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La femme est sans conteste l'un des chefs-d'oeuvre, une des gloires de la création. C'est la merveille des merveilles la fleur au doux parfum qui transcende les coloris de la nature et féconde le genre humain de ses douces senteurs. C'est le souffle d'amour qui dissipe l'indifférence, qui réchauffe les sens et l'âme. Dieu, en créant cette beauté abyssale, la dota de toutes les richesses de l'organisation et du charme, de toutes les perfections de la forme, afin qu'elle fût la plus belle et la plus désirable des créatures. l'auteur... Victor Perlaki
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Seitenzahl: 587
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Parutions du même auteur
Élisabeth
Les faits
Présentation
Préface
Paradoxe
CHAPITRE PREMIER - Mardi 18 juin
01 Le Retour de Jaffrey sur New York
02 Première nuit
CHAPITRE 2 - Mercredi 19 juin
01 Surprise matinale
02 Le plus beau jour de sa vie
03 Cabinet Samuel & Spencer
04 Rendez-vous avec le juge Woolwork
05 Miss Kiley Shelton
06 Calendrier des festivités
07 Jaffrey face à l'affaire Bertholot
08 Message à Élisabeth
09 Révélations inattendues
10 Une bague pour Élisabeth
11 Une rose pour la jolie dame du taxi
12 Les bras chargés de fleurs
13 Le Bijoutier
14 Réflexion métaphysique
15 Incertitudes pernicieuses
16 Des roses blanches pour Dolores
17 Tendre dialogue
18 L'éblouissante beauté de Maureen
CHAPITRE 3 - jeudi 20 juin
01 Billets pour Denver
02 La jalousie d'Hélène
03 Entrevue avec Mister Spencer
04 Les fleurs d'Hélène
05 Convocation Bertholot
06 Préoccupation professionnelle
07 Convocation confirmé
08 La réconciliation
09 Le frère et le prétendant
10 Les scrupules de Marie
11 Le repos du guerrier
CHAPITRE 4 - Vendredi 21 juin
01 Jaffrey reçoit M. Bertholot
02 Un désir d'appel irrépressible
03 Souvenir d'une soirée houleuse
04 La douce voix d'Élisabeth
05 La Mirabelle
06 En route pour l'Aéroport
07 Aéroport de la Guardia
08 Ultime appel avant d'embarquer
09 En vol pour Atlanta
10 La beauté d'une déesse
11 Parcoure vers l'hôtel
12 Chaleur torride sur Atlanta
13 Un dîner conviviale
14 Un cruel dilemme
15 Des mots d'amour
16 L'insomnie des Chandler
CHAPITRE 5 - Samedi 22 juin
01 Après une nuit d'amour
02 Départ de l'hôtel
03 Courte halte avant l'aéroport
04 Le désarroi de Léonidas
05 Les confidences d'Élisabeth
06 En route pour l'Aéroport
07 Imbroglio à l'aéroport
08 Décollage pour Denver
09 Un colosse au teint buriné
10 L'arrivée à Denver
11 En route vers Snowmass
12 L'arrivée au domaine
13 Snowmass (1)
14 Paradoxe
15 Snowmass (2)
16 Révélation inattendue sur Jaffrey
17 Snowmass (3)
18 Promenade en forêt
19 Snowmass (4)
CHAPITRE 6 - Dimanche 23 juin
01 Snowmass (5)
02 La fin d'un week-end à Atlanta
03 Snowmass (6)
04 Aéroport d'Atlanta
05 Snowmass (7)
CHAPITRE 7 - Lundi 24 juin
01 De Snowmass à Atlanta
02 Les larmes d'Élisabeth
CHAPITRE 8 - Mardi 25 juin
01 Le retour de Jaffrey au cabinet
02 L'audience de l'affaire Bertholot
03 Une affaire banal
04 Une missive pour Élisabeth
CHAPITRE 9 - Jeudi 27 juin
01 L'instruction du dossier Bertholot
CHAPITRE 10 - Vendredi 28 juin
01 Songe Madrilène
CHAPITRE 11 - Samedi 29 juin
01 En route pour Philadelphie
02 Les retrouvailles
03 Un appel rassurant
CHAPITRE 12 - Dimanche 30 juin
01 Fiançailles à Philadelphie
CHAPITRE 13 - Lundi 1 juillet
01 Philadelphia International Airport
02 Vol de Philadelphie à Madrid
03 Le comte Juarez de Bélamondo (1)
04 Le comte Juarez de Bélamondo (2)
05 En phase d'approche
06 L'arrivée à Madrid
CHAPITRE 14 - Mardi 2 juillet
01 Quartier de la Salamanca
CHAPITRE 15 - Mercredi 3 juillet
01 Troisième jour en Espagne
02 San Lorenzo de El Escorial
CHAPITRE 16 - Jeudi 4 juillet
01 d'El Valle de los Caidos
CHAPITRE 17 - Vendredi 5 juillet
01 Retour à Madrid
CHAPITRE 18 - Samedi 6 juillet
01 Vol de Madrid à Atlanta
02 Arrivée chaleureuse en Géorgie
03 Hôtel Ritz Carlton d'Atlanta
04 Diner d'accueil à Atlanta
05 Les Parker au Ritz Carlton
06 La barmaid aux cheveux de feu
CHAPITRE 19 - Dimanche 7 juillet
01 Les fiançailles d'Atlanta
02 La fille aux cheveux de feu du salon bar
03 Le refuge des fiancés d'Atlanta
CHAPITRE 20 - Lundi 8 juillet
01 Départ pour Venise
02 Aéroport d'Atlanta
03 Vol ATL-FCO Delta 240 pour Rome
CHAPITRE 21 - Mardi 9 juillet
01 Une courte nuit
02 Escale Romaine
03 Venise aéroport Marco Polo
04 Hôtel Danieli
05 Place St Marc - Venise 1er jour
Épilogu
e
Remerciements
Composition
L'auteur
Loi du 11 mars 1957
***
De Bagatelle à Central Park 2020 - Manhattan Story... Volume 1
Avec James Marval, Barbara Woods, Alva Amandusson
L'intangible Vérité 2020 - Manhattan Story... Volume 2
Avec James Marval, Barbara Woods, Alva Amandusson
Destination Stockholm 2020 - Manhattan Story... Volume 3
Avec James Marval, Barbara Woods, Alva Amandusson
***
L'inconnue du 47ème 2020 - Columbus Story... Volume 1
Avec Bruce Chandler et Maureen Parker
La Nymphe d'Atlanta 2020 - Columbus Story... Volume 2
Avec Jaffrey Cleversid et Élisabeth Chandler
***
A paraître prochainement :
Colombus Story... Volume 4
La Sirène de Philadelphie
***
À ma femme
Tous droits de traduction et de reproduction
réservé pour tous pays.
Copyright © Victor Perlaki 2023
Je suis une
femme seule depuis la mort
accidentel de mon époux, il y a sept ans.
Je travaille pour vivre et payer les études
de mon fils. Il s’appelle Andy et je l’adore.
C’est l’homme de ma vie. Il veut devenir
journaliste, il a vingt-deux ans.
Nous habitons à Atlanta.
V. Perlaki
Les oeuvres d’art et les endroits décrits dans cet ouvrage sont authentiques. Certains lieux sont idéalisés, mais jamais en leurs défaveurs.
L’intrigue romancée est entièrement imaginaire. De même, les noms, des personnages, de certains lieux, les actions sont fictifs, ou utilisés de manière fictive. Toute ressemblance avec des personnages réels, morts ou vivants, ne serait que pure coïncidence.
V. Perlaki
***
Étonnant, captivant, ce roman fourmille de
rebondissements, de voyages, d’intrigues, nous
entraînant de New York à Philadelphie, de Snowmass
à Atlanta en passant par Vienne, Madrid et Venise
dans le monde fascinant de la mode et de la finance
Victor Perlaki est aussi l’auteur du précédant
roman de la série Columbus Story
La Nymphe d'Atlanta... tome 2
***
***
Columbus Story est une longue et grandiose saga qui déroulera son long ruban mystérieux d'un récit aux événements fascinants, palpitants, qui vous feront rire ou pleurer mais qui ne vous laisseront jamais indifférant.
Vous découvrirez avec étonnement ses nombreuses péripéties surprenantes... parfois poignantes. Vous serez surpris par ses multiples rebondissements et la découverte de ses nombreux mystères.
Une fresque monumentale, passionnante, éditée en son intégralité sur un ensemble de neuf volumes dont le premier est consacré à... L'inconnue du 47ème... Tome 1, qui sera suivi de...
La Nymphe d'Atlanta... Tome 2
La Dame du Taxi Jaune Tome 3
La Sirène de Philadelphie... Tome 4
La Dernière Valse... Tome 5
Destination Thurso... Tome 6
Rhapsodie Vénitienne... Tome 7
Le Prince de Denver... Tome 8
Une soirée à Central Park... Tome 9
Récits passionnants qui, continueront à tracer avec fascination le
sillon de la saga pour vous mener avec ravissement et bonheur,
tout en douceur, vers un épilogue inattendu et heureux.
***
Columbus Story est une longue et fascinante saga sentimentale... Une fresque romanesque monumentale qui vous emportera dans un tourbillon émotionnelle qui ne faiblira jamais.
Vous accompagnerez pas à pas des personnages attachants aux destins poignants... Une histoire incroyable qui se mêle, s’immerge, dans le monde très fermé de la noblesse madrilène.
Une action palpitante qui au jour le jour déroulera son long ruban d’évènements qui vous mèneront à côtoyer un milieu judiciaire improbable... Un récit étonnant qui vous transportera au gré du cheminement des personnages dans le cadre exceptionnel des États-Unis d’Amérique,
Un voyage fascinant, surprenant, entre New York et Philadelphie, Atlanta et Denver, les Bahamas et Nassau sa capitale sur l'île de New Providence... Paradis Island et Snowmass dans le Colorado petit village royaume du rodéo entouré de montagnes.
Puis, plus loin encore, au-delà des mers dans la vieille Europe à Madrid en Espagne avec sa cathédrale d’Almudena, son triangle d’or et son site royal de San Lorenzo del Escurial... À Vienne en Autriche avec ses musées, ses palais et son école espagnole d’équitation... Puis, Venise en Italie...
Venise, la resplendissante avec ses gondoles et ses palais magnifiques. Ses musées fastueux aux oeuvres d’art magistrales. Ses monuments millénaires, son café Florian et sa Fenice opéra prestigieux qui, comme le Phénix, renaîtra plusieurs fois de ses cendres.
En se rendant aux fiançailles de son fils à Atlanta, Ronald n'aurait pu se douter un seul instant découvrir dans cet hôtel prestigieux, celle qu'il n'aurait osée, même dans ses rêves les plus fous, espérer rencontrer.
Comment aurait-il pu seulement s'imaginer, lui qui se trouvait seul, isolé de tout dans son village reculé du Colorado, faire la connaissance d'une femme aussi merveilleuse qui comblerait ce vide immense laissé par sa douce Dolorès ?
Alisa, d'origines irlandaises, une magnifique jeune femme à la beauté épanouie, au regard tentateur, à la chevelure de feu, avait su par un seul sourire, capter son coeur.
Ne lui avait-on pas dit et répété qu'elle était une forteresse imprenable ?
Cette forteresse, vraiment, il n'avait aucune intention de la prendre d'assaut... Il comptait l’assiéger et attendre patiemment qu’elle lui ouvre son coeur, rendent ses armes, remonte sa herse, et abaisse sentimentalement son pont-levis pour le laisser pénétrer par amour et fonder sa vie à la sienne.
Atlanta
En classe premium grâce à un surcoût offert par son futur beau-frère, Jaffrey en vol de nuit sur Boeing, réfléchissait intensément aux évènements des derniers 32 heures.
Malgré des efforts intenses d’imaginations, il n’arrivait pas à faire sourire le visage si affecté que fut celui de sa petite Élisabeth lors de leur séparation.
Il se remémorait en les analysant, chaque point des éléments de sa vie qu’il leur avait confiée par bribes. Des morceaux de vie sur lui et sa famille. Le reste, pensa-t-il ils le découvriront bien assez tôt par eux-mêmes.
Il était heureux d’être tombé sur une famille de gens cultivés et chaleureux… Des personnes qui l’avaient si chaleureusement accueilli et adopté sans condition dès leurs premiers contacts. Tout en buvant à petite gorgé son jus de papaye, il ne pouvait ne pas penser continuellement à sa merveilleuse Élisabeth qui lui manquait cruellement.
Le ronronnement régulier des réacteurs, lui fit tristement prendre conscience que chaque seconde qui s’écoulait, l’éloignait d’elle encore davantage.
L’appareil se trouvait en phase d’approche. Bientôt, il se retrouvera comme à son habitude seul dans son petit studio new-yorkais.
La solitude ne l’avait jusqu'ici pas vraiment gêné, bien au contraire, il l’avait activement recherché. Mais depuis peu, tous avaient changé, tous étaient devenus différents… Il y avait Élisabeth !
Elle était entrée dans sa vie sur un seul regard… Un regard qui l’avait pénétré au plus profond de son âme, n’était-ce qu’une passion ? Il ne le croyait pas. Cela était d'une plus grande importance, un sentiment d'une profondeur qui allait au-delà de toutes perceptions. Un fait incontournable qui lui échappait totalement.
Un état très particulier qu’il n’avait eu encore le privilège d'éprouver à ce jour. Une perception intime très proche des sentiments qu’il portait à sa mère. Un amour sinon aussi fort, avec en plus, le désir. Il était, et il fallait qu’il se l’avoue, amoureux fou de cette merveilleuse jeune femme.
Après qu’il eut raccroché, Bruce rassuré, retrouva une grande partie de sa sérénité. Lui, qui d’habitude si froid dans ses décisions et farouche dans l'action, se trouvait totalement déstabilisé devant cette fille trop belle, si belle, qu'il ne pouvait s'imaginer qu’elle puisse l’aimer vraiment.
Pourtant, des filles, il en avait connu des dizaines, les unes plus jolies que les autres. Mais aucune n’avait eu l’emprise que sa Maureen exerçait involontairement sur sa personne.
Il était indéniable qu’il l’avait dans la peau. Pendant qu’il ressassait ses pensées analytiques, il dégringolait quatre à quatre les escaliers. Arrivé dans la rue, il s’éloigna à grandes enjambées rapidement happées par la pénombre pour tenter de trouver à cette heure tardive un taxi.
Pratiquement déposé devant le portail de son immeuble, il essaya de ne plus penser aux barrières qui l’entravaient, mais simplement au désir de vivre sa vie avec ses plaisirs et ses contradictions.
En posant un pied sur le trottoir, il savait que plus rien ne sera plus comme avant. Les réalités de la vie avaient été plus fortes que toutes leurs résolutions.
Avant de réussir à pénétrer dans son l’immeuble, troublé, il avait dû retaper trois fois le code avant que la lourde porte métallique ne s'ouvrât. En la repoussant fiévreusement, chose inhabituelle, il frissonna.
Il aurait préféré à cet instant affronter n’importe quel adversaire, plutôt que de se présenter devant sa bien-aimée après s’être si lâchement esquivé.
Lâche, non… Vraiment, il ne pensait pas l’être pour avoir prouvé bien des fois son contraire. Mais, qu’y pouvait-il ? Maureen était devenue son univers, son oxygène, sa raison de vivre. Il était persuadé que sans elle, comme un poisson hors de l'eau, il ne pourrait survivre bien longtemps.
Troublé, et un peu honteux à la fois, discrètement pour ne pas risquer de réveiller Marie, il gratta doucement à la porte… Une porte au lourd battant derrière laquelle l’attendait sa Maureen impatiente drapée dans un très joli kimono de soie.
Après l’avoir longuement guetté, en l’entendant arriver, elle avait bondi le coeur battant pour lui ouvrir sa porte en grand.
Éblouis par sa beauté, fascinée par son regard, frissonnant de tout son corps, ne pouvant encore prononcer le moindre mot, il la prit dans ses bras, la serra, l’embrassa et la souleva pour la porter sur son coeur jusqu’au grand lit ovale qui trônait majestueusement au centre de sa chambre.
Sur des draps en satin, subjugué, il la déposa avec une douceur infinie, s’attardant à caresser tendrement ses longs cheveux blonds défaits.
- Pardon, pardon mon amour de t'avoir si lâchement abandonné. Mais en croyant bien faire, je n'ai fait que te blesser. J'ai tellement peur de tous ce qui pourrait arriver lorsqu'il s'agit de toi.
Maureen, les yeux mis clos frissonna.
- Il n'arrivera rien, puisque cela vient de moi. Je me fiche de toutes ces chimères, je t'aime et je veux dormir dans tes bras.
Bruce subjuguée, ne voulant rompre le charme naissant, sachant qu'elle lui avait déjà tout pardonné, se tourna pour se saisir du beau pyjama posé délicatement près de l’oreiller… Un cadeau d’amour inattendu de sa Maureen… Un gage, une marque d’affectivité qui lui était tendrement destinée.
Libéré de ses contradictions, ayant franchi les barrières, il investissait en deux enjambés la salle de bains pour se déshabiller, se doucher et s’en vêtir. Il redevenait lui-même, celui en réalité, qu'il n'avait jamais cessée d'être.
De retour dans la chambre, il remarqua presque étonné qu’elle n’avait pas bougé. Elle l’attendait lascive et heureuse dans la même position qu’il l’avait laissé,.
Elle le regardait avec une tendresse infinie. Il était l’homme auquel elle voulait tout donner. Elle capta son regard et s’y fixa. Dans ses beaux yeux noirs, elle put lire comme dans un livre ouvert.
Elle y voyait sa fierté d’être aimée par elle, sa douceur, sa bonté et sa gentillesse innée, ainsi que l’expression d’un amour infini et sans concession qu’il lui portait.
- Comment me trouves-tu en pyjama, lui demanda-t-il la gorge un peu serrée ?
- Très beau mon chéri… Ne change jamais ! Tu es aussi beau en dehors qu’en dedans.
En posant délicatement un genou sur le lit, il s’allongea tout près d’elle à en sentir son souffle tiède sur sa joue.
- Je t’aime ma Maureen… Dis-moi encore que tu est à moi… Seulement a moi… Vraiment, rien qu’à moi ?
- Oui, mon amour a toi… Mes seins, mon ventre, mes reins, mes lèvres et mon coeur son à toi ! Je ne veux être qu’à toi mon amour. C’est toi que je veux. Je t’en fais le serment.
La douce clarté qui illuminait la chambre, déclina lentement pour faire place à une semi-obscurité.
Profitant de cette surabondance d’intimité, il s’empara avec une douceur infinie de ses lèvres qui encore lui souriaient tandis que sa main parcourait l'affolante courbure de sa hanche.
A bout de souffle, Maureen d’un mouvement délicat se dégagea tendrement de sa douce étreinte pour prendre pied hors de sa couche et faire glisser au sol avec une lenteur calculé son magnifique kimono. Après avoir fait un tours complet sur elle même comme une ballerine sur la pointe de ses pieds, elle se glissa frissonnante sous l’immense et légère couette de plume aussitôt rejointe par son Bruce.
- Maureen, dis-moi que je ne rêve pas ?
- Non, mon chéri, nous ne rêvons pas, nous vivons tout simplement nos rêves en étant éveillés.
Ce ne fut qu’après ces quelques mots chuchotés dans l’intimité si confortable de cette belle chambre, qu’il la prit tendrement dans ses bras et caressa pour la première fois la douce courbure de ses reins nue.
Instants délicieux de la découverte, libérés de toute inhibition, elle alla voluptueusement au-devant de ses caresses pour en accentuer leurs effets. Tous ses sens en émoi, elle se lova encore davantage tout contre son homme presque nu et constata que tout ce qu’il lui avait dit était vrai.
Après s’être débarrassant du peu de vêtements qu’il portait, il prit sans hâte, avec beaucoup de tendresse ses lèvres offertes pour en jouir en toute quiétude… Des lèvres pulpeuses, consentantes, qui lui murmuraient qu’elle l’aimait.
Tout en l’embrassant, il explora en de douces caresses son corps de rêve… Un corps merveilleux, fruit de tous ses phantasmes qui se donnait par amour.
Même si ses yeux ne pouvaient encore la voir nue pour l’admirer et s’extasier devant ses splendeurs. Néanmoins, il connaissait déjà les chemins secrets qui menaient à ses tendres creux et à ses doux vallons.
Tout comme lui, tendrement de ses mains délicates, elle prenait possession de son domaine en les promenant en de douces caresses sur les moindres recoins les plus secrets de son corps. Le corps de son homme… De l’homme de sa vie. De celui qu’elle avait choisi comme détenteur des clés de son coeur à jamais.
Après un temps… Le temps merveilleux d'une découverte intime librement consentie… Après l’échange de douces caresses dispensées avec tendresse dans l’intimité secrète de leurs alcôves… Après cette tendre exploration qui venait de donner réalités à tous leurs phantasmes à ce jour refoulé.
Après un temps, long, long, vraiment très long, qui leur avait semblé malgré les longues minutes écoulées bien trop court. Ils durent néanmoins avec regret se détacher l’un de l’autre rassasiés et heureux.
Il fallait qu’ils calmes leurs émois, qu'ils assagissent leurs sens en effervescences. Ils le devaient s’ils voulaient tenter de trouver un sommeil réparateur.
Il était tard, même très tard. Demain, qui était déjà au-jourd’hui, sera dans quelques heures quand le jour poindra, une journée importante de travail ponctué de nombreuses démarches.
Maureen, dans un souffle doux murmura.
- Je suis tellement heureuse mon chéri. Tu es tellement gentil, tendre, et si beau à la fois que je me demande, si je te mérite. Dit moi mon Bruce… Partiras-tu encore ?
- Comment le pourrais-je après cela ? Jamais plus, je ne m'éloignerai de toi. Il faudrait être fou pour ne pas rester à tes côtés… Totalement fou, alors que je ne songe qu’à te garder. Mais ! Que va penser Marie ?
- Rien ! Car elle nous m’aime.
- Maureen chérie, as-tu des regrets ?
- Oui, j’en ai.
- Vraiment ! Serais-tu sérieuse… déjà ?
- Oui, le seul, c’est de ne pas l’avoir fait plus tôt. Oui, ce dimanche même, quand j’avais accepté de lier ma vie à la tienne.
- Maureen, je… je voulais te dire...
- Non, ne dit plus rien pour ce soir, tu es fatigué, nous avons encore toute la vie pour parler de cela.
- Maureen, mon petit ange, je sais que maintenant, tu m’as compris.
Maureen sans répondre, avec un soupir langoureux lui donna sa main qu’il porta à ses lèvres puis, après mille baisés, il la posa sur sa poitrine pour la garder précieusement sur son coeur jusqu’au matin.
Brutalement réveillée par la sonnerie programmée de son téléphone, Marie eut quelques difficultés à rassembler ses idées. Lentement, en baillant et s'étirant, elle émergeait d’un profond sommeil en s’étonnant de ne pas avoir été réveillée par sa soeur.
Progressivement après que les brumes du sommeil furent partiellement dissipées en éclaircissant ses pensées, elle se souvenait de son cours très matinal à la faculté suivie de sa séance de dissection à l’hôpital.
Repoussant d’un coup de pied rageur sa couette, elle s’ébroua et enfila ses pantoufles pour aller aux nouvelles. Arrivée dans la cuisine, elle fut surprise de ne pas y trouver sa soeur à lui préparer son petit déjeuner. Une situation, qu’elle trouva inhabituelle... Un scénario totalement insolite qui l'interpellait.
Inquiète et intriguée, elle poussa avec précaution la porte de sa chambre pour ce rassurer et voire si elle ne fut pas malade, ou bien trop fatiguée pour ne pas s'être encore levée.
Ce fut sans une véritable surprise qu’elle les vit tendrement enlacés. La jolie tête blonde de sa soeur amoureusement posée sur l'un des bras musclés de son Bruce tandis que ses magnifiques cheveux blonds étalés sur l’oreiller couvraient une partie du visage de celui-ci encore endormi.
Ils étaient merveilleusement beaux dans leur sommeil. Elle était heureuse que sa soeur eut connu le bonheur dans les bras de l’homme qu’elle aimait.
Rassurée, elle referma très doucement la porte dans le plus grand silence et c’est sur la pointe des pieds qu’elle regagnât sa chambre et sa petite salle de bain contigu.
Rétrospectivement, de sa mémoire d'homme, ce fut sans conteste le plus beau réveil de sa vie. Après avoir ouvert ses yeux éblouis, il découvrait une magnifique sirène blonde lascivement endormie dans sa plus somptueuse nudité.
Comme elle l'enlaçait en étant tendrement blottie tout contre lui, il n’osa à peine bouger pendant de longues minutes... De longues minutes paradisiaques dont il profita pleinement pour l'admirer et savourer avec gourmandise chaque instant de ce temps féerique.
Un temps d'absolue intimité avec l'une des plus belles femmes de la créativité qui lui permit de prendre toute la mesure de son bonheur.
Jamais, il n'avait vu et n'aurait pu imaginer une pareille beauté.
Doucement, sous ses tendres caresses, elle s'éveilla en s'étirant voluptueusement... puis, en se blottissant encore davantage contre son flanc, elle ouvrit lentement ses paupières sur des yeux émerveillés d'une magnificence qui lui rappelait pour les avoir admirés, le bleu turquoise des lagons de Polynésie.
Nullement surprise par sa présence, bien au contraire, langoureusement, les yeux embués de sommeil, elle se lova tout contre son torse pour l’embrasser et partager ses premières impressions.
- Mon dieu… Mon amour ! C’est notre premier réveil à deux. Comment pourrait-on regretter cela ?
La chaleur de ses seins nus, souple et ferme, contre sa poitrine dénudée, ne pouvait que lui donner raison. Il ne put s’empêcher de lui confier.
- Tout ce bonheur, c’est à toi que nous le devons. L’amour que nous nous portons fut le plus fort, il a vaincu après une dure bataille tout nos préjugés... Merveilleux combat qui nous a donné la liberté de nous aimer aux yeux de tous. Enfin... presque !
- Chut, chéri, chut, cela ne regarde personne… c’est notre secret.
Dans la cuisine soudain, un petit bruit de tasse déplacé avait attiré leurs attentions.
- Oh ! Mon Dieu… Marie est déjà levée. Quelle heure est-il donc ?
- Il est à peine 7 heures.
- Seigneur... Chéri, tu me fais perdre la tête, j'aurais dû la réveiller, elle a cours ce matin de bonne heure, elle doit se rendre exceptionnellement à la Faculté pour 8 heures. Je vais aller voir si elle n’a rien oublié.
La petite Marie n’avait rien oublié, même pas de venir embrasser Bruce avant de partir. Cette merveilleuse petite beauté était un ange.
Leur petit déjeuner pris en tête à tête fut à l'image de leur future existence de couple. Tout y était… L’envie, la joie et l’amour. Bruce se sentait comblé. Maureen était heureuse et c'était cela qui pour Bruce était le plus important.
Le hall très luxueux du cabinet Samuel & Spencer semblait par ce bon matin plongé dans une effervescence inhabituelle.
Une agitation étonnante qui devait avoir pour cause selon toute vraisemblance à la présence des deux grands patrons en visite d'inspection dans les services.
Bruce levée tôt, grâce au cours très matinal de la petite Marie, était arrivée ce matin dans son service bien avant que la plupart de ses collaborateurs.
Hélène, sa charmante secrétaire qu’il retrouvait, l’attendait avec un café bien chaud amoureusement préparé.
Il aimait chaque matin en sa compagnie prendre son deuxième café tout en saisissant l’occasion pour faire le point ensemble sur les dossiers en cours.
Elle lui avait appris qu’elle avait vu Jaffrey déjà au travail à son arrivée. Curieux, il aurait bien voulu avec lui échanger quelques mots, mais l’occasion ne s’était pas encore présentée.
Il était conscient qu’il préparait un rendez-vous complexe pour cet après-midi avec le juge Woolwork… Un dossier cauchemardesque concernant l’affaire Bertholot. Le moment n'était pas venu pour le déranger. Jaffrey, savait parfaitement ce qu’il avait à faire.
Il était son aîné de cinq années. Professionnellement, il lui était nettement supérieur et au-delà encore. D’après les derniers renseignements recueillis. Il n’avait pas son équivalent dans l’instruction d’un dossier complexe.
Devant un tribunal, lorsqu’il était en possession d’un dossier qu’il avait personnellement instruit. C’était un tribun, un empereur... un César !
Le droit pénal était sa marotte, il le maîtrisait jusqu'aux bout des ongles. Techniquement, cette affaire n’était pas pour lui d’une complexité extrême. Mais très mal instruite depuis son commencement.
Jaffrey était une professionnelle avisée qui ne sous-estimait jamais la partie adverse et se préparait en conséquence. Il connaissait de réputation le juge Woolwork qui était reconnu par ses pères pour être l'un des plus éminents spécialistes pour sa maîtrise du droit pénal.
Bruce avait acquis la certitude que Jaffrey avait trouvée des vices de procédure. De cela, il en était certain. Ce dossier était entièrement à charge. S’il devait se juger jeudi, les chances d’avoir gain de cause seraient nulles.
Jaffrey en ouvrant le dossier avait certainement remarqué qu’il était vide de toutes substances et avait agi en professionnelle aguerrie.
De plus, depuis qu’il connaissait sa soeur, il était certain qu’il était redevenu lui-même.
Quand Bruce pensait lui-même, il pensait à l’un des meilleurs avocats pénaliste des États-Unis, sinon... le meilleur.
Jaffrey, après s’être restauré et longuement conversé avec sa chère Élisabeth, s'apprêtait à gravir les nombreuses marches du palais de justice.
Une démarche qui ne lui était pas inhabituelle. Il ne connaissait pas encore le juge Woolwork, sinon de réputation, mais présageait que le juge ne le connaissait pas non plus.
« - Eh bien, pensa-t-il, ce sera l’occasion à ce brave homme de faire ma connaissance. »
Il n’avait pour dossier que quelques feuillets calligraphiés par ses soins, du concret, du concentré. Jaffrey était un professionnel ponctuel, c’est pour cela que le juge le reçu de suite sans le faire attendre.
- Monsieur le juge ! Merci de me recevoir.
- Je ne pense pas que nous ayons déjà eu l’occasion de nous rencontrer ?
- En effet monsieur ! Je n'ai pas encore eu ce plaisir, mais il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas.
- Qu’est-ce qui vous amène ?
- Je viens vous entretenir monsieur le juge au sujet du dossier Bertholot. Un dossier épineux, qui devrait se plaider demain.
- Eh bien, oui, en effet ! Pourquoi devrait-il ? Cette affaire est claire comme de l’eau de roche et totalement à charge. Vous aurez beaucoup de difficulté à la défendre.
- Sans doute, monsieur le juge, sans doute ! Mais si je suis venu vous voir, c’est tout simplement pour avoir l’avis avisé d’un spécialiste impartial du droit pénal. Il y en a si peu de notre temps.
Votre réputation m’est parvenue lors de l’affaire Birdelau… Affaire complexe ! J’exerçais à l’époque dans le Colorado à Denver.
- Pourquoi... Ce dossier d'après vous comporterait des vices de forme ?
- Oui, justement… Je voulais que vous jetiez un coup d’oeil sur cet aliéna. Il n’y a qu’un spécialiste affûté en droit pénal comme vous l’êtes qui peut avoir la capacité à déceler ce vice de procédure et surtout de l’interpréter.
Le juge Woolwork intrigué chaussa avec lenteur ses lunettes avant d’examiner attentivement le procès-verbal en question.
- Oh ! Oui, en effet, c’est très subtil. Mais comment se fait-il que je ne l'ai pas décelé ?
- C’est normal monsieur le Juge. Ce dossier a été depuis le début géré d’une façon lamentable. Vous crouliez sous un monceau de documents vides. Tenez, examiné de près ce procès-verbal du 2 janvier 2013.
- Oui, je vois ! Mais je ne trouve rien jusqu’ici d’anormal.
- Lisez bien l’attendue qui va de la ligne cinq à la ligne quinze.
Après un long moment de réflexion, perplexe, il se leva pour aller consulter un énorme ouvrage traitant du droit pénal.
- Je crois deviner ce que vous vous apprêtez à vérifier.
- Pourquoi ! Vous connaissez le code par coeur ?
- Pas par coeur... mais presque.
Jaffrey détendue, cita de tête le texte intégral de l’arrêté sur lequel le juge avait posé son regard.
- Mais ! Que faite vous donc chez Samuel & Spencer ?
- J’y travaille monsieur le Juge... j’y travaille.
- Vous n’êtes pas un débutant, loin de la et je m’y connais. Il y a en effet deux vices de procédure indéniables. Je vais immédiatement ajourner le procès à une date ultérieure.
Mais dites-moi ! En auriez-vous vous décelé d’autres, rien que par curiosité ? Vous savez… c’est aussi un peu mon dada.
- Alors, nous avons monsieur le Juge, la même passion commune.
Jaffrey lui remit respectueusement les cinq derniers feuillets restants, dont certains passages étaient surlignés.
- Ce n’est pas croyable ! Comment ais-je pus laisser passer cela ?
- Par manque de temps sans doute et puis, il faut chercher. C’est long, et une fois qu’on les a trouvées, il faut les comprendre et seul un spécialiste de votre envergure peut interpréter et exploiter de telles subtilités.
Jaffrey était dans son élément. Aussi, sans précipitation, il commenta de mémoire un par un chaque vice de procédure en citant pour chacun d’entre eux, le texte de loi s’y référent et cela, dans son intégralité.
- Maître Cleversid, c’est du beau travail. De plus, vous avez une mémoire d’éléphant. Sept vices de procédure, c’est du jamais-vu dans une seule affaire.
- Le travail monsieur le juge… rien que le travail !
- Le travail n'y suffirait pas, j'y ajouterais le talent, la mémoire, l'intelligence et le métier.
- Vous êtes trop indulgent monsieur le juge.
- Allons, ne soyez pas modeste... Mais, dites-moi ! Pourquoi travaillez-vous sur des dossiers aussi mineurs ? Vous valez bien plus que cela. Je connais des cabinets qui s’arracheraient vos compétences à prix d'or.
Il est vrai aussi que ce fameux dossier Bertholot n’est pas des plus simples. Je pense que de celui-là, personne d’autre que vous n’en viendrait a bout.
Même moi, je vous l’avoue, je ne sais si j’aurais trouvé les sept failles. Peut-être trois, ou bien quatre au maximum.
Enfin ! Cela me change de tous les incapables qui défilent dans ce bureau.
- Merci, monsieur le juge de vous être penché sur ce dossier. J’étais certain, que seul un spécialiste de votre qualité pourrait l’apprécier et le comprendre. Merci encore une fois.
- C’est moi qui vous remercie Maître Cleversid. Vous êtes, permettez-moi de vous le dire... Une sacrée pointure !
- A bientôt, monsieur le juge, et encore merci pour votre patience.
Le juge bluffé par la froide assurance et par l’attitude digne et respectueuse de ce jeune homme lui serra la main. Geste amical, qu’il ne faisait que très rarement dans l’exercice de ses fonctions.
En redescendant les marches du grand escalier, il ne put s’empêcher de penser à Élisabeth. En consultant son portable, déçu, il ne vit aucun message venant d’elle.
Il décida de retourner au bureau pour mettre en route le plus rapidement possible des recherches, qui lui permettront peut-être, de conclure cette affaire dans de meilleures conditions.
Une affaire qui s’annonçait tortueuse et qui pensait-il, sera à terme fatalement hors des compétences du service où il sévissait.
De retours au cabinet, de suite, il regagna son bureau sans détour... Un espace de travail pas vraiment du même standing que celui de son futur beau-frère, mais tout de même très fonctionnel.
Shannon, sa charmante secrétaire qui avait un bureau attenant encore plus petit que le sien, était une femme souriante entre les deux âges avec un physique agréable et professionnellement très efficace. Il était persuadé qu’ils allaient faire une bonne équipe.
- Shannon ! Voulez-vous prévenir monsieur Chandler que nous avons obtenu notre report d’audience pour l’affaire Bertholot. Faite cela de suite, je vous prie.
- Oui, Monsieur !
À peine eu-t-il terminé sa phrase, que déjà, elle se trouvait en route vers son bureau pour exécuter ses instructions.
Elle aimait son assurance et ses consignes données sans hésitation et avec respect. Quand son regard croisait le sien, elle se sentait très, mais vraiment très belle. Il avait ce don de rendre les gens de bonne humeur et de les valoriser.
Miss Kiley Shelton était une petite femme rondelette aux formes avantageuses. Derrière des lunettes à larges montures roses bonbon se cachaient de petits yeux verts aux contours surlignés d’un maquillage noir agressif… un regard vif, pétillant d’intelligence, qui parfois jetait des éclairs.
Juchés sur des escarpins à très hauts talons, les cheveux roux coiffés en chignon ajoutaient un peu de hauteur à sa petite taille.
Elle dominait son monde de toute la puissance de sa position privilégié. Les employés la craignaient comme la peste. Gare à celui qui serait la cible de cette petite chipie intransigeante.
Miss Shelton, la très influente secrétaire particulière de Mister Spencer numéro un et grand patron du cabinet Samuel & Spencer, venait de son vaste bureau de prendre une communication téléphonique destinée à son patron.
D’un doigt léger, consciente de son importance, elle effleura la touche de son Interphone et l’enfonça d’une pression qui se voulait autoritaire.
Surpris en plein travail, la sonnerie fit sursauter Mister Spencer agacé, qui prit l’appel d’un air bougon.
- Oui, Shelton ! Qu’est-ce que c’est ?
- C’est le juge Woolwork sur la une.
- Ok ! Je le prends.
- Bonjour, monsieur le Juge... Quoi de neuf ?
- Rien de spécial mon vieux. Simplement que je viens de recevoir un de tes collaborateurs. Un certain Cleversid, au sujet de l’affaire Bertholot.
- Oui, et alors qu’est-ce qu’il te voulait ?
- Un report… Imagine toi, il a trouvé sept vices de procédure sur un seul dossier. Une affaire pas très simple bien sûre, mais tout de même pas si complexe que cela.
- Oui, je le connais. C’est un jeune juriste appliqué certes, mais sans expérience.
- Tu veux plaisanter ou quoi ? Un type qui est capable de te réciter par coeur le Code civil... Tu appelles cela un débutant ?
- Tu es sur de ce que tu avances... Ne te trompes-tu pas de Cleversid ?
- L’affaire Bertholot... C’est bien une affaire traitée par ton cabinet… Non ?
- Oui, certes... Écoute, je ne comprends pas !
- Moi, j’ai compris ! C’est le meilleur des pénalistes que je n’ai jamais côtoyé depuis des décennies. C’est une sacrée pointure, Ce garçon vaut son pesant d’or.
Qu’est-ce qu’il fout dans ton service divorce ? Alors que tu n’as pas un seul pénaliste digne de ce nom dans ton cabinet. Renseigne-toi... Il a exercé sur Denver dans le Colorado.
- Je te remercie, je vais tirer cela aux claires.
- N’oublie pas pour dimanche !
- Quoi, pour dimanche ?
- Ma revanche au golf !
- Je vais encore te battre à plate couture.
- Tu peux rêver !
- À dimanche alors.
Mister Spencer resta un moment perplexe puis, appela sa secrétaire.
- Miss Shelton, apportée nous le thé, nous avons à parler. Kiley Shelton connaissait les habitudes de son patron et savait ce que signifiait d’apporter le thé. C’était un moment de détente qu’ils s’accordaient en milieu de journée.
- Kiley, mon trésor…vient.
Tout en servant le thé, elle aimait se laisser caresser les hanches et davantage. Puis, une fois les tasses disposées sur la petite table, elle prit comme d’habitude place sur ses genoux. C’est ainsi installé, que les plus grandes orientations du cabinet furent prises.
- Que sais-tu sur ce Jaffrey Cleversid ?
Pleinement heureuse, Maureen ne regrettait pas un seul instant d’avoir dévoilé ses mystères à ce garçon merveilleux qu'elle adorait.
Un homme fabuleux, l'homme de sa vie auquel elle avait décidé d'accorder tous les droits. Un être exceptionnel au-delà de toutes descriptions avec lequel elle avait décidé de vivre sa vie.... Avec lequel, elle voulait tout partager, aussi bien ses joies, que ses peines.
Un homme prodigieux qui lui donnait l'envie de vivre pleinement chaque instant de son existence.
Elle, qui avait depuis toujours porté au fond d’elle-même une certaine crainte refoulée à la pensée de sa première fois.
Avec son Bruce, pas un seul instant, elle n’avait éprouvé la moindre appréhension. Au contraire, elle avait tout le temps eu le sentiment d’être protégée, respectée et, surtout tendrement aimée.
À l’évocation de ces instants féeriques que fut leur première nuit d’amour, elle en éprouvait un bonheur absolu.
Son Bruce avait été d’une douceur, d’une délicatesse telle, qu’elle n’aurait pu l’imaginer ou encore le soupçonner de la part d’un homme.
Elle se félicitait d’avoir de sa propre initiative ouverte sa couche à l’homme de sa vie. Oui, en effet, sans conteste, il l’était. Quel homme merveilleux… Oui, il l’était sans conteste pour lui avoir fait découvrir les premiers émois de la chair en préservant l'essentiel.
N’était- elle pas encore vierge et heureuse ?
Elle était certaine que son Bruce sera patient. Pourquoi alors se priver de ce plaisir suprême que de s’éveiller dans les bras de son bien-aimé ?
Après avoir déjeuné ensemble, ils avaient pendant leurs courtes pauses mises à profit le peu de temps qui leur restaient pour informer leurs parents du calendrier des festivités.
Bruce avait tenu contre vent et marée à leur donner carte blanche sur le choix et le nombre de leurs invités.
La machine était en marche. Ils ne leur restaient plus que la partie administrative… Une partie, qu’il leur faudra rapidement régler auprès des autorités concernées.
En téléphonant ce matin à la basilique, Bruce avait pris une option sur leurs dates… Réservant ainsi le jour béni, choisi pour leur mariage. Ils disposaient de huit jours pour le certifier, le régulariser et le bloquer irrémédiablement avec le versement d'un acompte.
Ils n’avaient pas caché leurs craintes d’apprendre que ce jour ne fut pas libre, et ce ne fut qu’après avoir été rassuré, qu’ils avaient pu appeler leurs parents.
Maureen, quant à elle, avait décidé de se rendre en fin de journée en compagnie de Marie chez Kleinfeld pour y découvrir au cours d’un défilé la toute nouvelle collection des robes de mariée de l’année.
Quel paradoxe pour la sublime Maureen qui en avait porté des centaines aux griffes prestigieuses au cours de ses nombreuses années de mannequinat.
Une vaste et large opération d’investigations venait d’être mise en place avec diligence par Jaffrey. Il chargea pour cette délicate opération d'information Isabella Perthui.
Isabella, était une documentaliste de tout premier ordre à qui il faisait entièrement confiance pour satisfaire à ses demandes. Des demandes de renseignements très, mais vraiment très spécifiques. Des indiscrétions, dont certaines très sensibles, seront vérifiés et feront sans doute ultérieurement l’objet d'enquête plus approfondie.
Une fois que les résultats seront en sa possession... Qu’ils fussent positifs ou non. Il pourra alors avec ces éléments nouveaux instruire avec davantage de rigueur et de sérieux ce dossier incomplet. Cette enquête approfondie, étayée de preuves incontournables, lui permettra de mettre en place une stratégie imparable.
Pour les délais, il pensait pouvoir compter sur le juge Woolwork dont-il s'était fait un allier.
Il avait depuis ce matin sans épargner sa peine mobilisé toute son énergie intellectuelle pour remettre ce dossier sur ses rails.
Shannon, sa charmante secrétaire venait de servir le thé. Ce nouveau rituel qui tout naturellement s’était instauré, devenait une habitude incontournable dans tous les bureaux du cabinet.
Moment certes, convivial, qui permettait à l’équipe qu’il formait avec sa secrétaire, de mettre en place une stratégie d’action pour gérer l’ordre prioritaire des dossiers à traiter… Le rituel du thé devenu immuable, était pratiqué chaque jour à 16 h 30.
Un moment de décompression et de détente très british qu’il prendra dorénavant comme tous ses collègues avec un plaisir à chaque fois renouvelé.
Après avoir débarrassé le plan de travail des tasses qui l’encombrait, Shannon regagna son bureau avec un sourire charmant.
Resté seul, Jaffrey put à nouveau en toute intimité consulter son portable qui avait émis un bref bip sonore. Cette fois-ci son bonheur fut absolu, Élisabeth venait de lui faire parvenir un message.
« - Mon chéri, je viens de terminer mon dernier rendez-vous, je suis totalement éreinté, je rentre directement à la maison. J’y serai sans doute dans une petite demi-heure. Je n'ai même pas eu le temps de déjeuner. Mon amour, tu me manques terriblement. Je t’aime, je t’aime. Ton Élisabeth qui t'adore. »
Comment pourrait-il s'imaginer recevoir une missive plus belle ? Sa réponse fut spontanée, et ne put être autre que celui qu’il lui expédia sur l’instant.
« - Mon amour ! C’est avec bonheur que je viens de te lire. Je constate que nous avons dû beaucoup travailler pour compenser nos instants de bonheurs.
Plus qu’un jour a passé sans toi. Je viens de terminer les affaires courantes, aussi vais-je pouvoir m’occuper de nos billets d’avion.
Je serai rentré aux alentours de 18 h 30. Nous pourrons alors dans le secret de nos alcôves si tu n’es pas trop fatigué, passer notre soirée ensemble en face time.
Je t’aime ma douce chérie. Ta présence me manque cruellement. Mais je sais bien que par la penser, jamais, oh combien jamais, nous ne nous sommes séparés. Je t’aime mon trésor... Ton Jaffrey qui ne cesse de rêver à toi. »
Avec l’aide efficace de sa secrétaire, Bruce venait de mettre la touche finale au planning des tâches qui déterminera en détail les travaux prioritaires attribués à chacun de ses collaborateurs pour la semaine à venir.
Depuis leurs confrontations de la veille, Hélène souriante avait retrouvé toute sa sérénité. Ce matin en arrivant, il l’avait trouvé parfaitement détendu et avenante.
Une complicité d'une intimité toute particulière s’était tout naturellement instaurée. Elle était redevenue souriante et apaisée.
Bruce, qui savait qu’il n’entreprendrait plus aucune autre tâche pour aujourd’hui, pensa qu’il serait intéressant de savoir comment s’était passée la confrontation entre Jaffrey et ses parents.
« - Elisabeth devrait, pensa-t-il, être largement rentré à cette heure-ci. »
Aussi, se décida-t-il de tenter sa chance en l’appelant du bureau avant d'en partir.
En cas d’insuccès, il réitérera son appel ce soir sans faute de chez lui… Enfin, de chez sa Maureen.
- Allo… Allo… Élisabeth ?
- Bruce, c’est toi ! Qu’est-ce que tu es gentil de m’appeler. J’avais tellement envie de te parler, mais je n'avais pas osé te déranger. J’attendais d'arriver à ce soir en me doutant bien que dans la journée tu n’aurais pu me répondre.
- Élisabeth chérie ! Ne doute surtout jamais de moi. Tu sais bien que pour toi, je suis, et serais toujours là.
- Tu es adorable, mais que veux-tu, parfois il m'arrive d'éprouver des scrupules. Je viens de rentrer... Je suis crevé. Dix-sept patients pour aujourd’hui, tu t’imagines. Je remplace un collègue qui m’avait rendu le même service durant notre voyage sur Philadelphie.
- Ne me dit pas que tu n’as pas encore mangé ?
- Je vais le faire maintenant.
- Seigneur ! Tu ne devrais pas sauter des repas ainsi. Ce n’est pas bon pour ta santé. Allez… je te laisse manger.
- Non, non, mon Bruce ! Ne me laisse pas. Je suis si heureuse d’être enfin près de toi, et puis, il y a des choses que je ne puis dire qu’à toi.
Je suis si heureuse, et en partie grâce à toi. Tu es un magicien des coeurs… le savais-tu ?
Bruce, tu sais, je suis amoureuse pour la toute première fois de ma vie. Jamais, je n’aurais imaginé que cela puisse prendre une telle intensité.
Écoute, c’est simple, j’en suis folle. Imagine toi qu’après notre premier baisé, au deuxième jour de notre rencontre, il a demandé ma main et moi, comme une idiote, je la lui aie accordée. J’ai même pleuré quand il est parti.
- Élisabeth chérie. Tu ne peux savoir ce que cela me fait de te savoir heureuse.
Sais-tu que Jaffrey depuis qu’il te connaît, n’est plus le même homme ?
Ce matin, il a obtenu un report d’audience pour vice de forme avec un juge pas facile du tout.
Le juge Woolwork est un spécialiste du droit pénal très réputé dans le pays. Très paternaliste, il a voulu gentiment le piéger sur des points très techniques.
Ton Jaffrey lui a fait une démonstration de droit pénale magistrale. Tout d’abord, en mettant en exergue les vices de forme au nombre de sept, puis, en lui citant de tête pour chacun, le texte de loi et la jurisprudence s’y référent à la virgule près.
Tout le monde au cabinet ne parle plus que de cela. Ton Jaffrey possède des capacités au-delà du réelle.
- Mais, comment se peut-il ? Je ne comprends pas... Ne m'avais-tu pas dit qu’il débutait dans la profession ?
- Oui ! Mais je m’étais trompé. C’est un ténor du barreau. C’est un fauve.
- Je ne comprends plus.
- Je me suis autorisé à me renseigner sur lui auprès de nos contactes de Denver pour des raisons interne à nos services, et sais-tu ce que j'ai découvert ?
- Non, mais je m'en doute un peu.
- Qu'il était l'un des meilleurs pénalistes, sinon le meilleur, que le Colorado n’ait jamais connu. Il était le professionnel le plus recherché de Denver.
- Bruce… C’est incroyable, mais cela ne m’étonne qu’à moitié. D’ailleurs, toi non plus tu ne le serais pas, si tu l’avais entendu parler à papa et à maman. Mais pourquoi avoir endossé un rôle qui ne lui correspondait pas ?
- Depuis qu’il te connaît, je crois qu’il y a mis fin. Il se dissimulait dans un rôle subalterne pour ne plus penser. Sans doute, voulait-il cicatriser ses blessures ainsi que de tenter de faire son deuil ?
- C'est terrible ce que tu me dis là. Comme il a dû souffrir.
- Oui, sans doute, et je ne voudrais pas me trouver à sa place. Il idolâtrait sa mère. Elle était pour lui son alpha et son oméga. Depuis sa disparition, il n’arrivait plus à se concentrer sur des dossiers qui devenaient de plus en plus complexes.
Il faut aussi que tu saches, qu’il était pour ses clients le dernier recourt. Le seul et l'unique, celui qui pouvait réaliser des miracles.
Avant ce drame, il mettait un point d’honneur à gagner ses procès. Il voulait que sa mère fût fière de lui en toutes circonstances.
Sa disparition a suscité chez lui une détresse incommensurable. Provoqué un vide abyssal qu’il n’a pu supporter, ni réussi à combler.
En quittant Denver, il a abandonné son cabinet, sa clientèle, ses amis… Il a tout laissé. Plus tard, il s'était fait engager dans notre cabinet sur un audite sans faille, le même jour que moi.
J’avais bien remarqué sa faculté de synthèse sur des affaires qui pour moi à l’époque me dépassaient. Mais… Comment aurais-je pu deviner ?
- Mais pourquoi nous révèle-t-il sa véritable nature maintenant ?
- Tu m’as mal écouté tout à l’heure… Parce qu’il t’aime et qu’il veut gagner pour toi et un peu pour moi aussi. Pour que nous soyons fière de lui, et sans doute aussi pour d’autres raisons qui nous dépassent.
Mais surtout pour toi ma chérie qui est devenue sa merveilleuse nymphe… Sa Nymphe d’Atlanta...
- Mais... j'étais déjà très fière de lui avant que tu m'apprennes tout cela.
- Imagine toi, qu’a la suite de son rendez-vous au palais de justice, le très sérieux juge Woolwork a appelé notre grand patron Mister Spencer en milieu d’après-midi.
Fait totalement inhabituel. Le juge lui-même avait tenu à le féliciter d’avoir dans ses rangs un aussi éminent spécialiste du droit pénal.
Mister Spencer qui n’était absolument pas au fait de la chose, surpris, actuellement, il ne sait quoi en penser.
Le juge avait même ajouté qu’il ne comprenait pas ce que pouvait faire un professionnel de ce calibre dans un service s’apparentant à la rubrique des chiens écrasés. Une remarque, tu en conviendras, pas très sympathique vis-à-vis de mon service.
- C’est incroyable ! Il m’avait pourtant paru au premier abord tellement timide et si doux.
- Moi aussi, je le suis avec toi. Pourtant... tu sais parfaitement de quoi je suis capable. Eh bien, lui… C’est pareil.
- Ne serais-tu pas un peu jaloux ?
- Oui ! Un peu et même beaucoup et tu comprendras pourquoi. Avant lui, c’était moi le chevalier blanc.
- Tu l’es toujours et le restera à jamais. Seulement, maintenant, j’ai deux chevaliers dans mon coeur et je suis la plus heureuse des femmes.
Je ne sais si maman t’a mis au courant. Mais il est question qu’il fasse sa demande officielle vendredi.
Alors samedi, si papa dit oui, nous nous envolerons pour Denver. Il veut me présenter à son père comme ça future épouse.
- C’est du sérieux alors ?
- Méchant ! Tu en as douté ?
- Non ! Pas un seul instant. Avec Jaffrey, tu ne cours aucun risque. C’est un garçon remarquable.
Bon ! Maintenant, je te laisse, et vas vite manger… lentement, et tranquillement.
Tu as tout pour être heureuse. Je t’aime ma petite Élisabeth. Fais bien attention à toi, et bon appétit.
Hélène, confinée dans son petit bureau contigu, avait patiemment attendu la fin de sa communication. Ne voulant le déranger prématurément, elle avait pris encore quelques instants avant d'entrer pour être certaine qu'il eut réellement terminé sa conversation. Ce ne fut qu'une fois qu'il eut raccrochée, qu'elle frappa et pénétra souriante dans l’immense espace directorial inondé de soleil.
Bruce, assis comme un pacha derrière son immense bureau impérial, affichait une mine enjouée.
- Que ce passe il ? Vous me semblez tellement heureux.
- Je le suis en effet ma petite Hélène. Jaffrey Cleversid va demander la main de ma soeur Élisabeth.
- Justement ! Il vient de me demander, il y a quelques instants de vous voir. J’ai lui ai est répondu que vous étiez en communication.
- Vous avez bien fait. Dites-lui que je passerais à son bureau avant de partir... Question de savoir-vivre.
Avant de quitter ses locaux, il la prit dans ses bras et la serra sur sa poitrine en lui susurrant à l’oreille.
- Hélène... Je suis heureux, faite moi un bisou !
Après lui avoir rendu son baiser sur la pointe de son petit nez, il la quitta rouge de confusion.
Arrivé devant le bureau de Jaffrey, respectueusement, il frappa.
- Jaffrey, vous vouliez me voir ?
- Oh ! Bruce. Pourquoi vous être dérangé ? Je m’apprêtais à venir vous voir.
- Oh ! Ce n’était pas vraiment loin.
- Je voulais simplement vous remercier de m’avoir accordé votre confiance, ainsi que pour tout ce que vous avez fait pour nous. Si vous saviez comme nous sommes heureux !
- Non, non vraiment, ce serait plutôt à moi de vous remercier pour avoir rendu ma soeur si heureuse. Je viens de l’avoir au téléphone. Elle est fatiguée, mais rayonne de bonheur.
- Vous avez bien de la chance ! Moi, je n’ai pu encore lui parler aujourd'hui.
- Elle m’a confié vos attentions. Sachez, que j’en suis heureux. Elle m’a aussi confié que vous souhaitiez ce vendredi, demander sa main à notre père.
- Oui, en effet ! Je ne veux pas m’éterniser dans de longues fiançailles inutiles. À partir du moment où nous partageons les mêmes désirs, le mieux à mon sens est de les concrétiser le plus rapidement possible... Surtout à nos âges !
- Oh, là, que oui ! Combien je vous donne raison. Ce serait reculé pour mieux sauté. Je pensais à une chose, si seulement cela vous intéresse bien sûr.
Sachez que je ne veux en aucune manière m'immiscer dans vos affaires intimes. Mais, si vous souhaitez demander sa main ! Il vous faudra fatalement lui acheter une bague.
Aussi, si cela peut vous aider, je connais un bijoutier important de la cinquième qui me doit beaucoup. Je pourrais si vous le souhaitez, lui téléphoner dès ce soir.
Si je vous propose cela, c'est parce qu'il me semble que vous n’avez plus beaucoup de temps à perdre.
- Bruce ! Vous êtes vraiment un ami. Je ne savais encore comment m’y prendre. Il y a aussi le problème de la taille de son doigt.
Bruce retira de son petit doigt une bague qu’il lui tendit.
- Tenez ! C’est sa taille. C’est une bague qu’elle m’a donnée pour que je pense plus souvent à elle... Comment pourrais-je ne pas y penser ?
Ils éclatèrent d’un rire commun et pour la première fois, ils tombèrent dans les bras de l’un de l’autre en se congratulant.
- Bruce, mon ami ! Votre soeur Élisabeth est un ange. Elle m’a redonné le goût à la vie... elle est extraordinaire.
- C’est aussi ce qu’elle m’a dit de vous.
Cette réplique inattendue provoqua instantanément un nouvel éclat de rire spontané. Après lui avoir donné les coordonnées du bijoutier, Bruce lui promis de l’appeler de suite. Puis, ne voulant lui prendre davantage de son temps, il le laissa.
De retour dans son bureau, Bruce y retrouva sa charmant Hélène qui l’attendait souriante.
- Si vous n’avez plus besoin de moi. Je vais partir. J’ai ce soir mon frère et ma belle-soeur qui me rendent visite.
- Oh ! Pourquoi ne pas me l’avoir dit plus tôt ? Vous auriez pu partir bien avant.
- Pourquoi, pourquoi, lui dit-elle en baissant les yeux... Vous le savez bien !
- Vous êtes adorable ma petite Hélène. Il est vrai que sans vous, je suis un peu perdu.
Bruce ne voulant lui faire de la peine, se porta spontanément à sa hauteur et l’embrassa en lui caressant tendrement sa joue.
- Bonne soirée ma petite Hélène... A demain !
Une fois que sa secrétaire se fut retirée. Il put appeler le bijoutier pour lui recommander chaleureusement son futur beau-frère.
Le commerçant reconnaissant, sans même qu'il le lui demande, l'avait assuré qu'il lui ferait les mêmes conditions tarifaires dont-il avait lui-même bénéficié.
Ensuite, il appela Marie pour lui dire qu’il était sur le point de partir en précisant, que ce n’était pas le but principal de son appel, mais, qu’il voulait simplement savoir si elle n’avait besoin de rien.
Elle le remercia et lui confia qu’elle venait de rentrer à l’instant et avait fait des courses en conséquence. De plus, elle ajouta d’une petite voix mutine, que pour elle, chaque occasion d’entendre sa voix était toujours un plaisir rare même, si ce n’était que pour lui apprendre qu’il était sur le point de partir...
Sur la route qui le menait vers sa nouvelle petite famille, il fit stopper son taxi devant un fleuriste bien achalandé où il acheta deux très jolis bouquets de fleurs de lys blancs.
Pour une fois se sera lui qui sera le livreur. Son chauffeur, une femme entre les deux âges, fut ébloui par la beauté des bouquets.
- Il y en a qui en ont de la chance !
Bruce, un instant se figea en découvrant l'expression de tristesse profonde affichée sur le visage de cette femme au regard mélancolique... Une femme encore très belle qui, sans l’avoir vraiment voulu, avait laissé échapper de ses lèvres cette remarque spontanée… Un éblouissement peut être, devant la beauté des fleurs ? Mais, qui en réalité n’était qu’un cri de désespoir contenu.
- Oh ! Vous serait-il possible de m’attendre encore un instant s’il vous plait, lui demandât-il après avoir délicatement déposé ses bouquets sur les sièges arrière du véhicule ? Je pense, lui confia-t-il avoir oublié quelque chose... Je reviens très vite !
De retour dans le magasin, il acheta une jolie rose-rouge… Une très jolie fleur à peine éclose qu’il fit décorer de fougères puis, exigea un bel emballage de cellophane translucide qu’il fit agrémenter de beaux et larges rubans roses.
Avant de remonter dans la voiture, il se pencha au-dessus de la portière et l’offrit avec un beau sourire à celle qui l’attendait patiemment derrière son volant.
Surprise par ce geste inhabituel, elle croisa un instant son regard… Des yeux francs, qui lui renvoyèrent tout ce qu’elle avait espéré y trouver. Très émues par cet échange et la gentillesse du geste, sans qu’elle puisse les retenir, des larmes se détachèrent de ses beaux yeux tristes pour aller doucement rouler telle des petites perles de bonheur sur ses joues empourprées.
Bruce la consola tendrement en recueillant avec une caresse les petites larmes qui lui étaient offertes.
- Vous êtes adorable, réussit-elle à lui dire en ajoutant… Merci.
En arrivant à destination, il régla sa course et la gratifia d’un généreux pourboire. Puis, avant de quitter le véhicule, il lui remit sa carte professionnelle en lui disant.
- Si vous avez besoin un jour de quoi que ce soit… Appelez-moi !
La femme très émue prit sa main et la serra tendrement pour ne la lâcher que quelques instants plus tard tout en caresse.
- Merci... Vous faites partie de ces êtres qui colorent la vie.
Baissant les yeux, elle jeta un rapide coup d’oeil sur la carte de visite. En relevant la tête, elle avait dans le regard quelque chose d’indéfinissable et sur ses lèvres un sourire merveilleux avait fleuri.
En croisant une dernière fois le regard de cet homme très beau, elle s'attarda encore un instant pour se plonger dans ses beaux grands yeux noirs qui semblaient lui dire. Tu es belle, ne change jamais.
Malgré le trouble qui l’envahissait, maintenant qu’elle connaissait son prénom, elle réussit dans un souffle avec une petite voix étranglée par l’émotion, à lui dire tendrement...
- Bonsoir, Bruce. Je vous souhaite tout le bonheur du monde.
Sur ses derniers mots étouffés par un sanglot, elle emballa son moteur et disparut en se mêlant à la circulation.
Bruce émue par tant de gentillesse resta un moment à la suivre du regard jusqu'à, à ne plus distinguer ses feux fondus dans la masse de tous les autres véhicules.
Dans l’ascenseur, les bras chargés de fleurs et la compassion au coeur, il ne pouvait oublier le visage illuminé par l’émotion de la dame du taxi jaune.
Un visage tendrement mélancolique, qui lui avait semblé marqué par l’expression d’une profonde solitude.
Pourtant, en arrivant sur le palier, sans vouloir l'occulter, l'image de cette douce inconnue se dilua pour laisser place à celle de sa somptueuse Maureen. Une vision intangible d'une image mirifique qui ne le quittait jamais. Un visage angélique et un corps irréel, au-delà de toutes imaginations, auquel, il n’avait cessé de penser depuis l’instant où ce matin, ils s’étaient quittés.
Sa merveilleuse Maureen qui sans doute comme il l’espérerait, l’attendrait derrière cette porte le coeur débordant d’amour.
En pénétrant dans l’appartement les bras chargés de fleurs, il se sentait heureux. Deux superbes jeunes femmes l’attendaient comme il l'avait espérés avec le sourire aux lèvres et le soleil aux coeurs.
Il les trouva heureuses bien au-delà de tout ce dont il aurait pu s'imaginer. Spontanément à la vue des magnifiques bouquets apportés, elles le couvrirent de baisers puis, ne purent s’empêcher de le gronder d’être si prévenant.
Néanmoins, le coeur battant, elles ne purent s'empêcher de percevoir dans toute leur magnificence ses nombreuses prévenances journellement prodiguées.
En prenant conscience de cela, elles ne purent ne pas aussi constater que chaque jour passé en sa compagnie était un feu d'artifice de délices et de bonheur partagé. Il n'y pouvait rien, il aimait rendre les gens heureux... C’était, comme le disait sa mère, dans sa nature.
Un très bon repas amoureusement préparé par les deux soeurs fut servi. On parla de tout et de rien puis, le temps de se retirer arriva.
Ce fut l'instant secrètement attendu, espéré depuis qu’ils s’étaient quittés… Fiévreusement souhaité tout le long du jour. Ce tendre tête-à-tête où enfin seul, il se retrouverait.
Pourtant, sans qu’ils veuillent le faire paraître, cela se voyait si fort qu’il leur fut impossible de le cacher. Dans leurs yeux brillait une lumière que rien n’aurait pu occulter.
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