Shut up ! and love me - Tome 1 - Karolyne C. - E-Book

Shut up ! and love me - Tome 1 E-Book

Karolyne C

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Beschreibung

Une rencontre qui pourrait tout changer...

Aiden n’a pas toujours eu une vie facile. La vie semble lui sourire. Un père riche et dirigeant d’une multinationale hautement côté en bourse, mais une mère absente. Abandonné alors qu’il était enfant par celle qui était censée l’aimer plus que n’importe qui d’autre, il va se renfermer sur lui-même et construire un mur autour de son cœur pour se protéger. Il devient alors un véritable Don Juan, passant d’une femme à une autre sans jamais aller plus loin qu’une seule nuit.
Ava est une grande rêveuse. Du haut de ses vingt-sept ans, elle croit encore au prince charmant, malgré des déboires passés. Douce et aimante, elle tombera dans les filets d’Aiden. Elle voudra se perdre dans cette relation, au risque de s’oublier elle-même.
Lui qui ne voulait pas aimer pourra-t-il lutter contre ses sentiments ? Ava arrivera-t-elle à sauver leur relation ?

Aiden et Ava sont-ils faits l'un pour l'autre ? Laissez-vous emporter sans plus attendre dans le premier tome d'une saga romantique. Une histoire d'amour complexe et à l'avenir incertain...

EXTRAIT

"Cette fille me fascine. Elle a vingt-sept ans, d'après son curriculum vitae. Elle ne ressemble en rien aux filles que j'ai connues jusqu'à présent. Elle n'est pas habillée comme les cruches que je ramène chez moi, elle ne porte pas de talons, et son tailleur pantalon lui va parfaitement bien. Je vois d'ici qu'elle a peu de formes, juste ce qu'il faut pour plaire à un homme. Ses cheveux blonds sont détachés et elle n'arrête pas de remettre une mèche derrière son oreille. Je ressens son stress dans les mouvements de son corps. Elle bouge sur son siège et sa feuille va finir en miette tellement elle la touche.
Il me la faut !
— Je pense que vous pouvez éventuellement faire l'affaire. Vous allez devoir travailler avec Chris, tant que Chase ne sera pas revenu. Il vous montrera comment le bureau fonctionne. Je suis présent du lundi au vendredi jusqu’à dix-neuf heures à peu près. Chris vous donnera votre planning et les tâches à effectuer. Je souhaite juste que vous veniez avec moi lors de différentes réunions et peut-être certains déplacements, pour remplacer Chase. Vous prendrez des notes et lui ferez un compte rendu pour qu'il puisse clôturer les dossiers. Cela vous convient-il ?
— Très bien, je vous remercie de l'opportunité que vous me donnez.
— Venez avec moi, je vous fais visiter les locaux et puis vous pourrez commencer dès demain."

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

"Ce roman est pour moi un nouveau coup de cœur." - Urga, booknode ​

"Une histoire douce et qui se lit rapidement pour un bon moment de lecture." - Maitee, Babelio

À PROPOS DE L'AUTEUR

Karolyne C. - "J’ai 27 ans. J’habite Marseille, j’y suis née aussi. Je suis en couple depuis bientôt 13 ans. Nous sommes pacsés depuis presque deux ans. J’ai un diplôme de travailleur social, mais malheureusement je ne travaille pas dans ce domaine. Je suis secrétaire médicale dans un hôpital, je gère les admissions et les interventions des patients. Je suis quelqu’un de très passionnée (par beaucoup de choses d’ailleurs). Une dévoreuse de livres depuis toute petite. J’aime aussi cuisiner, et je passe mon temps libre à regarder des centaines de séries TV ou alors à lire. Je partage cette passion avec ma maman, qui est mon premier fan, et qui me relit depuis que je me suis mise à l’écriture. J’ai deux amies avec qui je partage ma passion de l’écriture. C’est de l’entraide et ça me booste à continuer. Je suis une personne très nerveuse et soucieuse du bien-être de mes proches. Je suis très proche de ma famille et espère avoir la mienne très bientôt."

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Shut up ! and love me

 

 

Tome 1

 

 

 

 

 

 

 

 

Karolyne C.

Romance

Editions « Arts En Mots »Illustration graphique : © Val

 

 

CHAPITRE 1 – Aiden

 

 

Je finis de nouer ma cravate sur ma nouvelle chemise. Tous les jours la même rengaine. Je passe tout mon temps au boulot à éplucher des dossiers, à téléphoner à mes clients. De réunion en réunion, mes journées sont toutes les mêmes. Je sors après le travail, passe la soirée en compagnie de mes amis et, souvent, je ramène une fille à la maison, donne son quota d’orgasmes pour le mois et le lendemain tout recommence. Le matin, la fille squatte chez moi et je dois tout faire pour la virer et me préparer à passer la journée au boulot.

 

Je me regarde une dernière fois dans la glace, mon image renvoie celle d’un homme de vingt-neuf ans, grand, bien foutu avec une gueule qui fait tomber toutes les filles. Je sais que je plais aux femmes et j’en joue beaucoup, ce qui me permet de ne jamais rentrer seul le soir. C’est un comportement purement macho, je le sais, et je m’en amuse régulièrement. Mais c’est ce qui me permet de maintenir les femmes à distance.

Je retourne dans ma chambre récupérer mon gilet dans le dressing. Elle est encore dans mon lit, une rousse cette fois, elle dort encore. Le drap recouvre à peine son cul et ses cheveux sont étalés autour d’elle. Malgré la vue appétissante, je m’avance et la secoue doucement.

— Je vais devoir partir, tu n’auras qu’à claquer la porte en partant.

— Hum d’accord, tu m’appelles ? dit-elle encore endormie.

— On verra.

Je sais très bien que je ne la rappellerai jamais. Je passe sûrement pour un enfoiré et, à dire vrai, c’est ce que je suis. Je ne cherche pas à me caser et encore moins à avoir une discussion avec chaque femme que je ramène chez moi. Oui, un jour, je rêve de pouvoir trouver une femme qui me correspond et avec qui je fonderai une famille.

Je pose mon téléphone et mes clefs sur le comptoir de la cuisine puis me sers un café bien fort. La vue de mon appartement est splendide. L’immeuble se trouve en plein cœur de la ville et je suis au dernier étage, ce qui me permet d’avoir une magnifique vue de cette ville si pluvieuse. Seattle est une ville extra il n’y a rien à dire, tout ici est mieux que là-bas.

En regardant ma montre, je vois qu’il est l’heure pour moi de filer au bureau. J’attrape mes affaires et claque la porte d’entrée. Stan m’attend devant la portière de la voiture.

— Bonjour Monsieur Miller.

— Bonjour Stan.

Je m’installe à l’arrière et commence à bosser sur mes dossiers de la journée. Rendez-vous, réunions, téléconférences et quelques entretiens pour le poste d’assistante marketing. Je tape frénétiquement sur mon clavier quand mon téléphone sonne.

— Allô.

— Fils, tu es en route ?

— Oui papa, je suis en voiture, ça va ?

— Très bien, je t’attends dans ton bureau.

— Je serai là dans dix minutes.

Quand j’arrive dans le hall d’accueil, Kelly, la standardiste, m'offre un sourire qui se veut charmant. Comme je sais qu’elle n’attend qu’une chose de moi, je lui fais mon plus beau regard et lui demande comment elle va. Elle ne rêve que d’une chose, que je la prenne sur le comptoir de l’accueil et que je l’envoie au septième ciel. Mais j’ai beau être un enfoiré, je me suis promis de ne jamais faire ça au boulot.

 

Je passe mon chemin et prends directement l’ascenseur pour rejoindre mon bureau. Quand j’arrive, je suis accueilli par Chris, mon assistant. C’est avant tout l’un de mes meilleurs amis et mon pote de sortie. Je l’ai embauché quand j’ai repris les rênes de l’entreprise il y a six mois. Son dernier mec l’ayant viré de chez eux, il s’est retrouvé à la rue, sans un dollar en poche. Je n’ai pas eu pitié de lui comme il semble le penser, il est mon ami avant tout et j’avais besoin de quelqu’un de confiance pour gérer mon planning. Je suis incapable de le faire tout seul.

— Salut Chris. Mon père est arrivé ?

— Oui, il est dans ton bureau. Je vous sers deux cafés ?

— Je veux bien. Merci. Et préviens-moi quand la première candidate arrive.

— Bien, chef.

Je rigole et me dirige vers mon bureau. Quand j’entre dans la grande pièce, mon père fait face à la baie vitrée. Il est aussi impressionnant que moi, musclé par des années de boxe et par une vie saine et dépourvue de mariage.

— Bonjour papa, tu vas bien ?

Mon père me prend dans ses bras et me serre rapidement.

— Bien, bien merci. Tu as encore fait la fête hier soir ?

— Oui, il y a des chances pourquoi ? J’ai une sale tête ?

— Juste détendue. J’espère qu’elle était belle au moins.

Je rigole et secoue la tête devant l’honnêteté de mon père. Nous avons toujours eu cette relation, franche et drôle. Mon père m’a élevé pour être un homme fort et indépendant, mais tout en prenant pas mal de choses à la rigolade. Ce qui ne l’a pas empêché de diriger une immense société représentant plusieurs millions de dollars et de me rendre indépendant à la première occasion.

— Alors que me vaut l’honneur de ta visite ? Tu veux déjà reprendre ta place ?

— Oh non !! Je te la laisse volontiers. Je voulais juste savoir comment tu allais et si tu avais besoin de moi ? Je vais partir quelques jours au Mexique avec Mylène.

— Mylène ? C’est la nouvelle.

— Oui enfin, celle de ce mois-ci.

Mon père n’a jamais su garder une femme. Pas même ma mère.

— Tu reviens quand ?

— Je serai de retour samedi dans la soirée. Tu m’appelles si tu as besoin. On mange ensemble la semaine prochaine ? Ah et n'oublie pas, tu reçois la fille de mon amie Élisabeth en entretien aujourd'hui, sois gentil avec elle, veux-tu ?

— Entendu. Comment elle s'appelle ?

— Ava il me semble, enfin son nom c'est Jenkins. Elle a fait de brillantes études et j'ai passé son CV à Chris, je voulais qu'elle ait une chance d'entrer dans une bonne boîte.

— Entendu papa, je serai gentil. Bon voyage.

Mon père sort du bureau et le téléphone se met à sonner. J’appuie sur le bouton de l’interphone.

— Oui ?

— La première personne est arrivée, elle patiente dans le hall.

— Oui, j’arrive dans deux minutes. Elle s’appelle comment ?

— Euh… attends, Jenkins. Ava Jenkins.

— Merci.

Je recule mon fauteuil, et admire mon bureau. Tout est bien rangé. Je suis un tantinet maniaque sur l’ordre qui règne dans mon bureau. Rien de personnel. Mon ordinateur, ma tablette, mon téléphone et mes stylos sont tellement bien rangés que l’on pourrait croire que je ne travaille pas de la journée. Tout mon bureau est sans vie, comme moi d’ailleurs. Un bureau, un canapé, des fauteuils et une table basse en verre où sont disposés mes dossiers pour la semaine.

 

Je prends une grande respiration et me dirige vers la porte. Encore un entretien à faire pour recruter une nouvelle assistante marketing. La première est la fille d'une amie de mon père. Donc, elle doit avoir mon âge.

 

Quand je m’approche de la salle d’attente, Chris me lance un regard en coin, un sourire dont il a le secret et me fait signe de regarder la jeune fille assise devant moi. Elle a la tête baissée sur une pochette noire et relis une feuille où plein de mots sont écrits en gros. Je m’approche doucement.

— Ava Jenkins ?

Elle relève la tête et manque de faire tomber ses affaires. Quand son regard se tourne enfin vers moi. Je ne m’attendais certainement pas à tomber sur une paire d’yeux d’un gris perçant. Je lui tends tout de même la main.

— Bonjour, Aiden Miller. Veuillez me suivre s’il vous plaît.

 

 

CHAPITRE 2 – Ava

 

 

Je ferme la porte du taxi, et quand je lève les yeux, j’y vois cet immense building. Il se dresse fièrement devant moi. Je reconnaîtrai entre mille la devanture de la Miller Compagnie. J’ai tellement rêvé d’entrer dans cette entreprise. J’en entends parler depuis tant d’années. Mon objectif a toujours été de travailler ici, j’ai fait mes études en fonction de ça, et je compte tout faire pour y arriver.

Ma mère est amie avec l’ancien directeur général, Sebastian Miller. J’ai eu cet entretien grâce à cette relation. Bien évidemment je dois faire mes preuves devant le nouveau directeur. Je sais qu’il s’appelle Aiden, qu’il a deux ans de plus que moi, et surtout, qu’il est le fils de Sebastian. Je n’ai jamais eu l’occasion de le rencontrer et je ne pas grand-chose de lui, à part qu’il a hérité de l’entreprise quand son père est parti à la retraite, et aussi, qu’il a une réputation de coureur de jupons. En même temps, je ne suis pas du style à fouiller le net pour connaître tout et tout le monde, donc je me lance dans l’inconnu le plus totale.

Mes parents connaissent Sebastian depuis la fac, et moi, je l’ai vu seulement quelques fois, quand il venait manger à la maison et encore je n’avais qu’une dizaine d’années. Mes parents ont toujours tenu à garder contact avec leurs amis, et aujourd’hui je suis bien contente d’en profiter. Je ne sais pas exactement comment ma mère s’y est prise, mais je vais devoir mettre le paquet. Je suis diplômée d’une grande école de marketing et je dois tout mettre en avant pour entrer dans cette entreprise. Ma mère ne m’a rien dit concernant le poste, ni ce que je vais devoir faire, donc je vais devoir prouver de quoi je suis capable, même si c'est faire le café.

 

Quand j’arrive dans le hall, je me dirige tout droit vers une blonde, qui a mon avis, n’a que les yeux de vrais, et lui demande poliment mon chemin.

— Veuillez patienter s’il vous plaît.

Je la vois pianoter sur son ordinateur et téléphoner à quelqu’un.

— Mademoiselle Jenkins est arrivée pour son rendez-vous avec Monsieur Miller.

Elle raccroche et me regarde comme si j’étais la dernière des tocardes. Bien évidemment que je ne ressemble pas à cette cruche, habillée en vêtements de haute couture et chaussée sur des échasses de vingt centimètres. Oui, j’ai grandi dans une famille très aisée et je n’ai jamais manqué de rien. Mais il y a plus important que la mode, et je préfère me servir de ma tête plutôt que de mon corps pour obtenir ce que je veux.

Je la regarde de travers pour lui faire comprendre que je me tape complètement de son avis, et me dirige vers les ascenseurs.Quand j’arrive au dernier étage, un jeune homme m’accueille. Il est très charmant, souriant et me met directement à l’aise. Je suis de nature très joyeuse, mais j’ai toujours été une grande stressée lors des entretiens professionnels.

— Bonjour, je m’appelle Chris, je peux vous servir quelque chose ?

— Non merci, ça ira, réponds-je poliment.

— Installez-vous, je vais prévenir Monsieur Miller.

Lorsque je m’assois sur l’une des chaises de la salle, je regarde autour de moi pour me familiariser avec les lieux. Tout est très spacieux, le comptoir d’accueil est grand, du bois clair, et une jeune femme brune tape sur son ordinateur tout en répondant au téléphone. Chris est reparti dans son bureau, et je le vois d’ici, en train de taper lui aussi sur son ordinateur.

 

Un homme sort du bureau au fond du couloir. Il marche tranquillement en regardant son téléphone. Quand il passe devant moi, il me regarde et me sourit tout en disant au revoir à Chris, d’un geste de la main. Cet homme me dit quelque chose, je l’ai déjà vu quelque part. Il est très charmant pour un homme qui doit avoir plus de soixante ans. En parlant de charmant, je me dis que ça fait des mois que je suis seule, et d’après Serena, je vais finir momifiée avant le mois prochain. J’aurais bien besoin d’une bonne soirée alcoolisée suivie d’une nuit torride avec un mec chopé dans n’importe quelle boîte de nuit.

 

Je décide finalement de me concentrer sur ce prochain entretien. Je sors ma pochette de mon sac et relis les points clefs pour répondre à tous types de questions. J’ai beau lire et relire ma feuille, aucun mot ne veut s’imprimer dans ma tête. Je suis tellement stressée que je ne vois pas les deux pieds qui se positionnent devant moi.

— Ava Jenkins ?

Je bloque, je bloque. Mon nom, oui c’est ça on a prononcé mon nom. Je fais presque tomber mes affaires en voulant relever la tête. En rattrapant ma pochette de justesse, je lève les yeux et tombent sur un jeune homme, ce doit être lui. Il a des yeux bleus, d’une profondeur sans nom. Alors que je n’arrive à sortir aucun son de ma gorge, il me tend la main.

— Bonjour, Aiden Miller. Veuillez me suivre s’il vous plaît.

Aiden ? C’est lui Aiden ? Oh putain, je suis mal.

 

CHAPITRE 3 – Aiden

 

 

Je la regarde, elle triture ses feuilles, je la vois sereine et stressée. Je n'arrive pas à la décrypter, il y a quelque chose dans son regard qui m’interpelle, sans que je ne puisse, pour autant, le comprendre. Cette fille est intrigante. Je la regarde, elle non, et je vais devoir mener un entretien, j'ai déjà envie de l'embaucher, ne serait-ce que pour la voir rougir quand je lui parle. Je sens que je l'impressionne.

— Mademoiselle Jenkins, dites-moi, pourquoi voulez-vous travailler chez nous ?

Son regard s'illumine en une fraction de seconde, je la vois se redresser et poser les deux mains à plat sur ses genoux. Elle tousse un peu et me sourit sans une once de timidité.

Quel revirement de situation !

— Eh bien, j'ai fait des études dans le marketing, et votre entreprise a une très bonne réputation dans ce domaine. Je sais, bien évidemment, qu'il faudra que je fasse mes preuves, mais j'ai l'ambition de gravir les échelons et faire carrière chez vous.

— Vous avez du cran Mademoiselle. J'aime ça chez mes employés. Le poste qui est à pourvoir est celui d’assistante marketing. Notre directeur est actuellement en vacances, mais il a besoin de quelqu’un pour clôturer les dossiers en cours. Vous connaissez le fonctionnement de l'entreprise ?

— Oui, bien sûr, je me suis renseignée et je connais vos méthodes de fonctionnement. Je suis tout à fait apte à commencer dès que vous le souhaiterez.

 

Cette fille me fascine. Elle a vingt-sept ans, d'après son curriculum vitae. Elle ne ressemble en rien aux filles que j'ai connues jusqu'à présent. Elle n'est pas habillée comme les cruches que je ramène chez moi, elle ne porte pas de talons, et son tailleur pantalon lui va parfaitement bien. Je vois d'ici qu'elle a peu de formes, juste ce qu'il faut pour plaire à un homme. Ses cheveux blonds sont détachés et elle n'arrête pas de remettre une mèche derrière son oreille. Je ressens son stress dans les mouvements de son corps. Elle bouge sur son siège et sa feuille va finir en miette tellement elle la touche.

Il me la faut !

— Je pense que vous pouvez éventuellement faire l'affaire. Vous allez devoir travailler avec Chris, tant que Chase ne sera pas revenu. Il vous montrera comment le bureau fonctionne. Je suis présent du lundi au vendredi jusqu’à dix-neuf heures à peu près. Chris vous donnera votre planning et les tâches à effectuer. Je souhaite juste que vous veniez avec moi lors de différentes réunions et peut-être certains déplacements, pour remplacer Chase. Vous prendrez des notes et lui ferez un compte rendu pour qu'il puisse clôturer les dossiers. Cela vous convient-il ?

— Très bien, je vous remercie de l'opportunité que vous me donnez.

— Venez avec moi, je vous fais visiter les locaux et puis vous pourrez commencer dès demain.

Je me lève en remettant mon costume en ordre. Elle suit mon mouvement, mon regard se fixe sur son corps. Elle est fine, sans être trop mince et sa poitrine est mise en valeur par un chemisier qui laisse apparaître le renflement de ses seins. Ils seraient parfaits dans mes mains.

Putain mec, tu délires grave. Cette fille est ta nouvelle employée. Jamais !

Ô grand jamais je ne m'autorise à m'envoyer en l'air avec les salariés. Mais j'ai des yeux, rien ne m'empêche d'admirer cette créature et de fantasmer sur ce que je pourrais lui faire. Je sais que je lui fais de l'effet, le seul moment où elle me regarde dans les yeux, c'est pour me parler de ses ambitions. J'aime qu'une fille soit timide avec moi, mais elle, non, je veux qu'elle me regarde. Qu'elle me montre ce qu'elle pense.

Dans le couloir, je sens son regard sur moi, je sais que je suis impressionnant et que malgré mon âge, je peux faire plus vieux. Je me redresse bien droit et fais visiter le bureau à Ava.

— Je peux vous appeler Ava ?

— Oui, pas de problème.

Elle se tait et baisse les yeux, elle ne porte pas de talons et je me sens immense à ses côtés. Je n'arrive pas à savoir ce qu'elle pense, ni ce qu'elle ressent. En même temps, qu'est-ce que j'en ai à foutre ?

Depuis qu'elle a mis les pieds dans mon bureau, je me surprends à avoir des pensées que je n'aurais jamais eues pour une autre personne. Je suis troublé et croyez-moi ça ne m'arrive jamais.

En finissant le tour du propriétaire, je laisse Ava faire connaissance avec Chris.

— Ava, on se voit demain, on fera un point avant que vous ne commenciez, soyez là à neuf heures. Bonne fin de journée.

En lui tendant la main, j'avais en tête de juste la toucher, que ma main effleure la sienne et qu'elle sente la puissance qui émane de moi. Je serre sa main doucement dans la mienne et je sens qu'elle est stressée. Sa main est moite et je ne peux m'empêcher de la tenir un peu plus longtemps. Je joue à un jeu dangereux. Cette fille a du potentiel et je sais qu'elle peut faire l'affaire pour ce poste ou un autre d'ailleurs. Je ne dois pas laisser mes pulsions interférer dans mon boulot, il y a d'autres filles sur terre. Mon père sera content d'apprendre que j'ai embauché la fille de son amie.

— À demain.

— Bonne soirée, Monsieur Miller.

— Appelez-moi Aiden.

Mais enfin pourquoi je m’obstine à faire ça ? Pourquoi je cherche à avoir un comportement qui n'est pas le mien ? Chris me regarde de travers et me lance un clin d'œil derrière Ava. Quand je me retourne pour filer dans mon bureau, j'entends Chris qui me suit en demandant à Ava de l'attendre quelques minutes. Arrivés dans mon bureau. Chris me tape dans le dos.

— Tu fais fort mon pote, dit-il en rigolant.

— De quoi tu parles ?

— Cette fille, Ava, tu lui manges carrément dans la main. Je ne t'ai jamais vu comme ça.

— N'importe quoi, Chris, arrête de fumer et surtout de boire.

— Ouais, on ne me l'a fait pas à moi, je te connais depuis qu'on est gamins Aiden. Cette fille te plaît. Tu vas tenter ta chance ?

— Je ne vais rien tenter du tout, maintenant j'ai du boulot, on se voit plus tard.

— Tu lui as demandé de t'appeler par ton prénom, tu ne fais jamais ça, surtout avec des employés

— Tu m'appelles bien par mon prénom, non ?

— Encore heureux, après plus de vingt ans d'amitié, je ne me verrai pas t'appeler Monsieur, dit-il en éclatant de rire.

Je rigole également, et fais signe à Chris de me laisser dans mon bureau. Il quitte la pièce, et je m'affale sur mon siège, je défais le bouton de ma veste et pose les bras sur les accoudoirs de mon fauteuil. Mon regard s'attarde sur la baie vitrée. Il ne fait pas beau aujourd'hui, ce qui n'est pas étonnant dans une ville comme Seattle.

 

Cette fille m'a perturbé, cela ne m’arrive jamais et encore moins pour une femme. Quand j'en rencontre une, je la séduis, je lui paie des verres et je la ramène chez moi. Je n'ai rien à faire, elles sont canon et font ce que je leur demande. Je ne suis pas romantique, je n'ai pas de copines et je ne fais pas dans le sentimental. Mais cette fille-là me perturbe, je suis mal à l'aise en face d'elle, et j'ai presque envie de bien me tenir. Ce qui, évidemment, ne me ressemble en rien. Je chasse alors ces idées de ma tête et me remets à travailler. La journée ne fait que commencer.

 

CHAPITRE 4 – Ava

 

La première chose que je fais en sortant de l'immeuble, c'est respirer un grand coup et sautiller sur place. Je fais ma danse de la joie. C'est bon, j'ai un pied dans l'entreprise. Il ne me reste plus qu'à gravir les échelons et être à la tête du département. Je sors mon téléphone du sac et appelle ma mère.

— Allô mon cœur, alors cet entretien ?

— Impeccable maman, je commence demain.

Tout en marchant dans les rues pluvieuses, je raconte à ma mère mon entretien et à quel point il a été ridicule. Je presse le pas en évitant les petites gouttes de pluie qui tombent sur ma tête.

— Je te jure maman, il ne m'a posé pratiquement aucune question. Il n'a pas regardé mon curriculum, je ne comprends même pas comment j'ai fait pour réussir.

— Tu es juste douée ma chérie. Tu vas voir, ça va être génial, nous sommes fiers de toi.

— Oui enfin, c'est quand même gênant, il me regardait bizarrement et je ne veux pas être embauchée sur ce que je peux refléter, mais sur mes compétences.

— Je suis sûre qu'il avait étudié ton parcours avant que tu n'arrives, s'il est aussi intelligent que son père, tu vas être bien traitée et surtout pour ce que tu vaux.

— Ouais, enfin j'espère.

— Il est comment d'ailleurs ?

— Maman !!

— Mais enfin quoi Ava ? Il pourrait être mon fils.

— Eh bien, il est très charmant, déroutant même, il en impose beaucoup.

— Tout comme son père. Bon, tu me diras comment s'est passé ton premier jour. Je te laisse, ton père m'attend.

— OK, bisous maman

Je raccroche sans plus tarder, et me presse pour entrer dans mon immeuble. Ce qui est bien pratique c'est que j'habite juste à côté de mon nouveau boulot et je n'aurai aucun problème pour venir travailler. Le portier m'ouvre la porte en me gratifiant de l'habituel « Bonjour Mademoiselle Jenkins ».

Je file dans l'ascenseur et monte au dernier étage. Lorsque j'arrive chez moi, je me débarrasse de mes ballerines et pose mon sac sur la console de l'entrée. Il n'est même pas midi, alors je décide d'appeler Serena et de savoir si elle bosse aujourd'hui.

— Allô, cabinet de Serena Blake.

— Yujin, c'est Ava, Serena est là ?

— Bonjour Ava, oui je te la passe.

Pendant que la sonnerie d'attente siffle dans mes oreilles, je passe par la cuisine pour me faire un thé et prendre une pomme.

— Ma chérie, comment s'est passé ton entretien ?

— Super, je commence demain.

— Ah je le savais, tu déchires tout ! On fête ça ce soir ?

— Oui avec plaisir, je suppose que tu as beaucoup de boulot ?

— Oh oui, j'ai six patients à voir d'ici ce soir. On se rejoint à vingt heures au Caribbean ?

— Ça marche, à ce soir ma belle.

— Bisous.

Après avoir bu mon thé, je décide d’aller faire un petit tour dans mon endroit préféré. Je me change rapidement, prends mon sac de sport où j’y range une serviette et ma bouteille d’eau.

Au coin de la rue se trouve l’endroit que j’aime le plus dans cette ville. Je pousse la porte du studio de danse et ressens immédiatement cet apaisement que je recherche tant. Plus j’avance et plus je me sens libérée. Je me dirige au fond du couloir et pousse la porte vitrée. Me retrouver dans cette salle, immense, qui a abrité mes plus grandes joies d’enfants et d’adolescente, je suis enfin entière. Je dis bonjour à Ornella et me dirige vers les vestiaires.

— Tu en as pour combien de temps ma belle ? me demande Ornella.

— Je vais rester aussi longtemps que mon corps me le permettra, réponds-je en rigolant.

Ornella me regarde et rigole en rejoignant sa classe. Avec les années, nous sommes devenues amies. Elle est la fille de Veronica, l’ancienne propriétaire des lieux. Elle a légué le studio à sa fille et nous nous sommes rapprochées. C’est une jeune femme magnifique, brune avec de grands yeux marron. Elle a le cœur sur la main et a toujours été là pour moi, surtout après la déception de Julliard.

Je la regarde partir en lui faisant un signe de la main. J’enclenche la musique, « Chandelier » de Sya, et laisse mon corps bouger en rythme avec les paroles de la chanson. J’ai dansé sur des millions de musiques depuis que je sais marcher, mais il n’y a qu’ici, dans cette salle, que je me retrouve enfin. Je peux être moi.

 

Quand j’arrête enfin de danser, il est cinq heures passé. Je remballe mes affaires, embrasse Mandy et retrouve le chemin de mon appartement. Je me décide à aller prendre une douche, il va quand même falloir un certain moment pour me coiffer et trouver la tenue que je vais porter ce soir. Je sais que Le Caribbean est un nouveau club branché, on y voit toute la Jet Set de Seattle depuis l'ouverture et si on ne veut ne pas se faire rembarrer, il faut mettre le paquet. Je décide donc de mettre une petite robe bleu nuit, très près du corps, avec un col bateau. Elle m'arrive un peu au-dessus du genou - et met en avant le peu de formes que j'ai – que j’habille de mes escarpins noirs. C'est mon ex qui me les a offerts et c'est d'ailleurs la seule chose que j'ai gardé venant de lui. Ça me faisait trop mal au cœur de les jeter. Il faut dire que tout ce qui est relié à Alexander Ferguson, me donne envie de vomir.

On s'est rencontrés au lycée et nous avons été en couple jusqu'à la fin de mes études à la faculté. J'ai découvert qu'il me trompait depuis plusieurs mois avec ma copine de chambre, quand bien évidemment je les ai surpris tous les deux dans son lit, à elle. Vous avez sûrement compris que je vivais là aussi et qu'à un moment donné j'allais revenir dans ma propre chambre. Serena est persuadée que tout avait été calculé et qu'Alex avait tout fait pour que je tombe sur eux. J'ai eu le cœur brisé, quand je les ai virés de la chambre jusqu’à tout casser, et plus particulièrement ses affaires à elle. J'ai jeté dehors tout ce qu'il me restait de cet enfoiré, et je n'en ai plus jamais entendu parler. Il n'a jamais essayé de me recontacter et croyez-moi il aurait été reçu comme un chef.

Pendant que je soignais ma dépression post-rupture, j'ai eu plus d'amants qu'en une vie entière. Je sortais tous les soirs, Serena m'a suivie dans tous mes délires, mais elle a plus veillé sur moi qu'autre chose. Elle m'a évité bien des galères et surtout elle était le rempart aux mecs trop collants. Je savais qu'un jour, je retomberais amoureuse, et je le voulais. Je crois encore au prince charmant, et je suis sûre que quand ce jour viendra, je remercierai Alexander Thomas Ferguson, de m'avoir trompé.

 

Quand vingt heures arrivent, je suis devant l'entrée de la boîte et j'attends Serena. Je consulte mon téléphone et ne suis pas étonnée de la voir sortir d'un taxi, en petite robe rouge décolletée jusqu'au nombril, ou presque, Perchée sur des talons d'au moins quinze centimètres. La couleur de sa robe fait ressortir son métissage. Ses cheveux sont magnifiquement bien coiffés et son teint hâlé me rend jalouse depuis des années.

— Ava, ma chérie, tu es magnifique, me dit-elle en me serrant dans ses bras.

— Comme toi, je ne comprendrais jamais comment tu fais pour tenir sur des échasses comme ça.       

— Des années et des années de pratique ma belle, dit-elle en me faisant un clin d'œil. Allez viens, Raoul nous a gardé une table.

Serena me traîne derrière elle en passant devant tout le monde. Elle bouge son cul comme une déesse et tous les regards sont rivés sur elle. Il faut dire qu'elle est magnifique. Grande, mince, brune, le teint mat, dû à ses origines africaines. Elle aurait pu devenir mannequin, et a d'ailleurs été approchée par une agence quand nous avions dix-sept ans, mais son rêve a toujours été de devenir kinésithérapeute, alors elle a eu son diplôme avec mention et s'est fait une sacrée clientèle depuis.

 

Quand nous arrivons dans le pub, Raoul nous installe à une petite table au fond de la salle, nous sommes un peu excentrées de la piste de danse et le bruit est moins fort. Nous commandons nos deux boissons et parlons de nos journées.

— J'ai eu un petit vieux tout à l'heure, écoute, je lui faisais son massage et lui il m'a carrément foutu la main au cul. J'ai cru que j'allais le tuer, je l'ai donc envoyé à Richard, il va être servi.

Richard est l'associé de Serena depuis plusieurs années. Il est complètement fou d'elle, mais elle ne ressent pas la même chose pour lui. Il est plus âgé mais tellement bien foutu, on dirait Marc Sloan de la série Grey’s Anatomy.

— Non, dis-je en souriant, tu l'as envoyé à Richard ? Il va être content du voyage.

Nous rigolons tout en sirotant nos verres et dansons sur nos sièges, tout en regardant les gens sur la piste.

— Alors, raconte ton entretien, ce n’est pas le fils de l'ami à tes parents ?

— Oui, oui, Aiden Miller.

— Ça me parle ce nom, il a notre âge non ? Et il vient de reprendre l'entreprise familiale.

— Tu as bien bossé tes cours, dis-je en rigolant.

— Tu m'étonnes, j'ai entendu dire que c'était un vrai chaud lapin et que toute la ville est passée dans son lit.

— Et bien, pas moi en tout cas, je ne l'avais jamais vu avant aujourd'hui. Il n'était jamais là quand son père venait manger à la maison.

— Il est comment ?

Je regarde la piste, cherchant quoi répondre à Serena. En posant mon verre sur la table, je réfléchis toujours et pèse bien mes mots.

— Il est...

— Oui ?

— Charmant.

— Charmant ? Tu te fous de ma gueule, ce n’est pas une réponse ça.

— Il est sexy, et j'en mouille ma culotte, ça te va.

Serena explose de rire et se plie en deux, ne pouvant plus me retenir, j’en fais autant et les gens autour de nous, nous regarde étrangement.

— Quoi ? Vous n’avez jamais vu des filles rigoler ? lance Serena avec tout son sérieux.

Puis, elle se tourne vers moi et m’attrape les mains.

— Il est vraiment sexy ? Genre Christian Grey ?

— Pire...

— Oh bordel ! Ne lui saute pas dessus au boulot hein, ça risque de faire mauvais genre.

— Non, mais je ne compte pas me taper mon boss et en plus de ça qui te dit que je lui plais ?

— Je n’en sais rien, mais en tout cas, tu plais au mec qui est à la table à côté, il nous fixe depuis qu'on est arrivé.

Je me tourne discrètement en faisant semblant de prendre mon verre et jette un œil à la table à côté de nous. Quatre hommes sont installés à la table voisine et deux d'entre eux draguent ouvertement deux filles situées à la table d’à côté. Quant aux deux autres, l'un me dit légèrement quelque chose, mais avec cette lumière, je ne le vois pas bien et son copain, assis à côté, est caché dans le noir.

 

CHAPITRE 5 – Aiden

 

 

— Ce soir mon pote, on va dans une nouvelle boîte !

— Où ça ? je demande à Chris en pianotant sur mon téléphone.

— Le Caribbean. C’est un pub qui a ouvert il y a quelques semaines et tourne plutôt bien, je me suis dit que ça pourrait être pas mal. Jeff et Toby nous rejoignent là-bas.

 

La journée avait été épuisante. Rendez-vous sur rendez-vous, téléconférences et annulation des autres entretiens pour le poste d'assistante Marketing. Peut-être n'aurais-je pas dû faire ça et embaucher la première venue, mais cette fille m'a plu. Je savais que c'était elle que je devais embaucher, je ne sais pas d'où me vient cette envie, je ne la connais même pas. Il ne me reste en mémoire que ses yeux.

— Aiden, ça va ? T'es dans la lune.

— Non, non, on arrive bientôt ?

— Oui, on y est, Raoul nous a gardé une table pas très loin du bar et de la piste de danse, j'espère qu'il y aura des mecs à ramener chez moi.

— Tu n’es pas croyable !

— Ah parce que tu vas me dire que tu ne comptes pas ramener une fille, toi ?

— Je n'ai pas dit ça...

Quand Stan se gare près du trottoir, j'aperçois la foule qui se pousse déjà devant l'entrée. Malgré qu’il soit encore tôt, la musique tambourine déjà à l'intérieur. L'ambiance a l'air sympa. Nous sortons de la voiture. Je range mon téléphone et j'attends que Chris me rejoigne à l'entrée.

 

Nous sommes installés à une table, un peu reculée, à moitié dans la pénombre. Jeff et Toby nous ont rejoints et sont déjà en train de draguer deux belles plantes assises à côté de nous. Je balaie du regard la piste de danse et repère quelques beautés qui pourraient me plaire. Je bois mon verre de Whisky quand j'entends rigoler à la table voisine. Mon regard cherche à qui appartiennent ces rires, quand je reconnais ma nouvelle assistante, Ava. Elle est magnifiquement habillée d'une robe moulante, et sa copine est tout aussi charmante. Je n'arrive pas à décrocher mon regard d'Ava, je suis hypnotisé par sa beauté. Je ne l'avais pas remarqué ce matin, mais ici, à la voir aussi détendue, je m’aperçois qu'elle a de petites fossettes sur les joues et que son regard pétille.

— Aiden ?

— Hum ?

— Ça va ?

— Hum.

— Qui est-ce que tu fixes comme ça ?

Chris se penche légèrement vers moi et suit mon regard. Je n'ai pas le temps de changer de position, il a repéré Ava et sa copine.

— Je comprends mieux, elle est belle hein ?

— Qu'est-ce que tu racontes ? Je viens de voir qu'elle était là, c'est tout.

— Mouais, enfin, elle te plaît, ne mens pas, et surtout pas à moi.

— Je viens de l'embaucher Chris, elle est belle, je ne vais pas mentir, mais c'est toi qui va bosser avec, pas moi.

— Arrête de la fixer vieux, sa copine t’a repéré.

Quand je comprends que son amie me fixe d'un air furieux, je détourne immédiatement le regard. Il ne manquait plus que ça, je n'ai pas trop envie de passer pour un pervers, alors que je n'ai aucunement l'intention de m'approcher d'elles, quoique, peut être un petit bonjour, j'ai été bien élevé quand même.

 

Je reprends ma conversation avec Chris, tout en jetant un coup d'œil à Ava. Je ne connais rien d'elle, à part ce qu'elle a noté sur son CV. Si elle a été adressée par mon père, c'est qu'elle est de bonne famille et que ses parents sont dans le même style que le mien.

— Je pense que je vais aller leur dire bonsoir.

— Ouais, ouais, va donc dire bonsoir, Monsieur le directeur.

Je me lève doucement en regardant Chris de côté, il rigole et me tape sur l'épaule. Tout en détournant ma table, je vois que nous sommes plus proches que je ne l'aurais pensé. Ava est dos à moi, sa copine lui parle doucement. Elles se mettent à rigoler, juste quand j’arrive derrière elle, la brune stoppe la conversation et me toise d'un air mauvais.

— Bonsoir mesdemoiselles.

— Bonsoir, me répond la brune.

Ava se retourne doucement et lève les yeux vers moi. Son regard se braque au miens et ses joues rougissent un peu.

— Monsieur Miller.

Ava se lève rapidement et lisse sa robe avec ses deux mains. Elle rabat une mèche derrière son oreille et baisse à peine le regard.

— Aiden.

— Aiden, oui, bonsoir.

Elle me tend la main que je serre tendrement. Ce n'est d'ailleurs pas mon genre, mais je vois qu'elle n'est pas à l'aise et je ressens l'envie de la protéger.

— J'ai vu que vous étiez là, donc je me suis dit qu'il était normal de venir vous saluer.

— Eh bien, merci. Passez une bonne soirée.

— Voulez-vous vous joindre à nous ? Chris est là aussi.

Ava rougit d'autant plus et se tourne vers son amie. Elle doit lui demander ce qu'elle en pense, car sa copine lui fait un signe de tête et se lève dans la foulée. Elle prend leurs deux verres et passe devant moi pour rejoindre ma table.

— Au fait, moi c'est Serena et vous ?

— Aiden.

Serena me sourit et fait un clin d'œil à Ava, avant de filer et de s'asseoir entre Jeff et Toby qui sont plus que ravis d'avoir une nouvelle proie à draguer. Ava a dû lui dire qui j'étais, car je ne la sens même pas surprise de ma venue à leur table. J'invite Ava à s'asseoir à son tour et lui recommande un verre.

— C'est la première fois que vous venez ici ?

Elle tourne son regard vers moi, et triture sa paille. Elle semble nerveuse.

— Euh oui, Serena a pensé qu'il serait sympa de voir ce que ça donne.

— Ava, vous êtes nerveuse ? me demande-t-il.

— Euh...

— C'est moi qui vous rends nerveuse ?

— Eh bien, je n'ai pas l'habitude de boire un verre avec mon patron...

— Ce soir, je ne suis qu'un homme, dans un pub, alors détendez-vous et profitez.

Elle me donne un léger sourire et sirote son verre en regardant le reste de la salle. Serena l'interpelle et lui demande d'aller danser. Elles se lèvent donc toutes les deux et se précipitent sur la piste.

Mon regard reste bloqué sur cette magnifique femme qui bouge son corps divinement bien. Je n'arrête pas de penser à ce que je pourrai lui faire. Cette fille me donne de sales idées et je l’imagine soudain, nue dans mon lit. Mon corps entier se tend.

— Arrête de la fixer Aiden, tu vas lui faire peur.

— Je crois qu'elle a déjà peur de moi.

— Qu'est-ce que tu lui as fait ?

— Rien, je crois que je la déstabilise, mais je ne sais pas pourquoi.

— Oh ! Tu es juste un chef d'entreprise de vingt-neuf ans, qui vaut des milliards de dollars, alors je pense qu'elle a de quoi être nerveuse.

— Ouais sûrement...

Je continue à la regarder danser. Ses mains bougent, vont et viennent, elle balance son corps au rythme de la musique. Serena danse aussi, mais mon regard est uniquement attiré par Ava, sa manière de bouger et cette robe qui lui va comme un gant. Rien de vulgaire, cette fille est d'un naturel à couper le souffle. Jamais une fille ne m'a autant provoqué de sensations. Habituellement, j'en repère une, je lui paie un verre et elle me suit chez moi sans même discuter. Mais elle, je ne dois pas l'approcher. Elle bosse pour moi, je n'ai pas le droit d'interférer dans nos relations professionnelles et en fait, c'est ça qui m'attire autant. Le fait qu'elle soit inaccessible.

Je passe le reste de la soirée, à la regarder danser, rigoler avec son amie et onduler son corps devant des mecs en chaleur qui ne rêvent que d'une chose, la ramener chez eux.

 

Entre temps, j'ai perdu Chris. Il a repéré un mec et parle avec lui au comptoir du bar. Jeff et Toby dansent au milieu de la piste aux côtés de Serena. Quant à moi, je bois mon verre, repousse toutes les filles qui viennent me proposer leur compagnie. Je n'ai en tête qu'une seule fille et là je suis vraiment dans la merde.