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Columbus Story est une longue et grandiose saga qui déroulera son long ruban mystérieux d'un récit aux événements fascinants, palpitants, qui vous feront rire ou pleurer mais qui ne vous laisseront jamais indifférant. Vous découvrirez avec étonnement ses nombreuses péripéties surprenantes... parfois poignantes. Vous serez surpris par ses multiples rebondissements et la découverte de ses nombreux mystères. Une fresque monumentale, passionnante, éditée en son intégralité sur un ensemble de plusieurs volumes dont le Sixième est consacré à "Destination Thurso... tome 6". Récit passionnant qui continuera à tracer avec fascination le sillon de la saga pour vous mener avec ravissement et bonheur, tout en douceur, vers un épilogue inattendu et heureux.
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Seitenzahl: 523
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Du même auteur:
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De Bagatelle à Central Park 2019 - Manhattan Story... Volume 1
Avec James Marval, Barbara Woods, Alva Amandusson
L'intangible Vérité 2019 - Manhattan Story... Volume 2
Avec James Marval, Barbara Woods, Alva Amandusson
Destination Stockholm 2020 - Manhattan Story... Volume 3
Avec James Marval, Barbara Woods, Alva Amandusson
***
L'inconnue du 47ème 2018 - Columbus Story... Volume 1
Avec Bruce Chandler et Maureen Parker
La Nymphe d'Atlanta 2018 - Columbus Story... Volume 2
Avec Jaffrey Cleversid et Elisabeth Chandler
La Dame du Taxi Jaune 2018 - Columbus Story... Volume 3
Avec Bruce Chandler et Maureen Parker
La Sirène de Philadelphie 2018 - Columbus Story... Volume 4
Avec Bruce Chandler et Maureen Parker
La Dernière Valse 2018 - Columbus Story... Volume 5
Avec Jaffrey Cleversid et Elisabeth Chandler
***
A paraître prochainement :
Colombus Story... Volume 7
Rhapsodie Vénitienne
À ma femme
Tous droits de traduction et de reproduction réservé pour tous pays.
Copyright © Victor Perlaki 2024
Nous sommes maintenant
une famille, nous devons nous serrer
les coudes et nous aider mutuellement.
La famille est notre fondement et le ciment
qui viendra définitivement le lier seront
nos enfants. Alors n'attendez pas
de moi a ce que je vous
laisse tomber !
V. Perlaki
Les œuvres d’art et les endroits décrits dans cet ouvrage sont authentiques. Certains lieux sont idéalisés, mais jamais en leurs défaveurs.
L’intrigue romancée est entièrement imaginaire. De même, les noms, des personnages, de certains lieux, les actions sont fictifs, ou utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnages réels, morts ou vivants, ne serait que pure coïncidence.
V. Perlaki
***
Étonnant, captivant, ce roman fourmille de rebondissements, de voyages, d’intrigues, nous entraînant de New York à Philadelphie, de Snowmass à Atlanta en passant par Vienne, Madrid et Venise dans le monde fascinant de la mode et de la finance Victor Perlaki est aussi l’auteur du précédant roman de la série Columbus Story La Dernière Valse... tome 5
***
Columbus Story est une longue et fascinante saga sentimentale... Une fresque romanesque monumentale qui vous emportera dans un tourbillon émotionnelle qui ne faiblira jamais.
Vous accompagnerez pas à pas des personnages attachants aux destins poignants... Une histoire incroyable qui se mêle, s’immerge, dans le monde très fermé de la noblesse madrilène.
Une action palpitante qui au jour le jour déroulera son long ruban d’évènements qui vous mèneront à côtoyer un milieu judiciaire improbable... Un récit étonnant qui vous transportera au gré du cheminement des personnages dans le cadre exceptionnel des États-Unis d’Amérique,
Un voyage fascinant, surprenant, entre New York et Philadelphie, Atlanta et Denver, les Bahamas et Nassau sa capitale sur l'île de New Providence... Paradis Island et Snowmass dans le Colorado petit village royaume du rodéo entouré de montagnes.
Puis, plus loin encore, au-delà des mers dans la vieille Europe à Madrid en Espagne avec sa cathédrale d’Almudena, son triangle d’or et son site royal de San Lorenzo del Escurial... À Vienne en Autriche avec ses musées, ses palais et son école espagnole d’équitation... Puis, Venise en Italie...
Venise, la resplendissante avec ses gondoles et ses palais magnifiques. Ses musées fastueux aux œuvres d’art magistrales. Ses monuments millénaires, son café Florian et sa Fenice opéra prestigieux qui, comme le Phénix, renaîtra plusieurs fois de ses cendres.
Nous en avons déjà parlé ma chérie ! Je pensais que cela avait été réglé ?
- Oui, et non ! Tu sais, j'ai l'impression parfois d'être une intrigante. Celle qui a pris la place d'une autre. Celle qui n'apporte rien et veut tous prendre par la force de son emprise sur un homme qui l'aime.
Moi j'aime l'homme qui m'a fait la cour un soir à Atlanta dans un bar déserté après minuit. J'ai adoré la rose qu'il m'a donnée, tout comme j'ai aimé l'homme qui me la offert.
En ces instants-là, je ne m'étais pas posé la question de savoir si tu étais un nanti ou pas. Sans penser vraiment à rien de tout cela, je crois qu'a l'instant où j'ai entendu s'élever le son merveilleux de ta voix, je suis tombée raide amoureuse de toi.
Comment dire ? Ce fut spontané, épidermique, d'une sensualité incroyable qui m'avait fait frissonner. Une révélation inattendue, une sensation jamais encore ressentie qui me fit voir une myriade d'étoiles et entrevoir la perspective de désirs inassouvis.
Je venais de prendre conscience que tu étais celui que j'attendais. Celui devant lequel, je pourrai par amour me mettre à nu... à nu, par le corps et par l'esprit.
Celui à qui je pourrais blottis dans ses bras lui confier mes peines et mes joies. J'avais senti que tu étais celui-là, que tu étais cet homme merveilleux que je pourrais respecter et aimer sans jamais rien exiger...
Parutions du même auteur
Page titre - La Sirène de Philadelphie
Dépôt légal - ISBN
À ma femme
Jaffrey
Les faits
Préface
Paradoxe
CHAPITRE PREMIER - Lundi 19 août 2013
01 l'Irlande
CHAPITRE 2 - Mardi 20 août
01 Conquête et fin des Incas
CHAPITRE 3 - Mercredi 21 août
01 La chute de l'empire Inca
CHAPITRE 4 - Jeudi 22 août
01 Snowmass
CHAPITRE 5 - Vendredi 23 août
01 Atlanta (1)
CHAPITRE 6 - Samedi 24 août
01 Atlanta (2)
CHAPITRE 7 - Dimanche 25 août
01 Vienne
Épilogu
e
Remerciements
Composition
L'auteur
Loi du 11 mars 1957
Dublin, un lundi matin, ressemblait à toutes les autres grandes villes d'Europe avec ses travailleurs qui après deux jours de repos reprenaient moroses le rythme monotone de leur quotidien.
Bien qu'il ne fût que 7 heures, mais déjà de la rue montait une animation bruyante bien matinale. La belle Alisa dormait encore quand Ronald déjà levé décrochait le combiner pour commander un bon petit déjeuner.
Le Riu Plaza The Gresham Dublin était un hôtel étoilé, mais, donc, le service, pouvait parfois paraître bien lent.
Leur vol pour Inverness en Écosse décollait de l'aéroport international de Dublin à 12 h 30. Il s'agissait de ne pas le rater, surtout, qu'il leur fallait encore y rendre leur véhicule de location.
Une démarche qui sommes toute simple, pouvait, pour régler ces élémentaires formalités prendre parfois, selon l'affluence, un temps d'une durée indéterminable.
Ce contretemps fâcheux s'était déjà produit pour son fils Jaffrey, qui, de retour de Snowmass, avait dû patienter à l'aéroport de Denver un temps inexplicable en formalités tatillonnes qui lui avait fait rater à deux ou trois reprise son vol de retour sur New York.
Ronald en père aimant, avait bien sûr et comme toujours une pensée affectueuse pour son fils qui devait dès lors dormir sa dernière nuit auprès de sa ravissante épouse.
Il savait qu'il devait laisser derrière lui sa somptueuse Élisabeth. Il se demandait s'il aurais osé laisser ainsi seul sa Dolores... sans doute pas !
Non qu'il n'eût pas confiance, mais passer une nuit sans l'amour de sa Dolorès lui aurait paru insupportable. Tout cela pourtant était déjà loin... lointain, tout comme ce drame affreux qui les avait séparés. Une abomination qui encore venait parfois hanter ses nuits.
Il formait matin et soir des prières pour que cela n'arrive jamais à son garçon.
L'aéroport ne se trouvait qu'à 11 km au nord de Dublin, situé près de la ville de Swords. Il comportait des terminaux dont l'un accueillait la compagnie nationale irlandaise, "Aer Lingus". Un léger frottement le fit ce retourné... Alisa plus pulpeuse que jamais, somptueuse, avec ses magnifiques longs cheveux défaits se tenait souriante debout devant lui.
- C'est aujourd'hui que tu m'emmènes au pays de ma maman ?
- Comme tu es belle ma chérie... Seigneur ! Laisse moi te regarder, tu es... tu es ?
- Ne cherche plus mon chéri ! Belle, je ne veux l'être que pour toi ! Quelle est le programme ?
- Viens sous la douche avec moi et tu le sauras !
- Est-ce un ordre ou une invitation ?
- Une invitation héroïque mon amour, lui dit-il en la prenant avec une grande douceur entre ses bras... Non, mon amour, sûrement pas un ordre, que d'ailleurs, jamais, je ne saurais te donner.
Seulement une tendre invitation, un désir inavoué de vouloir t'admirer dans toute ta splendeur pour ne jamais l'oublier. Sans doute, un doux rêve inachevé, un fantasme refoulé, que j'aimerais vivre dans toute sa réalité auprès de toi ma douce et chère Alisa... Dis-moi franchement, si tu me trouves bizarre ou bien trop exigeant ?
- Pourquoi ne me l'avoir pas encore demandé ?
- Parce que, je n'ai pas osé. Mais puisque maintenant tu veux bien m'épouser, j'ai pensé que je pouvais tenter ma chance en te le demandant.
- Ronald... Ronald... tu es un grand enfant. Viens, allons réaliser ce merveilleux fantasme.
Quand ils quittèrent la salle de bains, leur petit déjeuner avait été servi.
- Ronald, mon chéri, tu es tout ce qui m'avait à ce jour manqué. J'aime ta douceur et ta délicatesse.
- Alisa, pour moi c'est encore différent. Je me revois encore à découvrir cette merveilleuse créature derrière ce bar en me posant la question de savoir pourquoi une si merveilleuse jeune femme pouvait se trouver là ? J'avais appris un peu plus tard le pourquoi de la chose. Ce fut le réceptionniste de l'hôtel qui fortuitement... m'en avait donné la réponse.
« - Ne vous fatigué pas mon vieux, c'est une forteresse imprenable. »
- La dessus, je t'avais offert une rose. À ce moment, j'ai eu très peur que tu me prennes pour tant d'autres qui, sans doute, sourire aux lèvres avaient voulu abuser de toi.
- Non, mon chéri, jamais, je n'ai pensé cela de toi ! Bien au contraire, dès que je t'avais vu, j'avais compris, que tu n'étais pas de ceux-là.
- Moi aussi, j'avais tout autant compris que tu étais une jeune femme honnête qui travaillait pour vivre, et non une de celles, qui monnayaient son corps.
- Tu avais compris cela... toi ?
- Oui ! C'est pourquoi tu as remonté ta herse et abaissé ton pont-levis pour me laisser pénétrer dans ta forteresse et ravir ton cœur sans que j'eus besoin d'escalader tes remparts. Cela m'a rendu heureux, car, vois-tu, il se trouve, que, je souffre de vertige.
- Tu es incroyable, après tout ce que nous avons vécu, tu me fais encore la cour ? Seigneur, c'est toi, qui me donne le vertige !
- Pourquoi ne le ferai-je pas ? Le cœur d'une jolie femme demande comme une jolie fleur persévérance, attentions et soins pour la faire éclore... D'ailleurs, jamais je ne pourrais m'empêcher de te séduire en te faisant la cour. Cela me fait du bien de penser que je possède un joyau inestimable qui me dit souvent de n'être qu'à moi.
- Pourquoi alors ne le dirais-je pas aussi, qu'il me plaît d'avoir près de moi un homme que j'adore... Un robuste cowboy qui m'aime et qui ne cesse de me donner de la joie et qui prend à chaque instant soin de moi.
- Ne trouve-tu pas que ce café dégage un arôme exceptionnel ? Je le trouve vraiment très bon.
- Nous sommes dans un quatre-étoiles chéri... C'est un café du Costa Rica, un des meilleurs. Je crois que notre vol est prévu pour 12 h 30, à qu'elle heure pense-tu que nous devrions partir ?
- Comme il nous faudra rendre le véhicule, nous devrions par précaution nous y rendre une petite heure avant de ce que nous avions prévu.
- C'est-à-dire ?
- Si nous partions d'ici à 10 heures, je crois que ce serait bien... Quand penses-tu ?
- Cela me semble raisonnable. Néanmoins a quelle heure penses-tu que nous puissions arriver à Inverness ?
- Normalement à 13 h 50 !
- C'est un peu tard pour déjeuner, j'espère que nous pourrons encore trouver un endroit convenable pour nous restaurer ?
- Oui, bien sûr, nous trouverons bien un petit restaurant sympathique en cours de route. Remarque, nous pourrons prendre tout notre temps, nous n'aurons que 187 km a parcourir pour arriver à Thurso... Un trajet raisonnable que nous pourrons me semble t-il facilement parcourir en moins de deux heures trente !
- C'est pour moi un rêve qui se réalise, mes grands-parents que je n'ai connus y reposent, je suis impatiente d'y arriver. Toutefois, il nous reste encore deux petites heures avant de partir... Qu'allons nous faire ?
- Finirent tout d'abord ce très bon petit déjeuner , et pour le reste, si tu n'as pas d'idée, moi... j'en ai bien une.
- Et laquelle ?... Arrête, arrête chéri ! Ne ma tu pas dis que nous allions finir notre petit déjeuner ?
Bien qu'il se fût couché un peu avant minuit, Jaffrey n'arrivait pas à s'endormir. Beaucoup trop de choses tourbillonnaient, s'entrechoquaient dans sa tête. Une appréhension incontrôlable, de se retrouver de nouveau seul dans ce petit appartement new yorkais qui l'avait vu tant de fois souffrir, le contrariait profondément. Agacé, il ouvrit un œil pour consulter ce vieux réveil tic tâtant qui lui indiquait de ses aiguilles fluorescentes qu'il était déjà deux heures du matin dès lors passées de plusieurs minutes... Soudain ! Une petite voix douce s'éleva.
- Tu n'arrives donc pas à t'endormir mon chéri ?
- Oh ! Tu ne dormais donc pas non plus ? J'espère que je ne t'ais pas réveillé au moins ?
- Je ne dormais pas, bien au contraire, comme tu dois te lever de bonne heure, je n'ai pas voulu ne pas te laisser reposer.
- Alors, tu ne dormais donc pas encore quand je me suis couché ?
- Non, je t'attendais en faisant semblant de dormir pour que je puisse, une fois que tu serais endormi, profiter de ta présence jusqu'au petit matin pour que jamais de ma mémoire ne s'efface ton beau visage.
- Ma douce petite poupée, j'avais tellement envie de toi en te rejoignant, mais en te voyant dormir, je n'ai pas eu le cœur de te réveiller... Viens, viens mon amour, dis-moi franchement, comment vais-je pouvoir me passer de toi ?
Un peu perdus dans cette aérogare qu'ils découvraient, ils eurent un mal fou à trouveur le comptoir de la compagnie qui leur avait loué leur véhicule. Néanmoins, contre toute attente, les formalités furent expédier à la vitesse d'une feuille soufflée par le vent.
Ils avaient quitté leur résidence comme cela fut auparavant décidé. Alisa, vêtue d'une robe légère, dont l'amour rendait de plus en plus ravissante, avait fait tourner bien des têtes en traversant d'une démarche légère élégamment ondulante l'immense hall de l'hôtel.
Tous ses regards appuyés, portés sur ses hanches, agaçaient Ronald au plus haut point. Lui, qui pourtant n'était pas d'un caractère jaloux, percevait cela comme une provocation.
- Que veux-tu mon chéri, ils ont envie de faire la même chose que ce que nous venons de faire ! Ne t'inquiète pas pour cela, avant toi, c'était mon quotidien, j'ai l'habitude et je n'y fais même plus attention... Mon homme, quoi qu'il arrive, ce ne sera à jamais que toi !
« - Seigneur cela recommence, comme cela fut le cas pour ma Dolores ! »
La tête levée devant le panneau électronique a attrapé un torticolis, ils tentaient de trouver sans succès leur vol sur une liste sautillante aux caractères tournants qui n'arrêtaient pas de se réactualiser. Il était du coup trop en avance, leur vol ne se trouvait pas encore affiché.
- C'est bien le vol Loganair LM 664 de 12:30, n'est-ce pas ?
- Oui, c'est tout a fait, cela ma Chérie. Je peux te rassurer, car, moi non plus, je ne le trouve pas.
- C'est n'est pas grave, ils nous faut seulement patienter un peu !
- Et si nous allions nous asseoir au Starbucks Coffee ? Nous y serions confortablement installé en attendant que notre vol s'affiche... Quant penses-tu ma douce ?
- C'est une excellente idée !
L'aéroport de Dublin inauguré, en 1939, se trouve être le plus important d'Irlande ou plus, de 24 millions, de passagers y ont transités, en 2012. Ce chiffre est remarquable au regard de la population de l'agglomération de Dublin, de 1,6 million d'habitants, comparé à celle de l'Irlande qui avoisine, les 6 millions.
Il est essentiellement utilisé pour les vols internationaux. En 2006, il se classait au 17e rang des aéroports mondiaux par trafic international, avec 20,2 millions, de passagers internationaux. Alors que le trafic intérieur n'a ainsi représenté que 565 000 passagers en 2010.
Une demi-heure à peine plus tard, et une bonne bière brune consommée, le vol Loganair LM 664 de 12:30, sur Embraer ERJ-145, était affichés sur tous les panneaux.
Aussi bien qu'une heure plus tard, ils se trouvaient confortablement installés dans un petit biréacteur produit par la société brésilienne Embraer.
Équipé à l'arrière de deux turboréacteurs à double-flux Rolls-Royce AE 3007, ce petit appareil fut principalement conçu pour le transport régional avec une autonomie pouvant atteindre 2963 km.
Son envergure de 20,04 mètres, sa longueur de 29,87 mètres et sa hauteur de 6, 75 mètres, lui permet d'emporter 50 passagers dans le plus grand confort à une vitesse de croisière de 833 km en volant au-dessus des nuages à une altitude de 11 300 mètres.
- Mais il est tout petit cet appareil ! Regarde, il n'y a que trois sièges par rangée, on dirait un long couloir étroit, lui fit remarquer Alisa étonnée.
- Rien de plus normal, il a été conçu pour de courtes distances. La nôtre, pour arriver à Inverness n'est que, de 478 km, à vol d'oiseau, comme, il aurait pu être, de 641 km, si nous les aurions parcourus par la route.
Avec cet appareil régional, cela ne nous prendra qu'une heure vingt minutes. Alors que par la route cela nous aurait pris près de dix heures ajouté à la fatigue que cela nous aurait occasionnée.
Malheureusement, on ne peut aller au-delà pour s'approcher davantage de Thurso par avion. Inverness est le dernier aéroport qui peut accueillir un avion de ligne avant la côte.
- Oui, mon amour, Thurso est au bout du monde, c'est pour cela que je veux y aller, c'est un songe qui aujourd'hui grâce à toi se réalise... j'en avais tellement rêvé.
- C'est pour moi un bonheur d'avoir pu t'aider à le réaliser et surtout un honneur de pouvoir t'y accompagner.
- Mon petit garçon me manque tant, lui confia-t-elle dans un sanglot. Pourquoi donc, dois-je juste maintenant en être séparé ? C'est injuste ! J'ai tant travaillé pour cela, et maintenant que j'ai besoin de sa présence, il n'est pas là...
- Je sais ce que tu ressens pour l'avoir moi-même ressenti. Mais, que pouvons-nous y faire dans l'instant ma Lisa ?
- Tu dois me comprendre mon chéri, après la mort accidentel de son père, il n'avait que quatorze ans. Nous étions seuls au monde, il était devenu ma seule famille, le seul lien qui me retenait sur cette terre... C'est pour lui que j'ai continué à vivre.
- Comme je te comprends ma chérie. Peut-être ne sais-tu pas encore à quel point, je t'aime ma Lisa ? Je t'adore ma chérie bien au-delà de tous ce dont tu pourrais t'imaginer.
- Jamais, je n'aurais cru qu'un homme pourrait me dire encore cela. Tout comme, je n'aurai pu imaginer rencontrer un homme comme toi. Un homme honnête et respectueux, bon et généreux, celui qui m'aimera, comme, jamais, je ne l'avais été. Un homme qui me permettra de vivre dans ses bras la plus grande passion de ma vie... Un homme fort, doux et gentil au grand cœur, qui me dirait vouloir m'épouser.
- Alisa, ma chérie, je dois t'avouer, que, je ne savais pas tout cela de moi ? Mais puisque tu le dis, et le penses sans doute aussi, alors... il me faut te croire.
- Ne soit pas gêné mon chéri, tu es sans conteste tout cela pour mon plus grand bonheur. C'est pour cela que je t'aime et que j'ai le bonheur d'être à toi.
- Ce soir, j'appel Jaffrey... lui, c'est un magicien. Je te garantis que nous ne repartirons pas de Thurso sans ton grand garçon.
- Mais, comment fera tu ?
- La dessus, j'ai ma petite idée !
L 'appareille venait de s'ébranler pour se diriger lentement vers son air d'envol. L'aéroport international de Dublin se trouve pourvu de trois pistes dont deux recouvertes d'asphalte, la 11/29, de 1200 mètres et de la 16/34, de 2073 mètres.
Pour les gros-porteurs, elle en possède une bien plus longue en béton, la 10/28, de 2637 mètres. Malgré sa longueur, elle ne pouvait pourtant être suffisante pour accueillir un avion-cargo énorme comme l'Antonov 400 à qui il aurait fallut pour qu'il puisse s'y poser, la prolonger de 300 mètres.
L'Embraer ERJ-145 qui venait de s'aligner face à la piste 16/34, attendait les instructions de la tour pour s'élancer.
Jaffrey levé, à 6h 45, ne put ne pas avoir une pensée affectueuse pour son père et Alisa, qui en Irlande, où ils se trouvaient, avaient déjà dû entendre depuis plus de 45 minutes sonner les douze coups de midi.
Levé en catimini pour ne pas réveiller son épouse qui reposait encore, il se prépara rapidement pour ne pas rater ce vol qu'il avait choisi bien trop matinal.
Il avait décidé après réflexion de prendre le premier à destination de New York. Il ne voulait pas que son épouse l'accompagne, il voulait éviter une séparation épique et surtout lui éviter de verser des larmes.
Ils avaient fait l'amour jusqu'à trois heures du matin et ce ne fut qu'après, apaisé, qu'ils s'étaient assoupis. Son vol décollera à 9 h 45 ce qui lui permettra d'être à New York à 12 h 02. Il n'avait plus de temps à perdre, il avait commandé un taxi pour 7 h 30. Sa petite valisette fut rapidement bouclée, une douche rapide, et un café fort devrait lui permettre de rester éveillé. Sa chérie dormait encore le visage partiellement recouvert de ses magnifiques cheveux blonds. En la regardant, il se souvenait de la douceur de ses caresses et de la chaleur de ses baisés. Mais comment faire autrement, que ce qu'il avait décidé ?
Dans la cuisine, il croisa Barbara qui se préparait, elle aussi, pour son envol vers Boston. Ce fut une occasion unique pour se parler tout en déjeunant en tête à tête. Elle était très belle et très intelligente, elle dégageait un fluide qui vous prenais aux sens tout comme sa fille qui irradiait tous ceux qui l'approchaient. Elles se ressemblaient à s'y méprendre comme deux sœurs jumelles, personne n'aurait pu dire qu'elle avait quatorze années de plus que sa fille.
Quand elle rencontra son Léonidas dans le quartier de la Plàka à Athènes, elle venait d'avoir treize ans. Elle visitait la Grèce avec ses parents. Ce n'était plus une fillette, mais une merveilleuse jeune fille à la beauté resplendissante à qui on aurait donné ses dix-sept printemps sans se méprendre.
Souvent les fins de semaine avec des amis, Léonidas aimait aller se promener dans le quartier ancien d'Athènes situé en contrebas de l'acropole où dans le dédale des petites rues l'on trouvait une multitude de restaurants, de cafés et des nombreux magasins de souvenirs.
Il aimait se fondre dans cette foule cosmopolite ou se côtoyait toutes les nationalités de la planète, une ambiance de vacance qui le faisait voyager et rêver à des horizons différents. Il venait d'achever sa première année de Faculté à Atlanta, il voulait être docteur en médecine.
En vacances chez ses grands-parents, il profitait de ces belles soirées d'été athéniennes. Léonidas ne faisait jamais la cour aux jeunes filles, c'était elles qui venaient à lui. Il était beau comme un Dieu, grand et fort au sourire ravageur.
Pourtant, ce soir-là, en découvrant cette beauté resplendissante attablée dans ce petit restaurant, il éprouva le choc de sa vie. Il aimait bien le patron de ce petit établissement qu'il tutoyait, tout comme d'ailleurs bien d'autres, qu'ils connaissaient.
Il venait d'avoir dix-neuf ans, fier comme Artaban et intelligent comme Homère poète épique de la Grèce antique, son auteur préféré, celui qui avait rédigé l'œuvre monumentale de l'Iliade et de l'odyssée.
Des écrits incroyables qu'ils avaient lus et relus. Des pensés philosophiques qui pensait-il dans l'enthousiasme de sa jeunesse avoir totalement intégré... Des manières de voir la vie et de se comporter, qui dès lors, croyait-il n'avaient plus aucun secret pour lui.
Tous lui souriaient, la chance, les femmes, la connaissance et l'argent.
Quand il s'était installé à la table d'à côté, leurs regards s'étaient croisés et n'avaient pu s'arrêter de la soirée de s'observer. Elle était la beauté incarnée et lui un jeune mâle ambitieux et fougueux, beau comme un Dieu.
Ils se plurent sur l'instant et advint, ce qui devait advenir ! Élisabeth, neuf mois plus tard voyait le jour, sa maman venait d'avoir quatorze ans. Aujourd'hui à cinquante-deux ans, elle était plus belle que jamais.
Le taxi de Jaffrey venait d'arriver, Barbara quant à elle, se fera conduire par son Léonidas qui venait de descendre le sourire aux lèvres frais et dispo comme un collégien.
Son vol décollait à 10 h 09 pour atterrir à l'aéroport international Boston Logan à 12 h 40 après un vol de deux heures trente minutes. Ensuite, comme d'habitude, elle rejoindra en taxi la ville de Cambridge située à 10 km et l'université d'Harvard. Par contre, le sien, légèrement plus matinal, était prévu pour 9 h 45.
- Vous n'embrasser pas Élisabeth avant de partir ?
- Non ! Laissons la dormir, je ne veux pas la voir pleurer !
Alisa tendrement blottie contre Ronald percevait le sifflement des turbos-réacteurs poussé à leurs optimums.
Le Commandant O'Sullivan avait lâché ses freins et la bête rugissante, propulsée en avant, s'élança de toute sa puissance comme libérée de sa cage en prenant rapidement une vitesse effrénée... Une allure effarante, de plus en plus intense, secouée par intermittence par quelques imperfections de la piste pour enfin, au bout de quelques secondes, arracher sa masse énorme du sol et s'élancer vers un ciel lumineux à la conquête des nuages.
- Ronald, je t'aime mon amour, lui dit-elle en lui caressant tendrement sa joue, tu es la plus belle rencontre de ma vie. Garde moi, car, sans toi et ton amour, je ne saurai plus vivre comme avant.
- Dans une heure et vingt petites minutes, nous serons à Inverness. J'ai pris la précaution d'y retenir un Van très confortable.
- J'ai hâte de fouler le sol écossais. Maman, m'en, avait tant parlé. C'est bien vrai que tu as une idée pour faire venir mon Andy ?
- Bien sûr, mon amour que j'ai l'idée, mais cela dépendra de Jaffrey et du rédacteur en chef du The Denver Post. C'est un ami intime de Jaffrey. Normalement, il ne devrait rien pouvoir lui refuser. Jaffrey leur avait rendu de grand service dans le passé.
- Il est si gentil avec Andy, tout comme un grand frère qui prend soin de son cadet.
- Mais tout le monde adore ton garçon, à commencer par moi.
- J'avais peur qu'ils n'accepte pas notre relation, peur qu'ils rejette mon fils.
- Si tu veux parler de Jaffrey et de Bruce, je t'assure que cela n'aurait pu être une réalité. Marie en est folle amoureuse, et crois moi, elle ne le lâchera pas.
- Elle est vraiment très belle cette petite, et n'a pas fini de l'être. Elle a de qui tenir, surtout de sa mère qui est une beauté a l'état pur et beaucoup de Maureen qui se trouve encore bien au-delà... Bruce, a beaucoup de chance !
- Pas autant que moi !
Une demi-heure plus tard Jaffrey débarquait face à son terminal. Sans perdre de temps, il identifia le vol Airlines AA 4744 de 9:45. Le temps lui était compté, d'autant plus que l'embarquement devait avoir déjà commencé, il ne s'agissait pas de traîner, soudain, son téléphone émit le signal d'un message entrant. Il se doutait bien de qui cela pouvait provenir. Une fois les barrières de sécurité passées, il accéda rapidement à son satellite d'embarquement.
La queue au contrôle d'accès à l'appareil s'épuisait à un rythme soutenu. Rien d'étonnant a vingt-cinq minutes du décollage. Encore quelques personnes devant lui énervé, qui attendait impatient de pouvoir emprunter le sas qui les conduira à l'appareil. Jaffrey voulut en avoir le cœur net, ce fut bien sûr un court message d'Élisabeth.
« - Quel mécréant ai-je donc épouser pour partir ainsi comme un voleur sans même m'embrasser ! »
Le message était bien senti, tout comme l'était le caractère affirmé de sa splendide épouse.
« - Ne nous sommes donc pas souhaité un tendre au revoir tout au cours de cette merveilleuse nuit ? Si ce matin, je ne l'ai fait, c'est parce que je n'aime pas te voir pleurer. Ne te l'ai-je pas déjà-dit ? Que jamais, je ne voudrais te voir éprouver de la peine à cause de moi ! »
Une fois son message envoyé, il mit son portable en mode avion et embarqua.
La Mercedes s'apprêtait à traverser le Queensborough Bridge, une fois le pont franchi, elle poursuivit sa route sur la Ed Koch Queensboro Bridge Lower Roadway pour se diriger vers l'Aéroport international de LaGuardia... Il était 8 h 45.
Bruce avait su parfaitement gérer son temps, réveillé à six heures, après un petit déjeuner rapide à 6 h 45, ils étaient en route. Le vol AA 462 de la compagnie American Airlines d'Andy décollera de LaGuardia à 11:30 en direction de Denver où il arrivera à 18 h 23 heures locales, après huit heures cinquante-trois minutes de vol.
- Nous arrivons presque Andy, lui chuchota Marie tendrement blottie tout contre lui... promet moi de m'appeler sitôt que ton avion aura atterri.
- Marie... ma petite Marie chérie, comme tu vas me manquer !
- À moi aussi, fais attention à toi, plus de matchs de boxe avec qui que ce soit... promet-le-moi !
- Je te le promets ma chérie. On se parlera chaque soir, seulement une fois que tu auras achevé tes révisions.
- On arrive, leur signala Maureen... Dites vous rapidement au revoir, car Bruce ne peut stationner ici longtemps.
- Marie... je t'aime ! lui avait-il dit avant de s'extraire du véhicule et de prendre sa petite valise que lui tendait Bruce.
- Merci Bruce... merci pour tous, vous êtes un type bien !
Après un baiser pour Maureen et un dernier signe de la main, il disparut absorbé par la foule qui pénétrait dans le terminal.
Il ne lui restait plus qu'à déposer Marie devant sa Faculté avant neuf heures trente et Maureen sur Columbus Ave à dix heures pour qu'elle soit exacte à son rendez-vous. Quant à lui, il devra encore mettre son véhicule en sécurité avant de rejoindre son bureau chez Samuel & Spencer.
Le vol pour Thurso était en phase finale. Les 478 km qui les en avaient séparés de Dublin semblaient être pratiquement parcourus. L'appareil, les volets sortis, se trouvait en procédure d'approche. La terre, les habitations, se trouvaient maintenant très proches. L'avion semblait comme faire du sur place quand soudain, la piste d'atterrissage leur apparut. Encore un dernier virage et l'appareil parfaitement aligné, face au long ruban de la piste 05/23 en asphalte rainuré de 1887 mètres, s'apprêtait à se poser.
Le nez collé à la vitre, Andy, les avaient regardés s'éloigner. Cette voiture emportait le plus grand trésor qu'il n'eut jamais possédé. Un peu perdu, désorienté, il ressentait un grand vide s'installer... Un vide abyssal, impossible à combler.
Il était 9 heures et son vol ne décollait qu'à 11 h 30, deux heures et trente minutes encore attendre. Il pensait déjà aux moments heureux de la soirée où il retrouvera sa petite Marie en images, puis, aussitôt après qu'il l'aura quitté, il sera assez tard pour qu'il puisse appeler sa mère. Normalement, elle devrait être arrivée en Écosse.
Que faire pendant deux heures trente ? Il décida de passer les contrôles et de s'asseoir dans un coin tranquille pour écrire une longue lettre à sa chérie en attendant que sa porte d'embarquement soit affichée. Pour Andy, l'écriture était son second souffle, un domaine privilégié où il excellait.
Il arrivait bien mieux comme tous les grands timides à s'exprimer par l'écrit que par la parole. C'est en s'intériorisant qu'il arrivait le mieux à exprimer tous les sentiments amoureux très personnel qu'il éprouvait pour sa petite Marie.
Devant elle parfois, il se sentait désarmé, comme intimidé devant sa grande beauté. Souvent, il ressentait une certaine crainte de ne pouvoir trouver les mots justes, de ne pas être à la hauteur de ses reparties, tandis qu'à l'écrit, les barrières de la crainte tombaient.
Dans ce genre, il était dans son élément, avec en plus, un temps de la réparti allongé... Un temps d'écriture favorable à la réflexion qui lui permettait d'approfondir en les partageants les nombreuses questions qui l'habitaient.
Une fois le portique de sécurité passé, il chercha une place d'où il pourra voir les divers vols s'afficher, puis, les pensées tournée vers Marie, il commença à aligner ses mots...
Une fois ses parents partis, Élisabeth, vexé, abandonné, seul dans sa cuisine, donnait libre cours à sa fureur en cassant une pile d'assiettes par dépit. Elle ne pouvait supporter de n'avoir pu embrasser son mari avant son départ.
Néanmoins, elle regrettait déjà son geste tout autant de lui avoir écrit des mots si brutaux, des mots injustes... surtout suite à la merveilleuse nuit qu'ils avaient passée.
« - Seigneur, j'ai dû sans doute le blesser, peut-être qu'il m'en veut ? »
Mais, cela aurait été mal connaître Jaffrey qui lui avait répondu dans un style pondéré avec amour et élégance. Cela faisait bien la dixième fois qu'elle le relisait en sachant pertinemment qu'il avait raison. Elle réfléchissait déjà à ce qu'elle lui répondra pour se faire pardonner pendant sa pause-déjeuner.
Déjà 10 heures ! Alors qu'à onze, elle devra se trouver à son cabinet pour reprendre ses consultations. Dès-lors, elle songeait à ses patients qu'elle devra réorienter, quel déchirement ce sera pour eux qui lui étaient tant attaché ?
Mais que pouvait-elle faire ? Dorénavant sa vie se fera ailleurs, peut-être à New York, ou bien à Denver et pourquoi pas sous le soleil d'Espagne ? Rien n'était encore décidé, ni accompli...
Jaffrey réfléchissait à ce qu'il pourrait faire une fois ce dossier bouclé... Allez à Vienne avec sa somptueuse épouse valser des nuits entières dans les salons les plus huppées de la noblesse viennoise ? Ou bien peut-être encore retrouver avec elle tous les endroits où jadis avec sa mère, ils furent allés ?
Puis, après, pourquoi ne pas faire de la musique avec des amis dans une des petites tavernes jusqu'à tard dans la nuit et allez voir au petit matin évoluer ces magnifiques chevaux lipizzans à l'entraînement à l'école d'équitation espagnole.
Tant de projet à vouloir réaliser pour prendre un certain recul avant d'entreprendre des projets plus ambitieux qui s'ensuivront.
Il ressentait de nouveau, depuis qu'il avait rencontré l'amour, cette envie folle de faire des choses... Mener à bien une multitude de projets qui auparavant lui avaient semblé incertains. Des ambitions pour son couple qu'il espérait concrétiser après cette laborieuse affaire Bertholot. Toutefois, ce dont il était certain, c'est que partout ou elle ira, lui aussi ira !
Il y avait également son père qui espérait tant sa présence à Snowmass. Sans oublier son magnifique cheval, son fougueux étalon noir, Tempest, qui l'attendait tout autant avec la hâte de pouvoir galoper fougueusement en toute liberté sur les sentiers escarpés de l'immense propriété. Dans son boxe, il piaffait d'impatience d'être mené avec amour et dextérité par son maître, celui qui lui avait tout appris et tout enduré, le seul cavalier qui pouvait le monter.
S'il n'y avait eu que ces choses-là, cela aurait été bien plus simple. Mais il y avait aussi l'Espagne et son grand-père qui allait se marier avec Alejandra. Une femme qui était resté merveilleusement belle... Une adorable personne que Jaffrey considérait comme sa seconde maman.
Celle qui l'avait consolé et tendrement cajolé quand sa mère et son père se trouvaient en vacances estivales dans leur propriété de San Lorenzo, alors que lui, terminait son année scolaire à Madrid auprès de son grand-père.
Il voulait retrouver cette Espagne, celui de son enfance, celle qui avait bercé son adolescence et qu'il avait laissé derrière lui. Il voulait faire la fête à satiété avec sa douce chérie, jouer de la guitare à s'en faire mal aux doigts pour elle et ses amis.
Écouter des chants et de la musique à s'en saouler jusqu'à l'aube, pour retrouver au petit matin en sa compagnie, leur nid d'amours entouré de verdure et de senteurs, perché sur l'une des plus hautes terrasse du triangle d'or.
D'autres envies aussi germaient dans sa tête, dessein plus ambitieux, qui lui tenait à cœur. Partir en voyage d'amour avec sa belle pour lui conter fleurette à Venise en parcourant ses nombreux canaux en gondole.
Il avait aussi cette soif invasive de vouloir visiter à ses côtés ses palais et ses musées. La régaler dans de luxueux restaurants, lui faire l'amour comme un fou dans des hôtels prestigieux et accepter les diverses invitations qui ne manqueront pas de leur parvenir de quelques grands de la noblesse vénitienne.
Il voulait profiter de 90 jours pour faire la cour et l'amour à sa belle, avant qu'ils ne passent à la réalisation de leurs projets.
Le premier volet, qui venait d'être sorti, le ramena aux réalités de l'instant. En consultant sa montre, il réalisa qu'ils arrivaient. Sous les ailes de l'appareil s'étalait l'immense mégapole. Ils allaient se poser sur l'une des pistes de l'aéroport de LaGuardia. Il était à peine 11 h 50, il pensait pouvoir être à son bureau au plus tard à quatorze heures...
L'appareil venait de toucher le sol avec une douceur toute particulière, juste un petit frottement à peine perceptible. Ce pilote était un as, c'était en tout cas ce que devaient penser la plupart des passagers.
- Chérie, Nous venons de toucher la terre d'Écosse. La terre de tes aïeux. Celle de ta maman et de tes grands-parents, te voilà parvenu au berceau de tes ascendants sur la terre de tes d'origine, la terre de prédilection des tiens.
- Des miens comme tu dis, il n'en reste plus que moi et mon fils. Ils ont tous disparu au grès des années sans descendance.
- Ne t'inquiète pas ma chérie, ton fils saura y remédier, tu seras bientôt grand-mère, une mamie parmi les plus jeunes du pays. La petite Marie saura lui donner de beaux-enfants.
L'aéroport d'Inverness situé à Dalcross à 13 km au nordest de la ville d'Inverness dans les Highlands, n'était pas vraiment immense. Construit, en 1940 par la Royal Air Force, il a été baptisé "RAF Dalcross". Il ne s'était ouvert à l'activité civile et commerciale, qu'en 1947.
Depuis 1974, Inverness est desservie de façon hebdomadaire par des liaisons non commerciales avec Lorient (premier port de pêche de France) en Bretagne sud.
Les compagnies Air Lorient, Diwan (Air Provence international) et Air Bretagne ont assuré le transport de plusieurs centaines de marins vers les bases avancées en Écosse. Depuis 2005, c'est la compagnie Air ITM, qui assure le rapatriement et la relève des marins en Jet biréacteur de neuf places.
Comme ils n'avaient pas enregistré de bagages en soute, ils n'eurent à subir aucune attente.
Le véhicule qu'ils avaient réservé les attendait fin prêt avec le plein effectué.
La Honda CR-V 3e génération produite de 2006 à 2011 était plus que spacieuse, confortable et même luxueuse. Son moteur diesel à 4 cylindres 2.2 i-DTCE de 180 ch, avec distribution par chaîne, était le premier moteur diesel fabriqué par Honda en 2001.
- Cette voiture est vraiment confortable... comme tu as bon goût mon chéri !
- Je ne pouvais tout de même pas conduire ma déesse vers Thurso en charrette à bœuf.
- Oh ! Une déesse ?
Une fois qu'ils eurent rejoint là "Old Military Rd" sur la B9039, ils ne leur restaient plus qu'à virer à gauche en direction du sud-ouest vers Castle Stuart.
La voiture était vraiment spacieuse avec tout le confort souhaité, le moteur puissant, répondait sans rechigner à toutes sollicitations avec fougue et puissance.
- Castle Stuart ! C'est un joli nom...y aurait-il un château, demanda Alisa interrogative ?
- Oui, et non ma chérie. Castle Stuart est une maison tour restaurée sur les rives de l'estuaire de la Moray.
- Tu sais cela ?
- Oui, et même davantage ! Les terres et le château furent concédés à James Stewart, 1er comte de Moray par sa demi-sœur, Mary, Queens of Scots, suivant son retour en Écosse en 1561.
- Là, je dois dire que tu m'épates !
- Je peu même ajouter que l'estuaire de la Moray, qui reçoit les eaux des rivières Ness, Findhom et Spey, constitue l'un des meilleurs sites d'observation de la faune écossaise.
On peut y voir des balbuzards, fous de Bassan, loutres, phoques et baleines qui interprètent un spectacle naturel de toute beauté, qui d'ailleurs d'après ce que j'ai lu, peut être, facilement observable depuis les côtes.
- Alors là ! Tu m'éblouis. Mais ce que tu ne sais peut-être pas, c'est que la star incontestée de l'estuaire de la Moray est le grand dauphin.
- Oui, bien sûr, je l'ai lu ! Mais pour espérer bien les voir, il faut venir à la marée montante avec une bonne paire de jumelles, de préférence entre mai et septembre, quand les saumons qui rejoignent les rivières attirent les dauphins en plus grand nombre.
- Évidemment, nous ne sommes pas à la bonne saison, et ne possédons pas une paire de jumelles !
- Remarque ma chérie, si tu veux tout connaître sur les dauphins d'Écosse, nous pourrions nous rendre à la Whale and Dolphin Conservation Society. Un centre d'études et d'observation qui est implanté dans une vieille ferme idéalement située en bord de mer avec une vue incomparable sur l'estuaire de la Spey. Un endroit magique qui offre un poste d'observation de tout premier plan.
- Ce sera pour une autre fois, peut-être avec mon Andy et sa fiancée.
Comme à l'endroit où ils se trouvaient, il n'y avait pas grand-chose à voir, ils préférèrent poursuivre vers Newton of Petty où la route changea de nom et de direction pour devenir la A96.
Une fois Allanfearn dépassé, puis, Raigmore, la route s'incurvait vers le nord pour bientôt arriver à devoir franchir un bras de mer en le traversant avec le Kessock Bridge.
C'était un pays au ciel bas où le gris dominait sans partage, des étendues herbeuses parsemées de bouquets d'ajoncs, des collines à perte de vue aux contours estompés, un vent qui rougissait les visages et une pluie qui n'en finissait pas de tomber.
Ils étaient arrivés en Écosse, pays au charme rude, où le parlé prenait des accents de terroir avec la rondeur de ses roulés.
- Il faudrait que nous achetions des parapluies et des coupes vents, sinon nous serons vite trempés... drôles de pays tout de même !
- Que veux-tu, mon chéri ! "C'est un pays tragique, sombre et romantique comme une ballade," tout comme l'avait écrit Stefan Zweyg dans les premières pages du livre qu'il avait consacrées à Marie Stuart.
- Je vois que tu connais tes classiques !
Une fois le pont franchie, ils se mirent à la recherche d'un restaurant pour y déjeuner. Ce fut North Kessock Hotel - Restaurant qui remporta leurs suffrages. La vue donnait sur l'estuaire avec une vue magique sur Inverness. Le personnel était d'une gentillesse exquise et la cuisine d'une très grande qualité. Le steak d'aloyau qu'ils avaient commandé était vraiment délicieux... Pourtant, ils ne pouvaient trop s'attarder s'il voulait arriver à Thurso avant que la nuit ne tombât.
Puis, ce fut Tore, Duncarstone, Culbokie avant de traverser avec le Cromarty Bridge un autre bras de mer pour continuer à suivre la côte en direction d'Achnagarron, puis, de Tomich et Kildary, où ils firent une courte halte.
- Savais-tu mon chéri que Kildary exprimé en gaélique écossais est un petit village de Pâques Ross, Ross and Crosmarty ?
- Non, je ne le savais pas ! Par contre, je sais que le village se situe sur la rivière Balnagown où se trouve le château que nous allons découvrir...
Hélène Hendricks, gracieuse créature blonde dotée d'une luxuriante chevelure frisottante, virevoltait en mettant de l'ordre dans ses dossiers avec une sensualité déroutante laissant ses longs cheveux d'une nuance légèrement cendrée cascader librement sur ses belles épaules dénudées.
Arrivée de bonne heure, elle se trouvait déjà au travail quand Bruce arriva.
- Bonjour ma petite Hélène, déjà en plein travail ?
- Il faut bien que quelqu'un le fasse, puisque vous n'êtes jamais là !
- Oh ! J'ai bien l'impression que vous n'êtes pas de charmante humeur ce matin.
Hélène était sa gracieuse secrétaire, avec elle, s'était une longue histoire inénarrable. Comme il ne pouvait se passer d'elle, ni elle non plus de lui, ce qui fit, que leurs relations pouvaient parfois devenir quelque peu ambiguës.
Ils s'aimaient d'un amour platonique totalement partagé, qui parfois généraient quelques frictions qui produisaient des étincelles.
- Malgré votre mauvaise humeur, permettez-moi de vous embrasser.
- Rien que cela !
- Faut-il donc que je vous avoue que vous m'avez réellement manqué...
- N'avouez rien, de toute façon, je ne vous crois pas !
Après qu'il l'eut embrassé sur son front et ses joues en lui caressant son joli visage, l'ambiance, s'était comme par magie, totalement adoucie.
- Bruce... Je vous déteste !
- Tout comme moi qui vous adore ! Avez vous des nouvelles de Jaffrey ?
- Oui, Shannon m'a appelé tout à l'heure pour que je vous dise qu'il sera à son bureau à 14 heures.
- Oui, Shannon et lui forment une merveilleuse équipe. Je ne pense pas qu'il la laisserait derrière lui.
- Et moi, me laisseriez vous, si vous deveniez un prestigieux avocat comme Jaffrey ?
- Êtres un avocat a la hauteur de Jaffrey, me semble bien difficile. Par contre, si un jour je devais partir... viendriez-vous avec moi ?
- Bruce, voyons ! Vous savez bien, que si vous me le demanderiez, je vous suivrais jusqu'au bout du monde.
- Hélène... Je ne sais comment vous le dire pour ne pas vous faire de la peine, mais sachez que je vous aime. Peut-être pas de la même façon que vous le souhaiteriez... Mais je vous aime, et cela, personne ne pourra le changer. Vous avoir à mes côtés et une satisfaction permanentes, dont je ne saurais me passer.
- Bruce, je vous adore aussi pour un tas d'autres raisons qui vous feraient sourire.
- Pas de nouvelle de l'affaire Bertholot ?
- Il me semble que si, Shannon m'en a vaguement parlé !
- Quelles nouvelles ?
- Je ne sais pas exactement, il semblerait d'après ses dires qu'elle saurait la date du procès de la mise en accusation.
- La date de la mise en accusation ! Mais c'est terriblement important, est-ce que Jaffrey est au courant ?
- Je ne sais pas, elle ne m'en a rien dit !
En se dirigeant pensif vers le bureau de Jaffrey, Bruce voulait en avoir le cœur net. Beaucoup de choses pouvaient dépendre de cette date. Ne lui avait-il pas dit qu'après cette mise en accusation la machine se mettrait en branle et que plus rien ne pourrait l'arrêter ?
- Bonjour, Shelby, comment allez-vous ?
- Très bien monsieur Chandler, vous tombez bien, je voulais justement aller vous voir ! Nous avons reçu un courrier du tribunal.
- Sur l'affaire Bertholot ?
- Oui, la mise en accusation aura lieu le mardi 3 septembre à 14 heures !
- Le 3 septembre ?
- Oui, cela ne nous posera aucun problème... Le dossier est dorénavant bouclé. Cela nous permettra de souffler... Surtout a monsieur Cleversid qui c'est beaucoup investi !
- Oui, je sais cela... Il peut être très efficace.
- Oh ! Monsieur, il est bien plus que cela... c'est un fauve, un lion... un géant !
« - Encore une qui est tombée amoureuse de son patron, pensa Bruce presque tout haut en la regardant. Mais cela ne lui semblait pas étonnant... Cet homme séduirait un bloc de granite s'il le voulait. »
À sa descente de l'avion, il s'était directement rendu à son domicile. Élisabeth n'arrivait pas à quitter ses pensées. Il avait bien observé toutes les femmes qui dans l'avion l'entouraient, mais aucune n'aurait pu rivaliser même de loin avec elle.
Jaffrey avait préféré regagner son appartement, il détestait aller manger seul dans un restaurant. Il ne pouvait dissocier l'image de sa mère et de son épouse, toute les deux à leurs façons l'habitait en permanence. Comme par magie, dès lors seul dans cet appartement, il ressentait à tout instant la douce présence de sa mère.
« - Chéri, tu es fatigué, il te faut manger. Je crois qu'il te reste des œufs et du jambon en conserve dans ton réfrigérateur... Regarde ! »
Jaffrey qui avait cru à une interprétation du a son imagination, avait ouvert son réfrigérateur en sachant pertinemment qu'il était vide. Mais à sa grande surprise, il n'en était rien. En plus du jambon et des œufs, il y avait aussi une bouteille d'eau minérale, une salade en barquette et quelques fruits.
Pourtant, il était sûr de l'avoir dégivré avant de partir... Serais-ce Élisabeth qui... ?
L'omelette fut vite préparée et la boîte de conserve rapidement ouverte. À sa grande surprise, il avait vraiment faim, mais en voyant la chaise vide d'Élisabeth, il faillit y renoncer. Pourtant, il mangea de bon appétit en dévorant en plus des œufs et du jambon, la salade et les fruits arrosés d'un grand verre d'eau minérale. Il ne lui avait manqué que le pain.
Élisabeth, fatiguée, venait d'achever sa troisième consultation de la matinée. Un peu énervée, elle s'était rendue dans la petite pièce d'à côté pour aller se restaurer. Bien que résignée, elle n'avait pu occulter de son esprit les images de cette nuit restée ancrée dans sa mémoire.
Son mari lui manquait déjà alors qu'il n'était parti que depuis quelques heures. Des question plus saugrenus que bizarres lui parcouraient l'esprit.
« - Où est-il ?... Que fait-il ? »
Il plaisait tellement aux femmes qu'elle s'imaginait mille scénarios plus loufoque les uns que les autres. Il est vrai qu'ils n'avaient que peu dormi et la nuit torride qu'ils avaient vécue, rajoutait encore à leurs fatigues. Elle se surprenait d'être terriblement jalouse.
« - Mon dieu ! Je ne veux pas devenir comme papa... cela me rendrait profondément malheureuse, et cela... je ne le veux pas ! »
Ce message idiot qu'elle lui avait envoyé dû à la précipitation la perturbait. Elle avait une envie folle de se faire pardonner, une démarche inhabituelle qu'elle n'avait à ce jour jamais faites pour quiconque. Mais pour son Jaffrey, c'était différent, elle l'avait choisi pour maître et époux. Pour lui, elle irait jusqu'aux limites de l'indécence.
Tristement, elle avala son sandwich garni de salade et de thon à satiété que sa mère lui avait préparée avant de partir. Alors, comme il lui restait encore du temps avant sa première consultation de l'après-midi, elle prit son Smartphone et commença ainsi...
« - J'ai été folle de t'avoir écrit de telles sottises, alors que je savais pourquoi tu l'avais fait. Je ne sais encore si tu m'en veux vraiment... Néanmoins, mon chéri, je t'en demande pardon ! »
Ce fut alors d'un geste élégant, d'un doigt agile, qu'elle expédia son message, puis, ressentant que ce n'était pas suffisant, elle y ajouta...
« - Je t'aime mon amour au-delà de tous mes mots, tu me manques incommensurablement. »
Elle avait utilisé ce terme très fort qui lui fera comprendre, pensa-t-elle, combien elle l'aimait.
Jaffrey, qui manquait de sommeil, s'apprêtait à s'allonger pour une petite demi-heure avant de rejoindre son bureau. Il avait fermé les yeux et imaginait sa douce épouse étendue à ses côtés. Il allait se laisser emporter par le sommeil, quand soudain, son portable lui signala un message entrant. Cela pouvait provenir de n'importe qui, mais Jaffrey savait, qu'il n'en était rien.
Il avait tant espéré ce message qui n'arrivait pas. Il s'était persuadé qu'il l'avait froissé en lui répondant d'une façons aussi synthétique. Mais était-ce vraiment d'elle ? Il ne put résister au doute qui l'envahissait. Perturbé par l'incertitude qui le submergeait, il voulait à tout prix savoir. Pourtant, au moment de consulter son message, il ne put ne pas se demander... et si, ce n'était pas elle !
En l'affichant, et voyant que ce fut d'elle, il se sentit un peu honteux de découvrir en le lisant qu'elle avait dû se courber devant lui, alors, qu'elle était la fierté même. Cela, malgré tout, lui prouvait combien elle lui était attachée, mais, il n'aimait pas la manière dont cela s'était passé.
« - Tu n'as aucune raison de t'excuser ! Si quelqu'un devrait courber l'échine et se prosterner devant toi, ce ne pourrait être que moi. Je t'aime ma chérie plus que de raison. En voyant ta chaise inoccupée, et ton peignoir accroché, j'ai ressenti un vide atroce, que depuis, je n'arrive pas à combler.
Jeudi prochain, je serai tout contre toi débordant d'amour et de tendresse. Je t'appellerais ce soir... J'ai plein de projets qui fourmillent dans ma tête. »
Le village et le château qu'ils n'avaient pu approcher, ne leur avaient pas semblé intéressant, au point qu'ils avaient quitté aussi rapidement Kildary qu'ils y étaient parvenus.
En quittant Kildary, ils avaient poursuivit leur route sur la A9, celle, qui les mènera à Thurso. Après Kildary, ce fut Knockbreck, puis, Morangie, Glenmorangie avant de devoir encore une fois franchir un bras de mer en le traversant sur le "Dormoch Firth Bridge". En passant à proximité de Camore, ils avaient parcouru le tiers de leur chemin, puis, ce fut Poles et le "Loch Fleet" un peu avant Kirton où ils firent une courte halte.
Ce n'était qu'un paysage désolé, au ciel bas qui entourait un lac sans couleur aux rivages plat et herbacé. Un décore à donner le frisson avec pour arrière-plan une chaîne de montagnes grisâtre qui s'étalait au loin à perte de vue.
Une fois Kirton dépassé, ils arrivaient à Golspie et encore un peu plus loin se dressait l'imposant "Dunrobin Castle" entouré par ses magnifiques jardins paysagers.
- Chéri d'après les dirent, ce serait le plus beau château d'Écosse.
- Voudrais-tu que nous le visitions ?
- Je n'osais te le demander !
- Avec moi ma chérie, tu peux tout oser et tout me demander...
Élisabeth, qui s'apprêtait à reprendre ses consultations, se posait une multitude de questions. En se levant, elle se souvenait qu'a cette même petite table son Jaffrey en travaillant ses dossiers l'avait longuement et patiemment espéré. Elle ne pouvait pas non plus oublier les mots tendres qu'elle lui avait prodigués. Cela lui semblait dès lors lointain, mais encore si présent dans sa mémoire.
Elle venait à l'instant de lire son doux message, une réponse qui l'avait profondément troublée. Jaffrey arrivait à tout moment sans qu'elle s'y attende à la surprendre.
Cependant, sa missive méritait une réponse avant qu'elle ne reprenne ses consultations.
« - Ne crois surtout pas que tu m'aies humilié. Pour toi, je ferai bien plus que cela et bien plus encore, que je ne ferais à aucun prix pour qui que ce soit. Je ne veux pas que tu te prosternes devant moi... Qui suis-je, pour exiger cela ? Je t'aime tout simplement !
J'aime a croire que tu es à moi, tout comme j'aime a penser que je suis à toi. Devant toi qui m'as mise à nu, crois-tu, que je puisse avoir honte de quoi que ce soit ? Je porte notre enfant en moi, c'est elle ou lui qui m'importent et surtout toi mon amour qui est devenu mon Alfa et mon Omega... Oui, toi mon chéri, toi le plus cadeau que la vie m'ait donné, toi mon trésor inestimable. »
Ce château d'une architecture extérieure incroyablement belle et d'une richesse des intérieurs surprenants ressemblait à s'y méprendre à ceux des contes de fées.
Ses origines remonteraient au Moyen Âge, toutefois, restauré au XIXe siècle, tout comme ses jardins magnifiques qui s'étendent à ses pieds.
S'il n'y avait eu qu'un château à voir dans ce pays, ils auraient sans aucun doute choisi celui-là. Il combinait une bâtisse d'une silhouette très impressionnante, un intérieur grandiose, de beaux jardins et un spectacle de fauconnerie professionnel très intéressant pour les petits comme pour les grands.
Sa chérie très impressionnée par la proximité de ces grands oiseaux de proie lâchée en liberté le fut encore davantage, lorsque l'un des faucons passa si près d'elle, qu'il lui en avait frôlé les oreilles.
Alisa en visitant l'intérieur de château fut conquise par la beauté des salles qui s'ensuivaient. Elle avait été tout particulièrement émerveillée par la magnificence de cette grande salle à manger aux murs lambrissés de bois précieux aux tons chauds où se trouvaient accrochées d'impressionnantes toiles de maîtres tant par leurs tailles que par ce qu'elles représentaient.
Sur une immense table rectangulaire dressée d'assiettes, de verres, et de couverts précieux se trouvaient posés trois candélabres sur une nappe blanche.
Cette longue table aux chandeliers vermeils, à multiples branches surmontées de vingt et un longs cierges blancs, se trouvait judicieusement entourée de spacieux fauteuils à colonnades torsadées dont l'assise brodée de blasons rouges et verts, sur des toiles jaunes tendues du plus bel effet, semblaient avoir été garnie en respectant scrupuleusement le style de l'époque.
Contre le mur encastré, se trouvait une immense cheminée tout en marbre blanc aux chenets de cuivres rutilants, disposé sous une immense toile de maître qui représentait une mère et ses deux enfants jouant devant un paysage champêtre.
Le plafond, qui avait été conçu en caissons, se trouvait délicatement décoré de frises et de riches moulures dont chaque élément d'une blancheur éclatante, répartissait agréablement d'une façon régulière, le flot de lumière qui pénétrait de l'extérieur par ses deux immenses fenêtres.
Alisa, charmée par sa visite, s'était longuement extasiée à la vue absolument splendide de l'intérieur vers la mer et sur les jardins.
Ils avaient même pris le temps de visiter le petit musée qui se trouvait dans les jardins... Un petit bâtiment qui exposait des animaux et d'autres curiosités. Un petit café se trouvait à l'intérieur, ce qui leur avait permis de se désaltérer devant un vieil engin de pompier qui y était exposé.
La visite et la représentation de fauconnerie leur avaient bien pris deux bonnes heures. Ils leur avaient fallu faire un long détour pour rattraper la A9, car, la "E Gate Lodge" par laquelle, ils étaient arrivés, se trouvait en sens unique.
Jusqu'à Latheronwheel, la route suivait la côte pour ensuite s'enfoncer dans les terres direction plein nord. Mais avant d'en arriver là, ils avaient traversé Brora, Kintradwell, Portgower, Helmsdale, Badbea, Berriedale, Ramscraigs, Dunbeath, puis, Latheronwheel et Latheron. Ils ne leur restaient plus que 23,3 miles, et un peu plus de 30 minutes, pour arriver à Thurso, mais la pendule qui tournait bien trop vite, marquait déjà 19 h 50.
- Chérie, il commence à se faire tard. Nous avons trainé un peu trop longtemps aux châteaux.
- C'était si beau mon Ronald ! Moi, je ne le regrette pas un seul instant !
- Moi non plus, crois le bien mon amour, toutefois, soyons heureux d'être en été, sinon nous aurions dû faire le reste de notre chemin dans l'obscurité. Si tu le désir nous pourrions dormir ici quelque part et continuer notre route demain ?
- Non... non ! Je préfère continuer et nous réveiller à Thurso...
- Comme tu voudras ma douce ! Tes désirs sont des ordres...
En lisant la réponse d'Élisabeth, Jaffrey en éprouva une grande fierté. Son épouse méritait vraiment le titre de Comtesse de Bélamondo. Que de similitudes avec sa chère maman. Fière et rebelle à la fois, mais douce et tendre avec ceux qu'elles aimaient. Elles pouvaient être tigresses ou gazelles, mais, jamais, entre les deux.
En prenant place dans le taxi qui l'emmenait, il se demandait ce qu'il pourrait faire de plus dans cette affaire, alors qu'il pensait avait déjà tout fait en instruisant ce dossier bien au-delà de ce qu'il aurait dû faire avant une première comparution devant un juge de mise en accusation.
Pourtant, cette date qu'il attendait lui était encore inconnue. Cette incertitude du calendrier bloquait quelques-uns de ses projets qui lui tenaient à cœur.
Dans l'ascenseur qui le propulsait vers son bureau, il eut une pensée affectueuse pour Kiley qui devait se trouver au chever de Mister Spencer, sans oublier son père, qu'il pensait pouvoir appeler sitôt qu'il aura fait le point avec sa secrétaire...
Après Latheron, ils s'étaient profondément enfoncés dans les terres pour remonter en direction du nord en droite ligne vers Thurso.
- je préfère te prévenir que si nous appelons Jaffrey ce soir avec après ses heures de bureaux, il fait t'attendre à rester éveillé jusqu'à une heure indue.
- Cela ne me dérange pas, j'ai dû le faire bien souvent en travaillant à l'hôtel.
- Après tout, pourquoi attendre jusqu'à minuit. Jaffrey à un bureau et une secrétaire, il peut recevoir des appels d'où il veut.
Il ne leur restait plus que 36 km à peine à parcourir. Ronald avait hâte d'arriver, ce paysage grisâtre et ce climat commençaient à lui donner le cafard.
- Nous arrivons ma chérie... J'ai choisi le "Pentland Hotel", c'est presque un quatre-étoiles ! À la vue de ses photos et de sa description, cela m'avait semblé correct. De plus, il est à peine à 100 mètres du centre et on pourra même garer la voiture en toute sécurité juste devant.
- Je suis tellement heureuse d'être enfin arrivée, c'est un des projets de mes rêves d'antan qui se réalise. Dommage que mon petit garçon n'y soit pas !
- Il est à peine 20 h 30, le temps de nous installer et j'appelle mon fils. Tu verras mon cœur, Jaffrey peut parfois faire des miracles.
- Allo... Allo... Miss Shannon
- Oui, Cabinet Samuel & Spencer... J'écoute !
- C'est Andrew, le concierge de la tour.
- Oui, Andrew, que ce passe-t-il ?