Tombée des nues - Marc Gérard - E-Book

Tombée des nues E-Book

Marc Gérard

0,0

Beschreibung

Le smartphone, c’est vraiment une chouette invention ! Mais quand, en plus, on en trouve un venu de l’espace, croyez-moi, il n’y a rien de plus fun… Foi de Julie ! Pour le coup, je n’ai encore jamais vu de téléphone aussi mobile. Celui que j’ai ramassé par hasard dans un champ est capable de me propulser aux quatre coins de la planète en un clin d’œil. Alors, qu’est-ce que vous auriez fait à ma place ? Quand on a treize ans, un père aux États-Unis, un petit copain branché extra-terrestres, ça donne envie de voyager. Le problème, c’est qu’on ne se balade pas comme ça impunément dans l’espace-temps. Il y a un prix à payer. Ça, j’aurais dû le deviner. Et je ne vais pas tarder à m’en apercevoir…

 
A PROPOS DE L'AUTEUR


Je m’appelle Marc Gérard et Marc Gérard est mon nom… Comme mes amis hobbits, je vis dans un trou, mais un trou de verdure où chante une rivière. Retraité de l’Éducation Nationale depuis peu, j’ai désormais tout le temps de m’adonner à ma passion : l’écriture. Si « tous les enfants sont des extraterrestres », alors mes récits sont pour eux…

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 142

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Marc Gérard

Tombée des nues

Roman Jeunesse

ISBN : 979-10-388-0257-5

Collection Passerelle

ISSN : 2610-4024

Dépôt légal : décembre 2021

© Couverture Ex Æquo

© 2021 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays

Toute modification interdite

Prologue

Vous vous demandez sans doute ce que je fabrique dans Manhattan. Par quel tour de magie j’ai atterri en plein cœur de New York. Et ce que je suis venue y faire. C’est déroutant. Surtout lorsqu’on pense qu’il y a encore dix secondes, j’étais en France...

Ici, bien sûr, personne ne parle français. Et puis, on se fiche pas mal d’une fillette comme moi et de mon arrivée spectaculaire. Depuis longtemps, dans les grandes villes, les gens ne se regardent plus. D’un côté, ça m’arrange. Car je dois bien l’avouer, mon apparition genre Terminator n’aurait pas dû passer inaperçue. Je n’ai pas pris d’avion. Un paquebot, pas davantage. Rien. Bilan carbone : zéro. Greta Thunberg serait contente ! Alors, quoi ? Alors, vous vous dites que je dois rêver. Mais quand je me pince, ça me fait un mal de chien. Donc, je ne rêve pas...

Croyez-moi, la téléportation c’est bien réel ! Tellement que j’en ai les cervicales douloureuses à tendre le cou vers le sommet des buildings qui caressent les nuages. Ma frange de cheveux roux colle à mon front. Après avoir vérifié que je ne suis pas arrivée aussi nue qu’un ver — il n’aurait plus manqué que ça ! — comme dans le film, je me masse tout en marchant. J’ai bien mon débardeur et mon short en jean. Mes baskets aux pieds, je longe un bâtiment où il est écrit : MoMA. Il m’a tout l’air d’être un musée drôlement chouette. Finalement, je me réfugie dans un parc. Les écureuils semblent plutôt tranquilles. Ils me prennent sans doute pour une touriste qui aura perdu son chemin. Ohé ! C’est moi, la sœur du Petit Poucet, la tante Annette quand elle a avalé trop de cachets roses ! Déjà en remontant la cinquième avenue, j’avais l’air d’un zombie. J’ai failli me faire renverser deux fois. La première, par un taxi jaune qui m’a insultée en anglais, forcément. Et donc, je n’ai pas trop pigé. Mais ça ne paraissait pas très gentil. La seconde, par le chauffeur d’une limousine longue comme un bateau. Le capitaine a baissé sa vitre fumée et passé son coude. Et là, j’ai compris. Car il a vrillé son doigt sur sa tempe. C’est un geste international signifiant : T’es pas bien dans ta tête, toi, ma p’tite !

Procédons par ordre, comme dirait maman. Au départ, j’étais tranquillement en train de camper. Ça allait être les vacances. Tout allait bien. Dire qu’il y a toujours quelqu’un, ou quelque chose, pour gâcher la fête. Mon frère Lolo ! La boîte ! Bien sûr, la boîte ! C’est la faute du maudit portable qu’elle contenait si j’ai été parachutée ici. Je crois bien que ce portable-là est comme les cachets de la tante Annette. Faut pas en abuser…

Chapitre 1La factrice

Car tout commence un mercredi matin…

Un vélo débouche dans ma rue, rue de la Roseraie. C’est la première à droite, au monument aux morts. Une statue s’y dresse, figurant un poilu. Mais, pas genre M. Ledru, notre voisin qui ressemble au yéti. Non, il s’agit d’un ancien soldat d’une ancienne guerre. Les gens d’ici déposent à ses pieds une gerbe de fleurs, une fois l’an, avant d’aller boire un coup.

Dans un cliquetis de garde-boue mal fixé, le vélo longe la pâture. Là, des veaux trouvent malin de faire des cabrioles. Plus loin, leurs mamans ruminent sans se soucier de leur progéniture. J’aime bien les vaches. Ce sont des animaux reposants. Du coup, j’ai toujours beaucoup de peine quand je les retrouve dans des barquettes de polystyrène. Paraît que c’est à cause des circuits courts. Ça, je ne sais pas trop ce que c’est. Mais toujours est-il que les vaches d’Antoine — notre voisin éleveur — auxquelles je donne un nom deviennent des steaks avec un code-barres.

Après avoir frôlé la barrière en bois de sapin, le vélo s’engage dans l’allée. Au bout d’une vingtaine de mètres, il freine près du puits en faisant crisser le gravier bleu.

Sur la pelouse, chez moi, au numéro 9, seul mon chat noir est là pour l’accueillir. Son nom c’est Attila parce qu’il saute sur tout ce qui bouge. Enfin, autant que l’on puisse sauter quand on ressemble à une boule de graisse velue. Le matou obèse est occupé, depuis l’aube, à guetter une taupe. Il est gros, un peu psychopathe, mais patient. Il ne fait pas vraiment attention à l’engin. Et à la jeune femme casquée qui en descend, encore moins.

Celle-ci, comme à chaque fois, reste un moment à contempler la maison, admirative. C’est une haute bâtisse, aux murs couleur sable, qui se détache sur le fond vert des feuillages des arbres environnants. Elle trône sur une butte de gazon bordée de millepertuis. En juin, ça lui donne un beau sourire jaune d’or. C’est sûr, elle a de la gueule !

La factrice se masse un mollet, cale ensuite son engin contre la margelle du puits, soulève son casque et s’essuie le front. Elle inspecte rapidement le contenu de sa grosse sacoche de cuir, en retire trois lettres et autant de publicités.

— Encore de la pub ! lui crie monsieur Ledru, de loin.

— C’est pour une convention obsèques, plaisante la factrice. Vous devriez jeter un coup d’œil.

Elle et M. Ledru se connaissent bien. C’est pour ça qu’elle se permet de le vanner.

— T’as raison, lui répond notre voisin par-dessus la haie. Sa mort, vaut mieux s’en occuper de son vivant.

Et je l’entends éclater de rire.

Pour finir, la factrice fait claquer deux tendeurs épais comme des bretelles de géant. Sur son porte-bagages, il y a un colis qui demande une signature en retour. Mais pas n’importe quelle signature, celle de maman Fina. Et pas n’importe quel colis. Mon colis !

Pour livrer chez nous, même les facteurs-remplaçants ne peuvent pas se tromper. Le nom du propriétaire de la maison est écrit, en gros caractères, sur une étiquette collée en haut de la boîte aux lettres : M. KRIESKI. N

Monsieur Krieski, c’est mon beau-père. Il habite ce village ardennais depuis une dizaine d’années. Tout le monde l’appelle Nico vu que son prénom c’est Nicolas et qu’on n’est pas très original, dans le coin.

Il bosse pour le compte d’une prestigieuse banque de la capitale. Je ne sais pas trop ce qu’il accomplit pour cette banque. Je crois bien qu’il vend de l’argent, à distance. Genre télétravail. Mais ne vous imaginez pas qu’il passe à la télé, non. Le télétravail, c’est quand on opère à travers des écrans. Ainsi, on peut en mettre un coup, en chaussons, si on veut. Ou même les orteils à l’air. En tout cas, cela permet, le plus souvent, de rester tranquillement chez soi et de donner ses ordres par fax ou visioconférence. Drôlement pratique les jours de grève des trains ! Et puis, avec la grande pandémie, il n’a pas eu trop le choix.

Nico profite donc au maximum des arbres et de l’air de la campagne. Celui-ci s’engouffre par la porte-fenêtre grande ouverte de son bureau. Quand c’est le moment des épandages (et que ça pue le purin dans tout le village), il prend un TGV, ou sort sa voiture en se pinçant le nez. Puis, il se rend, en personne, à son boulot.

Sur la boîte, il y a également le nom de ma mère : Rossi Fina. Elle a rencontré Nico par hasard, en courant dans le parc Montsouris. Il était devenu Parisien le temps d’un stage, je crois. Elle, pour s’aérer, avait pris l’habitude de s’entraîner, le soir. Elle l’a donc suivi. Dans le parc, d’abord. Et ensuite, dans un restaurant. Et encore plus loin… J’ai déjà vu qu’on pouvait gagner une coupe ou de l’argent en pratiquant le running, mais un banquier, jamais. Lui, pour rire, raconte que maman l’a trouvé en faisant ses courses.

Elle a accepté de venir dans ce bled où le ciel hésite le plus souvent entre gris clair et gris foncé, comme elle dit. Mais à une seule condition : pouvoir conserver son métier de coiffeuse. En deux ans, elle a vite su organiser notre nouvelle vie, loin de Paris, des théâtres et des boutiques. Ainsi, je ne reste pas trop de temps, les après-midi, devant ma console, ou la télé (selon maman aussi transparente que notre bocal à poissons rouges).

Quant à papa, il vit très loin, au-delà de l’océan atlantique…

Au-delà de moi : Julie.

Papa, j’irai le retrouver en août. Il a le droit de passer la moitié des vacances avec moi. C’est ce qui a été décidé au tribunal : couper tout en deux. Et c’est vrai qu’au début cela m’a fendu le cœur.

Maintenant, ça va mieux. J’ai appris à me partager. Heureusement, car Nico est arrivé en petites foulées. Je me trouvais bien, moi, toute seule avec maman. Elle a sûrement flashé sur ses jambes. Ce qui fait que j’ai hérité d’un nouveau père et, en prime, d’un demi-frère. Enfin, c’est pas vraiment mon frère ni mon demi-frère (bien qu’il m’arrive à peine aux épaules). Laurent est le fils de Nico et Martine.

Bref, on est ce qu’on appelle une famille recomposée. Bon !

Faire partie d’une famille recomposée, ce n’est plus vraiment original. Au collège, c’est le cas de bon nombre de mes potes. L’un d’eux, Joseph, m’a expliqué que c’est un peu comme mélanger des briques de deux jeux de Lego. Les jeux sont différents, mais les briques restent des briques.

Du coup, ça peut s’agencer. On peut quand même construire quelque chose avec. Quelque chose de solide. Ou pas. Pour Nico et Fina, en tout cas, ça a l’air de s’accommoder pas mal. Et c’est tant mieux. Je suis heureuse quand maman est heureuse. Par contre, Lolo est un véritable poison. Je crois que je ne suis pas loin de le détester.

Maman s’est donc mise à son compte, coiffeuse à domicile, malgré les critiques de Nico. Celui-ci trouve en effet que ce qu’elle gagne suffit à peine à rembourser les pleins d’essence de la deuxième voiture qu’il a dû lui acheter en s’accordant, à lui-même, un prêt avantageux.

C’est un rigolo. Il a pris pour habitude de lui dire des trucs, genre :

— Ça me défrise de te voir ainsi courir par monts et par vaux, simplement pour colorer une presque centenaire.

Ou encore :

— Tu ferais bien mieux de vendre la mèche. Au moins, ça rapporterait un peu d’argent.

Et il ajoute, pour finir :

— C’est clair. Pas besoin de couper les cheveux en quatre !

Humour de Nico. Au début, ses blagues m’agaçaient un peu. Je trouvais, en les comparant, que papa était bien plus sérieux, plus responsable. Et puis, peu à peu, j’ai cessé de les opposer. Cela ne servait à rien. Alors, je me suis habituée à Nico et à ses plaisanteries tirées par les cheveux…

En général, ma mère lui rétorque qu’il n’y a pas d’âge pour être beau, et qu’un bon coup de peigne n’a jamais tué personne. Ou alors, elle sourit sans répondre et part aussitôt vers son prochain rendez-vous. Maman est une femme de caractère.

Mais, tout ce que je vous raconte là, ce sont des histoires d’adultes. Et les adultes ne sont jamais que de vieux enfants qui ont décidé de se compliquer la vie.

Restons simples et revenons plutôt à mon colis qui arrive enfin…

Chapitre 2La méchanceté des choses

Je dévale l’escalier du sous-sol sans avoir eu le temps de terminer d’éponger la flaque blanche et poisseuse, sur le carrelage. Je manque même de tomber en me prenant les pieds dans le manche d’un balai qui traînait là. Je suis au comble de l’excitation.

Je ne suis pourtant pas ce qu’il est convenu d’appeler une fofolle, non. D’ordinaire, du haut de mes presque treize ans, on me trouve plutôt d’un naturel calme et — comme l’attestent les appréciations de mon professeur de maths — quelquefois un peu trop réservée. Mais, ce matin-là, tout en sachant très bien ce qui m’attend en bas, je ne peux m’empêcher de courir comme une dératée.

Les choses ont une âme, c’est sûr ! La preuve ? Je guette cette bicyclette, tous les jours, depuis une semaine. Et comme par hasard, il a fallu que la maudite bouteille de lait culbute du frigo, précisément à cet instant. Pile à la minute où j’entends la sonnette de la bécane retentir.

Et ne me dites surtout pas que la bouteille qui vient de se renverser ne l’a pas fait exprès. À l’évidence, elle a attendu son heure. Elle aussi a patienté, dans son antre glacé, pour enfin surgir comme un diable sortant de sa boîte et déverser tout son contenu sur le sol. Sans parler du balai, tapi dans l’obscurité de la cage d’escalier, qui a pris un malin plaisir à me faire un croche-pied. À croire que la méchanceté est partout, jusque dans le verre, jusque dans le bois…

En tout cas, quand j’arrive essoufflée en bas, c’est pour voir tourner puis disparaître un casque bleu derrière la haie du voisin. J’essaye de me calmer et de faire taire mon chagrin, et ma rage contre la méchanceté des choses. Après tout, ce qui m’importe c’est plus la livraison que le livreur. Pourtant, je ne peux savourer, comme je l’aurais souhaité, ce moment tant attendu et regrette le petit clin d’œil complice de la factrice. 

À la porte du garage, maman, un papier à la main, considère d’un air tranquille les trois paquets déposés à ses pieds. Près d’eux, dans une bassine débordante, un gros tas de linge attend patiemment d’être cajolé par la brise qui souffle dans le jardin. Alors que dans mon crâne c’est un vent violent, continu, qui se lève. Une tempête de doutes et de questions :

« Comment maman Fina peut-elle être aussi sereine ? » Visiblement, il y a une erreur. Et cette feuille jaune dans sa main… C’est déjà trop tard… Elle vient de signer. Incroyable ! Elle, d’habitude si méfiante, si chipoteuse, n’a pas réfléchi. De toute évidence, ma mère n’a pas vérifié l’adresse ! Ce colis n’est pas pour moi, cela saute aux yeux ! Maman Fina s’est laissée endormir par le franc sourire et l’allant de la factrice. Ce premier vrai soleil de juin lui aura tourné la tête. Il y a maldonne !

Parce qu’il est matériellement impossible que ma future résidence d’été puisse tenir dans ces cartons ridicules. Et surtout, comment dormir à deux là-dedans ? Tout au plus, cela ne contient qu’une dizaine de mouchoirs, à la rigueur une nappe, un hamac, mais pas une super-tente deux places… 

— C’est parfaitement plié, dit ma mère en voyant ma bouille déçue.

Et elle a son beau sourire, celui qui lui met de petites rides au coin des yeux. Elle fourre la feuille dans sa poche. Puis elle se courbe en deux afin de prendre la bassine de draps mouillés. Toujours souriante, elle s’empresse d’ajouter :

— L’emballage ne veut rien dire, Julie. Je peux te garantir que c’est celle que nous avions choisie ensemble. J’ai moi-même validé la commande, la semaine dernière.

Alors, pas très rassurée tout de même, tandis que ma mère se dirige vers les cordes à linge tendues au fond du jardin, je me mets à déballer…

 Chapitre 3Ma tente

Au début, je découpe proprement le gros scotch avec un cutter. Puis, n’y tenant plus, je finis par arracher les morceaux qui me résistent encore. Comme la bouteille de lait un peu plus tôt, et comme le balai, le carton me semble lui aussi vivant, animé de mauvaises intentions.

Il n’arrête pas de me contrarier, d’agacer mes doigts, de freiner mon ardeur, en un mot de me pomper l’air. Car il n’est, en ce bas monde, aucun objet vraiment inerte ; la chose la plus infime, le moindre grain de poussière, possède son tempérament et ses humeurs, bonnes ou mauvaises. Rien qui n’ait en vérité une indifférence digne de ce nom, tout est positif ou négatif… jusqu’à l’électron.

Je me dis aussi que les gens qui emballent les cadeaux ne pensent certainement pas à l’impatience de ceux qui les reçoivent. Ma parole, ils n’en réceptionnent jamais eux-mêmes pour utiliser autant d’adhésif ! 

Finalement, sur la dalle, près de la tondeuse, je réussis à mettre à jour les deux toiles, des piquets avec de la ficelle et une sorte de trousse cousue contenant les sardines (ça n’a, paraît-il, rien à voir avec les poissons). Pendant que, là-bas, maman Fina finit d’aligner des taies d’oreiller, en assortissant machinalement la couleur du linge et celle des pinces, je contemple l’ensemble avec ravissement.