Jeunesse africaine: jeunesse sacrifiée? - Patrick Kouangain - E-Book

Jeunesse africaine: jeunesse sacrifiée? E-Book

Patrick Kouangain

4,8

Beschreibung

Si la mer Méditerranée et le désert du Sahara pouvaient dévoiler le nombre de leurs victimes, la Jeunesse africaine réaliserait peut-être d´avantage l´ampleur de son sacrifice depuis des décennies. Ce sacrifice de la Jeunesse africaine est surtout la résultante du concubinage machiavélique entre la prédation géopolitique insatiable de certains états occidentaux et la mauvaise gouvernance de certains dirigeants africains. Ceci dit, il est urgent pour ces dirigeants africains d´actualiser leur logiciel de gouvernance au risque de voir cette brave jeunesse qu´ils marginalisent, se transformer en ouragan et balayer leur pouvoir que certains d´entre eux ont érigé en raison de vivre.

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Seitenzahl: 76

Veröffentlichungsjahr: 2016

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DEDICACE

Je dédie ce livre avec gratitude à tous les citoyens du monde qui jours et nuits travaillent sans relâche afin que l’Afrique vive un développement économique, technologique, social et culturel, qui tient compte de la préservation des vertus morales et éthiques.

Je pense particulièrement à :

 Mon épouse: Kouangain Tankio Edwige qui me comble chaque jour d´affection et d´amour.

 Ma fille : Kouangain Nganmeni Etia-Yoela, le soleil qui apporte au quotidien la joie à nos cœurs.

 Mes parents : M. Kouangain Jean Jacques et Mme Kouangain Djouka Cécile qui m´ont éduqué avec rigueur, discipline et affection, et fait de moi le citoyen que je suis.

 Mes frères et ma sœur : Kouangain Nzokou Stephane, Kouangain Fonkoue Eric, Kouangain Kemgang Hermann, Kouangain Mamba Marie Madeleine, Kouangain Tankou Arnold et Fowe Dynamo, qui à travers leurs sens de l’humour me donnent la force de travailler davantage.

 La grande famille Sah Fonkou, la grande famille Mbo Tankam Magne et la grande famille Tchougwa.

REMERCIEMENTS

Je remercie toutes les personnes et institutions qui ont contribuée, directement ou indirectement à la réalisation de ce livre. Il s’agit de :

 M. Temgoua Ruben, Mme Temgoua Sandrine, qui ont enrichi la rédaction de ce livre par leurs conseils stratégiques et en ont assuré la correction.

 M. Kamdem Landry, qui m’a enrichi d’idées relatives à la géopolitique de l’Afrique.

 M. Houmegni Richard, directeur général du CIDEL (Centre international pour le développement de l´éthique et du leadership) qui m’a convaincu de la nécessité pour l’Afrique, de former une nouvelle génération de citoyens épris des valeurs éthiques.

 M. Ngnoubamdjum Martin, pasteur retraité de l’église évangélique dans la ville de Pforzheim, qui est un exemple d’intégration africaine en République fédérale d’Allemagne.

 Le Challenge camerounais en République fédérale d’Allemagne, qui œuvre à l’épanouissement de la diaspora camerounaise.

 M. Mononi Modaya, qui a élargi mes connaissances sur la longue crise que vit la République démocratique du Congo.

 La jeune communauté footballistique camerounaise de Pforzheim, qui favorise chaque dimanche l’entretien de mon fitness.

Sommaire

Introduction

L’héritage des Années coloniales

Les conséquences dans les années post-indépendances

2.1 Mauvaise gouvernance

2.2 Chômage

2.3 Criminalité

La souveraineté politique et monétaire des États africains

Les conséquences de la mondialisation sur les économies africaines

L’émigration de la jeunesse

La diaspora africaine en occident

6.1 La diaspora africaine face au marché de l’emploi en Europe

6.2 Les descendants d’immigrés africains face au défi de la formation et de l’emploi en Europe. Cas spécifique des demandeurs d’asile en République fédérale d’Allemagne

.

La prise de conscience et l’émergence

7.1 La réforme du système éducatif

7.2 Réhabilitation de l’éducation civique dans le système éducatif

7.3 Stimulation du secteur privé

7.4 L’intégration de la Diaspora africaine dans les pays d’accueil

7.5 La nécessité de l’organisation structurelle de la diaspora africaine

7.5.1 Contribution financière de la diaspora africaine vers l’Afrique

7.5.2 Comment mobiliser les ressources des diasporas?

7.6 La lutte contre l’évasion fiscale et les détournements de fonds publics

7.7 Le renforcement du tissu familial

7.8 L’indépendance monétaire

Le déverrouillage de l’emprise géopolitique et économique de l’occident en Afrique

8.1 Emprise sur les matières premières et les terres

8.2 Emprise sur les dirigeants progressistes africains

8.3 Contribution à la lutte contre le terrorisme

Conclusion

Crédits photographiques

Références Bibliographiques

Introduction

L’Afrique, continent détenteur du savoir scientifique, technique et social au tout début de l’histoire de l’humanité est à raison qualifiée de continent mère de l’humanité. Depuis la période du commerce triangulaire jusqu’à nos jours, en passant par la période coloniale, l’histoire de l’Afrique est immaculée de souffrances, de deuils et de sang versé par ses fils tant suite aux guerres fratricides que pour la libération de ce beau continent de l’emprise coloniale. La découverte de ce continent par les multiples explorateurs a marqué le début d’une prédation et d’une paupérisation intense des populations autochtones victimes de l’impérialisme colonial qui se perpétue de nos jours sous la forme de néocolonialisme. De l’esclavage, en passant par la colonisation jusqu’à nos jours, le vécu de la jeunesse africaine est la résultante d’un processus hybride de prédation qui, dans sa dynamique folle et effrénée, n’avait certainement pas prévu la renaissance de cette jeunesse, tel un phénix et les conséquences à effet boomerang qui s’en suivraient. Comme déclare un proverbe africain, «Celui qui est vêtu avec le bien d’autrui est en réalité nu»

1 L’héritage des Années coloniales

La période coloniale en Afrique fût marquée par l’accaparement par le colon de tous les leviers de l’administration et l’assujettissement des populations africaines au rôle d’observateurs ou d’exécutants. En effet, le complexe d’infériorité manifeste de plusieurs africains fût cyniquement utilisé par les colons afin d’établir la domination mentale d’une ethnie sur une autre, d’une région sur une autre, voire d’un pays sur un autre. Cette stratégie brutale et sanglante du «diviser pour mieux régner» connut un succès énorme, car il n’était pas rare de voir des valets africains au service du colon maltraiter leurs frères, juste pour prouver leur loyauté vis-à-vis des administrateurs coloniaux. Cet état des choses engendra à terme une crise de confiance et donc une méfiance accrue et haineuse entre africains autrefois liés par les liens familiaux et d’appartenance régionale. La carte ci-dessous est celle de l’Afrique d’Ortelius Abraham en 1584.

Image: 1.Une carte de l’Afrique d’Ortelius Abraham. 1584.

Pendant la seconde guerre mondiale, plusieurs colonies furent mobilisées afin d’aider leurs colonisateurs dans le processus d’effort de guerre, car suite aux patrouilles fréquentes des sous-marins allemands dans l’Océan Atlantique, le volume de matières premières transportées vers l’Europe fut durement réduit et poussa à la création d’industries locales en Afrique. Ces industries entraînèrent l’agrandissement et la création de nouvelles zones habitables. Suite à l’extension des zones urbaines et de l’industrie est venue celle des syndicats. La croissance des syndicats et de l’urbanisation a encouragé la lecture et l’écriture, favorisant ainsi la naissance de journaux pro-indépendance. Suite aux multiples luttes et résistances armées anticoloniales et à la pression des Etats-Unis, les puissances colonisatrices étaient contraintes d’accorder aux territoires jadis administrés, leur indépendance. Cette indépendance accordée fut sans crainte aucune de perdre la main mise sur l’Afrique, car leur stratégie chaotique de division étant en marche. Ceci fut par exemple le cas au Rwanda. Barayagwiza Jean Bosco, écrivain et diplomate rwandais, l’explique d’ailleurs dans son livre Rwanda, le sang hutu est-il rouge ? : « L’arrivée des colonisateurs blancs ne conduisit pas à l’émancipation des Hutus ni à l’allègement de leur peine. Au contraire, les colonisateurs allemands, puis belges, confirmèrent les Tutsis dans leur domination sur les Hutus. Ils firent appel à leur tour à une légende qui allait bouleverser l’histoire du Rwanda.

En effet, les colons allemands créèrent le mythe hamite repris et renforcé par les belges. Selon ce mythe, les Tutsis ne seraient pas de véritables nègres comme les Hutus, mais les membres de peuplades ayant du sang européen dans leurs veines. Ainsi naquit au Rwanda la théorie de la race supérieure ».1 C´est ainsi qu´une manipulation de plus du colon s´est enracinée dans la tête des Hutus et des Tutsis, brisant ainsi toute possibilité de cohabitation pacifique.

Image: 2. Baptême d’un roi rwandais du nom de Rudahigwa, le 17 octobre 1943. Il a pour parrain Ryckmans Pierre, le gouverneur général du Rwanda.

L’église catholique en tant que support de la colonisation appuya cette politique belge vis-à-vis de la majorité Hutu. Selon Jean Bosco Barayagwiza : «Mon seigneur Classe fut le grand défenseur de la «race» tutsi dite « race supérieure ». La triple domination et discrimination dont a été l’objet la majorité hutu devait fatalement aiguiser la haine de ces derniers contre les trois pôles du pouvoir dominant : la féodalité tutsi, l’administration coloniale et l’église ».2

1 Cf. Barayagwiza, Jean Bosco, op.cit. p.38.

2 Cf. Barayagwiza, Jean Bosco, op.cit. p.39.

2 Les conséquences dans les années post-indépendances

L’histoire de l’exercice du pouvoir politique de l’Égypte pharaonique, donc antique, est une racine de l’échec politique que nous vivons de nos jours dans plusieurs États d’Afrique au sud du Sahara. Les résultats des recherches anthropologiques démontrent que le savoir scientifique et culturel dans l’Égypte pharaonique était la propriété des ressortissants d’une caste sociale appelés « scribes ». Dans cette caste, le savoir était véhiculé dans des temples, de père en fils, et ainsi de génération en génération, excluant la possibilité aux autres habitants de la cité de s’abreuver librement du savoir. Cette pratique d’appropriation exclusive du savoir contribuera à étouffer dans l’œuf la créativité scientifique et technique d’un grand nombre des citoyens de l’Égypte antique et à favoriser l’irresponsabilité de ces derniers face aux multiples crises à venir.

La situation politico-sociale qui sévit dans plusieurs États africains aujourd’hui est une conséquence néfaste des germes hérités tant de l’exercice du pouvoir en Égypte que du formatage mental subi lors de la période coloniale.