0,00 €
Orphelin est nouvelle escapade dans les méandres neuronaux, histoire de rappeler que la justice ne peut pas tout condamner. Se sentir abandonné, dépourvu de racines, se perdre dans une identité brumeuse.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Seitenzahl: 25
Veröffentlichungsjahr: 2016
Crédits
Avant-propos
Mon abattoir psychique personnel
A quinze ans, je me sentais fragile comme une plaque de balsa.
Ils étaient des morts-vivants, tandis que j’étais l’ami des fantômes…
Moi, je les connaissais…
Je m’endormis à dix ans, me réveillai à quinze ans.
Le gris du dehors se mêla à l’obscurité de la pièce.
On ne justifie le crime que si on le commet.
Je m’éveillai à quinze ans, me pulvérisai à vingt ans.
A propos de l'auteur
Couverture©Yentel Sanstitre (photographie de couverture)Tous droits réservés
Page de copyright
© Editions fictives Burn-Out 2016
ISBN:9782322131495
Je veux ici que vous compreniez tout, mais que vous ne sachiez jamais où vous vous trouvez…Orphelinest une nouvelle escapade dans les méandres neuronaux… Histoire de rappeler que la Justice ne peut pas tout condamner. Pour le reste, je me fous que l’on argue le fait que je ressasse… Ecrire est une exploration, tiens, pire, c’est une obsession. Pas d’auto-trip pour moi, ni d’autofiction. Je ne suis pas ces snobs qui méprisent le genre mais ça n’est pas pour « taf ». Ceci est une chronique intime, en aucun cas une histoire avec un début, un milieu et une fin… Un conseil : ne lisez pas ce texte, vous serez terriblement déçus.
Cela sentait le cambouis et la limaille de fer… Je passais l’éponge sur la carrosserie comme on caresse le pelage d’un lion menaçant. La BM de tonton était bleue, belle, triomphante, les jantes chromées et vitres teintées. Le pot d’échappement était extra-large. Sa grande fierté. « Je n’ai pas goûté de peinture plus classe que celle-ci ». Tonton entrait régulièrement dans le garage: « Alors t’avances? Là! Regarde là! C’est crade! T’as de la merde dans les yeux gamin? ». Mes samedis après-midi étaient consacrés au récurage, au nettoyage, lustrage de tout ce qui lui appartenait, de près comme de loin, à l’exception de ses vêtements et du parterre de fleurs luxuriantes qui défiaient les parterres de fleurs des voisins… Des larmes, et des crampes, du matin jusqu’au soir, j’assurais le service… pendant qu’ils se rinçaient aux apéros, fous rires et débats musclés sur la politique. Je les entendais causer, leurs échanges complices meublaient mes silences et rythmaient mon labeur jusqu’à 16 heures, le moment où Tonton descendait et m’ordonnait de cesser: « Maintenant tu arrêtes et tu viens avec nous. Tu as le droit à ton goûter ». Autour, c’était les montagnes hein, les belles forêts, la liberté des aigles et le ravage des rongeurs. J’en avais marre, j’étais éreinté, mais encore obéissant. Sa BM rutilait, à l’instar d’une vieille peau ravalée façade pour émoustiller les jeunots sur une piste de danse… d’une boîte kitch de province. Les idées se bousculent et l’éparpillement pénible des pensées vidées en brouette sur le papier recyclé (stylo plume à recherche, encre bleu, ça fuit mais ça gratte à l’oreille).
Quant à la maison, elle était vaste, cossue, écrasant les bâtisses voisines dont celle qui avait appartenu à mes parents. Certains l’appelaient le « château », le garde-champêtre affirmait que l’endroit était hanté… La merdique des âmes qui vivent dans quelques trouées provinciales, ces gnoufs souvent racistes, toujours étroits d’esprit…