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Extrait : "LA COMTESSE, à part : Jamais cette lecture ne m'a causé émotion ! J'en suis vraiment troublée... Suis-je sotte ! (À Valentin.) Valentin, rapportez ce livre dans ma bibliothèque. (Valentin s'approche.) Non, au fait, je le garde. (À part.) Ce garçon n'aurait qu'à examiner le titre, à réfléchir et à deviner ce déplorable secret. Ce gens-là sont fins comme des limiers de police!..."
À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN
Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.
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Seitenzahl: 21
Veröffentlichungsjahr: 2015
Saynètes et monologues, édité par Tresse de 1877 à 1882, regroupe six volumes de textes courts en vogue dans le Paris des cercles littéraires d’avant-garde comme dans les soirées mondaines. Un répertoire de dialogues, monologues, saynètes, comédies et opérettes portés à un art véritable, dont la modernité apparaît avec évidence, et dans lequel se côtoient Charles Cros, Paul Arène, Nina de Villard, Charles de Sivry, Théodore de Banville, Eugène Labiche, Charles Monselet ou encore Villiers de L’Isle Adam.
Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Saynètes et monologues. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.
Comédie en un Acte
par M. Jules Claretie
Un petit salon élégant, près du parc Monceaux. – 1878.
Personnages
LE COMTE.
LA COMTESSE.
VALENTIN, valet de chambre.
La Comtesse, Valentin, allant et venant.
Valentin est un grand garçon, fort élégant, le profil régulier, d’aspect classique, les favoris longs et irréprochablement taillés ; l’air d’un diplomate, n’était sa livrée qu’il porte fièrement : culotte courte, bas blancs bien tirés, et faisant saillir des mollets nerveux. – La comtesse feuillette un livre.
Jamais celle lecture ne m’a causé une telle émotion ! J’en suis vraiment troublée… Suis-je sotte ! (À Valentin.) Valentin, rapportez ce livre dans ma bibliothèque. (Valentin s’approche.) Non, au fait, je le garde, (À part.) Ce garçon n’aurait qu’à examiner le titre, à réfléchir, et à deviner ce déplorable secret. Ces gens-là sont fins comme des limiers de police ! – Allez, Valentin, je n’ai plus besoin de vous ! (Elle reprend, avec un sourire, la lecture de son livre. Tout à coup un bruit de cristal brisé la fait légère meut bondir.) Eh bien ! quoi ? Qu’avez-vous fait, Valentin ?
Madame la comtesse me pardonnera… J’avais cru voir là un grain de poussière, je me suis approché… et… en soufflant…. comme ça… ça s’est cassé !
Oh ! ma jolie coupe de Venise ! Les ouvriers de Murano l’avaient fabriquée pour moi, lorsque nous avons visité… monsieur le comte et moi, (À part.) le comte était charmant alors ! (Haut.) Un bijou, cette coupe ! À mes armes ! On n’est pas plus maladroit que vous, Valentin ! Vous êtes insupportable ! vous cassez, vous brisez !… Une œuvre d’art ! un objet unique !… Quel malheur !
Oh ! madame, il y a un Auvergnat, – un voisin – le beau-frère de madame Ernoux, la charbonnière – qui raccommode ces choses-là si bien, si bien… que ça double leur valeur !