Un jeune homme pressé - Eugène Labiche - E-Book

Un jeune homme pressé E-Book

Eugène Labiche

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Beschreibung

Extrait : "Le théâtre représente une chambre à coucher. Au fond, au milieu, un lit avec des rideaux. A côté, une table de nuit. A droite et à gauche du lit, portes, celle de droite conduisant à l'extérieur. A gauche, premier plan, une porte ; deuxième plan, une croisée. A droite, premier plan, autre porte ; deuxième plan, une table avec ce qu'il faut pour écrire. Chaises, fauteuils, etc. Au lever du rideau, la scène est obscure, Pontbichet est couché, il ronfle."

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EAN : 9782335015010

©Ligaran 2015

Personnages

DARDARD

PONTBICHET COLARDEAU

 

La scène se passe à Paris, chez Pontbichet.

Scène première

Pontbichet, puis Dardard.

Le théâtre représente une chambre à coucher. Au fond, au milieu, un lit avec des rideaux. À côté, une table de nuit. À droite et à gauche du lit, portes, celle de droite conduisant à l’extérieur. À gauche, premier plan, une porte ; deuxième plan, une croisée. À droite, premier plan, autre porte ; deuxième plan, une table avec ce qu’il faut pour écrire. Chaises, fauteuils, etc.

Au lever du rideau, la scène est obscure, Pontbichet est couché, il ronfle.

DARDARD,en dehors, sonnant avec force.

Monsieur !… monsieur !

PONTBICHET,se réveillant.

Hein ?… il me semble qu’on a agité ma sonnette ?…

DARDARD

Ouvrez ! ouvrez ! ouvrez…

PONTBICHET

Qui va là ?

DARDARD

Moi !… un jeune homme pressé… Je bous, je brûle, je flambe !

PONTBICHET,descendant de son lit et passant un pantalon après avoir allumé une bougie à sa veilleuse.

Ah ! mon Dieu !… est-ce que le feu serait à la maison ?

DARDARD

Dépêchez-vous donc !

PONTBICHET

Que diable ! donnez-moi le temps de passer un pantalon.

À part.

Ces pompiers sont d’une impatience !…

DARDARD

Je vous attends.

Il sonne de nouveau et sans discontinuer.

PONTBICHET

Un instant donc !

DARDARD

C’est pour vous empêcher de vous rendormir.

PONTBICHET,allant ouvrir.

Voilà, pompier, voilà !… mais, si c’est pour faire la chaîne… je suis enrhumé.

Apercevant Dardard.

Un inconnu !… sans casque ! Monsieur, que voulez-vous ?

DARDARD

Monsieur, je voudrais causer avec vous.

PONTBICHET

Causer ! ah çà ! quelle heure est-il ?

DARDARD

Deux heures du matin… Mais ça ne fait rien… je n’y tiens plus ! je n’y tiens plus !

PONTBICHET,à part, effrayé.

Deux heures… j’ai peut-être eu tort d’ouvrir ma porte…

DARDARD

Monsieur, je suis un jeune homme pressé : dites-moi tout de suite si c’est vous ?

PONTBICHET

Moi, quoi ?

DARDARD

Le père… ou non ?

PONTBICHET

Ah çà ! si c’est pour jouer à ce jeu-là…

DARDARD

Étiez-vous, oui ou non, ce soir au théâtre de M. Dormeuil ?

PONTBICHET

Oui, en famille… Mais je ne vois pas…

DARDARD

Occupiez-vous le numéro 13, second rang, première galerie, côté gauche ?… dites-moi si vous étiez bien ?

PONTBICHET

Oh ! extrêmement bien…

DARDARD

Enfin, n’y avait-il pas près de vous une jeune fille… avec des yeux ! un nez ! une bouche !…

PONTBICHET

En effet… ma fille Cornélie… Après ?

DARDARD,ôtant son paletot.

Ça suffit.

Il paraît en habit noir, gants blancs, costume de prétendu.

Monsieur, je suis un jeune homme pressé, Ernest Dardard-Lacassagne, de Dumirac, près de Bordeaux ; et j’ai l’honneur de vous demander la main de mademoiselle Cornélie, votre fille.

PONTBICHET

Ah çà ! monsieur, vous flanquez-vous de moi ? Comment ? vous venez à deux heures du matin violer mon sanctuaire… et me conter vos polissonneries !…

DARDARD

Il me semble que ma démarche…

PONTBICHET

Sortez !

DARDARD

Par exemple !

PONTBICHET

Monsieur, je vous préviens que ma table de nuit contient deux objets !…

DARDARD,l’arrêtant publiquement.

Chut ! on ne nomme pas ces choses-là !

PONTBICHET,continuant.

Une paire de pistolets pour les malfaiteurs, et un verre d’eau sucrée pour moi… quand je tousse.

DARDARD

En vérité ! eh bien ?

Air : Vaudeville de la Famille de l’apothicaire.

Moi, je blâme cet imbroglio.
Des pistolets, de l’eau sucrée
On croirait pour un quiproquo
La chose à dessein préparée.
Voyez d’ici l’affreuse erreur…
Vous pourriez, prenant l’un pour l’autre,
Sucrer… la cervelle au voleur,
Et percer un trou dans la vôtre.
PONTBICHET

Ah çà ! monsieur, vous faites de l’esprit… moi, j’ai envie de dormir.

DARDARD

Recouchez-vous.

PONTBICHET

Quand vous serez parti.

DARDARD

Moi ! partir sans l’avoir vue, sans avoir revu Cornélie ?…

PONTBICHET

C’est ça, je vais la faire habiller pour vous.

DARDARD