Datacenter - Léonel Houssam - E-Book

Datacenter E-Book

Léonel Houssam

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Beschreibung

DATACENTER a reçu le Prix ARTSCOPE 2017. Outre les qualités littéraires et les grandes qualités cinématographiques du livre, les lecteurs sont unanimes. Le prix consiste en une campagne d'information auprès du milieu du cinéma dans le but de porter le livre à l'écran. Léonel Houssam nous propose un récit-fiction haletant. Choc assuré à l'ère DATACENTER. À ne pas manquer. Il s'agit d'une sorte de conte philosophique noir à l'ère de la numérisation généralisée avant la tentative de numérisation des âmes. Mais il ne s'agit pas de cela, il s'agit de réaction épidermique viscérale face à une réalité abrupte comme face à son propre hologramme, supercherie vidée de substance empathique. Non, c'est encore autre chose, la révolte de l'opprimé qui passe à l'action, une mécanique inexorable que rien ne peut enrayer. Non, non c'est encore autre chose; une épopée épique dégoulinant de rouge : rouge-Ferrari, rouge-sang, rouge-drapeau, requin-rouge. Extrait: "Nos dépouilles peinent à percer le mystère de l'envie au-delà de la mort, les débris de nos âmes, la distorsion de la notion de bien et de mal, du merveilleux et de l'horreur, ils partouzent sur nous avec bonheur, ils transpirent, giclent, vomissent sur nos pauvres carcasses accrochées aux caddies, des débris, je vous dis, des débris, nous sommes des débris de morale, des déchets d'âmes, des alevins gluants classés sans suite dans les câbles du DATACENTER !" La version papier de ce livre est uniquement disponible sur le site des Editions du Pont de l'Europe: https://artscope-editions-du-pont-de-l-europe.eproshopping.fr/23093-datacenter-leonel-houssam-illustration-yentel-santitre.html

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Seitenzahl: 129

Veröffentlichungsjahr: 2017

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Datacenter

DATACENTER, récit fictionnelOù se procurer la version papier de DATACENTERFaire du bouche-à-bouche au Soldat inconnu.Le choix de l’arme.La France dissoute.À la mémoire du droit à l'oubli.D'un monument aux morts devenu mobilier urbain ignoré… à un cloud mémoriel attaqué de toutes parts.La sensation de déjà-vu dupliquée à l’infini par les armées de serveurs.Obsolescence programmée de l’hiver.Le monument au soldat inconnu est laissé pour mort.La bande d’arrêt d’urgence comme seule issue de secours.Les réseaux sociaux, ces blocs opératoires de la conscience.Au-delà du dédale connecté, il y a l’autre Terre.L’important c’est le cancer et non la chimiothérapie.Ici gît 0111100010010111100111000011100010101111La Mère Patrie est partie depuis si longtemps.Ma croupe n’est pas à vendre.Des champions lapidés par des programmes ultra-performantsJe ne suis que la viande juteuse prête à griller.Du nationalisme en suppositoire.Le paradis ne peut pas être démocratique...Nous sommes les taulards et les geôliers à la fois.Je m’en fous, je n’ai rien à cacher.Il est midi pile.Bibliographie non-exhaustive :Où se procurer la version papier ?Page de copyright

Léonel Houssam

DATACENTER

Où se procurer la version papier de DATACENTER

La version eBook de ce livre est la propriété exclusive de ses auteurs : Léonel Houssam et Yentel Sanstitre.

La version papier est éditée par les éditions du Pont de l'Europe. Si vous désirez vous la procurer (15€, frais de port compris. 157 pages), il vous suffit de vous rendre sur la boutique de l'éditeur :

https://artscope-editions-du-pont-de-l-europe.eproshopping.fr/

Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 (2 et 3° alinéa), d'une part, que les " copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective " et, d'autre part, sous réserve du nom de l'auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, " toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droits ou ayants causes est illicite " (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que se soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle.

Yentel Sanstitre

Photographies pour

DATACENTER

Née en Suisse en 1985,Yentel Sanstitre est polydesigner 3D de profession, formée à l’École d'Arts Appliqués de la Chaux-de-fonds. Ses diptyques, ses créations singulières et ses photographies ont attiré l’attention de revues et de webzines mais aussi l’agence franco-américaine Artbox qui l’a sélectionnée au 30 Under 30 Women Photographers 2013.

Faire du bouche-à-bouche au Soldat inconnu.

20h00

L'escalier très étroit craquait sous les pas des habitants de cet immeuble vétuste dont la façade avait été ravalée récemment. Les odeurs de moisissures, de pisse, de tabac froid, de mauvais shit et de café saisissaient les narines des visiteurs. L'homme s'était garé plus loin, dans une rue située à la limite de ce quartier de voyous, de chômeurs et de travailleurs fauchés. La ville se mettait à genoux ici, sur les pentes raides qui dévalaient vers la rivière en contrebas.

L'homme portait une mallette noire en cuir très chic contrastant avec son survêtement Adidas noir à bandes jaunes, ses baskets Suede Classic Puma noires et son béret rouge Nike. Après avoir écrasé sa cigarette à même le paillasson ondulant sur le sol du mini hall d'entrée, il prit le temps pour lire les étiquettes collées sur les boîtes aux lettres cabossées. Ses yeux s'arrêtèrent sur l'une d'elles, dans la rangée la plus haute, réservée aux quatre appartements du sixième et dernier étage. Sur l'ascenseur, en panne depuis deux ans, une affiche rédigée au marqueur indélébile noir :

« Merci d arété de pissé dans les escalier »

L’ascension nécessitait de prendre son temps. Les appartements étaient si minuscules que les habitants utilisaient leurs paliers pour déposer les objets encombrants : cartons pleins à craquer, poussettes, paires de chaussures. L’air paraissait chargé de toute la crasse humaine et industrielle accumulée depuis la construction du bâtiment à l’époque des Trente Glorieuses. Les peintures originellement blanches avaient tourné au jaune/gris et étaient ornées de lambeaux de rideaux noirs et gras constitués par les toiles d’araignées infestées de poussières.

Il ne croisa personne. Il entendit distinctement les conversations dans les appartements.

Au premier étage, la voix d’une vieille femme braillait sans doute dans le combiné d’un téléphone :

« Et tu viens plus m’voir, mais j’peux plus faire mes courses avec mes problèmes de hanches et… ».

La saleté était telle qu’il craignait de saloper ses baskets, plus encore qu’en marchant sur les trottoirs. Il changea de main, la mallette lui pesait. Il se disait qu’il devrait se mettre au sport, à la musculation parce que lors de son dernier séjour en prison, il avait morflé :

« Momo l’gringalet ! Eh tafiole, t’as un sacré beau p’tit cul de gamine, viens là que j’te démonte… ».

Il ne comptait pas y retourner. Pour lui tout ça était derrière lui. Comme lui avait demandé Gérald, il faisait cette dernière livraison avant de changer de vie. Son cousin Mehdi lui avait proposé un emploi de manutentionnaire dans son épicerie de Madrid, mais surtout, il y avait Sonia, sa jeune épouse qui attendait un enfant. Dans trois mois, il serait papa et pour lui, il n’était plus question de s’encroûter dans les trafics, les magouilles et les petites merdes juste bonnes à faire gagner quelques billets et des mois de prison.

Au deuxième étage, une odeur d’artichaut lui souleva le cœur. Il détestait cet effluve de pet humide dégagé par ce légume stupide. Un couple s’engueulait. L’homme avait une voix d’ivrogne virant du grave à l’aigu telle une bagnole freinant brutalement dans un virage. Les marches gravies trois par trois, il fit peu à peu abstraction des cris, du brouhaha. Il était pressé d’en finir, de prendre le train pour l’Espagne, pour rejoindre Sonia et son nouveau job. Il changea une nouvelle fois la mallette de main afin d’appuyer sur le bouton de la sonnette de l’appartement 24 mais celle-ci ne fonctionnait pas. Il frappa une première fois, timidement. Il ne perçut aucun bruit à travers la porte en bois. Il cogna donc beaucoup plus fort au point de s’en faire mal aux phalanges. Il pesta intérieurement : « Putain d’bordel de merde, y peut pas réparer sa putain d’sonnette c’te bâtard ! ». Il entendit le craquement d’un parquet. Des pas lourds, un éternuement, un « j’arrive » rauque, endormi, tabagique. La clef joua dans la serrure. Un homme apparut. Dépassant Mohammed d’une tête, Monsieur Del Rossi était un gaillard d’un mètre quatre-vingt-cinq environ, large d’épaules, gras au bide proéminent. Il portait un peignoir vert d’eau et ses jambes poilues laissaient penser qu’il était nu dessous. « Entrez. »

Mohammed hésita à faire demi-tour à la vue de cet appartement qui avait tout l’air de deux chambres de bonne séparées d’un long couloir éclairé par des néons, encombré d’étagères croulant sous le poids de centaines, peut-être des milliers de livres, de bibelots, de quelques coupes et trophées poussiéreux, de boites de toutes tailles, des écrans et de vieilles tours d’ordinateurs désossées. Del Rossi parcourut la moitié de ce couloir, se cognant à droite et à gauche tellement le passage était étroit. Puis il se retourna pour lui faire signe d’entrer. Son front luisant sous les néons puissants, feux froids scellés au plafond, sur toute la longueur. Il se décida à avancer, prudemment, craignant plus de se prendre un objet sur le crâne.

« Donnez-vous la peine d’entrer dans mon bureau-placard empli de néons. Donnez-vous la peine également de vous asseoir et de simuler la politesse, l’attention lorsque je vous parle. Appréciez ce café, produit à l’autre bout du globe par des hommes et des femmes dont je ne connais pas l’identité mais qu’on me décrit comme pauvres et dépourvus de tout confort. Choisissez une pomme. Il n’y en a que quatre car je les ai choisies bio, et Dieu sait que c’est cher le bio. Je ne vais pas vous demander de parler, simplement de m’écouter. Je voulais vous parler d’un pays qui a connu son quart de millénaire de gloire et qui est devenu une fourmilière… Non pas une fourmilière. Ce serait faire insulte au sens de l’organisation légendaire de cette espèce d’insectes… Disons plutôt un territoire grouillant d’hominidés parlant majoritairement la langue française – avec plus ou moins de facilité – et arborant, comme ses voisins, et peut-être plus encore, des zones commerciales fabuleuses enveloppant les villes.

- Vous prendrez un sucre ?

- Non Merci.

- Non ? Et ma main dans la gueule ? Ah voilà, on prend un sucre, ça fait plaisir les gens qui mettent un sucre dans le café. J’en n’ai strictement rien à foutre des puristes du café qui te disent que ça s’apprécie sans sucre. Moi j’en mets, hein. Toi aussi tu en mets un. Vous pardon, pas tu.

- On peut se tutoyer si vous voulez.

- On fait ce qu’on veut. Mais non, on va dire vous, ça crée une distance nécessaire. On a un compte courant avec un peu d’argent dessus pour s’acheter des sucres et du café et tant d’autres choses dans les zones commerciales d’amour qui enserrent nos villes. On nous dit qu’il ne faut pas manger de sucre, que ça cause l’obésité et dans le même temps, on nous dit de bouffer terroir, de bouffer français, donc d’ingurgiter des pâtisseries pleines de sucre… Ah oui, du sucre de France, des ingrédients de France… Mon cul. On ne dit pas mon cul, on dit mes fesses, c’est comme ça. Et on n’accepte pas les sucreries d’un inconnu, c’est forcément un pédophile. Des ingrédients français, mes fesses, mon fion, on ne dit pas fion, on dit anus. Ne me regardez pas comme ça. Asseyez-vous. »

Il se dirigea vers Mohammed, le bouscula légèrement et débarrassa un coin de canapé. Les livres y étaient également empilés. Il y eut juste assez de place pour s’asseoir.

« Je vous pose la question : bouffer français à pas cher, c’est bouffer du fongicide et du pesticide de qui ? Monsanto, Dupont, Syngenta ? Je suis en France avec la double-nationalité française et connard. Franco-connard. Je râle, je m’informe. Si je dis Syngenta, Dupont de Nemours ou Monsanto, ça ne les empêche pas de vivre. Je fais, le bras tendu vers l’écran de télé ou d’ordinateur : « Ah les salauds ! Les enculés ! Ils nous tuent ! ». Je suis presque tout rouge, j’ai la voix qui déraille. Ils nous foutent des fongicides et pesticides et OGM qu’on va tous crever. Et comme je suis fauché, je mange, j’essaie de manger du français, du produit en France par des péquenots, oh merde on dit pas péquenots, on reste poli, on dit agriculteurs, on dit paysans, on dit pas pollueurs, on dit victimes de l’Europe de la Mondialisation. Allez bois ton café, avale, avec le sucre c’est meilleur. Le café, ça peut pas être français, mais presque tous les français en boivent le matin. Je dois consommer français mais les produits sont pleins de produits chimiques et donc cancérigènes. Si je veux manger sain, il faut acheter le panier pas trop cher à la ferme bio et y allez avec une voiture hybride fabriquée en Asie, enfin pas en France, lâcher des caisses de CO² parce que la ferme est à dix kilomètres de chez moi, étant donné que mon HLM de « sweet banlieue pourrie » est au cœur d’une ville sans péquenots, euh non, producteurs agricoles. »

Il versa l’eau chaude de la bouilloire dans un verre un peu sale. Il renversa une cuillère de café soluble bon marché et y jeta un sucre avant de le tendre vers Mohammed.

« Avale je te dis. Avale le café avec du sucre, il est pas fait en France. Je vouvoie, je tutoie, qu’est-ce que ça peut faire ?! Pareil pour le thé. On va quand même pas boire de l’eau chaude, merde ! Pour venir travailler dans ce bureau-placard, j’ai besoin de caféine, j’ai besoin de dopant, pour vivre, pour me dire que je suis un être humain doué d’intelligence. C’est con de se dire ça, mais contrairement aux français dits de souche, moi je suis franco-connard, parfois franco-bâtard, en tout cas moi et les souches, ça a toujours fait deux, je me suis toujours pris les pieds dedans sur les chemins forestiers de mes Ardennes natales. C’est pas parce qu’on vivait dans une zone pleine de verdure qu’il n’y avait pas des ordures. Mais ça, j’y reviendrai plus tard et tu comprendras que parler de racines, de mythes, d’héroïsme, c’est un peu comme revendiquer son amour du terroir tout en consommant essentiellement des produits qui viennent de partout sauf du terroir. Et lorsque c’est terroir, c’est bourré de produits de merde qui partouzent avec tes cellules saines. Mais je ne ferai pas la leçon parce que je n’en sais rien. Les murs sont là, le jean a la braguette bien fermée, les chemins de boue sont recouverts de bitume, et si tu te fais choper à pisser contre un bâtiment, tu es un porc…

- Quel est le rapport ?

- Quel est le rapport ? Aucun. Je t’emmerde. Avale. T’as fini. Tu vas en reprendre un autre. Non ? Si, tu vas en prendre un autre »

Glam de Rossi battait l’air avec ses bras massifs. Mohammed caressait le cuir de sa mallette en espérant que cette tempête de mots cesse. Mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, la furie redoubla, le visage tordu, les mains crispées, les gencives luisantes :

« Le décor est planté. Mon bureau a vu sur que dalle. C’est là, devant un écran, un téléphone, une imprimante, un porte-cartes, des dossiers et un gobelet en plastique-pétrole empli du café semi-froid, que je gagne deux francs six sous - on dit deux euros six sous mais ça fait plus cher quand même - pour m’acheter des cubes de béton qu’on nomme des pièces d’appartement et pour remplir le caddie avec la roulette avant gauche qui déconne…

D’ici je ne vois pas le temps, je ne vois pas le jour, si, un jour artificiel fait de lumière nucléaire, de sangles électriques puissantes comprimant mon cerveau. Ne vous formalisez pas, donnez-moi la main. Vous vous levez de votre place sur le canapé pour cela ? Oui évidemment, ça n’est pas moi qui décollerais mon séant de cette chaise de bureau. Je vais rester là et vous prendre la main, lire les lignes pour connaître votre niveau de soumission. L’état d’urgence est une couette qui ne réchauffe plus, trop petite, que les jambes elles sortent et qu’il fait froid. Il fait moins froid en hiver et pourtant votre main est gelée. Il fait moins froid alors on consomme moins de chauffage, moins d’énergie. On est bons, on est bien, on va pas dans le mur simplement, on trébuche au ralenti pour percuter la porte d’entrée. On ne peut plus franchir l’entrée, on ne peut plus parce qu’ils ont verrouillé chaque appartement, qu’ils n’ouvrent qu’à l’heure d’aller au job, le taf dans le bureau sans lumière naturelle, juste la lumière artificielle, l’air conditionné été comme hiver derrière des fenêtres scellées et opacifiées… Et le soir, la porte du bureau s’ouvre, nous donnant l’autorisation d’aller jusqu’au supermarché, ou le magasin des zizis et des gougouttes qu’on couvre de tissus synthétiques. Évidemment, on est libres de remplir des sacs tant que les cartes de crédit le permettent. On peut. Alors on fait. On peut jusqu’à la fermeture si l’on veut. Mais il y a les enfants à doucher, ou mémé à laver au gant entre les lopins de peau, les parcelles d’articulations toutes abîmées. Avant de faire à manger, ou après,  c’est au choix, c’est libre, la porte d’entrée de l’appartement a été fermée mais l’on peut si l’on veut se vautrer devant la télé, devant l’ordinateur et dire que l’on n’est pas d’accord avec ci, qu’on en a marre de ça. On peut le dire mille fois, un milliard de fois, on peut le dire sur les réseaux sociaux, dans les forums, par e-mail ou SMS. On peut, entre deux photos de chatons et de skateurs qui se cassent la gueule, on peut réprouver, lever le poing devant la télé et devenir tout rouge de rage, ravagé par le brouhaha tellurique du monde connecté…

Depuis plusieurs années, les médias n'arrêtent pas de répéter: « La crise qui se profile remet-elle en question l'épargne des français ? ». Mais de quelle épargne parlent-ils ? De la grosse tasse pleine de pièces jaunes qui est sur le meuble d'entrée ? Les banques ont un double des clefs pour me la faucher ?! Je planquerai cette grosse tasse sous l'oreiller de la petite souris avec la prothèse dentaire métallique qui s'est cassée la gueule après dix ans de bons et loyaux services contre la bouffe aux pesticides... »