L'héritage de maman - Harry Trincheti - E-Book

L'héritage de maman E-Book

Harry Trincheti

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Beschreibung

L'héritage de maman Au lendemain d'une fuite d'eau venant du grenier, Williamina va découvrir le passé de sa maman mais le plus incroyable, c'est qu'elle ignorait complètement que sa maman avait écrit des textes voilà bien longtemps. Subjuguée par la beauté de écrits, elle va alors se projeter dans un travail pharaonique pour tenter d'en faire un livre moderne rempli de grammaire passionnante et de contes pour enfants. Roman tendre, drôle et attachant à découvrir.

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.

**********

Pour contacter l’auteur : [email protected]

Bonjour, je m’appelle Williamina Stencil... Quelle curieuse combinaison, pourriez-vous dire, d'un prénom allemand avec un nom de famille anglais.

Eh bien non ! Ce n'est pas si étrange que vous pourriez le penser. Williamina est en effet, un vieux prénom allemand qui signifie « aussi solide que le fer ». Il y a longtemps, il a été donné aux hommes en abréviation sous William et aux filles avec Williamina. Au cours du temps, il avait presque complètement disparu.

Ma mère était une femme conservant quelque part dans son cœur, des réminiscences du passé de ses ancêtres. En sachant qu'elle attendait une fille, elle m'a immédiatement donné ou m'a offert ce prénom ancestral.

En ce qui concerne mon nom, ce n'est pas très étrange. En effet, nous, enfin mes parents, se sont rencontrés il y a bien longtemps sur cette vieille terre ou île, appelée Angleterre, pendant un soi-disant voyage aventureux de maman. Elle avait lu dans des livres anciens, que les habitants de la province d'Angle, au bord de la mer (ou plutôt les dirigeants allemands) avaient par une belle ou sale journée, embarqué sur les navires alliés dans la compagnie des guerriers de la province conjointe de Saxe. Cela avait mérité le surnom d'Anglo-Saxons pour ces deux provinces confondues.

Ils s'étaient rendus sur une île, alors appelée Grande-Bretagne, peuplée seulement de Français, de quelques Finlandais, de Suédois et de quelques autres peuples de différentes régions de la même France. Une fois sur place, ces barques abattaient doucement hommes, femmes et enfants, ne laissant aux rares survivants que la possibilité de mourir ou de devenir anglais, ce qui signifiait Allemands, tout en conservant leur langue « provinciale ».

Le temps s'est écoulé, le calme est revenu, et l'Angleterre, en cette année 1943, a été visitée par une fille charmante et coquette, toute fraîchement arrivée de son Allemagne natale, parlant un anglais étrange, mais compris par tout le monde et ne venant seulement à la recherche de l'amour de sa vie, sur cette île.

Maman était romantique et rêveuse, bercée par des poèmes, de charmants princes, des soldats combatifs et si beaux, comme il y en avait tant à cette période dans son pays. Elle cherchait le charme de l'endroit, mais souhaitait aussi y imposer ce courage et cette témérité allemande. Maman, cette toute jeune fille rêveuse, pensait qu'en posant le pied sur cette île, elle allait rencontrer un beau et glorieux gentleman dans un avenir proche. Marchant dans la lande, elle avait dans la tête la volonté de rencontrer l'homme, le nom, une de ces grandes personnalités ayant autorité, la prestance et le style si anglais que l’Allemagne ne pouvait égaler.

En effet, l'allemand est rustre, brut dans ses gestes, dans ses attitudes, dans son langage fort, lourd et rude. Elle, jeune et brouillée par ses rêveries, marchait dans la ville de Londres du matin au soir, espérant y trouver le Lord, le Gentleman, l’art, le style, la classe, le changement. Ne sachant rien sur les noms anglais, mais possédant dans sa langue une certaine connaissance, elle s'immergea dans les romans-feuilletons et autres publications de l'époque et découvrit ainsi là, les grands noms qui se fabriquaient. Elle avait lu et découvert des noms célèbres, tant sur cette île que sur l'ensemble de la planète comme aux USA. Elle voulait être, elle voulait être en mesure et rien en son for intérieur ne devait arrêter ce développement social d'une simple fille allemande d'Angle, étant entourée dans son pays seulement par les forêts, les vieux châteaux étranges et les rococos, les soldats ne pensant qu'à une seule chose : la bataille et la force.

Un jour - assise comme il se doit - sur un banc dans cette magnifique place connue de la ville de Londres, buvant - comme il se doit et se devait alors - ce thé infecte pour une allemande ; à une table proche d’elle, s'est assis un jeune homme séduisant à la prestance indéniable, le journal londonien à la main, le Times.

La classe d'anglais, la gestuelle anglaise et parlant un anglais très distingué, poli et très respectueux aussi, il interpela délicatement la serveuse et lui demanda un « Darjiling » pas trop chaud, accompagné de quelques petits cupcakes très anglais. Il semblait pressé et tournant rapidement la tête, il croisa le regard de Maman, qui rougit tout de suite en le voyant. Il s’en aperçut et s’excusa poliment de l’avoir si fortement décontenancée. Je vais vous narrer leur première rencontre, ce sera plus poli et respectueux pour beaucoup d'entre vous, alors... Donc, ce gentleman anglais s’excusa d’avoir décontenancé maman et dit :

-Je m’excuse fortement de vous choquer, je suis impardonnable.

-Vous ne m’avez aucunement choquée, monsieur, je… enfin, je ne m’attendais pas une seule seconde à me retrouver assise en ce lieu, à côté d’un homme aussi élégant et d’une si grande classe… Votre anglais démontre monsieur, un homme ayant de l’instruction, du savoir-vivre, de la prestance. Homme d’une grande famille, je pense…

-Vous pensez bien mademoiselle, veuillez m’excuser, comme un maladroit, j’ai oublié de me présenter, je m’appelle ou plutôt je me nomme John Stencil, vieille famille anglaise depuis longtemps. Mes parents sont anglais, comme il se doit, nous habitons Londres pour le travail, mais nous avons des terres en Écosse. Et vous sans être indiscret aucunement ?

-Je n’ai pas de famille en Écosse, je suis tout simplement originaire d’Allemagne, d’où je viens d’arriver depuis quelques semaines et aussi étrange que cela puisse vous paraître, mon prénom est le même que le vôtre.

-Voudriez-vous me dire que vous vous appelez John ?

-Pas très loin… mon prénom est Jeanne, c’est un ancien prénom français, qui est le féminin de Jean ou John.

Une jeune serveuse se présenta et posa devant lui, une grande théière, un mug très anglais à moitié chaud, quelques gâteaux secs placés sur une petite assiette blanche, une serviette blanche parfaitement pliée et repartit discrètement vers une autre table.

-Comme c’est étrange, reprit-il, c’est la première fois que j’entends cela… Il y a donc un féminin à ce prénom John, j’en suis fort et agréablement surpris, il est très tendre et vous va à ravir… Je tiens fortement à vous inviter. Mademoiselle, s’exclama-t-il, veuillez ôter, s’il est possible, tout ce qui est sur cette table et y apporter un autre thé… Voulez-vous la même boisson ?

-Je prendrai alors si cela est possible, la même que vous.

-Alors jeune serveuse, veuillez apporter un autre Darjiling et gâteaux pour cette dame, je vous remercie d’avance.

C'est ainsi que Maman reçut ce jour-là ce qu'elle avait demandé au ciel, un Anglais. avec un style entièrement anglais, un nom anglais, une volonté de vivre anglais et un certain temps passant, un souvenir anglais... moi. Elle devint progressivement Mme Jeanne Stencil.

Au tout début, elle ne se posa pas de question sur lui et le temps passant vite. Elle s'est familiarisée avec l'idée d'un mariage anglais avec toute sa famille d'Écosse, où tous deux finiraient leur vie dans un grand château en bordure d'un de ces lacs majestueux.

Stencil, voilà là aussi un nom ayant de la classe, du prestige, de l’ancienneté. Maman feuilletant les romans a vu son nom partout, comme dans les films avec les actrices qu'elle pensait être de proches cousines. Ce nom était aussi aux États-Unis, cela la rassurait, elle avait trouvé le bon filon, mis la main sur la perle rare, celui qu’il ne fallait pas laisser passer. Celui qui lui assurerait un avenir en or et plus encore... Elle finirait duchesse ou autre titre du fait de son rang.

Ils habitaient confortablement dans une grande maison au coeur de Londres, car cet homme grand financier à la bourse, avait sa fierté, son honneur, son style de vie et voulait pour elle et son futur enfant tout ce qui était le plus beau. Et Maman, bercée de tant de faste, ne regardait pas du tout autour d'elle.

Pendant que son ventre devenait plus rond, elle a demandé quelques mois après cette grossesse d'amour, comme il se devait, de rencontrer la famille de son futur époux et de préparer aussi bien pour son rang, un mariage d'amour et d'anglais en particulier. Elle pensait qu'avec lui, Mr Stencil, elle n'avait pas qu'une simple plume d'oiseau, mais une plume d’or et d’argent, écrivant avec élégance, sur du papier haut de gamme dans une calligraphie de déliés et d'arabesques ayant plumes et panache. Mais tout ceci se faisait attendre illogiquement. Pourquoi s'est-elle demandé s'il avait une autre épouse, s'il était aussi bigame, s'il était timide à l'égard de sa famille. A-t-il été séparé d'eux par manque de convenance? Devant chaque rappel de cet événement, étrangement, il semblait fuir les propos, s'escamota, se protégeait sur des prétextes flous et évasifs, puis partit pour son bureau de bourse, ayant des réunions importantes avec des Lords et d'autres susmentionnés.

Un jour, Maman a dû le prendre entre quatre yeux et en savoir beaucoup plus sur les fuyants qu'il lui faisait toujours.

-John, mon ami, je dois vous parler sérieusement… Voilà longtemps que nous sommes ensemble et vu mon état, il serait bon que nous préparions un mariage dû à votre nom et position sociale, mais aussi que vous me présentiez enfin à votre famille. Cet enfant va naître dans quelques mois, je le reconnais et il lui faudrait enfin lui donner un avenir convenable et en accord avec ses liens ancestraux, que votre famille détient depuis si longtemps. J’espère que vous en conviendrez.

La réponse de cet homme, enfin mon père, fit chanceler dans son fauteuil en tissu ancien, très ancien… même usé… ma douce maman.

-Je… enfin je vous dois la vérité, je m’en excuse grandement, mais je n’ai peut-être pas été très franc sur ma vie…

-Comment cela mon ami ?

-Bien-sûr, je m’appelle bien Stencil, je suis bien anglais, j’habite bien Londres, j’ai une belle famille en Écosse, je fais bien des affaires dans cette ville, mais je ne suis aucunement riche et Lord… je suis responsable de transfert d’argent entre pays, je suis second boursier dans une petite banque de quartier depuis longtemps, j’ai un chef de service au-dessus de moi, et un directeur général. Je ne suis aucunement le Stencil que vous voyez partout dans les journaux et autres revues peoples et qui sont riches et connus… Comme les français qui se nomment Leroy et qui n’en sont pas… j’ai toujours été fasciné par leur classe, leur prestance, leur style, alors je me faisais eux… Je me métamorphosais en eux pour me faire respecter, m’imposer, me sortir du lot, des inconnus, des sans valeurs, des petits, du nombre. Quand je vous ai connue, j’ai été émerveillé et je ne voulais pas vous perdre, alors j’ai continué sur mon chemin. Mais je m’apercevais chaque jour que je vous trahissais fortement et je me disais que… Ma famille est pauvre, très pauvre, ma maman est domestique, ou femme de ménage dans un vieux château, et mon père y est jardinier, palefrenier, valet, domestique aussi pour cette même famille, sans titres, sans gloire et sans blason. Eux, ces gens, se nomment Mac Grégor, ancienne famille déclinante, propriétaire d’un château perdu dans la haute Écosse, et derniers survivants d’une histoire oubliée du monde … Je n’ai aucunement de sœurs et de frères, tous décédés jeunes et malades… j’ai été rejetée par mes parents pour ne pas avoir voulu suivre ce parcours non envieux. Je les pense encore vivants, se peut-il !

Maman à ce moment-là a sombré étrangement comme elle me l'a raconté quand j'ai grandi, dans sa chaise Voltaire en tissu usé, les yeux perdus, la voix éteinte, le cerveau embrumé, la volonté anéantie, regardant cet homme qui pour elle quelques heures avant était un dieu vivant, disparaître lentement de son champ de vision pour n’être plus qu’un simple anglais de base, avec un emploi de base et une famille de base et de voir en quelques secondes ses beaux rêves de Lady, anéantis pour toujours.

Adieu, veaux, vaches, cochons, plumes en or, et feuilles de papier de luxe et retour aux vieilles poules de basse-cour avec des plumes sales à écrire sur le papier toilette. La dégringolade fut vertigineuse. Voir maman immensément affligée et plonger dans les failles de la détresse mentale les jours suivants et ce monsieur par un dernier respect tout à fait britannique et le geste anglais, se jeta dans la Tamise un jour de grand brouillard. Maman avait décidé après ce terrible drame du déclin de sa famille, de quitter immédiatement cette vieille île triste et de retourner sur le continent avant ma naissance et ainsi, de ne pas m’affubler de cette nationalité ambigüe. Nous, enfin elle posa donc ses valises près de cette grande et belle ville de Paris dans la banlieue proche, ayant reçu par le biais de placements qui avaient fait toute sa petite carrière, ce petit homme sans titre, une grosse somme d'argent qui lui fit lever un peu la tête et regagner un semblant de fierté.

Maman trouva une petite villa près du pont de Charenton, un petit village pas trop loin de la capitale, où elle pourrait reconstruire sa vie. Là, pendant un certain temps, elle pouvait attendre ma naissance, mais non plus seule, un homme tout aussi charmant et protecteur lui a généreusement accordé l'aide qu'il lui manquait. C'était un homme respectueux et retraité de la marine, avec une grande villa pas très loin, celle dans laquelle je vis actuellement. Ainsi, après ma naissance, il nous a logés chez lui, sans rien attendre de maman. Je me souviens de cet homme avec de beaux yeux marron clair, un sourire d'ange, une immense tendresse, un véritable père de famille, un véritable gentilhomme. N'ayant aucun enfant, il m'a apporté tout ce qu'il pouvait de son coeur humain. Cet homme, ex-commandant de navires de croisière, avait dû laisser cette passion, faute de bonne santé, et se refermer sur lui dans sa villa banlieusarde de Paris. Il nous narrait parfois heureux, les yeux brillants et la voix chantante, ses souvenirs d’avant. Fervent admirateur de Pierre Loti, il avait l'art de nous faire voyager, vers des destinations inconnues. Il y mettait tant de cœur, que nous étions là-bas, dans ces villages, dans ces villes, avec les habitants.

Parfois je regardais, maman, elle comme subjuguée, fixant son regard sur lui, ne respirant presque plus, et respectueusement l’écoutait, admirative, je pense amoureuse et se disait qu’elle avait sûrement face à elle, celui qu’elle cherchait, attendait depuis longtemps, un homme de grande classe, un homme ayant du style, du panache, de l’allure, de la grandeur, de grande carrière, un savoir-vivre, une présence, un respect envers les autres, apportant de l’admiration.

Un mariage a été célébré, dans la petite église de ce village, mais sur laquelle Maman a fortement demandé d'être en mesure de garder son nom de Stencil, accompagné de celui de cet homme, elle s’appela alors Jeanne Stencil-Lefort.

Nous étions en Juin 1955, puis vint encore la déception anglaise, mais avec des larmes françaises. Cet homme si grand, si généreux, si protecteur, nous quitta pour monter au ciel, il a eu une attaque cardiaque alors qu'il faisait son jardin, il taillait, hélas pour lui, des roses anglaises. Il avait fait tous les papiers de sorte que maman récupère la villa et en aucune façon se retrouver dans la misère. Je vous remercie, monsieur, pas pour ce que vous nous avez offert à moi et maman, mais également pour tout ce que vous nous avez apporté avec amour, des mémoires impérissables d'un homme immense.

Maman avait parcouru beaucoup de chemin pour trouver l'homme de sa vie et il était juste en France, dans un petit village pas très loin de la capitale. Mais si elle l'avait trouvé avant, je ne serais pas ici pour tout écrire au sujet de sa vie et la mienne. L'avenir crée parfois des tournures incompréhensibles, dont la logique se fait progressivement sans être comprise précisément. Ce fut le cas de ma vie, mais aussi de celle de maman et de cet homme si bon.

Dans ma petite villa où je suis toujours, à l’ombre des grands arbres et des rosiers anglais, car j’ai eu la chance, enfin maman de pouvoir subvenir à nos divers frais et de garder après son départ pour en haut, rejoignant heureux l’homme de sa vie dans un dernier sourire qu’elle m’a offert sereine et confiante.

J’ai continué mes jours calmement. J’ai aujourd’hui presque 70 ans, comme le temps passe vite, hier j’avais 25 ans et les jours étaient beaux et heureux. Je n'avais pas de frère ou de soeur, donc, je suis unique sur cette planète et je ne suis pas moins bien pour ça. Voilà plus de 20 ans que maman a posé son bâton de pèlerin loin de cet endroit pour marcher à l’étage supérieur des anges , des dieux et déesses de l’Olympe. Maman où que tu sois, je t’embrasse de tout mon cœur. Je ne me suis aucunement mariée, j’aurais pu plusieurs fois, mais cela n’était pas moi ou plutôt, me faisait peur, peur de revivre ce qu’avait vécu maman, de me faire avoir, de me faire trahir, gruger et autres mots. Alors, j’avais des aventures sans lendemain, si il y avait des lendemains, mais très courts. J’ai ainsi croisé les années 1960-1970, années libertines et heureuses, années insouciantes de la même façon que les États-Unis qui ont fini dans la guerre et les larmes calculées par les dirigeants. J'ai étudié le français simple, décrochant un baccalauréat avec distinction. Ensuite, j'ai travaillé dans un journal à Paris, avec l'aide d'anciennes camarades de lycée. J'ai tout vu en même temps et comme nous étions dans cette époque de solidarité, elles m'avaient trouvé ce poste. J'ai aidé à gauche et à droite, parfois je faisais de petits articles que je signais sous un pseudonyme, puis peu à peu, je suis devenue rédactrice sous un autre nom, cela me faisait deux paies. il fallait savoir slalomer dans ce métier et être démerde. En clair, j'ai fait peu d'articles qui ont été relus par le rédacteur en chef, qui a alors donné son approbation. Sauf que l’écrivaine et la rédactrice, c’était moi.

Pendant une longue période, cette petite astuce a fonctionné et puis un jour il y avait une fuite :. la fatigue de ma part, ou l'honnêteté de ma part, je n'en sais rien. C'est ça. J'ai décidé de tout laisser tomber et de continuer dans une autre direction.

Mais je ne suis pas là, pour vous décrire mes moments les plus embarrassants ; revenons-en donc au ‘‘pourquoi’’ je me décris. Une simple, une toute petite simple fuite d’eau, et tout va commencer. Je vous raconte le début de cette histoire et l’auteur prendra le relai .

Un soir de gros orage, j’étais là, seule vaquant à mes tâches, dans ce vaste endroit où je pensais être en sécurité et au calme, comme depuis si longtemps. À force de ne pas vouloir de changement, on s’imagine forcément que tout restera en l’état et c’est une triste erreur de notre part et de la mienne, comme je vous l’ai démontré. Donc… en ce soir, comme tous les autres soirs, je vaquais lentement à mes occupations habituelles, écoutant, une petit peu inquiète tout de même ce bruit qui se rapprochait et qui devenait assourdissant, celui que tous ces éléments faisaient là-haut dans le ciel.

Je venais de me verser dans ma tasse déjà chaude, une tisane apaisante et relaxante, lorsque tout à coup j'ai entendu comme un cliquetis dans la chambre, non loin de moi, ou plutôt comme un petit bruit de goutte d’eau, un léger plic-plic… Étonnée, je retournais dans la cuisine et avisant le robinet avec un demi-sourire. Je l'ai fermé en le serrant plus fort, assurant ainsi que toute goutte cesserait. C'est du moins ce que je pensais... Ensuite, je suis retournée m'asseoir dans mon fauteuil Voltaire et, me relaxant, j'ai lentement versé mon infusion du soir. Mais quelle ne fut pas ma surprise ? lorsque j'avais entendu de nouveau ce gouttellement dans la pièce. Étant sûre et certaine d'avoir fermé le robinet correctement et de ne plus avoir vu de goutte d'eau, je me suis demandée... d'où pouvait venir ce bruit ?

La salle d’eau étant totalement à l’opposé de la pièce où je me trouvais, il était tout à fait impossible d’entendre ce genre de bruit venant d’une pièce si éloignée. De plus, le robinet de la salle de bain était neuf et, compte tenu de la somme d'argent qui devait être payée, il ne pouvait pas déjà être défectueux ! Le plic-plic agaçant ne venait donc pas de ce matériau. J'ai écouté, ce qui, même si avec l'âge, était moins réceptif, m'a tout de même donné des résultats convaincants. En tournant la tête pour mieux repérer le bruit, j'arrive lentement à encercler l'endroit et ajouter le regard. J'ai vu en quelques secondes tomber au milieu de mon salon, de petites gouttes d'eau qui, au fil du temps, avaient formé une jolie flaque, noyant doucement le sol.

Stupéfaite, je posais immédiatement ma tasse, sur le petit guéridon placé à côté de moi, me levais étonnée, et m’approchais lentement. Là, je vis une autre goutte d’eau tomber dans cette flaque. Instantanément, je levais la tête vers le plafond et vis un magnifique cercle d’eau dessiné sur le plâtre, laissant goutter ces demoiselles, qui, gentiment, s’apprêtaient, elles aussi, à suivre leurs congénères d’ici quelques instants… Réfléchissant rapidement, je me dis qu’il fallait trouver un moyen d’arrêter cette chute, mais que faire en premier… À ce moment illogiquement, votre cerveau se perd dans une bataille simple, et c’est ce que fit le mien. je regardais béatement l’eau couler me demandant par où commencer. La tempête devenait plus forte et je ne me voyais pas aller voir par ce temps magnifique, à l'extérieur, d'où l'eau coulait. Puis une illumination me vint, il serait toutefois logiquement plus intelligent de mettre actuellement et sagement un élément qui peut recevoir ce don du ciel, qui est absent pour beaucoup de gens sur cette terre, clairement, un récipient. Me prenant de rapidité, j’avançais vers la cuisine, sachant qu'une grosse marmite ancienne devenue inutile, que maman prenait pour faire les plats anciens. Là, le connaissant grand et volumineux, je me rassurais fortement en le plaçant à l'endroit de la goutte et j'entendis un son d'eau rebondir sur le fond en acier. Puis sachant pour quelque temps mon sol en sécurité, je changeais mes vêtements de nuit, pour des vêtements plus appropriés pour un tour de nuit de l'étage longtemps oublié. Enfin pas tout à fait, car reconnaissant l’endroit, me doutais de m’approcher de cet endroit esseulé et abandonné au temps qui passe et s’appelle gentiment un fourbi, un débarras, un nid à poussière, un fourretout, où que je me souvienne y être venue la dernière fois, il y a de nombreuses années, alors que j’étais encore jeune et vaillante.

Maman dans un style très anglais ne m'a absolument pas défendu de monter là-haut, mais formellement d’en descendre, ce qui pour elle n’était pas la même chose. Selon elle, l'escalade est très facile, mais la descente peut provoquer une chute.’ Je ne veux pas te voir descendre cet escalier d'une autre façon que sur tes deux jambes qui sont trop fragiles pour moi. Il te faudra attendre longtemps de t'assurer de ne pas tomber et ainsi d’y monter’.

Eh oui, car ce gentil lieu de débarras est bien situé à l’étage , mais il y a encore quelques petites marches taquineuses à franchir dont la largeur est réduite pour dire le maximum ou plutôt dit, maman, le minimum. Oh, ce n’est point l’escalier de la tour de l’église, construit de 30 marches, mais cet escalier est pourvu d'une série de marches égales à 10 et d'un angle d'inclinaison élevé.

La tempête grognait encore autant et la pluie tombait en abondance. Voyant ma grosse marmite se remplir rapidement, et la sachant lourde une fois pleine, je marchais doucement vers la cuisine, cherchant un autre volume pour transférer le premier. Folle nuit, me dis-je déçue, moi qui avais pris une tisane pour un sommeil paisible, me voilà actuellement arpentant deux pièces pour en empêcher une de devenir une piscine. Cet orage aurait pu attendre quelques heures pour mon confort personnel ! Mais il était là, et ce n'était pas par des jurons ou d'autres mauvais mots qu'il allait se calmer. Je ne suis en aucune façon la maitresse des volontés et du pouvoir, faisons gentiment avec.

Ayant judicieusement vidé la moitié de la valeur de l'eau de la marmite. J'avais calculé le temps qu'il a fallu pour faire le plein et ainsi j'avais calculé un temps donné pour faire ma petite montée, pour voir les dégâts, et être capable de descendre doucement, sans me casser le dos en tombant de cet escalier escarpé avec le temps et le manque de sport.

Mon temps avait été estimé à une bonne demi-heure et après avoir mis des chaussures plus adaptées à l'escalade et à la submersion. je m’en allais avec une lampe électrique vers l’endroit. Le premier escalier est grand et a un grand respect pour moi et je le remercie infiniment. Mais quand j'étais arrivée à la deuxième, levant les yeux, je m'étais interrogée fortement sur le temps que j'avais supposé pour le descendre. De cet endroit j'entendais l'intonation de l'eau extérieure qui tombait sur le toit, mais aussi plus fortement la chute de l'eau à l'intérieur. Je m’interrogeais sur l’endroit et surtout ce que j’allais découvrir, en ouvrant la petite porte. J’imaginais une vague déferlante sur moi, m’emportant avec fougue vers un endroit placé plus bas. Devais-je monter ? parce qu'à cette heure tardive, je crierai ou hurlerai, aucun voisin même le plus aimant pour moi, ne viendrait pour me secourir... Allais-je mourir noyée, fussent mes derniers instants sur cette terre ? Gourgandine, me dis-je, depuis quand un sommet de maison peut devenir un lieu d’abondance et de retenue d’eau? Cet endroit n'est pas un château d'eau, il ne l'a jamais été...

J'ai lentement placé la clef dans l'ancienne serrure, lentement tourné le principe et attendu... rien. Je mettais ma main sur la poignée et tournais lentement le gros bouton en porcelaine, aussi. Rien n'empêchait la porte de s'ouvrir, alors allumant la torche électrique et plaçant la tête sur la même porte, je regardais comme je pouvais à l'intérieur. Tout était en place, pas même une grande vague déferlante et destructive en vue. Heureuse de ma découverte, j'ai poussé la porte plus loin et j'ai pu éclairer fortement l'endroit. Partant d’abord du sol, je découvris qu’il n’y avait pas trop de dégâts. Puis en éclairant le plafond, j'ai vu qu'il était sec sur une grande partie et donc je pouvais sans risque allumer le plafonnier, ce que j'ai fait, sécurisée. L'endroit s'illumina comme dans un beau château majestueux et en entrant un peu plus, j'entendis fortement l'eau s’infiltrer dans cette pièce dans un petit coin vers le mur extérieur. L'eau avait en quelque sorte inondé sur une surface d'un mètre le lieu, mais il n'y avait rien de catastrophique et dangereux actuellement. Le sol n'allait pas s'effondrer sous ma pesanteur.