La géopolitique d’Afrique subsaharienne - Ness Luntala - E-Book

La géopolitique d’Afrique subsaharienne E-Book

Ness Luntala

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Loin des visions réductrices d’un continent uniformisé ou défini uniquement par son héritage colonial, cet ouvrage explore la complexité stratégique de la géopolitique africaine. Riche en ressources et en opportunités, l’Afrique est également traversée par des dynamiques internes et des rivalités mondiales. Tandis que les grandes puissances continuent de se disputer son influence, le continent cherche à consolider son autonomie politique et à relever ses défis sécuritaires, affirmant ainsi avec vigueur une nouvelle trajectoire sur la scène internationale, à la mesure de ses ambitions et de son potentiel.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ness Luntala, expert en histoire, droit, relations internationales et droits de l’homme, s’est retrouvé confronté à un rappel incessant de ses racines. Cette réalité l’a poussé à approfondir une réflexion globale sur l’Afrique, son identité, et les dynamiques qui façonnent l’évolution de la société africaine. À travers son analyse, il invite à repenser les notions d’appartenance et de transformation culturelle, offrant une perspective éclairée sur les enjeux contemporains du continent.

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Seitenzahl: 202

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Ness Luntala

La géopolitique

d’Afrique subsaharienne

Le déclin de Jupiter

face à la renaissance du Tsar

Essai

© Lys Bleu Éditions – Ness Luntala

ISBN :979-10-422-5193-2

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

À ma famille,

à Christelle Pommarede, Pr Félicité Langwana,

Judith Schepers, Aimé Mbana Senge, Aimé Mampuya,

Charlène Malandain, Mélanie Velvendron.

Du même auteur

Ma rencontre avec Marianne, Éditions Edilivre, 2013 ;

L’autopsie d’une démocratie piégée, Éditions Edilivre, 2014 ;

Désigné coupable idéal, Le Lys Bleu Éditions, 2023 ;

Les larmes de brousse, LeLys Bleu Éditions, 2024.

Résumé du travail

Depuis la nuit des temps, l’Afrique a toujours été un continent possédant d’énormes ressources naturelles ainsi qu’un riche patrimoine culturel, faisant de cette diversité un enjeu de convoitise des autres continents.

Elle arbore une histoire riche, marquée par ses empires et royaumes, ainsi que par ses nombreuses traditions souvent non documentées, volontairement ou involontairement, pour une simple raison : l’impérialisme.

C’est la raison de cet article : démontrer ces enjeux et le besoin d’étudier la géopolitique de l’Afrique pour comprendre les convoitises et la prise de conscience de certaines élites africaines. Ces dernières, face à la montée du populisme de certaines puissances occidentales, justifient les problèmes de chômage par la question de l’immigration, notamment subsaharienne.

Les pays africains ayant traversé de nombreuses réalités – de l’esclavage à la colonisation, du pillage de leurs ressources aux assassinats politiques des années 1960 – continuent de lutter pour leur droit à l’autodétermination et à la reconnaissance de leur véritable histoire et de leur potentiel.

Sur les plans commerciaux, politiques, religieux, militaires et culturels, l’Afrique a connu plusieurs mutations.

Ces transformations vont des sociétés ancestrales aux mouvements d’indépendance, survenus après la période coloniale.

Cette période coloniale, caractérisée par des accords désavantageux qui n’encouragent pas le développement des industries de transformation sur le continent, a eu pour effet de ne pas créer de richesse en Afrique.

Au contraire, ces transformations bénéficient aux anciennes puissances coloniales qui profitaient de ces débouchés pour revendre les produits finis à des prix encore plus élevés en Afrique. Cette situation justifiait faussement le maintien d’une ligne budgétaire pour l’aide internationale, alors que la libération et la non-ingérence dans les affaires intérieures restent les véritables solutions pour un développement durable.

Cependant, aucune puissance ne souhaitait voir cette manne lui échapper, d’où le changement d’alliances, notamment avec les anciens pays du bloc communiste, tels que la Russie et la Chine. Les années soixante ont été sanglantes pour l’Afrique, avec des conséquences qui perdurent encore aujourd’hui, particulièrement sur le plan économique.

Cela inclut la création du Franc CFA, à l’origine le franc des colonies françaises, une manière de maintenir une emprise malgré les indépendances. Ce mouvement est aujourd’hui remis en question, et l’on assiste à un changement de cap.

Avec le rideau de fer, imposé par la guerre froide, la vision du monde a également été influencée par deux grands courants de pensée en relations internationales, menés par deux superpuissances, les États-Unis et la Russie, qui continuent d’orienter le discours global.

Depuis la fin de la colonisation, la France, comme d’autres puissances occidentales, a toujours adopté une politique protectrice en Afrique, quel que soit le gouvernement en place, qu’il soit de gauche ou de droite.

Le paternalisme persiste, maintenant la domination, refusant d’admettre qu’au lieu d’opter pour une politique gagnant-gagnant, ces puissances dictent aux Africains ce qu’ils doivent faire au lieu de les laisser agir selon les besoins de leurs populations.

Elles gardent la main sur les différents régimes, comme si la période coloniale se perpétue sous une autre forme.

On assiste à un déni qui creuse encore les écarts, lorsque certains régimes occidentaux font de l’immigration et de la religion des thèmes centraux de leurs campagnes politiques, manipulant l’opinion publique en laissant croire que les problèmes économiques actuels sont dus à l’immigration africaine.

Mais, comme on le sait, en politique, les alliances se font et se défont. Personne n’est dupe, car la politique est bien loin de la religion : tout est une question d’intérêts, il n’y a donc pas d’amitiés durables.

Depuis quelques années, juste après le printemps arabe, le changement politique souhaité par l’Occident dans le monde arabe a produit un effet inattendu pour de nombreux spécialistes. Nous allons appeler cela le « réveil du Tsar », notamment en Syrie, ce qui a conduit à la « décadence de Jupiter », en Libye ainsi que dans le Sahel.

La France, en tête, produit non seulement la monnaie de certains pays africains, mais contrôle également la politique monétaire ainsi que les flux des échanges économiques et commerciaux, obligeant les pays de la zone franc à traiter uniquement avec elle.

En 2024, il n’est pas surprenant que trois pays de cette région souhaitent se retirer de la CEDEAO. La France exerce aussi un contrôle sur les coopérations militaires en y établissant plusieurs bases et en s’assurant l’accès aux matières premières, sans se soucier de créer des conditions sociales adéquates.

Les régimes politiques en place suivent ces consignes, d’ailleurs les premières visites d’État sont souvent réservées à la France. Ces dirigeants exploitent à leur tour leurs populations, sans partage équitable des richesses, poussant les populations à émigrer en quête d’une vie meilleure.

On a oublié que ces régimes servaient aussi de bouclier, protégeant non seulement leurs populations contre le terrorisme, mais aussi l’Europe contre l’afflux migratoire, notamment dans le cas de la Libye.

Les chutes de Ben Ali, Moubarak et Kadhafi, surnommé le guide libyen, ont donné naissance à l’État islamique. En effet, leur chute a favorisé ces groupuscules terroristes. La nature ayant horreur du vide, l’absence de ces dirigeants a créé un chaos total, non seulement sur le plan sécuritaire, mais aussi économique.

Sur le plan stratégique, l’Europe risquait également de sombrer dans une crise migratoire.

Ces questions seront approfondies très prochainement dans un ouvrage qui analysera la géopolitique de l’Afrique.

Le déclin de Jupiter et le réveil du tsar

Dans la situation actuelle de la géopolitique mondiale, on nous montre que chaque acteur des relations internationales se positionne avec un seul objectif : le renforcement des alliances ainsi que la défense de l’intérêt national.

À travers l’histoire, nous avons vu que l’Afrique a toujours été en marge de ce cadre politique depuis la période postcoloniale. Les politiques militaires, économiques et stratégiques, parfois culturelles, se dessinent en Occident. À travers cet ouvrage, nous allons analyser la politique ou les politiques africaines.

Si nous poussons plus loin l’analyse et la réflexion, nous comprendrons que depuis la fin de la colonisation, la France ainsi que d’autres puissances occidentales ont toujours adopté une politique protectrice en Afrique, en gardant la mainmise sur les différents régimes, comme si la période coloniale se poursuivait sous une autre forme.

Mais comme nous le savons, en politique, les alliances se font et se défont. Quelques années après le printemps arabe, le changement politique désiré par l’Occident dans le monde arabe a produit un autre effet que beaucoup de spécialistes n’avaient pas prévu.

Le sous-titre de ce livre reprend deux métaphores : celle du réveil du Tsar, faisant référence au régime politique de Vladimir Poutine, qui entraîne progressivement ce que nous appelons la décadence de Jupiter, avec à sa tête la France. Ce pays, qui à lui seul produit non seulement la monnaie de certains pays africains, mais contrôle également la politique monétaire ainsi que les échanges économiques et commerciaux de ces derniers. En contrôlant aussi les armes et les régimes politiques en place, il exploite à son tour leurs populations sans un partage équitable des richesses.

La chute du monde arabe avait un axe stratégique, notamment avec le contrôle des matières premières, en oubliant que ces régimes étaient aussi un bouclier protégeant non seulement leur population contre le terrorisme, mais aussi l’Europe contre l’afflux migratoire.

La chute de Saddam Hussein, Ben Ali, Moubarak et Kadhafi, surnommé le guide libyen, a donné naissance à l’État islamique, étant donné que la nature a horreur du vide. L’absence de ces dirigeants a créé un chaos total, non seulement sur le plan sécuritaire, mais aussi économique et migratoire. Tout cela en oubliant que, sur le plan stratégique, l’Europe allait également sombrer dans une crise migratoire.

Le mouvement terroriste de l’État islamique, cherchant à établir un califat pour contrôler cette sous-région, s’est vu freiner par l’intervention de la Russie. Cette dernière observait et tirait des leçons de la chute du leader libyen.

Nous pouvons directement associer le réveil du Tsar au régime de Vladimir Poutine, car ce dernier a choisi de soutenir le régime syrien en échange d’une coopération complète et d’un rôle influent sur la scène internationale. Cela a créé un élan de coalition au sein de l’OTAN, avec les USA à la tête.

La réussite des troupes russes a marqué l’émergence d’une nouvelle politique russe en Afrique et dans le monde.

Aperçu historique

Depuis la fin de la guerre froide, nous assistons à une recomposition du monde, justifiée par la disparition de l’ex-URSS et du pacte de Varsovie. En raison de l’organisation militaire et de l’expansion économique parrainée par le régime idéologique russe, nous avons vu un monde séparé en deux avec le rideau de fer, appelé « Iron Curtain ».

Cette disparition a entraîné l’ascension des USA comme superpuissance, sans réel contre-pouvoir, malgré l’émergence d’autres puissances qui privilégient un développement intérieur, laissant ainsi aux USA le rôle de gendarmes du monde.

Après la succession des dirigeants russes depuis les années 1980 et une fois le Mur de Berlin détruit, le régime de Gorbatchev a tenté d’introduire la démocratie au sein de l’Union soviétique. En oubliant que cela provoquerait une crise non seulement économique, mais aussi idéologique, le capitalisme, encouragé par la démocratie, a bénéficié à un petit groupe de personnes appelé les oligarques. Nous avons ainsi assisté à la naissance d’une oligarchie russe.

Après l’échec de l’ex-URSS face à la course aux armements initiée par le régime américain de Ronald Reagan, avec son concept de la guerre des étoiles (ou initiative de défense stratégique), cette course à l’armement nucléaire, qui visait la suprématie en cas de guerre nucléaire, a contribué à l’effondrement de l’Union soviétique. Pendant que l’URSS consacrait la majorité de son budget à l’industrie militaire, elle négligeait d’autres secteurs essentiels, comme l’éducation, le logement et le développement économique, nécessaires à sa compétitivité. Cette course à l’armement a précipité la chute de l’Union soviétique, tandis que les USA connaissent une croissance économique dans plusieurs secteurs, plaçant le dollar américain comme monnaie de référence mondiale. Cela a permis aux entreprises américaines de conquérir le monde, soutenues par l’essor de l’industrie cinématographique à Hollywood, qui, en plus de vendre l’image de l’Amérique, a accru son influence, notamment dans les pays périphériques.

– À mesure que l’économie américaine prospérait, les Américains achètent davantage de produits importés, payés en dollars, ce qui entraîne un déficit croissant de la balance des paiements. Cela a inquiété les gouvernements étrangers, craignant que les États-Unis ne puissent plus garantir le soutien du dollar par l’or.
– De plus, l’Union soviétique était devenue un grand producteur de pétrole, accumulant des dollars américains dans ses réserves de devises, puisque le prix du pétrole est fixé en dollars. L’Union soviétique a déposé ses réserves en dollars dans des banques européennes, donnant naissance à ce qu’on appelle les eurodollars.

L’Occident et les pays de l’OTAN n’avaient pas anticipé que l’adversaire historique, la Russie, n’avait pas digéré la défaite liée à la dissolution de son empire. Selon certains auteurs, l’Ours russe (russe : Русский медведь) est l’un des symboles de la Russie (généralement un ours brun eurasien), utilisé dans les caricatures et articles depuis le XVIe siècle, pour dépeindre la Russie, l’Empire russe, l’Union soviétique ou la Fédération de Russie actuelle. Souvent employé par les Occidentaux dans un contexte peu flatteur, il suggère que la Russie est « grande, brutale et maladroite ».

Mais ici, nous utilisons ce symbole pour illustrer l’image de Vladimir Poutine, souvent présenté comme un Tsar cherchant à restaurer la grandeur de l’empire russe. Cependant, les avis divergent, sans consensus pour expliquer la stratégie russe. La guerre, tout comme la manifestation de la puissance, passe aussi par une guerre de mots, propulsée par les réseaux sociaux, où il est difficile de discerner la vérité des fake news. Comme on le dit en Afrique : « Tant que les lions n’auront pas de narrateurs, les histoires de chasse seront toujours en faveur des chasseurs », avantageant ceux qui font le plus de bruit.

L’ours, dans ce contexte, symbolise également l’image de virilité attribuée à Vladimir Poutine, souvent montré torse nu dans des environnements polaires, illustrant la force que la Russie impériale et nationaliste veut faire croire à l’Occident. La Russie envisagerait-elle de récupérer les anciens pays de l’URSS ? S’agit-il de spéculations ou d’un réel projet des autorités russes ? Rien ne prouve qu’ils ne tenteront pas de le faire.

La Russie s’est préparée à revenir sur la scène mondiale, avec pour obsession de reprendre sa place de puissance mondiale. Il a fallu l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine pour déclencher cette renaissance de l’empire tsariste. Pour y parvenir, il a d’abord dû réorganiser sa classe politique, lui qui était méconnu à la fois en Russie et sur la scène internationale.

La configuration de la classe politique a changé, provoquant une lutte intestine. En s’alliant avec des représentants de l’oligarchie en place, qui détiennent également le pouvoir économique du pays, nous avons assisté à la naissance d’un capitalisme moderne à la russe.

Le nouveau patron du Kremlin a élaboré une nouvelle stratégie, donnant pour ordre que personne ne devrait convoiter sa place. Tout en laissant les représentants superviser et conceptualiser la nouvelle stratégie économique sans inquiétude, il exerçait un contrôle absolu sur l’Imperium (selon Larousse, le terme latin « imperium » signifie « puissance publique » dans l’Antiquité romaine, désignant le pouvoir politique, judiciaire et militaire de celui qui gouvernait l’État). Dans l’Antiquité romaine, puissance publique ; pouvoir, dans le domaine politique, judiciaire et militaire, de celui qui gouvernait l’État selon Jesse Sifuentes, traduit par Babeth Étiève-Cartwright publié le 5 novembre 2019.

L’autorité dans la Rome antique était complexe et, comme on peut s’y attendre de Rome, empreinte de traditions, de mythes et de connaissance de sa propre histoire. L’autorité suprême était peut-être l’imperium, le pouvoir de commander l’armée romaine. La potestas était le pouvoir légal appartenant aux différents rôles des fonctions politiques. Il y avait aussi l’auctoritas, une sorte d’autorité sociale intangible liée à la réputation et au statut. Dans le foyer romain quotidien, l’autorité absolue était le père, connu sous le nom de paterfamilias. Dans cet article, nous examinerons ces différents types d’autorité qui ont traversé les siècles et couvert toutes les facettes de la vie romaine – du foyer à la politique publique en passant par le champ de bataille.

L’imperium, pour faire simple, représente le pouvoir effectif de l’État à travers ses organes centraux, comme le Kremlin avec Vladimir Poutine… et l’Élysée avec Macron, qui en fait sa propriété privée.

Toutes les personnes qui voulaient contredire le Kremlin devaient en payer de leur vie, le dernier en date étant Prigogine, du groupe Wagner, mort en 2023 dans des conditions suspectes après sa tentative de coup de force manqué contre le Kremlin. Mais notre champ d’analyse restera la politique africaine.

Aperçu historique de l’Afrique

Depuis la nuit des temps, l’Afrique a toujours été un continent possédant une histoire riche en chefferie, avec ses empires et royaumes qui ont traversé de nombreuses réalités. Tant sur le plan commercial, politique, religieux, militaire que culturel, il y a eu plusieurs mutations, allant de la société ancestrale aux mouvements d’indépendance après la période coloniale.

Les années 1960 ont été sanglantes pour l’Afrique, après que le rideau de fer a été imposé par la guerre froide.

La vision du monde est également façonnée par deux grandes écoles de pensée en relations internationales. La première, l’école réaliste, structure la politique autour de l’existence de l’État, mettant l’accent notamment sur l’accumulation de sa puissance. La seconde, l’école idéaliste, appréhende les relations internationales sous le prisme du respect des règles et du droit international. À partir de ces deux courants, de nombreuses sous-théories peuvent être développées, permettant une exploration plus approfondie des dynamiques globales.

Des alliances se mettent en place selon les intérêts des acteurs. La fin des années 1980, marquée par la chute du mur de Berlin, voit apparaître d’autres formes de guerres, cette fois économiques, tandis que certains régimes postcoloniaux se renforcent et d’autres s’affaiblissent.

Les puissances en présence : la Chine

La Chine est un acteur clé dans les investissements et le développement en Afrique centrale. Comme la Russie, elle cherche à conquérir. La Chine, étant un pays communiste, est motivée par des facteurs démographiques et économiques qui conditionnent ses forces et ses faiblesses. Son besoin de matières premières pour sa survie, ainsi que le fait d’être l’une des plus grandes armées du monde, aux côtés de l’Inde, de la Russie et des États-Unis, pousse la Chine à s’approvisionner en Afrique et à se positionner comme un acteur incontournable du commerce extérieur.

Aujourd’hui, les entreprises chinoises profitent de l’absence d’une politique cohérente de l’Occident pour gagner des parts de marché, en signant des accords commerciaux avec des pays comme la République du Congo, le Cameroun et la République démocratique du Congo.

Avec la croissance démographique mondiale, particulièrement en Chine, les besoins en matières premières obligent cette puissance mondiale à établir de nouvelles alliances, adoptant une stratégie différente de celle de la France et d’autres puissances.

La nostalgie de la Russie impériale persiste chez certains acteurs politiques et militaires. L’ouverture de Gorbatchev a fait de l’ancienne URSS un géant aux pieds d’argile, entraînant une corruption systémique et la perte de territoires.

En tentant de se rapprocher de l’Occident, ancien ennemi, certaines puissantes figures du KGB, le service secret qui a fait la force de la Russie pendant la guerre froide, ont été poussées dans la clandestinité.

L’échec de Gorbatchev a conduit Boris Eltsine au pouvoir au début des années 1990 jusqu’aux années 2000. Fragilisé par la maladie, il a dû quitter le pouvoir, avec la garantie de ne pas être poursuivi, laissant la place à un ancien officier du KGB, soucieux de restaurer la grandeur de la Russie.

Il est important de noter que les alliances se font et se défont en politique, tandis que les USA savourent leur victoire après la disparition de l’ex-URSS.

Il est difficile de critiquer un vainqueur après sa victoire, mais comme disait un sage, c’est après le bal qu’on paie les musiciens.

Il est également essentiel de rappeler que les États africains n’ont pas profité de la fin de la guerre froide pour ouvrir la porte à la démocratie avec l’aide de l’Europe. Au lieu de cela, des démocraties de façade ont été mises en place.

Pour garder la mainmise sur les ressources de l’Afrique, l’Occident a installé des dirigeants en promettant une protection en échange de l’exploitation des économies locales.

L’absence de consensus et de cohésion au niveau régional et sous-régional, ainsi que le manque de développement des technologies de l’information (NTIC), a permis l’émergence de réseaux sociaux et une solidarité de la diaspora, fatiguée de vivre dans le racisme exacerbé par la montée du populisme.

L’écart entre riches et pauvres a laissé place à une société déséquilibrée. Les institutions demeurent instables à cause du parti unique, et les oppositions sont soit muselées, soit manipulées. La Banque mondiale et le FMI ont mis en place des politiques pour endetter l’Afrique afin d’empêcher son industrialisation et son indépendance économique.

Les régimes dictatoriaux, complices avec l’Occident, demeurent insensibles à la misère sociale.

Cette question a été abordée dans le livre Autopsie d’une démocratie piégée. L’un des obstacles au développement économique de l’Afrique réside également dans la prolongation d’une coopération selon le modèle européen des ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), qui n’était qu’un autre moyen de maintenir les anciennes colonies sous contrôle.

Les organismes africains internationaux

N’exerçant pas un vrai contre-pouvoir, étant donné que les parrains de ces organismes ne travaillent que sur la base des intérêts actuels au lieu d’avoir une feuille de route sur une politique inclusive et indépendante.

Historique des organismes régionaux :

– Organisme régional ;
– Organismes sous-régionaux ;
– Les institutions économiques de coopération africaine ;
– Les coopérations militaires.

À travers cette partie, il est impérieux de faire un aperçu historique sur les organisations et les créations des États indépendants depuis la conférence de Berlin de 1885 pour comprendre aujourd’hui d’où une petite révision de l’ouvrage Autopsie d’une démocratie piégée pour enfin se rendre compte de comment certains États occidentaux ont fait de l’Afrique leur chasse gardée en allant jusqu’à plonger les populations dans une misère totale en laissant les entreprises privées qui à leur tour font d’énormes profits. Tout cela sous la complicité des régimes cherchant à privilégier les clans au lieu de la population.

Les différents axes critiques :

– Comment expliquer le potentiel de pays africains arrivant à enrichir les anciens colons alors que leurs populations croupissent dans la misère les poussant en exil ?
– Comment expliquer la montée d’immigration africaine vers l’Europe ? 
– Comment expliquer que les matières premières africaines se trouvent être au centre du développement technologique du monde, mais que son économie reste toujours en retard ?
– Pourquoi aujourd’hui l’économie monétaire de plusieurs pays d’Afrique est contrôlée par un seul pays qui est la France ?
– Quelle est l’influence de l’ex-URSS dans l’organisation de la politique africaine ?
– Bilan et erreur de la France en Afrique ;
– Le réseau France Afrique ;
– La zone de FCA ;
– Le déclin de la politique française ou des pays de l’OTAN en Afrique ;
– L’influence de Moscou à travers le groupe Wagner.

Chapitre I

Cadre conceptuel et contextuel

de la géopolitique

I

Histoire

Pour mieux comprendre notre démarche dans ce livre, un rappel historique me semble nécessaire. Il est important de souligner que les relations internationales, depuis leur origine dans l’Antiquité, apparaissent plutôt comme un phénomène social. Ce n’est qu’autour des années 1920 qu’elles se sont structurées en une discipline autonome, distincte de la philosophie et du droit. Bien qu’il existe une abondante littérature sur le sujet, notre intérêt ici est de comprendre que la conflictualité entre les cités grecques, notamment Sparte et Athènes lors de la guerre du Péloponnèse, ainsi que les jeux d’alliances secrètes entre les différents protagonistes, montre que, déjà à l’époque, les hommes étaient prêts à tout pour défendre leur pouvoir, faisant preuve d’une nature comparable à celle des loups.

Les acteurs sont dans une phase de dissuasion. Chaque conflit se déclenche en fonction de plusieurs facteurs. Des auteurs comme Thucydide ont largement écrit sur le sujet. Il était souvent question de l’imperium et de la recherche de la puissance. Le conflit est inhérent à la société humaine.

Les écrits de plusieurs auteurs de l’Antiquité, du Moyen Âge, de la Renaissance et des temps modernes jusqu’au traité de Westphalie montrent que l’État se modernise, tout comme la géopolitique, et aujourd’hui, l’évolution des relations internationales. Hugo de Grotius, dans son ouvrage De Jure Belli ac Pacis, aborde les questions liées au droit international, qui vont plus tard réglementer les relations entre les acteurs. Hans Morgenthau, avec ses contributions, fera des relations internationales une science carrefour à travers ses analyses. Ainsi, la guerre devient un outil de politique étrangère. Pour en revenir au rôle des dirigeants africains ainsi que des métropoles occidentales dans la quatrième édition des relations internationales, on constate une évolution de ces concepts.

Dans la vie politique américaine, par exemple, l’expression To Jump on the Bandwagon