Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
«Tous mes bien-cuits et autres fioritures de bureau» se veut un document synthèse des événements qui ont jalonné le lieu où l'auteur a travaillé pendant plus de 30 années : le Centre fiscal de Shawinigan. Avec humour, il fait revivre les gens qui ont marqué l'histoire de cette organisation. L'auteur implore à nouveau la plus grande indulgence des personnes qui sont citées dans son livre. «Si on fait cuire des carottes, c'est qu'on les aime les carottes, non?
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 199
Veröffentlichungsjahr: 2018
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Je dédie ce recueil à tous et toutes les collègues de travail que j’ai côtoyés et appréciés tout au long de mes trente années (...et un mois) de carrière à l’Agence du revenu du Canada, au Centre fiscal de Shawinigan (-Sud).
Avant-propos de l’auteur
Un peu d’histoire
L’HOMO «ADRCIS FONCTIONNARIS»
LA DISPARITION DES GRANDS SAURIENS
TOUS MES BIEN-CUITS…
Alarie, Robert
Arseneau, Jocelyn
Barsalou, Denis
Beaudoin, Alain
Bégin, Denis
Bergeron, Gilles
Bergeron, Sylvie; Dionne, Diane; Hould, Suzy
Bertrand, Marcel
Bonenfant, Gertrude
Bonin, Michel
Brouillette, René
Buisson, Lyne
Côté, Réjean
Delisle, Alain
Desgagné, Jean Pierre
Doucet, Dominique
Gélinas, Guy
Gentès, Pierre
Giguère, Michel
Hardy, Carole
Houle, Jacques
MacDonald, John
Marcouiller, Guy
Martineau, Daniel
Mills, Robert
Morand, Thérèse
Paquet, Gérald
Payette, André
Poitras, Gilles
Proulx, Lucie
Rochette, Claude
Tougas, Marcel
Turcotte, Aurélien
Vivier, Édith
…et AUTRES
fioritures
DE BUREAU
Pour l’amour de la fonction publique
Hymne national du CFSH
Ne m’oublie jamais!
Des générations fiscales
FISCALIA - U
n voyage à travers le temps
1.
Pot-pourri des directeurs
Marcel Ricard
Marcel LeBlond
Ginette Grenier-Lord
Gérald Paquet
Paul-Émile Moreau
Marc Blanchard
René Lapierre
Monique Leclair
Denis Gélinas
Jacynthe Tremblay
Jackie Chauvette
2.
Pot-pourri des personnages
Marcel Bertrand
John A. MacDonald
Céline Cantin
Yvon Gervais
Lyne Lecours
Les robots-courrier
Ils sont partis… nos collègues décédés
Spectacle du 20
e
anniversaire du CFSH
3.
Tous les blues
Lettre du directeur à ses… …arrière-petits-enfants
Chronique-santé
Chroniques linguistiques (4)
Félicitations pour votre beau programme!
Chroniques Stats-Can (7)
DANS LE TIROIR DU BAS DE MON BUREAU
Deux tours et puis s’en vont…
C’est le 24 novembre 1980, que j’ai fait mes premiers pas d’employé dans cet immense immeuble bleu-vert (ou vert-bleu?) qu’est le Centre fiscal de Shawinigan-Sud. J’avais 28 ans. Je venais de vivre un peu moins de deux années dans un petit bureau de comptables trifluvien où j’avais trouvé des compagnons de travail super-gentils mais éprouvé de l’ennui pour le travail qu’on me donnait à faire, quand on m’en donnait à faire. Et quand on ne me donnait rien à faire, c’était encore plus ennuyant, et frustrant.
Ce nouveau défi au sein de cette nouvelle organisation qu’était alors Revenu Canada, qui commençait par une bonne augmentation de salaire, était pour moi une bénédiction, surtout après avoir erré misérablement pendant plus de 10 ans d’un travail temporaire minable à un autre. Celui-là, c’était du sérieux et je comptais bien m’investir et ne pas rater mon entrée. De plus, j’étais à l’aube de fonder une famille…
J’y suis resté 30 ans et un mois au Centre fiscal de Shawinigan; j’y ai fait une carrière plus qu’intéressante sous certains aspects, et obtenu, assez rapidement quand même, un poste de gestion, moi qui ne m’en croyais pas capable! Le secret? La confiance qu’on a mise en moi qui m’a donné confiance en mes capacités et, fort de cet état d’esprit, quand une occasion se présentait, je criais : je suis là!
J’ai fait mes premiers pas en «redressant» des déclarations de revenus, ce qui voulait dire, à l’époque, réviser les déclarations en fonction de la validité des demandes des contribuables. Un peu plus tard, on dira clients : mais, personne n’a été dupe, c’était les mêmes personnes. Après, j’ai révisé des déclarations de façon plus formelle, soit dans le processus d’appel mis à la disposition des contribu… pardon, des clients.
C’est là que j’ai eu la première chance de connaître mieux non seulement l’organisation à laquelle j’appartenais, mais aussi une foule de gens, employés exécutants, chefs d’équipe, gestionnaires, dirigeants, et ce grâce à l’accès privilégié que me donnait mon travail au personnel des autres secteurs du Centre fiscal. Ma nomination en 1990 à la tête de la Gestion des documents fut elle aussi très enrichissante sur ces deux aspects.
Puis un concours de circonstances m’a permis d’orienter ma carrière dans un tout autre domaine que l’impôt, la communication : journal interne, notes de service, documents informatifs, documents de formation, formation en classe, organisation de réunions, animation, et puis…
…Puisque j’avais quelque talent d’écriture, on – Jean Gravel et Luc Doyon – m’a demandé de rédiger des éloges, avec une touche humoristique, ce que d’aucuns appellent des bien-cuits. C’est ce que vous trouverez dans la première partie de ce bouquin; il y en a plus d’une trentaine. Ils voulaient souligner avec respect mais aussi avec quelque drôlerie, quelques faits saillants de la carrière d’employés qui prenaient leur retraite et quelques aspects sérieux ou moins sérieux, réels ou exagérés, de leur personnalité.
Une autre facette intéressante de ma carrière aura été de composer, sur des airs connus, des chansons anniversaires de l’organisation et, même, une comédie musicale, Fiscalia, qui retrace les grands et petits événements du Centre fiscal de Shawinigan en mettant l’accent sur les personnes qui les ont faits ou qui les ont vécus. Une partie de cette fantaisie a été interprétée dans le cadre des activités du 20e anniversaire du Centre fiscal. Cela, et beaucoup d’inédits, vous les retrouverez dans ces pages.
Je tiens à dire, avant que vous commenciez votre lecture, tout le respect, l’admiration, l’amitié même, que j’ai eus pour toutes les personnes citées ou non qui, malgré quelques défauts et quelques travers certes – mais qui n’en a pas? – ont habité et fait avancer cette organisation, mon organisation!
Alors, si vous tombez sur quelques indélicatesses, si vous découvrez, ici et là, quelques impolitesses, si vous identifiez quelques irrévérences, si vous décelez quelques discourtoisies, croyez bien que c’est à mon corps défendant que je les y ai glissées… Enfin, pas tout à fait; un bien-cuit serait-il un bien-cuit s’il n’était pas un peu pimenté?
Mais surtout, ne soyez pas plus offusqués que ne l’ont été les victimes de ces textes! J’implore ces dernières de me pardonner de faire revivre ces moments qui ont égayé la compagnie venue fêter leur départ à la retraite. Ne sont-ils pas plus coupables que moi d’avoir ri?
Qui a dit : «Quand on ne vaut pas une risée, on ne vaut rien!» Je suis bien heureux que mes victimes aient appliqué à la lettre cette maxime : certains de mes mots auraient bien pu engendrer des maux douloureux pour moi!
Bonne lecture! Luc A. Granger
En février 1976, l’honorable président du Trésor canadien, Jean Chrétien, fait l’annonce de la décentralisation dans certaines régions du Canada du seul centre fiscal existant à l’époque, celui d’Ottawa. C’est la croissance rapide de la population qui justifiait cette décision.
Le Centre fiscal de Shawinigan (Shawinigan-Sud, avant la fusion municipale), dont le mandat est d’exécuter les opérations variées reliées à l’impôt, a été construit de 1977 à 1978.
Voici d’autres dates importantes :
Janvier 1977 – Implantation de certaines activités fiscales dans une école de Shawinigan, l’école St-Bernard
Novembre 1978 – Les employés s’installent au Centre fiscal même
8 avril 1979 – Inauguration officielle du Centre fiscal de Shawinigan; l’âge moyen des employés : 24 ans; en 1999 : 42 ans; en 2004 : 51 ans
24 novembre 1980 – L’auteur du présent livre commence sa carrière à Revenu-Canada au Centre fiscal de Shawinigan
18 décembre 1987 – Deux chariots robotisés livrent le courrier interne
Avril 1991 – Le Centre fiscal inaugure un entrepôt pour stocker ses fournitures, ses formulaires et son matériel
1992 – Le Rôle, ou Service des dossiers, est relocalisé dans une nouvelle bâtisse
Printemps 1992 – Un peu moins de dix mille clients de Montréal, Laval et Montérégie/Rive-Sud produisent leurs déclarations via la TED, la transmission électronique nouvellement mise en place. C’est le début de la décroissance du nombre de déclarations de revenus produites sur papier
Juin 1992 – Le journal interne le Trait d’union voit le jour; il remplace L’Expression qui avait cessé de paraître deux ans auparavant
Octobre 1992 – La garderie en milieu de travail La Bottine souriante voit le jour; elle est construite tout à côté du Centre fiscal
Printemps 1993 – Le Centre fiscal compte 1899 employés; ce nombre dépassera les 2000 quelques années plus tard, pour diminuer ensuite, d’année en année, en raison du traitement croissant des déclarations sur divers formats électroniques
Février 1997 – Développement des ressources humaines Canada s’installe dans des locaux du Centre fiscal
1998 – Le Centre fiscal traite des clients du Québec, de l’Ontario et du Nunavut
Novembre 1999 – Douanes et Accises s’unissent à Revenu pour créer l’Agence des douanes et du revenu du Canada (ADRC), union qui se terminera quelques cinq années plus tard
2002 – Introduction de la technologie des codes à barres bidimensionnels
Décembre 2009 – Près de 80% des déclarations de revenus sont reçues sous forme électronique
Décembre 2010 – Après 30 ans et un mois de carrière, l’auteur prend sa retraite et entreprend une carrière d’écriture : poésie, composition de chansons originales, paroles et musique
2014 – Transfert des activités du Service des dossiers vers le privé
2016 – Annonce d’un changement de vocation du Centre fiscal de Shawinigan : il deviendra un centre de recouvrement et de vérification. Ce qui reste des activités fiscales saisonnières sont réparties dans d’autres centres fiscaux
1er avril 2016 – Un oiseau inquiétant, phénix, plane au-dessus de Revenu Canada…
On peut ajouter à tout cela que la vie au travail au Centre fiscal était agrémentée d’une grande variété d’activités culturelles, sportives, sociales et, même, familiales; que le personnel était engagé dans maintes causes caritatives; que le Centre fiscal était un grand village dont le personnel, fortement bilingue, ne craignait, malgré tous les changements survenus au fil du temps, qu’une seule chose : que le toit lui tombe sur la tête…Ce qui, d’ailleurs, faillit arriver en 1987!
Bientôt la marchette, pardon, bientôt la retraite!
(Texte paru dans le journal régional Connexion, automne 2003)
Collaboration spéciale :
Professor Lucovski Grangereski
Université de Luiyconnaîtçaski, Varsovie
L’âge moyen du fonctionnaire de l’Agence des douanes et du revenu du Canada (ADRC)* au Québec est de 45 ans. Il présente des signes caractéristiques liés à son âge et à son «ancienneté». Vous, vous reconnaissez-vous dans le portrait suivant de l’homo adrcis fonctionnaris?
L’homo adrcis fonctionnaris est un radoteur. Il a fait une longue carrière de fonctionnaire et, lorsqu’il en rappelle les moments forts, son auditoire a l’impression d’entendre le capitaine Bonhomme tant les anecdotes sont rocambolesques, farfelues et incroyables. Ses collègues les plus jeunes ont beau l’informer qu’il raconte ses (pseudos) souvenirs pour la ixième fois, cela ne l’empêchera pas de les rappeler plus tard, dès qu’une occasion se présentera, pour une «i-grec-ième» fois!
À mon époque, se vante l’homo adrcis fonctionnaris axefiscalis, les calculs de rajustements d’impôt se faisaient à la mitaine, les lettres aux clients aussi. Les téléphones comportaient une roulette chiffrée et il fallait tourner un à un les chiffres du numéro avec l’index. L’ordinateur était un terminal doté d’un écran vert jade relié à un superordinateur central, situé à Ottawa, aussi grand qu’un édifice de dix étages. Le papier qui sortait de l’imprimante était une mince feuille d’argent sur laquelle on pouvait lire, avant qu’ils ne s’effacent quinze minutes plus tard, comme dans l’émission d’espionnage Mission impossible, le nom, l’adresse et le numéro d’assurance sociale d’un seul contribuable et quelques rares infos sur trois années d’imposition de ce contribuable. C’est tout! Quand on voulait en savoir plus, on devait faire venir un TAPMA d’Ottawa, document que l’on recevait par la poste interne au mieux trois semaines plus tard! Curieusement, ce sont maintenant des problèmes de PLASMA et de CALCULS aux reins qui affligent l’homo adrcis fonctionnaris axefiscalis!
Quant à lui, l’homo adrcis fonctionnaris axedouanis se souvient du temps où la réussite des fouilles douanières était proportionnelle à la force des bras et à la qualité du pif du douanier, ce dernier outil ayant été remplacé avec le temps par des scanneurs aux rayons X performants ainsi que par des chiens renifleurs. Il se rappelle aussi avec grande nostalgie l’époque bénie où toutes les télévisions canadiennes présentaient les images de nos vacanciers québécois de la construction faisant une queue de dix milles de long (car avant les kilomètres, c’était les milles, plus longs que les premiers!) à la frontière pour se rendre à Old Orchard, Cape Cod et autres plages de la côte est des États-Unis et refaisant «masochistement» une queue de même longueur pour revenir au Québec deux semaines plus tard! Non seulement le douanier devenait-il alors une vedette de la télé, il était aussi roi et maître de la frontière : c’est lui et lui seul qui décidait, selon son flair et son humeur qui des voyageurs méritaient une fouille en règle, d’un pare-chocs à l’autre. Aujourd’hui, ses humeurs, l’homo adrcis fonctionnaris axedouanis les fait plutôt examiner régulièrement par son médecin, car elles commencent à l’inquiéter!
La jeune génération, la relève peut être rassurée : dans quelques années tout au plus, l’homo adrcis fonctionnaris aura pris la retraite dont il lui parle si, trop, souvent… Ces jeunes à qui l’on aura imposé un long périple avant de pouvoir traverser la frontière et obtenir les postes de qualité qu’ils revendiquent s’en réjouiront sûrement… sans trop le montrer évidemment.
*Douanes et Accises se sont jointes à l’Agence du Revenu du Canada en
novembre 1999 pour former, pendant quelque 5 années, l’Agence des douanes et
du revenu du Canada (l’ADRC). Par suite de la «dé-fusion», on ne parlera plus
alors que de l’Agence du revenu du Canada (l’ARC).
(Décembre 2001)
Collaboration spéciale :
Professor Lucovski Grangereski
Université de Luiyconnaîtçaski, Varsovie
Est-ce la conjoncture des astres, le réchauffement de la planète, le défrichement sauvage des grandes forêts, ou est-ce tout à fait normal, à tous les dix mille ans environ, qu’une organisation doive changer d’équipe de direction? Toujours est-il que la communauté scientifique annonce avec certitude, et pour bientôt, une vague de disparition des dinosaures du Centre fiscal de Shawinigan-Sud. D’ici cinq ans tout au plus, plusieurs espèces auront été rayées des effectifs de l’organisation!
Elle peut déjà vous annoncer que, dès janvier 2002, un des sauriens les plus connus et estimés, le Carolehardyoptérix, un herbivore doux et sociable, ne sera plus qu’un vague souvenir. Heureusement qu’il nous en restera des photos et des peintures!
Suivra, de peu, le départ du Denisbarsalousaurus Rex, un des plus grands reptiles que le Centre fiscal eut abrités. Des spécimens, plus jeunes et mieux armés pour la survie auront-ils eu finalement raison de lui?
L’extinction des deux espèces décrites ci-haut devrait normalement paver la voie : déjà, les paléontologues se pourlèchent les babines à l’idée d’étudier les ossements rarissimes des Andrépayettosaure, Géraldpaquetosaure, Turcotteaurélien et Denisbégindocus!
Les scientifiques se perdent en conjectures sur les raisons de la disparition prochaines de ces dinosaures; ils ne peuvent surtout pas expliquer comment un écosystème de dimension aussi réduite que celui du Centre fiscal a pu, pendant autant de millénaires, abriter et nourrir autant d’espèces gigantesques et concurrentes!
Note pour l’imprimeur : prière de ne pas changer le «s» de saurien pour un «v».
Sauf pour les six (6) personnes mentionnées ci-après,
les textes du prochain chapitre
«TOUS MES BIEN-CUITS»
ont été composés pour des employés et des employées
du Centre fiscal de Shawinigan
qui prenaient leur retraite.
➢ Les carrières de…
(1) Jocelyn Arseneau,
(2) Sylvie Bergeron, (3) Diane Dionne, (4) Suzy Hould
et
(5) Daniel Martineau,
se sont déplacées soit à l’intérieur de l’organisation
soit à l’extérieur de celle-ci.
➢ Le bien-cuit de…
(6) Pierre Gentès
se voulait un hommage à son dévouement
et à celui de tous les membres actifs
de Direction 2000,
un groupe de placement dont faisait partie l’auteur;
dans ce groupe, l’investissement se payait
1 : en argent, bien sûr
2 : et en énorme plaisir, lors des rencontres annuelles.
Robert Alarie… attendez voir… j’ai connu un Robert Alarie en novembre
1980…Un chic type! Avec beaucoup, beaucoup de belles qualités…
Coléreux… pardon, soupe au lait
Entêté… pardon, tenace
Généreux de sa personne et de son temps : Robert fut un aide technique
apprécié, aussi sa participation aux Réveill’dons, etc.
Sportif : c’est le meilleur enfonceur de blocs de béton
de «dughouse» de balle-donnée avec les poings que je connaisse…
Bon golfeur, du moins impressionnant «driver»…
Bon «curleur», il en fera les beaux jours de sa retraite hivernale…
Amateur de bon vin, avant qu’il commence à faire son propre vin, bien sûr!
Et d’une grande patience : Robert, tu m’as enduré trois semaines en
formation lors de mon entrée au CFSH puis plusieurs mois de suite
comme aide technique pendant mon temps d’apprentissage…
C’est grâce à toi (et à Sylvie Morency) si je suis parvenu là où je suis
présentement (ou : c’est de ta faute si je n’ai pas été plus loin…
Les deux se peuvent!)
Robert, tu es un gars qui aime la vie et qui l’apprécie à sa juste valeur…
Voilà ta plus grande qualité et voilà pourquoi, immanquablement, tu
seras heureux tout le temps que durera ta nouvelle carrière
que je te souhaite longue et fructueuse…
Je vous souhaite beaucoup de bonheur, à Jocelyne et à toi!
Bonne retraite «Bob Allaire» suivi de «Luc Grégaire»!*
*C’est ainsi qu’un annonceur de balle-donnée, qui avait de la difficulté à
déchiffrer l’écriture de notre capitaine, nous appelait au bâton, Robert et moi.
Quitter ses parents, ses amis par centaines
S’éloigner des Îles-de-la-Madeleine
De ses morues, ses flétans, ses baleines
Tout jeunot, imberbe, dans la vingtaine
Avec, en poche, qu’un cinq cennes
Aller là où le destin le mène
C’est la région Trifluvienne
Qui, finalement, n’aura pas eu de veine!
À Saint-Bernard, un jour, il s’amène
La surprise du jury fut soudaine
D’entendre, dans un patois indigène
Des mots se bousculant par dizaines
Qu’il dit tirés du guide de la contribuable canadienne
Mais voulait-il vraiment qu’on le comprenne?
Tant et si bien le Jocelyn se démène
Qu’à la fin, il a bien fallu qu’on le prenne!
Oui, Jocelyn est parti depuis quelques semaines
Il a opté pour Drummondville et sa plaine
Qui ne se rappellera des fêtes de la quinzaine?
Qui ne se réjouira de la «kitten-garden»?
De cent autres choses, faudra qu’on se souvienne!
Mais n’en jetons plus, la cour est pleine
Car du jubilaire, déjà, on voit la gêne!
Certains voudraient que Jocelyn revienne
Vous voyez le genre : QI sous la moyenne…
Voici ce que je réponds à ces «vinyennes»
«Il nous a assez fait suer, l’énergumène
Il n’est pas question qu’on le reprenne!
Il est parti… On n’en parle plus… Amen!
Jocelyn, lève ta bière, voici la mienne
Merci! Salut! Bonne chance! À la tienne!
Ce soir, pour la plupart ici, c’est la «fête au zoo»
Pas pour toi Denis, qui t’attends à ce qu’on te loue
Non, pour toi, ça ressemblera à Waterloo!
Et moi, je jouerai le rôle du gros méchant loup
Un rôle que, d’habitude, c’est toi qui joues
On m’a mandé qu’en haut de la croix je te cloue
«Dis-lui ses quatre vérités, nous autres on est trop mous»
Non mais, ça prends-tu une gang de pissous!
Avouez qu’il était temps que Denis Barsalou
Prenne sa retraite et paraisse devant nous
Oui, admettons-le, nous étions rendus à bout!
Denis, nous n’en pouvions plus, mais là plus du tout
D’attendre ce moment rêvé entre tous où
De toi-même tu quitterais ton emploi, ou
Que l’employeur, dans un geste oh! combien doux!
Te forcerait à rentrer à jamais chez vous
Ton acharnement à rester nous rendait fous
Ton insistance nous mettait sens dessus dessous
Combien de prières avons-nous faites à genoux!
Combien, à la quête, avons-nous donné de sous!
Que de fois avons-nous prié, jusqu’au dieu Vishnu?
Mais rien, de ton entêtement, ne venait à bout!
Et, quelquefois, pour cacher notre dégoût
Nous préférions boire et rester fin saouls
Denis, jeune, vivait dans une maison de bambou
Les Platters ne chantaient pas encore «Only you»
Maple Leaf n’avait pas lancé ses chips BBQ
Sur les tablettes, on ne trouvait pas de Mountain Dew
Et on ne se promenait pas encore en ski-doo
Bref, fouiller le passé de Denis Barsalou
Relève de l’archéologie ; lui-même s’avoue
Contemporain du diplodocus à long cou!
Denis s’exprime bien, mais avec un arrière-goût
De pitbull têtu et de rusé renard roux :
S’il a une bonne idée, qui ne tient pas debout
À la défendre, il se fait un devoir jaloux
Et à forcer les autres à l’adopter itou
Quand, de la direction, il était le gourou
Qu’il détenait alors, du bâton, le gros bout
Pour le contredire, ce qu’il fallait être casse-cou!
C’est connu, Denis est un dinosaure avant tout
Mais, étrangement, du genre passe-partout
Souvent, il a changé de postes, coup sur coup
Chef de ceci en mai, boss de cela en août
Aujourd’hui «Bonjour chef!», le lendemain «Tourlou!»
Il nous piquait notre avancement comme un filou!
Ah! Les derniers cinq ans! Comme on fut marabouts
Nous qui t’envoyions, avec LeBlond, à Tombouctou
Mais finissons-en de le traîner dans la boue
Et cessons enfin de lui lancer des cailloux
Denis s’en va : buvons donc plutôt un grand coup!
Et faisons au moins semblant d’être triste beaucoup
Faisons-lui accroire qu’il est «tiguidou»
Et qu’il est et sera toujours notre chouchou
Qu’il parte tout content et qu’il croit, surtout
Qu’il laisse derrière lui, un grand, un immense trou
Malheureusement pour toi Denis, regarde partout
Tu t’en vas et il semble que tout le monde s’en fout
Vois-tu quelqu’un qui pleure dans le bout?
C’est ça la vie : chef, tu étais Grand Manitou
Sur ton ordre, on se mettait au garde à vous!
On se comportait comme des petits minous
Retraité, tu n’es plus pour tous, qu’un rien du tout!
J’en vois même qui se retiennent de te crier «chou!»
Certains, – Monique?* – disent que tu n’es qu’un gros toutou
Incapable de faire du mal même à un pou
Voilà enfin une qualité; cela me donne le goût
D’arrêter immédiatement mon bien cuit, mon ragoût
Qui s’étire trop en longueur, comme du caoutchouc
Allez, tout le monde, s’il vous plaît, levez-vous!
Imaginons un instant qu’on est tous des Fred Caillou
Et, comme Fred, crions-lui notre douleur à Barsalou :
«YA BA DA BA DOU!»
Bonne retraite, Denis Barsalou!
*Monique Bergeron, sa fidèle secrétaire
...Tous mes collègues qui, au fil du temps, ont participé aux divers comités : le Comité social pour l’organisation des loisirs, les comités formés pour promouvoir l’équité en matière d’emploi, et tous les autres comités créés pour assurer le mieux-être, l’avancement, le confort et la sécurité du personnel du Centre fiscal de Shawinigan.
Voici venue l’heure de la retraite pour notre ami Alain Beaudoin
Il est là, arborant son plus bel habit, un toxedo, style pingouin
Non, de son histoire, je n’ai pas été le privilégié témoin
Je ne la connais donc pas complètement, point par point
En plus, par malheur, mon indicateur, je ne l’ai pas rejoint
Fort mal orienté, je me suis trompé de sortie au rond-point
Oh! Mais voici une chose dont je suis sûr, néanmoins :
La légende d’Alain est née quand il devint l’adjoint
De Guy Gélinas, qui, lui, s’en allait bientôt travailler au loin
À un poste un peu plus élevé, pour faire plus de foin
De cette légende, voici le très bref résumé ci-joint
J’espère que vous saurez déchiffrer mon baragouin
Un jury de trois personnes aveugles, myopes à tout le moins
Se rencontrèrent au Centre fiscal, dans un de ses recoins
Pour choisir le remplaçant du chef de la sécurité avec soin
Le jour de l’entrevue, Alain était en vacances à Mattawin