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Alliant la finesse poétique à la précision scientifique, Si j’étais né d’une femelle bonobo questionne les paradoxes de l’humanité. Cette œuvre dévoile les incohérences humaines face à l’intelligence de la Nature. L’Homo sapiens, oxymore incarné, apparaît alors non comme le triomphe de l’évolution, mais comme une énigme à déchiffrer, invitant chacun à repenser notre humanité.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ancien journaliste,
Philippe Annaba revient à l’écriture avec une série de pamphlets incisifs, dénonçant l’irresponsabilité de nombreux procréateurs. Préoccupé par les questions environnementales et les comportements humains, il interroge les choix collectifs et individuels face aux défis sociétaux et écologiques contemporains.
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Seitenzahl: 122
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Philippe Annaba
Si j’étais né
d’une femelle bonobo
© Lys Bleu Éditions – Philippe Annaba
ISBN : 979-10-422-4730-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Pierre-Jean Oswald :
Aux Presses du Midi :
Autoédition :
Éditions Sang de la Terre :
Éditions Edilivre :
Éditions L’Harmattan :
Site : http://www.philippe.annaba.free.fr
Et même s’il n’y avait
que l’Éloge de la folie d’Érasme…
Écrire, c’est mettre en ordre ses obsessions.
Jean Grenier (1898-1971)
J’écris sans rime ni raison,
et même sans grande réflexion.
Mes cris de haine en principe
se passent bien de dictionnaire,
et je vomis toutes mes tripes
sans souci de la grammaire.
Les temps ne sont plus à la versification,
qui trop souvent ne cache qu’affectation,
romantisme désuet, sensiblerie
ou emphases béni-oui-oui.
Les temps sont aux anathèmes,
aux imprécations, aux blasphèmes
aux proférations apocalyptiques,
et autres tonitruantes philippiques.
Tant les peuples télémédusés sans répit
par les faux prêtres du dieu Profit
sont restés sourds aux appels
de la sagesse universelle.
Je ne suis que le récepteur des multiples signes
régurgités en ces vociférations indignes,
répétées des milliers de fois
pour qu’enfin les aveugles voient.
Avant que la parole, noyée dans le verbiage
des professionnels du cabotinage,
ne disparaisse dans l’indifférence,
pour faire place à la seule violence.
À l’embrasement de milliers de brûlots,
prémices à l’avènement du Grand Chaos.
Extrait de Proférations gnostiques
Ma mère aurait moins souffert.
Elle aurait été plus libre et joyeuse.
Mais elle dut écraser ses désirs
sous le poids d’être mère.
Elle m’aurait donné le sein
et m’aurait pris dans ses bras.
Mais c’était la guerre
que toujours se font les hommes.
Ils sont les pires ennemis des bonobos
qui pourtant font l’amour comme eux
et pas seulement pour se reproduire.
Pour la cohésion du groupe.
Pour aplanir les tensions internes.
Pour calmer l’agressivité naturelle des mâles.
Le peuple élu c’est celui des Bonobos.
Ils ne travaillent pas, ne font pas la guerre.
Ils font l’amour à leur guise.
Sans jalousie, sans cette pulsion de possession.
Comme s’ils savaient que l’attirance sexuelle
n’est qu’une illusion parmi tant d’autres.
Elle n’est que l’instinct de perpétuation.
Programmé par la conscience de l’espèce.
À côté, la liste des incohérences humaines,
interminable, est bien vaine.
Mais quelle horreur
nous révèle le film Bonobos,
sorti dans les salles en 2012 !
Où des braconniers tuent plusieurs bonobos,
enlèvent son petit, « Beni », à sa mère
pour le jeter dans une cage,
l’exhiber dans un restaurant
où des touristes « Blancs »
lui font boire de l’alcool,
lui crachent au visage,
lui soufflent dans les yeux écarquillés de peur,
la fumée de leur cigarette ou de leur cigare !
Même chose ailleurs avec des gibbons !
Certes, pour se nourrir, quelques fauves
se ruent sur une antilope, l’égorge
et la meute se précipite pour la dépecer.
Le cœur de cette créature si gracieuse
n’aura-t-il battu que pour « ça » ?
Pour nourrir des carnivores !
C’est pourtant l’image même de la vie.
Cela devrait être insupportable à un homo sapiens,
s’il était doté d’un minimum de sensibilité.
Mais il est le seul animal à se complaire
dans le meurtre de ses propres frères.
[L’homme] porte en lui un repas.
Un animal, qui la veille encore, courait de-ci de-là.
À présent je l’absorbe, je l’assimile à moi-même, où commence et où fini mon « Moi » ?
Il voudrait se vomir lui-même en en vomissant son repas impur…
Peter Wessel Zapffe, Le dernier Messie (1933)
Le monde vivant
n’est que reproduction,
pour le renouvellement de l’espèce
et la production de nourriture.
C’est ce que l’on appelle la biodiversité.
Tout y est interdépendant.
Rien n’y est isolé.
Chaque chose n’existe
qu’en fonction d’autre chose.
Nourrir l’autre ou perpétuer l’espèce.
Les deux destins sont équivalents.
Tout est don dans la nature, sans hiérarchie.
« L’Homo sapiens » se croit hors de l’enfer du vivant.
Il croit béatement « faire deux » avec la nature.
L’homme est le plus malheureux de tous les animaux parce qu’il est le seul qui ne soit pas content de son sort, et qui cherche à sortir du cercle dont la nature a circonscrit toutes ses facultés.
Éloge de la folie, Érasme (1469-1536)
Il se prend pour une créature privilégiée
créée par son Dieu, à Son Image.
Là où ne règnent que la cruauté et la violence ?
Où l’on met bas ce qui sera mangé par l’autre ?
Ainsi les animaux de petite taille
sont les plus prolifiques.
La femelle de l’esturgeon pond des millions d’œufs,
pour qu’un seul d’entre eux perpétue l’espèce.
Sur mille œufs que pond la tortue,
un seul en moyenne, deviendra un adulte
capable de se reproduire.
Les autres serviront de repas à la diversité.
La chèvre de Monsieur Seguin
fut à la fois le repas du loup,
du vautour, des insectes, des vers
et de dizaines de millions de microorganismes.
Dans nos tombes creusées dans le marbre,
ils nous nettoieront également parfaitement.
Quelle suffisance !
Vanitas vanitatum et omnia vanitas !
Ainsi se révèle l’équilibre
entre toutes les choses dans l’univers.
Mais la précision statistique
de cette mathématique universelle
semble bien incompréhensible aux humains.
Par leur propre prolifération,
ils détruisent toute diversité et s’approprient
la plus grande part de cette nourriture,
base même de la survie
de l’ensemble du monde vivant.
La nature est fondamentalement sacrée !
De quel droit notre espèce
devrait-elle se l’approprier ?
Quel scandale !
Honte aux savants, aux découvreurs,
à tous ces explorateurs du néant
ne sachant où ils s’aventurent.
Ils tuent avec de plus en plus d’efficacité
pour leur seule gloire,
et celle des ignorants qui se servent d’eux.
Pour la satisfaction de leurs insatiables désirs,
d’autant plus malsains qu’ils en ont le pouvoir.
L’humain a inventé des armes pour tuer,
massacrer tous les autres animaux,
certains mêmes sans raison,
juste pour en exhiber les trophées.
Au-delà de ses besoins de survie.
Par simple plaisir destructeur.
Nous sommes pourtant sur la même Terre.
Il salit tout ce qu’il touche.
Sa prolifération accumule
des montagnes de déchets.
La terre ne peut plus les digérer.
Alors, il s’en débarrasse parfois
en polluant à l’extrême des pays pauvres,
pourtant gorgés de richesses
spoliées par quelques prédateurs.
Un « homo sapiens » ?
Non, un animal dénaturé.
Un Narcisse prétentieux, individualiste,
cynique, dominateur, méprisant,
ou à l’inverse, veau soumis.
À la différence des autres animaux,
il tue même ses frères
pour assouvir ses fantasmes de puissance,
toujours en croissance,
par une « science sans conscience » à son service.
Il a perturbé ainsi l’Équilibre d’un monde parfait.
Ses écrans déversent sans cesse sa plainte
sur les catastrophes dont il est la cause.
L’avidité maladive et les mensonges de quelques-uns
finissent toujours par provoquer colère et haine.
Alors viennent les temps de révolte
et de désolation.
Des humains ont voté une loi contre la haine.
Mais je vous haïrais,
si la haine n’était pas si vaine.
Je haïrais cette humanité détestable.
Aucun enfant bonobo ne blesse ou ne tue un autre,
comme dans les cours de nos écoles.
Pour se croire le plus fort.
Après tant d’artifices pour un amour
qui rime rarement avec toujours.
C’est quotidiennement la même astreinte.
Métro, boulot, que de contraintes !
Les courses, la cuisine, le lavage,
Les gosses, l’école, le ménage.
Travailler pour payer toutes les factures,
Et pour y aller, les traites de la voiture.
Et aussi, victime partout d’incivilités,
de tromperies et d’imbécillités.
Pour tomber un jour dans la déchéance.
Attendant la mort en délivrance.
Pourquoi ne descendons-nous pas des bonobos ?
Nous n’aurions pas inventé des armes de guerre
de plus en plus sophistiquées et destructrices !
Nous n’aurions pas inventé
la pénicilline et autres antibiotiques
et multiplié ainsi démesurément les humains.
Nous fûmes incapables, malgré notre « raison »,
de planifier les naissances.
Fiers, même, de s’être si bien soumis
à une injonction divine, si anachronique :
Croissez et multipliez, remplissez la terre, assujettissez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre…
Genèse 1:28
Que serait la Terre,
peuplée de huit milliards de fauves,
ou d’éléphants, sans prédateurs
pour réguler leur nombre ?
Malgré leurs accouplements très fréquents,
la femelle bonobo ne met au monde
qu’un bébé tous les cinq ans.
Dans la nature, l’Équilibre est parfait.
Alors que, répétons-le inlassablement
les humains, ne cessent de le renverser.
Mais au fait, d’où venons-nous vraiment ?
Mêmes les hyènes ne se tuent pas entre-elles !
Arrêtons de tricher, de mentir et de tromper,
pour toujours mieux dominer.
Chacun ne peut manger
plus qu’il n’en a besoin.
Mais les hommes, menés par un désir illusoire,
ne pensent qu’à s’approprier richesse et pouvoir,
afin d’assouvir depuis l’ère patriarcale,
leur maladive obsession sexuelle.
De moyen de survie de l’espèce,
la sexualité chez le mâle humain,
est devenue une fin en soi.
Sa force physique, sa raison, sa ruse
et sa créativité, le plus souvent,
n’ont été mises qu’au service de cette addiction
de plus en plus inséparable de la violence.
La raison n’est qu’une danse schizophrénique
entre les normes et les lois de nos codes,
celles du Marché concurrentiel
et celles de nos « valeurs »
et autres croyances religieuses.
L’origine des malheurs de l’humanité se situe
surtout dans l’importance démesurée,
que l’homme octroie au sexe.
C’est en fait le seul sens que le mâle humain
donne à sa vie.
Mais il le nie et s’en invente de sublimes
qu’il n’assume jamais.
Il veut être le meilleur, le plus fort, le chef,
pour le bien des autres, dit-il !
Chez l’homme, tous les moyens sont bons
pour assouvir ses pulsions,
de la richesse à la puissance politique,
en passant par la célébrité médiatique.
Il faut être aveuglé par l’endoctrinement religieux
et le conditionnement idéologique,
pour ne pas percevoir,
le rôle de la sexualité masculine exacerbée,
au sein de toute l’histoire des pouvoirs
politiques et économiques.
Systématiquement, la richesse
et son corollaire, le pouvoir,
sont étroitement liés à la domination sexuelle.
Tout ploutocrate s’affiche toujours
entre le luxe et la luxure.
Du Yacht à la Maserati,
en passant par le top-modèle.
Rappelons que la plus grande partie
de notre Produit intérieur brut
résulte des spoliations,
de l’exploitation des humains,
du pillage des ressources non renouvelables.
Également des mensonges de la publicité,
des vols qui obligent à racheter,
et des primes d’assurances toujours plus élevées,
en fonction de la multiplication de nos inventions
toutes liées à la démesure de nos ambitions,
de nos prétentions, de nos individualismes,
et donc du développement des accidents,
de la délinquance et de la criminalité.
La prostitution et les trafics de drogues
distribuent un pouvoir d’achat éhonté.
Les énormes revenus dégagés
développent le commerce,
surtout celui du luxe.
Leur blanchiment, couvrant un bon quart
du commerce intérieur, est à son aise
dans un système de plus en plus
ultralibéral, et depuis son origine,
basé, non sur la vertu,
mais sur le vice et le déni de la réalité.
On ne peut lui demander de se soucier
de tous les « êtres » humains,
alors qu’il ne fut conçu
que pour « l’avoir » de quelques-uns.
Contre ce monde du vice rayonnant,
invoquer les « Droits de l’homme » est une impasse irrémédiablement délétère et dangereuse
pour toute société, quelle qu’elle soit.
S’il existait un gouvernement
qui eut intérêt à corrompre ses gouvernés,
il n’aurait qu’à encourager
l’usage du haschisch.
Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose, 1868
L’usage des drogues, banalisé par certains médias,
associations et partis politiques,
ne fait qu’exacerber les ressentiments.
La multiplication des images
Sur le développement d’une telle criminalité
sans jamais d’explications,
met l’humanité sens dessus dessous.
Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leur âme.
Nicolas Machiavel
Depuis peu, des drogues chimiques
de plus en plus dangereuses
ont envahi le commerce en ligne.
L’art du coup double en escroquerie.
La démocratie n’est à l’évidence
qu’un sempiternel slogan
pour endormir les masses.
Ainsi, les multinationales de l’affairisme,
liées au blanchiment sale
du narcotrafic par les banques,
représentent à eux seuls,
la puissance indomptable du vice.
Aux antipodes de la liberté,
de l’égalité et de la fraternité !
Libéré de la reproduction animale,
doit l’être également de la culture patriarcale.
C’est-à-dire des passions exacerbées,
de la haine, de la jalousie
et du désir de possession de l’autre,
expression d’un ego démesuré,
et d’un instinct de domination, aux antipodes
de l’amour véritable.
Et de ce que doit être véritablement
l’attitude d’un homo sapiens.
Assumons notre singularité d’animal.
Que les femmes s’abandonnent
à cette jouissance particulière
qu’elles sont seules à ressentir.
Que les hommes assouvissent
leurs pulsions sexuelles.
Mais que le désir soit toujours partagé
dans le parfait consentement des partenaires.
Cela nécessite une vigilance constante
sur l’absence de toute contrainte,
de toute soumission,
par l’autorité, la vénalité, le chantage, etc.