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Extrait : "Le théâtre représente une chambre à coucher. Au fond, au milieu, un lit avec des rideaux. A côté, une table de nuit. A droite et à gauche du lit, portes, celle de droite conduisant à l'extérieur. A gauche, premier plan, une porte ; deuxième plan, une croisée. A droite, premier plan, autre porte ; deuxième plan, une table avec ce qu'il faut pour écrire. Chaises, fauteuils, etc. Au lever du rideau, la scène est obscure, Pontbichet est couché, il ronfle."
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Seitenzahl: 29
EAN : 9782335015010
©Ligaran 2015
DARDARD
PONTBICHET COLARDEAU
La scène se passe à Paris, chez Pontbichet.
Pontbichet, puis Dardard.
Le théâtre représente une chambre à coucher. Au fond, au milieu, un lit avec des rideaux. À côté, une table de nuit. À droite et à gauche du lit, portes, celle de droite conduisant à l’extérieur. À gauche, premier plan, une porte ; deuxième plan, une croisée. À droite, premier plan, autre porte ; deuxième plan, une table avec ce qu’il faut pour écrire. Chaises, fauteuils, etc.
Au lever du rideau, la scène est obscure, Pontbichet est couché, il ronfle.
Monsieur !… monsieur !
Hein ?… il me semble qu’on a agité ma sonnette ?…
Ouvrez ! ouvrez ! ouvrez…
Qui va là ?
Moi !… un jeune homme pressé… Je bous, je brûle, je flambe !
Ah ! mon Dieu !… est-ce que le feu serait à la maison ?
Dépêchez-vous donc !
Que diable ! donnez-moi le temps de passer un pantalon.
À part.
Ces pompiers sont d’une impatience !…
Je vous attends.
Il sonne de nouveau et sans discontinuer.
Un instant donc !
C’est pour vous empêcher de vous rendormir.
Voilà, pompier, voilà !… mais, si c’est pour faire la chaîne… je suis enrhumé.
Apercevant Dardard.
Un inconnu !… sans casque ! Monsieur, que voulez-vous ?
Monsieur, je voudrais causer avec vous.
Causer ! ah çà ! quelle heure est-il ?
Deux heures du matin… Mais ça ne fait rien… je n’y tiens plus ! je n’y tiens plus !
Deux heures… j’ai peut-être eu tort d’ouvrir ma porte…
Monsieur, je suis un jeune homme pressé : dites-moi tout de suite si c’est vous ?
Moi, quoi ?
Le père… ou non ?
Ah çà ! si c’est pour jouer à ce jeu-là…
Étiez-vous, oui ou non, ce soir au théâtre de M. Dormeuil ?
Oui, en famille… Mais je ne vois pas…
Occupiez-vous le numéro 13, second rang, première galerie, côté gauche ?… dites-moi si vous étiez bien ?
Oh ! extrêmement bien…
Enfin, n’y avait-il pas près de vous une jeune fille… avec des yeux ! un nez ! une bouche !…
En effet… ma fille Cornélie… Après ?
Ça suffit.
Il paraît en habit noir, gants blancs, costume de prétendu.
Monsieur, je suis un jeune homme pressé, Ernest Dardard-Lacassagne, de Dumirac, près de Bordeaux ; et j’ai l’honneur de vous demander la main de mademoiselle Cornélie, votre fille.
Ah çà ! monsieur, vous flanquez-vous de moi ? Comment ? vous venez à deux heures du matin violer mon sanctuaire… et me conter vos polissonneries !…
Il me semble que ma démarche…
Sortez !
Par exemple !
Monsieur, je vous préviens que ma table de nuit contient deux objets !…
Chut ! on ne nomme pas ces choses-là !
Une paire de pistolets pour les malfaiteurs, et un verre d’eau sucrée pour moi… quand je tousse.
En vérité ! eh bien ?
Air : Vaudeville de la Famille de l’apothicaire.
Ah çà ! monsieur, vous faites de l’esprit… moi, j’ai envie de dormir.
Recouchez-vous.
Quand vous serez parti.
Moi ! partir sans l’avoir vue, sans avoir revu Cornélie ?…
C’est ça, je vais la faire habiller pour vous.