Dalida - Encore des mots… - Isaline Remy - E-Book

Dalida - Encore des mots… E-Book

Isaline Remy

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Beschreibung

Icône intemporelle, Dalida a conquis le monde par sa voix envoûtante, sa beauté magnétique et son charisme incandescent. Chanteuse adulée, comédienne saluée, femme d’exception, elle semblait invincible. Pourtant, derrière les projecteurs, se cachait une âme sensible, éprise d’absolu, tourmentée par une solitude profonde. Cette biographie révèle l’envers du mythe : une femme en quête d’amour vrai, de lumière intérieure, de paix durable. « J’ai surtout besoin d’aimer. C’est très important, l’amour. Je crois que si vraiment on aime, on a réalisé en soi l’amour divin. » Un portrait bouleversant d’une étoile qui brillait autant qu’elle brûlait.

À PROPOS DE L'AUTRICE 

Écrivaine et journaliste indépendante, Isaline Remy est Sociétaire des Gens de Lettres, membre de la SACEM et de la SCAM. Fondatrice de l’Académie des Lettres à Saint-Quay-Portrieux, elle a reçu le titre de docteur ès lettres Honoris Causa au Portugal. Récompensée par de nombreux prix littéraires en France et à l’international, elle est aujourd’hui candidate à l’Académie française. Pour Isaline Remy, écrire n’est pas un choix mais une évidence, un mode d’être au monde.

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Seitenzahl: 115

Veröffentlichungsjahr: 2025

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Isaline Remy

DALIDA

Encore des mots…

Témoignages

© Lys Bleu Éditions – Isaline Remy

ISBN : 979-10-422-6957-9

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Avertissement

La biographie officielle de Dalida est : Mon frère, tu écriras mes mémoires de Catherine Rihoit et Orlando, éditée chez Plon.

Les autres biographies, et elles sont nombreuses, sont toutes intéressantes et témoignent d’un amour inconditionnel pour la Star qu’elle était.

Au fil des années, les cicatrices font aussi mal que les blessures.

Marlène Dietrich

De la même auteure

Poésie

Éphélides,

1990, Éditions du Trèfle à 5 Feuilles ;

Cœurs Diplomatiques,

1992, Éditions du Trèfle à 5 Feuilles ;

Couleurs Marines,

2000, Les Presses littéraires ;

En Vers le Monde,

2006, Éditions Publibook (Prix de l’Académie Internationale de Lutèce) ;

13 Figures libres,

2013, Édition du bout de la rue ;

Nos lettres d’Asie,

2024 (collectif), Éditions Rencontre des Auteurs Francophones – NYC ;

Rives et rêves de Méditerranée,

2025 (collectif), Éditions Rencontre des Auteurs Francophones – NYC.

Récits biographiques

Dans l’Ombre de mes Chansons,

1996, Éditions Les Chemins de l’Espérance ;

Clint Eastwood, Regard d’une femme française,

2017, Kinocé1 Edition.

Livret pour préludes

D’heures en Heurts,

1999, Éditions Musicales Amsterdam.

Philosophie

La Passion, une putain du diable,

2012, Édition du bout de la rue ;

Entretien impromptu avec Jean Cocteau,

2022, Kinocé 1 Edition.

Essai

Rock’n’roll – Résonances de Liberté,

2016, Kinocé1 Edition.

Romans

La Buvette du Père Maurice,

2010, Édition du bout de la rue ;

Les Garçailles, enfants de Bretagne,

2011, Édition du bout de la rue ;

Maurice et l’anonyme tirailleur sénégalais,

2012, Édition du bout de la rue ;

Une Bretonne à Hollywood,

2015, Édition du bout de la rue ;

Une blonde dans la casbah,

2017, Kinocé1 Edition ;

Aventure maritime d’une femme de Breizh,

2023, Le Lys Bleu Édition ;

Roulette-ruse au casino,

2024, Le Lys Bleu Édition.

Roman collectif de l’Académie des Lettres

Subt’îles,

Poésies et nouvelles, 2023, Kinocé 1 Éditions ;

Noir algorithme en Goëlo,

2025 – Le Lys Bleu Éditions.

Préambule

Cette biographie a déjà été publiée auparavant sous le titre Dalida – Entre violon et amour. Depuis, des événements l’ont bousculée avec la disparition d’Alain Delon. On n’oublie pas le duo qu’ils avaient formé avec Paroles, paroles. Ils étaient amis depuis le début de leurs carrières respectives et le sont restés jusqu’au bout.

Les obsèques intimes d’Alain Delon étaient une rencontre des âmes, ce 25 août 2024 :

Ce jour-là, à Douchy, le ciel était gris. On enterrait le grand acteur français dans sa propriété, c’était son vœu le plus cher, dormir pour toujours et en paix auprès de ses nombreux chiens. Seuls famille et amis proches étaient conviés à l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure, tout en restant dans sa demeure.

Ses inconditionnels admirateurs étaient rassemblés devant la grille de la propriété, où un parterre de fleurs avait été déposé, munis de parapluies, car le ciel était menaçant ; ils ont eu raison.

À 17 heures précises, les obsèques ont eu lieu. Les fans ont entonné à l’unisson la chanson évoquée ; on pouvait ressentir quelque chose à la fois pathétique et émouvant, de fausses notes mais remplies de sincérité. À la fin du dernier mot, le ciel aux gros nuages noirs s’est déchiré et la pluie est tombée comme un signe de reconnaissance, son arrivée au paradis, ont-ils pensé.

Il est venu retrouver Dali, partie il y aura quarante ans le 3 mai 2027. Ces deux grands artistes nous ont offert tellement de beauté et de rêve. Ils nous manquent cependant, mais les souvenirs restent.

Et cette averse, c’était peut-être toutes les larmes de leurs vies qu’ils déversaient ?

Introduction

Au bout de la rue Rachel, le grand portail du cimetière semble ouvrir son jardin vers un havre de paix pourtant inquiétant. La plaque des heures de visites indique sa fermeture à dix-sept heures trente – c’est l’hiver –, il ne me reste plus que vingt minutes… J’entre, deux gardiens qui s’ennuient manifestement me regardent ; l’un d’eux me dit on ferme bientôt, j’acquiesce d’un signe de tête mais en réalité je ne lui prête pas attention, ma pensée est déjà ailleurs.

Mes pas crissent sur les gravillons puis j’emprunte les quelques marches qui me conduisent jusqu’à l’allée de la 1re Division. Au passage, je me recueille un instant seulement, sur la tombe du poète Philippe Soupault, un marbre gris, simple, sans fleur, un seul nom, le sien. Mais aujourd’hui, je ne suis pas venue dialoguer avec mon poète…

Je poursuis mon chemin et mes pas sont freinés par une légère côte pavée qui me fait buter et zigzaguer. J’observe, de droite et de gauche, des monuments aux pierres noires et rongées, angoissantes, tandis que ma respiration s’accélère. J’arrive devant cette tombe, cette tombe que je redoute pour sa vérité ; je sens le sol se dérober sous mes pieds et le vertige m’envahit. Impossible de croire à cette vérité évidente, impossible d’accepter.

Pourtant, une vieille femme, petite, frêle et vêtue de noir, est là, les yeux rivés sur un chapitre d’une Bible ouverte : elle prie La Madone du Show Business. Je m’écarte par respect et frissonne à l’idée que le message passe, peut-être directement, dans cet autre monde qu’elle a choisi.

Je suis venue, moi aussi, comme des milliers de pèlerins, à la rencontre d’un supplément d’âme, et quelle âme !

De « la ville des vivants »à Choubrah 1933

Quand on naît en Égypte, on ne peut pas être tout à fait comme les autres car les flots sombres du Nil firent de ce pays pauvre le berceau de notre civilisation, il y a cinquante siècles, où se succédèrent les Pharaons, les Anciens Grecs et les Romains. De cette terre marécageuse est né Le Caire, la première ville appelée La Ville des Vivants.Aujourd’hui, l’Égypte est islamique et chrétienne.

Quand le khamsin se lève soudainement, les parfums des épices, sur les marchés, exhalent un sentiment de profondeur des temps passés, dans cette capitale tentaculaire, grouillante, bruyante mais dont ses habitants sont souriants, aimables et doux.

Trois ans après un frère prénommé Orlando naît Yolanda, le 17 janvier 1933. Elle grandit dans un quartier populaire des faubourgs du Caire situé au nord-ouest, appelé Choubrah, ici, où précisément le poète Gérard de Nerval s’était posé en 1851 pour écrire Voyage en Orient. Les parents, Giuseppina et Pietro, sont issus d’une famille italienne émigrée de Calabre. L’aventure avait commencé en 1893 avec Giuseppe (le père de Pietro), cadet de cinq frères, qui était arrivé au Caire à l’âge de seize ans.

La naissance de Yolanda s’est faite avec beaucoup de difficultés, entre la vie et la mort. C’est la vie qui a basculé vers cette étonnante vitalité qui l’habitera toute sa vie mais toute sa vie aussi, elle ne sortira pas indemne de cette mise au monde. Plus tard, elle sera en droit de s’interroger sur ses fragilités émotives et sur sa peur permanente : « Cette peur, il se peut qu’elle provienne de notre naissance » ; ce sont les propres paroles de Dalida – dites pour l’illustration du film de Michel Dumoulin tourné en 1977 intitulé Dalida pour toujours – qui paraissent presque insignifiantes pour qui n’y prête pas une attention particulière. Pourtant, elle s’autoanalyse constamment (et nous y reviendrons souvent), ses paroles ne sont pas des paroles en l’air. Yolanda-Christina est venue au monde dans la souffrance. L’accouchement est un moment crucial pour les armes de la vie, il ne s’agit pas de faire sortir un Être d’un monde pour un autre ; l’empreinte de la douleur se marque au fer rouge dans les nébuleuses du cerveau et elle se traduit par la peur, cette peur qui à tout jamais abîme une vie affective, cette peur constante de la souffrance ajoutée à la culpabilité d’être née et d’avoir déjà fait souffrir sa mère. Ainsi est fait l’humain, Dalida a raison !

Mais déjà, dans sa vie fœtale, Yolanda a perçu les notes d’un violon. Ces notes qui, en plus de ses dons, animeront la vie d’artiste de Dalida.

Symphonies fantastiques

À cette époque, il y a peu de maisons et le calme est absolument nécessaire à Pietro Gigliotti, premier violon à l’Opéra du Caire. Yolanda suit son père aux répétitions et des coulisses où elle se dissimule, se met à entonner les airs d’opéra que lancent les barytons.

Le violon, cet instrument le plus difficile, le plus sensuel, le plus déchirant et davantage encore quand il est joué en solo, le plus émouvant aussi, n’a pas pu ne pas bouleverser la petite fille lorsque résonnait un air de Parsifal ni n’a pu toucher son âme.

L’artiste, quel qu’il soit, est un Être fragile par excellence, naturellement sensible, aux humeurs incontrôlées ; tout passe par son art-passion. L’artiste n’est que l’instrument d’un don et, grâce à celui-ci, il n’a pas le droit de se tromper. C’est justement cette certitude qui apparaît chez Yolanda.

La petite Yolanda grandit entre sa mère, Giuseppina, couturière donc créatrice aussi, une femme douce et calme et ce père Pietro – de surcroît Calabrais d’origine – dont la profession ne laisse guère de temps aux câlins pour ses enfants. Il est trop tard, l’irrémédiable sentiment est déjà ancré en elle.

Yolanda vit dans ce constant balancement entre admiration et haine pour ce père qui ne lui témoigne aucune affection. Dalida cherchera toute sa vie dans ses rencontres amoureuses à retrouver l’image d’un père aimant. Elle le reconnaît : « Enfant, je n’aimais pas mon père, je le haïssais même, c’était la terreur du quartier, il criait sur le balcon ; cette haine était tellement proche de l’amour que c’était plus que l’amour lui-même ; et puis je me suis rendu compte que mes colères à moi, c’est un peu de ses colères à lui, j’ai hérité de son caractère un peu violent… » Dalida sait qu’elle est en quelque sorte le double de son père. Dans son for intérieur, elle ressentait comme un devoir de l’égaler voire de le dépasser par la notoriété et la reconnaissance de son propre talent.La lucidité implacable de Dalida était effrayante et quand elle commettait des erreurs, elle le savait ! Il n’est nul besoin de voir pour sentir ces choses-là…

Le regard est la fenêtre de l’âme…

Si l’on dit que le regard est la fenêtre de l’âme, Yolanda va vivre à l’âge de dix mois, une calamité effroyable. Ses yeux se sont infectés soudainement. Au début, cela n’effraie pas trop son entourage qui diagnostique une ophtalmie, fréquente au pays et de toute façon que l’on peut guérir. Par précaution, le médecin, appelé au chevet de l’enfant, emploie les grands moyens : pense qu’il va bander les yeux de la toute petite fille durant quarante jours ! Une quarantaine qui devrait la guérir radicalement.

Le bébé arrache le bandeau qui le prive de la lumière comme une brimade. On le lui remet et les petites mains irresponsables vont être liées. Prisonnière l’enfant hurle. Pietro et Giuseppina sont désespérés mais il faut obéir, c’est pour son bien, pensent-ils, comme tous les parents attentifs.

À bout de souffle, l’enfant abdique et obéit. C’est la découverte de la solitude, que seuls viennent briser le chant du violon et les mélodies que lui fredonne sa mère. Son ouïe et son odorat se développent mais quand le jour viendra-t-il ?

Au quarantième jour, le bandeau enfin défait offre une scène des plus déprimantes aux parents de Yolanda : l’infection a gagné le nerf optique et a provoqué un strabisme convergent. C’est un déchirement pour Pietro qui traite haut et fort de criminel, comme il se doit, le soi-disant médecin : une violente pulsion, si elle n’était pas contrôlée, conduirait bien le père à tuer le charlatan.

La lumière, trop vive, devient vite insupportable à Yolanda mais au bout de quelques jours, un œil reprend sa place, tandis que l’autre ne bouge plus. Cette modification fait place à de violents maux de tête que seule peut déceler une maman.

Ce n’est plus possible ! Les parents Gigliotti décident alors de consulter un médecin spécialiste. Ce dernier se montre optimiste quant à une guérison prochaine mais il va falloir opérer dans sept mois !

À l’âge de dix-huit mois, Yolanda subit donc une première intervention qui ne réussit pas entièrement. Mais une amélioration conduit les parents vers l’espoir. Pourtant les névralgies crâniennes reviennent et l’œil malade, presque guéri, ne tient plus sa place dans les moments de fatigue extrême. Il faut rééduquer mais comme il doit être difficile de faire comprendre à un tout petit qu’il faut faire « travailler ses yeux. »

Lorsque Yolanda atteindra sa quatrième année, il faudra renouveler l’intervention. Désormais, la perception visuelle de Yolanda s’améliore mais il faut reprendre la rééducation à laquelle elle va se prêter, comme si elle savait déjà que la partie était gagnée. C’est déjà dans son caractère de battante. De plus, la petite fille ne supportera pas le regard des autres posé sur elle. Un peu plus tard à l’école, on ne manquera pas de l’appeler « quatz’yeux.»