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Il faut le dire : l'Humanité se divise en trois catégories et non deux : ceux qui croient béatement en l'avenir, ceux qui s'en remettent à un intermédiaire divin ou terrestre pour les sauver et il y a ceux qui vivent pleinement l'extinction, en toute conscience. Ces derniers peuvent tout à fait sombrer dans une longue et douloureuse dépression, mais ils peuvent aussi décider d'en savourer tous les instants (tant qu'on leur prête santé), d'en observer les nouveaux paysages, les nouvelles catastrophes et reconnaître que ce n'est pas l'Homme qui dirige la vie sur Terre mais que c'est l'Univers et ses équations écrites depuis toujours et qui perdureront au-delà de l'extinction en cours de l'Humanité sur cette planète et dans cette dimension. "Loin de nous l'idée d'exposer une colère. Il s'agit surtout d'offrir une solution radicale pour s'extirper du marasme, de la folie et de la promiscuité provoqués par la vie sur Terre" Manifeste de l'Acharniste est un texte sonique qui permet de passer d'un état d'immobilisme morbide à un exercice de haute-voltige dans l'inconnue... Il est suivi d'Une Ville à Deux, une sorte d'observatoire photographique et poétique de nos sociétés post-industrielles en prise avec le déclin économique.
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Seitenzahl: 49
Veröffentlichungsjahr: 2017
- Les Derniers Cow-Boys français, roman, Paris, Éditions Pimientos, collection « Pylône », 2008
- Un noir désir, Bertrand Cantat, biographie critique, Paris, Éditions Scali, 2008
- Réédition : Noir Désir, le vent les portera, biographie critique, Paris, Éditions Pimientos, collection « Pylône », 2009
- La Mort dans Marcelle, ma mère, nouvelle, in Id. et al., Le Livre noir de ta mère, Montréal, Éditions de Ta Mère, 2009
- Manu Chao, le clandestino, biographie critique, Paris, Éditions Pimientos, collection « Pylône », 2009
- Manu Chao, der clandestino, biographie critique, traduite en allemand, Éditions Hannibal, 2010 2011
- 25 minitrips en wagon-lit décapotable, livre collectif de 25 nouvelles, Bruxelles, Éditions Renaissance du Livre, collection « Grand Miroir », 2011
- Seconde chance, Nouvelle, Les éditions la matière noire, collection « The dark matters », 2013
- ORPHELIN, nouvelle. Editions Burn-Out/BOD. 2016.
- CUT-UP Vérolé, Tome 1. Poésie pamphlétaire. Editions Burn-out/BOD. 2017.
- DATACENTER, récit-fiction. Editions du Pont de l'Europe. 2017.
« Si jamais Dieu existe, l’Humanité n’est qu’un soupir », Encore merci, Klub des Loosers.
« On parle toujours de la violence du fleuve, jamais de celle des berges qui l’enserrent » - B. Brecht.
« Une biographie, ça s’invente ! », Louis-Ferdinand Céline.
« Ne me parlez pas de la non-responsabilité du savant face aux utilisations détournées de ses découvertes. Il y a autant de savants innocents dans le monde qu’il y avait de paysans persuadés d’habiter près de l’usine Olida dans les faubourgs de Buchenwald », Desproges.
Avant de commencer, je le dis : un écrivain qui se respecte, ne respecte personne... Si je suis un écrivain de niche, alors Musso est un écrivain de chenil... Mon job, c’est ramasser les gens en miettes et en faire un délicieux pain perdu.
Je n’étais ni un égocentrique ni un dépressif, j’étais un « égocondriaque », c’est-à-dire un individu qui avait peur d’être lui-même. Désormais, je suis un Acharniste.
J’ai bien dit Acharniste, et non Anarchiste… Définition :
Il faut le dire : le peuple est une variable d’ajustement pour des myriades de groupes politiques, religieux et/ou économiques plus ou moins importants se comportant comme des élites à l’avant-garde de la « vérité » et du « système idéal ». L’individu, dans ce cadre, n’a qu’une emprise limitée sur son existence et son histoire propre. Les mots « liberté » et « bien » sont employés telle une carotte pour faire marcher un âne. Chacun s’empresse de choisir d’appartenir à tel ou tel groupe avec une marge d’erreur minimum. Pour ces groupes, les plus fervents, les plus intégristes/radicaux/fondamentalistes sont des ennemis à abattre, tandis que la grande majorité, « le peuple », dans le langage commun, est la matière à modeler pour accéder au pouvoir...
L’Humanité se divise en trois catégories et non deux : ceux qui croient béatement en l’avenir, ceux qui s’en remettent à un intermédiaire divin ou terrestre pour les sauver et il y a ceux qui vivent pleinement l’Extinction, en toute conscience. Ces derniers peuvent tout à fait sombrer dans une longue et douloureuse dépression, mais ils peuvent aussi décider d’en savourer tous les instants (tant qu'on leur prête santé), d’en observer les nouveaux paysages, les nouvelles catastrophes et reconnaître que ce n’est pas l’Homme qui dirige la vie sur Terre mais que c’est l’Univers et ses équations écrites depuis toujours et qui perdureront au-delà de l’Extinction en cours de l’Humanité sur cette planète et dans cette dimension…
Manifeste de l’Acharniste
Une Ville à Deux
Le pubis et les cuisses aspergés de pisse
La stupide hystérie de la vie
Son odeur, le goût de sa bouche, la douceur de sa peau sont mon chez-moi
L'écouter lire dans sa tête...
Crevez, vivez mais laissez-nous
Cette vision d'un instant figée dans un corps cloué au sol
Tu n'as pas d'enfant ? Et pourquoi ?
La bombe H s'écrase sur mon jean slim...
J'adorerais me rencontrer à l'âge de seize ans
Ces touristes gazés dans les fuselages
L'Ordure trône au loin
Ses gros yeux dénués de pupilles
Je les réduis à l'état d'esclaves
L'Apocalypse cent mille fois prévu et prédit
Les yeux baisés par les passants crétins
Il te met en hors-bite
Je ne veux pas ajouter de nouveaux amis
Les traces noires laissées par les cafards
Nous baisons dans les bestiaux d’acier
Sommes-nous morts ?
La rue soufflée avant-hier par la voiture piégée
Nous acquiesçons plus que nous accusons.
Avant tu mettais des crèmes solaires pour ralentir ton cancer. Maintenant tu manges bio pour avoir une chance d’avoir des prothèses et des organes artificiels et finir dans le caisson oxygéné de tes écrans cruels... 120 ans d’espérance de vitres teintées...
Pour être franc, tu as des personnes rares qui te servent de charpente, qui te soulèvent et te blindent les muscles à l'instar de stéroïdes, et qui disparaissent comme ça et semblent te dire : « Bon mec, maintenant, t’as tout, ta queue, ton sabre, ton esprit guerrier, t’as plus qu'à courir au sommet, dézinguer l’vorace qui pisse sur le monde entier, et ensuite, repos du guerrier, tu nous rejoindras pour trinquer ! »
S’offrir aux autres est un gouffre, une douceur aussi âcre qu’un bâton de glace sucé pendant des heures. Malheur. Un Acharniste est un gros bébé brillant, luciole plantée dans vos jardins, un carnet à la main, l’air fuyant d'une mauviette, les griffes des doigts surgissant d’un coup de l’ombre, déchirant la peau tendre...
Les limites du soi, c’est un corps, un tas de bidoche qui, tôt ou tard, est attaqué de toutes parts par les maladies. À l’intérieur pourtant, des étendues immenses, des cités infinies s’enfouissant dans des kilomètres de roches dures, des lacs de soufre, des fleuves de sang qu’un monstre à quatre pattes avale avec gourmandise. Sur les berges, des petites choses ressemblant à des enfants grignotent une jambe musclée d’un randonneur perdu. C’est ça, et tant d’autres surprises. Des saisons en enfer grillant des carcasses de yachts clinquants.