L'étrange Monsieur Louis - Harry Trincheti - E-Book

L'étrange Monsieur Louis E-Book

Harry Trincheti

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Beschreibung

Qui est monsieur Louis ? Personne ne le sait. M. Louis, c'est l'étranger qui passe devant vous, c'est celui qui se rend discrètement chez les marchands de sa rue, de son quartier. Monsieur Louis, c'est un gentilhomme très poli, simple et sans manières, sans malveillance, sans colère, sans rien. C'est celui qui passera à travers le temps, alors que le temps ne le voit plus, il est l'invisible du présent, du passé et du futur. Monsieur Louis, c'est un fantôme, c'est un mystère,c'est un climat incertain, c'est une anomalie de l'époque...

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Le Dandysme, roman fiction

Eléonore, roman

**********

Pour contacter l’auteur : [email protected]

Sommaire

Le mot de l’auteur

Préface

Étrange bruit

Déduction

La contre-attaque

La souris attaque

Le mot de l’auteur

Cet ouvrage est une pure fiction, seul le héros de cette histoire est vrai. Dans sa réalité, il ne s’appelait pas monsieur Louis, mais monsieur Marcellin. Il ne travaillait pas dans une ambassade, mais dans une grande administration, au 4ème étage, au dessus d’un ministre placé au premier étage, dans les années 1980. Étrange possibilité que de pouvoir croiser des personnages invisibles et pourtant présents. Monsieur Marcellin était de ces hommes inconnus pour tous et qui par le plus grand hasard ont vécu quelque chose… Monsieur Marcellin était ce que l’on appelle « une époque », un « autre monde ». Monsieur Marcellin était l’invisible qui par ce simple fait pouvait aller partout, il respirait la confiance, il était celui par lequel le mal était impossible… J’ai croisé souvent ce personnage qui me faisait douter. J’ai reproduit dans ce texte beaucoup de choses de lui, comme se promener dans les couloirs avec ses charentaises, où il me disait :

-Je suis bien dans mes charentaises, je suis décontracté, c’est important pour bien travailler. Ces chaussons sont très souples et on est à l’aise dedans…

Monsieur Marcellin était physiquement un personnage de bande dessinée, vous l’avez croisé dans Tintin, souvenez-vous de ce savant aidant le professeur Tournesol, cet homme avec des cheveux blancs, mi-longs, des pantalons appelés « pantalon flûte » une chemise blanche avec le col dur… Eh bien, c’était lui, Marcellin. Ce monsieur avait fait de drôles de choses dans son passé… Un jour, s’ennuyant chez lui et sortant d’un dépôt de bouquiniste comme il y en avait tellement partout, il avait choisi de changer de vie… Il a donc été, comme à cette époque 1970-1975, chez un fabricant de plaques de porte et y avait fait inscrire docteur Marcellin et dans une imprimerie, avait fait des papiers au nom de docteur Marcellin. Une fois la plaque posée, il a attendu tranquillement les malades, dans son pavillon de banlieue… Cela n’a pas traîné et les gens sont venus chez lui… tout fonctionnait bien. Il avait tout simplement acheté des livres Vidal obsolètes dans les surplus de livres… et quand venait une personne, il ouvrait le livre à la page de la maladie et donnait un médicament. Le tour était joué. Puis un jour , vinrent deux malades et après diagnostic, il fit l’ordonnance réglementaire, hélas ! eux ne payèrent pas, mais sortirent leur carte d’inspecteurs de la Sécurité sociale… Contrôle… La seule petite chose que le « docteur Marcellin » avait oubliée, était les remboursements de frais médicaux par la Sécurité sociale… Or, là le docteur Marcellin n’existait pas sur le registre… Il a été condamné à ne plus être docteur pour le restant de sa vie, il s’en moquait, car il n’avait pas fait d’études ni passé de diplôme en médecine. Il a été rayé de l’ordre des médecins qu’il ne connaissait pas, et était retourné tranquillement dans son administration…

Pour le reste, c’est pareil, monsieur Marcellin était un futé. Un soir dans les années 80, regardant la télévision quelle n’a pas été ma surprise en le voyant dans un téléfilm. Le téléfilm se passait dans un concours de fumeurs de pipes, il faut mettre le moins possible de tabac dans sa pipe et tenir le plus longtemps… Et l’acteur principal se trouvait sur une estrade et était face à lui dans la salle d’un théâtre… Marcellin, le challenger… Une prise de vues sur l’acteur, une prise de vues sur Marcellin, et cela pendant cinq bonnes minutes…

Hélas, la vie de ce cher Marcellin s’est brisée par le zèle d’un agent d’accueil. Cet homme était méfiant face à lui, et le surveillait… Un jour continuant son enquête, il a écouté Marcellin parler à sa maman, puis une fois parti, a appuyé sur la touche rappel… Il est tombé sur l’horloge parlante. Il a demandé au bureau qui il était, et la réponse était, « Parti en retraite depuis 5 années, » quant à sa mère, elle est morte depuis 10 années… Il lui téléphonait tous les jours pour lui dire qu’il ne venait pas manger ce midi… Voilà un enfant ayant de la tendresse pour sa maman.

Allez, ne vous inquiétez plus, monsieur Marcellin est maintenant aux pays des rêves depuis longtemps… Bonne lecture à tous...

Ce livre est écrit dans le style des années 60-70, certains mots sont crus, mais sont de cette époque-là.

Préface

Cette histoire se passe pendant une prise d’otages. Un homme âgé, nommé ou surnommé monsieur Louis par tout le personnel, sortant dont on ne sait où, d’une partie de l’ambassade, va libérer tous les otages, dans un sang-froid impressionnant.

Qui est monsieur Louis ? Personne ne le sait. A-t-il une famille ? A-t-il des enfants ? A-t-il des parents ? Quel âge a-t-il ? Où vit-il ? Surtout que fait-il comme travail dans l’ambassade ? On pourrait se demander, à quoi sert-il dans cette ambassade ? Personne ne pourrait vous répondre, ou personne ne pourra plutôt, vous répondre.

Monsieur Louis, c’est un personnage sans grandeur, sans valeur, sans importance. Monsieur Louis, cela pourrait être n’importe qui et c’est n’importe qui… Monsieur Louis, c’est l’inconnu qui passe à côté de vous, c’est celui qui va tranquillement chez les commerçants de sa rue, de son quartier. Monsieur Louis, c’est le monsieur très poli, simple, et sans manière, sans méchanceté, sans colère, sans rien… C’est celui qui va traverser le temps, alors que le temps ne le voit plus, il est l’invisible du temps présent, passé, et avenir. Monsieur Louis, c’est un fantôme, c’est un mystère, c’est un illogisme, c’est un temps incertain, c’est une anomalie de la période… Que dire de plus de lui, rien… Allez, tout gentiment, découvrons-le.

Nous sommes en juin ; le ciel est à moitié couvert et l’après-midi est entamée. Il est à présent 15h10 et les invités entrent calmement dans les salons de l’ambassade, par le hall d’entrée. Celui-ci est orné de part et d’autre de sculptures imposantes en marbre représentant des dieux et des déesses romaines. Le tout est encerclé de portes - souvent fausses - entourées de pierres marbrées d’apparat, donnant à l’ensemble un goût à la fois lugubre et princier. Sur le haut de ces portes sont posés de faux bustes de gens ayant peut-être existé il y a longtemps, et dont plus personne ne se souvient ; pour eux, ne reste que les femmes de ménage qui prennent encore le temps de les faire rire en les chatouillant avec leur plumeau…

Au sol, un mélange de décoration hétéroclite, entre le marbre et la pierre brute, le tout légèrement lustré par les passages répétés des balais à trapèze, les diverses cires pour faire briller et un je-ne-sais-quoi d’ancien… Cet endroit sent le vieux, le rococo, le temps qui passe mal et l’inutile… Mais fait encore plaisir à ces belles dames et ces beaux messieurs qui, sortant de chez elles et de chez eux, de leurs maisons tristes de petits bourgeois, se croient soudainement transportés à Versailles, à l’Élysée ou à Chambord… Il en faut parfois peu pour faire rêver les gens qui n’ont rien ou pas grand-chose… Là, un majordome en costume de cérémonie officiel, vêtu de la célèbre «queue-de-pie » et de la chaîne qui lui confère une tenue de majordome officiel, s’adresse avec une gentillesse flatteuse – voire obséquieuse à toutes et tous, avant de les guider posément et majestueusement vers une autre pièce…

Ils entrent alors dans le grand salon d’honneur, au plafond sculpté, aux murs recouverts de tableaux anciens représentant des batailles napoléoniennes, entourés de grands rideaux de velours rouge pour terminer le décor ancien et vieillot… Là déjà, une vingtaine de personnes, toutes habillées mises sur leur 31, attendent avec impatience l’entrée des deux personnages de cette journée, monsieur l’Ambassadeur et monsieur le Chef du cabinet.

Monsieur l’ambassadeur avait dû jouer sur l’ancien pour cette soirée. Certes, il aurait pu organiser - et c’est ce qu’il voulait faire - une réception plus moderne, plus vaste, moins chargée, moins guindée, moins vieillotte... Lui était bien loin de cette triste époque « grands rois, grands princes et grandes dames ». Lui n’était plus de cette antique période de gens imbus de leur personne, de ces gens « qui se croyaient », et qui n’étaient que des fantômes, dans des villes voulant respirer autre chose qu’eux.

Pourtant, il y avait quelque part dans cette ambassade, une autre salle, un grand salon moderne, vide de toutes ces « horreurs du temps passé » disait-il, mais plus imposant, un salon dit «1930 », avec de belles hauteurs de plafond, de grandes colonnes rectangulaires le long des murs. Ce salon avait un plafond sobre, mais éclairé par des lampes cachées dans de faux coffrets, renvoyant tout leur éclat vers la salle basse. Cette salle était meublée tendance et tout en discrétion par des bureaux semi-rectangulaires, des bureaux en bois exotiques ovales, de sièges en bois recouverts de tissu matelassé crème, accompagnés de grands buffets en acajou et d’œuvres d’art moderne.

Une salle aux murs de couleur vert amande ornés de niches à mi-hauteur dans lesquelles étaient posés des bustes de marbre blanc d’inconnus, se tenant les mains en signe de fraternité pour l’avenir… Une salle au sol recouvert d’une moquette crème, faisant ressortir les meubles ébène et acajou. Dans ce salon où régnait un vide impressionnant, une envie de silence s’imposait. Tout autour de la moquette crème, courait une immense allée de plaques de marbre blanc rainurées sur deux largeurs, le tout éclairé par de grandes baies en verre, y apportant à la fois luminosité et fraîcheur…

Mais il fallait suivre le protocole et ne pas trop accélérer la marche du progrès, faire encore « vieille France ». Combien de temps faudrait-il pour que quelque chose bouge dans l’intelligence ? En ce moment, nul ne le savait…

En cette magnifique journée, l’ambassadeur, monsieur Léoton devait remettre une décoration à son chef de cabinet. En son for intérieur, il ne cessait de se répéter qu’elle était vraiment moche, mais il le ferait quand même, par obligation et en remerciement de ses bons services auprès de lui. Ce chef de cabinet était en effet appelé dans une autre ambassade. Il venait de passer dix années aux côtés de cet ambassadeur, monsieur Léoton qui, avec le temps, était devenu l’ami.

Le buffet avait été placé par le traiteur face à la porte d’entrée suivant le hall, les boissons placées au frais sous les tables en bois, celles-ci enjolivées par des nappes blanches en tissu damassé. Les serveurs étaient au garde-à-vous, attendant près des petits fours et autres assortiments salés et sucrés que tout soit fini pour proposer aux invités les petites délices tellement attendues. Car beaucoup d’invités ne venaient ni pour le discours, ni pour le départ, ni pour le lieu… mais pour une chose beaucoup plus intéressante et terre-à-terre… La bouffe ! En clair les « amuse-gueule », puisque c’est comme cela qu’ils étaient gentiment nommés depuis des lustres dans tous ces endroits mondains… et sans oublier le champagne, qui serait noté par les convives, et qui feraient tous deux, la réputation du partant ou du restant… et parfois même sa carrière…

Puis ce fut l’entrée des deux hommes, souriants et heureux, venant du bureau de l’ambassadeur, comme deux complices… Le silence se fit immédiatement et l’ambassadeur prit la parole en se plaçant derrière le micro.

-Mesdames, messieurs, nous sommes réunis dans ce grand salon cet après-midi pour, vous le savez toutes et tous dire, hélas, au revoir à Monsieur le chef de cabinet. Cet homme important qui a tant donné depuis dix ans à ce poste et qui a tant apporté à cette ambassade. Ah ! Que de route faite avec lui, dans une simplicité immense. Derrière ce grand monsieur simple et efficace, se cache un homme de terrain, un homme qui, progressivement, s’est fait connaître par tous et qui, aujourd’hui, enfin reconnu, reçoit son ordre de mission pour une autre ambassade, mais pas n’importe laquelle : celle de l’ambassade de France au Japon, et non plus comme chef de cabinet, mais en qualité d’ambassadeur. C’est un grand honneur pour moi de lui remettre cette décoration, qu’il mérite amplement, et qui est le signe des remerciements que je lui dois, car cette décoration est le point de départ pour un travail à la hauteur de l’homme qu’il est, et à la mesure de ce qu’il apportera à la France. Mais j’arrêterai là mes propos, heureux et fiers, et je lui dis en toute franchise (il se tourna vers son assistant) : mon cher chef de cabinet, je suis à la fois heureux et malheureux de votre départ. Malheureux parce que je perds un très bon chef de cabinet et un précieux collaborateur, mais heureux parce que je vais désormais retrouver en vous un ami, un collègue, un ambassadeur au Japon qui me fera découvrir ce pays.

-Je vous remercie monsieur l’Ambassadeur. L’ami que vous avez eu à vos côtés pendant ces dix années deviendra, j’en suis certain, l’ami de l’ambassadeur pendant encore dix