Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Pauline attend Alexandre, un homme rencontré sur le net, pour un premier rendez-vous. Carla, la mère de la jeune femme débarque à l'improviste habillée en Statue de la Liberté. L'homme tarde, elles décident de diner au restaurant sans lui et prient Théo, un voisin, de lui remettre la clé de l'appartement. À leur retour, elles découvrent un individu endormi qui ne ressemble pas à la photo de l'homme attendu. Ligoté et réduit au silence, il devient la cible de Carla qui entretient une forte aversion pour la gent masculine. Une comédie extravagante et dynamique pour 2 F et 2 H.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 71
Veröffentlichungsjahr: 2022
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
À Julien, mon fils Pour toi
SCENE 1
SCENE 2
SCENE 3
SCENE 4
SCENE 5
SCENE 6
SCENE 7
SCENE 8
SCENE 9
SCENE 10
SCENE 11
SCENE 12
SCENE 13
PAULINE : La trentaine. Moderne, douce, fragile, un peu naïve.
CARLA : La cinquantaine. Mère de Pauline. Féministe à forte personnalité.
ALEXANDRE : La trentaine, intellectuel.
THÉO : La cinquantaine, bel homme sûr de lui, sympathique et taquin.
DÉCOR
Un appartement moderne.
ACCESSOIRES
Un paravent.
Un costume complet de la Statue de la Liberté.
Pauline met de l’ordre dans le salon en chantant. On sonne à la porte.
PAULINE : C’est lui ! J’ai le cœur qui bat, qui bat, qui bat... Respirons ! Res-pi-rons !
CARLA :(Comme sortie d’une boite.) Surprise !
PAULINE :(Surprise et désappointée.) Maman !
Carla, habillée en Statue de la Liberté avec un grand livre sous le bras, entre.
CARLA :(Euphorique.) Ah ! Tu ne t’attendais pas à me voir. Pour une surprise, c’est une surprise !
PAULINE : Oui. Une sacrée surprise.
CARLA : Eh bien, tu ne m’embrasses pas ?
PAULINE : Si, si.
CARLA : Je suis crevée ! Mais alors crevée de chez crevée ! (Elle se laisse tomber sur le canapé.)
PAULINE : C’est quoi ça ?
CARLA : Une valise. Ma valise.
PAULINE : Je vois bien que c’est ta valise mais tu ne comptes pas t’installer ici, j’espère.
CARLA : Juste quelques jours… Disons, le temps qu’il faudra.
PAULINE : C’est aujourd’hui qu’Alexandre doit venir, tu ne te souviens plus ?
CARLA : C’est pour ça que je suis là, ma chérie !
PAULINE : C’est moi qu’il vient voir. Pas toi !
CARLA : On ne sera pas trop de deux.
PAULINE : Mais maman… Oh et cette tenue !… Oh la honte !
CARLA : Tu as honte de ta mère maintenant ?
PAULINE : Pas de toi mais de ta tenue.
CARLA : Pas eu le temps de me changer. Je reviens direct du club.
PAULINE : Du club ? Quel club ?
CARLA : Je ne t’en ai pas parlé ?
PAULINE : Non !
CARLA : Avec les copines, on a fondé le club « Jamais sans ma liberté ».
PAULINE : Et ça consiste en quoi ?
CARLA : À résister, voyons !
PAULINE : À résister… À qui ?
CARLA : Aux hommes… À « tous » les hommes… Les grands, les maigres, les gros, les petits, les nuls - enfin, ils sont tous nuls - les intellos, les beaux, les moches, les poilus, les…
PAULINE : Stop !
CARLA : Tu me demandes, je te réponds.
PAULINE : Toujours et encore cette idée fixe… Elle ne te lâche pas. (Elle prend en main la torche.)
CARLA : C’est la torche qui illumine le chemin pour éviter de les croiser.
PAULINE : Super lourde ! Comment on l’allume ?
CARLA : On ne peut pas.
PAULINE : Encore plus ridicule ! (Elle la repose.) Et ce cahier, c’est quoi ?
CARLA : La bible du club.
PAULINE : La bible du club ! Je n’y crois pas !
CARLA : Viens, je te montre… Viens donc ! Assieds-toi à côté. Ici.
(Pauline s’assied, Carla feuillette le livre.)
Règle n°1 : Ne jamais croire un homme…
PAULINE :(Se levant et énervée.) Maman, ce n’est pas le moment. Referme ça !
CARLA : On dirait que je suis de trop.
PAULINE :(Agacée.) Mais non !
CARLA : Si, si, je le vois bien, je dérange. Je pars.
PAULINE :(Hypocrite.) Tu ne déranges pas.
CARLA : Dans ce cas. (Carla se rassied.)
PAULINE : Mais ce serait mieux que tu me laisses seule aujourd’hui.
Elle lui met dans la main la torche et le cahier, elle lui tend la valise. Carla se lève, commence à faire quelques pas, s’arrête, regarde l’heure à sa montre, se retourne.
CARLA : Ah mais non, je ne peux pas : à l’heure qu’il est, il n’y a plus de bus.
PAULINE : Merde ! Je ne peux même pas te ramener en voiture, ça fait trop loin, le temps d’y aller, de revenir. C’est trop ! Pff !
CARLA : Tu veux vraiment me mettre dehors ?
PAULINE : Pour être franche, je préférerais être seule avec Alexandre au moins pour notre premier rendez-vous. (Air triste exagéré de Carla.) (Avec douceur.) Essaie de me comprendre.
CARLA :(Jouant la mère délaissée.) Je comprends surtout que ma fille ne veut plus de moi !
PAULINE : Ne me culpabilise pas, s’il te plait !
CARLA : Appelle un taxi et on n’en parle plus !
PAULINE : Je ne peux pas. Depuis l’orage hier soir, toutes les lignes sont coupées. Plus de téléphone, plus d’internet. Plus rien !
CARLA : C’est un signe. Je reste !
PAULINE :(Avec dépit.) Okay, tu restes. Mais que ce soit bien clair. Tu te fais discrète.
CARLA : Je suis la discrétion personnifiée.
PAULINE : Surtout avec cette tenue. (Changement de ton.) S’il te plait, maman, va te changer !
CARLA : Pourquoi ? Je suis très bien comme ça.
PAULINE : Imagine la tête d’Alexandre quand il arrivera s’il te voit habillée comme ça !
CARLA : Quand on prend la fille, on prend la mère. Bon, je passe aux toilettes, si tu permets ? Profites-en pour me servir un verre !
PAULINE : Quelle conne j’ai été de lui parler d’Alexandre ! Mais quelle conne !
CARLA :(Voix off.) Qu’est-ce que tu dis, ma chérie ?
PAULINE :(Agacée.) Rien ! Rien, je ne dis rien. (Elle essaie de téléphoner.) Toujours pas de connexion ! Merde, merde et merde et merde !
(Elle sort et revient avec de l’eau - Carla entre.) Je n’ai que de l’eau du robinet…
CARLA : Je pensais boire un petit remontant pour me ravigoter…
PAULINE : Désolée… (Elle pose son téléphone.)
CARLA : Alors toujours pas de nouvelles ?
PAULINE : Non. Je n’arrive pas à le joindre…
CARLA : Truc classique… Quand ils ne veulent pas que tu les emmerdes, ils coupent leur téléphone (Elle feuillette sa bible.) On en parle là-dedans. Attends, je vais trouver.
PAULINE : Je viens de te dire qu’à cause de l’orage, je n’ai plus de connexion.
CARLA : Verra qui vivra !
PAULINE : Ce qui veut dire ?
CARLA : Il ne viendra pas.
PAULINE : Il viendra. Tu veux voir sa photo ? Il est beau, tu ne trouves pas ?
CARLA :(Cassante.) Mouais...
PAULINE : Moi, je le trouve canon. Tu sais que son père est veuf…
CARLA : Et ?
PAULINE : Et rien.
CARLA : Ah j’ai compris ! Tu veux me caser…
PAULINE :(Pas convaincante.) Non.
CARLA : Je te préviens, ne t’avise pas à vouloir jouer l’entremetteuse parce que les hommes je n’en veux plus. Fini ! Je suis vaccinée.
PAULINE : On dit ça et puis…
CARLA : Et puis rien du tout… Je me suffis à moi-même et je veux le rester.
Revenons à ton spécimen. Il a quel âge ?
PAULINE : Trente deux.
CARLA : Qu’est-ce qu’il fait dans la vie ?
PAULINE : Prof.
CARLA : De sport.
PAULINE : Non, de lettres.
CARLA : Il a pourtant la carrure d’un prof de sport… Bon… Prof de lettres, tu dis ?
PAULINE : C’est quoi cette tête ?
CARLA : Quelle tête ?
PAULINE : Celle que tu viens de faire ! Qu’est qu’il y a encore ?
CARLA : Prof de lettres, c’est mauvais signe.
PAULINE : N’importe quoi !
CARLA : Prof de lettres… Synonyme d’intello… de coincé… Et surtout de chiant. De très chiant.
PAULINE : Qu’est-ce que tu en sais ? Tu ne le connais pas.
CARLA : Tout le monde sait que les profs de lettres sont d’un ennui !
PAULINE : Oh le cliché !
CARLA : Tu ne te souviens plus de Martin ?
PAULINE : Le type bizarre ! Celui qui portait de grosses lunettes violettes.
CARLA : Pas si grosses que ça.
PAULINE : C’est surtout qu’il avait un petit nez, tout petit, petit, petit, petit.
CARLA : Pas tant que ça.
PAULINE : Je t’avoue que je ne serais jamais tombée amoureuse d’un type pareil. Mais les goûts et les couleurs…
CARLA : Je n’étais pas amoureuse.
PAULINE : Bien sûr que si sinon pourquoi tu serais restée trois mois avec lui… Ou même quatre, oui, c’est ça, quatre.
CARLA : Mais non ! (Hochement de tête de Pauline.) Avec toutes les citations d’auteurs connus et inconnus qu’il me balançait à longueur de journée, j’ai eu vite fait de le larguer.
PAULINE : Alexandre est différent.
CARLA : T’inquiète pas, le côté chiant vient vite.
PAULINE : C’est plus fort que toi. Tu ne peux pas te réjouir du bonheur des autres, même de celui de ta propre fille.
CARLA : Mais si, ma chérie, tu sais bien, je ne veux que le meilleur pour toi … (Elle se ressert un verre.) Tu es vraiment sûre qu’il est célibataire ?
PAULINE : Évidemment qu’il est célibataire. (Carla la regarde avec suspicion.) Il me l’a dit.
Carla ouvre sa « bible ».
CARLA : « Ne jamais croire un homme ». Là, tu vois, c’est écrit.
PAULINE : Arrête !
CARLA : Quand il va arriver celui-là, je vais te le décortiquer… Mais alors quelque chose de bien.
PAULINE : Non ! Quand il arrivera, tu monteras dans ta chambre.
CARLA : Et tu me diras : « Monte dans ta chambre ! »
PAULINE : Oui.
CARLA : Oui ?
PAULINE : Maman, c’est la première fois que j’ai autant de points communs avec un homme et…
CARLA :