Tu es dans la matrice. Et alors? - Heinz Duthel - E-Book

Tu es dans la matrice. Et alors? E-Book

Heinz Duthel

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Beschreibung

Le livre Simulacres et simulation décrit comment nos sociétés modernes se sont tellement reposées sur des signes et des simulations de la réalité qu'elles en ont perdu le contact avec le monde réel. Son auteur, un philosophe français, Jean Baudrillard, nous fait remarquer à quel point les simulacres et les simulations qui auraient dû avoir pour rôle d'imiter ou de symboliser le réel ont de loin dépassé leur fonction, devenant le réel à nos yeux. À l'aube de la création de nouveaux mondes numériques, les méta versent. On peut déjà prendre la mesure de ce constat en observant l'influence des like et des stories sur nos comportements et voir à quel point ces simulacres d'attention sociale ont pris le dessus sur nos interactions réelles. Nos réseaux sont déjà une simulation de nos liens sociaux et vos partages, vos stories et autres publications n'en sont que des simulacres. Parce que dans votre vie réelle, beaucoup de vos amis ne sont tout simplement pas présents et donc vous n'interagissent pas réellement avec eux.

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Tu es dans la matrice. Et alors? Nous ne sommes plus là pour en souffrir.

Avez vous déjà expérimenté un état ou une sensation difficile à décrire? Avez vous tout de même essayé d'en parler?

Si oui, vous vous êtes sans doute confronté à une limite et vous avez réalisé que les mots ne peuvent pas tout dire. Alors, implicitement, vous avez compris le sens de ésotérisme, souvent interprété comme une manière de cacher un enseignement réservé à des initiés. L'ésotérisme est davantage un moyen de transmettre des connaissances avec des images, des symboles et des paraboles. Ce qui ne peut l'être qu'avec des mots.

Si vous me suivez jusqu'ici, c'est peut être parce que vous pensez que le film Matrix introduit des vérités mystérieuses, ce qui en ferait en ce sens une œuvre ésotérique.

Et peut être que votre désir de connaître ces vérités pourrait être intimement lié à la raison pour laquelle vous cherchez irrémédiablement à apporter du sens à votre vie. Ce que le film ne vous a pas clairement dit, il vous l'a peut être montrée imagée ou supposée, mais l'avez vous seulement remarqué? Bien entendu. Quoi? Tu es sûr que la ligne est protégée? Bien sûr, j'en suis sûr. Il faut que je raccroche. Matrix suggère plusieurs niveaux de lecture, dont certains sont en dehors du simple déroulement de l'intrigue. Ils s'adressent directement à l'attention du spectateur et d'autres semblent être des clins d'œil alors qu'ils font bel et bien partie de l'histoire. Cette habile composition fait de vous un acteur implicite de l'élaboration du scénario et donne au visionnage une dimension interactive.

Tu es dans la matrice. Et alors?

Neo est dans la matrice et d'une certaine manière, vous aussi. La scène qui introduit le personnage principal est remplie de détails qui auraient pu vous permettre de le comprendre dès le premier visionnage. Au début de Matrix, Thomas Anderson ou Neo saisit un livre dont les pages sont creusées pour dissimuler des logiciels piratés. Son geste prend soin de permettre au spectateur de lire le titre de l'ouvrage. Simulacres et simulation, puis la disquette qu'il extrait de ce livre creusée au chapitre du nihilisme et cédé aux personnages de choix, dont la compagne du jour à l'épaule tatouée d'un lapin blanc. Vous remarquerez ce clin d'œil à la langue française en ce qui concerne le nom des personnages choix et du jour. Le lien entre ce livre et le lapin blanc se manifeste par la transmission d'un objet transgressif, un logiciel illégal, symbole d'une connaissance dont la possession serait considérée comme dangereuse. Bien plus que de simples clins d'œil, ces deux références sont une véritable note d'intention dont le rôle sera de servir de clé de décryptage pour faciliter une compréhension alternative du film et par extension, de toute la trilogie.

Mais, captivée par une lecture intuitive du déroulement de l'histoire, beaucoup d'entre nous n'ont pas vu le réel intérêt de ces messages subliminaux, ni leur implication dans le scénario. Pourtant, les réalisatrices introduisaient d'emblée un superbe malentendu entre ce qui est donné à comprendre et ce qui sera finalement compris par le public.

Volontairement ou non, elles façonnait déjà la déception de centaines de milliers de fans qui auraient le sentiment d'avoir été trahis après le visionnage du deuxième et du troisième film. Les Matrix n'étaient pas un film. Matrix était une initiation et beaucoup de gens ne vont pas au cinéma pour se prendre en pleine figure. La nécessité d'entreprendre un voyage introspectif. Alors reprenons à la page creuses du nihilisme et voyez comme c'était limpide.

Le livre Simulacres et simulation décrit comment nos sociétés modernes se sont tellement reposées sur des signes et des simulations de la réalité qu'elles en ont perdu le contact avec le monde réel.

Son auteur, un philosophe français, Jean Baudrillard, nous fait remarquer à quel point les simulacres et les simulations qui auraient dû avoir pour rôle d'imiter ou de symboliser le réel ont de loin dépassé leur fonction, devenant le réel à nos yeux. À l'aube de la création de nouveaux mondes numériques, les méta versent.

On peut déjà prendre la mesure de ce constat en observant l'influence des like et des stories sur nos comportements et voir à quel point ces simulacres d'attention sociale ont pris le dessus sur nos interactions réelles. Nos réseaux sont déjà une simulation de nos liens sociaux et vos partages, vos stories et autres publications n'en sont que des simulacres. Parce que dans votre vie réelle, beaucoup de vos amis ne sont tout simplement pas présents et donc vous n'interagissent pas réellement avec eux.

Ce qui nous mène à cette idée véhiculée par le livre dans la société postmoderne, le simulacre a fini par précéder et déterminer le réel. Dans le chapitre du nihilisme, l'auteur nous fait remarquer que lorsque l'omniprésence de Dieu ne peut être ressentie qu'à travers l'image qui le symbolise, alors cette image religieuse se substitue à l'idée de Dieu. Et c'est ainsi que le simulacre devient tout puissant, suggérant que Dieu n'a jamais existé et que seule sa représentation est réelle. Ce qui suppose que l'abondance de simulacre dans une société entraîne l'esprit des gens à nier le divin et les valeurs morales, au point de dévaluer l'importance du lien social et d'oublier le sens et le caractère sacré de la vie. C'est peut être aussi ce qui a permis à un adolescent d'écouler pour plus de 4 millions d'euros de drogues dures dans le monde grâce au réseau postal et à Internet. Sans quitter sa chambre d'enfant ni exprimé le moindre remords, il avait perdu le contact avec le réel. Pour Nietzsche, le nihilisme désigne la forme et le sens de la crise qui affecte la civilisation dans tous ses aspects. La décadence constitue l'état morbide que prend cette crise dans le monde et qui finit par se confondre avec l'idée même d'humanité. Les humains sont une maladie contagieuse. Le cancer de cette planète, vous êtes la peste. Et nous, nous sommes l'antidote. Combien de fois avez vous entendu quelqu'un assimiler les agissements de l'homme avec sa nature profonde, au point de décrire l'humanité comme un virus qui se répandrait sur Terre? Oh merde! Matrix jongle malicieusement avec la notion de simulation en opposant un univers simulé à la réalité que découvre le héros.