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Extrait : "C'était le soir de l'une des plus tristes journées du mois de novembre. Sept heures sonnèrent d'une voix retentissante à l'horloge du Timbre royal, comme je traversais le boulevard des Capucines enveloppé magnifiquement, et bien mieux que par mon manteau, dans les plis d'un épais brouillard, qui m'avait glacé jusqu'au plus profond de l'âme."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
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Seitenzahl: 28
Veröffentlichungsjahr: 2015
Paris, ou le Livre des Cent-et-Un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIXe siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque, ont écrit ces textes pour venir en aide à leur éditeur qui faisait face à d'importantes difficultés financières… Ainsi ont-ils constitué une fresque unique qui offre un véritable « Paris kaléidoscopique ».
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des Cent-et-Un. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
À reviewer, a literary anthropophagus.
BYRON.
Les aventures de lord Feeling dans un cabinet de lecture ont été trouvées écrites en entier de la main de leur héros lui-même, sur le revers d’un supplément du Sténographe des Chambres, qui avait servi à envelopper un gâteau de Savoie.
On a cru devoir donner aux lecteurs des Cent-et-Un ce petit roman historico-intime, exactement et scrupuleusement tel que l’avait conçu et exécuté son auteur.
C’était le soir de l’une des plus tristes journées du mois de novembre.
Sept heures sonnèrent d’une voix retentissante à l’horloge du Timbre royal comme je traversais le boulevard des Capucines, enveloppé magnifiquement, et bien mieux que par mon manteau, dans les plis d’un épais brouillard, qui m’avait glacé jusqu’au plus profond de l’âme.
– Sept heures seulement ! m’écriai-je avec désespoir. Et que devenir de sept heures à minuit, bon Dieu ?
Vous comprendrez ce cri de détresse, mon cher lecteur, quand vous saurez que celui qui le poussait errait depuis le matin dans Paris, comme une âme en peine, effroyablement oppressé sous le poids d’un ciel de plomb, et livré, par son irritabilité nerveuse, à l’un de ces atroces accès de spleen qui font que l’on va s’accouder sur le parapet du Pont-Royal, en regardant la rivière avidement, ou bien que l’on caresse d’un œil plein de convoitise la double détente d’un pistolet chargé à balles.
Concevez-vous maintenant qu’ainsi disposé je ne devais guère songer à passer ma soirée au spectacle ou en visites, et qu’un avenir de cinq heures au moins à tuer encore, pouvait à bon droit m’épouvanter ?
Or, la vibration du septième coup frappé par le marteau de l’horloge, bourdonnait encore dans mon oreille, lorsque je me trouvai rue Neuve-Saint-Augustin, à la porte de la librairie du Salon littéraire des étrangers.
J’étais venu là machinalement, par instinct. Mes pieds m’avaient conduit à cet endroit parce qu’ils m’y menaient habituellement, à la même heure, lire les journaux du soir.
Profitant soudain de l’asile inespéré que m’ouvrait la Providence, je me hâtai de monter au cabinet de lecture, et je courus m’y blottir au fond dans un coin. Là, me sentant près du poêle, et voyant sa porte ouverte, j’y enfonçai profondément mes pieds, appuyant en même temps mon front contre l’une des bouches de chaleur.
Je ne sais combien de minutes je demeurai plongé dans cet état de torpeur stupide ; mais je fus rappelé à moi par une sorte de rumeur qui s’était élevée dans la salle.
– Il y a ici quelque chose qui brûle, murmurèrent en même temps plusieurs voix qui venaient de la grande table des journaux.
– C’est ce gentleman