Une idée de Parisienne par page - Ligaran - E-Book

Une idée de Parisienne par page E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "La partie de notre corps pour laquelle nous avons des soins attentifs, non pas journaliers mais de toutes minutes, si fréquents qu'ils deviennent inconscients comme de véritables réflexes, c'est notre visage. Avoir un beau visage, quelle fierté ! Avoir un vilain visage, quelle disgrâce !"

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Seitenzahl: 290

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Introduction

Que ce soit dans les capitales ou en province, regardez et constatez le nombre des magasins où tout s’offre pour la beauté féminine : parfumeurs, coiffeurs, manucures, masseurs, couturières, modistes, bottiers, corsetières, instituts de beauté, produits spéciaux, etc…, etc… ; les cités, positivement, en regorgent, et ce qui est typique, c’est que toutes ces officines de grâce et de séduction font des affaires d’or.

Qu’en conclure ? Que la femme est demeurée esclave de son corps, folle d’elle-même, et que son moi physique est le grand et primordial souci de sa vie.

Malgré les siècles qui se sont entassés les uns sur les autres, malgré le Progrès qui semble tout détruire et recréer à sa guise, la femme est demeurée la petite créature esclave de l’amour, avide de plaire à l’homme. Elle sera bientôt électrice, soit, mais au fond d’elle dort et dormira longtemps, et s’éveille et s’éveillera encore la petite âme orientale éprise de cette forme gracile et frivole qui est une enveloppe périssable. Je crois que toujours, inconsciemment et comme poussée par une lointaine et obscure force, la femme fera le geste de se parer, de se transformer, de se mentir pour être belle. Il n’y a aucune différence entre notre moderne suffragette, nos avocates, nos médecins en jupons, et Aphrodite, et Cléopâtre, et Chrysis, et d’autres dames aux tuniques flottantes et aux fibules légères qui se bleuissaient les paupières, se rosissaient les joues, s’ensanglantaient les lèvres, se noircissaient les cils et mettaient dans leurs cheveux des poudres d’or parfumées. Devant le miroir ce sont elles qui ressuscitent avec les mêmes attitudes, les mêmes sourires, les mêmes regards, les mêmes désirs.

Chères jolies folles, ce livre vous est dédié ; il contentera votre péché mignon si séduisant et touchant, et ce n’est pas moi qui vous blâmerai, au contraire, puisque je suis femme… Avec vous je me plongerai dans l’éternelle damnation. Qu’importe, dites-moi, que ce soit hors des règles de la simplicité, de la raison, si nous sommes ensuite plus heureuses parce que plus jolies, plus conquérantes, plus gracieuses ?

R.N.

Notre visage

La partie de notre corps pour laquelle nous avons des soins attentifs, non pas journaliers mais de toutes minutes, si fréquents qu’ils deviennent inconscients comme de véritables réflexes, c’est notre visage.

Avoir un beau visage, quelle fierté !

Avoir un vilain visage, quelle disgrâce !

N’être ni laide, ni belle, être agréable et séduisante parfois, quelle ressource et quelle supériorité !

Je vais vous étonner, mais il est plus riche d’être de « celles dont on ne dit rien » que d’être de celles de qui on dit « elle est belle ». Être belle toujours, c’est monotone, être belle parfois, c’est original, c’est meilleur, c’est mieux. Malicieusement on est diverse, à surprise… gracieuse, précieuse.

À moins d’être contrefaite, ou bien disgrâciée, aucune femme n’est vraiment laide ; si irréguliers que soient ses traits elle peut corriger la nature.

Vouloir être jolie c’est déjà l’être.

Notre visage, comme nous le chérissons, et quelle surveillance passionnée nous y apportons ! Jamais une femme ne passe devant un miroir sans que son regard l’interroge, pas une, même la plus indifférente, la plus âgée, la plus désabusée. C’est un geste tout féminin, si féminin qu’il est atavique et que le bébé aime déjà à sourire à son image sans comprendre que c’est une jouissance que ce regard au miroir, une jouissance naturelle et nécessaire.

Je vous ferai certainement plaisir en chroniquant page à page, en idées détachées, tout ce que j’ai pu surprendre, apprendre et comprendre de variétés sur les soins à apporter à cette chère et précieuse partie de nous-mêmes. Comment le conserver tel, s’il est beau, le varier s’il présente des défectuosités, l’embellir s’il est laid ; le préserver des outrages extérieurs et des ans, le défendre, le garantir ? Entre femmes on peut tout se dire, et je vous ferai de très franches confidences où vous retrouverez l’écho de vos petits triomphes et de vos petites misères qui, aux hommes, paraissent puérils, et qui cependant sont parfois la cause de vraies joies ou de vrais chagrins.

Oui, bien vraiment, la femme aime son visage autant que sa vie même et, j’irai plus loin, et ce sera la réalité : la vie d’une femme est agréable selon son visage. Être laide, à moins d’être une haute philosophe, c’est avoir une vie noircie, gâchée, triste. Se savoir laide est la certitude la plus affreuse, la plus sombre, la plus atroce qui puisse avoir place en un esprit de femme. C’est l’espoir banni, la route coupée, la rive du bonheur inaccessible, ou emplie de craintes si fortes, d’angoisses si violentes qu’elles empoisonnent le peu de clarté que le malheur veut bien laisser pénétrer en l’âme torturée.

Essayez donc d’être belles si vous souffrez de laideur ;

Soyez plus belles encore si vous êtes douées ;

Soyez charmantes, vous de qui « on ne dit rien » et qui êtes les mieux partagées de dame Nature, sans y croire !

Notre plus grand souci

Notre plus grand souci, parlant du visage, c’est la peau. Elle nous procure nombre d’ennuis, d’inconvénients, de chagrins. Elle est si fragile, si fine, si impressionnable et elle a tant d’importance pour notre beauté, que nous sommes sans cesse soumises à ses caprices et sujettes de ses moindres maux.

Avoir une jolie peau, quelle immense richesse !

Je commencerai ce petit conseiller féminin par des confidences, des idées sur la peau ; ensemble nous chercherons à combattre ses défauts et à guérir ses maladies.

Quand notre science sera incapable et les moyens épuisés nous irons, en dernier ressort, consulter un ami scientifique, mais ce sera la rareté, car, en somme, les inconvénients que présente cette malencontreuse peau, ce fragile et capricieux épiderme, viennent souvent d’une hygiène mal comprise, d’habitudes mauvaises, et cèdent assez vite aux soins assidus et sérieux les plus simples.

Ne vous désolez donc pas ; en beauté tout se transforme ; vous trouverez ici de quoi ramener le sourire à vos lèvres et la satisfaction en votre petite âme de coquette et d’amoureuse, de quoi cueillir un bouquet d’hommages les plus flatteurs et les plus sincères.

Vous qui soupirez, dans le mystère de votre cabinet de toilette, intime confessionnal de vos grâces, rassurez-vous, vous pouvez encore être belle et séduisante, il vous suffira d’avoir pour cela de la volonté, de la raison, de la patience et de la confiance. Feuilletez attentivement notre petit recueil, je serais bien surprise si votre cas n’y était point traité.

Pour les peaux sèches

Avez-vous la peau sèche, dartreuse, squameuse, pelliculeuse ? C’est un inconvénient assez grave, car il empêche le maintien de la poudre de riz et facilite la formation des rides.

Selon le degré de sécheresse de votre peau, je vais vous donner quelques recettes très simples dont vous vous trouverez parfaitement.

1° Peaux simplement sèches.

Une crème faite de :

Blanc de baleine.

Huile d’amande douce.

Cire vierge.

Le tout fondu au bain-marie.

2° Peaux dartreuses.

Une pommade faite de :

Axonge pur.

Camphre en poudre.

(Au bain-marie.)

Ou :

Axonge ou vaseline.

Soufre en fleur.

(À froid.)

3° Peaux pelliculeuses.

Eau de rose.

Glycérine.

Se laver après avoir fait tiédir.

Faites ceci et je vous promets bien sincèrement la guérison.

Pour les peaux grasses

Autre inconvénient et qui a de grands désagréments pour la beauté. Rien en effet n’est vilain comme un visage à la peau huileuse ; les plus beaux traits en sont défigurés, la poudre de riz devient un poison pour les pores, la graisse la décomposant. Que faire ?

Simplement ceci : se laver soir et matin à l’eau très chaude, s’essuyer très vigoureusement, puis passer un peu de jus de citron que l’on laissera sécher sur la peau.

Éviter toutes crèmes et substances grasses. Naturellement le remède est : dessécher et fermer ces pores trop ouverts et laissant trop généreusement suinter les liquides nourriciers de leurs glandes graisseuses.

L’eau oxygénée à très faible dose, l’alun, l’acide borique, bi-borax, feront aussi merveille. Essayez-eu et je vous garantis que bientôt votre défaut ne sera plus qu’un mauvais souvenir et que vos traits charmants auront toute leur précision, toute leur suavité sans ce brillant, ce vernis de mauvais aloi qui faisait votre désespoir.

La poudre d’amidon vous sera d’un grand secours également ; aucune n’est comme elle desséchante, vous vous en trouverez bien. Faites bien attention à ce que vos tempes et vos narines soient bien guéries avant de cesser tout moyen correcteur, car souvent le défaut demeure là et c’est très vilain encore.

Bon courage et patience !

Une petite recette pour finir : lotionnez avec :

Bi-borax.

Eau de rose.

Eau de fleur d’oranger.

Eau bouillie.

Peaux à éruptions

Quelquefois vous êtes ennuyées par un autre petit défaut : à la moindre cause, froid ou chaleur, émotion, repas copieux, peur, joie, etc., une couche de petits boutons, fins comme mil, couvre votre visage, et vous voilà désolées, gênées, chagrines parce que temporairement défigurées. Vous vivez dans une sorte d’angoisse et vous redoutez tout ce qui peut causer votre malaise.

Il faut soigner votre estomac, le mal vient de lui, allez donc chez votre médecin et bien sérieusement demandez-lui ce qu’il faut faire. Extérieurement, ne faites rien, tout ce que vous tenteriez augmenterait l’éruption. Évitez de vous débarbouiller au savon, évitez crèmes et poudres. Ne mettez pas de voilette, ce qui congestionne le visage. Évitez surtout de vous mettre de la vaseline ou une quelconque pommade. Soyez patientes et raisonnables.

Surveillez bien votre alimentation et surtout ne soyez pas constipées. Le défaut est en votre appareil digestif, prenez-y garde. Un petit conseil d’amie : faites du sport : marche ou bicyclette, peut-être êtes-vous trop sédentaires et c’est cette inaction qui rend vos fonctions paresseuses et par suite votre circulation défectueuse, alourdie, inapte à rejeter les poisons qui chargent votre sang.

Pour faciliter la circulation du sang, prenez donc chaque mois quelques grains d’opiol ; c’est une médication absolument inoffensive et dont vous vous trouverez parfaitement.

Faites aussi une cure mensuelle de quelques jours avec une bonne eau purgative ; l’eau de Rubinat est très douce et très effective, vous vous trouverez bien de son emploi.

Peaux à boutons et à points noirs

Toutes, nous connaissons ces petits maux-là, s’ils ne sont point fréquents, nous y sommes du moins exposées ; il y a même une époque où ils sont périodiques, ces ennemis de notre joliesse.

Commençons par parler des plus méchants ; je veux nommer : les boutons.

Dès que vous vous êtes aperçues, le soir, à votre attentif examen du visage, que des boutons vont venir ou sont venus, faites simplement ceci : nettoyez bien votre figure à l’eau tiède et au savon doux, séchez convenablement après vous être largement rincées à l’eau tiède, encore, et claire, puis avec une allumette entourée d’un tout petit peu d’ouate hydrophile, trempez dans la teinture d’iode et touchez légèrement le ou les boutons, mettez ensuite sur le, ou les boutons un rien de poudre d’amidon. Le lendemain teinture d’iode, poudre et boutons auront disparu.

Pour les points noirs, faites sortir le petit ver – qui n’est en réalité que de la sécrétion sébacée en amas – entre les deux index puis frottez la place à l’eau de cologne et lavez largement tout le visage à l’eau très chaude.

Si vous êtes sujettes aux points noirs, faites bien attention, c’est une vraie maladie et elle peut atteindre de grandes proportions et défigurer, ne craignez point d’extirper régulièrement les petits vers, il n’y a qu’ainsi que vous vous en débarrasserez, tout autre moyen étant inefficace. Patience et longueur de temps… etc. (vous connaissez la suite). Pour la beauté, c’est toujours beaucoup de patience qu’il faut, mesdames !

Contre les rougeurs du visage

Voici encore un mal qui fait le désespoir des plus belles. Après le repas, même lorsqu’elles n’ont pas bu de vin, leur visage se congestionne soit en entier soit par places, au nez, aux joues, et plus elles le savent et y pensent, plus elles accumulent sur la malencontreuse rougeur, la poudre, plus cette rougeur s’accentue, – s’allume, pourrait-on dire.

Avant de chercher le remède, cherchons les causes :

Avez-vous eu froid aux pieds ?

Êtes-vous trop serrée dans votre corset ?

Votre col est-il trop haut et trop juste ?

Avez-vous bon estomac ?

Souffrez-vous de l’intestin ?

Êtes-vous trop près du feu ?

Par ces questions, vous devinez de suite les causes : le froid, la mauvaise circulation venue d’un habillement incommode, d’une digestion défectueuse, d’intestins malades ou paresseux ; la chaleur excessive.

Les remèdes ? Supprimer simplement les causes : vous garantir du froid, ne pas vous serrer dans votre corset, ne pas porter de cols, soigner votre estomac, prendre des laxatifs, surveiller votre intestin, ne pas abuser du voisinage du feu.

Ce défaut ne vient jamais de la peau, vous le comprenez, il ne vient que d’un défaut de circulation. Vous pouvez néanmoins veiller à vous alimenter légèrement et à ne pas boire trop de vin pur.

On dit que la lotion suivante guérit les rougeurs du visage.

Mile fin 10 grammes

Eau d’oranger 100 grammes

Eau bouillie 1 litre

Contre le hâle – Préventif

Vous aimez le grand air, vous aimez les sports : l’auto, la bicyclette, le cheval, la marche, vous aimerez l’aéroplane… Quel ennui aussi que d’aller le visage dérobé sous un voile et que les hommes sont donc heureux de pouvoir bronzer leur visage, le cuire au soleil et à l’air sans courir le risque de déplaire ensuite, au contraire… ! Quel plaisir ce serait de faire comme eux !

Oui, mais, voilà, notre peau est fragile, notre teint s’abîme trop facilement, et même si, en randonnée, on ne nous trouve pas trop mal étant hâlées, au retour, devant les précieux visages blancs et roses délicats de nos amies, nous aurons bien piteuses mines. Que faire, mon Dieu, que faire pour jouir du bon air, des beautés de la route sans craindre poussière et air trop vif ?

Mettez une bonne couche de crème, puis une bonne couche de poudre.

Dès que vous êtes arrêtée pour ne point repartir de suite, le soir par exemple, à l’hôtel où vous passerez la nuit, nettoyez convenablement votre visage à l’eau tiède, flagellez-le ensuite d’une serviette mouillée à l’eau froide puis passez y un peu du mélange suivant :

jus de citron et glycérine.

Laissez quelques minutes et essuyez avec un linge doux. Vous m’en direz des nouvelles.

Vous pourrez goûter en toute tranquillité les joies de la route, votre visage n’aura pas à craindre les misères du hâle.

Quand le hâle est établi

Le hâle est établi, vous êtes brunies et votre peau est légèrement abîmée, excitée, elle vous démange et a toute l’apparence d’être dartreuse. Dieu que vous êtes ennuyées, vous d’habitude si fraîches !

N’est-ce que cela ? Ne soyez point chagrines, deux ou trois jours et il n’y paraîtra plus.

Pour faire disparaître cette teinte brune ou brique, usez d’un peu d’eau oxygénée étendue, ou de citron. Allez doucement, tamponnez avec un peu d’ouate hydrophile.

Je me suis laissé dire aussi que le lait, le simple lait, était excellent contre le hâle à condition qu’on le laissât sécher puis qu’ensuite, avec un linge fin, on l’enlevât, le linge étant imbibé de nouveau lait.

Je me suis encore laissé dire que l’eau de cerfeuil était infaillible. Pour faire cette eau, on n’a qu’à jeter une bonne poignée de cerfeuil dans l’eau bouillante et laisser tiédir le tout avant de s’en servir.

Tout cela est pour la couche foncée que l’air méchant a déposée sur la fleur de vos visages, mais pour l’irritation causée, que faire ?

Faites du massage avec une bonne crème, voire même avec du simple cold-cream, de la lanoline ou de la vaseline, l’irritation n’est que l’effet du fouettement de l’air, la peau est desséchée, il faut la nourrir ; essayez donc le petit moyen du beurre frais ou de cacao ; la crème fraîche est, dit-on, très bonne aussi. Évitez la glycérine et les eaux de beauté, elles pourraient vous provoquer de graves irritations ennuyeuses et durables.

Contre les taches de rousseur

C’est le malheur des peaux très fines et des plus jolis teints, dès les premiers rayons du soleil voilà le mal établi dans la place.

Les taches de rousseur peu nombreuses, autour des yeux, ne sont pas laides, elles font, dirait-on, la peau plus laiteuse, mais en grand nombre elles défigurent, parfois, méchamment elles se groupent et forment les hideuses taches de son qui répandent sur les plus jolis cous, les plus jolis bras, la hideur de leurs dessins fantaisistes.

Il y a contre elles nombre de remèdes et de produits coûteux : le meilleur, bien que lent, mais sûr, est l’eau de son.

La fameuse eau de cerfeuil est bonne également. Le jus de citron a quelque effet.

On me cite un remède inconnu et très vieux, paraît-il ; le voici, essayez-en sans en rire, car il est inoffensif et doit avoir, étant donnée la plante, quelque vertu ; les plantes ne sont-elles pas toujours nos bonnes amies !

Écraser du mouron et humecter les taches pour passer la nuit.

En voici un plus scientifique :

Humectez les parties tachées avec un mélange de borax, eau de roses et eau de fleurs d’oranger.

Le lait d’iris est une excellente chose pour les taches de rousseur. Voici comment on le compose : racines fraîches d’iris ; extrait de benjoin, eau de roses, alcool, on mélange le tout et fait macérer 8 jours. En lotions.

Le borax mélangé à de l’essence de menthe est aussi un bon remède.

Vous n’avez que l’embarras du choix, je vous souhaite prompte et entière réussite.

Comment faire la toilette du visage

Maintenant que nous avons bien parlé des petites misères générales qui nuisent à notre teint, voyons comment, en général, encore, il faut procéder à la toilette de ce malencontreux et tant aimé visage.

Les avis sont partagés :

– Eau chaude ? Eau froide ? Eau tiède ? Savon ? Pas de savon ?

– Pas d’eau, pas de savon ? Glycérine ? Vaseline ? Crèmes ?

Eaux de toilette ? Eau de cologne ?

– Voici bien des manières de nettoyer la peau de notre figure et beaucoup de mauvaises.

Abstenez-vous des eaux de toilette, de l’eau de cologne, l’alcool est mauvais pour la peau.

– Abstenez-vous – du moins pour le nettoyage – de glycérine, vaseline et crèmes. N’écoutez point ceux ou celles qui méprisent l’eau pour la toilette du visage, c’est une grave erreur, les ablutions ont toujours un effet salutaire et il me semble que l’on n’est pas nettoyé là où l’eau n’a pas apporté sa fraîcheur revivifiante.

Donc, usez de l’eau.

Faut-il user aussi du savon ? Oui, car il dissout les matières que l’eau seule ne peut désagréger et qui sans le savon ne débarrasseraient point nettement les pores.

L’eau doit-elle être chaude, froide, ou tiède ? Tiède, à la température du corps, afin de ne point surprendre et faire rider la peau.

Rincez-vous toujours à l’eau claire, tiède, et séchez bien avec une serviette très douce.

Le visage, le cou, les oreilles, la poitrine seront poudrés.

Les savons

Puisque nous voici au chapitre « Nettoyage du visage », parlons un peu du principal accessoire, nous voulons dire le savon : de lui dépend un peu notre beauté, il ne faut pas le choisir étourdiment sur la foi de réclames bien faites ou de racontars d’amis ou encore de marques célèbres, de prix élevés et de suave parfum.

Méfiez-vous des savons bien parfumés et de teintes délicates : mauve, rose, vert, bleu, jaune, rouge. Vous passez sur votre peau fine de dangereux ingrédients qu’il serait bien long d’analyser ici. Quoi qu’il en soit, sachez que les parfums et la couleur sont irritants et abstenez-vous de choisir ainsi.

Savons au goudron, à la glycérine, je vous laisse libres, naturellement, si vous constatez que ces produits s’accordent au tempérament de votre peau ; je vais pourtant vous dire mon goût et mon idée, faites-en ce que bon vous semblera.

Les meilleurs savons sont ceux de fin marseille, – oui vous avez bien lu : ils coûtent d’ailleurs assez cher et vous les trouverez seulement dans les spécialités d’huile de Nice et de Marseille – ils sont d’un blanc pas trop pur, un blanc loyal et tranquille ne sentant que peu la chimie, ils sont inodores et mousseux de mousse légère. Ces savons-là ne donnent ni dartres, ni rougeurs ; ils ne sont pas coquets, n’exhalent pas un parfum printanier, ne sont pas habillés de papiers soyeux brodés et glacés, mais ce sont d’honnêtes et inoffensifs savons faisant office de bons nettoyeurs sans prétention autre. Je vous les conseille, chères lectrices.

Eaux de toilette

Elles sont légion, bien présentées en jolis flacons précieusement taillés, elles sont parfumées et d’une engageante teinte rosée, le teint rêvé, quoi…

Elles sont très chères. Quelques-unes sont inefficaces et inoffensives. D’autres sont carrément nuisibles, les meilleures sont les plus rares. Vous y retrouvez toujours, plus ou moins raffinées et proprement embouteillées, la glycérine, l’eau de rose, et le benjoin.

Elles ne m’inspirent que peu confiance et celles qui sont bonnes m’effrayent par leur prix. À part quelques eaux comme celle de Botot qui ont un passé et ont fait leurs preuves, je pense qu’il vaut mieux pour une femme ne pas user d’eaux de toilette, elles sont irritantes. La bonne eau pure, le bon savon, suffisent au nettoyage.

Cependant pour les invétérées, celles pour qui l’habitude est une seconde nature, nous contenterons leur doux entêtement en leur conseillant de faire elles-mêmes leur eau de toilette en faisant un mélange de :

Eau bouillie,

Eau de roses,

Eau de lavande,

Teinture de benjoin,

Un peu de glycérine très rectifiée.

Dans un demi-litre d’eau bouillie qu’elles mettent eau de roses, de lavande en parties égales, très peu de benjoin et de glycérine.

Je suis certaine qu’elles se trouveront bien de cette eau meilleur marché et inoffensive.

Vinaigres de toilette

Puisque nous avons commencé de désigner les produits artificiels et commerciaux à la mode, continuons, les femmes ont toujours mauvaise langue et critique preste.

Les vinaigres de toilette. Pourquoi en use-t-on ? Ils sont irritants, ils empêchent la dissolution du savon, dans l’eau où on en a versé, et par suite nuisent au nettoyage de la peau. J’aime pourtant leur odeur revivifiante ; je les crois utiles pour se rafraîchir le visage après une course où il y a eu à subir l’attaque de la poussière ; alors, mélangées à l’eau fraîche, quelques gouttes de bon vinaigre de toilette sont une délicieuse eau calmante. Pour les frictions du corps, pour les soins des pieds, oui, le vinaigre a son usage mais pas pur, au contact de la peau il se décompose et dégage une aigre odeur très désagréable.

Voulez-vous, pour vous éviter des dépenses, une recette de vinaigre, des recettes même, si vous en voulez plusieurs ? Écoutez :

Vinaigre 500 grammes.

Camphre 60 grammes.

Huile de lavande ½ grammes.

Huile de girofle 1 gramme.

Huile de cannelle 1 gramme.

et encore :

Vinaigre.

Fleurs de lavande (emplir le vase).

et enfin :

Vinaigre et pétales de roses (emplir le vase).

Recettes de vinaigres de toilette

Les bons vinaigres de toilette du commerce sont coûteux ; si on ne veut point débourser de somme respectable on court le risque de faire acquisition de produits non garantis et qui peuvent dès lors être nuisibles et malsains.

Pour mes petites amies adroites, précautionneuses et dont le budget demande quelques combinaisons financières, voici quelques petites recettes secrètes et que je déclare excellentes, elles sont simples et varieront le champ des confections coquettes commencées à la page précédente ; ne les employez toutefois que mélangées à l’eau tiède pour servir d’astringents et nettoyer la peau :

Vinaigre de benjoin.

Vinaigre rectifié 100 grammes.

Teinture de benjoin 100 grammes.

Vinaigre d’œillet.

Vinaigre pur 200 grammes.

Œillet en essence 8 grammes.

Vinaigre de lavande.

Vinaigre pur 100 grammes.

Fleurs de lavande 100 grammes.

ou bien encore :

Alcoolat de lavande 100 grammes.

Vinaigre 100 grammes.

Glycérine 20 grammes.

Vinaigre de rose.

Acide acétique 100 grammes.

Feuilles de roses de Provins fraîches 100 grammes.

Laits de toilette

On les dit « laits » bien que le lait n’y entre jamais… et pour cause. Ce sont des liquides blancs et cela nous suffit, nous croyons aux vertus de cette blancheur précieusement enflaconnée.

Les laits de toilette sont moins mauvais que les eaux et les vinaigres, le benjoin est leur grande base et le benjoin est excellent, à certaines doses, pour la peau.

Il vous sera très simple de faire préparer par une herboriste consciencieuse un lait de toilette qui ne vous reviendra pas cher, sa science lui conseillera les produits qu’elle jugera utiles pour les petites affections cutanées que vous lui signalerez.

Les laits de toilette s’emploient en lotions, le soir après la toilette, ils sont rafraîchissants et adoucissants ; d’eux, je ne dirai point de mal, car je reconnais leurs vertus et je les comprends ; la peau a besoin d’être soignée, tonifiée ainsi qu’adoucie, c’est le rôle du mélange, du « lait » que soigneusement vous étendrez le soir sur votre épiderme.

Rejetez, cependant, les laits épais et grumeleux, c’est qu’ils contiennent des produits autres que les simples eaux de benjoin, iris, etc… méfiez-vous. C’est pour cela que je vous conseille de demander soit à votre docteur, soit à une herboriste intelligente, une formule que vous conserverez et avec laquelle vous ferez préparer de confiance, en toute sécurité, une lotion pour le soir dont vous vous trouverez parfaitement. Vous pourrez l’employer aussi le matin après la toilette si vous jugez cela utile. Employez toujours mélangé à l’eau tiède.

Recettes de laits de toilette

Voici pour confectionner vous-mêmes des laits de toilette dont vous serez certaines et que vous pourrez employer en toute tranquillité, quelques recettes peu compliquées et qui vous plairont certainement.

Aux concombres (lait hygiénique).

Eau de rose un litre

Alcool à 85° un demi-litre

Jus de concombre un demi-litre

(que vous obtiendrez vous-mêmes en pressant fortement des concombres frais dans un fort linge de toile).

Amandes douces… 200 grammes

Laissez macérer quelques jours, filtrez, et, au moment de vous servir du mélange, agitez afin que toutes les parties s’unissent bien intimement et de manière efficace.

Autre : pour la clarté du teint.

Lait d’amande 200 grammes.

Benjoin 15 grammes.

Eau de roses 100 grammes.

Voici enfin comment on confectionne le fameux lait d’amandes dont partout on entend parler comme étant ce qu’il y a de plus doux et de meilleur pour les soins du visage :

Amandes douces 25 grammes.

Amandes amères 25 grammes.

Eau bouillie ou de pluie 100 grammes.

Sucre en poudre 50 grammes.

Alcool à 85° 1/10 de litre

Eau de fleurs d’oranger ou de roses 25 grammes.

Le teint

Maintenant que nous en avons fini avec la peau, parlons du teint. Si votre peau est bien portante vous aurez toujours un joli teint uni, quel qu’il soit, c’est-à-dire que vous soyez brune au teint mat, créole au teint cuivré, blonde au teint rosé ou femme du Nord au teint pâle. Ne vous désolez jamais du teint que vous a donné la nature, elle se trompe rarement et n’enviez pas ce que vous trouvez beau sur une autre : nantie du même avantage, qui vous dit que vous seriez séduisante ?

Pourtant j’ai entendu souvent beaucoup de mes gentes sœurs les femmes se désoler :

– Je suis affreuse, j’ai un sale teint noir.

– Je voudrais bien être plus pâle.

– J’aimerais avoir le teint rose.

Petites écervelées, vous êtes cependant bien jolies telles que vous voilà, car la teinte générale de votre épiderme est en harmonie avec votre chevelure et le pigment de vos malicieuses prunelles. Soyez donc heureuses de ce que vous avez, mais sachez en tirer un parti très adroit, artistique pourrais-je dire. Nous verrons en une page plus lointaine comment rendre fort joli n’importe quel teint.

Pour l’instant, contentez-vous d’accepter le vôtre et de ne rien faire pour le transformer, ce qui peut aboutir à un désastre. Écartez de votre peau toutes les petites misères qui l’enlaidissent, soignez-la bien, surveillez-en le velouté et la santé. Ne vous fatiguez point trop, ne veillez pas abusivement, n’employez ni eau trop chaude, ni eau trop froide pour votre toilette. Veillez à une bonne circulation de votre sang.

« Le teint est la preuve de la santé. » Méditez cet adage sagement avec toute votre intelligence d’Ève.

Contre les rides

Quelle tristesse et quelle angoisse que l’apparition des rides ! Je vous en prie, ne les laissez pas s’installer tranquilles en votre beauté, surveillez étroitement ces tueuses de jeunesse, défendez-vous bien contre elles, luttez de toute votre ruse et votre patience contre les sournoises ennemies.

Dès que la femme a vingt-cinq, trente ans, il faut qu’elle ait le souci des rides, elle ne doit pas attendre et se rire d’elles et les négliger ; quand ensuite elle voudra arrêter l’empreinte de la griffe fatale sur la fraîcheur de ses traits, il sera trop tard, le mal aura des racines profondes, les rides seront incrustées et indélébiles.

Je parle aux femmes très jeunes encore et qui voient sans peur, imprudemment, leurs jolis yeux se plisser légèrement, leurs lèvres se froisser à la moindre fatigue, leurs joues se barrer d’un trait creux. Attention, ce sont de naissants symptômes, votre épiderme, vos muscles sont las, tonifiez-les. L’eau glacée en compresses, l’eau chaude en compresses, le massage à la vaseline, les bains de vapeur (fumigations) voilà des remèdes préventifs. Usez-en.

Chaque matin et chaque soir à la lumière crue de la lampe, examinez sérieusement votre visage, notez chaque apparition et vite luttez jusqu’à disparition.

Évitez de rire trop largement, ne clignez pas trop souvent des paupières, ne froncez pas les sourcils, le front, le nez, mauvaises habitudes vieillissantes. Fermez souvent les yeux pour défroisser la paupière supérieure qui est fragile.

Que dire maintenant aux pauvres négligentes affligées de rides : massages, eau glacée et chaude alternativement. Masque de caoutchouc, papillons relève-muscles, électricité.

Contre les duvets du visage

Il y a duvet et duvet, quelques femmes se tourmentent pour un joli duvet blond qui couvre leurs joues vers les oreilles, ce sont des écervelées ; rien n’est plus joli et plus jeune que ce duvet fin qui ressemble à celui d’un fruit savoureux, d’une pêche par exemple. Les petits bébés ont souvent ce duvet.

Si c’est là votre affliction, n’y touchez pas et gardez-la, vous possédez une vraie beauté que vous ne savez pas apprécier ; cette fine duveture blonde ou brune disparaîtra avec votre jeunesse.

Si vous êtes affligées du duvet vrai, rude et fort, n’usez d’aucun dépilatoire qui brûle, ne rasez pas non plus, vous feriez repousser le poil plus dru et plus dur. Si vous êtes brunes passez les poils à l’ammoniaque étendu d’eau et aussi à l’eau oxygénée étendue, ainsi vous les ferez blondir et vous les anémierez et peut-être tomberont-ils pour ne plus revenir.

Pour le duvet autour des lèvres, arrachez-le avec une petite pince d’acier. C’est très douloureux, mais c’est le vrai remède ; c’est aussi un travail de patience et il vous faudra longtemps pour arriver à un résultat.

Ne tourmentez pas autrement le duvet des lèvres, il deviendrait de la barbe. Évitez l’usage des crèmes et matières grasses qui, nourrissant le poil, concourent à son développement rapide. Humectez souvent avec des eaux où seront fondus des astringents, peu à peu vous dessécherez le poil qui tombera. Le bi-borax, l’acide borique, l’alun sont très bons.

Mais véritablement le grand remède est d’épiler, car on arrache le poil et la racine. Après chaque petite séance de ce travail patient et menu, frictionnez les places épilées à l’alcool mêlé d’un peu de jus de citron.

Pour être fraîche et belle malgré la fatigue

Il arrive parfois que vous ayez eu une émotion, un sérieux malaise, une contrariété, une fatigue à la veille d’une cérémonie, d’un dîner, d’une soirée. Votre teint est houillé, vos yeux cernés et battus, vos lèvres froissées, votre bouche sèche et fiévreuse. Il y a bien les artifices de beauté : les fards rouges, blancs, noirs, roses ; mais qui donnera à vos joues leur rondeur juvénile, à votre bouche son gonflement de beau fruit, à votre regard sa limpidité d’eau courante ? Malgré vos efforts et tout votre art, une lassitude demeurera sur votre joli visage, et quand vous rencontrerez du regard un miroir vous serez surprise, mécontente et chagrine de votre infériorité passagère.

Voulez-vous être belles et fraîches malgré les fatigues les plus grandes ? Écoutez-moi :

Faites bouillir de l’eau, mettez-la dans un vase où elle se conservera bien chaude un long moment, trempez dans cette eau une serviette très hydrophile et fine, tordez-la mais veillez à ce qu’elle demeure humide et très chaude. Étendez-vous sur un lit ou un divan, posez la tête plus bas que le corps, ôtez corset et tout ce qui gênerait la circulation, posez votre nuque nue sur la serviette très chaude, faites l’obscurité dans la pièce où vous vous êtes retirée. Demeurez ainsi une demi-heure à trois quarts d’heure. Renouvelez la chaleur de la serviette très souvent. Vous serez surprises du résultat obtenu.

Procédez ensuite soigneusement à votre toilette, tamponnez vos paupières à l’eau chaude et froide alternativement.

Avec tranquillité vous pourrez aller en soirée, au bal, au théâtre, en un dîner, vous serez la plus délicieusement fraîche et vous étonnerez par l’éclat de votre physionomie : clair regard, élasticité du sourire, fermeté des chairs.

Comment masser le visage

Après vous être soigneusement lotionné le visage à l’eau tiède pour ouvrir les pores, enduisez-le de crème et avec la main droite et la main gauche à plat, frictionnez doucement.

Une fois la crème bien étendue, bien pénétrée, reprenez-en sur vos bouts de doigts et procédez ainsi :

1° Pour le front. – De la main gauche maintenez la chevelure bien en arrière du front ; de la main droite frictionnez du haut en bas, à contresens des petites rides qui sillonnent la peau ; puis ensuite avec les deux mains, allez du milieu du front vers les tempes.

2° Pour les joues. – Massez avec la paume des mains, bien à plat et en remontant du menton vers les yeux, puis en allant ensuite du milieu des joues vers les oreilles ; ce dernier mouvement se fait avec le bout des doigts.

3° Les yeux. – Massez sous les yeux, avec le bout des doigts, précautionneusement en allant du nez aux tempes. Massez ensuite les tempes ; écrasez délicatement une à une avec le doigt léger les rides de la patte d’oie. Ne touchez pas à la paupière supérieure.