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Vers les saules E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "Je connais les sentiers de la mélancolie. / Vous souffrez, je l'ai vu, car, par les jours d'été, / Celui qui s'en va seul est un être attristé. / Lorsqu'on entend frémir les airs de la guinguette, / Que le plaisir à deux vous appelle et vous guette / Et qu'il fait du soleil, il faut souffrir, vraiment, / Pour se complaire ainsi dans son isolement !"

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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EPUB

Seitenzahl: 22

Veröffentlichungsjahr: 2016

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Personnages

HENRI : M. ARMAND GENTY.

MARCEL : M. AURÈLE

PONTCHARTRAIN : M. GAUDY.

HENRIETTE : Mme BORELLI-DELAHAYE.

BLONDINE : Mme MARIE-PROTAT.

ÉLÉONORE : Mme GUÉRARD.

À la campagne, au mois de juin.

Le théâtre représente un paysage dans les environs de Paris. Au fond, apparaissant entre les branches, de grands arbres et des buissons de roses, une rivière. À droite, un cabaret de village, riant à l’œil. À gauche, un banc de gazon sous une tonnelle de plantes grimpantes. (DÉCORS DE M. PLANTAD).

Scène première

Henri, Blondine.

HENRI, entre.
Ramasse qui voudra mon cœur, je n’en veux plus !
BLONDINE, paraissant.
Je le prends.

Henri la regarde surpris. Elle continue :

Vous avez des trésors superflus ?
Vous les jetez au vent et le vent me les donne.
Exécutez-vous donc, cher monsieur, je l’ordonne.
Ce cœur qui m’appartient, je le veux à l’instant.
HENRI
Chère belle, ce cœur, qui m’embarrassait tant,
Qu’en ferez-vous ?
BLONDINE
Qui sait ? une boucle d’oreille,
Une grappe semblable aux grappes de la treille
Et que je presserai dans mes petites mains ;
Le pelote de son où mes doigts inhumains
Enfonceront l’acier qui mord ma chevelure,
Ou bien j’effilerai sa fine dentelure
Pour en garnir ma robe aux volants étagés.
HENRI
Ah ! mon cœur est bien vieux pour tant d’emplois, songez…
Comment vous nomme-t-on ?
BLONDINE
Blondine.
HENRI
Ô Blondinette !
Quand on se pend longtemps après une sonnette,
Le cordon, un beau jour, se casse.
BLONDINE
Grand malheur !
On en achète un autre. Après ?
HENRI
Ô lèvre en fleur !
Vous riez ! Le moulin, haut perché sur la butte,
Sait où votre bonnet, hier, fit sa culbute,
Au bruit des rires fous et des claires chansons,
Et, si nous cherchions bien, dans les prochains buissons
Les rubans du bonnet se trouveraient encore.
Abeille, vous savez où le miel se picore :
Ce corsage, ces yeux vifs, témoins éclatants,
Vont proclamer partout vos jeunes dix-huit ans.
Mais moi ! comme un vieillard dont la nuque grisonne,
En matière d’amour, hélas ! je déraisonne,
Et, malgré les appels de vos yeux embrasés,
Ma lèvre ne sait plus où nichent les baisers !
BLONDINE
Les cantonniers sont là pour indiquer la voie.
HENRI
Non ! ils se cachent tous, de peur qu’on ne les voie.
BLONDINE
Écoutez, à me voir on dirait, je le sais,
Une cervelle en l’air. Pourtant, j’ai des accès
De bonté, qui parfois traversent ma folie.
Je connais les sentiers de la mélancolie.
Vous souffrez, je l’ai vu, car, par les jours d’été,
Celui qui s’en va seul est un être attristé.
Lorsqu’on entend frémir les airs de la guinguette,
Que le plaisir à deux vous appelle et vous guette
Et qu’il fait du soleil, il faut souffrir, vraiment,
Pour se complaire ainsi dans son isolement !