L'intangible Vérité - Victor Perlaki - E-Book

L'intangible Vérité E-Book

Victor Perlaki

0,0

Beschreibung

Manhattan Story est une étonnante aventure humaine passionnante qui déroulera tout au long de son récit pour vous surprendre un long ruban mystérieux aux événements fascinants. Une histoire paradoxale sentimentalement captivante aux personnages attachants qui vous feront rire ou pleurer. Une fabuleuse saga aux péripéties poignantes avec ses se-crets et ses innombrables rebondissements. Une gigantesque fresque romanesque vertigineusement passionnelle, romantique, émotionnellement palpitante aux évènements inattendus et même quelquefois osés comme, il n'est pas permis. Une narration fantastique qui pourrait être parfois perçu par certain comme dérangeant... Un roman surprenant, sur un sujet brûlant, proposé en trois volumes.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 449

Veröffentlichungsjahr: 2022

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



https://victortelmann.wixsite.com/victor-perlaki-books

Table des matières

Parutions du même auteur

À Antonella

Droits de traduction

Souvenir de Berlin

Globe terrestre

Les faits

Dédicace

Préface

Avant Propos

Introduction

Prologue

CHAPITRE PREMIER - Vendredi 28 juillet 2000

01 Le retour d'Hailey

02 Réunion Sanders

03 Tournée Européenne

04 Christina - Riley

05 L'évocation d'un retour d'Alva

06 Minouche 1964 - Antonnela

CHAPITRE 2 - Dimanche 30 juillet 2000

01 Samedi - Dimanche

CHAPITRE 3 - Lundi 31 juillet 2000

01 Le retour d'Alva

CHAPITRE 4 - Mardi 1

er

août 2000

01 La déesse aux cheveux d'or

02 Envol vers Singapour

03 Singapour

CHAPITRE 5 - Lundi 7 août 2000

01 Singapour - Francfort

CHAPITRE 6 - Mardi 8 août 2000

01 Francfort - l'arrivée de Cloudy

CHAPITRE 7 - Mercredi 9 août 2000

01 Francfort - le défilé

CHAPITRE 8 - Jeudi 10 août 2000

01 Francfort - Berlin

CHAPITRE 9 - Vendredi 11 août 2000

01 Visite de Berlin - Arrivée d'Alva

CHAPITRE 10 - Samedi 12 août 2000

01 Musée Brücke - Polémique Vénitienne

CHAPITRE 11 - Dimanche 13 août 2000

01 Défilé Berlinois - Envol vers Varsovie

CHAPITRE 12 - Lundi 14 août 2000

01 Musée Frédéric Chopin - Musée des affiches

CHAPITRE 13 - Mardi 15 août 2000

01 Varsovie, le défilé - Les Rush d'Alva

CHAPITRE 14 - Mercredi 16 août 2000

01 Varsovie - Rome - Westin Excelsior

CHAPITRE 15 - Jeudi 17 août 2000

01 La visite de Rome

Épilogue

Remerciements

Composition

L'auteur

Loi du 11 mars 1957

Du même auteur:

***

Manhattan Story... Volume 1

De Bagatelle à Central Park

Avec James Marval, Barbara Woods, Alva Amandusson

Columbus Story... Volume 1

L'inconnue du 47ème

***

A paraître prochainement :

Columbus Story... Volume 2

La Nymphe d'Atlanta

***

https://victortelmann.wixsite.com/victor-perlaki-books

Tous droits de traduction et de reproduction

réservé pour tous pays.

Copyright © Victor Perlaki 2022

Souvenir de Berlin

Chéri, je ne ferai pas de film,

même si un jour on me le proposerait.

Cela arriverait trop tard... je viens d’avoir

trente-huit ans, soyons réaliste ! Ce que je veux

dorénavant, c’est donner la vie à un petit

bonhomme, rien que pour nous deux.

Je veux le concevoir par amour

avec et pour l’homme que

j’aime depuis toujours.

V. Perlaki...

Globe terrestre

POUR LA COUVERTURE

Symbolique du globe dans l'histoire

Dès le siècle avant J.-C, l'empereur Auguste est représenté avec un globe qui devient un attribut de la symbolique impériale.

Après le Moyen Âge, lorsqu’un roi s'attribut un globe son image confère une dimension d’apothéose de délégation sur terre d’un pouvoir divin.

Au XVIe siècle, époque où les guerres de religion font rage, le globe est associé à l’instabilité du monde, la boule renvoie à la folie du monde, d'où l’expression “ le monde à l’envers”.

À la Renaissance, le globe, vecteur et somme, de nouvelles connaissances astronomiques et géographiques devient parallèlement un symbole de savoir érudit. Le globe représente également la vanité du monde et des accomplissements humains ainsi que leurs caractères éphémères.

Aujourd'hui, le globe connote l'universalité et la mondialisation, l’expansion mondiale de certaines grandes entreprises et la diffusion planétaires.

Composition et mise en pages

Couverture réalisée par : Gyözö Antoine

LES FAITS

Les œuvres d’art et les endroits décrits dans cet ouvrage sont authentiques. Certains lieux sont idéalisés, mais jamais en leurs défaveurs.

L’intrigue romancée est entièrement imaginaire. De même les noms des personnages, de certains lieux, les actions sont fictifs, ou utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnages réels, morts ou vivants, ne serait que pure coïncidence.

V. Perlaki

***

Étonnant, captivant, ce roman fourmille de

rebondissements, de voyages, d’intrigues, nous

entraînant de New York aux Bahamas, de Las Vegas

à Stockholm en passant par Varsovie, Rome et Venise

dans le milieu fascinant de la flashions et de la finance.

Victor Perlaki est aussi l’auteur du prochain

roman à paraître : La Nymphe d'Atlanta.

***

DEDICACE

Manhattan Story est une étonnante aventure humaine passionnante qui déroulera tout au long de son récit pour vous surprendre un long ruban mystérieux aux événements fascinants.

Une histoire paradoxale sentimentalement captivante aux personnages attachants qui vous feront rire ou pleurer.

Une fabuleuse saga aux péripéties poignantes avec ses secrets et ses innombrables rebondissements.

Une gigantesque fresque romanesque vertigineusement passionnelle, romantique, émotionnellement palpitante aux évènements inattendus et même quelquefois osés comme, il n'est pas permis.

Une narration fantastique qui pourrait être parfois perçu par certain comme dérangeant... Un roman surprenant, sur un sujet brûlant, proposé en trois volumes.

Julien Deperley.

PRÉFACE

Pour certains, New York peut être une mégapole impitoyable. James Marval lui n’a pas à s’en plaindre. Parvenue à la force de l’âge, il est riche, puissant, et célèbre.

Amiral d’une multinationale aux ramifications tentaculaires, James Marval, reconnu et admiré de tous, est un redoutable financier international.

Le monde de la flashions, de la haute finance, et les marchés boursiers n’ont plus aucun secret pour lui.

Son existence entière est bâtie sur des paradoxes. Hongrois par hérédité, français par le cœur, et citoyen américain de naissance.

Sa vie privée étalée journellement dans la presse spécialisée loin de le déranger, sert ses intérêts médiatiques qu’il maîtrise jusqu’aux moindres de ces maillons.

De nombreuses femmes ont traversé sa vie, mais seulement quelques-unes ont su capter son cœur.

Malgré ses nombreuses infidélités, bien qu'elles fussent par ses largesses nanties et financièrement indépendantes depuis de nombreuses années… Elles lui sont restées.

Pourtant, James Marval porte en lui un secret dont il a gardé quelques épines plantées dans le cœur.

AVANT PROPOS

J'ai longtemps bourlingué autour de la planète à la recherche de trésors disparus, descendu des rapides vertigineux, navigué sur des fleuves tourmentés et des océans en furie, en espérant trouver l'absolu.

En parcourant ainsi le monde le destin m'a donné de faire de merveilleuses rencontres en plaçant sur mon chemin des femmes souvent très belles que j'ai tendrement aimées et qui sans rien exigé, me sont restées.

Sur les contreforts de la cordillère des Andes, entre la Bolivie, le Chili, et le Pérou, ce sont elles... depuis le village de Coporaque, jusqu'aux ruines préincas d'Uyo-Uyo au pied du volcan Mismi entre l'océan Pacifique et les contreforts de la Cordillère des Andes, qui m'ont donné l'envie d'écrire.

INTRODUCTION

Après les doutes et les désillusions, James Marval, le séduisant financier avaient tout éprouvé en passant de la phase douloureuse de l’abandon, à celui de la trahison puis, au bonheur de retrouver sa volcanique, mais au combien somptueuse et adorable Barbara... Un événement Inespéré suivie de la joie abyssale du retour inattendu de sa si séduisante et irremplaçable secrétaire Hailey.

Un peu plus tard, ce fut celui plus douloureux de sa merveilleuse princesse viking... sa sublime Alva.

La tournée européenne avait débuté très confidentiellement en Allemagne dans la ville de Francfort sur un succès en demie teinte. Succès mitigé, qui se transforma à Berlin en apothéose porté aux sommets par la prestation magistrale de sa majestueuse Alva.

Alva Amandusson, Star de la Fashion, mannequin mondialement adulée, mille fois plébiscitée qui y remporta tous les suffrages.

Après New York, les péripéties de San Diego, l'escapade à Tijuana, Las Vegas et ses casinos, Francfort et Berlin, nous les retrouvons à Varsovie, capitale glorieuse de la Pologne traversée par la Vistule, ville de prédilection de Frédéric Chopin.

PROLOGUE

Les quatre premiers jours de la semaine furent éprouvants passés à régler une multitude de problèmes tout en suivant les progrès de l’avancement des préparatifs de la tournée européenne.

Il avait appris par Savannah qu’Alva appelait Barbara régulièrement. Il ne savait vraiment plus quoi en penser ?

Jeudi soir de retour d’un tournage fastidieux, fatigué, il se coucha tôt. Le lendemain une réunion avec des financiers importants l’attendait.

Une entrevue où on ne parlera pas de chiffons, ni de promotions publicitaires… Mais de la prise de contrôle de certains groupes influents. Une dimension qui était davantage à la mesure des compétences de James.

Les filles le connaissant, savaient que quand il s’isolait dans son petit bureau personnel du haut de la tour, que quelque chose d'important se préparait.

CHAPITRE PREMIER Vendredi 28 juillet 2000

Partie : 1 Le retour d'Hailey

Le lendemain… Un vendredi, le 28 de ce laborieux mois de juillet à 6 h 30… Il était debout.

Après avoir lui-même préparé son café, il s’était enfermé dans son petit bureau de la terrasse pour consulter certains éléments qu’il voulait graver dans sa mémoire.

À 8 heures précises, rasé de frais, vêtue avec une élégance à couper le souffle, il se trouvait dans l’ascenseur. Un rapide détour obligé par son bureau déserté lui avait permis de se munir au passage de certains documents confidentiels.

Une fois en possession des documents qu'il avait rapidement parcourus, concentré, il se dirigea sans détour d'un pas assuré vers la grande salle des conférences.

Il avait horreur d’être en retard. Entouré de ses collaborateurs, à 8 h 25, il recevait ses premiers interlocuteurs.

L’affaire était sérieuse, des centaines de millions de dollars allaient changer de main. La discussion entre ses collaborateurs et ceux de la partie adverse devint au bout d'un certain temps âpre et quelque peu houleuse. Aucune des deux parties ne semblait vouloir mettre suffisamment de bonne volonté pour aboutir à un consensus. La signature du protocole d'accord paraissait pour James à cet instant, bien compromis.

À 9 h 35, Christina sa nouvelle secrétaire lui envoya un message sur son téléphone qu’il consultât discrètement.

« - Miss Williams est à l’accueil. »

Aussitôt, il se leva le visage grave.

- Messieurs ! Pardonnez-moi... Je dois m’absenter quelques minutes, continuez sans moi.

- Rien de grave j’espère, lui demanda monsieur Sanders le regard inquiet ?

- Non ! Rien de vraiment grave, lui répondit-il sur un ton rassurant. Simplement une affaire qui demande à être traitée dans l’instant.

James quitta la salle la mâchoire crispée. Pour quitter ainsi une réunion aussi importante, il fallait pour que cela fût possible une raison extrêmement sérieuse.

Entre ses agents de sécurité intransigeants qui l'empêchaient de venir à lui, il la retrouvait telle une petite fille fragile le regard baissé comme une gamine surprise d’avoir fait des bêtises. Ses longs cheveux noirs défaits encadraient ce visage rebelle d'une grande beauté qu’il aimait tant regarder.

« - Elle était là... Enfin de retour ! »

Lorsque son regard croisa le sien, son visage se métamorphosa pour exprimer une douceur inhabituelle mêlée de tendresse et de crainte.

Il la regarda fixement comme pour extirper de son regard les pensées qui l’habitaient… Elle n’eut pas besoin de parler, il lisait dans ses yeux comme dans un livre ouvert.

« - Jimmy ! Enfin, c’est toi, c’est toi mon amour... Ne ressens-tu pas ma douleur ? Libère-moi de ces sbires qui m’empêchent d’aller vers toi. »

« - Bien sûr, je ressens ta douleur ! Et la mienne, ne la perçois-tu donc pas ? »

« - Pardonne-moi mon Jimmy… Pardonne-moi, je n’avais pas conscience de nous faire tant de mal. »...

Elle ne pouvait oublier l'instant ou avec détermination il était arrivé droit sur elle. Cette scène et les suivantes qui s'ensuivirent resteront sans aucun doute gravées à jamais dans sa mémoire.

« - L’ayant vu se diriger vers moi avec un visage grave, presque sévère, avec dans le regard des éclaires qui me foudroyaient, j’avais cru un instant qu’il allait me chasser.

Bien au contraire, sans un mot, avec des yeux adoucis, il m’avait pris par la main en m’attirant tendrement à lui, puis, après m'avoir soulevé comme un fétu de paille, il m'avait emporté serré dans ses bras comme une jeune mariée jusqu'à la porte de son bureau. »

Les deux mastodontes, d’énormes montagnes de muscles, n’en revenaient pas. Des gorilles qui la semaine dernière encore lui mangeaient dans la main.

Quand, ils l’avaient vu ainsi arriver, ils s’étaient sur l'instant figés comme des statues de sel croyant avoir commis une faute.

« - Chéri, quand tu es en colère, tu impressionnes vraiment... »

J’avais bien tenté de lui dire un mot, mais mes cordes vocales étaient paralysées. Je m’étais laissé emporter la tête enfouie au creux de son épaule sans résister. Je l’aurai à cet instant, je le jure, suivi jusqu’au bout du monde.

Avec une rage contenue, il avait ouvert la porte de son bureau en la repoussant du pied. Christina Murray était là, était-elle ma remplaçante ?

Sa voix était tranchante, mais il avait réussi à lui parler gentiment.

- Christina, soyez gentille, laissez-nous un instant s’il vous plaît. Je vous verrai tout à l’heure.

Christina sans un mot, rouge de confusion s'en était allée. Une fois qu’elle eut regagné son bureau, il s’adressa aux deux vigiles par la porte entrebâillée.

- Messieurs ! Avez-vous remarqué quelque chose d’insolite ?

- Non, Monsieur ! Absolument rien. Je vous assure, il ne s’est rien passé.

- Je compte sur vous ! Soyez vigilant.

La porte refermée, il m’avait enlacé en me serrant contre sa poitrine très fort en me fixant droit dans les yeux comme jamais, il ne l’avait fait. Après m’avoir sondé du regard, sur un ton impersonnel qui ne lui ressemblait pas, il m’avait dit...

- Si tu as l’intention de repartir ? Je t'en prie, fais-le maintenant, sur l'instant ! Cela me ferait moins de mal.

- Jimmy, non ! Jamais plus, lui avais-je répondu, je ne partirais en t’abandonnant à ta lourde tâche.

- En es-tu vraiment certaine ?

- Jimmy chéri, ne me torture pas davantage, j’ai déjà tant souffert.

Alors contre toute attente, il avait relevé ma jupe d’un geste vif et me fessa très fort. J’avais fermé les yeux et mordu mes lèvres en me sentant heureuse qu’il l’eut fait. J’aurais presque voulu qu’il continuât, mais je savais qu’il n’était pas de ceux-là. Un seul coup bien appliqué lui avait suffi.

Après m'avoir dévisagé du regard, sans avoir encore rabattu ma jupe, il s'était emparé presque avec brutalité de mes lèvres pendant que sa main vagabonde tout en caresse se faufilait dans les profondeurs de mon corsage pour s’emparer de mon sein nu qu'il embrassa et caressa comme jamais à ce jour, il ne l’avait fait.

- Est-ce que, tu repartiras ?

- Non ! Non... non mon chéri, plus jamais, je ne repartirai. Il faut que tu me croies. J’ai essayé de vivre sans toi, mais je n'y suis pas arrivé.

- As-tu conscience de tout ce que tu m’as fait endurer ?

Je ne répondis pas. Ne sachant vraiment quoi lui dire sinon, une banalité.

Avant de recouvrir mon intimité et réajuster mon corsage, il m’avait longuement caressé la joue, les cheveux, comme pour se faire pardonner… Vraiment, se faire pardonner de quoi ? Alors qu’il avait déjà lu dans mes yeux que je lui appartenais et que je lui accordais tous les droits.

« - Chéri, ne mas-tu pas déjà prise tout entière ? »

En décryptant dans mon regard ce tendre et subliminal aveu, il retrouva se sourire si merveilleux qu’il n’accordait qu’à ceux qu’il aimait.

Avant de repartir, il avait donné des ordres et bientôt en son absence, ma broche qu’il m’avait offerte et mon orchidée enchâssée dans une vitrine d’or me furent apportées ainsi que des roses blanches me furent livrées.

J’avais passé ma journée entière à pleurer en silence dans son bureau. Le mien désormais était occupé par Christina Murray sa nouvelle secrétaire qui m’avait remplacé.

Christina, le soir venu, était venue me consoler. Elle m’embrassa avec des larmes dans les yeux. Pour ne pas la gêner, je quittais ce bureau que jamais, je n’aurais dû déserter. Heureuse pourtant de savoir que j’y reviendrai lundi. James m’aimait, j'en étais certaine, je l’avais lu dans ses yeux. »

Partie : 2 Vendredi 28 juillet 2000 Réunion Sanders

De retour dans la salle des conférences, il ne put que constater que la discussion au lieu de s’être apaisée, bien au contraire, était devenue de plus en plus animée, sinon orageuse.

Rapidement, d’un geste courtois, il s’excusa de son absence tout en portant un regard discret vers la pendule digitale qui lui confirmait que sa courte absence n’avait guère excédé une dizaine de minutes.

Ce matin très tôt, dans le calme de son bureau à tête reposée, il avait élaboré diverses stratégies qui seraient, avait-il pensé, équitables pour les deux parties. Jusqu'à présent, il n’avait entendu aucune démarche allant dans ce sens, ni aucune proposition positive qui aurait pu les mener vers un consensus.

Monsieur Sanders était un homme corpulent de soixante-quinze ans qui avait consacré sa vie entière à son industrie. Il fabriquait des boîtes de métal de toutes formes destinées à recevoir divers contenus tels que des boissons gazeuses et autres contenants de toutes sortes.

Il était à ce jour sur ce marché, le leader incontesté de son secteur. Au cours d’opérations boursières, le groupe Marval en avait pris le contrôle.

Il ne voulait pas voir son usine démantelée, ni délocalisé, ni racheté par petits morceaux par des concurrents indélicats.

Les négociations n’aboutissaient pas. La discussion devenait de plus en plus âpre, houleuse, totalement stérile et improductive.

James, après avoir échangé avec lui un clin d’œil et un regard complice, leva la main. Une fois le silence instauré, il prit la parole d’une voix calme.

- Messieurs d'après ce que nous constatons, vous n'êtes encore arrivé à aucun résultat à aucun consensus acceptable aux deux parties. Cela est regrettable, je crois que nous allons en rester là ! Nous vous remercions de vos efforts. Maintenant, veuillez nous laisser seuls un moment en tête à tête s’il vous plaît.

Quinze minutes plus tard, James fit appeler Mason Wright son avocat spécialisé chargé des grands contrats. Mason était un homme de quarante-neuf ans dans lequel il avait toute confiance ainsi que Lark Lewis son conseiller financier une pointure, un expert hors norme.

- Monsieur Sanders va vous soumettre les termes de nos accords. Je vais vous laisser, on m’attend à une autre réunion.

L’homme se leva et serra la main de James chaleureusement et, sans pouvoir se retenir, dans un élan du cœur, lui donna l’accolade.

- Monsieur Marval, vous êtes un homme courtois et très intelligent. Vous avez su trouver la bonne solution. Je peux maintenant prendre une retraite sereine et cela grâce à vous. Merci... merci encore ! J’ai eu tort de penser que des hommes de votre trempe n’existaient plus.

Avant de sortir et de le quitter, James s’adressa rapidement à ses collaborateurs.

- Je veux le contrat finalisé sur mon bureau lundi matin. Je ne voudrais d'aucune manière occasionner d'autres déconvenues à monsieur Sanders.

Je m’envole pour Singapour mardi matin et je ne serais de retour pas avant le 24 du mois prochain. Je veux que cette affaire soit réglée avant mon départ.

Puis, en s’adressant à monsieur Sanders.

- Venez me retrouver lundi matin dans mon bureau... disons à 11 heures ! En cinq minutes, tout sera réglé. Demain dans la journée, vous recevrez un exemplaire du contrat, cela vous laissera ainsi tout le week-end pour le relire.

Après encore quelques mots gentils, il quitta la grande salle sans pouvoir repasser par son bureau. Lui qui détestait être en retard, cette fois-ci, il l’était vraiment.

Partie : 3 Vendredi 28 juillet 2000 Tournée Européenne

Dans l'ascenseur qui le déposa un niveau plus bas, il eut le temps d'échanger quelques mots gentils avec la charmante Riley, la gentille petite maquilleuse, la préférée d’Alva qui descendait pour déjeuner. Ce ne fut en vérité que l’instant d’un bref sourire.

« - Gentille cette petite, pensa-t-il pendant qu'il traversait l’immense espace informatique perpétuellement plongé dans un brouhaha indescriptible. »

Une salle truffée d’ordinateurs et d’écrans luminescents où une centaine de ses collaborateurs s’activaient au sein de multiples postes de travail... Certains couraient de droite à gauche et inversement très énervé déposant çà et là des feuillets griffonnés de chiffres en prononçant des phrases incompréhensibles couvertes par un vacarme permanent.

La plupart d'entre eux véloce aux doigts agiles restés rivés à leurs postes tapaient sur leurs claviers à des vitesses vertigineuses, alors que d'autres accrochées à leurs téléphones devaient élever la voix pour se faire entendre.

C’était le cœur bourdonnant du système financier Marval. L’endroit d’où l’on surveillait, d'où l’on élaborait des stratégies en prenant au jour le jour le pouls du marché financier international... Il s’y prenait aussi parfois quelques réajustements de routines. Pour les opérations plus importantes, James ne laissait le soin à personne de prendre une décision à sa place.

Après la clôture de la bourse Stocks Éxchange de New York, ainsi que de celles de toutes les autres places financières du globe... chaque jour, une analyse et un rapport complets sur la fluctuation des cours lui étaient transmis.

En traversant d'un pas rapide cette immense salle tonitruante, il salua au passage d’un sourire aimable tous ceux qu'il croisait en s’excusant de ne pouvoir s’attarder en expliquant courtoisement qu’on l’attendait.

Loin du tumulte, à un endroit plus silencieux, dans une salle à taille humaine, une dizaine de ses collaborateurs l’attendaient.

C’était l’équipe qu’il avait méticuleusement sélectionnée pour prendre la direction du groupe de presse asiatique dont il avait récemment pris le contrôle... Que des collaborateurs de haut niveau triés sur le volet qu’il chargeait de créer une succursale ainsi que de mettre en place une agence de publicité qui représentera son groupe.

Parmi eux, étonnée, il ne vit pas Marissa... Marissa Scott son attaché de presse. Une gracieuse jeune femme qui en plus d’être adorable et terriblement efficace parlait couramment six langues.

Forcément, il ne pouvait en être autrement. Personne n’aurait pu la prévenir pour l’informer qu’elle ferait parti du voyage. Rien de plus normal, puisqu’il venait de le décider.

« - Il serait intéressant, avait-il pensé de profiter de cette opportunité pour lancer le parfum de Campbell en Asie. Sa Barbara y sera, et cela sans aucun doute... resplendissante. »

- Appelez-moi mademoiselle Scott s'il vous plaît, demanda-t-il en s’adressant à l’une des trois secrétaires présente. Qu’elle vienne nous rejoindre sans délai… Dites-lui bien que c’est urgent et que nous l’attendons.

James sans rien ajouter d'autre s'installa et consulta quelques documents d’un dossier qu’il avait apporté.

Cinq minutes plus tard, Marissa prenait place à ses côtés.

- Ma petite Marissa, lui glissa-t-il confidentiellement d'une voix qui se voulait rassurante, je vais bouleverser votre emploi du temps, mais j’ai absolument besoin de vos compétences en Asie.

- Oh ! Monsieur, c’est moi qui devrais vous remercier d’a-voir pensé à moi.

- Vous êtes adorable.

- Merci de l'avoir remarqué monsieur !

- Pardonnez-moi de vous avoir fait attendre, dit-il en relevant la tête en s’adressant à l’assemblée. La réunion précédente a légèrement bouleversé mon timing jusqu'à m’en avoir fait oublier de faire prévenir mademoiselle Scott.

Je crois que nous avons déjà tout passé en revue et examiné attentivement tous les éléments de l’affaire dans le moindre de ces détailles.

Je vous ai réuni pour vous annoncer que je présiderais pour la première fois depuis notre accession à la majorité le conseil d’administration.

À cette occasion, l’un d’entre vous sera nommé et deviendra le seul et l’unique responsable. Il assurera la direction de la succursale ainsi que celui de l’agence de publicité. Il sera le seul habilité à me représenter.

C’est un poste lourd de responsabilités qui demande de grandes compétences avec une rémunération en conséquence. J’espère que vos vaccinations sont à jour.

Quelques rires réfrénés fusèrent çà et là.

- Oui bien sûr monsieur ! Déjà depuis longtemps, répondit l’un d’eux pour tous les autres.

- Vous aussi ? Demanda-t-il à Marissa en se penchant discrètement vers elle.

- Oui, Monsieur ! Il n’y a aucun problème.

- Alors, tout est parfait… Notre départ est fixé comme vous le savez pour le mardi 1er août à 00:20 Vol CI11 de (JFK) terminal 4… Nous volerons sur un Boeing 777-300 de la compagnie China airlines.

Nous changerons d’appareil à Taipei en Chine où nous atterrirons sur l’une des pistes de l’aéroport de Taïwan Taoyuan international à 5 h 50 heures locales après seize heures et vingt-cinq minutes de vol.

Nous repartirons du terminal 2 après une courte escale d'une heure cinquante minutes par le vol BR225 de 07:40. Notre voyage se poursuivra sur le même type d’appareil de la compagnie Eva Air en direction de Singapour.

Nous devrions atterrir sur l’aéroport de Singapore Changi s’il n’y a aucun contretemps à 12 h 05 heures locales. Juste pour le déjeuner. C’est un vol très long de vingt-deux heures quarante-cinq minutes, escale comprise, aussi, je vous demande de bien vous y préparer... C'est vraiment très long !

Sur place, plusieurs véhicules nous attendront pour nous conduire à nos hôtels. Je vous y retrouverai dans l’après-midi une fois que vous aurez pris vos aises pour une courte réunion. Voilà pour l’essentiel... Des questions peut-être ? Aucune... Parfais.

Pour vos titres de transport et passeports, je vous conseille de vous rapprocher de Miss Christina Murray qui remplace momentanément Miss Williams.

Bon week-end et bon appétit. On se retrouvera sur place à Singapour.

Partie : 4 Vendredi 28 juillet 2000 Christina - Riley

James avait hâte de retrouver ses chéries. Pourtant, il ne put s'attarder comme il l'aurait voulu. Aujourd'hui, chaque minute lui était comptée. Une demi-heure plus tard, après avoir déjeuné en leur compagnie en engloutissant rapidement son repas, il se retrouvait de nouveau dans l’ascenseur.

Un vendredi bien chargé, dut-il constater, encore trois réunions de programmées pour cet après-midi… Malgré toute la bonne volonté de Christina, il ne put s’empêcher de penser qu’Hailey les aurait sans aucun doute plus judicieusement dispatchés.

Il n’eut une fois de plus le temps de passer par son bureau pour la retrouver. Il pensa que ce soir, il aura tout son temps pour lui parler.

Situation problématique, elle avait été remplacée par Christina… Que dira-t-il à cette dernière ?

L’après-midi arrivait lentement à son terme. Une fois la dernière réunion achevée et la solution à divers problèmes résolus, il se sentait fatigué... Pourtant, il ne voulait pas monter sans avoir passé un long moment auprès d'Hailey.

Il n’était pas encore vraiment tard, à peine 17 heures passées de quelques minutes... Il était désolé d’avoir dû la délaisser. Mais, malheureusement, cela se passait toujours ainsi avant un long déplacement pour l’étranger où il fallait tout régler en urgence.

Ce fut Christina qui lui apprit qu’elle était partie.

- A-t-elle laissé un message, lui demanda-t-il sur un ton qui se voulait serein ?

- Non ! Mais elle a emporté ses fleurs et tout le reste.

James se laissa tomber dans son immense fauteuil et ferma un instant les yeux. En les rouvrant, il fit un petit signe vers Christina.

- Venez près de moi ma chérie, j’ai à vous parler.

C’était la première fois qu’il l’appelait ma chérie. Le rouge lui était monté aux joues. Doucement, elle s’approcha et quand elle fut suffisamment proche, avec un long soupir, il prit comme dans une caresse gentiment ses mains.

- Ma petite Christina ! Je vous assure que tout va bien. Je suis satisfait à cent pour cent de votre travail, en plus d’être jolie, vous êtes très compétente. Mais voilà… Hailey nous est revenu et vous savez comme moi que c’est la meilleure et celle pour qui, j’ai des sentiments.

En fait, pour vous, rien ne changera. Vous aviez accepté son fardeau quand elle nous avait quittées sans savoir qu’elle reviendrait. Je vous avais promis son salaire plus dix pour cent. C’est bien cela ?

- Oui ! Monsieur... mais ?

- Je ne veux plus vous entendre m’appeler monsieur. Appelez-moi simplement James, comme le font tous mes plus proches collaborateurs.

Alors ! La première bonne nouvelle est que vous garderez le salaire que je vous ai promis, de même que vous êtes promu au rang de secrétaire de direction suppléante. Vous assisterez Hailey et la remplacerez le cas échéant.

De plus ! Le retour d’Hailey vous permet de faire partie du déplacement sur Singapour comme il avait été prévu avant son départ… Connaissez-vous l’Asie ma petite Christina ?

- Non, Monsieur… Je veux dire James.

- Vous verrez, c’est magnifique. Il ne vous reste plus qu’à vous occuper de votre billet d’avion puisque tout le reste, passeport et vaccinations sont à jour.

- Merci monsieur… James. Oh ! James, pardonnez-moi, il faut que je m’y fasse… C’est magique ! Permettez-moi de vous embrasser ?

- Autant que vous voudrez ! Lui répondit-il en éclatant d’un rire joyeux.

Encore rouge de confusion, elle l’embrassa sur ses deux joues. James se sentait heureux quand il pouvait faire le bonheur de ses proches.

- Nous allons faire une deuxième heureuse. Faite moi appeler la petite Riley Bryant s’il vous plaît. Après cela, vous pourrez partir tout comme moi pour aller nous reposer.

- Vous avez commencé très tôt ce matin ! Vous devriez vous ménager… Je me demande parfois comment vous faites pour assumer une si grande responsabilité ?

- Grâce à mes généraux ma petite Christina, dont vous faites dorénavant partie.

- Vous êtes incroyable ! Je vais prévenir Riley.

- Oui ! S’il vous plaît.

Riley n’avait encore jamais mis un pied dans le secteur directorial. Aussi, c’est un peu ému, se demandant ce qu’elle avait fait de mal pour que le grand manitou la convoque ainsi personnellement.

- Oh ! Ma petite Riley. Merci d’être venu aussi rapidement, prenez place voulez-vous ?

Ce fut avec les genoux un peu tremblotant qu’elle prit place face à l’immense bureau directorial.

- Ne vous inquiétez donc pas ma petite Riley, rien de mal dans ce bureau ne pourrait vous arriver. Je me suis laissé dire par Alva que vous aviez fait un séjour au mois de janvier en Thaïlande... Est-ce exact ?

- Oui, tout à fait monsieur. J’y suis allé avec une amie. C’est un très beau pays.

- Donc, vous avez un passeport valide et êtes à jour de vos vaccinations ?

- Oui ! Tout à fait, mais rien n’y était obligatoire.

- Écoutez ! Je sais que c’est soudain et que, sans doute, vous ne vous y êtes pas préparé. Mais j’aimerais bien vous avoir avec nous à Singapour. Mademoiselle Barbara doit y tourner plusieurs clips publicitaires et cela me rassurerait de vous savoir sa maquilleuse. Pensez-vous pouvoir vous tenir prête pour mardi ?

- Je me débrouillerai, mais... la tournée européenne ?

- Aucun problème, nous prendrons ensemble un vol direct de Singapour avec Barbara, le lundi 7 août, celui de 23 h 55, pour arriver à Francfort le lendemain matin à 06 heures… heure locale.

L’équipe quant à elle n’arrivera qu’à 11 h 45 sur un vol direct en provenance de New York.

Mardi, nous prendrons à (JFK) le vol de 00 h 20. Comme cela, vous pourrez dormir dans l’avion. Christina vous donnera tous les détails.

- C’est incroyable ! Si l'on m'avait dit cela ce matin, je ne l’aurais pas cru.

- Vous voyez ! Tout arrive.

Après avoir donné ses dernières instructions à Christina pour l’achat d’un billet supplémentaire et remercié Riley, il put quitter son bureau, fatigué certes, mais content d’avoir accompli toutes ses tâches.

En montant, il pensa très fort à Hailey. N'avait-il pas été trop sévère au point qu’elle ne l’attende pas ?

Non... Il ne le croyait pas ! Il avait lu dans ses yeux que plus jamais, elle ne le quittera.

Partie : 5 Vendredi 28 juillet 2000 L'évocation d'un retour d'Alva

En quittant l’ascenseur, il gagna sans s’attarder sa chambre pour se changer. Sous les jets d’une douche revigorante, il se détendait des fatigues de cette longue journée en se repassant à l'esprit toutes les actions qu’il y avait menées.

Il était déjà plus de 18 heures. Il avait passé près de 12 heures à la tâche. Une journée vraiment longue… Bien trop longue qui l’avait intellectuellement fatigué. Trop de choses à faire, à penser, à décider en prenant à chaque fois le risque de se tromper.

En débouchant sur la terrasse vêtue d'un pantalon blanc et d'une chemise noire largement ouverte sur le torse, il se trouva face à l'immense table qui, pendant qu'il se changeait, avait été royalement dressée. Savannah en s'approchant, sans lui dire le moindre mot passa sa main dans ses cheveux et posa tendrement un petit baisé sur ses lèvres.

- Tu veux boire quelque chose ?

- Oui, ma chérie, lui répondit-il en posant une main caressante sur sa hanche. Une petite bière, s’il te plaît.

Cloudy qui s'occupait à nourrir les poissons du bassin et Barbara qui avait changé de robe vinrent spontanément se joindre à lui tout en caresses et baisées.

- Tu t’es levé bien tôt ce matin. Tu dois être exténué, lui dit compatissante Barbara en lui caressant la joue.

- Il y a des jours comme cela. Demain c’est samedi, je ferais la grâce matinée.

En s'emparant de sa main, il eut un frisson tant, il se trouva subjugué par sa grande beauté.

« - Garder une pareille splendeur et s'en faire aimer revêt du miracle... Pourquoi, n'aime-t-elle que moi alors que n'importe quel nanti de cette terre se damnerait pour la posséder, pourquoi moi... Pourquoi ? »

Savannah de retour avec la bière et trois grands verres de jus de fruits se joignit à eux.

- Ma Savannah, je suis triste de ne pouvoir t’emmener avec nous. Mais sans toi, qui s’occuperait de la maison ? Vous savez sans doute qu’Hailey est revenu !

- Tu penses, lança Barbara, la nouvelle de son retour s'est propagée comme une trainées de poudre. De toute l'aprèsmidi, ce ne fut qu'un déchaînement de commentaires passionné. Dans tous les bureaux où je suis passé, tous ne parlaient que de cela.

- Je suppose que les commentaires vont bon train, ajouta Savannah, les nouvelles vont vite. D’ici que la presse ne s’en empare, il n’y a qu’un pas.

- Ce n’est pas grave, répondit James sur un ton apaisé. Le principal n'est-il pas qu’elle nous soit revenue ?

- Dans un sens oui ! D'ailleurs, qui pourrait tenir la barre pendant tes absences ?

- Par contre, j'aimerai ma Savannah, si tu penses que cela soit possible sans que cela te dérange, qu'elle te tienne compagnie pendant notre absence... Essaie ma chérie de la convaincre de rester avec toi, je sais que vous vous entendez bien.

- Ne t’inquiète pas... J’y avais déjà pensé... Rassure toi, elle ne me dérangera pas, bien au contraire, j'adore sa conversation.

- Cloudy, ma chérie, tu ne dis rien ?

- C'est parce qu'il n'y a plus rien à dire. Tu as déjà traité tous les sujets que j'avais voulu aborder, et puis, j'aime tant t'écouter parler.

- Je t'adore ma friponne, viens, tu m’as tellement manqué. Viens près de moi, je veux te sentir tout contre moi, proche à en respirer ton parfum.

Cloudy sans se sentir gêné, fit avec sensualité ce qu’il lui demandait. Avec sa belle sur ses genoux et sa Barbara à ses côtés qu’il caressait amoureusement… Il décompressait.

- Je ne sais si Cloudy vous en a déjà parlé ? Mais après la tournée européenne, nous passerons trois jours ensemble à Venise. Je le lui ai promis.

- Tiens ! C’est nouveau, répliqua Barbara piqué au vif. Tu ne m’en avais pas parlé, dit-elle en jetant un regard venimeux sur Cloudy.

- Écoute ! Je pensais que James l’avait oublié.

- James, comme tu le sais... n’oublies jamais rien !

- Voyons ma chérie ! Laisse-moi donc t’expliquer. Barbara, mon petit cœur, tu parles comme si tu ne savais pas que nous nous apprêtons à partir pour Singapour et que nous y passerons six jours ensemble... Rien que toi et moi ! De plus, je ferai de toi là-bas une Star… Crois-tu, qu’il te soit raisonnable de jalouser Cloudy qui n’aura droit qu’à trois petits jours de bonheur ?

- Oui ! Parce que Singapour ce n’est pas Venise.

- Oh ! Là, là, alors là... tu exagères, répliqua Savannah. Alors moi, que devrais-je dire ?

- Je sais Savannah que parfois, il m'arrive d'être idiote et que je ne devrais pas me trouver jalouse d'aucune d'entre vous. Mais avoue que Venise... C'est Venise, et que ce n'est pas Singapour.

- Barbara, mon amour, tu es le feu et la glace et adorable comme chacune d'entre vous. Cette nuit, je vous veux toutes les trois, ainsi que demain et après-demain et... toujours.

Toutes éclatèrent d’un rire joyeux. Une soudaine détente qui présageait au déroulement d’une agréable soirée. Barbara avait remplacé Cloudy sur ses genoux qui, à son tour, laissa la place à Savannah. James était un homme heureux et comblé.

Cloudy et Barbara souriantes apportaient déjà les plats et une bonne bouteille de vin de Californie. Le repas fut détendu. Ils discutèrent de tout et de rien. James avait très envie de chacune d’elles et cela se voyait à son regard. Les filles s’en amusaient.

Le repas terminé, toutes se levèrent pour aider Savannah à débarrasser. Dans la cuisine, il les vit comploter en faisant de grands gestes... Bizarre, pensa-t-il, d’habitude Savannah aime rester seule maîtresse dans sa cuisine.

De retour, après s’être concertées, elles avaient décidé qu’il leur fallait aborder le sujet avant qu’il ne l’apprenne par lui-même.

Souriantes, en apportant chacune une part de gâteau, elles reprirent leurs places. Ce fut Savannah, qui un peu gêné aborda la question.

- James, il faut que tu saches qu'Alva m'a appelé aujourd’hui plusieurs fois. Elle ne va pas bien du tout ! Elle n'ose te parler directement.

- Que puis-je y faire ? Je ne l’ai pas chassé. Elle m'a quitté le soir même où je lui avais offert sa bague de fiançailles. Une bague qu’elle m'a retournée par la poste… C’est outrageant tout de même !

Puis, sur un ton différent... d’une voix faible qui provenait des abîmes, dans un souffle à peine perceptible, il ajouta tristement en baissant légèrement la tête.

- Elle m'a quitté sans un mot, elle a foulé aux pieds l’amour sincère que je lui portais, elle m’a lâchement abandonné sans aucune explication, sans me donner la moindre chance de lui parler… Elle m'a profondément trahi.

- Hailey, n’a-t-elle pas fait la même chose, lui fit remarquer Barbara dubitative ?

- Oh ! Pour Hailey, c’est bien différent. À elle, je ne lui avais jamais demandé de m’épouser. Contrairement à Alva elle, elle a eu le courage de m’affronter, elle n’a pas appelé l’une d’entre vous pour transmettre son message, elle n’a eu recours à aucun intermédiaire, elle est venue à moi avec le risque d’être rejeté.

- Je sais tout cela, lui confirma Cloudy, mais qui ne fait pas d’erreur par amour ou par fierté ?

- Je vous ai promis que plus personne ne viendrait s’intercaler entre nous, ni troubler notre vie. J’aspire au calme et à la sérénité. Je suis si bien avec vous et puis, je pense aussi à Fernanda qui, elle vraiment, aurait des raisons de s’insurger.

Mais, Alva… Alva, vraiment Alva… Écoutez, je ne sais réellement plus quoi penser.

- Tu l’aimes encore ! Cela crève les yeux, repris Savannah. Quand tu parles d’elle, tu as le même regard que quand tu parles de Barbara ou de l’une d’entre nous... Tu es vexé, tu te sens trahi. Mais enfin James, reviens sur terre, tu as vécu avec elle pendant plus de trois années. Cela ne s’efface pas d’un coup de torchon !

Pardonne-moi Barbara, mais toi, tu as fait pire… Alors qu’elle, elle n’est partie que depuis une dizaine de jours.

- Sans doute ! Mais pour Barbara, c’est différent. Elle, elle m’aime vraiment.

- Elle aussi, t’aime James, lui répondit Barbara et encore plus que tu ne le crois au point de me partager avec toi et de s’effacer pour me laisser sa place... Peut-être, m’aimes-tu davantage, que sais-je ? Mais cela ne diminue d’aucune manière l’amour qu’elle te porte.

De toute manière, quoi qu'il arrive, moi je ne la rejetterai pas. Elle m'a tendu la main et ouvert son cœur quand j’étais dans la tourmente. De plus, je sais que sans elle à tes côtés, jamais, tu ne trouveras la paix.

- Moi non plus, ajouta Savannah. Jamais, elle ne m'a fait une seule scène de jalousie, même pas le jour où elle nous a surprises dans la cuisine à faire l’amour. Elle connaissait les règles... Mais que veux-tu, elle avait peur de Barbara.

- Moi non plus James, je n’ai eu à me plaindre d’elle, lui confia Cloudy... bien au contraire. Parfois oui, bien sûr, une petite pointe de jalousie parce qu’il lui semblait que tu t’occupais davantage de moi que d’elle. Mais jamais, elle ne m’a fait la moindre réflexion concernant nos relations intimes.

James consterné les regardait ébahis. Face à elles, il n’était plus le grand patron devant lequel tout le monde s’inclinait. Il n’était plus qu’un simple bougre mit à nu embourbé dans ses contradictions.

- Vous voulez donc me donner des regrets, me tirer des larmes ? Vous ne savez donc pas que j’ai jeté sa bague à la mer ?

- James, lui fit remarquer Barbara avec une grande douceur, elle n’a plus aucune prétention au mariage, ni à la moindre relation sexuelle. Elle ne veut que respirer à tes côtés, te voire vivre et se faire pardonner.

- Seigneur... Alors pourquoi être parti, alors que j’allais l’épouser ?

- Par Amour James… Par amour, lui dit Savannah en soupirant. Elle s'était imaginé qu’en t’épousant, elle te rendrait malheureux. Pourtant, elle est certaine que tu l’aimes, mais elle croit, que tu aimes bien davantage Barbara. Alors par amour, sans vraiment songer à elle ni aux conséquences, elle s’est effacée... Je ne l’invente pas mon chéri, c’est elle qui me l'a confié.

- D’abord ! Comment peut-elle savoir, et surtout dire que je l’aime moins que Barbara, alors que c’est complètement faux. Je n’ai aucune gradation en amour. Quand j’aime… Jaime totalement ou pas du tout.

Je vous aime toutes d’un amour inconditionnel sans aucune arrière-pensée, ni classement quelconque. Vous êtes chacune un être unique avec ses qualités et ses défauts… Vos défauts sont pour moi sachez-le, le fondement de votre charme et c’est cela que j’aime avant tout en chacune d’entre vous.

Mais d’ici à dire que j’en aime une plus qu’une autre, cela, je ne peux l’accepter. Car si cela était, il m’aurait été facile de faire un choix… Un choix, qui comme vous le savez, m’est impossible, totalement inconcevable puisque mon amour n’est différent envers aucune d’entre vous.

- James, reprit Savannah, tu n’es pas devant un tribunal, ni devant un conseil d’administration, tu n’as pas à te justifier. Tout ce que tu viens de nous dire, nous le savions déjà. Mais Alva, le savait-elle vraiment... t’es-tu seulement posé la question ?

Tout ce qu’elle savait était que Barbara t’avait quitté et pensait que si tu l’avais prise, ce n'était que pour te consoler de sa perte... Par contre, ce dont elle était certaine, c’est que tu n’avais cessé de l’aimer. Elle avait peur qu’un jour elle te revienne et prenne la petite place que tu lui avais faite dans ton cœur.

- Que voulez-vous que je fasse ? Je vous ai fait un serment sur lequel, je ne peux revenir. À San Diego... elle n’y était pas si je me souviens bien !

- Hailey non plus ! Répliqua Cloudy.

D’un geste las, il jeta l’éponge KO, abasourdie et totalement désorienté, cessant de lutter contre lui-même.

- Après tout ! Puisque cela ne concerne que vous, c’est à vous de décider si vous me relevez ou pas de mon serment... Moi, je ne veux plus décider ce soir de rien, je n’ai faits que cela toute la journée. Quoi qu'il en soit, je ne veux plus me dissimuler pour vous aimer. Cela aussi, vous me l’aviez promis à San Diego.

- James, tu sais bien, lui fit remarquer Savannah que quand tu fais l’amour à l’une d’entre nous l’autre sait bien que tu la lui feras aussi à son tour un peu plus tard.

Cela fait quinze années déjà que nous te partageons et fonctionnons ainsi. Apparemment, cela n’a gêné aucune d’entre nous puisque nous l'acceptons et t’aimons.

- Il faut aussi demander l’accord de Fernanda. Qui s’en chargera ? En tout cas, pas moi !

- Nous lui avons déjà posé la question, avoua Barbara. Elle nous a répondu que cela ne la concernait pas... Elle a aussi ajouté que tu ne pouvais pas non plus la rejeter ainsi après trois années de vie commune, et que même si elle revenait, ce ne serait pas pour ton argent, car tu l’as déjà rendue suffisamment riche pour qu’elle puisse se passer de toi financièrement à jamais.

- Elle a dit cela ?

- Oui, elle a dit cela !

- Puisque vous vous êtes toutes ligués contre moi, que puis-je encore dire ou faire ?

- Écoute James, repris Savannah, nous savons que tu t’apprêtes à régler des affaires de la plus haute importance et que tu as besoin en ce moment de calme et de sérénité.

Permets-moi de la faire venir pendant ton absence. Cela lui permettra de retrouver parmi nous la forme et la quiétude. En lui permettant d'être ici, elle saura que tu ne la rejettes pas et que tu lui pardonnes parce que tu l’aimes encore.

Nous serons trois avec Hailey, ainsi, je trouverai peut-être moins long le temps de notre séparation.

- Tu es sage mon amour, faisons comme cela. Fait la venir dès mercredi, comme cela, elle retrouvera Cloudy. N’oubliez surtout pas Hailey. Ce sera elle qui en mon absence tiendra les rênes de la boîte.

James satisfait jubilait, il était follement heureux sans vouloir le laisser paraître. Les filles n’en étaient pas dupes, mais firent semblant de ne pas s’en apercevoir.

Hailey et Alva lui revenaient. Il se jura intérieurement de ne plus jamais les tromper.

« - Dommage ! Pensa-t-il, La petite Riley est bien mignonne tout comme la très jolie Marissa ainsi que toutes les ravissantes jeunes femmes qu’il côtoyait journellement. Il fallait qu’il se raisonne. Pourtant, la question resta en suspens... Un homme comme lui pouvait-il ne pas succomber aux charmes et à la beauté de toutes ces jolies femmes qui l’entouraient ? » Il faisait bon sur cette terrasse, la soirée s’avançait, les étoiles brillaient dans le ciel. Assis sur son petit banc de bois isolé de la multitude et des tracas, il téléphona longuement à sa Fernanda.

Lorsqu’il revint vers la grande table, il se rendit compte en n’y voyant plus personne, qu’il avait parlé accrocher à son téléphone bien plus longtemps qu’il ne se l’était imaginé.

Il avait soif. Seul dans la cuisine, il décapsula une bière qu’il emporta pour la boire sur la terrasse. Il ne put s’empêcher après avoir allumé une cigarette d’avoir un regain de souvenir qui, inconsciemment, sans l'avoir prémédité, le transporta au temps déjà si lointain de ses vingt ans.

Partie : 6 Vendredi 28 juillet 2000 Minouche 1964 - Antonnela

Minouche, sa très jolie petite Minouche, celle que tout le monde nommait ainsi… Alors que pour lui, elle n’avait jamais été autre que sa gentille, sa tendre et adorable petite Christina.

Elle, qui, pourtant, l’avait tant aimée, ne l’avait pas suivi quand la maison de couture pour laquelle il travaillait l’avait envoyée, en 1964, en stage aux États-Unis.

Quand il en fut revenu trois années plus tard… Elle ne l’avait pas attendu et avait disparu.

Ce fut en ce temps-là qu’il fit la connaissance à Paris dans cette même maison de couture, juste avant quelques semaines de repartir définitivement aux États-Unis, d’Antonella.

Antonella était mannequin-vedette dans la plus prestigieuse maison de couture de la Capitale... Une splendide petite poupée blonde aux yeux bleus qui avait la réputation d’être une forteresse imprenable.

Elle était d'une beauté rare, aristocratique dans ses manières avec une intelligence qui allait bien au-delà de sa fabuleuse beauté. Elle qui semblait si fragile, était pourtant bien plus forte et déterminée que l'on aurait pu s'imaginer.

Toutes ses connaissances de l’époque qui se disaient d'être de ses amis, malades de jalousie, lui avaient tourné le dos.

Antonella avait des relations bien au-delà de cette assemblée d’envieux. Ce fut elle qui l’introduisit dans le milieu très fermé de la mode.

Puis, ce fut elle encore qui l’avait suivi à New York ou grâce à ses relations et à ses compétences, qu'ensemble, ils avaient pu ouvrir une petite agence de mannequinat. Certes, très modeste au départ, puisque qu’a son lancement, ils n’étaient que deux.

Puis, plus tard, et cela uniquement grâce à elle, ils avaient plus deux cents jeunes filles en fiches qui ne désiraient qu’une chose, que travailler pour eux.

« - Le reste est trop triste pour que je veuille le revivre même par la pensée. Un accident stupide me l’enleva dans toute sa splendeur avec notre petite fille qu'elle portait.

Pendant deux jours et deux nuits entières, je l’avais veillé en l’enlaçant pour tenter de la réchauffer. J’aurais voulu m’enfermer avec elle pour ne jamais plus la quitter. Elle était si belle, si douce et tellement amoureuse, que jamais, ce sort sordide n’aurait dû me l’enlever. Le destin, une absurde fatalité en avait décidé autrement. »

De cela, il n’en avait jamais parlé à personne sinon à Cloudy pour qui il n'avait aucun secret... Sa douce Antonella, celle qui avait été tout le bonheur de sa vie avait dû sur un coup du sort faire ses bagages et partir sans lui dans l'audelà... Depuis, pas un seul jour ne s'était écoulé sans qu'elle vienne habiter ses pensées.

C’est peut-être aussi pour cela qu’aujourd’hui, il pouvait comprendre et ressentir de la compassion pour ceux qui perdaient ou étaient quittés par un être cher.

La souffrance du manque de l’autre, il l’avait connue. Cette souffrance ne l’avait jamais véritablement quitté tout au long de sa vie. Les choses de l’existence, les rencontres, les succès commerciaux, les défaites et enfin un début de réussite bien des années plus tard n’avaient pas réussi à cicatriser ses blessures.

Ce fut l’époque de toutes ses folies. Une envie de vivre irrépressible l’avait submergé... Il les voulait toutes !

Puis, un jour, il rencontra Fernanda dont il tomba éperdument amoureux et, peu de temps après de Cloudy alors très jeune et, presque en même temps, arrivait dans sa vie Savannah. Puis, ce ne fut que bien plus tard qu’arriva Barbara.

Il en avait bien sûr connu et possédé bien d’autres. Mais aucune d’elles n’avait su capter son cœur comme l’avaient faite ses merveilleuses chéries qu’il s’apprêtait à rejoindre.

Cloudy était celle qui lui avait été la plus fidèle. Celle qui avait résisté à toutes les tempêtes et raz-de-marée de l’existence. Toujours ferme à la barre, elle était celle qui avait toujours su le ramener au bercail... Il se demandait vraiment pourquoi ce n’était pas elle qu’il épousait ?

En pénétrant dans la pénombre tamisée de la grande chambre, il perçut leurs souffles doux et réguliers. Lassées de l’attendre. Sans doute ne voulant le déranger, elles s’étaient endormies.

Avec mille précautions, avec la peur de les réveiller, il se glissa sous les draps tièdes entre sa Cloudy et Savannah et sans transition la joue au contact d'un sein doux et chaud, apaisé, il sombra rapidement dans un sommeil profond où il espérait retrouver dans ses rêves, sa merveilleuse Antonnela.

CHAPITRE 2 Dimanche 30 juillet 2000

Partie : 1 Samedi - Dimanche

Son samedi, ainsi que son dimanche, il les passa allongé à se détendre en écoutant de la musique… Une musique d’un autre temps qu’il aimait tout en lisant de vieilles bandes dessinées en français qui parlaient des Cigares du Pharaon, du Lotus Bleu, ou encore des Bijoux de la Castafiore.

Cloudy n’avait jamais laissé le soin à quiconque de s’occuper à faire leurs bagages. Il en avait été toujours ainsi depuis qu’ils se connaissaient. Savannah aida Barbara à faire le sien... Cloudy, était vraiment une petite femme adorable avec une tête bien faite, des idées claires et un physique de rêve.

Barbara, quant à elle était d’une beauté et d’une fraîcheur incomparables, davantage tête en l’air qui aimait faire sa midinette.

Tandis que Savannah, plutôt plus maternelle et femme d’intérieur qui aimait l’ordre et la propreté n’en était pas aux yeux de James moins sexy et désirable. D’ailleurs, il le lui prouvait en lui rendant hommage bien souvent à sa façon.

CHAPITRE 3 Lundi 31 juillet 2000

Partie : 1 Le retour d'Alva

Le week-end toujours trop court avait pris fin la veille tout comme toutes les bonnes choses de la vie. Dès huit heures James était levé. Il avait dormi comme un bébé blotti tout contre sa Savannah.

Réveillée avant lui, plus amoureuse que jamais, elle l’attendait dans la cuisine avec un café fumant à l'arôme subtil. Nimbé d’une tendre complicité, ils prirent comme chaque matin sur un coin de table leurs petits déjeuners.

Après avoir embrassé et câliné sa Barbara puis, tendrement caressée et couvert de baisés sa Cloudy, rapidement, il se prépara. La journée qui l’attendait promettait d'être chargée.

À 8 h 30 précise, il se retrouvait de nouveau comme chaque matin dans l’ascenseur pour se rendre studieusement à son bureau avec l’appréhension incontrôlable de ne pas y retrouver Hailey.

Pourtant, elle était là, belle et souriante, presque hautaine, les cheveux relevés en chignon, ce qui lui donnait un petit air sévère qu’il aimait tant... Sans encore avoir échangé un mot, dans les tasses de fines porcelaines chinoises disposées sur son bureau, elle y versait déjà le thé brûlant.

James souriant enleva sa veste et desserra sa cravate avant de prendre place derrière son bureau. Hailey, comme une petite fille prise en défaut s’approcha le regard baissé. James, sans la regarder, posa sa main sur sa hanche et l’attira.

À 11 heures, on lui annonça l’arrivée de monsieur Sanders. Vraiment, cela n’avait pris que cinq petites minutes.

Sitôt après son départ, il fit venir une voiture pour se rendre en compagnie de Barbara de l’autre côté de la ville. Il devait superviser le bon déroulement et l’avancement des travaux liés à la mise au point des nombreux vêtements de la collection de son jeune styliste... Il était presque midi quand ils y arrivèrent.

Dans l'immense atelier de couture, tout comme dans le salon d’essayage, régnait un climat de tension palpable… Une ambiance électrique, qui pour James habitué aux avant-veilles de collections n’avait rien d'anormale. Barbara avec un sourire merveilleux contribua avantageusement à détendre l’atmosphère.

Shelby Mccoy, sa première d’atelier était une grande femme très mince à l’allure autoritaire et au regard perçant. Son visage agréable, et sa silhouette gracile, n’étaient pas dépourvus de charmes.

En vérité, elle craignait en se confiant à James, de ne pas pouvoir finir à temps. Lui faisant par la même occasion remarquer en se plaignant, de n’avoir pas suffisamment de petites-mains à sa disposition.

- Shelby ! Voyons ma chérie, pourquoi ne me pas l’avoir dit plus tôt ? Qu’est-ce qui te manque, dis-le-moi franchement ?

Quand James en souriant l’appelait ma chérie, Shelby perdait ses moyens et devenait soudain très belle.

- Il me faudrait simplement trois filles de plus pour suppléer aux taches routinières.

- Aucun problème mon trésor. Je te donne carte blanche.

- Oh ! Merci James. Cela va détendre l’atmosphère. Tu sais, ton petit protégé devient parfois hystérique.

- Oh ! Tu sais, il est encore bien jeune. Laissons-lui le temps de faire ses dents.