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Luc IMBERT REUTHER est à PARIS. Il a la charge de diriger REUTHER INTERNATIONAL GROUP, l'une des sociétés les plus en vue dans l'univers très fermé de l'or et du diamant. Il organise sa team manager, et prend la pleine mesure du poids qui repose sur ses épaules. Les oppositions à cette nouvelle administration sont nombreuses, et peu à peu se découvrent. La nomination de femmes d'un genre nouveau à la tête de son comité de direction n'est pas du goût de tous. Certaines sociétés du groupe impliquées dans des affaires et des abus vont subir de profondes transformations. Elles vont montrer un véritable acharnement à vouloir faire disparaître l'héritier. Luc devra t-il utiliser les mêmes méthodes pour imposer ses choix ? Son Comité de Direction sera-t-il assez fort pour résister à la pression constante qui est imposée à chacun ?
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Seitenzahl: 666
Veröffentlichungsjahr: 2020
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Note de l'auteur
Cette histoire est une pure fiction qui ne fait référence à aucun fait réel ou historique, les personnages et leurs noms sont purement imaginaires ainsi que les lieux cités dans cet ouvrage.
Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existés serait de fait totalement fortuite.
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
Peter BADEL, bien qu'interrogatif, ne semblait ni paniqué, ni inquiet. Il trouvait même que cette entrevue tombait à point nommé. Les choses avaient été éclaircies, il se savait évincé de REUTHER FINANCES, mais il avait peut-être encore une carte à jouer.
Dans le même temps, Luc avait demandé à VERDIER de contacter les services du ministère de l'intérieur.
Quatre agents du ministère se trouvaient ainsi dans le grand hall du palace, discrètement introduits avant l'arrivée de BADEL.
L'un d'eux vint s'asseoir juste à côté de Peter BADEL, sans rien dire, en simple possible client du Palace.
REGENT se fit annoncer par le réceptionniste à la suite présidentielle 241 et on l'accompagna jusqu'à l'ouverture de la porte où Luc l'attendait.
− Entre Claude, j'espère que tu te portes bien. Tes réunions se sont bien passées ?
− Oh tu sais, ça n'a pas été une partie de plaisir aujourd'hui.
− Tiens, viens plus loin jusqu'au bureau.
Jacques, je ne te présente pas Claude REGENT, mon homme de l'ombre depuis bien longtemps déjà.
Jacques se leva, le bras tendu vers Claude et les deux hommes se serrèrent la main avec vigueur.
− Venez par ici, cher ami, vous savez que HAUSSMAN LEGAL suit de très près vos soucis d'entreprise ? Luc ne vous en a pas parlé ?
− Non, vous savez, moi je ne suis qu'un pauvre prolétaire qui essaie de sauver ce qui peut l'être encore.
− Oui, je sais, vous êtes un rouge m'a t-on dit, reprit Jacques en souriant. Vous avez bien travaillé, vous savez, et vous avez fait de Luc REUTHER, ou Luc IMBERT, le premier grand patron de gauche que je connaisse sur cette terre. Et j'avoue que ça ne manque pas de panache.
− Luc est de gauche ? Avec sa position aujourd'hui, vous m'étonnez vraiment.
− Sachez que le groupe REUTHER sera le premier des grands groupes à verser de la participation à tous ses employés, et ce, dès la fin de cet exercice.
− Ah bon, c'est sa première décision sociale ?
− Non, pas la première, mais c'en est une parmi d'autres plus révolutionnaires encore.
− Alors je me félicite de cette initiative, et j'en suis heureux pour tout le personnel de REUTHER GROUP.
− Ce n'est pas tout Claude, reprit Luc.
Pour l'usine, tu comprendras que je ne puisse pas faire grandchose, car ce n'est pas du tout notre domaine d'activité. Mais il y a m'a-t-on dit, un plan de reprise qui tiendrait la route si les employés en acceptent l'augure. Vous en avez débattu cet après-midi, je crois.
− Oui mais comment sais-tu ça ?
− N’as-tu pas eu un courrier t'annonçant qu'un audit était réalisé par HAUSSMAN LEGAL et que tu aurais des informations aujourd'hui même lors d'un rendez-vous ?
− Si mais je croyais que c'était juste une diversion, et que ce courrier était destiné à ton groupe Luc.
− Ça l’était aussi Claude, mais il tombait à point nommé. Jacques va te remettre en main propre, l'audit qui a été réalisé par HAUSSMANN LEGAL. Ne t’inquiète pas, tout est pris en charge. Tu prendras connaissance des conclusions de cet audit, et tu appuieras devant tes gars, là-bas à l'usine, le plan qui sera proposé.
− Ah oui, comme ça, je dis à mes gars, un tiers d’entre vous va revenir bosser, et les autres, débrouillez-vous ?
− Non, ce n'est pas ce que j'ai dit, mais déjà, un tiers sera sauvé, et c’est un tiers de moins que ce que prévoyait tes patrons. REUTHER FINANCES appuiera les banques en garantissant une partie des prêts bancaires nécessaires au développement de la nouvelle structure.
Cette garantie sera active jusqu'à ce que la nouvelle société devienne rentable, soit environ cinq ans. Au-delà, les banques françaises prendront le relais et nous comptons que cette nouvelle structure ait atteint un équilibre financier et sa pleine capacité d’auto-financement.
− Oui, mais tous les autres Luc, ils deviennent quoi.
− La fondation REUTHER s'engage à financer une partie du plan de reclassement, sous conditions que le groupe GPM s'engage à son tour au versement d'une prime de licenciement égale à trois fois les indemnités légales et que cette prime concerne tous les employés licenciés, sans distinction ni catégorie, quelle que soit l'ancienneté acquise, et basée sur le plus haut salaire des assimilés cadres.
La cellule de reclassement sera active pendant deux années, ce qui permettra à certains de se former dans d'autres domaines, et à d'autres de trouver un emploi correspondant à leurs compétences.
Il y a une condition impérative à cette aide que nous apportons. Le nom du groupe REUTHER ne doit jamais être prononcé ou apparaître sur le moindre document, pas plus que ne le sera celui de Luc IMBERT.
Si tu es d'accord avec ces conditions exceptionnelles, tu nous donnes un accord verbal, et nous prendrons le relais des négociations avec GPM, je te ferai assister de nos avocats d'affaires lors de tes prochaines entrevues avec ta Direction Générale.
− Luc, je ne sais pas quoi te dire.
− Alors ne dis plus rien, acceptes simplement que nous t'aidions dans ta tâche. Ah j'allais oublier une dernière petite chose.
Il y a eu à cause du nom que je porte, trois familles fortement affectées par la disparition d'un membre de leur famille.
Nous allons te confier trois chèques d'un montant de 1 million de francs chacun. Tu les remettras en mon nom, aux familles qui sont certainement dans le besoin.
La consigne qui va avec ces chèques, est que les trois quarts des sommes doivent être reversées aux enfants quand il y en a, et le premier quart à l'épouse quand elle existe, ou à la compagne quand elle existe. Je te laisse seul juge de comment tu feras passer l'information.
Voilà Claude, ce que nous sommes en mesure de faire pour vous sortir les uns et les autres, de la terrible situation que vous vivez depuis de longs mois.
− Je vous remercie tous les deux d'avoir réalisé d'une part ce travail d'audit, et surtout d'avoir envisagé les solutions que vous venez de me présenter. Je ne sais si je dois accepter ou non, je verrai avec la cellule syndicale de la métallurgie, mais en tout cas, le geste est là et rien ne vous obligeait.
− Claude, nous avons aussi pensé à tout ce que tu as fait sans toujours savoir pourquoi, au bénéfice du groupe REUTHER dont tu ne fais pas partie. Jacques, je vous laisse lui annoncer le reste, il faut que j'aille à mon rendez-vous à la réception. Allez, je reviens vite.
− Élise, es-tu prête, j'ai besoin de toi en bas ?
Luc quitta le bureau, et rejoignit Élise dans la chambre.
Ils prirent ensemble l'ascenseur pour se retrouver à la réception du palace. Ils traversèrent le hall et se rendirent main dans la main, comme toujours, vers les fauteuils inoccupés et s’installèrent devant un verre qu'on leur apporta instantanément.
Le réceptionniste prit une pancarte et inscrivit un nom dessus, puis se dirigea dans le grand hall en brandissant la pancarte et en prononçant à chaque enjambée :
− Monsieur BADEL, Monsieur Peter BADEL, on demande Monsieur BADEL, Monsieur Peter BADEL
Luc observait la scène, jusqu'à ce qu'un homme se lève de son fauteuil, et se dirige vers le réceptionniste.
Luc se leva à son tour et rejoint BADEL.
− Monsieur BADEL ? C’est bien vous qui cherchiez à rencontrer Monsieur REUTHER, n'est-ce pas ?
− Euh oui, c'est bien cela.
− Suivez-moi je vous prie.
Il se dirigea directement en direction d’Élise qui n'avait pas bougé de son fauteuil. Peter BADEL suivit sans trop comprendre.
− Voilà, Monsieur BADEL, je vous présente Madame BROCHET REUTHER, je pense que vous avez des choses à vous dire n'est-ce pas ?
BADEL ne comprenait plus rien à rien. Luc se retira de quelques pas, et s’installa dans un fauteuil.
Qui était cette jeune femme ravissante, assise devant lui, qui ne le priait même pas de s’asseoir, on lui avait toujours parlé d'un héritier, pas d'une héritière ?
Les hommes de la DGSI s'étaient rapprochés, prêts à intervenir en cas de nécessité.
Élise se leva, le regard fixé sur Peter BADEL, le pria de s’asseoir, lui offrit de prendre un verre qu'il refusa poliment, et d'une voix calme mais ferme, elle lui dit :
− Monsieur BADEL, l'expert en faux en écriture, le falsificateur de documents officiels, l'usurpateur de fonction, le voleur et le manipulateur, dois-je continuer la liste de vos compétences Monsieur BADEL ?
− Mais qui êtes-vous Madame pour me parler ainsi ?
− Oh je vais vous expliquer cher Monsieur BADEL. Vous avez bien demandé à voir l'héritier n'est-ce pas ? Voilà qui est fait. Maintenant que tout est clair, vous allez me remettre la carte bancaire que vous utilisez pour vos déplacements, car sauf erreur de ma part, vous ne faites plus parti de REUTHER DIVISION FINANCES depuis mardi matin.
Vous voudrez bien déposer sur cette table, l'ensemble des notes de frais qui ont été les vôtres depuis votre arrivée sur le territoire français, il est important que je me rende compte de votre niveau de vie dans vos déplacements.
Il porta la main à sa poche de veste, mais déjà, les agents de la DGSI l’avaient empoigné et l'un d'eux lui annonça les motifs de son arrestation.
− Monsieur BADEL, vous êtes en état d'arrestation pour les motifs suivant :
« Usurpation d'identité à des fins de falsifications de documents et contrats au détriment du groupe REUTHER INTERNATIONAL, Faux en écriture, Abus de biens sociaux, Tentative de meurtre sur la personne de Monsieur REUTHER, Association de malfaiteurs ,Vol en réunion, Atteinte à la sûreté de l'état, Tentative de déstabilisation des institutions d'un pays tiers à des fins de profits personnels, perception de rétrocommission sur des marchés d'états, participation à des actes terroristes pouvant engendrer un génocide dans un pays tiers .»
Pour tous ces titres, en vertu de la législation française, et sur recommandation du ministère de la justice et par ordonnance acté par Monsieur le Garde des sceaux, et les injonctions du procureur de la République de Paris, nous vous informons de votre mise en examen à partir de ce jour, 21 h 25 minutes.
Veuillez nous suivre s'il vous plaît.
− Monsieur BADEL, avant que vous ne partiez avec ces Messieurs, veuillez déposer ici, l’ensemble des éléments appartenant à REUTHER FINANCES, et me confier les cartes bancaires de la société, ainsi que les clés du véhicule. Reprit Elise d’une voix ferme.
Il s’exécuta sans mot dire, soupirant en secouant la tête, et son regard joyeux disparut en devenant sombre, sans refléter de la colère, mais plutôt démontrant une certaine impuissance.
− Je suis ressortissant Suisse, Monsieur, et j'exige que Monsieur l’ambassadeur soit informé.
− Il le sera Monsieur BADEL, souhaitez-vous la présence d'un avocat ? Conformément à la législation, si vous ne possédez par d'avocat, il vous en sera fourni un que vous pourrez choisir sur une liste qui vous sera communiquée.
L'un des agents palpa BADEL, et découvrit le pistolet sous la veste de BADEL.
− Avez-vous un permis de port d'arme valable sur le territoire français Monsieur BADEL ?
Il baissa la tête, tandis que Luc revenait dans le hall. Il était allé informer le voiturier que la MERCEDES devait être impérativement mise dans le parking du palace, et qu'elle devrait être prête pour le lendemain matin avant neuf heures.
En croisant BADEL encadré par les quatre agents, Luc lui fit un petit signe de la main, tout en souriant, sans lui dire un seul mot.
Il rejoignit Élise, la félicita de l'excellence de sa prestation, et la serra tout contre lui.
− Excuses moi Élise, j'ai encore une dernière chose à faire, et ensuite je monte me changer.
− Où vas-tu encore, je ne t'ai pas vue de toute la soirée.
− C'est juste un coup de fil à donner. Si tu veux je le passe de la réception ?
− Non, Luc, les affaires, ça se traite en privé. Alors va, je remonte également, et n'oublies pas que nous devons attendre Margot.
− Non je n'oublie pas, et il y a Madame VERDIER qui doit également arriver.
Ils allaient remonter à leur suite quand une créature de rêve entrait dans le hall.
Les yeux d’Élise se fixèrent instantanément sur cette ravissante femme aux courbes régulières.
Ce fut un déclic immédiat, leurs regards se croisèrent, et un sourire illumina leurs visages.
Luc était trop absorbé par ce qu'il devait accomplir encore, et ne prêta aucune attention à cet échange visuel, lorsqu’elle lui annonça gentiment :
− Mon chéri, je crois que ta collaboratrice vient d'arriver.
Il releva la tête, et sans rien dire, il regarda rapidement la jeune femme qui venait d'atteindre la réception.
− Margot HOFFMANN pour Monsieur REUTHER s'il vous plaît !
− Oui madame, il est justement devant vous, là regardez ! Monsieur REUTHER ?
Alors Luc et Élise firent un pas en avant, et Margot lança un sourire au couple, tout en dévisageant son patron.
Il n'avait l'air de personne et tout le monde, dans son jean au bleu passé, ses baskets, et sa chemise blanche au col largement ouvert.
Margot avança à son tour, et Luc se reprit tout de suite.
− Margot HOFFMANN ? bonjour à vous, et désolé de vous avoir fait voyager si tard. Je vous présente Élise BROCHET REUTHER, mon épouse. Quant à moi, je suis Luc IMBERT REUTHER, l'héritier c'est bien ainsi que l'on me nomme n'estce pas ?
− Enchanté Madame REUTHER et ravie de vous rencontrer.
− Margot, terminé les « Monsieur et Madame » quand vous vous adressez à nous coupa Luc. Maintenant, c'est Élise et Luc.
− Très bien Luc
− Margot, venez avec moi vous devez être fourbue, allez prendre possession de votre chambre, et faites-vous accompagner à la suite présidentielle 241, nous avons juste le temps de vous préparer pour le dîner.
Et toi Luc, fais ce que tu as à faire, et monte te changer, j'en ai marre de te voir dans cet affreux Jean. Fais toi beau pour notre Margot.
Elle empoigna le bras de Margot, et l’entraîna vers la réception pour récupérer sa clé de chambre.
− Élise, voulez-vous m'accompagner jusqu'à ma chambre ?
− Si vous le voulez, pourquoi pas ? J'ai passé ses deux dernières heures en essayage, j'ai besoin de me dégourdir les jambes.
− Excusez mon impertinence, mais vous êtes tous les deux très jeunes. Je ne vous imaginais pas comme ça du tout !!!
− Margot j'ai 23 ans, et Luc 25.
− Moi j'en ai 24.
− Alors on va se tutoyer, du moins entres nous. Tu ne crois pas, ce sera plus cool.
− D'accord Élise. Tu ne peux pas savoir quelle trouille j'ai eu quand Luc m'a appelée.
Il a une voix particulière, elle est très virile, et forte, tu sens chez ce mec, l'autorité naturelle, c'est vraiment impressionnant, je te jure.
− Tu sais Margot, je suis vraiment contente qu'il t'ait choisie. Et surtout que tu sois dans mes âges, parce que me retrouver avec des vieilles peaux tous les jours et parfois H24, j'en avais une vraie peur bleue. J'ai plein de surprise pour toi, tu tailles combien ?
Oh tu vas voir ce que je t'ai prévue pour ce soir, c'est ravissant.
− Élise, il ne fallait pas tu sais, ça fait déjà trois mois que je me prépare à cette éventualité. Monsieur VERDIER m'avait laissé entendre que j'avais de réelles capacités pour ce poste, mais je ne pouvais pas imaginer que mes patrons étaient aussi craquants et qu’ils me choisiraient sans même m’avoir reçue.
− Margot, j'ai une chose à t'avouer, je ne connais absolument rien à ce métier. J'espère apprendre beaucoup. Quand je vois Luc travailler, je suis étonné de la vitesse avec laquelle il traite les choses, on dirait qu'il a fait ça toute sa vie.
− Ah je ne sais pas, mais il est différent de son père. Monsieur REUTHER Père, on ne le voyait que très rarement et il parlait peu.
Je me rappelle que quand il m'a recruté, il nous avait toutes reçues dans sa maison. Nous étions toutes dans le grand salon avec une merveilleuse vue sur la piscine, il était passé devant nous avec juste un regard, nous étions six. Il s'est installé dans un fauteuil, a appelé son majordome, et lui a dit :
− « Georges, tu vois ces filles-là ? Si tu devais en choisir quatre, lesquelles choisirais-tu pour ne pas te tromper ? »
Alors Georges a répondu simplement :
− Monsieur, ce n'est pas mon travail, mais si je devais choisir, je les prendrais toutes les six.
− Et c'est ce que Monsieur REUTHER a fait en nous disant simplement qu'il ne fallait pas refuser la parole de quelqu'un qui avait un poste inférieur, parce que souvent, quand il faut faire des choix, cette parole est plus précieuse que le diamant qui brille en chacun de nous.
Elles papotaient sans pouvoir s'arrêter, et le temps passait. Le réceptionniste s'impatientait, il les attendait devant la porte de chambre de Margot, et quand enfin elles furent près de lui, il ouvrit la porte, déposa les bagages de Margot, fit le tour de la chambre, et sortit.
Margot vit sur le lit, le petit coffret rouge sur lequel une carte était accrochée. Un bouquet de roses rouges qui baignaient dans un vase en cristal d'une ravissante beauté, ornait une petite table basse. Deux fauteuils contemporains étaient disposés à droite et se faisaient face.
Elle ouvrit le coffret, et découvrit à l'intérieur, une broche en diamant et or de chez COURBET. Elle parcourut rapidement les quelques mots sur la carte, tout émerveillée, et ne put se retenir.
Elle sauta au cou d’Élise, et l'embrassa.
Élise sentit un frisson parcourir son corps, et une pulsion violente qu'elle n'arrivait pas à définir. Elle regarda longuement le corps de Margot pratiquement collé au sien, et laissa glisser ses mains sur les côtés des seins qu'elle sentait ferme sous le chemisier en satin brodé qui recouvrait le buste de Margot.
Margot avait entouré ses bras autour du cou d’Élise, elle sentait sa chaleur douce et le parfum d’Élise qui l’envoûtait. Elle se sentait bien.
Toutes deux comprirent tout de suite l'attirance qu'elles avaient l'une pour l'autre. Mais elles ne pouvaient la retenir, et au-delà de cette situation cocasse, elles semblaient un peu gênées, sans pouvoir se détacher l'une de l'autre.
Margot rejeta la tête en arrière, et plongea son regard dans celui d’Élise en lui chuchotant :
− Ça t'est déjà arrivé un truc pareil ? Dis-moi Élise ?
− Non Margot, mais je ne peux pas me retenir, c'est fou, je perds la tête là !
− C'est pareil pour moi, et j'aime ton corps, je suis bien collée à toi, tu ne peux pas savoir !
− Moi également Margot, je ne sais pas comment Luc va prendre ça. Tu comprends, je l'aime, et c’est mon futur mari.
− Élise, je ne l'ai pas vu longtemps, je ne le connais pas, mais je l'aime aussi. C’est un coup de foudre sans doute, mais je ne veux pas être une cause de problèmes entres vous. Je vais refuser le poste qu’il me propose.
− Non Margot, ne fais pas ça ! Tu ne le connais pas, et tu risques plus que tu ne l’imagines à contrecarrer ces décisions.
− Waouh, je ne sais pas si on ne fait pas une grosse connerie Elise. Te rends tu comptes chérie, nous sommes les numéros deux de REUTHER INTRNATIONAL GROUP. Je ne veux pas qu'on foute tout en l'air pour une connerie.
− Alors on va se promettre une chose, et une seule, nous devons tout à Luc, et s'il ne peut accepter ce « ménage à trois », alors toi comme moi, nous partirons sur le champ. Car ce serait le trahir et je ne le veux pas.
− Élise, je te fais la promesse que je ne trahirai pas Luc. Est-il possible que nous soyons chacune d'un côté de Luc au dîner ?
− Il n'y a pas d'autre solution Margot, sinon, nous n'allons pas cesser de nous admirer. Essayons de rendre la chose la plus simple possible.
Magot avança les lèvres vers la bouche d’Élise, et elles s’embrassèrent à pleine bouche sans pouvoir arrêter ce flux de chaleur qui parcourait leurs corps, les seins dressés formant des pointes qui traversaient le tissu de leurs vêtements.
Élise fut la plus prompt à reprendre ses esprits.
− Oh Margot, qu'avons-nous fait là, nous sommes deux garces, jamais il ne nous pardonnera. Et surtout moi, il va me chasser à jamais. J'ai honte Margot, vraiment honte.
Et elle éclata en sanglots, le rimmel sur ses paupières se mit à couler, formant de larges traces sur son visage.
Margot la prit dans ses bras, la serra contre elle, en frottant son dos nu, en essayant de la calmer.
Puis elle lui prit la main, l'attira dans la salle de bain, et patiemment, après avoir essuyé ses larmes, entreprit de la remaquiller avec soin.
En une dizaine de minutes, il n'y paraissait plus.
− Maintenant Élise, nous avons un secret commun. Quand es-tu tombée amoureuse de Luc ?
− Il y a à peine trois semaines, et le premier jour où je l'ai vu, j'ai su que c'était lui et pas un autre. J'ai tout fait en une seule journée, et le soir nous étions ensemble.
− Tu vois, c'est exactement cela qu'il m'est arrivé alors que je ne l'avais pas encore vu.
Dès qu'il m'a téléphoné, j'ai eu ce coup de poignard dans le cœur, et je n'avais qu'une seule hâte, c'était de vite venir le rencontrer. Mais ce que je ne savais pas, c'est que te voir me ferait le même effet.
− J'ai levé les yeux, je t'ai vue, et moi également j'ai eu cette sensation. Nous aimons le même homme, et nous nous aimons l'une et l'autre.
− Élise, maintenant, laisses moi faire, car je ne veux pas briser ton couple, et pas briser le nôtre. Le mieux, c'est que je l'informe de ce qui se passe. Ne t’inquiète pas, je saurai où sera ma place et je trouverai les mots pour lui parler. Je t'aime.
Elles montèrent quelques étages plus haut, jusqu'à la suite 241, et frappèrent avant d'entrer dans le salon.
Claude REGENT et Jacques VERDIER s'étaient versés un whisky et discutaient gentiment dans le bureau. Ils se levèrent pour les accueillir, et les filles répondirent par un sourire.
Luc était apparemment dans la chambre.
Élise se dirigea vers la porte et frappa à la porte tout en l'ouvrant. Luc était habillé dans un costume sombre dessinant parfaitement sa silhouette.
Il se coiffait quand Margot franchissait la porte qu'elle referma derrière elle.
Les deux filles s'installèrent sur le lit tout en fixant Luc, et Margot fut la première à ouvrir la bouche.
− Luc, il faut que je vous parle
− Oui Margot, allez-y je vous écoute.
− Élise et moi, nous avons un grave problème, et nous ne voulons pas que cela vous affecte.
− Quoi donc, le fait que vous soyez tombées amoureuses l'une de l'autre ? Mais allons, je l'ai vu tout de suite à la réception, et c'est bien comme ça, au moins, ça n'affectera pas nos collaborations.
− Alors ça, vous savez déjà et ça ne vous choque pas ?
− Écoutez Margot, je suis à la tête d'un groupe depuis exactement 44 heures, j'ai sous ma coupe, plus de 3 millions de personnes à travers le monde, on a tué ma famille, on a tenté de m'éliminer, j'ai la chance d'avoir une compagne admirable, et une attachée à la Présidence ravissante.
Est-ce que vous croyez que je vais m'affoler pour des sentiments humains ?
− Oui mais Luc, il n'y a pas que ça ajouta Élise
− Ah bon, il n'y a pas que ça ? Mais je connais déjà la nature de vos interrogations. Vous êtes également toutes les deux amoureuses du même homme, c'est bien cela ?
Et ce ça qui vous tracasse ? De savoir ce que j'en pense, et ce qui va se passer ?
− Oui, en quelque sorte Luc, vous savez tout, et nous rien ?
− Je vais vous rassurer. D'une part, pour l'exercice de mes fonctions, j'ai besoin d'avoir près de moi, des personnes que j'aime et en qui j’ai pleinement confiance, en dehors du cercle des hommes d’affaires et des hommes de loi.
C'est mon premier cercle. Et si je vous ai choisi sur recommandation de VERDIER, Margot, ce qui m'a conforté dans mon choix, c'est que mon père vous a recruté en même temps que cinq autres personnes.
Quand je vous ai entendu au téléphone, je me suis fait une image de vous. Et cette image était celle d’Élise.
Alors mis à part la couleur blonde de vos cheveux et quelques détails près, vous êtes Élise bis. Si pour être efficace, nous avons besoin les uns des autres à toute heure, et si c'est la solution à votre problème, on le règle dès ce soir.
Cela vous convient comme réponse ?
− Chéri, tu penses vraiment ce que tu viens de sous-entendre ?
− Et toi, tu penses vraiment ce que tu ressens pour Margot ? Et vous Margot, vous pensez vraiment ce que vous m'avez avancé ?
Si vous êtes sûres de vous, sachez que pour ma part, je ne veux vous perdre ni l'une, ni l'autre. Mes raisons sont peut être différentes, mais autour de moi, je tiens à l’équilibre de toute chose.
J'aime Élise plus que tout, mais jamais je ne l'enfermerai dans un carcan de préjugés où les moralistes trouvent leur compte, où les cœurs et les corps ne peuvent exprimer les êtres que nous sommes.
Je l'aime telle qu'elle est, et ce que d'autres qualifieraient de maléfique et de pervers, moi je l'accepte parce qu’elle a su me démontrer en une seule journée, qu'elle pouvait réussir là où bien d'autres femmes auraient échouées.
Vous Margot, je ne sais rien de vous autre que ce que m'avez démontré ce soir. J'ai bouleversé votre agenda, modifié vos fonctions, pris en compte vos capacité et acté ce que VERDIER m'a dit de vous.
J'ai admiré votre plastique, et je ne suis qu'un homme. Même avec toute la puissance que représente le legs de mon père, je ne peux dire là, si j'aurai autant d'amour que vous m'en portez, mais vous êtes ici, dans mes appartements toutes les deux, et je n'ai pas demandé que vous sortiez pour parler à ma femme. C'est vous dire l'estime et la confiance que je vous porte sans même vous connaître, et je ne vous enfermerai pas non plus dans ces mêmes carcans que j'ai refusés pour ma femme.
L'une et l'autre, au-delà de toute autre considération, je vous ai confié les deux parties du monde de nos affaires.
Alors, la seule et unique chose que je me permets de vous imposer, c'est de ne jamais me trahir, quels qu'en soient les domaines ou les motifs.
Tout le reste est du domaine privé, et restera notre domaine
privé.
Si vous manquez l'une ou l'autre à votre engagement, je vous
détruirai en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
− Mais alors Luc, tu ne te fâches pas ?
− A quoi bon, je suis le plus heureux des hommes.
Je veux révolutionner le monde des affaires, et imposer des règles de justice sociale. Comment y parviendrais-je sans m'entourer de femmes que je respecte ? Ce sont les femmes qui font qui nous sommes, celui qui ne sait pas cela, n’a pas sa place dans mon univers.
Elles se levèrent comme une seule, et se collèrent à lui comme deux sangsues avides de sang.
Il les prit par la taille, leur donna chacune un baiser sur la joue, et ils quittèrent la chambre pour se rendre dans le salon.
− Bien, VERDIER, REGENT, venez ici, nous allons fêter notre victoire et nos affaires futures. J'espère que demain soir, nos petites mains ne seront pas elles aussi, autant envahissantes que les deux femmes que j'ai dans les bras.
− Je vous l'avais dit Luc lança VERDIER, votre travail ne s'arrêtera jamais. Vous avez la jeunesse et le physique pour tout assumer de front.
− Luc, tu es incroyable, je t'ai connu dans d'autres conditions, et je suis épaté de voir combien tu as évolué dans ce monde de requins, adressa Claude.
− Les gars, vous savez, si vous deviez gérer tout ça à ma place, je pense que vous seriez aussi contraints d'avancer dans ce sens.
Toi Claude, tu serais obligé d'admettre que le monde n'est pas comme tu aimerais le voir être, et vous Jacques, vous seriez contraint de considérer les chiffres avec moins d'importance que l'exige votre métier, pour accorder plus de valeurs aux humains.
Tenez Jacques, ouvrez cette bouteille de champagne et levons nos verres à nos réussites comme à nos échecs, levons nos verres à la vie.
Margot et Élise s'éclipsèrent dans la chambre, tandis que les hommes se racontaient de petites anecdotes coquines.
Dans la chambre, Élise sortie de sa housse, une robe longue identique à la sienne, et tous les accessoires, qui étaient assortis.
Margot posa ses vêtements, et entra dans la salle de bain où elle prit une douche rapide.
Élise la regardait et admirait son corps parfaitement dessiné.
Une petite tâche café au lait ornait le haut de son pubis, quelques centimètres au-dessus de la fente cachant son clitoris.
Elle tendit un peignoir à Margot qui l'enfila pour se sécher. Elles échangèrent en riant sur la scène qui s’était déroulée avec Luc quelques minute plus tôt.
Margot s'empressa de s'habiller, aidée par Élise
De l'autre côté de la porte, les hommes parlaient de ce qui allait se passer avec la taupe, et Luc les informa qu'il avait appelé le SCRIBE pour que les deux molosses de BADEL viennent le jeudi matin au Royal Monceau.
− Ils sont déjà des employés du groupe Jacques, je les ai simplement réaffectés à mon service.
Ces deux bougres ne sont pour rien dans les manigances de BADEL et de sa troupe.
− Ce n'est pas faux Luc, donc demain matin, vous avez une voiture pour vous conduire à l’Élysée alors ?
− Oui Jacques, mais il en faut une seconde pour les filles, et deux gardes du corps également. Vous vous en chargez ?
− Oui, je m'en occupe. Mais après, vous voyez avec les filles, car j'ai aussi du boulot qui m'attend avec ce que vous m'avez donné ce soir, je n'aurai pas le temps de m'ennuyer.
− C'est vrai Jacques, mais c'est la rançon du succès. Votre épouse est-elle en chemin ?
− Oui, elle arrive
− Bien, alors nous allons descendre.
Il s'engouffra dans la chambre pour appeler les filles, et tomba nez à nez avec Margot qui l'embrassa sur la bouche sans qu'il ne puisse la retenir dans son élan.
Lorsqu'elle eut relâché son étreinte, Élise prit le relais, et là encore, il ne put la retenir.
Reprenant ses esprits, il les invita à les rejoindre pour descendre accueillir Madame VERDIER, afin de se rendre au dîner.
Madame VERDIER entrait dans le hall lorsque le petit groupe sortait de l'ascenseur.
Jacques VERDIER rejoignit on épouse, et l'accompagna pour faire les présentations.
C'était une femme d'une quarantaine d'années, grande et fluette, portant une robe en drapé bleu avec des strass brillants au niveau des seins qu'elle portait assez haut. Ses cheveux blonds étaient coiffés en chignon, de grosses bagues ornaient ses doigts assez menus. Sa démarche chaloupée était somme toute assez plaisante, et le large sourire qu'elle affichait montrait des dents blanches étincelantes.
Le maître d'hôtel les installa et le dîner se termina par quelques histoires drôles que racontait agréablement Claude et Luc, sur cette vie particulière d'usine et de cambouis.
Ce fut un grand moment de communion et d'échanges entre le syndicaliste et les grands patrons et l'on aurait pu le qualifier d'historique.
Il était 23 Heures 30 quand les hommes de VERDIER franchissaient la porte du hall d'entrée du Royal Monceau, en tenant par les bras, un homme assez jeune, la trentaine peut-être qu'ils installèrent dans l'un des salons du bar central.
Jacques VERDIER se présenta au salon, et planta sa stature devant l'homme qui baisait la tête.
− Alors Monsieur PRUNIER, y aurait-il quelques explications que je puisse comprendre, qui atténueraient vos fautes ? Je vous écoute
− Je ne dirai rien, Monsieur VERDIER, si vous avez des reproches à me faire, faites-les, mais laissez-moi tranquille.
− Pour qui travaillez-vous PRUNIER, allez, dîtes moi quelles sont les informations que vous avez transmises, et à qui ? Pourquoi ce rendez-vous avec Monsieur REUTHER ?
− De toute manière je n'ai pas vu REUTHER, mais son fondé de pouvoirs.
− Oui, mais pour quelles raisons essentielles ? Vous aviez quelque chose à lui vendre ?
− Je ne dirai rien.
− Très bien, alors je vous souhaite une bonne nuit.
VERDIER tourna les talons et Claude REGENT apparut.
− On se retrouve n'est-ce pas ?
− Oui, mais vous avez transmis à Monsieur REUTHER ?
− Transmis quoi ? Je n'ai rien pu lui transmettre, vous n'avez rien donné.
− Mais si, je vous ai dit, 500000 Francs, et je lui donne les documents de REUTHER FINANCES.
Luc à son tour apparut.
− Monsieur PRUNIER je crois ? L'homme de loi, l'homme de confiance, le fouineur indélicat, celui qui n'a aucun honneur, aucun respect ni de lui ni des autres, c'est bien ça ?
Je suis Luc REUTHER, vous savez bien, celui qu'on appelle communément « l'héritier ». Vous vouliez me vendre des documents qui m'appartiennent déjà. Vous êtes de ce genre-là vous ?
Prêt à vendre la chaise qui porte votre cul pour une poignée d'argent ?
Pendant toutes ces années, vous avez aidé à me voler combien exactement ?
Le montant est sur les papiers que vous vouliez me vendre ?
− Si vous saviez, vous auriez déjà payé Monsieur REUTHER, c'est moi qui vous le dis.
− Quoi ? Vous sous-entendez que votre parole vaut de l'or ? Vous qui n'en avez aucune, vous voudriez me faire croire que vous êtes dignes de confiance ?
− Ce sont vos documents de succession Monsieur, REUTHER FINANCES les a falsifiés.
− Et ça a beaucoup d'importance maintenant ? Vous croyez que ça peut changer le cours des choses ?
− Je ne sais pas, mais j'ai vu au SCRIBE celui qui les a falsifiés.
− Mais qui a remis ces papiers dans le coffre PRUNIER ? Vous êtes bien celui qui était chargé du contrôle de gestion de REUTHER FINANCES en Suisse depuis votre recrutement chez HAUSSAMN LEGAL ?
Vous aviez bien en charge, des audits annuels des comptes et la charge de faire approuver les bilans ?
Qui se chargeait de ramener les documents au coffre chez HAUSSMAN LEGAL ? Ce n'était pas vous ?
− Oui mais je n'étais que le facteur.
− Donc vous prétendez qu'en approuvant chaque année de faux bilans, alors que vous saviez parfaitement que des pièces qui ne pouvaient qu'être validées par la signature de mon père, ce qui n'était pas le cas, vous étaient produites et comportaient sa signature après votre demande, et non spontanément comme il est de coutume dans toutes nos sociétés, vous avez volontairement admis ces pièces et documents falsifiés comme suffisants, pour apposer votre approbation sur le rapport de gestion.
Vous avez participé à ce jeu-là, oui ou non ? Vous avez aussi participé aux fausses écritures comptables, oui ou non ?
Répondez PRUNIER ?
− Oui mais je ne voulais pas, j'étais obligé vous comprenez. Ils ont fait pression sur moi.
− Mais vous l'avez fait quand même. Quelles étaient les contreparties ?
Allez dîtes moi quel strapontin on vous offrait pour ce boulot ?
− Je devais rentrer au conseil d'administration de REUTHER FINANCES.
− Monsieur PRUNIER, comment avez-vous pu être aussi naïf ? Vous êtes une personne intelligente.
Comment avez-vous pu croire un instant que ces personnes-là pourraient un jour vous faire entrer au conseil d'administration d'une société appartenant à un Groupe à actionnaire unique ?
Vous étiez prêt à perdre votre nom pour un strapontin dans un conseil d’administration qui n'est que fictif et n'a aucun pouvoir, plutôt que de rejoindre l'illustre conseil d'administration de HAUFFMAN LEGAL ?
− C'était le marché si on ne vous retrouvait pas.
− Mais Monsieur PRUNIER, si l'on ne m'avait pas retrouvé comme vous le dîtes, d'autres dispositions étaient prévues dans le testament de mon père. Et vous auriez pu le savoir si vous aviez respecté les règles.
− Monsieur REUTHER, je n'avais pas les rênes, mais ce rendezvous ce soir, je pense que c'était un piège, et que tout était organisé pour vous faire disparaître.
− Nous nous doutions qu'il y aurait une dernière tentative, mais l'annonce du Figaro et la reprise par les chaînes Télé, vous ont coupé l'herbe sous le pied n'est-ce pas ?
− Je pense que oui, et surtout les lettres de licenciement pour faute lourde délivrées en main propre ce mardi matin, ont eu un effet immédiat. C'est là qu'ils m'ont demandé d'intervenir pour vous faire venir au SCRIBE.
− Donc le déclencheur de cette tentative ultime, vous dîtes que ce sont les lettres ?
− Oui Monsieur REUTHER, car ensuite, l'information de votre arrivée aux affaires dans l'édition du soir les a complètement décontenancées.
Les lettres les avaient affolés, oui, mais ils estimaient que tant que vous n'étiez pas officiellement vivant, ils pouvaient invoquer l'usurpation d'identité et l'usage de faux en écriture pour contester le contenu de ces lettres et le testament en votre faveur.
Voilà pourquoi vous auriez dû disparaître ce soir. Ils avaient prévu leur coup, mais pas penser un instant que vous alliez déclencher une campagne de presse ? et que de fait, vous alliez avoir des milliers de témoins de votre existence. Alors ils sont partis comme des rats quittent un navire en perdition, et je me suis retrouvé tout seul.
− Eh oui PRUNIER, quand on prend le départ dans une course, c'est tout logiquement pour la gagner. Vous avez certainement beaucoup de valeur chez les escrocs, mais pas chez nous. Vos rêves s'arrêtent ici.
− C'est pour ça que je voulais monnayer ma sortie ce soir avec vous.
− Et vous avez pensé que j'allais mettre du fric sur la table parce que vous avez dans les mains des documents dont tout le monde se moque complètement, en croyant que je fermerai les yeux sur vos pratiques ?
Sachez qu'il n'en sera rien. J'ai déjà trouvé un autre moyen de vous faire racheter votre conduite inqualifiable.
En premier lieu, vous témoignerez à charge, lors du procès des administrateurs de REUTHER DIVISION FNINANCES en Suisse, et ce n'est pas une demande, mais un ordre. Vous vous doutez que depuis aujourd'hui, vous n'êtes plus l'employé de HAUSSMAN LEGAL. J'ai convaincu Jacques VERDIER de ne pas vous poursuivre en justice pour cette affaire. Mais si vous avez trempé dans d'autres affaires de ce type, là je ne lèverai pas le petit doigt.
Désormais, vous êtes mon employé. La tâche que je vous confie est d'importance. Vos émoluments seront proportionnels au taux de réussite de cette tâche, ce qui ne vous dédouanera pas de rembourser au Dollar près, la totalité des sommes que vous avez fait perdre à votre patron et au groupe REUTHER.
− Vous n'allez pas m'envoyer à la police ?
− Pourquoi faire, vous ne me seriez d'aucune utilité en prison, et je ne reverrai jamais la couleur des sommes que vous nous avez fait perdre.
En travaillant pour moi, je suis au moins certain de récupérer un peu de mes biens par saisie sur vos salaires. Prenez un peu de repos, prévenez votre épouse que vous allez déménager, je vous revois sans faute à Genève chez REUTHER DIVISION FINANCES.
Bien évidemment, je ne vous demande absolument pas votre avis. Entre la proie et l'ombre, j'imagine que votre choix est fait !
− Merci Monsieur REUTHER, tenez, voici les documents, je vous certifie que ce sont bien les originaux.
− Arrêtez de parler, arrêtez avant que je ne change d'avis, je vous présenterai votre hiérarchie à Genève.
Puis se tournant vers les hommes de sécurité de HAUSSMAN LEGAL, il ajouta.
− Allez, mettez-moi cette ordure dehors. Et vous PRUNIER,
n'oubliez surtout pas de vous rendre à Genève le moment venu. Luc tourna le dos et rejoignit Jacques VERDIER, Claude REGENT et les trois femmes, appréciant un café tout en échangeant sur le grand chamboulement que générait l'arrivée de « l'héritier » à la tête du groupe REUTHER et de deux femmes au comité de Direction.
Aussi, il se tint en retrait, attentif à la moindre phrase, au poids des mots utilisés, et à la franchise que chacun affichait librement et ouvertement.
A un instant, Madame VERDIER se tourna vers Élise et Margot en les regardant à la manière d'une gouvernante, souhaitant apporter soutien et conseils si tant il s'en faisait nécessité.
− Mesdames, vous êtes encore très jeunes toutes les deux, et l'expérience du monde des affaires, vous ne l'avez pas, tout comme moi d'ailleurs, je ne l’avais pas à votre âge.
C’est tout simplement parce que les hommes n'ont jamais cru en nos capacités à gérer. Alors, si je puis me permettre de vous donner un conseil, sachez toutes les deux remettre toujours les choses dans le bon ordre lorsque vos questionnements appelleront vos décisions.
Faites comme la bonne ménagère dont le budget est serré, et ne vous encombrez jamais de choses inutiles qui disperseraient vos pensées.
Vous êtes deux ravissantes personnes, trop ravissantes d'ailleurs, et vous allez devoir composer avec un monde d'hommes qui n'ont pas l'habitude de se voir dicter leur conduite par des femmes.
Sachez jouer de vos atouts en gardant vos distances avec ces mâles toujours à l'affût de la moindre faiblesse, qu'elle soit physique ou morale. Restez toujours aussi souriante que vous l'êtes, mais fermes et droites.
− Merci Madame VERDIER, nous essaierons de faire de notre mieux en donnant le meilleur de nous-même, reprit Élise.
Madame VERDIER la regarda sévèrement.
− Élise, voyons, vous rendez-vous compte que vous venez de franchir cette ligne rouge qui détruira votre parcours ?
− Pardon, mais qu'ai-je dit de si extraordinaire Madame VERDIER ?
− Enfin, Élise, votre meilleur, vous le gardez pour votre vie privée voyons. Les affaires publiques n'ont pas besoin de votre corps, mais uniquement de votre bon sens. Et elle éclata de rire.
− Ah bien sûr Madame VERDIER, dans mon propos, je n'incluais certainement pas cette part de moi-même que vous sousentendez.
− Je sais Élise, mais voyez-vous, tous ces yeux que vous ne verrez pas et qui passeront leur temps à vous observer, à disséquer le moindre mot dissonant de vos propos, à scruter en permanence la manière dont vous croiserez les jambes ou bien la tenue que vous porterez, tous ces gens seront vos ennemis, et le soir venu, vous n'aurez qu'une seule nuit à peine pour récupérer et vous corriger.
Votre énergie en souffrira. Alors, dès à présent, apprenez à jouer votre rôle dans les affaires, et à redevenir femme dès que vous rentrez chez vous.
− Madame VERDIER, Sans vous offenser, je sais que j'apparais ici pour la petite ouvrière de province qui ne connaît rien du grand monde, et sans doute préféreriez vous tenir ma place, c’est du moins ce que laisse entendre votre propos.
Mais j'ai reçu malgré tout une éducation, et je compte bien le démontrer. Le monde des affaires devra faire avec nous, parce que le Président du groupe a choisi de nous en confier la charge. Aussi, soyez rassurée pour ce qui me concerne, et je pense pouvoir dire, en ce qui nous concernent Margot et Moi, que nous savons quelle est l'importance des charges qui nous sont confiées.
Notre domaine privé restera préservé en toutes circonstances, malgré les regards langoureux sur nos seins et nos fesses. Nous savons tout cela.
− Je constate avec plaisir Élise, qu'avec des mots choisis, vous avez les armes qui piquent. Bien, jacques, sur ces bonnes paroles, il serait peut-être temps que nous regagnions nos appartements.
− Oui bien sûr, je crois que la journée a été suffisamment longue pour chacun, alors si vous nous le permettez, Mesdames, Monsieur REGENT, nous allons nous retirer.
Luc apparut à ce moment précis, et entraîna Jacques VERDIER à l'écart.
− Jacques, demain à l’Élysée, nous serons donc quatre, Élise et Margot nous accompagneront. Je crois que votre Président n'est pas insensible à la beauté féminine, alors cela facilitera notre entrevue.
− Neuf heures ici Luc, elles seront prêtes ?
− Je le pense, moi je tombe de fatigue, alors je vais aller dormir. Claude s'approcha à son tour de Luc pour le saluer.
− Ah oui, Claude, montes avec moi, j'ai quelque chose à te remettre.
Arrivés à la suite, Luc entra, se dirigea vers sa chambre et ressortit quelques secondes plus tard.
− Claude, je ne sais pas si un jour nous nous reverrons. En tout état de chose, tu peux me contacter n'importe quand et pour n'importe quel motif. Tu as pu constater que je suis bien entouré. Certains parleront de ce qu'ils n'auront pas vécu, mais peu m'importe. Toi tu sauras répondre.
Luc tenait une enveloppe à la main, et la tendit à Claude REGENT :
− Tiens, tu mets ça dans ta poche de veste, c'est pour toi. Et s'il te manque quoique ce soit, n'hésites pas mon ami. Rentre bien, repose-toi bien. Et prépares ta prochaine intervention devant les copains. Je penserai à toi et à eux.
− Luc, je suis heureux pour toi, je garderai un excellent souvenir de ces cinq ans passés. Maintenant le monde t'appartient, alors il est probable que tu ne reviennes jamais plus dans l'Allier. Mais souviens toi toujours d'où tu viens et de ton parcours. Bonne chance Luc.
− Merci Claude, prends soin de toi.
Ils redescendirent ensemble, Luc prit congé de ses invités, et se retrouva seul avec Élise et Margot.
− Bien les filles, moi je suis crevé, j'ai passé une journée de dingue. Demain matin, à 7 h 30 pour le petit déjeuner. J'espère que vous serez prêtes.
Il les prit par la taille, l'une à droite, l 'autre à gauche, et se dirigea vers l’ascenseur.
Élise pencha la tête sur son épaule, tandis que Margot avait glissé sa main sous la veste de son patron, en lui caressant le dos.
Arrivés à l'étage de la chambre de Margot, l'ascenseur stoppa.
Élise chuchota quelques mots à Luc et appuya sur le bouton de l'ascenseur qui reprit sa montée.
Luc ouvrit la porte de la suite, fit entrer les deux femmes, et se dirigea directement dans la chambre à coucher.
− Je vous laisse les filles, je suis crevé, alors prenez un dernier verre si vous voulez, moi je vais dormir.
Il referma la porte derrière lui, sans autre attention pour l'une ou l'autre.
Margot prit deux verres, et versa un fond de Whisky ajouté de glace dans chacun, et tendit l'un des verres à Élise.
Elles papotèrent toutes les deux un bon moment, puis se rendirent ensemble dans la chambre où Luc s'était endormi comme une masse.
Il n'occupait qu'une partie infime de la surface du lit, alors elles allèrent à la salle de bain, et revinrent quelques minutes plus tard, enveloppées dans les peignoirs.
Instinctivement, Margot se plaça à droite et Élise resta à gauche, elles s'étendirent de chaque côté de Luc, se collant à lui tout en se tenant par la main.
Comme à son habitude, Luc se réveilla à six heures, et fut presque étonné d'avoir deux merveilleuses créatures dans son lit.
Il avait imaginé la veille au soir, qu'elles passeraient un petit moment l'une avec l'autre, et qu'elles iraient se coucher chacune de leur côté.
Cela l'avait tout de même un peu embarrassé quand il avait ouvert les yeux, mais après la douche, il avait alors quitté la chambre à coucher pour le bureau, et avait commencé à préparer son entrevue avec le Président.
Margot fut la première à ouvrir les yeux, l'esprit un peu embrumé par les excès d’alcool qu'elles avaient fait et ce dernier verre la veille, avait donné son effet. En étendant le bras gauche, elle s'étonna de sentir sous le dos de sa main, l'épaule d’Élise dans un lit où la femme du patron dormait encore à poings fermés.
Elle eut un peu de mal à se souvenir d'être entrée dans l'intimité du couple, et tenta de se remémorer la soirée.
Elle embrassa délicatement l'épaule découverte qui se présentait à elle, Élise, grogna en se retournant et Margot se rapprocha doucement.
Elle glissa sa main sous les draps de satin sur lesquels il était vraiment difficile de se maintenir en position stable, et en passant la main droite au-dessus de la taille d’Élise, lui caressa la poitrine.
Elle sentait sous ses doigts, les mamelons des seins qu'elle effleurait, se gonfler et durcir, alors elle accentua un moment sa caresse, puis descendit sur le ventre doux et ferme qui lui était offert, pour finir sur le bas ventre d’Élise.
Timidement, Margot glissa un doigt, puis deux entre les cuisses fermées qui se laissaient parcourir sans réticence.
Élise semblait ne pas pouvoir se réveiller, elle était dans un rêve, y avait plongé tout son être, et se sentait bien.
Les caresses de Margot se faisaient de plus en plus pressantes, elle faisait rouler sous ses doigts experts, le clitoris d’Élise, et peu à peu, les cuisses s’écartèrent d'elles-mêmes, le corps se tourna sur le dos sans être éveillé, s'offrant aux caresses de plus en plus actives de Margot.
Le corps d’Élise fut d'un coup parcouru de soubresauts et de tremblements, rythmés par une respiration rapide qui soulevait sa poitrine, puis d'un violent orgasme lui tirant des gémissements aigus de plus en plus fréquent. Elle laissa éclater son orgasme au moment où les doigts de Margot la fouillait habilement, par des mouvements rapides et violents de va et vient, s'enfonçant de plus en plus profondément dans cette cavité dilatée largement ouverte. Les cuisses d’Élise s'écartèrent alors tout en se relevant, offrant l'angle idéal de pénétration à la fine main de Margot qui la plongea entièrement à l'intérieur du vagin, en prenant possession entre ses doigts, du col dilaté caché au fond de la cavité.
Élise poussa un râle et des gémissements, puis des cris, et s'abandonna totalement à Margot, qui prenait plaisir à observer et accentuer autant que possible, l’action qu’elle menait depuis un moment.
Élise ouvrit les yeux, sourit à Margot, se redressa en position assise, admira les seins de Margot, fermes, durs, avec des mamelons auréolés d'un disque marron parfaitement dessiné, où ils se dressaient fiers et arrogants. Elle se mit à les téter longuement, tout en caressant le corps aux formes parfaite de la jolie blonde à la peau blanche et douce. Petit à petit, elle descendit sa bouche sur le ventre de Margot, qui fit une rotation pour s'allonger à son tour sur le dos.
Quelques frissons de plaisir apparurent sur leurs corps dénudés, et Élise plongea la tête entre les cuisses de Margot, puis enfouit la langue dans la fente trempée qui s'ouvrait sous cette caresse buccale que visiblement elle appréciait.
Son orgasme ne fut pas long à venir, le plaisir se traduisit par des cris déchirants, un mouvement du bassin incontrôlé et violent. Elle avait pris la tête d’Élise entre les mains et la collait littéralement à son sexe, en envoyant des jets de cyprine abondants et chauds dans la bouche de sa partenaire.
Leurs ébats s'interrompirent, elles se réfugièrent dans les bras l'une de l'autre, nouèrent leur bouche dans un long baiser, et sans un seul mot, se levèrent et prirent ensemble une douche rapide, avant de se plonger dans un bain massant qui leur fit reprendre leurs esprits en leur rendant leur sourire respectif.
Margot chuchota quelques mots à Élise, et quitta le bain massant.
Elle se brossa soigneusement les dents, et quitta la salle de bain dans le plus simple appareil en traversant en courant sur la pointe des pieds, la chambre puis le salon, avant d'entrer en trombe dans le bureau où Luc écrivait les grandes lignes de ce qu'il comptait dire au Président.
Elle passa derrière le bureau, fit tourner le fauteuil sur lequel il était installé, et vint s'asseoir à califourchon sur ses cuisses.
− Bonjour Luc mon chéri. Je suis heureuse d'être là avec vous.
− Bonjour Margot, arrêtes de me mettre l’arrogance de tes seins sur la bouche, tu vois bien que je travaille.
− Oui mon cœur, tu travailles, mais tu travailles trop. Il te faut un peu de loisir, alors prends cinq minutes pour moi. Allez, laissemoi faire.
− Margot, dans cinq minutes, il sera 7 H 30, et dans cinq minutes vous redevenez mon employée. Alors je suis désolé, mais pour ce matin, il aurait fallu vous lever beaucoup plus tôt.
− Oui, tu as raison, dans cinq minutes, je serai en fonction. Mais dirais-tu la même chose si je m'appelai Élise
− Margot, je vous rappelle qu’Elise est ma femme, et qu’elle est aussi mon employée. Ce qui s’applique à l’une s’applique à l’autre.
− Nous le savons toutes les deux, et je n'ai pas l'intention d'être jalouse. Je suis juste venu pour vérifier comment tu fonctionnais. Mais ne le prends pas mal. Je suis heureuse, et complètement satisfaite. Je me demande simplement comment tu vas faire quand tu verras les quatre autres filles qui sont des canons, je t'assure.
− Ah c'est cela qui t'inquiète Margot. Alors sois rassurée, tu t'es imposée à moi, bon, j'ai accepté, mais maintenant, c'est terminé, j'ai assisté de loin à votre conversation d'hier soir avec Madame VERDIER. J'ose espérer que vous avez compris ce qu'elle voulait vous dire. Bien que je la soupçonne d’être jalouse de votre situation. Maintenant, il te reste deux minutes pour reprendre la place qui est tienne et te présenter à mon bureau. Allez files petite chatte blonde.
Il lui mit une tape sur les fesses, et la renvoya dans ses pénates.
Lorsqu'elle rejoignit Élise, un peu vexée tout de même, elle lui avoua qu'elle s'était faite un peu rabrouée, et qu'elles n'avaient que deux minutes pour se préparer.
Élise la rassura.
− Ne sois pas inquiètes chérie, avec Luc on vient de traverser une période extrêmement angoissante et difficile. Et il n'a plus de famille. Il faut lui laisser du temps pour en construire une autre.
− Oui mais j'ai osé lui demander comment il aurait réagi si tu étais allée nue sur ses genoux.
− Là effectivement tu as fait une erreur, n'oublies pas que c'est lui qui a accepté, mais pas lui qui a proposé. Alors n'essaies plus jamais de te comparer à notre relation mari et épouse. Allez, reprends-toi, ce n'est qu'une petite erreur, il va vite oublier ça.
− Tu es sûre Élise ? Parce que je ne pourrais plus le regarder en face s'il ne me pardonne pas.
− Mais il a déjà oublié. Sinon tu serais déjà virée.
− Tu crois vraiment ? Je l'espère, je ne voulais pas l'offenser tu sais.
− Dis-moi, tu m'as prise par surprise ce matin, j'étais plongée dans un rêve qui s'est terminée par une réalité. Tu es coutumière du fait ?
− Non, c'était la première fois. Je ne sais pas ce qui m'a prise. J'ai eu cette pulsion soudaine et tu étais là comme dans un conte de fée.
− Tu devrais te préparer, files jusque dans ta chambre et habilles toi. Tu as ce qu'il faut pour l’Élisée ?
− Oui, j'ai prévu, Luc m'a avertie. Mais je vais être en retard, il m'a dit 7 h 30, et il est déjà 35.
− Va vite, je m'occupe de mon mari. Mais ne le fais pas trop attendre.
Margot quitta la suite en courant après enfilé négligemment le tailleur avec lequel elle avait voyagé la veille, et courut jusqu'à sa chambre pour se changer.
A son retour, il était 8 h 10 et ce fut un peu honteuse qu'elle frappa à la porte de la suite présidentielle.
Luc arriva à grandes enjambées et ouvrit brutalement la porte.
Là devant lui, était plantée sur ses deux pieds, l'attachée présidentielle Margot HOFFMANN, méconnaissable.
Elle avait remonté ses cheveux en un chignon raffinement noué sur la nuque, portait un tailleur cintré, fermé par un seul bouton central juste en dessous des seins maintenus par un bustier dont on apercevait la fine dentelle qui bordait les bonnets. Sur le revers du col elle avait épinglé la broche en diamant offert par le patron du groupe REUTHER INTERNATIONAL, la jupe était simple, juste fendue légèrement sur le côté gauche.
Sous la veste du tailleur, son bustier rouge à encolure droite lacé en croix au niveau des seins maintenait sa poitrine, dégageait ainsi largement ses épaules nues.
Elle tenait à main droite un attaché case en cuir noir, et avait chaussé une paire de lunettes à verres ronds sur une monture de couleur ivoire.
Des chaussures à hauts talons l'avaient grandie, et elle dominait Luc d'une demi-tête.
Il s'effaça pour la faire entrer. Et l'invita à prendre le petit déjeuner qu'il avait fait servir ;
− Monsieur REUTHER, je suis désolée de mon retard. Je vous prie de m'en excuser.
− Oui oui, laissons ça voulez-vous Margot ? Notre rendez-vous est repoussé à 10 h 00, VERDIER m'a appelé tout à l'heure. Les secrétaires arrivent à quelle heure Margot ?
− Je ne sais pas Monsieur REUTHER. N'avez-vous pas renvoyé le jet à LINDEL ?
− Je ne sais plus. Appelez le siège s'il vous plaît, et débrouillezvous pour qu'elles arrivent avant déjeuner.
− Dois-je dire Monsieur REUTHER ou simplement Luc, je ne sais plus moi.
− Luc, ça ira très bien tant que nous sommes qu'entre nous.
− Bien, alors Luc j'ai amené ça pour vous, tel que vous l'avez demandé.
Elle lui tendit un coffret de métal argenté dont le couvercle était recouvert d'un velours rouge sang. Un ruban rouge complétait l'ornement.
Luc dénoua le ruban, ouvrit le coffret, et découvrit un stylo plume en or, 3 cartouches d'encre rouge, et une petite carte qu'il se refusa à lire devant Margot.
− Merci Margot, venez ici.
Elle se leva, fit le tour de la table, et il se leva à son tour, l'enlaça, et l'embrassa à pleine bouche, puis il ajouta à voix basse :
− Margot, excuses moi pour ce matin, j'aurai dû te dire bonjour quand je t'ai enjambée pour me lever du lit.
Je ne t'ai pas fait honneur hier soir, pas plus qu'à Élise, mais ce matin tu étais réveillée, pourquoi ne pas m'avoir fait signe ? Tu vois que les choses ne sont pas simples, et je vous ai entendues ce matin, et ça m'a un peu énervé.
Alors on oublie tout, et on repart sur de bonnes bases.
Tu vois, je joue les cadors, mais en fait, je suis fragile comme de la porcelaine.
− Luc, reprends-toi ! nous avons un rôle à jouer, alors reprendstoi. Je pense que je vais t'appeler par ton prénom, comme le fait Élise. Comme ça, tu sauras que tu es soutenue par nous tout le temps.
− Bon, alors j'institue désormais que chez REUTHER, il n'y a pas de barrière dans les échanges. Tout du moins au niveau du comité de direction.
Je te laisse t'occuper des filles, et tu me donnes les papiers que VERDIER a dû te remettre. Ce sont les contrats. Je reçois les filles dans mon bureau à midi avant déjeuner. Tu réserves une table chez Maxim's pour ce soir. Et tu vois avec Élise pour le programme de cet après-midi.
− Bien, je m'occupe tout de suite de ça. Je me mets où ? Pourquoi ne sommes-nous pas aller travailler à l'agence ici ?