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Columbus Story est une longue et fascinante saga sentimentale... Une fresque romanesque monumentale qui vous emportera dans un tourbillon émotionnelle qui ne faiblira jamais. Vous accompagnerez pas à pas des personnages attachants aux destins poignants... Une histoire incroyable qui se mêle, s'immerge, dans le monde très fermé de la noblesse madrilène. Une action palpitante qui au jour le jour déroulera son long ruban qui vous mèneront à un milieu judiciaire improbable... Un récit étonnant qui vous transportera au gré du cheminement des personnages dans le cadre exceptionnel des États-Unis d'Amérique. Un voyage fascinant, surprenant, entre New York et Philadelphie, Atlanta et Denver, les Bahamas et Nassau sa capitale sur l'île de New Providence... Paradis Island et Snowmass dans le Colorado petit village royaume du rodéo entouré de montagnes. encore, es mers dans la vieille Europe à Madrid en Espagne avec sa cathédrale , son triangle d'or et son site royal de san Lorenzo del Escurial... A en Autriche avec ses musées, ses palais et son école espagnole d'équitation... Puis, Venise en Italie... Venise, la resplendissante avec ses gondoles et ses palais magnifiques. Ses musées fastueux aux oeuvres d'art magistrale. Ses monuments millénaires, son café Florian et sa Fenice opéra prestigieux qui, comme le Phénix, renaîtra plusieurs fois de ses cendres.
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Seitenzahl: 524
Veröffentlichungsjahr: 2022
Parutions du même auteur
À ma femme
Droits
Élisabeth
Les faits
Présentation
Préface
Avant propos
Paradoxe
Introduction
Prologue
CHAPITRE PREMIER - Vendredi 7 juin
01 L'ascenseur
02 Rendez-vous dans le Queens
03 Au restaurant Français
04 Un taxi dans la nuit
CHAPITRE 2 - Samedi 8 juin
01 Premier rendez-vous
02 Réflexion
CHAPITRE 3 - Dimanche 9 juin
01 Docteur Élisabeth Chandler
02 Stratégie d'une conquête
03 Rendez-vous à Central Park
04 Dîner à l'Estiatorio Milos
05 Pennsylvania Station
06 Les fleurs de Lys
07 État d'âme
CHAPITRE 4 - Lundi 10 juin
01 Lendemain d'aveux
02 La promotion
03 Déjeuner à Columbus
04 Procès Marcelloni
05 Cinquante rose pour Marie
06 Introspection
07 Une bague pour Maureen
08 Pour l'amour d'une mère
09 Yasmina
10 Les confidences d'une sœur
CHAPITRE 5 - Mardi 11 juin
01 Le message
02 La corde sensible
03 Un coup de maître
04 Rendez-vous au King bar
05 Prise dans ses filets
06 Parlez-moi d'amour
07 En route pour Philadelphie
08 Professeur Parker
09 Children’s Hospital of Philadelphia
10 A cœur ouvert
11 La demeure aux murs blancs
12 Un ciel constellé d'étoiles
13 Confidences à Katja
14 De Philadelphie à New York
CHAPITRE 6 - Mercredi 12 juin
01 Un jour différent
02 La belle Hélène
CHAPITRE 7 - Jeudi 13 juin
01 L'invitation de Marie
CHAPITRE 8 - Vendredi 14 juin
01 Les incertitudes de Maureen
02 Professeur Léonidas Chandler
03 Un vendredi très particulier.
04 Georgia state University
05 Destination Atlanta
06 Les états d'âme de Marie
07 Envol pour Atlanta
08 Docteur Élisabeth Chandler.
09 Questionnements
10 L'arrivée à Atlanta
11 La Sirène et la Nymphe
Épilogue
Remerciements
Composition
L'auteur
Loi du 11 mars 1957
***
De Bagatelle à Central Park 2020 - Manhattan Story... Volume 1 Avec James Marval, Barbara Woods, Alva Amandusson
***
A paraître prochainement :
Manhattan Story... Volume 2 L'intangible Vérité
Colombus Story... Volume 2 La Nymphe d'Atlanta
***
https://victortelmann.wixsite.com/victor-perlaki-books
Tous droits de traduction et de reproduction réservé pour tous pays.
Copyright © Victor Perlaki 2022
Je l’aime papa ! Plus que tout au monde. Dit le lui, encore et toujours. Dit lui encore qu’un papa, c’est un papa et qu’un mari, c’est un mari. Fait lui aussi prendre conscience que l’amour ne se divise pas...
V. Perlaki
Les œuvres d’art et les endroits décrits dans cet ouvrage sont authentiques. Certains lieux sont idéalisés, mais jamais en leurs défaveurs.
L’intrigue romancée est entièrement imaginaire. De même, les noms, des personnages, de certains lieux, les actions sont fictifs, ou utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnages réels, morts ou vivants, ne serait que pure coïncidence.
V. Perlaki
***
Étonnant, captivant, ce roman fourmille de rebondissements, de voyages, d’intrigues, nous entraînant de New York à Philadelphie, de Snowmass à Atlanta en passant par Vienne, Madrid et Venise dans le monde fascinant de la mode et de la finance Victor Perlaki est aussi l’auteur du dernier roman de la série Manhattan Story De Bagatelle à Central Park... tome 1
***
Columbus Story est une longue et grandiose saga qui déroulera son long ruban mystérieux d'un récit aux événements fascinants, palpitants, qui vous feront rire ou pleurer mais qui ne vous laisseront jamais indifférant.
Vous découvrirez avec étonnement ses nombreuses péripéties surprenantes... parfois poignantes. Vous serez surpris par ses multiples rebondissements et la découverte de ses nombreux mystères.
Une fresque monumentale, passionnante, éditée en son intégralité sur un ensemble de dix volumes dont le premier est consacré à... L'inconnue du 47ème... Tome 1, qui sera suivi de...
La Nymphe d'Atlanta... Tome 2 La Dame du Taxi Jaune Tome 3 La Sirène de Philadelphie... Tome 4 La Dernière Valse... Tome 5 Destination Thurso... Tome 6 Rhapsodie Vénitienne... Tome 7 Le Prince de Denver... Tome 8 Une soirée à Central Park... Tome 9 Epilogue... Tome 10
Récits passionnants qui, continueront à tracer avec fascination le sillon de la saga pour vous mener avec ravissement et bonheur, tout en douceur, vers un épilogue inattendu et heureux.
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Columbus Story est une longue et fascinante saga sentimentale... Une fresque romanesque monumentale qui vous emportera dans un tourbillon émotionnelle qui ne faiblira jamais.
Vous accompagnerez pas à pas des personnages attachants aux destins poignants... Une histoire incroyable qui se mêle, s’immerge, dans le monde très fermé de la noblesse madrilène.
Une action palpitante qui au jour le jour déroulera son long ruban d’évènements qui vous mèneront à côtoyer un milieu judiciaire improbable... Un récit étonnant qui vous transportera au gré du cheminement des personnages dans le cadre exceptionnel des États-Unis d’Amérique,
Un voyage fascinant, surprenant, entre New York et Philadelphie, Atlanta et Denver, les Bahamas et Nassau sa capitale sur l'île de New Providence... Paradis Island et Snowmass dans le Colorado petit village royaume du rodéo entouré de montagnes.
Puis, plus loin encore, au-delà des mers dans la vieille Europe à Madrid en Espagne avec sa cathédrale d’Almudena, son triangle d’or et son site royal de San Lorenzo del Escu-rial... À Vienne en Autriche avec ses musées, ses palais et son école espagnole d’équitation... Puis, Venise en Italie...
Venise, la resplendissante avec ses gondoles et ses palais magnifiques. Ses musées fastueux aux œuvres d’art magistrales. Ses monuments millénaires, son café Florian et sa Fenice opéra prestigieux qui, comme le Phénix, renaîtra plusieurs fois de ses cendres.
Après avoir longtemps bourlingué autour de la planète à la recherche de trésors disparus, descendu des rapides vertigineux, navigués sur des fleuves tourmentés et des océans en furie, espérant trouver l'absolu.
En parcourant ainsi le monde le destin m'a donné de faire de merveilleuses rencontres en plaçant sur mon chemin des femmes souvent très belles que j'ai tendrement aimées et qui sans rien exigé, me sont restées.
Sur les contreforts de la cordillère des Andes, entre la Bolivie, le Chili, et le Pérou, ce sont elles... depuis le village de Coporaque, jusqu'aux ruines préincas d'Uyo-Uyo au pied du volcan Mismi entre l'océan Pacifique et les contreforts de la Cordillère des Andes, qui m'ont donné l'envie d'écrire.
En prenant cet ascenseur, Maureen Parker, décoratrice d'intérieur d'une beauté éblouissante à la moralité sans faille ne se doutait pas un seul instant que cette rencontre allait bouleverser sa vie.
Le Capitaine de Corvette Bruce Chandler, talentueux avocat dans le civil, possède en effet de quoi subjuguer une femme aussi ravissante que Maureen qui allait très vite en tomber amoureuse.
Lui-même, loin de rester insensible au charme de cette somptueuse jeune femme... se posait des questions.
Une longue histoire qui paradoxalement commença dans un ascenseur capricieux qui n'en finissait pas d'arriver...
Déterminé, lucide, la tête froide comme un bloc de marbre, le corps en tension comme un arc tendu. Le Capitaine de Corvette Bruce Chandler, de ses longs bras musculeux en un crawl puissant d’une technicité parfaite, fendait du tranchant de ses mains effilées telles des lames de rasoirs l’élément liquide hostile auquel il se trouvait confronter.
L’estomac noué par l’angoisse, concentré comme jamais, il ne l'avait été, le mental tout entier absorbé par la technicité de ses mouvements n’avait à cet instant pour seul but que d’aller plus vite pour atteindre plus rapidement encore son objectif.
Il devait, et en était conscient, parfaire l’amplitude de ses mouvements, augmenter graduellement sans faiblir la rapidité et la puissance de ses brasses, garder à tout prix sa cadence et, surtout ne pas fléchir un seul instant.
Le Capitaine Chandler avait gardé ancré dans sa mémoire tout ce qu’on lui avait appris et que lui-même plus tard, en tant qu’instructeur des nageurs de combat, avait inculqué à ses jeunes recrues.
Conscient, il l’était au-delà de l’imaginable qu’il lui fallait garder le cap envers et contre tout malgré le ressac et les hautes vagues agressives. Il savait qu’il ne pouvait sous aucun prétexte se permettre de faiblir ne serait-ce un seul instant.
Un challenge inhumain qu’il devait tenir confronté aux éléments hostiles qui à, chaque instant tentait de ralentir sa progression.
Ballotter par la houle, submergé par les hautes vagues, il lui fallait à tout prix avec précision garder sa trajectoire, ne pas perdre de vue ni dévier de l’endroit ou entre deux énormes vagues déferlantes, il avait vu ce bras tendu aux doigts délicats crispés s’agiter en signe de détresse.
Les muscles tendus, congestionnés par l’effort, sollicités à l’extrême, commençaient sans doute par manque d’entraînements à le faire souffrir.
Par expérience, il savait qu’il lui fallait faire très vite s’il voulait sauver de la noyade l’être qui pour lui en quelques mois était devenu son Alpha et son Oméga.
Une lutte contre la montre... contre la mort, était engagée. Le compte à rebours avait commencé à l’instant même où il s’était mis à l’eau. Depuis, mentalement, il comptait chaque seconde qui trop vite à son sens s’égrenait.
Il avait conscience de l’immense responsabilité qui l’incombait sachant que tout dépendait de lui… Il était condamné à réussir ou bien lui-même à en mourir.
Soudain, roulée par les flots, aux creux de deux vagues, entre deux eaux grisâtres et bouillonnantes, une tache sombre en mouvement a une dizaine de mètres... puis, des cheveux très blonds…
La petite plage de sable blanc, suffisamment à l’écart des grands hôtels, eu la préférence de nos amoureux pour y passer quelques heures d’intimité.
Allonger sur le ventre, les yeux mis clos, Bruce observait son épouse qui venait de se lever pour se diriger vers l’océan. Maureen était une jeune femme exceptionnellement belle. Le maillot noir une pièce qu'elle portait contrastait avec la blondeur de son abondante chevelure.
Deux courtes semaines seulement les séparaient du jour où dans la grandiose Cathédrale Basilique Saint-Pierre et Saint Paul de Philadelphie d’où elle était originaire, ils s’étaient unis. Un mariage d'amour émouvant, consenti en pleine lumière devant Dieu et les hommes.
Pendant qu’il se remémorait cet épisode heureux de leurs existences, il la regardait avec fierté marcher dans le sable blanc avec ce petit déhanchement somptueux dont elle détenait le secret.
Arrivé le jeudi 1er août dans la soirée après un long vol transatlantique, ils s’étaient installé au Coral Tower Atlantis. Un hôtel fastueux, situé sur la presqu'île de Paradise Island… Une presqu'île reliée à la capitale des Bahamas, Nassau, par deux ponts. Le Sir Sidney Poitier Bridge à l’Ouest et le Paradise Island bridge à l’Est.
Les petites vaguelettes qui se mourraient à ses pieds permettaient à sa jolie sirène d’en tester sa température. Une précaution qu’elle jugea indispensable avant de s’y immerger.
Allongé à quelques mètres engourdis de farniente, les pensées dans les étoiles, il ne pouvait s’empêcher d’admirer ses longues jambes magnifiquement galbées... si longues, qu’elles n’en finissaient pas de finir.
Trouvant la température de l’eau à son goût. Du creux de sa main, gracieusement elle s'en humidifia la nuque avant de s’y avancer hardiment guettant la première grosse vague qui se présenterait pour s’y immerger la tête la première.
Maureen était une excellente nageuse. Championne universitaire de plongeon, elle se targuait d’avoir réalisé des temps très honorables sur deux cents mètres dos. Son crawl était d’un style très délié. Son corps magnifique, admirablement musclé, se mouvait avec aisance dans cet élément qui lui était familier.
Bruce sous le charme, ne voulant pas la perdre de vue un seul instant, s’était instinctivement redressé sur ses coudes pour suivre son déplacement.
Ancien nageur de combat à la Navy, instructeur commando des armées, il avait terminé son temps avec le grade de Capitaine de Corvette.
Fin, élancé, possédant une superbe musculature naturelle, le Capitaine Bruce Chandler pouvait devenir très dangereux en tout types de combats rapprochés, aussi bien terrestre, qu’aquatique.
Tout en la regardant s’éloigner, il se remémorait projeté sur écran géant des images d’événements récents qui l’avaient profondément marqué.
Il se la rappelait vêtu de sa magnifique robe blanche de marier immaculée somptueusement brodé. Il la revoyait lentement s’avancer sublime de grâce et de beauté voluptueusement enveloppée par les volutes sonores puissantes et harmonieuses de cet orgue magnifique qui jouait avec maestria la marche nuptiale.
Progressant à petits pas dans l'allée centrale de la basilique entre ses proches, ses amies et ceux qui l’aimaient. Gracieuse, elle se déplaçait sous la nef comme une princesse irradiant l'assemblée de tout le bonheur qui l'habitait.
Somptueuse, elle s'avançait enveloppée par cette merveilleuse pièce d’orgue de Mendelssohn en tenant affectueusement le bras de son père qui fièrement, le sourire aux lèvres, la conduisait à l’autel... Il l'avait trouvé si belle, qu'il s'était cru un instant rêvé.
Il se remémorait d'avoir été debout devant toute l’assemblée se tenant près de l'autel élégamment vêtu de son uniforme de gala de Capitaine de Corvette, le cœur débordant d’émotion.
Il aimait se souvenir avec une douce nostalgie de ces minutes de bonheur intensément vécu durant lesquelles lentement, il l'avait vu gracieusement s’avancer vers lui.
Comment aurait-il pu ne pas ressentir encore à cet instant cette intense fascination qui l’avait submergé à la vision de son exceptionnelle beauté ?
Oui, vraiment ! Comment oublier cette silhouette majestueuse émergeant de la lumière, qui en franchissant l’immense portail de la Basilique, lui avait semblé sortie d’un songe merveilleux des milles et une nuit ?
En vérité, en passant de la lumière à la pénombre de la Cathédrale, elle n’avait été pendant un long moment devant ses yeux éblouis, qu’une douce entité apparaissant comme un mirage.
Sa merveilleuse silhouette blanche entourée d’un halo de lumière prenait forme d'instant en instant à mesure qu'elle s'approchait jusqu'à l’instant merveilleux, où arrivée à l’hémicycle, il avait pu contempler sur ses lèvres se sourire merveilleux qu'elle lui destinait.
Maureen, contrôlant son souffle et la régularité de ses brasses, s’éloignait ostensiblement du rivage. Bruce inquiet, ne l’apercevant plus que par intermittence entre deux vagues, venait de se mettre à genoux. Soudain, il se raidit en se rendant compte avec effroi qu’il ne la voyait plus.
Inquiet, tenaillé par l'angoisse, il jeta de rage ses lunettes de soleil au sol et tel un félin, d’un prompt rétablissement il fut en un instant sur pied pour courir vers le rivage en scrutant l’océan les mains formées en visière pour tenter de l’apercevoir.
Les vagues, sous l'effet d'un vent violent inattendu qui balayait de ses rafales successives l'océan, venaient en quelques instants de prendre une ampleur inattendue en formant des creux importants.
Les yeux écarquillés, scrutant les flots... halluciné, il ne la voyait plus.
Soudain, au creux de deux vagues, il crut apercevoir un bras tendu. Deux secondes plus tard, sa première vision se confirma.
En effet, à une centaine de mètres du rivage un bras tendu très rapidement happé, submergé par une autre vague, s’agitait en signe de détresse puis, disparaissait à nouveau de sa vision.
Du plomb fondu venait de couler dans ses entrailles. Comme un automate, avec une rapidité incroyable, comme s'il fut un autre, il s'avança vers l'océan d'où les vagues de plus en plus hautes venaient maintenant se briser sans discontinuité à ses pieds.
Avant de se mettre à l'eau, il vida son cerveau de toutes émotions ne voulant se concentrer que sur l’objectif qui ne pouvait être autre, que l’endroit où il avait vu ce bras s’agiter.
Les premiers mouvements de son crawl au début furent lents, mais très techniques, devenant de plus en plus rapide, puissants et terriblement efficaces. Plus il se rapprochait de l’endroit estimé, plus il amplifiait ses mouvements. Sa vitesse alors de déplacement devenait réellement impressionnante.
Ce ne fut qu'en sortant une énième fois sa tête de l’eau pour reprendre son souffle qu’il aperçut à la surface de l’océan des cheveux blonds flotter entre deux eaux. Puis, soudain au passage de la vague, son visage suffocant, terrorisé, lui apparut un instant pour disparaître à nouveau happé par les flots.
« - Elle est en vie… Elle est vivante, hurla-t-il à pleins poumons. »
Deux autres brasses encore plus puissantes lui avait suffi pour l’agripper par ses cheveux et lui sortir définitivement la tête hors de l’eau.
Il maudissait cette mer, cette plage, il en voulait au monde entier.
- Maureen… Maureen, mon amour, lui cria-t-il pour couvrir le vacarme assourdissant des vagues qui déferlaient... Je suis là ma chérie ! Tu ne crains plus rien. Je t’emmène, on retourne à la maison.
Crachant, toussant, suffocant mais retrouvant peu à peu un filet de souffle, elle réussit à dire.
- Bruce ! Je savais que tu viendrais et que tu ne me laisserais pas.
Il avait reçu ces mots en plein cœur. Il la tenait tout contre lui. La plage était maintenant toute proche. Il nageait tout en souplesse avec des mouvements amples de son bras gauche tout en puissance se laissant monter au sommet des crêtes en évitant qu’elle ne fût à nouveau submergée par une vague plus haute que les autres.
Une fois sortie de l’eau, elle tituba et fut incapable de marcher. Ses jambes ne pouvant la porter, elle se laissa doucement glisser sur le sable blanc pour y vomir.
Bruce, un genou à terre l’assistait, la rassurait, la soutenait de ses bras puissants avec douceur attendant calmement que ses spasmes se fussent calmés pour la soulever avec tendresse et la porter loin de cette eau meurtrière.
Après qu'il l'eut déposé avec précaution sur la grande serviette de bain quittée seulement quelques minutes auparavant, il frictionna son dos délicatement et couvrit ses épaules d'une serviette.
Lentement, reprenant ses esprits, elle fondit en larmes en se réfugiant au creux des bras de son mari, qui tendrement, tout en caressant ses cheveux, l’interrogeât.
- Que s’est-il passé mon petit cœur… Toi qui nages si bien ?
- Un éblouissement, une crampe que sais-je ? Un malaise sans doute, réussit-elle à dire entre deux sanglots. Juste à ce moment, une vague déferlante plus haute que les autres m’arrivait dessus. Au lieu de m’élever, elle me roula en m’entraînant sous l’eau. Quand j’ai réalisé ce qui m’arrivait, j’étais déjà en train de me noyer.
Bruce, ne voulant prendre de risque, trouvant ce malaise mystérieux, demanda sur l’instant une ambulance pour la faire conduire à l’hôpital.
La salle d’attente de Lyford Cay Hospital’s était, pour un établissement hospitalier, d’un confort surprenant.
Rapidement par réflexe, il consulta sa montre... il était 16 heures passées d’une poignée de secondes. Maureen, venait d’être conduite en salle d’examen.
Contrairement à son tempérament, en se remémorant les événements dramatiques passés, il éprouva sans pouvoir l'endiguer, une profonde angoisse pernicieuse qui lui tordait les entrailles.
Bien que ce ne fût pas dans sa nature, il se sentait totalement désemparé, se posant mille questions... dont l'une, en frissonnant à sa seule pensée, qu'il aurait pu à une minute près, perdre l'amour de sa vie .
Pour tenter de calmer ses inquiétudes, il composa tout naturellement le numéro de son beau-père, le professeur Toal Parker, père de son épouse.
Le professeur, malheureusement se trouvant au bloc en train d’opérer à cœur ouvert, ne pouvait pas, lui avait-on répondu, être dérangé pour l’instant. Mais on l’assura, qu’il lui sera fait part sans faute de son appel sitôt qu’il se sera rendu disponible.
Fébrilement alors, il composa le numéro privé de sa belle-mère Katja Parker, qui elle peut être, espérait-il, n’opérerait pas bien qu’elle fut chef de service en pédiatrie.
- Allo… Allo… Katja ?
- Oui ! C’est vous Bruce… Sa voix soudain s’était teintée d’angoisse… Que ce passe-t-il ?
- Ne vous inquiétez surtout pas, lui répondit-il sur un ton qui se voulait rassurant. Maureen a fait un petit malaise pendant qu’elle se baignait. Je l’ai fait hospitaliser. Ils sont en train de l’examiner pour trouver la cause de ce mal-être. Je voulais que vous le sachiez. De plus, j’ai besoin de vos conseilles.
- Dans quel centre hospitalier l’avez-vous fait conduire, lui demanda-t-elle inquiète ?
- Lyford Cay Hospital’s, à Nassau.
- Je connais... c’est très bien ! Tenez-moi au courant dès que vous aurez des nouvelles.
- Je suis vraiment désolé de vous annoncer une si mauvaise nouvelle, mais j’avais besoin de réconfort.
- Vous avez bien fait ! A-t-elle perdu connaissance ?
- Non, pas un instant ! Lorsque je l’ai ramenée sur la plage, elle a seulement abondamment vomi.
- C’est bon signe ! Ne vous a-t-elle rien dit d’autres ?
- Si bien sûr ! Elle m’a dit avoir eu une crampe à la jambe gauche et aussi comme un éblouissement juste avant qu’une grosse vague ne l’entraîne vers le fond. Il semblerait qu’elle ait eu à ce moment-là précisément, un passage à vide.
- J’ai une petite idée sur la cause ! Mais attendons le diagnostic des médecins. Soyez gentil de leur dire de m’appeler sans faute. Je vous laisse, on m'appelle pour une urgence. Accrochez-vous, c’est votre première épreuve. Je suis persuadé que ce ne sera pas si grave que cela.
Bruce regrettait presque de l’avoir appelé. Sans doute ne se doutait-elle pas de l’endroit où elle se trouvait, des circonstances dans lesquelles cela s’était déroulée, ni du drame épouvantable auquel lui-même et sa fille venaient d’échappée. Sans son intervention, elle se serait irrémédiablement noyée.
Au moins, se consola-t-il, en se remémorant des toutes premières semaines de son service armées. Une période difficile pendant laquelle, il avait dû endurer sans pouvoir se plaindre, d’intenses épreuves.
Puis, par la suite, de tous les entraînements intensifs et inhumains qu’il s’était personnellement imposé. Tous ces efforts accomplis venaient de trouver un sens en leur sauvant la vie.
Car une vie sans sa Maureen, il ne l’aurait plus supportée. Il ferma les yeux et pria avec ferveur en remerciant le seigneur.
Bien plus tard, un médecin sorti de nulle part, porteur d’un sourire rassurant, s’avança la main tendue.
- Monsieur Chandler ?
- Oui, c’est moi, lui répondit-il en se levant.
- Je suis le docteur Wilson, lui dit-il en se présentant pendant qu’il lui serrait la main.
- Enchanté docteur.
- Nous venons d’examiner votre épouse. Ne vous inquiétez surtout pas… Ce ne sera rien.
Il lui est tout simplement arrivé ce qui arrive à toutes les jeunes femmes de son âge. Un état rien de plus naturelle, elle est enceinte de quatre semaines.
- Vous dites, qu’elle attend un bébé ! Donc, ce malaise serait d’après vous dû à son état ?
- Oui ! très certainement, répondit-il en réfléchissant, ajouté à une digestion lente, les deux causes réunies, on fait qu’elle a eu ce petit malaise. Sans doute, au mauvais endroit et à un mauvais moment. C’est un concours de circonstances malheureux, qui sans votre intervention d’après ce que votre épouse nous a confié, lui aurait coûté la vie.
Elle nous a aussi appris que vous étiez instructeur aux armées et nageur de combat. J’ai le sentiment qu’un autre que vous ne serait sans doute jamais arrivée à la trouver aussi rapidement.
- Je n’ose même pas m'imaginer, lui répondit-il de ce qui serait arrivé si, je m’étais assoupi ne serait-ce qu’un instant.
- Mais enfin, que s'est-il vraiment passé, demanda le médecin intrigué ?
- Pendant qu’elle s’éloignait du rivage, de hautes vagues s’étaient imprévisiblement formées sous l’effet d’un vent violent inattendu. Vous vous imaginez docteur si, je ne l’avais pas suivi du regard ?
- N’y pensez plus, elle est sauvée maintenant et absolument sans aucune séquelle.
En tant que chef de famille, c’est tout naturellement à vous qu’incombe la tâche de veiller sur la sécurité des vôtres. Cela vous l’avez fait avec toute la maîtrise, l’intelligence et la puissance athlétique qui vous caractérise… Sans doute aussi aidé des connaissances que vous avez acquises au service de l’armée.
Vous n’avez absolument rien à vous reprocher, bien au contraire. De plus, il n’est pas certain qu’elle se serait noyée sans votre intervention.
Rappelez-vous ! Elle n’a pas perdu connaissance un seul instant. Il vous faut accepter d’admettre qu’elle aurait pu grâce à ses connaissances du milieu aquatique en reprenant ses esprits, regagnée seule saine et sauve la rive par ses propres moyens. Certainement beaucoup moins vite, et cela, je vous l’accorde, qu’avec votre intervention.
Si je me suis permis de mettre en exacerbe cette éventualité, c'est tout simplement pour vous permettre d’intégrer dans votre subconscient qu’il n’est absolument pas certain qu’elle aurait pu y perdre la vie. Il faut vous accrocher à cette thèse, cela vous aidera.
- Peut-être avez-vous raison ?
- En tout cas ! C’est une éventualité tout à fait plausible vue ses performances sportives de jadis. Des exploits, qui en fait ne sont pas si lointains que cela.
- Merci docteur ! Je ne sais que dire… Sinon que je renais à la vie.
- Nous allons la garder cette nuit en observation. Je suis certain qu’elle n’a rien, juste par précaution. Vous pourrez rester auprès d’elle.
- Merci docteur. Oh ! Une dernière chose. Pourriez-vous appeler sa mère, le Professeur Katja Parker ? Elle est chef de service en pédiatrie à l’hôpital The Children’s Hospital of Philadelphia. Elle souhaiterait vous parler.
- Avec plaisir ! J’ai par contre entendu parlé et lu des publications du professeur Parker, entre autres dans The new England journal of Medicine ainsi que dans la revue médicale The Lancet. Le professeur Toal Parker exerce au Temple University Hospital... est-ce bien lui ?
- Tout à fait docteur, c’est bien lui.
- Allez, ne vous en faites plus. Tout ira bien. J’appelle de suite la maman de votre épouse. Attendez ici, quelqu’un viendra vous chercher.
Sur ces mots, après qu’il lui eut chaleureusement serré la main, il disparut comme il était apparu.
Après son départ, il s’était senti soudain très seul et surtout très las. Un état de fatigue moral et physique qui lui était totalement inhabituel.
Il avait eu peur, il devait se l’avouer... Oui, même très peur. Une sensation, qu’il n’avait à ce jour jamais encore éprouvé à un tel degré. Il était conscient d’avoir subi après cette très forte tension nerveuse un traumatisme.
Après cette courte analyse de son état, tranquillement, il reprit sa place pour reprendre son souffle et calmer les battements de son cœur. Puis, une fois ses sens apaisés, il prit le temps de savourer son bonheur.
Sa femme était sauve et elle attendait un bébé. À la seule pensée qu’elle aurait pu mourir, le rendait fou. Maintenant, il savait que dorénavant, il ne devra à aucun moment la laisser se mettre dans une telle situation.
Ne voulant inquiéter sa mère, tout naturellement il pensa à sa sœur Élisabeth, la seule en ce bas monde à qui, il pouvait, se confier sans aucune gêne. Elle le connaissait mieux que quiconque pour l’avoir souvent consolé quand il n’était encore qu’un petit garçon. Elle était son aînée de quatre années.
Sa montre indiquait presque 18 heures. Cela voulait dire qu’il était minuit en Europe et plus précisément à Vienne en Autriche où elle se trouvait actuellement en compagnie de son époux.
Par la même occasion, il constatait non sans surprise que cela faisait déjà depuis près de deux heures qu’il se trouvait dans cette salle d’attente sans avoir revu sa Maureen.
Aussi, se décida-t-il à appeler sa sœur. C'était, et il le savait, leurs dernières soirées avant leur retour vers les États-Unis.
« - Peut-être n’étaient-ils pas encore couchés ? »
La chance voulut qu’elle décrochât.
- Allo… Allo… Élisabeth !
- Allo… Bruce, c’est toi ?
- Oui, c’est moi !
- Que ce passe-t-il ? Tu as une toute petite voix bien tristounette.
- Je suis à l’hôpital ! Maureen a failli se noyer.
- Que me racontes-tu là ! Maureen a failli se noyer ?
Bruce ému, lui relata en détail et chronologiquement ce qui s'était réellement passé. Comment, il l’avait tiré des flots, ses symptômes ainsi que le diagnostic des médecins qui l’avaient examiné.
- D’après eux, ajouta-t-il, elle est enceinte de quatre semaines.
Cela lui fit du bien de se confier à sa grande sœur.
- Tu vas être papa ! C’est formidable mon chéri. Ne t’en fais pas, ce n’était pas encore son heure. Tu as été son ange gardien… un ange formidable, comme d’ailleurs toujours tu le fus. Je t’aime mon petit Bruce. Prend surtout bien soin d’elle.
- Pour cela, tu peux compter sur moi.
- Pour notre part, nous allons changer nos plans. Les quelques jours de vacances qui nous restent, nous les passerons en votre compagnie.
Il faut absolument, sinon lui faire oublier, mais atténuer au maximum cet épisode tragique et pour le faire, nous avons bien l’intention de l’y aider.
- Tu es adorable ! Mais que va dire Jaffrey ?
- Jaffrey est à côté de moi. D’ailleurs, c’est ensemble à l'instant que nous avons pris cette décision.
- Nous irons vous rejoindre le plus rapidement possible, cru bon, de confirmer Jaffrey en prenant le téléphone des mains de sa chérie. Juste un détour au cabinet pour prendre la température des procès en cours et nous nous envolerons pour vous rejoindre.
- Je ne peux accepter que vous fassiez cela pour nous et puis, ce n’était pas dans vos projets.
- Ne le feriez-vous donc pas pour nous ?
- Vous savez bien que si !
- Alors, Bruce ! Laissé vous donc faire. Ne faisons-nous pas dorénavant partie d’une grande et belle famille unie ? Ce fait, sachez-le, est devenu pour moi une évidence.
De plus, vous, qui le savez encore bien plus que quiconque, puisque vous y avez amplement œuvré. Aussi, je ne pense pas aller à l’encontre de vos convictions en vous rappelant que la famille est notre refuge la plus sacrée.
- Jaffrey, mon ami, vous êtes le plus grand avocat qu’il m’ait été donné de côtoyer. Vous êtes redoutable !
- Bruce, voyons ! Pas avec ma famille.
- Maman et papa seront sans aucun doute prévenus de cet incident par ta belle-mère, ajouta Élisabeth la joue tendrement posée contre celle de son mari.
Ils décideront aussi, et de cela, j’en suis certaine de vous rejoindre. Comme le feront sans doute aussi tous les autres membres de la famille. Tu verras à quel point tes proches t’adorent.
Bien plus tard, une charmante infirmière souriante vint le chercher.
- Votre épouse va très bien monsieur Chandler ! Elle vous réclame. Ne soyez surtout pas surpris, nous l’avons perfusé par sécurité pour mieux l’hydrater. De même que, nous avons mis son rythme cardiaque sous surveillance. Une fréquence qui d’ailleurs, rassuré vous, est excellente.
En pénétrant dans la chambre plongée dans une semi-obscurité, il la contempla allongé, le visage apaisé encadré de ses magnifiques cheveux blonds aux boucles dorées.
Elle avait tenu à l’accueillir avec son plus merveilleux sourire. Sans doute pour le rassurer, mais aussi pour lui dire que la tempête s’était apaisée et qu’il avait fait place au soleil.
Une fois installée à son chevet, faiblement, elle lui tendit une douce petite main tiède qu’il prit en frissonnant. Cet instant tant souhaité fut un moment d’émotion intense, au point qu’il ne put contrôler ses larmes qui sans qu’il puisse les endiguer, coulèrent en cascade sur ses joues enfiévrées.
D’une petite pression de la main et d’un tendre sourire, elle voulut le rassurer, mais ne put empêcher aux quelques petites perles d'amour qui s'était formé au coin de ses beaux yeux bleus de rouler lentement sur ses jolies joues encore très pâles.
- Tu sais, lui dit-elle en le regardant avec un amour infini. Au moment même où, j'eus senti ma vie me quitter, c’est à toi que je pensais.
- Arrête mon amour, lui dit-il en la couvrant de baisés, ne pense plus à cela… Je t’en prie.
- Je ne voulais pas mourir, ajouta-t-elle, je ne pouvais me résoudre à l’idée de te laisser seul. Je m’inquiétais de savoir ce qui adviendrait de toi sans mon amour… Puis, tu es venu sauver nos vies.
Fatiguée par les émotions intenses vécut, elle ferma lentement ses beaux grands yeux bleus, heureuse d’avoir pu lui dire, ce qu’elle avait ressenti au moment même où elle s’était sentie partir.
Sans qu'il eût le temps de lui répondre, le visage serein, les traits détendus, rassuré de le savoir auprès d’elle, sa main au contact de la sienne sachant qu’il la veillait... Apaisée, elle se laissa lentement glisser vers un profond sommeil réparateur.
Tard dans la nuit, dans l'obscurité de cette chambre d'hôpital aseptisé, Bruce en tenant sa petite main délicate regardait troublé l'amour de sa vie dormir.
Il se retrouvait seul face à lui-même, face à ses contradictions et ses peurs. Jamais, il n’aurait pu s'imaginer, même dans le plus mauvais de ses rêves, se trouver ainsi confronté en plein voyage de noces à une telle situation dramatique aussi loin de chez eux.
Malgré cette fatalité absurde qui l'avait impitoyablement mis à l'épreuve. Malgré ses peurs et ses angoisses, il était fier d'avoir vaincu se sort maléfique qui aurait pu briser sa vie.
Malgré... Oui, malgré tout cela, il se trouvait rassuré de se trouver là assis à ses côtés à la veiller, à surveiller les doux battements de son cœur, à écouter son souffle léger et à contempler ce délicieux visage apaisé qu'il ne pouvait quitter un seul instant du regard... Un visage si doux et si beau, somptueux en vérité, et tellement gracieux et sensuelle ainsi merveilleusement encadré par ses magnifiques cheveux d’or.
« - Mon dieu, pensa-t-il… J’aurais pu perdre tout cela ! »
L’horreur de cette éventualité lui donna rétrospectivement des frissons. Sa main, tendrement posée sur la sienne, percevait sa douce chaleur et les doux battements réguliers de son cœur.
Rassuré, il ferma lentement les yeux et laissa, sa mémoire librement vagabondez sur les sentiers d’un passé relativement proche… Un passé, qui pourtant lui semblait déjà si lointain, mais tellement encore présent à son esprit.
Il se revit en cinémascope et en couleur à ses côtés lui tenant sa main pour la toute première fois dans cette cabine d’ascenseur capricieuse. Qui... n’en, finissait pas d’arriver...
Après une longue journée particulièrement laborieuse passée à étudier un dossier complexe... Maître Bruce Chandler, en compagnie de quelques collègues attardés, quittait son bureau de la gigantesque tour de Columbus avenue où il exerçait sa profession d’avocat.
Le cabinet Samuel & Spencer, unanimement reconnu pour être le plus célèbre cabinet d’avocats d’affaires de la ville de New York, occupait à lui seul tout le 37e étage de la tour.
Le cabinet qui était essentiellement constitué d’associés, avait au cours de ses nombreuses années d’activité acquit une réelle notoriété.
Tout d’abord, en partie par ses nombreux résultats positifs, mais surtout essentiellement avant tout par une éthique sans concession. Une pratique rigoureuse qui l'auréolait d’un certain prestige… Un prestige sans conteste mérité qui rejaillissait sur toute la profession.
C’était en quelque sorte un cabinet prestigieux ou bien des juristes compétents auraient souhaité y collaborer.
Par un concours de circonstances inattendu, il y fut engagé en tant qu’avocat débutant.
Cet évènement majeur, qui allait totalement bouleverser sa vie professionnelle, n’arriva en fait que bien des années après qu’il eut quitté l’université de droit George Washington dans le district de Columbia.
Muni de son diplôme fraîchement acquis, étant sursitaire, il fut immédiatement incorporé par l’armée dans le corps prestigieux des nageurs de combat de la Navy.
Bien plus tard, libéré de ses obligations militaires. Il avait dû pendant de nombreuses années œuvrer en tant que juriste débutant dans divers cabinets… Cabinets sans envergure, qui ne lui avaient donné aucune possibilité d’accéder à une promotion qui aurait pu être à la hauteur de ses ambitions.
Après seulement deux années passées chez Samuel & Spencer, à force de travail, de sérieux et de persévérances, apprenant beaucoup de ses aînés, il avait réussi en s’y faisant apprécier à y gravir un a un les échelons de sa hiérarchie.
Il avait aujourd’hui le privilège de bénéficier d’un bureau bien à lui avec un salaire en rapport avec ses compétences, ainsi que des services d’une gentille petite secrétaire.
Depuis quelques mois, studieusement, il s’occupait essentiellement de procédures de divorce ou il fallait bien admettre qu'en ce domaine, il remportait un certain succès.
Cette soirée d'un vendredi laborieux était pour lui la fin d'une semaine extrêmement chargée. Il quittait son bureau avec l’espoir de passer un week-end reposant et agréable.
Arrivé devant la cage des ascenseurs, les pensées encore imprégnés des éléments du dossier qu’il venait de traiter, il appuya au hasard machinalement et successivement tour à tour sur plusieurs des boutons d’appels.
C’était un immeuble luxueux à l’image des cabines d’ascenseur qui la desservaient… La cabine qui se présenta était comme toutes les autres somptueusement décorée de bois précieux, garnie d'une épaisse moquette régulièrement remplacée et ornée de vastes miroirs à dorures.
Cet ensemble chaleureux comme pour la parfaire baignait dans une douce ambiance musicale diffusée par des enceintes de qualité invisiblement disposées.
Un son agréable, sans réelle prétention, sinon, que celui, de prédisposer ses utilisateurs à la détente. Pour parfaire encore au-delà l'atmosphère apaisante de cette luxueuse cabine, une douce lumière tamisée minutieusement calibrée complétait judicieusement son aménagement.
Les décorateurs avaient ainsi réussi avec succès à reproduire une ambiance sereine qui tendait par son confort à faire oublier à ses utilisateurs la vitesse vertigineuse avec laquelle cet ascenseur les propulsait vers les sommets.
La petite lampe placée derrière le bouton-poussoir, celui même qui affichait le rez-de-chaussée, clignotait en éclats lumineux éclairants plus intensément par intermittence la spacieuse cabine agréablement nimbée dans une douce lumière tamisée.
Se tenant majestueusement dans un de ses angles, une très jolie jeune femme blonde exposée à ses éclats par flashs successifs semblait impatiente de quitter cet endroit confiné. Subjugué par son allure, il se surprit discrètement à la détailler.
C’était une femme grande, superbement proportionnée à l'allure époustouflante d’une trentaine d'années. Elle avait de longs cheveux blonds très clairs qui tombaient gracieusement en cascades sur ses rondes épaules qu'il imaginaient ravissantes.
Son visage était d’une beauté mystérieuse aux pommettes hautes avec un nez parfaitement proportionné qui frisait la perfection.
Ses grands yeux d’un bleu très pâle, profond par ses expressions, semblaient capables d’un seul regard de faire fondre n’importe quel homme comme un glaçon au soleil.
La sensualité de ses lèvres pulpeuses d'un rouge vermeil délicatement ourlets, contrastait avec la blancheur laiteuse de sa peau satinée.
Une poitrine généreuse... rondeurs de tous les phantasmes, pudiquement recouverte en partie par un tailleur rouge, tendait avantageusement la soie blanche de son corsage.
Un coordonné d'une grande classe assortie avec une jupe noire d’une longueur expertement étudiée, mettait en valeur avec distinction ses longues et jolies jambes tout en épousant avec grâce le galbe délicat de ses hanches.
Des hanches de rêve, des jambes magnifiques, qui n'en finissaient pas de finir… Jambes, merveilleusement galbées, gainées de jolis bas cubains à coutures couleur chair.
Ses petits pieds quant à eux chaussés par des escarpins noirs velours à très hauts talons, étaient d'une élégance sans pareille.
Un ensemble d'un goûts exquis, qui complétait le galbe exceptionnel de sa silhouette.
Bruce allait fêter ses trente-cinq printemps. Très grand, les cheveux bruns coupés court, il possédait une magnifique musculature naturelle qui lui donnait une allure athlétique.
Son visage aux traits énergiques, était d’une beauté semblable à celle d’une statue de Dieu grecque... Grèce de ses ancêtres, pays de ses origines. Ses yeux noirs au regard ténébreux le rendaient extrêmement séduisant.
Il se déplaçait comme un fauve conscient de sa force et de sa séduction. Vêtu d’un costume gris clair à fines rayures, sans doute, coupé par un tailleur de renom, si parfaitement ajusté a sa morphologie, qu’il en épousait avec élégance les formes de son corps. Un ensemble harmonieux qui complétait son allure de play-boy conquérant près a croqué la vie à pleine dent.
La jeune femme lui plaisait… Mais trop belle, lui semblaitil pour être accessible ? Selon toute évidence, une beauté de cette classe devait être tant sollicitée qu’elle ne pouvait ne pas être prise.
L’arrêt brutal de la cabine en pleine course, suivie d’un choc et d’un craquement sinistres, mit fin à ses réflexions en le faisant revenir instantanément aux réalités de l’instant.
La jeune femme alarmée par cet évènement inattendu poussa un petit cri de saisissement, vite étouffé.
L’ascenseur venait de s’immobiliser entre le 23e et le 24e étages.
Les premiers instants de saisissement passés, Bruce poussa le bouton du rez-de-chaussée…Mais, rien ne se passa.
Après avoir réitéré son action à de multiples fois toujours sans résultat, il décida alors d’alerter le gardien en appuyant à maintes reprises pendant plusieurs secondes sur le petit bouton rouge de la sonnerie d'appel.
De longues minutes s’écoulèrent sans qu’aucun signe tangible venant de l’extérieur ne leur parvînt.
- Mais, qu’allons nous faire ? Questionna la jeune femme contrariée... C’est angoissant !
- Attendre dans la quiétude, que pouvons-nous faire d’autres ?
Soudain, la lumière défaillante en s'éteignant les plongea dans une obscurité totale.
La situation devenait préoccupante. La jeune femme se trouvait sur le point, lui semblait-il de faire une crise de panique.
- Je dois vous avouer que je suis un peu angoissé, lui confia-t-elle dans un souffle.
- Venez donc près de moi... Comme cela peut être, aurez-vous un peu moins peur.
Heureuse de cette proposition, mais pas réellement décidé à y donner suite… Quand brusquement, de nouveau un craquement sinistre se fit entendre suivi d’une brève secousse. Bruce sentie dans le noir une présence toute proche puis, tout contre lui.
Elle tremblait de tous ses membres en se pressant tout contre lui faisant abstraction de toutes pudeurs.
Quelques secondes plus tard, quand la lumière revint accompagnée d’une ambiance musicale saccadée… Le visage pourpre et le corps frémissant, elle regrettait presque d’avoir eu à quitter si rapidement cette pénombre qui auparavant l’avait tant effrayée.
Inconsciemment par panique, sans avoir pu se maîtriser, elle s’était blottie tout contre ce garçon comme on s’agripperait à une bouée de sauvetage. Sans vouloir encore prendre conscience de sa cause véritable, paradoxalement, elle y avait éprouvé un trouble inhabituel.
Une impression qu’elle n’avait encore à ce jour ressenti. Une sensation intime presque inavouable qu’elle ne pouvait analyser. Un plaisir étrange qui a son insu avait bouleversé ses sens.
Ayant pris conscience de son évidente impudeur, elle s’en détacha sans brusquerie, confuse et un peu honteuse.
- Pardonnez-moi ! J’ai dû vous sembler ridicule. J’ai toujours eu peur du noir et cela depuis ma plus tendre enfance.
- Oh ! Vous savez, ce ne fut pas réellement désagréable et pour ne rien vous cacher, je suis tout comme vous très contrariez par cette panne.
L’horloge de la cabine qui consentait encore à fonctionner indiquait 19 h 30. Cela faisait étonnamment déjà un peu plus de 35 minutes qu’ils se trouvaient ainsi suspendus dans le vide.
Bruce, respectueusement pour tenter de détendre l’atmosphère, se risqua à engager une conversation qu’il voulait courtoise.
- Pardonnez-moi ! Sans vouloir être indiscret... Peut-être travaillez-vous dans cette tour ?
- Oui ! Au 47e, j’y ai mes locaux.
- Sans vouloir être trop curieux, dans quel secteur d'activité exercé vous vos talents ?
- Décoration ! Je suis architecte d’intérieur.
- Et vous-même ! Feriez-vous aussi parties des locataires de cette tour ? Lui demanda-t-elle du bout des lèvres.
- Oui ! Tout comme vous j’y travaille, je suis juriste, avocat en vérité. Je sévis au 37e étage, au sein du cabinet Samuel & Spencer.
- Profession prenante et passionnante sans doute ?
- Oh ! N’en croyez rien. Je planche à longueur de journée sur des dossiers de divorces aux dénouements improbables… Enchanté de faire votre connaissance… Bruce Chandler.
- Oh ! Également... Maureen Parker.
- C’est vraiment un joli prénom.
- Le vôtre n’est pas vilain non plus.
- Je suis heureux qu’il vous plaise, lui répondit-il en souriant.
- Pourquoi ! Vous ne me croyez pas ?
- Pourquoi devrais-je ne pas vous croire ? Venant de vous c’est un merveilleux compliment, lui répondit-il troubler en plongeant tendrement son regard dans ses beaux grands yeux bleus.
- C’est très gentil de penser cela de moi, lui répondit-elle en soutenant avec pudeur son regard.
Quelque chose de mystérieux venait de se passer. Pourquoi se trouvait-il à ce point troublé par ce regard si doux, presque maternel mêlé de tendresse et d’admiration avec lequel elle l’avait un instant regardé ?
- Vraiment, je ne comprends pas, s’interrogea-t-elle en le prenant pour témoin. Pourquoi personne ne c'est encore manifesté, ce n'est pas normal ?
- Un problème peut être avec le système de transmission de la cabine, où bien encore, il se pourrait qu'il ne se trouve personne à cette heure au bout du fil pour répondre à notre appel, avança-t-il prudemment le cœur encore battant sous le charme persistant de son doux regard.
- Vous croyez... mais, en êtes-vous certain ?
- Oh ! Vous savez, on ne peut être certain de rien. Mais cela me semble plus que probable.
- Alors, personne ne sait encore que nous sommes bloqués ici depuis plus d’une demi-heure ?
- Apparemment non ! Habituellement à cette heure-ci il n’y a plus personne dans les bureaux et puis, il ne faut pas oublier que nous sommes à la veille d’un week-end.
Actuellement, les vigiles de jour se trouvent sans doute occupés à la fermeture, tandis que ceux de nuit n’ont certainement pas encore intégré leurs postes. Alors, attendons... On viendra bien tôt ou tard nous délivrer.
- Alors, si je vous comprends bien, nous allons encore rester bloqués pour un certain temps… Mais, qu’allons-nous faire ?
Bruce, sachant qu’il s’aventurait sur un terrain mouvant, s’avança très prudemment.
- Peut-être, pourrions-nous, si vous y consentez, faire davantage connaissance ? Lui proposa-t-il d’une voix douce qui se voulait amicale.
- Ne l'avons-nous pas déjà fait ? Lui répondit-elle en baissant légèrement les yeux avec un certain trouble dans la voix.
Loin d'avoir été perturbé par cette réponse spontanée, il poursuivit son propos.
- Vous savez, continua-t-il sur un ton perplexe et mi-interrogateur. Je me pose la question de savoir comment ai-je pus ne pas vous avoir rencontré plus tôt ?
Pourtant, cela fait deux années entières que je travaille dans cette tour. Une aussi charmante personne que vous… Cela se remarque... non ?
- Peut-être n’avons-nous pas les mêmes horaires ? Lui fit-elle gentiment remarquer avec une petite gêne dans la voix.
De plus, il y a dans cette tour et, peut-être ne le savez-vous pas, deux cent soixante-cinq entreprises de toutes sortes avec huit ascenseurs qui desservent séparément les étages pairs et impairs.
Les probabilités de rencontres dans ces conditions deviennent très faibles.
Soudain en clignotant, la lumière baissa progressivement en intensité pour les plonger une fois de plus dans la plus totale obscurité.
Confrontée à ce nouveau désagrément, elle ne put s’empêcher de manifester son mécontentement en poussant un petit cri d’agacement.
Pour atténuer ses angoisses, Bruce lui parla d’une voix très douce, presque avec tendresse.
- Non, mais non voyons, n’ayez aucune crainte, je suis là tout près de vous… Laissez-moi donc vous prendre votre main ?
La main qu’il enserra était totalement glacée. En la prenant avec une grande délicatesse, il la caressa doucement pour la réchauffer puis, la gardât blotti bien au chaud enserré entre les siennes.
- Vous savez, lui dit-il encore d’une voix calme qui se voulait rassurante… Vraiment, croyez-moi, vous n’avez aucune raison de vous angoisser, cette cabine est munie de toutes les sécurités possibles et imaginables.
Elle est pourvue de huit câbles en acier avec un système électromagnétique de freinage. De plus, nous ne sommes que deux. Je vous assure, il n’y a vraiment aucun danger. Juste un peu d’attente… C’est tout !
Pendant qu’il la rassurait, du dos de son autre main tendrement, il caressait sa joue délicate avec une douceur infinie n’osant à peine l’effleurer.
La jeune femme se sentait comme protégée, rassurée et totalement en confiance… Elle comprenait maintenant pourquoi, la proximité de ce garçon la troublait tant.
Puis de nouveau, sans savoir pourquoi ou comment, la lumière revint éclairant de nouveau par saccades la cabine d'une faible luminosité.
Pendant qu’il lui tenait encore la main. Un grésillement inattendu provenant des haut-parleurs leur parvint juste avant que n’en jaillisse une voix forte et claire.
- Ici l’agent Douglas de la sécurité ! Y a-t-il quelqu’un dans la cabine cinq ?
- Oui, monsieur Douglas… Nous sommes deux, répondit Bruce, coincées entre le 23e et le 24e étages depuis maintenant près de 45 minutes.
- Désolé ! Je viens de prendre mon poste. Je préviens la maintenance.
Lentement, il relâcha avec regret son étreinte en laissant doucement glisser entre ses doigts sa douce petite main qu’il aurait tant voulue encore garder pour un temps.
La jeune femme profondément troublée par ce doux contact ne bougea pas.
- Voilà, lui murmura-t-il avec une petite pointe de tristesse dans la voix... Bientôt, nous serons dépannés et vous serez libre.
La jeune femme prise dans un tourbillon émotionnel eut une petite moue de satisfaction mêlée d’une pointe de regret, elle ne savait plus où elle en était.
- Vous avez été vraiment très gentil !
- Vous aussi ! Vous avez été absolument charmante.
- Le pensez-vous vraiment ?
- En douteriez-vous ?
- Comment répondre à cela, vraiment... je ne sais pas ?
Bruce, sachant l’instant déterminant, la fixa tendrement de ses yeux noirs d’un regard doux et pénétrant. Puis, lentement, sans la quitter du regard avec une douceur infinie, posa sa main sur la sienne.
- Mademoiselle Maureen sachez que les mots me manquent au point de n’osez vous formuler ma demande par crainte de vous embarrasser.
- Voyons ! Parler, lui demanda-t-elle dans un souffle. Qu’elle est donc cette demande ?
- Je ne sais encore rien de vous... Sinon que vous êtes à mes yeux une apparition merveilleuse.
Je sais que je suis fou. Sans doute totalement pour oser… Pourtant, j’aimerais tellement… Mais tellement à ce que vous me disiez Oui.
Ces derniers mots furent prononcés avec une langueur infinie avec le Oui qui s’estompa inaudible pour mourir en un souffle sur le bout de ses lèvres tout comme s’il s’était parlé a lui-même.
Puis, après un court silence, il reprit d’une voix faible, hésitante, minée d’incertitudes.
- Vous savez ! Je suis parfaitement conscient de la hardiesse et même de la folie de mes propos.
Mais qu’y puis-je ? Il m’est impossible d’y surseoir sachant que dans mon existence jamais, une circonstance analogue ne se reproduira.
Alors, je vous en prie, ne vous fâchez surtout pas. Vraiment, je ne puis ne pas la faire, car je prendrais le risque de devoir le regretter le restant de mes jours.
Oui… Mon souhait le plus cher serait, si vous y consentez d'avoir le privilège de vous revoir... Oui, passer du temps en votre compagnie, longtemps, encore et toujours.
Profondément troublée, clignant des paupières, trouvant ce garçon tout de même bien téméraire, elle sembla un instant réfléchir avant de lui répondre d'une voix douce et claire qui se voulait malgré tout énigmatique.
- Oui, après tout, pourquoi pas... Cela pourrait être sympathique.
Gentiment alors, avec un sourire merveilleux, elle se dégagea.
- Vous avez été adorable, lui murmura-t-elle en posant sur sa joue un doux petit baisé aérien.
Pris de court, le cœur battant, surpris par ce doux contact charnel, il ne trouva sur l'instant aucun mot pour lui répondre. Subjugué, il se contenta simplement en rosissant de lui sourire gentiment.
Le grésillement soudain du haut-parleur les surprit rompant momentanément ce charme intangible, qui sans l'avoir prémédité, c'était tout naturellement installé.
- Ici la maintenance ! Je vais réenclencher le système et vous faire descendre. Attention ! Tenez-vous bien, il se pourrait qu’il y ait une secousse au démarrage.
- Ok, merci ! Nous sommes prêts… Mademoiselle Maure-en, je crois qu’il serait préférable à ce que vous vous accrochiez fermement à mon bras. On ne sait jamais.
Après une faible secousse, la cabine s’ébranla et commença lentement sa longue descente.
- Super ! Je n'ai même pas eu peur, lui dit-elle en exerçant, comme si ce fut une caresse, une douce pression sur son biceps.
- Moi si ! Lui répondit-il presque timidement avec un petit sourire ravi.
Arrivée au rez-de-chaussée, la porte à glissière en accomplissant sa fonction principale s’ouvrit toute grande sur l'immense hall en les libérant de cet espace confiné qu’ils quittaient presque avec une pointe de regret.
Avec regret sans doute, mais aussi avec nostalgie. Ce fut pour eux un incident providentiel... Un cadeau inattendu du ciel. Une cabine inoubliable qui aura été le temps d'un aveu le témoin muet de leurs premiers émois.
Il était tout juste 20 heures. Soulagés par l’épilogue heureux de leurs équipées, ils se félicitèrent et remercièrent chaleureusement pour sa diligence le préposer à la maintenance.
Reprenant ses esprits, Maureen après avoir consulté sa montre, s'esclaffa...
- Oh ! Seigneur, je suis horriblement en retard, j’ai un rendez-vous dans un quart d’heure avec une cliente importante. Je vais essayer de trouver rapidement un taxi.
- Je pourrais, si cela vous arrange vous déposer ? J’ai ma voiture garée au sous-sol dans le parking réservé à notre cabinet.
- Je ne voudrais en aucun cas vous déranger. Vous avez certainement des personnes qui vous attendent ?
- Non, vraiment, croyez-le ! Cela ne me dérange aucunement. De plus, si je peux vous faire une confidence, sachez que personne ne m’attend.
- Écoutez, c’est très gentil. Je ne sais que dire. Cela me touche et m’arrange en même temps.
- À quel endroit souhaitez-vous que je vous dépose ?
- Je dois me rendre dans le Queens. Au croisement de Jewel avenue et de la 175e. Cela se trouve en fait à proximité immédiate d’Utopia Playgroud.
La haute tour, dans laquelle ils professaient, se trouvait sur Columbus avenue parallèlement située à une rue de Central Park, face au Hayden Planétarium.
Pendant qu’ils descendaient l'escalier qui menait au parking. Bruce réfléchissait activement pour trouver un itinéraire qui en ce début de soirée serait le plus rapide. Arrivé au bas de la dernière marche, après qu’il eut mentalement visualisé le parcours, il lui proposa rapidement la route, qui d'après son expérience de l'intense circulation fourmillante de cette ville lui sembla à cette heure tardive de la soirée, la plus rapide.
- En prenant la voie rapide de Long Island Expy West, juste après Queens Midtown Tunnel, nous pourrions y être dans un peu moins de 35 minutes.
Ce fut fortuitement en lui ouvrant galamment la portière, qu’il réalisa combien elle avait des jambes magnifiques.
Sa jupe parfaitement ajustée avait, sans doute par précipitation en s’asseyant, glissé un instant jusqu'à mi-cuisses dévoilant sans le vouloir le temps d'un battement de cils, une jambe merveilleusement galbée.
La circulation redevenait après le flux important des sorties de bureaux, perceptiblement plus fluide. Bruce concentrée sur sa conduite réfléchissait.
Cette jeune femme lui plaisait immensément. Elle lui semblait être intelligente et correspondait physiquement en tout point à ses attentes. Il avait par instinct mesuré l’importance du moment et prit conscience de devoir rester très prudent.
Il avait compris depuis le premier instant qu’elle était totalement différente de toutes les autres qu’il avait à ce jour connu. Il lui fallait surtout éviter le rôle piège du séducteur chevronné. Cela, avec elle, ne marcherait certainement pas.
« - Il serait plutôt préférable, pensa-t-il, que, je demeure le plus sincère possible dans mes actes et mes propos en restant tout simplement naturel et moi-même. »
Ses espérances n'allaient pas plus loin que de réussir à gagner sa confiance et peut-être, si elle l’acceptait, son amitié. Il ne voulait pas pour l'instant penser au-delà de crainte de se laisser entraîner vers des supputations aléatoires.
Ce fut la jeune femme étonnée par son mutisme qui, sur un ton très convivial, se décida à rompre le silence.
- Votre voiture est vraiment très confortable !
Elle n’avait trouvé sur l’instant autre chose que cette banalité pour tenter d’amorcer une conversation. Ce garçon la troublait profondément. Avec lui, paradoxalement, elle se sentait en totale sécurité.
Elle se souvenait avec précision par séquences flashs de ses moments de panique dans l’ascenseur… Elle avait apprécié son comportement protecteur et sa correction sans faille. Il aurait pu réellement profiter de la situation sans forcer son talent. Mais, il ne l'avait pas fait.
Cela dénotait, analysa-t-elle une forte personnalité consciente de ses capacités et dotée d’une grande assurance. Un garçon intelligent qui savait qu’il n’avait nullement besoin d’user d'événements exceptionnels pour exercer son pouvoir de séduction.
Interrompus dans le cours de ses pensées, surpris par cette soudaine intervention inattendue, il ne sut répondre que par une autre banalité.
- Oui, mais malheureusement ce n’est pas toujours le cas pour toutes les Européennes... Tenez ! Nous arrivons, vous aurez tout de même malgré tout 17 minutes de retard.
Par miracle, il trouva facilement une place confortable à deux pas de l’intersection.
- Pensez-vous en avoir pour longtemps ? Lui demanda-t-il gentiment un peu gêné.
- Non... je ne pense pas ! Mais pourquoi, me demandez-vous cela ?
- Parce que, j’ai la certitude qu’à cette heure tardive de la soirée trouvez un taxi dans ce quartier risquerait d'être compliqué, sinon impossible. C'est pourquoi, et à cause de cela, que j'ai pensé qu’en vous déposant après votre rendez-vous dans le centre, qu'il vous sera bien plus aisée d’en trouver un.
- C’est vraiment très gentil d'avoir eu cette attention. Mais je ne puis vous faire attendre, car moi-même, je ne sais pas encore le temps que cela me prendra.
- Maureen… Si je puis me permettre de vous appeler par votre prénom.
- Oui, Bruce bien sûr, vous le pouvez !
- Voyez, juste en face, il y a un petit restaurant italien. Je m’y rendrais dès que vous serez partis et je vous y attendrais jusqu'à votre retour le temps qu’il faudra… Ensuite, nous pourrions peut-être y dîner, si vous… enfin si vous... ???
Oh ! Excusez-moi, je m’emballe. Je ne sais même pas si vous êtes libre ou débordé d'obligations. En définitive, je pense que je vais rester dans la voiture. Sauvez-vous vite, on vous attend !
Sensible au charme de ce bel homme, Maureen s'en trouva profondément troublée. En réalité, elle se trouva extrêmement flattée de plaire à ce garçon si galant, débordant de tant de délicatesses.
Chemin faisant, elle s’était surprise à penser à tous ces hommes qui comme des hannetons virevoltaient sans relâche autour d’elle. Pourtant, à ce jour encore, elle n’avait pas réussi à trouver parmi eux celui qui aurait pu ravir son cœur et encore moins, celui avec lequel elle aurait pu partager sa vie.
Resté sage par conviction et par respect de sa propre personne. Très pudique de nature par ses actes et encore davantage par le cœur, elle ne désirait aucunement passer d’homme en homme. Cette seule pensée dérangeante, la répugnait.
Son seul désir n’était que d’être la femme d’un seul. Se garder pour un unique amour… Cet homme sera celui qui s’aura la prendre pour la vie.
Bien souvent, elle s’était remise en question en sondant ses désirs les plus secrets pour tenter d’y trouver sa voie.
La sienne dorénavant se trouvait tracée depuis déjà bien longtemps. Elle ne désirait qu’une chose toute simple, presque banale, qui pour elle d'après ses convictions ne pourra être autre, que celui de fonder un foyer, avoir des enfants bien à elle, et un mari tendre à aimer, enfin... le rêve.
Accompagnée par ses pensées intimes, elle avait rapidement parcouru la courte distance qui la séparait du seuil de l’immeuble où logeait sa cliente.
Arrivée devant la cage d'ascenseur, par appréhension, elle décida d’emprunter cette fois-ci exceptionnellement les escaliers aux larges marches confortables, qui pensa-t-elle, lui permettront de les gravir sans effort jusqu’au troisième étage.
Ce fut presque essoufflé qu’elle eut à chercher la porte de sa cliente, le temps passé à la trouver, permit aux battements de son cœur de se calmer ainsi que de lui permettre de reprendre son souffle. Après avoir vérifié son maquillage, elle se décida à sonner.
Resté seul dans son véhicule, Bruce voulut mettre à profit ce temps de calme et de sérénité sachant que, contrairement à son bureau, il n’y serait pas continuellement dérangé… Il voulait profiter de ce temps de paix pour se replonger avec acuité dans un dossier complexe qui de toute la journée sans aucun résultât probant, l’avait totalement accaparé.
Agacé, il n’arrivait pas à trouver, la moindre faille qui pourrait permettre à son client de faire pencher la balance à son avantage. En réalité, ce procès que lui intentait son épouse n’était qu’une sordide affaire financière qui tendait tout simplement à le ruiner.
Il voulait, et devait absolument trouver une parade d'ici à lundi matin jour butoir où, il le recevra. S’il arrivait à mettre au point ne serait-ce qu’un début de stratégie, cela lui permettrait d’envisager un week-end agréable… Un week-end qui pourrait être idyllique, et pourquoi pas, en compagnie de la sublime Maureen ?
Il était bien trop réaliste pour ne pas réaliser qu’il rêvait. Encore fallait-il qu’il lui plaise ? Intimidé par sa personnalité, il n’osait faire aucun pronostique. Cette jeune femme était tellement différente qu’il ne voulait se faire de vaine illusion.