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Ce recueil de poèmes n'est absolument pas un ouvrage écrit "à la mémoire de". Un bel hommage a été rendu à la mort de mon père et il me semblerait inutile d'y rajouter ces lignes pour relater ce qui n'est plus. C'est une sélection de poèmes que j'ai écrits au jour le jour de notre histoire, alors qu'il était bien vivant, puis j'en ai joint quelques autres seulement, jusqu'au premier Noël sans lui. Regards sur l'accident, le handicap, la maladie, des mots posés sur ces évènements, ces inattendus, qui ont tant bousculé cette existence qu'il a tellement aimée. Des mots pour la vie, A mon père...
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Seitenzahl: 49
Veröffentlichungsjahr: 2019
« Il y a quelque chose de plus fort que la mort : c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants »
Jean d’Ormesson
DIES IRAE….
« Le Dies iræ (« Jour de colère » en latin), aussi appelé Prose des Morts, est une séquence (ou prose) médiévale chantée, adoptant la forme d'une hymne liturgique. L'inspiration du poème est partiellement apocalyptique. Les prémices de cette séquence sont apparues dès le début du XIe siècle, la version actuelle datant du XIIIe siècle. C'est à cette époque et sous cet aspect qu'elle a été intégrée au corpus grégorien. Le Dies iræ a ensuite été chanté pendant des siècles dans la messe de Requiem »
(source : Wikipedia)
Ce recueil de poèmes n’est absolument pas un ouvrage écrit « à la mémoire de ». Un bel hommage a été rendu à la mort de mon père et il me semblerait inutile d’y rajouter ces lignes pour relater ce qui n’est plus.
C’est une sélection de poèmes que j’ai écrits au jour le jour de notre histoire, alors qu’il était bien vivant, puis j’en ai joints quelques autres seulement, jusqu’au premier Noël sans lui.
Je suis remontée dans le temps jusqu’à ses trois dernières années de vie, c’est-à-dire jusqu’à la date de son accident, tragique mutilation pour le corps mais aussi pour l’esprit qui dut apprendre à habiter ce nouveau corps, et l’entourage à l’apprivoiser.
Ses trois années de combat contre le handicap et la maladie ont nécessairement et profondément transformé notre manière à tous de penser cette vie qu’il aimait tant.
Et tout cela ne serait pas aujourd’hui à hauteur de mots si la poésie n’avait pu me permettre à certains moments de m’en échapper pour mieux le ressentir.
Ce sont ces poèmes-là,
A mon père…
Sylvie TOUAM
200 000 mots dans la langue française…
Si l’on savait…
Accident de la vie…
« 6ème sens »* …
Toutes ces dernières fois…
« Tout est UN… »
Inappétence…
Dans le creux de l'essence vitale...
Solitude…
Assentiment…
Reconstruire autour du vide…
Un accident…
Faire un pas à la fois…
Toucher jusqu’aux blessures….
Etonnant garde-corps…
Pour se reconstruire…
Ressources insoupçonnées…
Dans l’avant-goût du vacarme…
Dernier acte de l’être…
Je retiendrai mon souffle…
A chaque paroi son versant…
Si la pensée imagine la vie…
De ce qui a existé…
Juste le temps d’une saison…
Tristes zombies…
Indian Summer…
Brèche ouverte….
Est-ce un délit de fuite….
Aller vers le silence…
Derrière la porte…
Apprivoiser l’image…
Encore un peu de temps…
Vers quel amour s’abandonner…
De la même manière…
L’intime vérité…
Concerto pour une étoile…
Si près de la tendresse…
L’être par l’attribut…
Dans les racines de demain…
Espérer vivre…
La conscience…
Coupables d’oublier ? …
Comme il se présentera….
Quand aimer ne suffit plus...
Demain n’en rien savoir…
La peur de l’abandon…
Quatre fois vingt ans
Dernier été…
Impuissance…
Apaiser les vivants …
Non moins lumineuse…
Aimer l’avoir tressée…
Quand le tourment fait rage…
« La vie est un passage »…
Ton absence…
C’est un corps qui s’en va…
L’écho De Profundis…
Mourir en paix…
Déchronologie…
Reconnaissance…
Mais pas un seul pour extraire au silence
Le sanglot sans voix d’un souffle empalé
Sur le pilori de l’invraisemblance
Grincement d’un corps un pleur décalé
Pas un seul non plus pour dire l’ignoble
Le pire du pire est comme un ragot
Que tout bien-pensant respectable et noble
Ne peut écouter dans un vil argot
Pas un seul mot pour balader la plume
Sur l’ourlet de l’âme au refus du jour
Quand tout se referme en nœud d’amertume
Même le verbe est privé de séjour
J’ignore le mot qui saurait me dire
L’écho glacial me fige de froid
Deux cent mille mots pour un seul ouï-dire
Léger borborygme où l’abîme est roi
Pourquoi refuser qu’il soit indicible
Un pantin cassé ne peut discourir
Il panse les plaies du mot inaudible
Même l’oiseau se cache pour mourir…
On quitte sa maison
On quitte la saison
Sans regarder derrière
Sans même une prière
Car la vie est un dû
Un retour attendu
Vers l’éternel mirage
Qui tient lieu de passage…
… Mais parfois le voyage
Devient chemin d’outrage
Un serment distendu
Sur un malentendu
Quand sur l’onde charnière
Qui frôle la lisière
D’une autre lunaison
On quitte sa maison…
Tout accident est stupide
Alors l’esprit tourne en rond
A comprendre la raison
Que l’absurdité préside
Il ne sera qu’hématome
A se molester ainsi
Contre l’abîme épaissi
De ce fatal axiome
Il n’est pas assez lucide
Ou peut-être trop aimant
Pour se soumettre vraiment
A cette fable perfide
Et la révolte l’apaise
Ce sentiment insolent
De contrôler un semblant
De ruade à son malaise
Mais aux tréfonds de lui-même
Ce n’est que dégrisement
La vie est ce gisement
Où s’esquisse l’anathème
Un choc entre deux gamètes
Pour quelle prédiction
Pour quelle insurrection
C’est la valse des comètes
…/…
Un accident immuable
Qui s’exempte de raison
Une acuité frisson
Vers un final impensable
Quel vilain sentiment
Que celui qui provoque
Un regard de pitié
Diffamant tout entier
La Beauté que disloque
Cet émoi déformant
La pitié du trop riche
Celle du bien portant
Qui veut payer ses dettes
S’acquittant de sornettes
Dans ce pleur avortant
Sa charité pastiche
Le vivant esquinté
S’abreuve de l’envie
Il n’est pas dénuement
Mais juste éperdument
Amoureux de la vie
Dans sa fragilité
Quelle fausse tendresse
Qu’un regard de pitié
Cruauté d’arrogance
Qui salit sa souffrance
D’un style châtié