Un Flic à Miami - Lola Blood - E-Book

Un Flic à Miami E-Book

Lola Blood

0,0

Beschreibung

Le bonheur des uns ne plaît pas à tout le monde ! Et il semblerait que je vais en faire l'amère expérience...



Je m'appelle Flora, j'ai 25 ans, et je vivais tranquillement en Écosse avec mes parents quand ma vie a basculé. 
La veille de son départ pour affaires à Miami, mon père est décédé.
Me voici catapultée dans cette ville où le soleil brille, où les femmes ont des corps de déesse, et où les hommes ne regardent pas celles qui, comme moi, font du 46.
Moi qui aimais raser les murs, je deviens l'une des héritières de la fortune de mon père.
Moi qui n'avais pas confiance en moi, je deviens influente et attire toutes sortes de malveillances.
Moi qui étais persuadée que personne ne pourrait m'aimer, je suis désirée par Rayan, ce flic de Miami que beaucoup convoitent.
Moi qui commençais à goûter au bonheur, je suis à deux doigts de tout perdre !


Plongez dans cette romance où passions et complots se mêlent dangereusement sous le soleil brûlant de Miami.




À PROPOS DE L'AUTEURE 




Originaire de Gironde, Lola Blood est mère et belle-mère de cinq enfants. L'écriture a toujours fait partie de sa vie. Avec sa première saga, La Saga des Wingleton, c'est un véritable défi qu'elle se lance : dépasser le stade des fanfictions publiées sur Wattpad pour écrire sa propre série !



Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 296

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Chapitre 1

Le soleil entre par la fenêtre de ma chambre. Je m’étire et j’ai du mal à ouvrir les yeux. Tout est un peu brouillé dans ma tête. En me redressant dans mon lit, j’ouvre grand les yeux, et ça y est, tout me revient : le fait de quitter mon Écosse, le décès de mon père, ma venue à Miami et la visite à l’ex-femme de mon père et ma demi-sœur. Des larmes me montent et j’éclate en sanglots. Il y a maintenant deux semaines que j’ai appris le décès de mon père et… je suis encore chamboulée. J’ai l’impression d’être dans un mauvais rêve et que je vais me réveiller d’un instant à l’autre. Je me lève et me dirige vers ma petite salle de bain. En me glissant sous la douche, je me remémore tout.

Je vivais tranquille en Écosse avec ma mère et mon père. On avait un restaurant dans un petit village et nous étions heureux. Dans ce tableau idyllique, il y avait une ombre : Félicia Cruze, une femme diabolique ! C’est l’ex-femme de mon père. Ils ont vécu quatre ans ensemble et ont eu une fille. Mon père venait de Miami, où il avait fait fortune en ouvrant quatre restaurants en plein cœur de cette ville ensoleillée. Au bout de quatre ans, il s’était aperçu que Félicia le trompait constamment, et mon père avait décidé de s’éloigner de Miami et de cette femme. Il était alors venu prendre des vacances en Écosse et avait rencontré ma mère. Ils étaient tombés amoureux et il avait tout lâché pour elle. Il avait demandé à sa fille de venir vivre avec eux, mais cette dernière, aussi petite était-elle à l’époque, avait déjà les traits de caractère de sa mère. Elle avait refusé, l’avait insulté de tous les noms et lui avait dit qu’elle ne voulait que des « sous ». La vie a continué, mon père a ouvert un restaurant avec ma mère et je suis née peu de temps après. Il y a deux semaines, mon père a appris qu’il devait retourner à Miami pour des affaires. Au moment de prendre l’avion, il a fait un AVC à l’aéroport et est décédé sur le coup. Ma mère a fermé le restaurant et se retrouve en dépression. Je la soutiens mais, actuellement, je suis obligée de venir à Miami pour la lecture du testament. J’ai également rencontré Félicia et Carla, ma demi-sœur. Les deux femmes m’ont dénigrée allègrement. Carla est une jeune femme de vingt-huit ans, brune, aux mensurations de rêve — enfin les mensurations types de Miami. À part ça, elle est froide et méchante, comme sa mère.

Je sors de la douche et arrête de penser à tout ça. L’ouverture du testament se fait demain ; en attendant, je vais essayer de trouver un supermarché d’ouvert. J’habite un studio que ma mère a pu louer au mois par internet. Pour être petit, c’est petit… une pièce en plus de la salle de bain ! Mais bon, avec la fermeture du restaurant plus la dépression de ma mère, je ne veux pas me plaindre.

J’enfile un vieux tee-shirt et un jogging, des baskets, et je sors de mon appartement. En dévalant les escaliers, je rentre de plein fouet dans quelqu’un et lui fais renverser ses courses. La seule chose qui sort de la bouche de la personne en face de moi est un juron.

— Putain ! Mais ce n’est pas possible, fais gaffe !

— Je suis vraiment désolée, j’étais dans mes pensées…

Je ne peux m’empêcher de regarder la personne : une femme d’une trentaine d’années, brune, yeux marron et, elle aussi, des mensurations de Miami — autant dire un physique sans imperfections. Elle me regarde et soupire en souriant.

— Ce n’est pas grave, moi aussi, j’ai un peu la tête en l’air.

Je ne réponds pas et l’aide à ramasser ses courses. Je m’excuse encore une fois et entreprends de continuer de descendre les marches.

— Hé ! Ne t’en va pas comme ça ! Tu es nouvelle dans l’immeuble, non ? Je crois même que tu es ma nouvelle voisine si je ne me trompe pas.

— Je ne suis là que pour un mois et… ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous embêter.

Je continue de descendre les marches, mais elle me rattrape encore une fois.

— Je crois qu’on ne s’est pas bien comprises toutes les deux… On va recommencer ! Je m’appelle Ashley, je suis photographe, j’ai trente et un ans et je vis à côté de chez toi ! Et toi ?

Je n’ai pas très envie de m’étaler sur ma vie privée, mais elle a l’air tellement gentille.

— Je m’appelle Flora, j’ai vingt-cinq ans, je viens d’Écosse et je ne travaille pas. Enfin, je travaillais dans le restaurant de mes parents jusqu’à maintenant.

— Enchantée, Flora ! Bon, j’espère te revoir bientôt dans ce cas. Et si tu as besoin de quelque chose ou si tu veux passer un moment fun, n’hésite pas !

Je lui adresse un large sourire et sors de l’immeuble dans l’espoir de trouver un supermarché pas très loin. À nouveau, je sens le regard des autres se poser sur moi. Il faut dire ce qui est : les filles d’ici se pavanent en bikini, en short moulant ou en robe serrée. Je dépayse avec mon vieux tee-shirt, mon jogging dont la couleur est dépassée, ma tête fatiguée, mes cheveux encore mouillés et, surtout, mes vingt kilos en trop… Oui, je suis loin des mensurations de Miami. Je mesure 1m65 et je pèse quatre-vingt-cinq kilos. Et quand je croise les regards sur moi, j’ai envie de pleurer.

J’aperçois enfin un supermarché et m’engouffre dedans. J’attrape deux bouteilles d’eau, du jambon, des pâtes et des yaourts, et me dirige vers la caisse. À ce moment-là, j’entends ricaner derrière moi. Je me retourne et aperçois ma demi-sœur avec d’autres personnes. Je ne dis rien, je paie et je m’en vais. Je cours dans la rue, les ricanements du groupe résonnant toujours dans mes oreilles. J’arrive devant mon immeuble, poursuis ma course jusqu’à mon appartement et, à cause de la buée dans mes yeux, ai du mal à trouver le trou de ma serrure. Une main passe dans mon champ de vision et l’ouvre à ma place. J’entre, pose mes affaires sur la table, et me tourne.

— Merci, Ashley…

— Quelque chose ne va pas ? Tu t’es fait agresser ? Que t’est-il arrivé ?

— Rien, ne t’inquiète pas, je te remercie…

— Bon… Que fais-tu ce soir ?

— Heuh… rien, je vais…

— Tu vas rien du tout ! Je t’invite à la maison pour papoter un peu et regarder la télévision. Et interdiction de refuser, d’arriver en retard ou d’apporter quoi que ce soit !

Un peu prise au dépourvu et après avoir essayé d’inventer deux excuses, je finis par accepter. Un peu de baume au cœur, j’entends de défaire mes affaires, fais du rangement et prépare les papiers pour le lendemain. Je vais devoir être forte face à mes deux adversaires et supporter leurs moqueries, j’en suis certaine. Mais comment être forte ? Je lève les yeux au ciel :

— Papa… aide-moi à faire face, je t’en supplie.

Des larmes recommencent à couler sur mes joues, je n’arrive pas à penser à autre chose qu’à son décès. Comment tourner la page ? Je ne pense pas aller chez la voisine ce soir. Je vais inventer une excuse, je n’ai vraiment pas le moral à « papoter ».

Un coup de téléphone me ramène à la réalité :

— Maman ? Comment vas-tu ? Hein ? Oui, tout va bien, ne t’inquiète pas, tout se passe bien. Je vais au rendez-vous demain, je règle tout et je rentre. Repose-toi bien. Moi aussi, je t’aime, bisous.

Je raccroche et pose mon téléphone en soupirant. Je ne veux pas l’inquiéter ni la décevoir. Qu’elle soit triste ou déçue, je préfère qu’elle pense que tout va bien.

La journée se passe finalement mieux ; je m’installe dans mon fauteuil puis attrape mon bouquin. J’ai à peine le temps d’ouvrir la page que j’entends frapper, je me lève en râlant et ouvre la porte :

— Puisque tu n’as pas l’intention de venir à moi, je viens à toi !

— Ashley ? Mais…

— Oui, je sais, tu n’es pas d’humeur à sortir de chez toi et à papoter, mais je ne veux pas te laisser comme ça, dans ton coin.

— Tu es gentille, mais on ne se connaît pas plus que ça. Je ne vais pas t’embêter avec mes problèmes. Tu as certainement d’autres choses à faire.

— Oui, tu as raison, j’ai des choses à faire. Mais dans l’immédiat, je sens que je serai plus utile en passant la soirée ici !

La bonne humeur et détermination d’Ashley me font céder, je me lève pour attraper à boire.

— Non, laisse, j’ai tout prévu ! Tu aimes manger japonais, j’espère ?

— J’ai essayé une fois et ce n’était pas mauvais.

— Dans ce cas, je te présente le meilleur restaurant de plats à emporter de Miami !

Je lui souris et l’on s’installe dans mon canapé. Durant la soirée, on parle de son métier. Elle est photographe et travaille avec de très grandes agences de mannequins. Elle fait aussi des photos de paysages, des photos pour des particuliers, pour des mariages, des fêtes et des baptêmes. On peut lire la passion de son métier dans ses yeux. Une fois qu’elle a fini de parler, elle se tourne vers moi.

— Bon, et toi ?

— Comment ça, moi ?

— Assez parler de moi ! D’où viens-tu, que fais-tu ? Je veux tout savoir !

Je ne peux que rigoler à ses yeux curieux.

— Je viens d’Écosse. Plus précisément, d’une petite île à côté. Un village qui s’appelle Castlebay. Je n’ai jamais quitté mon petit village, donc je te laisse imaginer Miami !

— Oh oui, un sacré changement ! Mais pourquoi es-tu venue ici, si ce n’est pas indiscret ?

— Mon père est décédé il y a deux semaines…

— Oh, je suis vraiment désolée, j’ai été maladroite, excuse-moi.

— Non, ne t’inquiète pas. Je suis ici car je dois régler les détails de l’héritage. Avant de rencontrer ma mère, il a fait carrière à Miami. Plus de cinq restaurants ont été ouverts à son nom.

— Waouh ! Quel est son nom de famille, enfin, le tien également ?

— Je n’ai pas le même que lui… Il n’a pas voulu m’imposer son nom, trop connu. Il ne voulait pas que j’en paie les conséquences plus tard. Il s’appelait William Herds.

— Les restaurants « Chez Herds », c’est lui ?

J’approuve d’un hochement de tête. Je continue de raconter à Ashley les raisons qui m’ont conduite à venir ici.

— Donc, maintenant, je suis ici pour régler son héritage et faire face à son ex-femme et ma demi-sœur. Et autant te dire qu’elles ne sont pas tendres avec moi.

— Oui, je m’en doute… Après, son ex-femme ne peut s’en prendre qu’à elle-même ! Si tu me dis qu’elle le trompait à maintes reprises, tu m’étonnes qu’il soit allé trouver du réconfort ailleurs ! Bon, j’espère que ça se passera bien pour toi.

— Oui…

— Que vas-tu faire de tout son patrimoine ?

— Je ne sais pas… À mon avis, il a dû laisser les restaurants à son autre fille. Il savait qu’avec maman, on ne viendrait jamais habiter ici !

— Il a peut-être voulu assurer ses arrières, et surtout le fait que vous ne manquiez de rien ! Tu imagines s’il t’a légué tous ses restaurants !

— Je ne sais pas, et je ne te cache pas que je ne veux pas y penser pour l’instant.

La soirée se poursuit et on apprend à se connaître toutes les deux. Ashley est une femme extraordinaire, elle croque la vie à pleines dents et trouve toujours des solutions à tout.

Lorsqu’elle ferme la porte pour rentrer chez elle, je me sens beaucoup plus en forme. Elle a raison, je n’y suis pour rien dans la séparation de mon père avec son ex-femme, et je ne dois pas avoir honte d’être ici. Bon, après, je dois avouer que la confiance en moi, ce n’est pas mon fort, je n’ai jamais été sûre de moi, je n’ai jamais tenu tête à quelqu’un, j’ai tendance à me laisser « victimiser ». En plus de ça, je suis très sensible. Il suffit qu’on se moque de moi, qu’on me dise des méchancetés et c’est fini, je fonds en larmes ou me retire dans un coin.

Je me couche avec toute cette soirée dans la tête, je me remémore tout ce qu’on a dit et ne peux m’empêcher de penser à mon père. Les larmes me viennent et je me sens partir dans un sommeil agité.

Le lendemain, c’est avec des cernes que je me réveille, fatiguée, car je n’ai pas beaucoup dormi. Je me traîne jusqu’à la douche. Je n’ai vraiment pas envie de déjeuner ce matin. J’enfile un jogging et un large tee-shirt. En sortant, j’enfile ma veste et me dirige vers l’adresse du notaire. En arrivant sur place, je constate que ma demi-sœur et sa mère sont là, sur leur trente-et-un. Un tailleur, escarpins, grosses lunettes, tout en noir. Elles me détaillent de bas en haut en soupirant. Oui, il est vrai que je fais tache dans le décor avec mon survêtement gris et mes baskets blanches. Je n’ai même pas pris le temps de me coiffer en sortant de la douche.

Le notaire sort de son bureau et nous fait entrer. Les deux femmes se placent côte à côte et s’éloignent de mon fauteuil. N’y prêtant pas attention, je m’assois et écoute ce qu’il a à nous dire avant la lecture du testament, puis vient le moment fatidique :

— Nous allons commencer par vous, madame Cruze. Vous héritez de la villa à Miami ainsi que de tous les meubles et la collection de voitures…

Pendant que le notaire énumère tout ce qu’il y a dans la villa, je remarque que Félicia a un petit sourire narquois envers moi.

— … voilà pour vous, Madame. Je passe à vous, mademoiselle Carla Cruze. Votre père vous laisse le loft qui se trouve à New York, ainsi que la villa qui se situe en France. Vous héritez également de son compte courant, soit la somme de cinq cent soixante-quinze mille dollars.

Carla est en transe. Les deux femmes se regardent et Félicia sourcille quand le notaire dit qu’il en a fini avec elles. Elle ne peut s’empêcher de parler.

— Excusez-moi, mais mon ex-mari avait d’autres biens et…

— Je vais y venir, ne vous inquiétez pas. Passons à Madame Herds, représentée par sa fille, Flora Clint. Votre mère hérite des deux comptes épargne de son défunt mari, soit la somme de quatre millions. Elle hérite également du restaurant en Écosse, de la maison et… d’une île.

— Une île ?

— Oui. Avant de mourir, votre père avait acheté une île à votre mère pour leur anniversaire de mariage. J’en ai fini avec votre mère. À vous, mademoiselle Clint. Votre père vous lègue la totalité de ses restaurants à Miami. Il vous lègue également une villa qui se trouve au Maroc et, enfin, il vous laisse le troisième compte épargne. Ce dernier n’a pas de montant exact vu qu’il s’agit des recettes des restaurants. Sachez juste que lorsque nous avons fait un relevé, la somme était d’environ deux millions. Elle n’a pas été touchée. La lecture du testament est terminée, nous allons passer aux formalités et…

— Et rien du tout ! Il est hors de question que j’accepte ce testament. Il ne devait pas avoir toute sa tête ! C’est une honte, tout léguer à ces deux…

— Je vous prie de rester polie dans mon bureau. C’est votre droit de contester le testament, mais il y a des règles à suivre. Sachez que dans tous les cas, l’issue sera la même ! C’est en ma présence qu’il a rédigé ce testament et, croyez-moi, il avait toutes ses facultés !

Félicia se lève et s’approche de moi :

— Si tu crois que je vais laisser une bâtarde hériter de toute sa fortune, tu te trompes. J’ai une horde d’avocats qui vont se faire un plaisir de vous piétiner, toi et ta mère ! Carla, viens, on s’en va !

La jeune fille suit sa mère en me regardant avec dédain. Une fois la porte claquée, je m’effondre en larmes. Le notaire s’assoit à côté de moi.

— Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer.

— Je me fiche de l’héritage. Elles n’ont aucune peine pour la mort de mon père. La seule qui les intéresse, c’est ce qu’elles vont toucher…

— Je comprends, mademoiselle. Et croyez-moi, je suis d’accord avec vous, votre père m’avait déjà dressé le portrait de ces femmes. Par contre, je vous préviens que si elles contestent le testament, ça va mettre un peu plus de temps…

— Comment ça ?

— Elles doivent être déjà chez leur avocat. Ce dernier va geler l’héritage le temps de faire la lumière sur tout ça. Il va s’apercevoir qu’il n’y a rien et ce sera bon, mais tout cela prend du temps… Je pense que votre séjour va être prolongé…

— Combien de temps ?

— Environ deux mois de plus.

Ce n’est pas possible, je pensais venir pour une semaine ou deux, mais pas deux mois ! Je ressors du cabinet du notaire et repars vers mon appartement sous le regard des gens dans la rue. Certains sont moqueurs, d’autres me prennent de haut, et j’en passe. J’arrive chez moi et me jette sur le canapé. Je suis dégoûtée, elles pensent plus à l’héritage qu’à mon père. J’éclate en sanglots, je vais dans mon congélateur et j’attrape mon pot de glace.

Une heure plus tard, la sonnette de mon appartement retentit. Comme je sais qui c’est, j’ouvre machinalement.

— Ashley…

— Houla, vu ta tenue et le pot de glace, je suppose que cela ne s’est pas passé correctement. Tu as pleuré ?

— Elles ont été odieuses…

— Dans quel sens ? Elles t’ont insultée ?

— Si ce n’était que ça… Elles sont obnubilées par l’argent. Même Carla s’en fout de la mort de son père. Il n’y a aucun respect !

— Mais pourquoi ? Qu’est-ce qu’elles t ’on dit ?

— En fait, elles vont contester le testament, car la part de ma mère et la mienne dépassent les leurs. Félicia m’a bien expliqué qu’elle ne laisserait pas une « bâtarde » gagner.

Je m’effondre sur le canapé. Ashley se rapproche et me prend dans ses bras. Elle m’allonge et va dans la cuisine me préparer un thé.

— Bon, techniquement, tu ne vas pas repartir de sitôt.

— Non, c’est ce que le notaire m’a dit. Il y en a pour un moment. Au moins deux mois…

— Alors, il va falloir que je te fasse visiter plein d’endroits !

— Mais je vais faire comment ? Je ne peux pas rester sans rien faire. Je ne vais pas rester dans mon appart’ toute la journée, je vais devenir folle !

— Malheureusement, je ne peux rien te proposer de mon côté… Je ne vais pas te demander de porter mes sacs toute la journée !

— Oui… Laisse tomber, je vais me débrouiller, c’est gentil à toi.

J’avale mon thé, on continue de parler et, d’un coup, Ashley se lève en me faisant sursauter.

— Mais… oui ! J’ai une idée ! Tu aimes les enfants ?

— Heuh… oui, je n’ai rien contre.

— En plus, ça dépannerait un ami à moi. Il cherche une jeune fille au pair pour sa fille, elle a dix ans.

— OK, mais je ne le connais pas et…

— On va arranger ça !

Je vois Ashley prendre son téléphone et commencer à arpenter la pièce en attendant que son interlocuteur réponde.

— Allô ? Rayan ? Enfin, j’arrive à t’avoir ! Dis-moi, tu cherches toujours une fille au pair ? Parfait ! J’ai la candidate idéale ! Tu peux passer à mon appart dans la journée ? Non… Ah, dans la soirée, parfait ! À ce soir !

Ashley raccroche et m’explique rapidement que le fameux Rayan est un ami à elle. Je ne sais pas dans quoi je m’embarque, mais il faut bien que je travaille, sinon je vais devenir folle.

Chapitre 2

Le soir venu, j’enfile un legging noir avec un tee-shirt Harry Potter. J’attends la venue d’Ashley et de son ami Rayan. J’ai préparé du jus de fruits et des verrines aux fruits de mer en guise d’apéritif.

La sonnette se fait entendre. Ashley apparaît la première. Je remarque que sa tenue a changé. Elle porte une robe longue à fine bretelle rouge, elle est très belle. Mon regard se pose sur l’homme derrière elle. Un homme à la carrure imposante, qui doit mesurer un mètre quatre-vingt-dix au moins ! Il a une telle prestance que mon petit appartement me paraît encore beaucoup plus petit. Il est habillé avec un jeans, une chemise dont il a retroussé les manches et ouvert deux boutons au niveau du col. Il a les yeux marron, les cheveux bruns, une moustache et une barbe brune de quelques jours. Je remarque également qu’il a un anneau accroché à un collier autour du cou. Ashley passe sa main devant mes yeux.

— Hé ho, tu nous reviens ?

Je repousse sa main et lui demande d’arrêter.

— Entrez.

L’homme me regarde et sourit.

— C’est donc vous, la fameuse Flora ? À ce que je vois, vous aimez Harry Potter, alors oui, vous allez bien vous entendre avec ma fille. En plus, vous ne devez avoir que huit ou dix ans d’écart, non ?

— J’ai vingt-cinq ans !

Rayan s’amuse discrètement et s’excuse en se prosternant.

— Je suis désolé, mademoiselle !

— C’est bon, il n’y a rien de mal, mais c’est vrai que beaucoup me voient comme une gamine alors que…

— Alors que, d’après les dires d’Ashley, vous êtes loin d’en être une ! Bon, parlons sérieusement avant de goûter à ces verrines qui sentent super bon. Je recherche une personne qui peut venir… habiter chez moi.

— Habiter chez vous ?

— Oui, j’ai besoin d’une personne à domicile. Il me faut quelqu’un pour aller chercher ma fille le soir à l’école, être présent pour elle la nuit, pour les repas, l’emmener le matin à l’école et j’en passe.

Devant mon air interrogatif, Ashley se tourne vers moi.

— Rayan est flic !

— Ah ! D’accord, je comprends mieux.

Rayan me sourit.

— Oui, les horaires ne sont pas forcément respectés. Surtout que depuis un mois… je suis passé lieutenant. Donc…

— Vous devez faire vos preuves, je comprends tout à fait. Bon, la seule chose que je peux faire, c’est être honnête envers vous. Je n’ai jamais travaillé avec des enfants, mais je sais faire le ménage, la cuisine, conduire et je suis à l’écoute. Je suis également motivée à cent pour cent !

Rayan et Ashley éclatent de rire et, devant mon air dubitatif, ils m’expliquent :

— Bon, je ne peux que voir votre motivation et Ashley m’a dit du bien de vous. C’est ma meilleure amie depuis que nous avons six ans, donc je lui fais confiance. Venez à la maison demain soir, je vous présenterai Savannah, ma fille. Maintenant, j’aimerais bien goûter à ces verrines !

— Ce sont des verrines aux fruits de mer, vous n’êtes pas allergiques ?

— Non, pas du tout ! s’exclament-ils en cœur.

La soirée avance et nous continuons à parler tous les trois pour faire plus ample connaissance. Vers minuit, je commence à m’endormir et Ashley le ressent.

— Bon, on va y aller !

Rayan se tourne vers moi et me tend une carte.

— Il y a mon numéro de téléphone personnel et professionnel, au cas où. Donnez-moi le vôtre, je vous enverrai un SMS avec mon adresse.

Je m’exécute et lui écris mon numéro sur un morceau de papier. Il l’attrape et me souhaite une bonne nuit. Je range en vitesse « ma pièce » et déplie mon canapé. Lorsque je m’endors, les images de Rayan dansent devant mes yeux ; le moment où il entre dans l’appartement, le moment où je le détaille, le moment où il me parle. Je me relève en sursaut.

— Mais que m’arrive-t-il ? Il faut que j’arrête et que je pense à autre chose !

Je me recouche et me calme en essayant de penser à autre chose. Malgré tout, je dois avouer qu’il est beau. Mais il ne faut pas que je rêve, il doit avoir toutes les femmes à ses pieds, et je doute que ce soient des « grosses » comme moi. Et puis, il va devenir mon patron ! Ça doit me faire ça, car je n’ai jamais connu d’hommes dans ma vie. Il faut dire que je n’ai pas un physique très attirant, je n’ai aucune confiance en moi, je suis timide, et j’en passe. Quant à être féminine, je n’y connais pas grand-chose ! Ma mère a bien essayé quelques trucs, mais rien n’y fait, je ne me sens pas bien dans ces accoutrements.

Le lendemain, mes cernes sous mes yeux ont encore pris de l’ampleur, je n’ai pas beaucoup dormi. Seule la sonnerie de mon téléphone parvient à me faire bouger. C’est un SMS de Rayan :

« Salut ! Voici mon adresse pour ce soir : 9 avenue Granit. À ce soir, vers dix-huit heures ce serait super ! Rayan »

Je m’étire et lui réponds :

« Bonjour, pas de problème. »

Je me lève, prends un yaourt dans le frigo et entreprends de préparer un gâteau pour ce soir. Je mets la musique et commence à cuisiner en dansant. J’adore la musique, toute sorte de variétés. Même si je n’ai aucune compétence en chant et en danse, j’entreprends de me tortiller et de chanter avec ma cuillère en bois. Un ricanement me stoppe. Je me retourne et fais face à Ashley qui rigole.

— Je suis désolée, mais la porte était ouverte…

— Quoi ? Je ne l’avais pas fermée hier soir ? L’inconsciente…

— Tu as un beau déhanché !

— Arrête de te moquer !

— Non, je ne déconne pas. Bon, par contre, je ne dirais pas pareil pour le chant !

On éclate de rire toutes les deux. Ashley s’installe et je lui sers un café. Elle me détaille.

— Quoi ?

— Rien, je regarde ton pyjama !

— Et alors ?

— Pas très sexy…

— Je suis seule, alors tu sais… Et encore, tu n’as pas vu celui en pilou-pilou !

— Non… Tu vas mettre ça si tu vas dormir chez Rayan ?

— Tu veux que je mette une nuisette ? C’est mon futur patron, pas mon mec ! De toute façon, je ne vois pas comment un homme comme lui pourrait s’intéresser à une fille comme moi !

— Un homme comme lui ?

— Oui, tu l’as vu ? Il est canon. Il ne faut pas se mentir, il doit avoir pas mal de femmes à ses pieds et je doute qu’elles mettent du 48 !

— Je pense que tu te trompes sur lui. Oui, il est canon. Oui, il a des conquêtes, mais sans plus. Il n’a pas une fille différente chaque soir…

— Ouais… Bref, je doute qu’elles soient faites comme moi !

Un grand blanc clôture ma phrase.

— Bon, sinon, ça sent super bon !

— Oui, je prépare un dessert pour ce soir. Il ne m’a pas dit que je mangerai avec eux, mais… je n’aime pas venir les mains vides.

— D’accord avec toi ! Bon, je dois y aller. Je bosse toute la journée. Tu me raconteras ça demain matin.

Ashley me fait un clin d’œil et quitte mon appartement. Je finis mon petit déjeuner et range le studio. Dans la journée, j’appelle ma mère et lui explique qu’il va falloir que je reste plus longtemps par rapport au scandale qu’a fait Félicia.

— Elle a toujours été comme ça. Sa fille aussi est méchante. Ton père a subi les humiliations de cette femme pendant des années, et sa fille suit le même chemin.

— Je ne me laisserai pas faire !

— Oui, je sais. Mais je sais également que tu es trop gentille. Te savoir seule face à ces harpies ne me rassure pas du tout…

— Je ne suis pas seule !

— Ah bon ?

— Oui, j’ai rencontré ma voisine de palier, une femme qui s’appelle Ashley, elle est très gentille. Quand elle a su que je restais plus longtemps et que j’allais déprimer si je ne faisais rien, elle a appelé un ami à elle qui avait besoin d’une jeune fille au pair pour sa fille de dix ans. Je ne l’ai jamais fait, mais ce ne doit pas être sorcier !

— Non, effectivement. Bon, je suis contente que tu arrives à bien t’entourer ! Je te laisse ma puce, je suis fatiguée…

— Prends soin de toi. Je rentre le plus vite possible près de toi. Je t’aime, maman !

— Je t’aime, ma Flora !

Il 17 heures 50 lorsque le taxi me dépose devant la maison de Rayan. Je dois dire que ça change de mon studio. Cela n’a rien de luxueux, mais c’est modeste, mignon et… charmant.

À ma dernière pensée, Rayan ouvre la porte.

— Je savais bien que j’avais entendu une voiture ! Je sais que je vous ai dit 18 heures, mais vous pouvez quand même entrer !

— Bonsoir ! Je vous remercie, je regardais votre charmante maison.

— Merci, il faudra le dire à ma fille. C’était son coup de cœur il y a trois ans !

— Très bon goût ! Ah oui, j’allais oublier… J’ai fait un dessert, je ne savais pas si… enfin… je…

— Bon, on va s’éviter un embarras mutuel. Oui, j’avais l’intention de vous inviter pour prendre l’apéro et manger !

Je suis obligée de sourire et, avec Rayan, nous rigolons tous les deux. Il me fait entrer et je peux découvrir un magnifique salon. Des verres sont déjà mis sur la table.

— Votre gâteau a l’air super bon !

— C’est une tropézienne. C’est un gâteau français qui vient, à la base, d’une recette familiale d’origine polonaise et qu’on peut servir avec un Côtes de Provence. Mais si vous avez un vin moelleux ou doux, ça va et… je vous ennuie peut-être, je suis vraiment désolée, je…

— Ah non, vous êtes loin de m’ennuyer, et je suis heureux d’apprendre de nouvelles choses ! Mais dites-moi, vous avez l’air calée en nourriture ?

Je ne sais pas comment le prendre. Je suis tellement complexée que, dans ma tête, je m’imagine qu’il parle de mon poids. Rayan dissipe aussitôt ce doute. A-t-il pressenti mon malaise ?

— Moi, par exemple, je ne sais pas cuire un steak ! Alors, vous dire d’où vient tel ou tel gâteau, encore moins. Et surtout de le faire accompagner d’un vin rouge, blanc, rosé ou autre ! Incapable !

— Oui, mais s’il faut résoudre une enquête, vous devez exceller ! Chacun son truc. Moi, c’est la cuisine, je suis née dedans. Mes parents avaient un restaurant.

— Avaient ? Vous parlez au passé…

— Oui, mon père est décédé il y a un mois et ma mère est tombée en grave dépression. Elle a décidé de fermer le restaurant pour l’instant. Je suis là pour régler les affaires de mon père et je veux rentrer au plus vite la soutenir. Mais on va dire que l’ex-femme de mon père n’est…

Je me stoppe. Je me rends compte que je suis en train de raconter ma vie à un homme que je viens à peine de rencontrer. Certes, c’est un ami à Ashley, mais on ne se connaît pas plus que ça. Une fois encore, il a dû sentir mon malaise et vient à mon secours.

— Oui, pas facile tout ça. Je vous souhaite mes condoléances en tout cas et… j’entends la miss arriver !

Effectivement, la porte s’ouvre à la volée et je me retrouve face à une magnifique jeune fille de dix ans. Elle est brune aux yeux verts, est habillée à la dernière mode et ses cheveux sont très longs. Elle se jette dans les bras de son père.

— Enfin ! Mamie ne voulait pas me lâcher. Mais comme elle est de nuit, elle a été obligée de me déposer !

La jeune fille me regarde de bas en haut et, d’un coup, je me sens ridicule avec mon legging noir et mon tee-shirt Disney.

— Bonsoir ! Tu dois… enfin, vous…

— Bonsoir, je te coupe de suite, tu peux me tutoyer !

— Alors, « tu » dois être Flora, papa m’a parlé de toi ! J’adore ton tee-shirt et je tiens à dire que ce n’est pas du sarcasme !

Rayan me regarde.

— Ma fille n’est pas que fan de Harry Potter, mais de Disney aussi.

— La jeune fille idéale !

À ma remarque, Savannah s’approche de moi et met sa main dans la mienne.

— Bon, c’est décidé, papa, on la garde. Enfin une baby-sitter qui a du goût !

J’explose de rire et Rayan en fait autant. Il propose de me faire visiter la maison et de parler argent plus tard. Savannah me fait visiter sa chambre en premier.

— Ne fais pas attention à la décoration… Papa ne veut pas me la changer !

— Quoi ? C’est joli, c’est du rose. Tu es une fille et…

Je coupe aussitôt Rayan :

— Rayan, euh, vous permettez que je vous appelle Rayan ?

— Bien sûr !

— Rayan, je doute que le rose bonbon soit adapté à une jeune fille de dix ans…

— Onze le mois prochain ! s’exclame Savannah.

Rayan soupire et dit qu’il verra ça quand il aura le temps, Savannah lève les yeux au ciel.

— Oui, c’est-à-dire jamais !

— Savannah !

— Quoi ? C’est vrai ! Depuis un mois, tu n’es plus là entre ton boulot et tes poules, j’en ai marre !

— Savannah ! Pour la dernière fois, tu me parles autrement !

La jeune fille claque la porte et s’enferme dans sa chambre, Rayan me regarde et s’excuse.

— Désolé que vous ayez dû assister à ça… Venez, je vais vous montrer votre chambre.

Je ne dis rien et suis Rayan dans une pièce à côté de celle de la jeune fille. C’est une grande chambre avec une salle de bain attenante. Il me montre également sa chambre, à côté, avec elle aussi une salle de bain, puis la buanderie, un bureau et le jardin où il y a une piscine.

— L’alarme de la piscine est tout le temps activée, n’oubliez pas de la désactiver pour vous baigner. Quant à celle de la maison, je vous donnerai les codes. Maintenant, excusez-moi, je vais aller voir le repas.

Je lui souris et, en ne disant rien, je me glisse dans la chambre de Savannah. Cette dernière pleure à chaudes larmes sur son lit. Je m’approche, m’agenouille à terre et lui caresse les cheveux.

— Calme-toi, ma puce, tu ne peux pas te mettre dans un état pareil, il faut que tu te calmes…

Savannah relève la tête et me regarde.

— Depuis qu’il est passé lieutenant, il n’a plus de temps pour moi. Avant, ce n’était pas terrible, mais là, c’est pire ! En plus, les nuits, il n’est pas là ; il doit être avec des filles !

— Ton père est grand, il est peut-être amoureux et…

— Mon père ? Amoureux ? Ça n’arrivera jamais après ce que lui a fait ma mère ! Elle ne voulait pas tomber enceinte et, quand elle a appris qu’elle l’était, c’était trop tard. Elle a accouché, m’a placée dans les bras de mon père, et nous a dit qu’elle ne voulait jamais nous revoir ! À l’époque, mon père n’avait pas trop d’argent, et ma mère voulait une belle vie. Depuis, il s’est juré de ne plus tomber amoureux. Mais bon, je ne suis pas bête, je sais que ce qu’il fait avec elles, il n’y a pas besoin d’être amoureux !

— Tu as dû tellement souffrir, ma puce… C’est horrible !

— J’apprends à vivre avec. Ce qui m’énerve, c’est que j’ai l’impression qu’il ne m’aime pas et qu’il fuit la maison !

— J’en doute, il travaille dur pour pouvoir t’offrir ce que tu veux et…

On arrête de parler. Une odeur de brûlé envahit la chambre de Savannah, la petite se lève en sursaut de son lit.

— Oh non ! C’est papa qui a essayé de faire la cuisine, vite !

En arrivant dans la cuisine, on découvre Rayan avec un plat à la main et… En fait, je ne sais pas ce qu’il y avait dans le plat, car c’est carbonisé. Avec Savannah, on éclate de rire, Rayan relève la tête.

— C’est bon, ça va…

Rayan pose tout et regarde sa fille.

— Je m’excuse, ma puce, je ne voulais pas que tu pleures…

— Ce n’est pas grave, papa. Mais, en attendant, on mange quoi ?

Je m’approche du frigo et l’ouvre.

— On va pouvoir se débrouiller avec ce qui reste ! J’en suis sûre !

— Il n’y a plus grand-chose… Si vous pouvez commencer dès demain, je vous laisserai de quoi faire les courses !

— Demain ?

— Vous aviez peut-être prévu autre chose ? Je suis désolé de m’être avancé.

— Ce n’est pas ça, c’est que je comptais aller louer une voiture avant. Je suis venue ici en avion et…