Désirs avoués - Alissa P. - E-Book

Désirs avoués E-Book

Alissa P.

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  • Herausgeber: Ô Plaisir
  • Kategorie: Erotik
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2023
Beschreibung

HISTOIRE 1 -
Depuis des années, Lana cache un lourd secret. Un secret qu’une seule personne autour d’elle comprend. Un secret que d’autres minimisent. Un secret qui la pèse, le faisant devenir un problème plutôt qu’une blessure. Elle n’a jamais trouvé de solution face à cela. Elle a simplement appris à vivre avec, à accepter que certaines personnes la rejettent ou la jugent.
Pourtant, en faisant la rencontre de son nouveau gynécologue, Lana va comprendre que les blessures peuvent parfois être pansées. Face à une blessure, tous les pansements ne correspondent pas. Lorsque Lana trouvera celui qu’elle attendait depuis des années, elle pourrait bien ne plus se reconnaître – ou apprendre à se connaître.


HISTOIRE 2 -
L’internat Howell abrite des étudiants, mais également leurs secrets. Dans les dortoirs, il y a eux et il y a moi, Letty Moore. Il y a aussi un plan : un plan à trois, suite à mes Désirs avoués.
Un plan à trois qui a mené à quelque chose de plus complexe qu’un simple jeu sexuel à l’internat Howell.
Entre amours, désirs et trouple, je vous propose de découvrir le quotidien de Letty Weaver Stone, entre érotisme, amour et gaieté.


À PROPOS DE L'AUTEURE

Alissa P. est une Juriste-Écrivain ayant fait voyager sa plume de la rigueur à l’évasion.
Son imagination vogue à travers plusieurs genres d’écrits depuis 2021, année où elle a commencé à publier sur Wattpad.
Entre romances à l’eau de rose et romances érotiques, elle écrit ce qui lui vient à l’esprit. Elle écrivait à 8 ans. Elle écrit aujourd’hui pour faire rêver les lecteurs.
Son souhait ? Faire sortir de sa tête toutes les idées qui ne demandent qu’à prendre vie.
« On a parfois besoin de rêver pour s’évader… Hors du Temps ! »

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Désirs avoués

Un recueil de deux histoires érotiques

Alissa P.

Éditions Ô Plaisir

Remerciements

Mon premier livre… Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont cru en moi. C’est un rêve. Un rêve que je voulais au moins toucher du doigt, car la vie est courte.

Je remercie mes lecteurs pour leur soutien ainsi que les personnes qui m’ont soutenu chaque jour. Une précieuse pensée pour ma mère, une autre pour Virginie.

« Un jour, tu y arriveras. »

« J’adore ce que tu écris. »

« Continue, ne t’arrête pas. »

Je vous remercie du fond du cœur. Tant que mes écrits vous plaisent, c’est le plus important pour moi. 

Je remercie aussi ma bêta lectrice qui a été d’un grand soutien dans cette aventure.

J’espère que cet ouvrage vous fera rêver, car parfois on a besoin de rêver pour s’évader… Hors du Temps !

HISTOIRE 1

Résumé :

Depuis des années, Lana cache un lourd secret. Un secret qu’une seule personne autour d’elle comprend. Un secret que d’autres minimisent. Un secret qui la pèse, le faisant devenir un problème plutôt qu’une blessure.

Elle n’a jamais trouvé de solution face à cela. Elle a simplement appris à vivre avec, à accepter que certaines personnes la rejettent ou la jugent.

Pourtant, en faisant la rencontre de son nouveau gynécologue, Lana va comprendre que les blessures peuvent parfois être pansées.

Face à une blessure, tous les pansements ne correspondent pas.

Lorsque Lana trouvera celui qu’elle attendait depuis des années, elle pourrait bien ne plus se reconnaître – ou apprendre à se connaître.

Chapitre 1 — Le rendez-vous

Début mars, États-Unis.

— Entrez.

— Je vous remercie, docteur.

Lana met un pied dans cette pièce, le regard noisette intimidé et les joues rosies.

— Venez, asseyez-vous.

Il lui sourit pour la mettre à l’aise. Le docteur Pierce a toujours un air rassurant.

— Comment allez-vous, mademoiselle Carroll? lui demande-t-il en ouvrant son fichier médical sur son ordinateur de bureau.

Ils s’asseyent tous les deux, le docteur Pierce derrière son bureau et Lana face à lui.

La lumière de l’après-midi pénètre l’immense baie vitrée de la pièce, à gauche du bureau.

— Je vais bien. Et vous, docteur? interroge Lana.

Elle serre son sac dans ses mains moites, en le fixant.

Il détourne rapidement le regard de son ordinateur pour le poser sur sa patiente.

— Bien, c’est aimable à vous de demander. Mmh, dit-il en analysant l’écran, nous nous sommes vus il y a trois mois. Le prochain rendez-vous était fixé pour fin avril, dans deux mois. Avez-vous un problème?

Il braque son regard d’un vert semblable à la mer sur elle. Un regard rassurant, empreint de bienveillance.

— Oui. J’ai mal au niveau du bas du ventre.

Le docteur Pierce tape ces informations sur son clavier afin d’en avoir une trace écrite et de mieux analyser le problème de sa patiente, mademoiselle Carroll.

— Depuis combien de temps, à peu près?

— Quelques semaines.

— Pourriez-vous être un peu plus précise, ou… ?

— Peut-être deux semaines, spécifie-t-elle.

— Je vous remercie pour cette précision. À quelle intensité ressentez-vous ces douleurs, sur une échelle de zéro à dix? Dix étant la douleur la plus élevée.

— Oh, euh… huit.

— Mmh… Ces douleurs sont-elles apparues d’un coup? Ou le lendemain d’un rapport sexuel?

— D’un coup, répond Lana en rougissant.

— Donc vous avez commencé à les ressentir sans avoir eu de rapport sexuel avant, c’est venu d’un coup.

— C’est ça, répond-elle, hésitante.

Face à cette hésitation, le docteur Pierce lui lance un petit sourire. Il la sent tendue, comme à chaque rendez-vous.

— D’accord. Je vous pose ces questions afin de comprendre ce qui aurait pu les causer. Mais si vous ne souhaitez pas répondre à une question, dites-le-moi.

— Ça ne me dérange pas, docteur…

— Parfait. Ressentez-vous ces douleurs durant vos rapports sexuels? Si vous en avez eu depuis qu’elles sont apparues.

— Non. Je n’en ai pas durant…

Il acquiesce d’un air bienveillant.

— Lorsque vous allez aux toilettes, peut-être?

— Non plus.

— Bien. Vous ne prenez toujours pas la pilule?

— Non, docteur.

— Vous utilisez des préservatifs, est-ce correct?

— Oui.

— Parfait.

Ce n’est pas la première fois que Lana a un rendez-vous avec lui. Elle doit en être à son quatrième.

Cela fait un an qu’elle a changé de gynécologue. Celui qui la suivait avant a pris sa retraite. Elle s’entendait bien avec lui et il était rassurant, lui aussi, mais pas comme le docteur Pierce.

D’ailleurs, son ancien gynécologue connaissait son problème et il ne disposait d’aucune solution miracle pour elle. Or, lui… Dès le deuxième rendez-vous, elle a compris qu’il n’était pas banal…

Au premier rendez-vous également, mais c’était différent.

Ces deux premiers rendez-vous avec le docteur Pierce avaient été différents sur plusieurs points, pour finalement converger. Et Lana ne comprenait pas.

— Si vous le voulez bien, je vais procéder à un examen gynécologique pour tenter de voir s’il y a un problème. C’est peut-être une simple infection, à moins que ce ne soit lié aux ovaires. Ça me permettra de découvrir d’où ça peut venir.

— Oui, docteur.

— Je vous laisse calmement vous changer de l’autre côté. Juste le bas, ce sera parfait. Vous vous allongez et vous me dites lorsque vous êtes prête, d’accord? Cela vous convient? Si vous avez besoin d’aller aux toilettes, c’est en face.

— Oui, merci docteur. Je… Je laisse mon sac ici?

— Comme vous voulez. Vous pouvez aussi le prendre avec vous, il n’y a aucun souci.

Elle hoche la tête et se lève pour se rendre derrière la cloison séparant le côté accueil du côté auscultation, laissant son sac sur la chaise.

Le docteur Pierce sourit et termine de remplir son dossier.

Christian Pierce est très professionnel. Voilà trois ans qu’il a emménagé à Portland, après avoir obtenu son diplôme.

Cette ville lui a toujours plu, et ce depuis un voyage scolaire qu’il y avait fait dans le secondaire.

Après ses études à Berkeley, y vivre a été comme une évidence à ses yeux.

Il a choisi cette voie car il a toujours voulu faire partie du corps médical depuis le collège.

Lors d’un stage, c’est cette spécialité qui l’a intéressé après avoir observé des sages-femmes accompagner des femmes enceintes, et surtout après s’être documenté et avoir découvert que certains gynécologues se permettaient des abus.

Il souhaitait les aider et les guider au mieux, le tout avec bienveillance.

Depuis trois ans, il y parvient parfaitement. Ses patientes ne semblent pas gênées avec lui, sauf Lana.

Lana est sa seule patiente un peu… tendue lorsqu’elle vient le voir. Pourtant, il essaye de la mettre à l’aise.

Lors de leur premier rendez-vous, ils ont même ri, mais il faut croire que ça n’a pas suffi.

Il aimerait qu’elle se sente à l’aise. Qu’elle lui parle de manière plus décontractée pour qu’il comprenne au mieux ses problèmes et qu’il puisse l’aider; mais il y a encore une barrière.

Il se dit que ça arrive et qu’un jour, ça ira sûrement mieux. Avec le temps.

Ce qu’il ne comprend pas et qui le déconcerte un peu, c’est que Lana Carroll rapproche souvent leurs rendez-vous. Quatre en un an.

Ce n’est pas inhabituel, mais ça l’est pour une femme en excellente santé comme Lana. À chaque fois, il en ressort que tout va bien. Néanmoins, il ne s’y attarde pas. Si elle a besoin d’un rendez-vous et que son agenda le permet, sa secrétaire le réserve et c’est tout.

Il fait son travail sans jamais porter le moindre jugement.

Le docteur Pierce répond à toutes sortes de questions tout en se montrant rassurant. Mais, il faut se le dire, cette patiente l’intrigue légèrement.

Lana retire son jean et le dépose sur la chaise en velours de couleur taupeà côté du fauteuil gynécologique pourpre.

Cet espace lui inspire confiance. Il sent le produit nettoyant et le parfum pour homme, à chaque fois — tout comme le docteur Pierce. Il se dégage de lui une douce odeur boisée, comme la plupart des parfums pour hommes.

Une fois à moitié dénudée, elle prend place sur le fauteuil, saisit le drap laissé à disposition à côté d’elle et s’allonge sur le dos.

Elle trouve ce cabinet plus chaleureux que celui de son ancien gynécologue.

Le docteur Pierce lui inspire confiance et c’est là tout le problème…

Elle arrange ses longs cheveux bruns naturellement bouclés aux teintescaramel.

— Je… Je suis prête, docteur, bégaye-t-elle.

Christian se lève de son bureau et se dirige derrière la cloison.

Il ignore toujours si avec cette patiente, il peut dire quelque chose ou s’il doit s’abstenir, puisqu’elle semble mal à l’aise.

— Vous allez utiliser le spéculum? demande-t-elle, ce qui le surprend.

Il se dit qu’elle doit être stressée.

— Oui, dit-il en allant se laver les mains dans le lavabo en face d’elle. Ne vous en faites pas, vous n’avez pas à avoir peur. Tout va bien se passer. Je vais vous expliquer, comme d’habitude, ce que je compte faire.

— Je n’ai pas peur, docteur. Je voulais simplement savoir.

Il essuie ses mains dans une serviette suspendue au-dessus du lavabo et se tourne vers elle.

— Si vous n’êtes pas stressée, tout est parfait. Je vais commencer par un examen abdominal.

Il se place à ses côtés.

Elle fuit son regard d’un vert profond, rappelant les profondeurs d’un lac. Ses iris se mélangent entre le vert et le bleu. Le vert entourant ses pupilles sombres et le bleu foncé le bord de ses iris. Un mélange hétérogène.

— Je lève un peu le drap, d’accord?

— Oui.

Il s’exécute et ses mains palpent son ventre et le bas de celui-ci. 

— Avez-vous mal?

— Non.

Lana sent la chaleur des doigts du docteur Pierce et ses yeux se ferment à cette sensation : prévenant, rassurant.

— Bien, de ce côté, je ne décèle rien.

Il remonte le drap et s’éloigne.

Elle rouvre les yeux.

— Je vais passer de l’autre côté pour analyser de l’intérieur, si ça vous convient.

— Oui, docteur.

Il se lave de nouveau les mains, prend des gants propres, non utilisés et jetables, avant de se tourner vers elle. Il s’assied sur son petit tabouret blanc à roulettes avec dossier, et prépare son matériel.

— Placez vos jambes sur les appuis-jambes, s’il vous plaît.

Lana le fait et fixe le plafond.

Elle sait que c’est mal, mais… Il est le seul à pouvoir l’aider, sans le savoir. Elle se demande d’ailleurs comment c’est possible.

— Vous allez sentir que c’est un peu froid, mais ne paniquez pas. Ça ne vous fera pas mal, je vous le promets.

Cette façon de parler, de prendre son temps… Il la rassure à chaque rendez-vous.

— D’accord.

Lana entend les roues du tabouret, il s’approche d’elle. Il lève un peu le drap.

— Je vais le mettre. Détendez-vous.

— Oui… 

Elle tressaille et elle l’entend reculer après quelques secondes.

— Parfait. Je vais faire un examen vaginal pour voir si tout va bien de ce côté.

Chose dite, chose faite. C’était rapide.

— Je ne vois rien d’anormal non plus, dit-il en inspectant son entrejambe. Mmh, à quel moment avez-vous mal exactement? demande-t-il en enlevant le spéculum. Y a-t-il un moment précis?

— Je ne sais pas vraiment. Ça vient sans prévenir et c’est rapide.

— Combien de fois par jour à peu près?

— Une fois.

— Depuis deux semaines jusqu’à hier?

— Oui.

— Avez-vous eu mal aujourd’hui?

— Non.

Lana s’en veut de mentir de cette manière. Sûrement va-t-il réfléchir sans rien trouver, puisqu’elle va très bien de ce côté.

Son seul problème : elle ne parvient à trouver une solution qu’avec lui et il l’ignore.

— Je vais faire un toucher vaginal, afin de vérifier que tout va bien de ce côté. Vous êtes d’accord?

— Oui.

— Dites-moi si je vous fais mal.

— Oui. 

Christian glisse alors son index et son majeur dans son vagin, avec son gant, et son autre main palpe le bas du ventre de Lana. Selon lui, tout va bien. Il ne sent rien d’anormal.

Et du côté de Lana, elle est surprise. Ça refait la même chose… Elle ne comprend pas! Elle s’en mord de surcroît le coin des lèvres et souffle de satisfaction. Si longtemps…

— Avez-vous mal? lui demande-t-il.

— Non…

— Bien.

Christian recule et retire ses gants.

— Je ne remarque rien d’anormal, mademoiselle Carroll. Les analyses décèleront éventuellement quelque chose. N’y pensez pas trop avant que les résultats ne tombent. De mon côté, tout est bon.

Il baisse le drap pour la couvrir.

— Merci, docteur.

— Je vous en prie. Ça ne vous dérange pas de lever votre haut, afin que j’examine si tout va bien au niveau de votre poitrine ? Durant le dernier rendez-vous, je ne l’avais pas fait, puisque ce n’était pas nécessaire.

— Euh, non. 

Il se lève et vient à ses côtés comme un peu plus tôt.

Lana lève son haut, mais son soutien-gorge bloque.

— Mince.

Elle peste intérieurement et redresse un peu la tête.

— Je peux défaire le lacet, sauf si vous…

Le docteur Pierce en a l’habitude avec ses patientes âgées. Rien de déplacé.

— Vous pouvez, l’y autorise-t-elle.

Elle tressaille en sentant à nouveau ses mains sur sa peau.

Rapidement, Christian commence à palper sa poitrine.

Lana retient sa respiration afin qu’elle ne s’accélère pas.

— Je vous fais mal? questionne Christian en continuant.

— No… Non…

— Vous pouvez respirer, vous savez, dit-il en souriant avant de reculer.

— Oh, euh…

— Tout est normal. Je vous laisse remettre votre haut, votre bas, juste votre sous-vêtement pour que je puisse relever votre tension et que vous vous pesiez. Je reviens.

Elle hoche la tête et Christian retourne de l’autre côté de la pièce.

Lana se lève et fait ce qu’il lui a dit de faire.

Ce gynécologue est spécial pour elle, mais elle n’ose pas en parler. Tout le monde la prend pour une folle; pourtant, ce n’est pas sa faute.

Chapitre 2 — Une patiente trouble

 

 

— J’ai fini, docteur.

Christian revient avec un tensiomètre dans les mains.

— Asseyez-vous sur le fauteuil.

Lana s’assied en petite culotte — un tanga noir — sur le bord du fauteuil gynécologique et tend son bras. 

Christian lève la manche de son pull et yplace le tensiomètre.

— Pas de stress chez vous? Ça aurait pu causer vos maux de ventre et provoquer des contractions au niveau de votre utérus.

Lana hésite. Chez elle, c’est l’enfer, mais son mal en bas du ventre est un mensonge.

— Mademoiselle Carroll?

— Ça va.

Christian fronce légèrement les sourcils face au ton évasif de sa patiente.

— Ça va? Chez vous, ça peut aller? questionne-t-il en prenant sa tension.

— Je ne sais pas trop…

— Une tension un peu élevée tout de même. Mmh…

Il l’enlève et le glisse dans la poche de sa blouse blanche.

— Vous voulez en parler?

Lana lève ses yeux noisette vers son gynécologue qui rencontre les siens.

— En parler? 

— Je suis médecin. Si vous souhaitez me parler de quelque chose en lien ou non avec ce mal de ventre, vous pouvez. Peut-être que le stress est à l’origine de ces douleurs.

— Vous êtes gentil…

Il lâche un petit sourire.

— Voulez-vous que l’on en parle de l’autre côté ? Je vous laisse vous peser, vous rhabiller et on y va?

— Parfois, je bloque.

— Vous bloquez?

— Oui…

— Sur quoi?

Elle hausse les épaules et se lève pour se mettre face à lui.

Christian est surpris sur le coup, mais se ressaisit rapidement.

— Vous ne savez pas sur quoi vous bloquez?

— Mon petit ami trouve que… c’est nul.

— Il trouve que c’est nul? De quoi?

— Lui et moi, au lit.

Christian hoche la tête en signe d’écoute, ne sachant trop quoi répondre.

— Il dit que je ne fais aucun effort et…, dit-elle en baissant la tête.

Les yeux de Lana commencent à se remplir de larmes et des mots étouffés sortent d’entre ses fines lèvres rosées.

— Nul… Il… Frustré… Tromper…

— Calmez-vous, je… Attendez.

Christian s’éloigne et prend des mouchoirs pour les tendre à sa patiente. Il est soudainement dépassé. Il ne s’attendait pas à ce genre de révélation.

— Tenez.

Elle les prend et essuie ses yeux rougis.

— Excusez-moi, je…

— Ne vous en faites pas. Vous voulez vous asseoir?

Elle secoue la tête de droite à gauche.

— Un verre d’eau? Ça pourrait vous…

— Non merci, dit-elle en reniflant.

— Mmh… Ce qu’il vous dit vous stresse?

— Oui… C’est toujours comme ça.

— C’est toujours comme ça? Chez vous?

Christian tente de croiser le regard de sa patiente, mais la tête baissée de celle-ci l’en empêche.

— Il disait qu’il pouvait attendre, aller à mon rythme et maintenant…

— Et maintenant?

— Il me parle mal, car je suis nulle, sanglote-t-elle brusquement.

Christian ne sait plus où se mettre. Il aimerait l’aider, mais comment? Il regarde discrètement sa montre. Il a un autre rendez-vous dans cinq minutes.

— Je suis navrée, vous devez être occupé, dit-elle en levant la tête.

Elle a remarqué qu’il avait regardé l’heure.

— Ne vous inquiétez pas. Vous pouvez parler si vous en ressentez le besoin.

Elle le fixe droit dans les yeux. Est-il ainsi avec toutes ses patientes?

J’ai si honte, se dit-elle.

— Mademoiselle Carroll?

— Je vais me rhabiller.

— Je peux retarder mon prochain rendez-vous, vous savez. Si cette situation vous fait avoir des douleurs récurrentes, vous devriez vous expliquer avec lui.

— J’ai beau lui expliquer, il ne me comprend pas. Ce n’est pas ma faute.

— Bien sûr que ce n’est pas votre faute.

— Il ne veut rien entendre, rien comprendre et je me sens responsable, coupable. Il a dit qu’il allait… trouver quelqu’un d’autre.

— Il parle sous le coup de la frustration. Ne vous sentez pas coupable.

— J’essaye. Venir ici me fait me sentir mieux.

— Ah oui? s’étonne Christian.

— Oui…

— Pourquoi, si ce n’est pas indiscret?