Huit mille - Francisco Arenas Farauste - E-Book

Huit mille E-Book

Francisco Arenas Farauste

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Beschreibung

Pourquoi Huit mille ? Un cœur au repos bat en moyenne soixante-deux fois par minute. Huit mille battements de cœur, c’est environ deux heures de lecture. Le temps qu’il vous faudra pour parcourir ce court recueil. Huit mille mots, c’est le nombre exact que comporte cet ouvrage (en format broché), quatrième de couverture et titres compris. Huit mille caractères, c’est la longueur précise de chacune des cinq nou­velles contenues dans ce livre. Car, nous ne retenons que dix pour cent de ce que nous lisons, alors n’ex­primons que l’essentiel, ce qui marquera les esprits. « Huit mille » est né de cette ambition. Un recueil nécessairement bref, illustré pour sublimer toutes les émotions. Parler d’un thème complexe, la mémoire. Comprendre et res­sentir, à l’aide de très peu de phrases, qui n’en seront que plus percutantes. Mais le jeu sur la forme et la contrainte ne doit pas pour autant masquer le fond. « Huit mille » ne saurait être réduit à un vain exercice de style. Ce recueil engage une réflexion profonde sur la mémoire.


À PROPOS DE L'AUTEUR

Francisco Arenas Farauste
est né en Espagne et vit désormais en Suisse. Autodidacte curieux, il observe le genre humain et essaye, à sa façon, de témoigner des absurdités, des folies de ce monde. Après un premier roman « Le comte foudroyé », « Huit mille » est son premier recueil de nouvelles.

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Francisco Arenas Farauste

Illustrations

Elyn

Huit mille

Nouvelles

Du même auteur

– Le comte foudroyé, roman

5 Sens Editions, 2022

 

« Notre mémoire est un monde plus parfait que l’univers : elle rend la vie à ce qui n’existe plus. »

 

Guy de Maupassant

 

« Je remontais dans ma mémoire jusqu’à l’enfance, pour retrouver le sentiment d’une protection souveraine. Il n’est point de protection pour les hommes. Une fois homme on vous laisse aller. »

 

Antoine de Saint-Exupéry

 

« Natsukashii désigne la nostalgie heureuse…, l’instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l’emplit de douceur. Vos traits et votre voix signifiaient votre chagrin, il s’agissait donc de nostalgie triste, qui n’est pas une notion japonaise. »

 

Amélie Nothomb

 

 

Pour Alexis

Avant-propos

Quelle tristesse ! Nous ne retenons que dix pour cent de ce que nous lisons, alors comment n’exprimer que l’essentiel, ce qui marquera les esprits ? Si nous y parvenons, alors affranchis d’artifices, quelques mots suffiront. Ils seront si justes, si beaux qu’ils nous feront ressentir toute la palette des sentiments. Ils seront si peu nombreux qu’ils pourront respirer à leur aise. Nul parasite pour les troubler, nul voisin pour les empêcher de crier tout leur sens. Et les nouvelles ne jalouseront plus les bonnes chansons qui ne durent que trois minutes.

« Huit mille » est né de cette ambition. Parler d’un thème complexe, la mémoire et essayer de comprendre et de ressentir à l’aide de très peu de phrases. Chercher à décrire un maximum d’émotions en faisant l’économie des mots inutiles. C’est donc un recueil nécessairement court.

Mais le jeu sur la forme et la contrainte ne doit pas pour autant masquer le fond. Cet ouvrage n’ambitionne pas d’être réduit à un vain exercice de style. Il tente d’engager une réflexion profonde sur la mémoire. Celle qui nous construit, celle qui nous tient debout alors même que nous vacillons. Cette mémoire qui, comme le disait Emil Cioran, nous aide à regretter. Ce passé qui finalement se délite, créant ce vide dans nos consciences.

Peu après le décès de son grand-père, mon fils cadet tout juste âgé de six ans, m’interrogea :

– Papa, c’est où le paradis ?

– Ce n’est pas où, c’est quand ! lui répondis-je.

Cette innocence perdue et cette enfance que l’on cherche à retenir, fuir, puis capturer à nouveau, forge le socle de notre mémoire.

Alors, ces souvenirs sont autant d’entailles sur l’écorce de l’arbre de nos vies, autant de sourires, autant de blessures. Ils tracent les marques de crayon aux embrasures des portes. Celles qui mesurent notre évolution tandis que nous grandissons.

Mais pourquoi huit mille ?

Un cœur au repos bat en moyenne soixante-deux fois par minute. Huit mille battements de cœur, c’est deux heures de lecture. Le temps qu’il vous faudra pour parcourir ce recueil et vous arrêter un instant sur l’illustration de chaque nouvelle.

Huit mille mots, c’est le nombre exact que comporte cet ouvrage (en format broché), quatrième de couverture et titres compris. C’est aussi la fréquence avec laquelle votre regard glissera d’un adjectif à un substantif, d’un verbe à un adverbe.

Huit mille caractères, c’est la longueur précise de chacune des cinq nouvelles contenues dans ce livre. Huit mille caractères, espaces compris, car les non-dits se cachent aussi dans les interstices entre les mots.

Laissez-vous imprégner par l’atmosphère singulière de chacun de ces récits et surtout ne perdez pas votre temps à essayer de compter ! Ce qui compte, ce sont les émotions que vous ressentirez et que vous emporterez avec vous après cette lecture.

D’or est ma mémoire

 

 

On secoua le vieux Shlomo qui tressaillit. Il s’était assoupi à côté de moi et je pouvais sentir son souffle tiède à chacun de ses ronflements.

– On est arrivés ? demanda-t-il dans un bâillement.

– Arrivés où ? me demandai-je.

Depuis l’aube, le train circulait péniblement, se frayant un chemin tortueux au milieu de la neige abondante tombée la veille. Sous les yeux rougis par la fatigue et l’angoisse, la campagne polonaise défilait. Je devinais fugacement la nature glacée immaculée que l’indifférence à notre désespoir rendait si cruelle. La vie s’était endormie, engoncée dans la pénombre du matin. Recroquevillée dans son ignorance, aveugle à nos souffrances.

Où allions-nous ? Nul ne le savait.

Le vieux Shlomo, enfin complètement réveillé, avait réussi à garder avec lui son violon, il le serrait désormais contre sa poitrine, tel un naufragé serrant sa bouée. Ses yeux, vifs, perpétuellement agités, absorbaient la réalité pour s’imprégner de ce cauchemar qui perdurait après son réveil.