Douzillac. 1939-1945 - André-Pierre Chavatte - E-Book

Douzillac. 1939-1945 E-Book

André-Pierre Chavatte

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Beschreibung

Septembre 1939: un grand nombre d'Alsaciens-Lorrains sont déplacés en Dordogne. Douzillac doit en recevoir 360. Certains repartiront en 1940, d'autres resteront devenant ainsi des réfugiés. Arrivent ensuite des personnes fuyant les zones interdites ou occupées et même de l'étranger. Au total, 1038 personnes seront hébergées à Douzillac entre 1939 et 1945. La liste de ces réfugiés est reprise dans cet ouvrage avec les périodes et les lieux d'hébergement. En 1945, 14 prisonniers de guerre allemands venant principalement du dépôt de prisonniers de l'Axe n°125 de Brantôme vont être utilisés à des travaux de toute nature par des employeurs Douzillacois. Ils sont ici recensés ainsi que leurs adresses en Allemagne et le nom de leurs employeurs.

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Seitenzahl: 97

Veröffentlichungsjahr: 2015

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Sommaire

Douzillac, terre d'accueil des évacués et réfugiés en 1939

Liste des évacués et réfugiés à Douzillac

Des prisonniers de guerre allemands à Douzillac en 1945

Remerciements

Douzillac, terre d’accueil des évacués et réfugiés en 1939

En 1939, avant la déclaration de guerre à l’Allemagne de Hitler, le gouvernement français évacue, à titre préventif, près d’un demi-million d’Alsaciens (surtout des Strasbourgeois) vers l’intérieur du pays et notamment en Dordogne.

Pourquoi la Dordogne?

Ce département est loin du front et offre, à priori, assez d'espace pour loger une population de plusieurs milliers de personnes. La Haute-Vienne et l'Indre recevront aussi beaucoup de réfugiés. De plus, Paul Valot, directeur des services d'Alsace-Lorraine à la Présidence du Conseil, originaire du Périgord, aurait influencé le choix de la Dordogne.

Le choix du département a été mûrement réfléchi et ce, depuis 1938. La destination des Alsaciens relevait alors du secretdéfense.

La guerre est déclarée le 3 septembre 1939 et quelques jours plus tard, Périgueux, dont la population a brusquement doublée, devient officiellement la préfecture du Bas-Rhin.

Lors de la réunion du Conseil Municipal de Douzillac, le 5 septembre 1939, Monsieur Joseph Pierre Dessagne, Maire, annonce l’arrivée dans la commune de 360 évacués du Bas-Rhin. Un comité d’accueil est constitué composé de Mr Joseph Pierre Dessagne, Maire, Président ; Mr Emile Duponteil, Adjoint au Maire, Vice-Président ; Mrs Georges Tronche, Georges Veyssière et Jean Faure, membres. Les membres du Comité seront chargés de loger et de recevoir les évacués du Bas-Rhin devant arriver dans la commune.

Délibération du Conseil Municipal de Douzillac en date du 5 septembre 1939.

Les premiers évacués du Bas-Rhin arrivent à Douzillac le 8 septembre 1939. Ils seront suivis de beaucoup d’autres arrivant non seulement d’Alsace mais aussi de Moselle ,surtout de Glatigny(82 personnes) et de Maizeroy (41 personnes), de la zone interdite, de la zone occupée voire de pays étrangers notamment de Belgique, d'Allemagne, de Pologne, de Roumanie, de Tchécoslovaquie, de Suisse, du Luxembourg et même de Russie. (voir cartes des différentes zones ci-après). Au total, 1038 réfugiés de toutes origines géographiques passeront à Douzillac entre 1939 et 1945, certains pour quelques jours, d’autres plusieurs mois voire plusieurs années.

Les différentes zones.

A Périgueux, chaque jour les cars et les trains déversent des centaines de réfugiés qui sont ensuite répartis dans le département.

Périgueux voit ainsi arriver plus de 11000 Strasbourgeois avec bagages qui remplissent la ville d'une manière soudaine.

L'administration de ces évacués est confiée à Marcel-Edmond Naegelen, adjoint au Maire de Strasbourg. Le Maire, Charles Frey, resté dans sa ville, se déplacera plusieurs fois à Périgueux où sont logés les services centraux.

35 mairies annexes de Strasbourg sont installées en Dordogne et dans l'Indre afin de maintenir le lien avec la population alsacienne, notamment pour l'aide d'urgence aux évacués.

Arrivée d'un wagon d'évacués Alsaciens.

L'hôpital civil de Strasbourg est transféré à Salagnac (Clairvivre). Y exerceront des professeurs, des chefs de cliniques, des internes, des externes ... venus de Strasbourg. En septembre 1940, après la "drôle de guerre", lorsque l'hôpital regagne la capitale alsacienne, certains médecins, refusant la domination allemande comme le professeur Fontaine resteront à Clairvivre.

Charles Altorffer, dans son journal, note que « les évacués qui n’ont pu emporter beaucoup de choses, manquaient de beaucoup d’articles » et que « les commerçants de Périgueux n’avaient jamais fait un pareil chiffre d’affaires :les quincaillers, les marchands de vêtements ou de chaussures, de meubles légers voyaient se vider leurs stocks…. Les patissiers, cafetiers, pharmaciens étaient pris d’assaut car, surtout au début les évacués avaient beaucoup d’argent liquide, recevaient des allocations et voyageaient gratuitement. » Ce « gaspillage » sera critiqué par nombre de Périgordins assez économes par nature.

Les évacués, habitués pour beaucoup à un certain confort arrivent dans un des départements les plus pauvres.

Ils se plaindront de leurs conditions d’hébergement : parfois, ils seront logés à 8 ou 10 dans des logements trop petits, des maisons inoccupées , parfois des granges et, au début les moyens mis à leur disposition seront assez rudimentaires, dormant parfois sur des paillasses faites de « panouilles ». Les Périgordins en général et les Douzillacois en particulier ne peuvent offrir que ce qu’ils ont et ils l’offrent en général de grand cœur.

La banque de Strasbourg à Périgueux.

Mais la solidarité existe, non seulement entre évacués mais aussi entre les Douzillacois et évacués. La vie s’organise. En échange de quelque nourriture (pain, œufs, lait, volaille, légumes…), les arrivants aident aux travaux des champs… Certains d’entre eux trouveront même du travail sur place notamment à l’Usine Bata.

Des « jardins ouverts » ou « jardins ouvriers » sont mis à la disposition de ceux qui désirent cultiver quelques légumes.Des bons de pantoufles sont attribués par la mairie (un cahier conservé en mairie reprend ainsi toutes les pointures des réfugiés).

Bien sûr, l’arrivée massive dans la commune de tous ces réfugiés crée parfois des conflits avec les locaux. Les Alsaciens ont coutume de parler la langue alsacienne entre eux, les rapports entre les quelques Belges et les Alsaciens sont aussi parfois tendus.

Le Préfet de la Dordogne, Marcel Jacquier fait placarder un appel à la population afin que « les Alsaciens ne soient en rien suspectés ou maltraités… , ne soient pas traités de Boches » et l’avis mentionne « qu’il serait absurde de croire que le fait de parler l’Alsacien implique que l’on a des sentiments allemands ».

Aux Alsaciens, il demande « de parler autant que possible le français ».Il invite aussi les ressortissants Belges « de s’abstenir de faire des réflexions désobligeantes à l’égard des Alsaciens ».

Cet appel à la population est rédigé en français et en allemand (voir fac-similé).

L'affiche signée du Préfet de la Dordogne

Après la débâcle de l'armée française, l'armistice est signé le 22 juin 1940 à Rethondes (Hitler a exigé que cet armistice soit signé au même endroit qu'avait été signé celui de 1918).

L'article 2 de la convention d'armistice définit les zones d'occupation:

"En vue de sauvegarder les intérêts du Reich allemand, le territoire français situé au nord et à l'ouest de la ligne tracée sur la carte ci-annexée, sera occupé par les troupes allemandes. Dans la mesure où les régions du territoire occupé ne se trouvent pas encore au pouvoir des troupes allemandes, leur occupation sera effectuée immédiatement après la conclusion de la présente convention".

Les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle qui avaient été rattachés à la France en 1918 sont annexés au Reich. Pour l'occupant, les Alsaciens-Lorrains sont des Allemands (Volksdeutsche Elsass-Lothringen). A ce titre, ils n'ont pas à rester en Dordogne: le retour de ces "Allemands de race" est exigé. En même temps, le régime nazi expulse du territoire alsacien-mosellan tous ceux qui sont indésirables à ses yeux: Juifs, francophiles, Français, ménages mixtes (Français de "l'intérieur"-Alsacien), non-Allemands ...

L'article 16 de la convention d'armistice stipule:

"Le gouvernement français procèdera au rapatriement de la population dans les territoires occupés, d'accord avec les services allemands compétents".

Une procédure est mise en place: les évacués se déclarent à la mairie de leur lieu de résidence et reçoivent un certificat de rapatriement et un laissez-passer (Passierschein).

Des trains sont affêtés. L'opération concernant les Alsaciens-Lorrains débute le 5 août 1940. Une colonne militaire se présente à Périgueux et déménage les archives et les dossiers du personnel de la municipalité de Strasbourg.

De retour à Strasbourg, les évacués de septembre 1939 sont accueillis à la sortie du train par des manifestations organisées par le parti nazi avec fanfare, discours de bienvenue, banderoles, distribution de boissons...

Tous les Alsaciens-Lorrains ne rentreront pas. Certains ne le peuvent pas, beaucoup ne le veulent pas. Jusque là évacués, ils deviennent des réfugiés.

La Dordogne en général (et Douzillac en particulier) a été une véritable terre d’accueil pour des milliers d'évacués puis de réfugiés notamment Alsaciens et Lorrains. Peu d’entre eux sont restés dans la région, mais beaucoup y sont revenus après la guerre ayant noué ici de solides liens d’amitié avec les personnes qui les avaient hébérgés.

Liste des évacués et réfugiés à Douzillac.

Cette liste a été établie grâce aux documents conservés en Mairie de Douzillac.

Abréviations contenues dans le document

A.L: Alsace-Lorraine

Z.O: Zone occupée

Z.I: Zone interdite

E: Etranger(e)

X: épouse de ...

fs: fils de ....

fa: fille de ...

Liste des évacués et réfugiés à DouzillacNoms PrénomsDate et lieu de naissanceLieu d'hébergem entObservationsAdam Alfred23/11/1923Les Faures chez Mme PetitA.L Arrivé 8/9/1939 Rapatrié 16/10/1940Adam Germaine née Chaussier27/11/1909 Chimay (Belgique)Mauriac chez BenotE (belge) Arrivée 13/6/1940 Départ 22/7/1940Adam Marguerite7/4/1929Les Faures chez Mme PetitA.L Arrivée 8/9/1939 Rapatriée 16/10/1940Adam Michel21/9/1889Les Faures chez Mme PetitA.L Menuisier Arrivé 8/9/1939 Parti à St Médard en Jalles 15/12/1939 Revenu 7/7/1940 Rapatrié 16/10/1940Adam Thérèse27/4/1889Les Faures chez Mme PetitA.L née Oberlé Arrivée 8/9/1939 Rapatriée 16/10/1940
Alberoni Jeanne Les Deyssards chez MarachetA.L Arrivée 8/9/1939 Partie à Chateauroux 18/9/1939Alberoni Marianne Les Deyssards chez MarachetA.L Arrivée 8/9/1939 Partie à Chateauroux 18/9/1939Algener Alphonse8/9/1897Mauriac Maison BordasTypographe A.L (Strasbourg) Arrivé 8/9/1939 Rejoint son domicile 27/7/1940Algener Charles27/11/1921Mauriac Maison BordasDessinateur A.L (Strasbourg) Arrivé 8/9/1939 Départ 17/12/1939 pour PérigueuxAlgener Jeanne née Erb30/4/1897Mauriac Maison BordasA.L Arrivée 8/9/1939 Départ 27/7/1940Algener Suzanne24/3/1923Mauriac Maison BordasA.L Arrivée 8/9/1939 Départ 27/7/1940Allspach Edmond11/3/1912Les Niautouneix chez Raoul DessagneOuvrier A.L Démobilisé 29/7/1940 Rapatrié 16/10/1940
Allspach Lucien17/2/1923Les Niautouneix chez Raoul DessagneA.L 12/9/1939 Rapatrié 16/10/1940Allspach Madeleine née Giedinger29/3/1893Les Niautouneix chez Raoul DessagneA.L Arrivée 12/9/1939 Rapatriée 16/10/1940Altewey Alfred28/7/1902 StrasbourgMauriac chez M. DumoncelA.L Arrivé 12/7/1940 Parti 24/7/1940Amstalten Frédéric3/8/1904Valay chez Mme LautretteA.L + E (Suisse) Arrivé 8/9/1939 Rapatrié 16/10/1940Amstalten Lucie14/2/1906Valay chez Mme LautretteCouturière A.L + E (Suisse) Arrivée 8/9/1939 Rapatriée 16/10/1940Amstalten Gilbert9/4/1932Valay chez Mme LautretteA.L + E (Suisse) Arrivé 26/11/1939 Rapatrié 16/10/1940Amstalten Colette29/8/1936Valay chez Mme LautretteA.L + E (Suisse) Arrivée 8/9/1939 Rapatriée 16/10/1940
Amstalten Frédéric9/3/1939Valay chez Mme LautretteA.L + E (Suisse) Arrivé 8/9/1939 Rapatrié 16/10/1940André Anne Germaine18/12/1911St Michel en l'HermValay chez Mme de BeaucéZ.O Arrivée de Compiègne Abbaye de Royallieu 20/6/1940 Partie 25/7/1940Antz Angélique.1/7/1903Mauriac chez LapébieBonne A.L Arrivée 8/9/1939 Départ 18/10/1939 pour Miel (55) avec passeport régulierAntz Gérard3/5/1935Mauriac chez LapébieA.L Arrivée 8/9/1939 Départ 18/10/1939 pour Miel (55) avec passeport régulierAntzenberger Alphonse2/3/1907Leybardie chez M. LescureA.L permissionnaire du 1/1/1940 au 10/1/1940 démobilisé 12/2/1940 Rapatrié 16/10/1940
Antzenberger Eugénie5/10/1893Leybardie chez M. LescureA.L Arrivée 8/9/1939 Rapatriée 16/10/1940Arbogast Eugénie9/10/1880Bourg chez M. DurieuxA.L Arrivée 8/9/1939 Rapatriée 16/10/1940Arbogast Jean6/1/1886Bourg chez M. DurieuxEmployé A.L Arrivé 8/9/1939 Rapatrié 16/10/1940Arbogast Marcel2/8/1916 Le Mans (72)Bourg chez M. DurieuxA.L Arrivé 8/9/1939 Rapatrié 16/10/1940Armbruster Auguste14/10/1883Jean de Pont chez M. DelordMaçon A.L Arrivé 8/9/1939 Rapatrié 16/10/1940Armbruster Catherine née Schmidt19/7/1886Jean de Pont chez M. DelordA.L Arrivée 8/9/1939 Rapatriée 16/10/1940Armbruster Frédéric8/11/1926Jean de Pont chez M. DelordA.L Arrivé 8/9/1939 Rapatrié 16/10/1940Armbruster Paul14/2/1927Jean de Pont chez M. DelordA.L Arrivé 8/9/1939 Rapatrié 16/10/1940
Artz Lucie? GerstheimMauriac Maison MignotA.L Arrivée 6/12/1939 Départ 16/8/1940Assemat Léopold10/6/1877 Tarbes (65)ValayZ.O Arrivé du Nortier St Symphorien (37) 19/6/1940 Parti 4/7/1940Assemat Louise Née Gouron17/4/1887 Thézan les Béziers (34)ValayZ.O Arrivé du Nortier St Symphorien (37) 19/6/1940 Parti 4/7/1940Assemat Renée30/11/1921 Oran (Algérie)ValayZ.O Arrivé du Nortier St Symphorien (37) 19/6/1940 Parti 4/7/1940Aveline Roger