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Réflexions, méditations et prières pour chaque jour. Allah décrit ce mois comme celui où le Coran a été révélé, nous montrant ainsi que le jeûne nous aide à vivre plus profondément la guidance du Coran. À travers le jeûne, en réalisant à quel point nous sommes faibles et nous dépendons de tous les cadeaux d'Allah, nous faisons l'expérience de Son amour, Sa proximité et Sa sollicitude. Les paroles du Coran trouvent les chercheurs exactement là où ils en sont dans leur voyage spirituel. Puisse ce compagnon pour le mois sacré du Ramadan apporter soutien et inspiration à tous ceux qui sont sur le chemin qui mène à Allah, tous ceux qui sont sincèrement en quête et tous ceux qui jeûnent par amour. Ce petit livre puise une goutte dans le riche océan de l'Islam sans faire aucune séparation ni distinction.
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Seitenzahl: 252
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Rosina-Fawzia Al-Rawi
L’Appel d’ALLAH
Un compagnon pour le mois sacré du RAMADAN
Rosina-Fawzia Al-Rawi
L’Appel
d’ALLAH
Un compagnon pour le mois sacré du
RAMADAN
traduit par Monique-Mona Arav
Bibliothèque nationale allemande
La notice bibliographique du présent ouvrage est disponible auprès de la Bibliothèque nationale allemande ; les données peuvent être consultées en ligne sur: http://dnb.de.
Texte original publié en allemand en 2021 sous le titre Der Ruf Allahs, Ein Begleitbuch durch den heiligen Monat Ramadan par Sheema Medien Verlag, Antwort (Allemagne)
Copyright © 2021 Sheema Medien Verlag
Propriétaire: Cornelia Linder, Hirnsbergerstr. 52, D - 83093 Antwort Tél. +49 8053 7992952, courriel: [email protected] https://www.sheema-verlag.de
Copyright © Rosina-Fawzia Al-Rawi, 2021 Traduction française : © Monique-Mona Arav, 2023
ISBN 978-3-948177-66-9 (broché)
ISBN 978-3-948177-67-6 (relié)
ISBN 978-3-948177-68-3 (EPUB)
Couverture : Schmucker-digital, copyright illustration:
© PantherMedia / perszing1982 | © sunnyfrog – Fotolia
Révision : Kheireddine Badawi, Clémence-Malak Hazaël-Massieux, Rekia Raïssi et Marianne-Mounira Zutter
Traduction : Monique-Mona Arav
Conception d’ensemble : Sheema Medien Verlag, Cornelia Linder
Impression et distribution : tredition GmbH, Hambourg, Allemagne
Tous droits réservés. A l’exception des citations courtes faites à des fins de critique ou de revue et qui indiqueront la source et le nom de l’auteur, toute utilisation est soumise à l’autorisation expresse de l’éditeur. Ceci vaut pour la diffusion sur tous les types de support sonore, par des médias électroniques, sur Internet et sur les médias sociaux, ainsi que pour la reproduction photomécanique ou numérique, dans le cadre d’un film, d’une émission radiophonique ou télévisée, ainsi que pour la réimpression et la traduction. Les demandes d’autorisation correspondantes seront adressées à Sheema Medien Verlag en précisant les extraits souhaités, le support proposé et, le cas échéant, le nombre d’exemplaires et le but de l’utilisation prévue.
Le présent ouvrage ne poursuit aucun but médical ou professionnel. Les informations fournies ne remplacent aucun conseil ni traitement professionnel. Les personnes qui recherchent une aide ou un conseil médical ou spécialisé, sont invitées à s’adresser à un spécialiste. L’auteur et l’éditeur du présent ouvrage n’assument aucune responsabilité pour les dommages matériels ou présumés de quelque type que ce soit qui pourraient être liés, directement ou indirectement, à l’utilisation des informations qui y figurent.
Sheema Medien Verlag veille à une production durable.
À NOUR, KARIM, QAIS
Sourate Al-Fātiḥa
« Celle qui ouvre »
(1) Au Nom d’Allah, le Tout-miséricordieux, Celui qui fait miséricorde
(2) Tout loue le Créateur des mondes,
(3) Celui dont la bonté est sans fin, la miséricorde constante,
(4) le Seigneur du Jugement dernier.
(5) Tu es Celui que nous adorons et en Toi nous cherchons refuge ;
(6) Guide-nous sur le droit chemin,
(7) –le chemin de ceux sur lesquels règne Ta grâce et non de ceux sur lesquels règne Ta colère ni de ceux qui s’égarent.
Table des matières
Les 28 lettres de l’alphabet arabe Commentaires sur la translitération et l’usage
du masculin et du féminin
Préface
1er jour du Ramadan – ṣiyām, jeûne
2e jour du Ramadan – taqwa, conscience de Dieu
3e jour du Ramadan – ṣalāt, prière
4e jour du Ramadan – tawba, pardon
5e jour du Ramadan – ṣabr, patience
6e jour du Ramadan – du‘ā`, supplications
7e jour du Ramadan – dhikr, souvenir
8e jour du Ramadan – karam, générosité
9e jour du Ramadan – shukr, reconnaissance
10e jour du Ramadan – adab, les bonnes manières
11e jour du Ramadan – niyya, intention
12e jour du Ramadan – zakāt wa ṣadaqa, aumône et charité
13e jour du Ramadan – jihād, combat
14e jour du Ramadan – karāma, dignité
15e jour du Ramadan – al-khālq, création
16e jour du Ramadan – qalb, cœur
17e jour du Ramadan – riḍā’, contentement
18e jour du Ramadan – waqt, temps
19e jour du Ramadan – mawt, mort
20e jour du Ramadan – salām, paix
21e jour du Ramadan – ’a‘māl, actes
22e jour du Ramadan – umma, communauté
23e jour du Ramadan – taghayyur, changement perpétuel
24e jour du Ramadan – qadar, destin
25e jour du Ramadan – le Prophète ()
26e jour du Ramadan – Laylat al-Qadr
27e jour du Ramadan – le Mystère du Coran
28e jour du Ramadan – taslīm wa ‘ilm, soumission et connaissance
29e jour du Ramadan – tawwakul, confiance
30e jour du Ramadan – Aṣ-Ṣamad, l’Éternel
Épilogue
Notes
Service aux lecteurs
À propos de l’auteur
Les 28 lettres de l’alphabet arabe et leur translitération
أ
a
ب
b
ت
t
ث
th
ج
j
ح
ḥ
خ
kh
د
d
ذ
dh
ر
r
ز
z
س
s
ش
sh
ص
ṣ
ض
ḍ
ط
ṭ
ظ
ẓ
ف
f
ق
q
ع
‘
غ
gh
ك
k
ل
l
م
m
ن
n
ه
h
و
w
ى
y
Commentaires sur la translitération et l’usage du masculin et du féminin
La translitération utilisée dans le présent ouvrage y est indiquée en italique. Elle suit les règles du système de translitération IJMS pour la langue arabe telles que recommandées par l’International Journal of Middle East Studies.
Etant donné leur usage courant, certains termes et concepts arabes ne sont pas toujours indiqués en translitération, par exemple: Coran (Qur’ān), Ramadan (ramaḍān), jihad ( jihād), shaytan (shayṭān), hadith (ḥadīth) et shahada (shahāda).
Le présent ouvrage s’adresse aussi bien aux femmes qu’aux hommes ; l’usage du féminin y alterne avec celui du masculin afin de leur rendre hommage à tous.
Allah nous guide et nous dit : « Il se peut que vous détestiez une chose alors qu’elle est bonne pour vous ; et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle est néfaste pour vous: Allah sait, alors que vous ne savez pas. » (2:216)
lā ilāha illā llāh – muḥammadun rasūlu llāh
Il n’est de réalité que Dieu seul et Muhammad (l’homme parfait) est Son messager.
Ce petit livre puise une goutte dans le riche océan de l’Islam, sans faire aucune séparation ni distinction.
Lorsque tu romps le jeûne, dis :
« Ô Allah, j’ai jeûné pour Toi et c’est avec Ta subsistance que je romps mon jeûne. »1
allāhumma laka ṣumtu wa-‘alā rizqika ’afṭartu
Après avoir rompu le jeûne, dis :
« La soif est étanchée, les veines sont humidifiées et la récompense est confirmée, si Dieu le veut. »2
dhahaba aẓ-ẓama’u wa-btalati l-‘urūq wa-thabata l-’ajru in shā’a llāh
Préface
Le Prophète () a dit : « Il est une porte au paradis du nom de ar-Rayyan et ceux qui observent le jeûne entreront par cette porte le jour de la Résurrection ; personne d’autre qu’eux n’entrera par elle. Il sera demandé : ‘où sont ceux qui ont jeûné ?’ Ils se lèveront et seront les seuls à pouvoir entrer. Une fois qu’ils seront entrés, la porte sera fermée et personne ne passera plus. »3
Le mot Ramadan vient de la racine arabe r-m-ḍ qui signifie brûlant, brûlé par l’intensité du soleil, et qui nous rappelle que le but de ce mois est de brûler les voiles qui nous empêchent de vivre la présence d’Allah dans tout ce qui existe.
Allah a fait de ce mois une source claire et jaillissante afin que nous puissions purifier notre vie et l’état de notre âme, et nous mettre en chemin vers la Lumière divine.
Ramadan est un mois de développement spirituel. C’est le mois de la générosité et du partage.
« Ibn Abbas a dit que le Prophète () était le plus généreux des hommes en charité, mais qu’il () l’était à l’extrême pendant le mois du Ramadan. Tous les ans, l’ange Gabriel, la paix soit avec lui, venait le () rencontrer pendant le Ramadan et restait avec lui () jusqu’à la fin de ce mois, et le messager d’Allah () lui récitait le Coran. Chaque fois que Gabriel était avec lui () , le messager d’Allah () se montrait plus généreux en charité et en amour du prochain que le vent qui souffle (touchant tous et toute chose). »4
Le mois du Ramadan n’est pas fait pour t’accabler ou te rendre la vie difficile ; c’est un Cadeau divin venu t’inspirer et te transformer.
Ce mois existe pour que tu te libères de l’influence et du poids de ton ego, nafs.
Allah nous dit : « […] Il vous a été ordonné de jeûner tout comme il l’avait été à ceux qui vous ont précédés, afin que vous demeuriez conscients de Dieu:» (2:183)
Pendant ce mois, la plus belle chose est de servir Allah, le Tout-Miséricordieux, Ar-Raḥmān, et de renforcer notre lien d’amour avec Lui.
Le Messager d’Allah () a dit : « Ramadan est venu à toi, un mois béni pendant lequel Allah, le Tout-Puissant, le Sublime, t’a ordonné de jeûner. Pendant ce mois, les portes des cieux sont ouvertes, les portes de l’enfer sont fermées et tous les diables sont enchaînés. Allah a fait don dans ce mois d’une nuit qui est meilleure que mille mois. »5
Ramadan est un mois de Grâce et de Splendeur divines, où chaque jour est le meilleur des jours, chaque nuit la meilleure des nuits et chaque instant le meilleur des instants.
Ce mois est particulièrement précieux en raison de sa valeur spirituelle et de son importance pour Allah.
Ô ALLAH, OUVRE MON CŒUR À TOI DANS L’AMOUR ET LA GRATITUDE.
Le mot arabe pour jeûner est ṣiyam et vient de la racine ṣ-w-m qui signifie contrôle de soi et abstinence.
Dans le jeûne, le cadeau le plus précieux est la connaissance de soi. Lorsque nous sommes invités à restreindre notre ego, alors nos dépendances, nos faiblesses et notre négligence deviennent manifestes et le fait d’en prendre conscience nous permet de nous en libérer. Le but du jeûne est de transformer nos instincts inférieurs pour atteindre des qualités positives.
Alors quand nous renonçons aux distractions extérieures comme le portable, la télévision, les jeux vidéo et autres plaisirs, quand nous prenons garde à nos paroles et nous abstenons de parler inutilement, quand nous sommes attentifs à nos actes, quand nous observons nos pensées –envers nous-mêmes comme envers les autres– et que nous résistons à nos préjugés intérieurs, quand nous traitons notre environnement et la nature de manière plus réfléchie, quand nous entrons avec sincérité dans nos prières, quand nous nous plongeons dans le Saint Coran et que nous emplissons nos demeures de ses sons porteurs de guérison, nous créons un espace de connaissance de soi, un espace dans lequel ressentir et vivre la grâce et l’amour d’Allah.
Le mois du Ramadan est à la fois source de fatigue et de joie. La tension de l’abstinence et la sociabilité des festivités y alternent à trente reprises.
Le monde islamique tout entier jeûne en même temps, ce qui nous fait ressentir encore plus fortement notre lien spirituel avec la communauté musulmane, umma.
Avec l’abstinence (pendant la journée), les festivités (au coucher du soleil) et la retraite (la nuit), nous expérimentons chaque jour toutes les formes de la vie.
Ô ALLAH, LAISSE-MOI SUIVRE LA NOSTALGIE DE MON CŒUR. NE LAISSE PAS LES SOUCIS DE CE MONDE ÊTRE MON PRINCIPAL SOUCIET PROTÈGE-MOI DES DISTRACTIONS DE CE MONDE AFIN QUE JE ME SOUVIENNE DE TOI À CHAQUE INSTANT.
Le mois du Ramadan nous permet d’atteindre un niveau de conscience où chacun de nos actes devient un acte d’adoration. Vivre notre néant, notre indigence, déploie en nous un espace où se diffuse le parfum de la gratitude, tandis que nos yeux s’ouvrent à toutes les merveilles, tous les miracles qui nous entourent.
« Et à Dieu seul appartiennent l’est et l’ouest: où que vous vous tourniez, là est la Face de Dieu.» (2:115)
Le jeûne nous ralentit et développe notre persévérance. Un proverbe arabe dit que l’agitation et la hâte viennent du shaytan. Elles viennent du shaytan parce qu’elles nous privent de la beauté.
Le nafs aime la vitesse et le changement. Il évite à tout prix l’ennui et la réflexion prolongée ; il réclame des réponses instantanées, des réalisations rapides et des plaisirs variés.
Au fur et à mesure que notre jeûne nous ralentit, chaque objet que nous touchons, chaque pas, chaque respiration consciente peut se transformer en une contemplation de la beauté de la création d’Allah et éveiller dans nos cœurs des remerciements emplis de reconnaissance envers le Créateur, alhamdulillah !
Le Prophète Muhammad () a dit : « Dieu Tout-Puissant a dit : ‘Tout ce que le fils d’Adam accomplit lui appartient, à l’exception du jeûne qui M’appartient et c’est Moi qui en donnerai la récompense, Moi qui en suis la récompense.’ »6
Ces paroles touchantes du Prophète () nous montrent à quel point Allah nous aime. Mon jeûne est la seule chose que je puisse Lui offrir avec amour et abandon. Allah sait que mon effort conscient de volonté et d’abstinence vise à Le réjouir.
Jeûner pendant ce mois sacré, c’est offrir toutes nos faiblesses, c’est éprouver et célébrer notre abandon, notre attachement à Allah et notre dépendance absolue à Son égard.
« C’est au cours du mois du Ramadan que le Coran a été révélé pour guider l’être humain, comme preuve évidente de la bonne direction et du critère pour distinguer le vrai du faux; quiconque parmi vous le voit arriver doit le jeûner tout entier ; […].» (2:185)
Allah décrit le Ramadan comme le mois de la révélation du Coran ; Il nous montre ainsi que jeûner du monde nous permet de vivre plus profondément la guidance du Coran. En ressentant les faiblesses induites par le jeûne, nous prenons conscience de tous les dons d’Allah dont nous dépendons et nous faisons l’expérience de Son amour, Sa proximité et Sa sollicitude. Les paroles du Coran trouvent les chercheurs exactement là où ils en sont dans leur voyage spirituel.
Le Coran prépare notre âme et notre esprit au voyage sans fin qui nous attend lorsque nous retournerons à Lui.
Notre bien-aimé Prophète Muhammad () nous dit : « Deux plaisirs attendent le jeûneur: il est plein de joie quand il rompt son jeûne et lorsqu’il rencontrera son Seigneur (le jour du Jugement dernier), il se réjouira d’avoir jeûné ! »7
Le Coran est le miracle dont Allah nous a fait cadeau par Son messager () . Nous pouvons lire et écouter les miracles des prophètes, la paix d’Allah soit sur eux, mais c’est nous seuls qui pouvons aujourd’hui tenir le miracle du Coran dans nos mains et nous en désaltérer. Quel honneur et quelle responsabilité !
Puissent tes mains pures tenir le Coran, puissent tes lèvres aimantes le toucher et puisse ton être tout entier étancher sa soif à cette source !
Le jeûne nous aide dans le processus de la maîtrise de soi. Lorsqu’il nous est demandé de renoncer à tout ce qui nous distrait, à tout ce qui nous nourrit de l’extérieur, cela nous oblige dans une certaine mesure à tourner notre regard vers l’intérieur pour trouver en nous ce dont nous nous languissons avec nostalgie.
Nous commençons notre voyage en nous tournant vers l’intérieur, en jeûnant de la création pour nous tourner vers le Créateur.
C’est au début du jeûne que nous ressentons tout particulièrement la miséricorde et l’aide d’Allah.
Lorsque nos cœurs s’ouvrent, nous faisons l’expérience de la miséricorde d’Allah et ils s’emplissent de nos demandes de pardon.
Le pardon nous aide à passer au deuxième niveau du jeûne et, en pénétrant dans un état de conscience plus profond, à libérer nos sens de tout ce qui ne nous rapproche pas d’Allah.
Ô ALLAH, RAPPROCHE-NOUS DU MEILLEUR DE NOUS-MÊMES. ÉLARGIS MON ESPRIT ET FAIS-LE SORTIR DE L’EGOCENTRISME JUSQU’À CE QU’IL PUISSE EMBRASSER TOUTE TA CRÉATION DANS LA MISÉRICORDE, LE PARDON ET LE CONTENTEMENT.
Le troisième niveau du jeûne consiste à veiller à ce que nos pensées ne se nourrissent pas de notre ego, nafs.
Nous jeûnons alors de l’arrogance et de la complaisance pour vivre notre dépendance totale à Son égard.
Cela nous aide à nous libérer des brasiers car le feu vient de notre résistance, quand nous avons peur de lâcher prise et de nous soumettre avec confiance et dévotion.
« Allah nous suffit, et quel excellent gardien Il est !» (3:173)
Puisse Allah nous élever au-dessus de la situation qui préoccupait Son bien-aimé () : « Bien rares sont ceux qui jeûnent véritablement, bien nombreux ceux qui ont (seulement) faim. »8
Quand l’humilité vient toucher notre nafs et ébranler les murs de notre résistance, nous pouvons surmonter notre isolement et entrer dans le royaume de miséricorde et de paix d’Allah. Lorsque nous vivons notre humilité et l’amour d’Allah, nos cœurs s’ouvrent et deviennent plus généreux envers ceux qui sont dans le besoin. Allah y dépose générosité, sérénité et paix. Les soucis du passé se dissipent, la peur de l’avenir nous quitte et nous demeurons dans l’instant, dans la présence d’Allah :
« En vérité, c’est Nous qui avons créé l’homme et Nous savons ce que son moi le plus intime chuchote en lui car Nous sommes plus proches de lui que sa veine jugulaire. » (50:16)
Puissent nos cœurs toujours être dans les mains d’Allah, puissent nos actes toujours exprimer notre amour, puissent nos pensées et nos paroles s’emplir de la beauté qu’Il a placée en nous, gloire à Allah, subḥāna hū wa ta’ala.
Le présent ouvrage vise à apporter soutien et inspiration à tous ceux qui cheminent vers Allah, toutes celles qui sont dans une quête sincère et tous ceux qui jeûnent par amour. Puisse Allah accepter notre jeûne, car nous buvons tous, et tous nous nous tournons vers Sa miséricorde éternelle, raḥma, portés par un espoir profond et une crainte attentive.
« Et accrochez-vous, tous ensemble, au lien avec Allah, et ne vous éloignez pas les uns des autres. Et souvenez-vous des bénédictions que Dieu vous a accordées : […].» (3:103)
1er jour du Ramadan ṢIYĀM JEÛNE
Notre Prophète () bien-aimé a dit : « Par Celui qui tient mon âme dans Ses mains, l’haleine déplaisante du jeûneur est plus agréable à Allah que l’odeur du musc. »9
Ramadan est le mois pendant lequel Allah nous invite à poursuivre et perfectionner notre développement spirituel. En nous appelant à renoncer à ce qui est habituellement permis, Il nous offre la possibilité de renforcer notre volonté.
Le mois du Ramadan est un processus. Il commence par un lâcher-prise qui nous conduit de l’action à la non-action et pendant lequel nous nous abandonnons au flux paisible de la contemplation et de la connaissance de soi :
JE TE REMERCIE ET M’EN REMETS À TOI. FAIS-MOI RESSENTIR TA GUIDANCE DANS MON CŒUR, FAIS-MOI DISCERNER TA MISÉRICORDE EN TOUTE CHOSE. RENFORCE MA FOI ET LIBÈRE-MOIDE MES ILLUSIONS DE LA SÉPARATION ET DE LA COMPLAISANCE ÉGOCENTRIQUE !
Il n’est pas facile pour l’ego, nafs, de renoncer aux habitudes ; cela nous irrite, nous dérange et nous montre à quel point nous sommes perturbés quand nos besoins ne sont pas satisfaits.
Nous sommes souvent esclaves de l’attachement à nos désirs et à nos besoins. Allah nous invite à laisser de côté ce qui nous pèse et nous empêche d’être vraiment libres.
Y renoncer parce que tel est le souhait d’Allah, nous rendre, nous abandonner et lâcher nos habitudes –quand nous sommes prêts à tout lâcher et à accepter la dévotion baignée de confiance, taslīm, c’est le début d’un processus de libération.
Ramadan est le mois du dialogue intime avec Allah. C’est briser la coquille du monde séculier pour trouver une direction nouvelle. C’est le moment de transcender la distraction et l’oubli, et de vivre à nouveau consciemment le sens de notre existence.
C’est redevenir sensible à toutes les bénédictions qu’Allah nous a données en partage, sortir de la prison que nous nous sommes fabriquée et dépasser les traits de caractère inférieurs qui nous enchaînent.
La discipline, le renoncement à la nourriture et aux plaisirs terrestres–boire, manger et faire l’amour– que nous écartons comme on se défait d’un vêtement, nous permettent de nous tenir devant Allah, l’Unique, et de reconnaître qu’Il est Aṣ-Ṣamad, l’Absolu auquel toutes les créatures demandent secours.
Allāh ne nous pose pas des limites pour restreindre notre liberté, mais pour que nous marquions un temps d’arrêt pour sortir de la course effrénée du siècle et relativiser ce qui se passe dans notre vie.
C’est le moment de nous concentrer sur notre relation avec nous-mêmes, nos semblables, notre environnement, et avant tout avec Allah, le Très-Miséricordieux, Ar-Raḥmān. Telle est la pierre angulaire de la véritable soumission.
Jeûner n’est pas seulement renoncer, c’est aussi créer en nous et dans notre vie un espace de conscience ouvert à la miséricorde et aux bénédictions d’Allah.
Quand nous nous détachons des désirs inférieurs de l’ego, nous découvrons que la clé de la porte de la prison que nous nous étions créée a toujours été dans nos mains.
ALLAH, EMPLIS MON CŒUR DE CONFIANCE, ACCORDE-MOI LA SOUMISSION ET CONDUIS-MOI À TOI.
PRATIQUE PROPOSÉE POUR AUJOURD’HUI
Décide de prendre cinq minutes à la fin de chaque heure pour répéter Allah de tout ton cœur, à voix haute si tu es chez toi, en silence si tu es à l’extérieur.
Cette pratique sera plus facile si tu mets une alarme sur ton portable ou que tu fais sonner ton réveil toutes les 55 minutes.
Un maître dit un jour à ses disciples : « Continuez de frapper sans relâche à la porte d’Allah, car dans Sa miséricorde, Allah finira par ouvrir Ses portes à ceux qui Le cherchent sincèrement. »
La mystique Rabia Al-Adawiyya, qui passait près de la mosquée, l’entendit et demanda : « La porte d’Allah a-t-elle jamais été fermée ? »
LESAVAIS-TU…
Le premier ādhān (littéralement: annonce) dans l’histoire de l’Islam fut inspiré en rêve à ʿAbdallah ibn Zaid et approuvé par le Prophète (). C’est en 623 que Bilal al-Habashi a, pour la première fois, appelé à la prière, peu après l’exode, hijra, de La Mecque. Selon les chiites, Allah a ordonné à l’ange Gabriel d’aller vers le Prophète () avec l’appel à la prière. Le Prophète () a alors désigné Bilal comme premier muezzin.
2e jour du Ramadan TAQWA CONSCIENCE DE DIEU
Le Prophète Muhammad () a dit : « Aie la taqwa d’Allah où que tu sois ; fais suivre une mauvaise action par une bonne pour effacer la mauvaise, et comporte-toi bien envers les gens. »12
Dans les traductions, le mot taqwa est souvent rendu par ‘peur’, mais la taqwa, c’est être conscient de Dieu, craindre de ne pas être relié à Allah et en même temps aimer être avec Lui.
Cette protection, ce lien, cette attitude et cette orientation intérieure sont le fruit du sentiment et de la certitude : inna li-llāhi wa-inna ilayhi rāji‘ūn, « À Allah nous appartenons et à Lui nous retournons. » (2:156)
La certitude d’appartenir à Allah, cette conviction que toutes mes bénédictions, toutes mes expériences, tous mes biens, tout ce que je suis vient de Lui, ouvre mon cœur et me permet de transformer les peurs et les soucis qui surviennent inévitablement en confiance, en assurance et en acceptation.
Au fur et à mesure que le cœur s’en remet toujours davantage à Allah et qu’il fait l’expérience de sa paix, sakīna, en présence de Dieu, sa lumière conquiert l’intellect pour gagner les sens et les perceptions.
Cette attitude fait croître notre dignité, notre beauté intérieure et notre compassion envers nous-mêmes et envers autrui. Elle nous aide à vivre pleinement le potentiel que nous a donné Allah ainsi que la véritable liberté de notre âme.
Ittaqi llāh ! Fais attention à Dieu où que te portent tes pas !
Lorsque nous savons, au fond de notre cœur, qu’il existe un Créateur, nous faisons des choix pour soulager Sa création et la traiter avec bienveillance.
Rester conscients de l’existence de Dieu en tout temps et en tout lieu nous amène à intégrer ce savoir, ce sentiment profond dans toutes nos décisions, non par crainte mais par amour, par déférence et par respect de nous-mêmes.
Car c’est seulement quand nous faisons confiance au Divin et que nous devenons les serviteurs d’Allah que notre âme peut faire l’expérience de Sa beauté. Nous vivons alors la bonté innée, fiṭra, qu’Allah a placée dans nos cœurs et qui s’épanouit lorsque nous nous orientons sur le Divin.
Le mois béni du Ramadan est une période spéciale dont Allah nous a fait cadeau afin que notre cœur se détourne des désirs incessants du monde et se concentre sur Son amour éternel.
C’est un mois pendant lequel nous nous alignons ou réalignons sur Allah, en le manifestant dans nos actes, nos paroles et notre comportement car « véritablement, la meilleure provision est la conscience de Dieu. » (2:197)
Notre foi en Allah se reflète ainsi dans notre vie.
« À ceux qui atteignent la foi et agissent avec intégrité, le Tout-Miséricordieux accordera l’amour : […]. » (19:96)
Ramadan est le mois de la confiance et du courage. C’est seulement lorsque nous savons, lorsque nous offrons notre cœur à Allah, que nous pouvons ressentir l’étendue de l’amour qu’Il nous porte, et nous affranchir de nos peurs et de notre appréhension face aux incertitudes de l’avenir.
Plus nous avons confiance dans la parfaite sagesse de Dieu, plus nous ressentons l’harmonie dans notre vie et plus nous incarnons cette conviction sur notre chemin et dans nos buts.
Ce mélange de profond respect, de confiance, d’attention et d’amour nous permet de développer le comportement digne et attentionné de l’adab. La taqwa nous aide à nous intégrer dans les mouvements de la nature, les lois de la vie et de l’univers.
La taqwa est une attitude intérieure de notre âme, qui constitue le point de rencontre entre soumission et liberté.
La taqwa nous invite à devenir des humains responsables et conscients de leur appartenance à la Création divine, avec les droits et les obligations qui en découlent.
La taqwa nous libère intérieurement parce que nous nous orientons sur l’attitude intérieure qui constitue notre caractère.
« En vérité, le plus noble d’entre vous aux yeux d’Allah est celui qui est le plus profondément conscient de Lui. » (49:13)
La taqwa nous donne orientation, discernement et la capacité de prendre des décisions, ainsi qu’un courage constant. Elle nous aide à être aimables et compatissants, et nous libère du jugement.
PRATIQUE PROPOSÉE POUR AUJOURD’HUI
Décide de prendre conscience que tout ce que tu touches, tout ce que tu vois, tout ce que tu portes, tout ce que tu achètes et tout ce que tu prépares, chaque rencontre, tout ce que tu entends et tout ce que tu sens, vient d’Allah et qu’Il est le Mālik, Celui qui règne sur tout et qui possède tout.
Répète :
lahū l-mulk wa lahū l-ḥamdTout ce qui est sur terre vient de Toi et T’appartient, gloire à Toi
LESAVAIS-TU…
Le concept de taqwa, y compris le verbe et les autres mots qui en sont dérivés, apparaît 285 fois dans le Coran, ce qui nous montre à quel point cette attitude est essentielle pour nous.
La racine w-q-y dont vient le mot taqwa signifie également être sur ses gardes, prudence, protéger, préserver, prendre une mesure préventive, défense.
3e jour du Ramadan ṢALĀT PRIÈRE
Al-Mughira bin Shu‘ba a rapporté : « Le Prophète () avait l’habitude de prier si longtemps que ses pieds enflaient. Et lorsqu’on lui demandait pourquoi il priait tant, il répondait : ‘Ne suis-je pas un serviteur reconnaissant d’Allah ? »10
Un jour l’imam Ali demanda : « Quel verset du Coran suscite en vous le plus d’espoir et de confiance ? »
Un homme dit : « En vérité, Allah ne pardonne pas qu’on Lui attribue des associés, mais Il pardonne des péchés moindres à qui Il veut.» (4:48)
L’imam Ali répondit : « C’est un bienfait, mais ce n’est pas ce verset. »
Un autre homme parla : « Et pourtant quiconque fait le mal ou se fait tort à lui-même, et prie ensuite Dieu de le pardonner, trouvera Dieu Très-pardonneur, Miséricordieux.» (4:110)
L’imam Ali répondit : « C’est un bienfait, mais ce n’est pas ce verset. »
Un troisième prit alors la parole : « […] Dis: ‘ô vous, Mes serviteurs qui avez transgressé contre vous-mêmes! Ne désespérez pas de la Miséricorde divine: Dieu pardonne tous les péchés, car Lui seul est Celui qui pardonne encore et toujours (Al-Ghafūr), Celui qui fait miséricorde (Ar-Raḥīm) !’ » (39:53)
L’imam Ali répondit : « C’est un bienfait, mais ce n’est pas ce verset. »
Un autre homme déclara : « et ceux qui, après avoir fait une action honteuse ou s’être fait tort à eux-mêmes, se souviennent de Dieu et prient que leurs péchés leur soient pardonnés –car qui d’autre que Dieu pourrait pardonner les péchés ?» (3:135)
Une fois encore, l’imam Ali répondit : « C’est un bienfait, mais ce n’est pas ce verset. »
La congrégation se tut. « Pourquoi vous taisez-vous ? » demanda l’imam Ali.
« Nous n’avons plus rien à ajouter ! » répondirent-ils.
Alors l’imam Ali parla : « J’ai entendu mon Prophète (