler quelques larmes.

— C’est cette robe, avait répété à quatre reprises sa mère avant de se lever pour prendre sa fille dans ses bras.

Tara, assise sur l’une des chaises, avait essuyé du revers de sa main gauche une larme ayant commencé à couler.

— Merci, Maman, avait fini par dire Tessa en reculant des bras de sa mère pour de nouveau se regarder dans le grand miroir de plus de deux mètres. Mais elle me serre un peu au niveau de la poitrine, avait-elle fait remarquer.

— Ah bon? avait interrogé la vendeuse, étonnée.

Elle s’était placée derrière Tessa afin de vérifier le laçage du bustier de la robe de mariée.

— Oui, ça m’oppresse…

— Pourtant, ce n’est pas serré. Ne vous inquiétez pas, je vais prendre vos mensurations et notre couturier fera des merveilles!

Tessa avait souri tout en tournant sur elle-même, comblée d’avoir enfin trouvé, après une dizaine d’essayages, la robe qui allait égayer la journée de sa vie auprès de ceux qu’elle aimait. Auprès de celui qu’elle allait épouser.

 

Fin du flashback.

 

— Pouvez-vous m’expliquer ce qu’il s’est passé s’il vous plaît ?

— J’ai déjà tout raconté à votre collègue ! s’agaça Kyle. Tessa, ma femme… Nous allions nous embrasser et… elle… Elle est morte, finit-il par dire en éclatant en sanglots pour la sixième fois de la matinée.

— Je comprends Monsieur. Mais nous essayons simplement de découvrir comment votre femme a pu mourir aussi… Subitement.

— Je n’en sais rien. Comment pourrais-je le savoir !?

— Hum, hésita la policière en s’éloignant.

Elle rejoignit son collègue qui terminait d’interroger Tara au même moment.

— Alors? questionna celui-ci.

— Un mariage, une épouse qui meurt et une assemblée qui ne réagit pas. Étrange, non ?

— C’est pour ça que nous faisons ce métier. Allez viens, allons voir si le légiste a trouvé quelque chose.

— Je te suis.

— Mon fils…, hésita Brenda, la mère de Kyle.

Il se tourna vers elle et la serra dans ses bras.

Comment la femme qu’il venait d’épouser avait-elle pu mourir aussi soudainement ? Comment avait-il pu, finalement, terminer veuf ?

Pourquoi ce bonheur n’avait-il pas duré ? Que se cachait-il derrière tant de mystères ?

 

 

 

 

2 Malédicia

 

 

— Où suis-je !? se questionna Tessa apeurée, en balayant les environs du regard.

Elle remarqua des arbres autour d’elle. Ils étaient défeuillés et ressemblaient à des ombres peu rassurantes. Le ciel était… irréel à ses yeux. Un ciel d’un pourpre vif. Et c’était le calme plat.

Elle portait toujours son voile et sa robe de mariée. Cette dernière était à présent lâche au niveau de sa poitrine et de sa taille et Tessa respirait confortablement. Elle tenait d’ailleurs le bustier afin qu’il ne tombe pas.

— Où sont les autres ? se demanda-t-elle à voix haute sans cesser d’inspecter les alentours. Je n’y comprends plus…

Elle s’arrêta de parler. Elle venait de buter dans quelque chose. Elle baissa le regard sur le sol en pierres grises et hurla de frayeur dans un brusque mouvement de recul. Elle faillit trébucher, le talon de son escarpin blanc se prenant dans le bas de sa robe.

Elle avait buté dans un crâne et une araignée était sortie soudainement de celui-ci.

— Ma Chère Tessa. Nous t’attendions avec impatience ! s’écria une voix grave, réjouie, qui semblait provenir de derrière elle.

Tessa pivota et resta stupéfaite. Devant elle se tenait un homme brun aux iris émeraude. Ils étincelaient tels ceux des chats dans l’obscurité. Ses cheveux étaient légèrement bouclés et quelques mèches lui tombaient sur le front.

Il était vêtu d’un simple pantalon et d’un pardessus soyeux noir ouvert, laissant apercevoir son torse nu qui lui parut musclé.

Toutefois, il y avait une aura étrange qui se dégageait de lui. Une aura que l’on pouvait ressentir à des kilomètres à la ronde. Une aura perceptible.

Tessa ne comprenait rien à tout cela. Qui était cet homme ? Où se trouvait-elle ? Et surtout, pourquoi était-elle ici au lieu d’être à sa cérémonie de mariage ?

— Oh, je t’en prie, n’affiche pas cet air déconcerté, se mit-il à rire. J’en ai assez de voir le même regard à chaque épouse qui me vient.

À chaque épouse qui lui vient ? se demanda Tessa en faisant un pas en arrière.

C’était une blague, c’était certain.

— D’accord Tara, c’est très drôle ! s’écria Tessa. C’est bon, j’ai eu peur ! Tu peux venir maintenant !

L’homme brun haussa un sourcil et soupira.

— Toutes les mêmes, s’agaça-t-il avant de s’approcher un peu plus d’elle.

— Tara !? Ce n’est plus drôle ! s’inquiéta Tessa en fixant cet homme qui ne dégageait rien de bon.

— Ton amie Tara, tu ne la reverras plus jamais. De même que ton ex-mari, ta famille et hum… En fait, tu ne retrouveras plus jamais ta vie d’avant.

Sur la fin de ses mots, il esquissa un sourire en coin.

— Comment ça ? demanda Tessa, perdue.

Elle ne comprenait toujours pas.

Il soupira à nouveau puis approcha sa main droite du visage de Tessa afin de saisir son menton entre son pouce et le reste de ses doigts.

— Comment te faire rapidement comprendre ce qui t’attend, ma belle ? Cette robe que tu portes est maudite depuis la nuit des temps. Elle t’a fait suffoquer dans ton monde afin que tu viennes dans le mien. Ma Chère Tessa, tu es à moi. Cette robe a fait de toi mon épouse, expliqua-t-il en affichant un léger sourire en coin.

— Impossible…, bafouilla Tessa apeurée.

— J’ai l’habitude de ces remarques. Mais je commence sérieusement à en avoir assez, tonna-t-il en serrant un peu plus le menton de Tessa entre ses doigts.

— Tara… Arrête de–

Il crispa les doigts, lui coupant alors la parole et plongea son regard éclatant d’impatience dans celui de Tessa, marron et terrorisé.

— Ce n’est pas Tara ! Tu es à Malédicia et tu devrais vite le comprendre, si tu ne veux pas que je m’énerve ! J’ai tendance à rapidement perdre patience.

Des larmes commencèrent à ruisseler le long des joues rougies de peur de Tessa. Pourquoi ? Sûrement comprenait-elle que tout ceci n’était pas une blague.

Ce lieu transpirait d’ondes négatives. Elle le ressentait et le regard de cet homme l’effrayait au plus haut point.

— Bien, tu sembles comprendre, dit-il souriant en lâchant son visage. Quelle heure est-il ? demanda-t-il sans quitter Tessa des yeux, comme si quelqu’un allait lui répondre.

— Treize heures Maître, indiqua une femme vêtue d’une robe moulante en soie blanche.

Cette femme avait baissé la tête en s’adressant à lui. Ses cheveux ébène étaient coiffés d’une queue de cheval.

— Hum, et si nous allions déjeuner ? Je suis affamé. Tu es arrivée en avance, je t’attendais pour ce soir. Mais ce n’est rien. Ellen, fait ajouter un couvert ! somma-t-il tout en continuant de fixer Tessa.

— Bien, Maître, répondit une femme blonde en baissant la tête, ses cheveux lâchés tombant ainsi de chaque côté de son visage, avant de faire demi-tour et de s’éloigner.

— À nous deux, Tessa. J’ai énormément de choses à te dire sur moi, ton mari.

— Je… Je ne suis pas votre épouse ! tonna-t-elle. D’ailleurs, je suis persuadée que tout ceci est une plaisanterie. Tara, montre-toi. Kyle, où es-tu ? Montrez-vous, cette plaisanterie a assez duré !

— As-tu du mal à comprendre ? demanda Abriel, visiblement plus qu’agacé. Penses-tu que ces arbres soient faux ? Que ce château derrière moi soit en carton ? dit-il avec ironie, les sourcils froncés, un sourire en coin des lèvres.

— Je… Je dois rêver ! Je vais me réveiller. Je dois me réveiller ! cria Tessa en fermant les yeux. Je vais me réveiller.

C’est vrai, comment cela était-il possible !? Elle avait dû faire un malaise et elle faisait à présent un cauchemar. Elle allait bientôt se réveiller et voir le visage de Kyle, son époux. C’est ce qu’elle se disait, ce qu’elle espérait.

Cependant, l’homme mystérieux se passa le pouce de la main gauche sur le rebord de la lèvre avant de gifler Tessa qui s’écroula sur le sol tant elle ne s’y attendait pas.

— Je déteste que l’on me contredise.

Elle posa sa main sur sa joue devenue écarlate et fixa cet homme qui s’était donné le droit de lever la main sur elle.

— Tu vas vite te relever et gentiment me suivre avant que je ne m’énerve vraiment. Ici, tu es à Malédicia et je pose mes règles. Tu n’imagines même pas ce qui t’attend si tu persistes et me mets en rogne ! cria-t-il en donnant un coup de pied dans le crâne qui se trouvait à terre.

Il se brisa contre l’un des murs de la bâtisse, dans un bruit éclatant.

Tessa sursauta. Elle suivit le crâne du regard. Un regard qui se leva ensuite sur l’imposante bâtisse en pierres. Et elle prit conscience qu’elle ne rêvait probablement pas.

— Bien, ajouta-t-il en tendant la main vers elle.

Il semblait avoir retrouvé son calme. Mais Tessa ne prit pas pour autant sa main.

Il grimaça dans un soupir, avant de se pencher pour saisir brutalement son bras gauche, car, de sa main droite, elle tenait son bustier.

— Allons déjeuner, ordonna-t-il en la relevant.

Il se dirigea vers la porte qu’il avait franchie un peu plus tôt.

Des femmes se mirent à le suivre. Des femmes auxquelles Tessa n’avait pas prêté attention – ce qui pouvait se comprendre. Elles ne disaient rien. Certaines étaient vêtues de robes, d’autres de tops et de jupes.

Tessa avait l’esprit brouillé, de nombreuses questions se bousculaient en elle et elle ne parvenait pas à tout analyser, à tout comprendre. C’était trop pour elle ; trop d’informations, trop de questions, de craintes, d’incompréhension… Elle ignorait comment réagir. Au fond d’elle-même, elle espérait encore être dans un cauchemar. Mais la gifle et le crâne brisé lui avaient légèrement fait ouvrir les yeux.

Que se passait-il ? se demandait-elle, perdue.

Elle se laissa entraîner, ne réalisant toujours pas ce qui lui arrivait. Et comment le faire ? Elle avait tout dans sa vie pour être heureuse ; un fiancé qui était devenu son mari il y avait peu, une meilleure amie, un travail en tant que mannequin et influenceuse. Et désormais, elle se retrouvait dans ce lieu sombre avec cet homme qui avait osé lever la main sur elle. Avec cet homme qui ne dégageait rien de bon. Et tout ceci à cause d’une robe de mariée ? Elle n’y croyait pas. Ou peut-être que si.

Mais comment réaliser tout cela en simplement quelques minutes ? C’était assez… irréel !

 

 

3 L’épouse du roi de la Malédiction

 

 

Après avoir franchi l’imposante porte d’entrée et longé un couloir, ils arrivèrent dans une grande salle assez sombre, éclairée par un lustre élégant et ancien, accroché au plafond.

Des rideaux noirs couvraient les murs de la pièce. Il y avait, en plein milieu de celle-ci, une grande table ovale en marbre blanc. Dessus se trouvait un festin digne d’un roi.

 

Tessa, qui ne remarquait rien, ne disait pas un mot. Elle avait le regard perdu dans le vide, dans ses pensées… Elle ne désirait qu’une chose : retourner chez elle.

— Maître, le repas est servi, indiqua une femme vêtue de haillon.

Elle n’était pas là un peu plus tôt.

Il lui lança un regard de dédain en lui faisant signe de partir, ce qu’elle fit en affichant un triste sourire.

— Voilà ce qu’il t’arrivera Tessa, si tu m’énerves. Tu finiras aux cuisines, dit-il en lâchant son bras avant d’ajouter d’une voix rauque en montrant la chaise où elle devait prendre place : assieds-toi.

Mais elle ne bougeait pas, n’entendant rien. Et cela eut le don de l’agacer. Abriel recula la chaise médaillon de la table, saisit son bras et la fit violemment s’asseoir.

— Tu as de la chance d’être nouvelle, grommela-t-il en prenant place au bout de la table.

Tessa était assise directement à sa gauche.

— Champagne ! ordonna-t-il et la femme, qu’il avait renvoyé, revint avec une bouteille.

— Voici, Maître.

Elle lui tendit la bouteille qu’il prit avec ferveur avant qu’elle ne s’éloigne.

— Prenez place, autorisa-t-il aux autres femmes présentes en débouchant le champagne d’un coup de main. Aujourd’hui, et pour la première fois cette année, nous accueillons une nouvelle recrue. Ma femme, Tessa Turner, l’épouse du roi de la Malédiction, Abriel.

À ses paroles, Tessa tourna le regard. Il arborait un léger sourire en coin comme s’il était fier de lui.

— Je suis heureux que tu reprennes enfin tes esprits, car nous devons discuter très sérieusement. Ellen, dit-il.

Il tendit la bouteille à la femme qui se trouvait à sa droite. Celle-ci l’attrapa et commença à servir tout le monde.

— Je suis Abriel, le roi de la Malédiction. Suis-je immortel ? Sûrement, rit-il en prenant le verre que lui tendait Ellen pour le déposer devant Tessa. Voici mes dix femmes. Elles m’ont été offertes tout comme tu m’es à présent offerte. Le choix que tu as porté sur cette robe de mariée a fait de toi, dès les premières secondes où tu l’as mise, ma femme. La onzième femme du roi de la Malédiction. Tu devrais être heureuse. Je pense, enfin non, je suis certain de prendre soin de vous toutes, n’est-ce pas ? questionna-t-il en fixant ses autres femmes.

— Oui, Maître ! dirent-elles en chœur.

— Et si je te les présentais ? Celle-ci, à ma droite, c’est Ellen. Ma Chère Ellen. À côté, c’est Angela. Anna, Estella, Isabella, Jenna, Linda, Lisa, Patricia et pour finir, la plus jeune, ma Sonya.

Il porta la coupe à ses lèvres qui commencèrent à siroter le breuvage transparent et pétillant.

— Des questions ?

Tessa ne répondit pas et des larmes recommencèrent à couler le long de ses joues.

— Par pitié ! Je ne supporte pas les femmes qui pleurent ! s’énerva-t-il en balançant son verre à travers la pièce.

Tout le monde sursauta.

Il se pencha soudainement vers Tessa et attrapa abruptement son visage de sa main gauche.

— Écoute-moi bien ! Il y a des règles à respecter, ici. Je t’interdis de pleurer devant moi. Je t’interdis de parler sans que je t’en ai donné l’autorisation et je t’interdis de ne pas me répondre. Je peux être un mari parfait, tu sais. Mais si tu ne fais pas ce que j’attends de toi, je peux être un monstre Tessa, je te l’assure ! Et je pense que ce n’est pas ce que tu attends, pas vrai ? Jamais tu ne retourneras à ton ancienne vie. Tu es dans une autre dimension, dans la mienne, mon Royaume. Alors oublie tout le reste ou bien, je te ferai vivre un enfer si tu ne sais pas me combler, ma belle, finit-il par dire en repoussant son visage avec rage.

Il fit signe à Ellen de lui servir de nouveau un verre de champagne.

Tessa avait bien compris, malheureusement… Elle ne rêvait pas. Cette peur, la colère de cet homme, la chaleur de la pulpe de ses doigts contre sa peau, la manière dont il avait repoussé son visage… Elle sentait qu’elle ne rêvait pas.

Le plus beau jour de sa vie s’était transformé en un cauchemar et tout ceci… à cause d’une robe de mariée.

 

Abriel discutait avec ses femmes tout en buvant et Tessa, elle, avait les yeux rivés sur son assiette qu’elle n’avait pas touchée.

— Bien. Je vais aller me reposer pour ce soir, déclara Abriel en se levant de table, prenant une pomme dans la corbeille à fruits située au milieu de celle-ci avant d’ajouter : Estella, Lisa, je vous laisse vous occuper de Tessa. Je la veux dans ma chambre pour vingt-et-une heures pile.

Il croqua dans la chair du fruit et quitta la pièce.

— Ce soir ? demanda Tessa, une fois Abriel partie.

Cette remarque – son départ également – l’avait fait revenir à la réalité.

— Tu vas passer ta nuit de noces avec le Maître, exprima Estella en se levant.

— Ma nuit…, hésita Tessa avant de comprendre. Comment !?

— Estime-toi heureuse de passer la nuit avec lui ! grinça Ellen, affichant un regard noir à son encontre.

— M’estimer heureuse de passer la nuit avec un inconnu qui m’a giflé !? Et qui se prend pour… Un roi de je ne sais quoi !?

— Tu ferais bien de te taire !

— Ellen arrête ! la stoppa l’une des filles.

La même que celle qui avait donné l’heure à Abriel à l’extérieur : Lisa.

— Écoute Tessa, nous avons toutes été dans ton cas. Nous devions nous marier, mais cette robe… Elle nous a ôté la vie et nous nous sommes retrouvées dans cette dimension, à Malédicia. Ce n’est pas un cauchemar, ce n’est pas une plaisanterie. C’est désormais ta réalité. Tu es l’une des épouses d’Abriel, le roi de la Malédiction.

— Mais oui, c’est ça ! Je rentre chez moi ! dit Tessa en commençant à se lever.

Sonya, qui était à ses côtés, la fit se rasseoir.

— Ne fais pas n’importe quoi. Si tu résistes ou que tu tentes de le contredire, tu… Tu pourrais bien finir en cuisine ou pire… Et je t’assure que ce n’est pas beau…

— Ce n’est pas la réalité ! Je rêve… Je dois rêver ! C’est impossible, tout ça ! Cette robe, ce lieu… Je n’y crois pas.

Les femmes, mis à part Ellen, secouèrent la tête.

— Ne le contredis pas, répéta Sonya comme si c’était la pire des choses à faire.

— Mais c’est complètement absurde !

— Peut-être, mais c’est réel, rétorqua Estella. Cette robe est maudite et quiconque la porte, termine ici.

— Abriel est le roi de la Malédiction, expliqua Lisa. Il a été maudit et envoyé en ces lieux il y a de cela déjà cent ans. Par qui ? Nous ne le savons pas. Pourquoi ? Nous ne le savons pas. Il ne parle pas beaucoup de lui. Mais ne l’énerve pas. La dernière fois que l’une de nous a osé, elle a fini en cuisine… Ce n’est pas très… plaisant.

 

Tessa laissa des larmes s’écouler le long de ses joues – encore. Elle ne voulait pas de ça !

Comment une robe avait-elle pu lui prendre son bonheur et l’emmener en ces lieux obscurs !? Qu’avait-elle fait dans sa vie pour mériter cela !?

— Ça va aller. Au début, c’est… compliqué de l’accepter puis tu t’y résous car tu ne disposes pas d’autres choix, fit savoir Patricia en se levant pour débarrasser.

— Je ne vais certainement pas passer la nuit avec ce type !

— Tu ne comprends pas ? Tu n’as pas le choix.

— Laissez-la ! Qu’Abriel la mette en cuisine ou pire, qu’il l’envoie au cachot dans la tour nord de Malédicia, s’agaça Ellen en se levant. Et va ramasser le verre qu’Abriel a brisé par ta faute !

— C’est ta responsabilité de faire ça, rappela Estella.

— Oh la petite Estella qui défend toujours les nouvelles. Fayote ! lança Ellen avant de quitter la pièce.

— Ne t’occupe pas d’elle, dit Estella. Viens avec nous. Nous allons devoir te préparer.

— Je ne veux pas.

— Tu n’as pas le choix. Lisa et moi aurons des problèmes si tu t’obstines. Toi aussi d’ailleurs. Tu veux–

Les larmes de Tessa perlèrent de plus belles.

— Vous devriez vous dépêcher. Le temps passe vite à Malédicia. Il y a également tout un rituel à respecter afin d’être prête pour te donner à Abriel, rappela Jenna en débarrassant.

Estella et Lisa s’approchèrent d’elle. Elles l’aidèrent à se lever et elles quittèrent la pièce pour marcher dans un long couloir sombre et glauque. Un couloir qui l’emmenait vers son nouveau destin… Un destin de cauchemars, de tourments.

 

Tessa était debout face à un grand miroir doré de deux mètres. Son regard vide se perdait sur son reflet.

Estella brossait ses longs cheveux fins et Lisa attachait son soutien-gorge.

Cela faisait déjà un bon moment qu’elles la préparaient : entre le bain au lait, celui aux essences pour apaiser le corps et celui aux roses, deux heures étaient passées.

Il avait ensuite fallu choisir une tenue appropriée qui plairait à Abriel. C’était donc écoulé une bonne heure à essayer des vêtements avant d’avoir pu trouver les sous-vêtements parfaits qui les mettaient en valeur, son corps et elle.

À la moindre erreur, ce serait Estella et Lisa qui en pâtiraient. Rien ne devait donc être laissé de côté. Estella réunit le côté droit et gauche des cheveux de Tessa et les attacha avec une broche aux armoiries de Malédicia, démontrant que maintenant, Tessa lui appartenait… À Abriel.

Lisa finit par lui mettre du Sensation. Un parfum qui se trouvait dans un flacon de couleur or en forme de cœur.

 

— Voilà, murmura Estella en finissant de lui attacher un collier noir aux armoiries de Malédicia.

C’était un M majuscule de couleur doré.

Tout ceci était pour démontrer qu’elle était désormais à Abriel, le roi de Malédicia.

Tessa passa la pulpe de ses doigts sur le collier tout en versant quelques larmes.

Estella, qui la regardait dans le miroir, posa les mains sur ses épaules et approcha ses lèvres de sa nuque. Elle chuchota :

— Pour que ce soit plus simple, dis-toi que… c’est ta vie maintenant et que plus jamais tu ne reverras ta famille ou… ton ex-mari.

— Je n’y arrive pas, sanglota Tessa. Ça me paraît fou…

— Ne pleure pas, s’il te plaît. Ça va faire couler ton maquillage et Abriel déteste ça, paniqua Lisa en essuyant ses larmes.

Tessa n’arrivait pas à se faire à tout ça, mais avait-elle le choix ?

Sa vie allait-elle se résoudre à ça ? À plaire à ce roi !? Elle n’en revenait pas. Elle espérait encore que tout cela ne soit qu’un rêve.

 

— Il est vingt-heures quarante, fit savoir Lisa en regardant l’horloge située sur le mur de la chambre. Allons-y. La chambre d’Abriel est à l’opposé du château.

Après qu’Estella ait vérifié que le maquillage de Tessa était parfait, elles finirent par sortir de la chambre.

Elles quittèrent l’étage, prirent des escaliers et empruntèrent un long couloir funeste et étroit.

Après une dizaine de minutes, elles arrivèrent devant une immense porte dorée arborant les armoiries de Malédicia.

— C’est ici, chuchota Lisa.

— Nous allons toquer. Lorsqu’il te l’autorisera, tu entreras et fermeras la porte derrière toi, expliqua Estella.

Tessa fixait la porte. Elle était effrayée à l’idée de faire ça.

Cette nuit aurait dû être la leur, à Kyle et elle… Mais au lieu de cela, elle allait la passer avec ce roi maudit de cent ans.

— Ne fais rien de travers. Je te le dis pour ton bien, lui conseilla Lisa, le plus bas possible à son oreille.

Lisa et Estella toquèrent à la porte avant de commencer à s’éloigner.

Tessa les regardait de dos.

Une fois qu’elle ne les vit plus, elle se retourna vers la porte et fixa celle-ci.

Elle serait bien partie en courant, mais pour aller où ? Si elle était dans une autre dimension, entre ces murs, arriverait-elle à fuir cet homme ? Sûrement pas.

— Entre, finit par autoriser Abriel.

Tessa hésita. Elle ne souhaitait pas passer la nuit à ses côtés…

— Ne me laisse pas venir te chercher.

 

 

 

 

 

 

4  Envoûtement ?

 

 

Tessa posa sa main droite sur la poignée.

Après quelques secondes, elle l’abaissa. Elle pénétra dans la pièce et se tourna vers la porte afin de la refermer. Afin de ne pas le regarder, lui.

— Approche.

Elle pivota vers Abriel, hésitante.

Il était allongé, torse nu, sur un lit d’au moins quatre places, dégustant des raisins blancs.

Elle le dévisagea, le détailla de haut en bas. Ses lèvres, légèrement pulpeuses, emprisonnèrent un raisin.

— Approche.

Tessa se força à avancer, les poings serrés.