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Dans la petite ville de San Feliz, au Colorado, le réveillon de Noël réserve une bien mauvaise surprise au juge Craig Shapiro ainsi qu’à l'avocat de la défense Martin Swann. Alors qu'ils s'apprêtent à quitter le tribunal, les voilà tous deux pris en otage par un ancien détenu, Sanderson, et contraints, sous la menace d'une arme, à jouer une petite scène classée X pour son bon plaisir... Que diable va-t-il leur réserver pour la Saint-Sylvestre ?! Et depuis quand les malfrats jouent-ils les marieurs ?!
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Seitenzahl: 50
Veröffentlichungsjahr: 2015
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Première Partie
chapitre 1
chapitre 2
chapitre 3
Deuxième Partie
chapitre 4
chapitre 5
chapitre 6
L’avocat de la défense Martin Swann n’était qu’un petit emmerdeur insupportable et sexy, songea le juge Shapiro en relevant le col de sa veste et en descendant d’un pas vif les marches du palais de justice de la petite ville de San Feliz, dans le Colorado.
Craig Shapiro ne se considérait pas comme quelqu’un de particulièrement colérique ou impulsif, mais ce jeune homme de trente ans, arrogant et sûr de lui, semblait éveiller en lui les pires instincts qui soient.
Il trouvait toujours quelque chose à redire… sur tout ! Certes, c’était le lot de tous les avocats, mais lors de leur dernier affrontement dans le prétoire, qui remontait à peine à cette après-midi, l’insolent personnage avait carrément osé lui affirmer qu’il n’était pas objectif, allant même jusqu’à lui conseiller de se récuser dans l’affaire qu’il devait juger !
Le vent, en cette froide soirée du réveillon de Noël, se faisait mordant, et Craig frissonna, se demandant en son for intérieur si le responsable était vraiment le froid, ou bien la fureur qu’il ne manquait pas de ressentir en évoquant le jeune homme.
La fureur… et le désir.
Car lorsque Craig se laissait aller à songer au jeune avocat, seul chez lui, ses pensées devenaient vite brûlantes !
Il lui suffisait de visualiser les yeux noisette, la bouche pleine et les cheveux bruns en bataille pour se sentir tout réchauffé de l’intérieur. Et rien qu’à imaginer le corps qui se cachait sous les costumes coupés sur mesure, il était prêt à s’enflammer comme une torche !
« C’est bien ça, le problème, songea Craig avec un soupir. »
Le juriste éveillait en lui autant de rage que de luxure.
Le magistrat ne se faisait pourtant aucune illusion. Swann était désespérément, résolument et irrévocablement hétérosexuel, si l’on en croyait les ragots qui circulaient au tribunal, et qui lui attribuaient une nouvelle conquête féminine toutes les semaines.
Pourquoi irait-il dans ce cas s’encombrer d’un juge de dix ans son aîné, divorcé et solitaire ?
A la pensée que personne ne l’attendait pour fêter dignement la nativité, Craig sentit une vague d’amertume et de tristesse l’envahir. Il avait quarante ans, une vie professionnelle réussie, une grande maison… mais personne avec qui partager tout ça.
Son mariage avait sombré lorsqu’il avait enfin décidé de ne plus renier son attirance pour les hommes. Sa femme Jessica et lui n’ayant pas eu d’enfants, le divorce avait été conclu à l’amiable, sans véritables regrets de part et d’autre.
Mais lors de nuits comme celles-ci, la solitude pesait vraiment sur les épaules du juge Shapiro… Il aurait pu se rendre chez des amis, ou encore dans un club branché. Mais ses amis étaient tous en couple, et il ne se sentait pas d’humeur à aller draguer.
Certes, il n’avait pas fait vœu de chasteté. Mais les aventures sans lendemain n’étaient tout simplement pas son style.
Depuis son divorce, trois ans plus tôt, Craig n’avait eu que deux relations suivies. La première s’était soldée par un échec cuisant, et la deuxième par une solide amitié.
Duncan Messner avait certes déménagé à Los Angeles – le veinard était certainement en train de profiter du soleil californien ! – mais les deux hommes se téléphonaient régulièrement.
Craig soupira en songeant à son ancien compagnon.
Celui-ci ne cessait de lui répéter qu’il devrait inviter l’avocat de la défense à sortir. Il entendait encore la voix de Duncan le taquiner.
– Mon cher, autant d’électricité entre deux personnes ne peut être une simple coïncidence ! Il faut absolument que tu lui fasses du rentre-dedans !
Malheureusement, Craig doutait fort que ses avances, s’il se décidait à en faire, soient accueillies avec bienveillance. Il risquait plutôt de se prendre un direct en pleine figure !
Il poussa un profond soupir et attrapa ses clefs de voiture.
Tandis qu’il posait la main sur la poignée, il sentit soudain le contact d’un métal froid sur sa nuque.
Craig se figea, le corps brusquement inondé de sueur.
Il ne s’était jamais retrouvé dans cette situation auparavant, mais il reconnut instinctivement la forme circulaire qui s’enfonçait dans sa peau.
Le canon d’un revolver.
– Pas un mot, et surtout pas de geste brutal, Votre honneur, susurra une voix inconnue dans son oreille.
Craig se garda bien de répondre. La pression sur sa nuque disparut, pour s’enfoncer dans son dos.
– Montez à l’arrière, Votre Honneur. Et fissa !
Le magistrat retrouva brusquement l’usage de la parole.
– Ecoutez, vous êtes en train de faire une grossière err…
– Taisez-vous. Je ne vous ai pas demandé de l’ouvrir, alors ouvrez cette putain de porte et asseyez-vous, bordel !
La voix de l’homme s’était faite plus dure, et Craig estima préférable d’obtempérer sans un mot de plus. Il devait faire preuve de patience, écouter ce que l’autre avait à lui dire, et guetter la faille qui lui permettrait de reprendre le contrôle de la situation.
– Allez, à ton tour ! Monte !
C’est à ce moment-là que Craig se rendit compte que son agresseur n’était pas seul. La portière opposée s’ouvrit, et sous la menace de la même arme, Maître Martin Swann entra à son tour dans le véhicule.
– Maître Swann ?! s’exclama le juge, stupéfait.
– Navré, Votre Honneur, fit le jeune homme avec une grimace qui se voulait rassurante, mais notre ami ici présent m’est tombé dessus il y aune demi-heure et m’a fait attendre dans le froid que vous vouliez bien vous décider à rentrer chez vous.
– La ferme ! aboya leur agresseur.
Il ouvrit la porte avant et se glissa sur le siège du conducteur. Le plafonnier s’alluma, et les deux hommes sursautèrent lorsque le visage du truand apparut en pleine lumière.
– Sanderson ! glapit Swann. Je vous croyais en prison !