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L'antiquité gréco-romaine constitue le fondement de notre civilisation occidentale. Le christianisme étant l'autre versant. Il est d'ailleurs né lui-même sous l'antiquité donnant naissance à l'helléno-christianisme. Nous touchons-là au coeur de notre vie culturelle. C'est dans ce terreau culturel que notre inconscient collectif prend ses racines. Il m'a donc paru normal de commencer mon étude de la pensée politique avec cette période historique. Le volume suivant concernera sans doute le christianisme et la monarchie d'ancien régime. Un de mes professeur de droit à l'université de Dijon, Monsieur Pierri, aimait dire à ses étudiant que les penseurs grecs avaient tout dit, tout découvert et que l'étude de la pensée politique pouvait s'arrêter avec la mort de Chrysippe, le dernier stoïcien, en 205 avant Jésus-Christ. Tout le reste ne fera que reprendre l'imagination du monde grec, ne sera que le plagiat de cette formidable époquée. Le génie grec est d'avoir tous vue, tout compris et donc tout dit avant les autres. Quelques soit les époques, les plus grands philosophes ne s'y sont pas trompé. Ils puissent leurs inspirations dans le monde hellène. C'est d'ailleurs pour moi un signe qui ne trompe personne sur le talent d'un auteur. Il doit être capable de retrouver son prédécesseur du monde antique pour le citer et l'adapter à l'époque moderne. Pour provocatrice qu'elle soit, la formule est exacte. J'y souscrit des deux mains. C'est ce que je m'efforcerais de montrer tout au long de ce recueil. Monsieur Pieri ne visait que la pensée grecque. A titre personnel j'y inclus également le monde romain. Pour Rome, la question est différente. Aucun romain n'arrive à la cheville d'un Platon, d'un Aristote ou même d'un Diogène. La pensée ne s'exprime pas tant chez les philosophes que dans le monde concret. La ville aux sept collines reprend la philosophie hellène et sa mythologie pour l'adapter à l'Italie. Elle ne produit rien de spécifique. En revanche l'action politique est ici exprimée au-delà du génie. Les hommes de la république romaine s'inspirent certes de Solon, de Dracon ou de Périclès, mais c'est pour porter leurs idées à une ou plusieurs octaves supérieures.
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Seitenzahl: 352
Veröffentlichungsjahr: 2018
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CHAULVERON
Nostradamus et la fin des temps (janvier 2016).
Le prophète Daniel et la fin des temps (janvier 2017).
L’Apocalypse de Saint-Jean et la fin des temps 1 (février 2018).
L’apocalypse de Saint-Jean et la fin des temps 2 (mars 2018).
ANATOLE LE PELLETIER préface de CHAULVERON
Les oracles de Michel de Nostredame.
ABBE AUGUSTIN LEMMAN préface de CHAULVERON
L’avenir de Jérusalem.
L’Antéchrist, suivi des Antéchrists chez Nostradamus.
GUSTAVE LE BON préface de CHAULVERON
La psychologie des foules.
SUN TSE préface de CHAULVERON
L’art de la guerre.
JEREMY BENTAM préface de CHAULVERON
Le Panoptique.
SITE INTERNET
http://astrologie-mondiale.com.
Introduction.
PREMIERE PARTIE :
L’ANTIQUITE GRECQUE.
Sous Partie 1 :
Avant la démocratie athénienne.
Chapitre 1 :
La naissance du courant rationaliste.
Section 1 : Les concepts de base.
§1 : L’opposition entre
mythos
et
logos.
§2 : Les notions de
natura
et de
nomos
.
Section 2 : Les premiers penseurs.
§1 : Héraclite d’Ephèse (fin du VI
e
siècle).
§2 : Les physiciens.
Chapitre 2 :
La monarchie de type mycénienne.
Section 1 : Absence de cité.
Section 2 : Le roi.
§1 : La filiation divine
§2 : La fonction guerrière.
§3 : La filiation justicière.
Section 3 : Les limitations du pouvoir du roi.
§1 : La
boulé
.
§2 : Le
démos
.
Chapitre 3 :
La période archaïque.
Section 1 : L’essor économique.
Section 2 : La crise sociale.
Section 3 : La crise politique.
§1 : L’évolution du pouvoir royale.
§2 : L’
aréopage
.
§3 : La
boulé
.
§4 : L’
ecclésia
.
Sous Partie 2 :
La démocratie athénienne triomphante.
Chapitre 1 :
Les législateurs : Dracon et Solon.
Section 1. Dracon (621 av. J-C).
Section 2. Solon (594-593 av. J-C).
§ 1 : La réforme politique.
§ 2 : La réforme judiciaire.
§ 3 : La réforme agraire.
Chapitre 2 :
Clisthène (524-523 av. J-C).
Section 1. Les nouveaux cadres territoriaux.
Section 2. La réforme de la citoyenneté.
Section 3. L’ostracisme.
Chapitre 3 :
Ephialtès (462-458 av. J-C).
Section 1. Le contrôle des magistrats.
§1 : Le
dokimasie
.
§2 : L’
euthyna
.
Section 2. Le contrôle de constitutionnalité.
Section 3. Le crime de haute-trahison.
Chapitre 4 :
L’architecture grecque.
Section 1 : Les trois ordres.
§ 1 : L’ordre dorique.
§ 2 : L’ordre ionique.
§ 3 : L’ordre corinthien.
Section 2 : Les temples.
Chapitre 5 :
La démocratie à Athènes.
Section 1. L’
ecclésia
.
Section 2. La
boulé
.
Section 3. L’
héliée
.
Section 4. Les magistrats.
Chapitre 6 :
Hérodote (484-425 av. J-C).
Section 1 : Les formes de régime.
§1 : Le gouvernement démocratique.
§2 : Le gouvernement oligarchique.
§3 : Le gouvernement tyrannique.
§4 : Le gouvernement aristocratique.
Section 2 : Le meilleur régime ?
§1 : Otanes.
§2 : Megabyse.
§3 : Darius.
§4 : Hérodote.
Chapitre 7 :
Périclès (495-429 av. J-C).
Section 1 : La démocratie athénienne.
Section 2 : Les fêtes et les jeux.
Section 3. L’œuvre politique.
§ 1 : Réformes de la citoyenneté.
§ 2 : La
misthophonie
.
§ 3 : Ouverture des charges de magistrat.
Section 4. L’œuvre sociale.
Chapitre 8 :
Le théâtre grec.
Section 1. La tragédie.
Section 2. La comédie.
Sous Partie 3 :
La démocratie athénienne en crise.
Chapitre 1 :
Les sophistes.
Section 1 : La première génération : Protagoras (490-420).
Section 2 : Deuxième génération (430-410 av. J-C).
§1 : Antiphon (480-410).
§2 : Thrasymaque (459- ?).
§3 : Calliclès.
Chapitre 2 :
Socrate (469-399 av. J-C).
Section 1 : La
maïeutique
.
Section 2 : Critique de la démocratie.
Section 3 : Le procès de Socrate.
Chapitre 3 :
Xénophon (430-355 av. J-C).
Section 1 : La société de Sparte.
§1 : Les
homoioi
.
§2 : Les
hilotes
.
Section 2 : Le pouvoir politique à Sparte.
§1 : Une royauté bicéphale.
§2 : Les
éphores
.
§3 : La
Gérousie
.
§4 : L’
apella
.
Sous Partie 4 :
Platon (427-347 av. J-C).
Chapitre 1 :
« Le politique »
Chapitre 2 :
La République.
Section 1 : La cité idéale.
§1 : La tripartition de la cité.
A. La classe dirigeante.
B. La classe des gardiens.
C. La classe des cultivateurs et artisans.
D. La hiérarchisation des groupes sociaux.
§2 : L’éducation.
§3 : La vie communautaire.
§4 : L’obéissance à la loi.
Section 2 : La critique des diverses formes de gouvernement.
§1 : L’aristocratie.
§2 : La timocratie.
§3 : L’oligarchie.
§4 : La démocratie.
§5 : La tyrannie.
Chapitre 3 :
Les lois.
Sous Partie 5 :
Aristote (384-322 av. J-C).
Chapitre 1 :
Ethique à Nicomaque.
Section 1 : La justice distributive et l’égalité géométrique.
Section 2 : La justice commutative et l’égalité arithmétique.
Chapitre 2 :
Les politiques.
Section 1 : L’homme animal social.
§1 : De la famille à la cité.
§2 : L’importance de l’économie.
Section 2 : Les différentes formes de gouvernement.
§1 : Les deux critères du gouvernement.
A. Le critère objectif.
B. Le critère subjectif.
§2 : Les formes de gouvernement.
A. Les formes pures.
B. Les formes dérivées.
Section 3 : L’organisation interne du régime.
§1 : La théorie climatique.
§2 : Les trois pouvoirs.
A. Le pouvoir législatif (l’assemblée générale).
B. Le pouvoir exécutif.
C. Le pouvoir judiciaire.
§3 : La domination de la classe moyenne.
Chapitre 3 :
Hippodamos (498-408 av. J-C).
Section 1 : L’organisation tripartite de la cité.
Section 2 : Le plan hippodaméen.
Sous Partie 6 :
La période hellénistique
(359-168 av. J-C).
Chapitre 1 :
La monarchie hellénistique.
Section 1 : La montée en puissance de la Macédoine.
§1 : Philippe de Macédoine (359-336).
§2 : Alexandre le Grand (336-323).
Section 2 : Le pouvoir politique.
§1 : Le basileus.
A. La fonction guerrière.
B. La fonction nourricière et sociale.
C. La fonction judiciaire.
§2 : Le conseil du roi.
§3 : L’assemblée des macédoniens.
Chapitre 2 :
Le cynisme (404-323 av-J-C).
Chapitre 3 :
L’épicurisme (306-270).
Chapitre 4 :
Le stoïcisme (301-205).
DEUXIEME PARTIE :
L’ANTIQUITE ROMAINE.
Sous Partie 1 :
La monarchie romaine.
(753-509).
Chapitre 1 :
La fondation de Rome (753).
Section 1 : Romulus et Remus.
Section 2 : Enée et les troyens.
Section 3 : L’enlèvement des Sabines.
Section 4 : Les deux phases de la monarchie romaine.
Chapitre 2 :
La monarchie latino-sabine (753-616).
Section 1 : Le pouvoir royale.
§1 : La fonction religieuse.
§2 : La fonction militaire.
§3 : Fonctions magiques ou judiciaire.
Section 2 : La transmission du trône.
§1 : Hérédité matrilinéaire.
§2 : La notion d’interrex.
§3 : Les trois étapes de l’investiture royale.
Section 3 : Les autres institutions
§1 : Les comices curiates.
§2 : Le Sénat.
Chapitre 3 :
La monarchie étrusque (616-509).
Section 1 : Evolution des institutions politiques.
§1 : Apparition de l’
imperium
.
§2 : Disparition de l’
interrex
.
Section 2 : Réformes sociales.
§1 : Les
comices centuriates
.
§2 : Les
comices tributes
.
Section 3 : La révolution de 509
Sous Partie 2 :
La République romaine triomphante.
(509-132).
Chapitre 1 :
La lutte entre plébéiens et patriciens.
Section 1 : La domination patricienne sur le République.
Section 2 : La lutte entre patriciens et plébéiens.
§1 : Les premières conquêtes de la plèbe (494-493).
§2 : La loi des XII tables (462).
§3 : La
lex licinio-sextiennes
(367).
Section 3 : La création de la
nobilitas
.
Chapitre 2 :
Les institutions de la République.
Section 1 : Les assemblées.
§1 : Les
comices curiates
.
§2 : les
comices centuriates
.
§3 : Les
comices tributes
.
Section 2 : Les magistrats.
§1 : La censure.
§2 : Le consulat.
§3 : Le prêteur.
§4 : Les édiles.
§5 : Les questeurs.
§6 : La dictature.
Section 3 : Le Sénat.
Section 4 : Les institutions plébéiennes.
§1 : Le tribun de la plèbe.
§2 : La
concilia plebis
.
Chapitre 3 :
Polybe (203-120 av. J-C).
Section 1 : Les trois formes de gouvernement.
Section 2 : La constitution romaine.
Section 3 : Une constitution équilibrée.
Sous Partie 3 :
La République romaine en crise.
(132-44).
Chapitre 1 :
La crise économique du II
e
siècle.
Section 1 : Les conquêtes territoriales.
Section 2 : Le dépérissement de la classe moyenne.
§1 : Le
latifundium
.
§2 : L’inflation.
§3 : La baisse de la démographie.
Section 3 : Le développement du capitalisme financier.
§1 : Les chevalier publicains.
§2 : La corruption électorale.
Chapitre 2 :
Les populares et les optimates.
Section 1 : La bipolarisation de la vie publique romaine.
Section 2 : Les
populares
.
Section 3 : Les
optimates.
Chapitre 3 :
Les Gracques (132-125).
Section 1 : La réformes de Tiberius Gracchus (133-132).
§1 : La
lex rogatio simponia
(133).
§2 : La commission des trois.
§3 : La chute de Tiberius Gracchus (132).
Section 2 : Les réformes de Caïus Gracchus (126-121).
§1 : La réitération des fonctions de tribun (125).
§2 : La réforme agraire.
§3 : Le
senatus consulte ultime
(121).
Chapitre 4 :
Marius (107-86).
Section 1 : La politique sociale de Marius.
Section 2 : Transformation de l’armée.
Section 3 : La guerre sociale.
Chapitre 5 :
La dictature de Sylla (88-78).
Section 1 : Le premier mandat de consul.
Section 2 : Le chef militaire.
Section 3 : La dictature
res publicae constituendae
(82 à 78).
Chapitre 6 :
Spartacus (73-71).
Section 1 : L’augmentation de la masse servile.
Section 2 : Les révoltes.
§1 : Les révoltes siciliennes (140-132 et 104-100).
§2 : La révolte de Spartacus (73-71).
Chapitre 7 :
César (49-44).
Section 1 : Le premier
triumvirat
(60-50).
Section 2 : La conquête des Gaulles par Jules César (57-52).
Section 3 : La guerre civile (50-48).
Section 4 : La dictature de César (48-44).
§1 : La marche vers le pouvoir absolu.
§2 : La base populaire du pouvoir de César.
§3 : La mort de César.
Sous Partie 4 :
L’Empire romain.
(27 av-J-C – 750 ap. J-C).
Chapitre 1 :
Cicéron (106-43 av. J-C).
Section 1 : Le
princeps
.
Section 2 : Le droit naturel.
C’est une préfiguration des droits de l’Homme de 1789. Sur ce point-là également, Cicéron est un génie inégalé qui traversera les siècles.
Chapitre 2 :
Octave-Auguste (44 av. J-C-14 ap. J-C).
Section 1 : La fin de la République.
Section 2 : La naissance du principalat.
§1 : Le compromis de 27 av. J-C.
§2 : Les bases de son pouvoir.
A. L’
imperium pro-consulaire
.
B. L’
auctoritas
.
C. Puissance tribunitienne.
§3 : La juxtaposition de deux circuits institutionnels.
Chapitre 3 :
Néron et Sénèque.
Section 1 : Néron (37-68).
Section 2 : Sénèque (4 av. J-C-65 ap. J-C).
Chapitre 4 :
Marc-Aurèle (121-180 av. J-C).
Chapitre 5 :
Caracalla et l’extension de la citoyenneté.
Bibliographie.
Table des illustrations.
Table des matières.
L’antiquité gréco-romaine constitue le fondement de notre civilisation occidentale. Le christianisme étant l’autre versant. Il est d’ailleurs né lui-même sous l’antiquité, donnant naissance à l’helléno-christianisme. Nous touchons-là au cœur de notre vie culturelle. C’est dans ce terreau fertile que notre inconscient collectif prend ses racines. Il m’a donc paru normal de commencer mon étude de la pensée politique avec cette période historique. Le volume suivant concernera sans doute le christianisme et la monarchie d’Ancien Régime.
Un de mes professeurs de droit à l’université de Dijon, Monsieur Pieri, aimait dire à ses étudiant que les penseurs grecs avaient tout dit, tout découvert et que l’étude de la pensée politique pouvait s’arrêter avec la mort de Chrysippe, le dernier stoïcien, en 205 avant Jésus-Christ. Tout le reste ne fera que reprendre l’imagination du monde grec, ne sera que le plagiat de cette formidable épopée. Le génie de l’hellénisme est d’avoir tous vue, tout compris et donc tout dit avant les autres. Quelles que soient les époques, les plus grands philosophes ne s’y sont pas trompés. Ils puisent leurs inspirations dans cette période-là. C’est d’ailleurs pour moi un signe qui ne trompe personne sur le talent d’un auteur. Il doit être capable de retrouver son prédécesseur de l’Antiquité, pour le citer et l’adapter à son époque moderne. Pour provocatrice qu’elle soit, la formule est exacte. J’y souscris des deux mains. C’est ce que je m’efforcerais de montrer tout au long de ce recueil.
Monsieur Pieri ne visait que la pensée grecque. A titre personnel j’y inclus également le monde romain. Pour Rome, la question est différente. Aucun Latin n’arrive à la cheville d’un Platon, d’un Aristote ou même d’un Diogène. La réflexion ne s’exprime pas tant chez les philosophes que dans le monde concret.
La ville aux sept collines reprend la philosophie hellène et sa mythologie pour l’adapter à l’Italie. Elle ne produit rien de spécifique. En revanche, l’action politique est ici exprimée au-delà du génie. Les hommes de la république s’inspirent certes de Solon, de Dracon ou de Périclès, mais c’est pour porter leurs idées à une ou plusieurs octaves supérieures. Le génie romain se trouve-là. La lecture de la littérature latine ne trompe personne. L’équivalent de Platon ou d’Aristote porte le nom de Tite-Live, de Plutarque ou de Tacite. Trois historiens témoins de la vie de la cité. La lecture des « histoires romaines » de Tite-Live fut pour moi un choc aussi grand que celui de « la République » de Platon ou « les politiques » d’Aristote.
Pour notre époque, l’antiquité est un modèle inépuisable de réflexion et de comparaisons. Nos politiciens sont des enfants de cœur à côté des frères Gracques, d’un César ou d’un Octave. Mélenchon n’arrivera jamais qu’à la cheville de Caïus Gracques, Macron n’est qu’un ectoplasme insipide du fabuleux César. Tout au plus, peut ont le rapprocher du Jules César de « trois heures moins le quart avant Jésus-Christ ». L’époque a d’ailleurs servi de modèle politique depuis la Renaissance. Les philosophes des Lumières ne juraient que par Sparte. Combien de gens le savent aujourd’hui ? Lorsque vous verrez la gueule du modèle, vous ne pourrez que comprendre les dérives actuelles de la république des loges. Tout devient logique quand on prend la peine de rechercher les sources historiques.
Je me dois maintenant de parler des intimidations et menace dont j’ai fait l’objet durant la rédaction de ce livre. C’est désormais une tradition. Cette fois-ci, l’attaque est d’une violence sans précédent. Le 31 août 2018, j’ai reçu une lettre recommandée de la Préfecture annonçant mon expulsion du logement que j’occupe depuis quatre ans, je dois quitter les lieux avant le 11 septembre 2018. Tout un symbole, alors que je m’apprête à publier un livre sur le complotisme. Après le 11 septembre 2001, je connaîtrais moi-même le choc de la destruction de mon foyer, après celle des tours jumelles de Manhattan. C’est la deuxième fois que je subis un tel outrage. Déjà, j’ai été expulsé par le GIGN, en toute illégalité, le 26 août 2014, puis jeté en prison, sans être beaucoup défendu, ni par la gauche dite sociale ou par la soi-disant dissidence de droite. Manifestement, ceux-ci sont tellement persécutés par la Gestapo marconienne qu’ils ont peur de l’affronter pour me défendre. Ces gens-là sont l’opposition contrôlée de type orwellienne. Hurler aux loups avec l’appui de tous les médias de la dissidence, ou du système, pour qu’on ne parle que d’eux. Pendant ce temps, les vrais opposants sont persécutés, tués, précarisés dans le silence presque total. Les historiens du futur devront étudier ce vaste phénomène de manipulation mentale.
Au moment où vous lirez ce livre, je serais soit en prison, soit SDF dans les rues de Lille, soit tout simplement mort. C’est sans doute le destin que me réserve Dieu. En cette fin des temps triomphante, le règne de Satan est plus que jamais au sommet de son pouvoir, avec la complicité plus ou moins passive du peuple.
Figure 1 : lettre préfecture du Nord du 31 août 2018.
Bonne lecture.
Chaulveron
Nord de la France.
31 août 2018.
La pensée politique grecque avant la démocratie est très riche. Elle organise les concepts de base qui seront ensuite utilisés par les philosophes, quelles que soient les époques (Section 1). Il est très important de comprendre que ces éléments constituent en quelques sortes la boite à outils du petit philosophe en herbe. C’est le fondement culturel de notre civilisation occidentale. Les premiers penseurs (secteur 2) sont peu nombreux et mal connue, je n’insisterais pas à leurs sujets.
Section 1 : Les concepts de base.
Nous avons deux concepts de base sous forme d’opposition antinomiques : la dualité entre le mythos et le logos (§1) ; l’opposition entre la natura et le nomos (§2).
§1 : L’opposition entre mythos et logos.
Avant le courant rationaliste, la justification du droit et du pouvoir était fondée sur la mythologie, le mythos. La mythologie est un récit qui raconte comment les choses se sont déroulés à l’origine du monde et comment l’époque actuelle fonctionne. Ce n’est pas fondé sur la raison.
Dans un langage clair, ce sont les récits mythologiques qui relatent et organisent le pouvoir dans la cité. Zeus est la source d’inspiration des hommes et du fonctionnement de la société. Le droit était alors d’origine divine.
Le développement de la pensée philosophique rationnelle, permet l’abandon de cette idée. On justifie désormais le droit et l’organisation politique par la raison, le logos. Le logos, c’est l’instrument intellectuel, propre à l’homme, la parole. Le logos, c’est l’ordre du monde qui s’organise dans l’esprit. On cherche par le verbe à donner un sens à ce qui nous entoure.
Le mythos est une grille de lecture du monde des hommes qui est extériorisé. Les mythes, sont des archétypes universels venus de l’inconscient collectif. Ils sont ensuite projetés sur le monde extérieur. Je vous renvoie à la lecture de l’œuvre de Carl Gustav Jung et à son remarquable travail sur la mythologie gréco-romaine1.
Le logos est issu de la pensée intérieure de l’homme.
Cette subdivision existera au-delà de la pensée grecque. Des auteurs fonderont leur pensée sur le mythos, d’autres sur le logos. Retenez bien cela.
§2 : Les notions de natura et de nomos.
La natura, c’est la nature de l’homme, mais également la nature en elle-même. Ce sont les petits oiseaux, les herbes, les poissons dans l’eau, les montagnes ou le vent. C’est un terme ambigu. Il semble se référer à l’ensemble de ce qui est régi et organisé par les lois de la nature.
La natura s’oppose à la morale et aux législations humaines. C’est le nomos. Le nomos est créé par les hommes pour assurer la vie de la cité (polithéia). Elles sont écrites et lues sur la place publique.
Les lois de la nature sont éternelles et immuables, alors que les lois humaines sont inférieures et doivent se référer et se soumettre aux lois de la Nature. Il y a une soumission du nomos à la natura.
Une nouvelle fois retenez bien cela. Comme nous avons opposé le mythos et le logos, nous devons opposer la natura et le nomos. Ces concepts vont transparaître chez presque tous les auteurs, jusqu’à nos jours. Nous allons le voir par la suite.
Section 2 : Les premiers penseurs.
La philosophie politique des premiers Grecs est assez mal connue. On maîtrise mieux chez eux, leurs idées sur la nature et la raison. Mais ce n’est pas l’objet de mon livre. Alors je serais assez bref.
Vous devez retenir une idée importante. La question essentielle dans leurs réflexions est de savoir, en quelle matière sont faites les choses (le feu, l’eau, etc.). La naissance et la destruction du monde sont réglées par un certain ordre juste.
De cette époque, on peut faire ressortir Héraclite (§1) et les physiciens (§2).
§1 : Héraclite d’Ephèse (fin du VIe siècle).
Figure 2 :Héraclite, Johannes Moreelse, XVIIe siècle.
Héraclite est un penseur qui vécut à la fin du VIe siècle dans la cité d’Ephèse, sans qu’il soit possible de dater avec précision la période où il exista. Il est nommé par Aristote et Diogène Laërce2. Nous ne disposons plus de ses ouvrages, qui n’ont pas réussi à survivre au préjudice du temps. Seul reste quelques fragments du recueil « de la nature ». Il est disponible sur internet.
Héraclite était un descendant du roi athéniens Codros, le dix-septième et dernier souverain de cette lignée mythique. Il est tué lors d’une bataille contre les doriens. Son fils Médon, lui succède comme « archonte perpétuel ». Il devient un magistrat au sens antique du terme, c’est-à-dire un homme politique occupant la fonction de monarque. Il est élu à vie, par l’assemblée du peuple, ce qui lui retire sa dimension divine. Héraclite était un partisan du système monarchique d’avant Médon. Pour cela, il s’opposa avec force aux démocrates. Nous y reviendrons au chapitre suivant.
La pensée d’Héraclite est proche du bouddhisme ou du taoïsme. Pour lui, le polémos est à l’origine de toute chose. C’est l’équivalent du Tao des Chinois.
Polémos pourrait être traduit en français moderne par « guerre ». La naissance et la conservation des choses ne sont dues qu’au conflit entre des forces contraires. Le terme polémos a donné le mot « polémique ». Les deux éléments qui se font la guerre ressemblent au yin et au yang.
Figure 3 :Yin et yang.
Si le conflit prend de l’ampleur, nous avons un risque de destruction de la terre. Pour éviter cela, il faut trouver l’équilibre entre les deux forces contraires. L’équilibre est maintenu par le diké.
Diké est assis au côté du trône de Zeus dans l’Olympe, avec Thémis. Thémis, c’est la justice divine et la loi en général, alors que Diké est la justice humaine. Nous voyons ici, l’influence du mythos dans la pensée de l’auteur. La déesse vient rétablir l’équilibre dans le désordre du monde des hommes.
§2 : Les physiciens.
Pour les physiciens, la nature est régie par des lois. Ces lois sont universelles et immuables. La nature est tenue pour rationnelle. La loi humaine est perçue comme un artifice humain dont le fondement est naturel. Les physiciens dévalorisent les lois humaines.
Comme chez Héraclite, on retrouve une distinction essentielle entre un droit naturel de nature divine et le droit humain qui doit respecter le droit naturel.
Figure 4 :Buste de Thalès de Millet, illustration de l'ouvrage d'Ernst Wallis, 1877.
Les représentants de cette école de pensée furent Thalès de Millet3 (625-547), Anaximandre4 (610-546, et Anaximène de Millet5 (585-525).
Anaximandre est le premier à percevoir la terre comme sphérique en rotation. Le Soleil, la Lune et les étoiles tournant autour d’elle. Si certaines personnes au XXIe siècle pensent que la terre est plate6, ce ne fut pas le cas de nos ancêtres des débuts de l’antiquité grecque. Cela montre, en quelques sortes la régression intellectuelle de notre époque.
La vision est remarquable pour son temps, compte tenu de la connaissance limité de la géographie de la terre, alors qu’aujourd’hui nous disposons de télescopes, de satellites et de fusées spatiales.
Figure 5 :Le modèle de l’univers selon Anaximandre, à gauche, le jour en été, à droite, la nuit en hiver.
Figure 6 :La carte du monde selon Anaximandre.
1 C. G. Jung, K. kerenyi, Introduction à l’essence de la mythologie, petite bibliothèque Payot, 1993.
2 Diogène de Laërce, vie, doctrine et sentences des philosophes illustres, GF, 1993, livre IX, chapitre I.
3 Diogène de Laërce, vie, doctrine et sentences des philosophes illustres, GF, 1993, livre I, chapitre I.
4 Diogène de Laërce, vie, doctrine et sentences des philosophes illustres, GF, 1993, livre II, chapitre I.
5 Diogène de Laërce, vie, doctrine et sentences des philosophes illustres, GF, 1993, livre II, chapitre II.
6 Les partisans de cette thèse s’appellent eux-mêmes les « platistes », non sans un certain humour.
Mycènes était la capitale d’un vaste royaume. L’un des plus prestigieux de l’histoire grecque. Il prit naissance vers l’an mille six cent avant Jésus-Christ, pour s’achever en mille deux cent avant Jésus-Christ. C’est l’âge de bronze.
Figure 7 : La période mycénienne.
L’un de ses rois de Mycènes les plus célèbres est Agamemnon qui inspira l’Illiade7 et l’odyssée8 d’Homère. On le retrouve également dans les tragédies de Sophocle, Ajax9, ou chez Eschyle dans Agamemnon10.
La Grèce mycénienne se distingue par trois caractéristiques importantes. Il n’y a pas de cité (Section 1). C’est une monarchie (Section 2) dont les pouvoirs sont limités par divers organes juridiques (Section 3).
Section 1 : Absence de cité.
L’état mycénien ne comporte aucune cité, au sens antique du terme, c’est-à-dire une ville entourée d’un territoire et peuplé de citoyen doté de droit politique. Les citoyens ayant conscience de former une association indépendante et souveraine.
A Mycènes, aucun citoyen, donc aucun droit politiques lié à l’existence de la cité. De même, pas de métèque, c’est-à-dire d’étranger. Une cité doit nécessairement distinguer les citoyens des non-citoyens. C’est la base. Un principe que nous avons oublié aujourd’hui.
On trouve à la place une multitude de petits royaumes dirigés par des rois. Parmi ceux-ci, se trouve, Athènes et Sparte. Ces rois vont participer à la guerre de Troie.
Section 2 : Le roi.
Le roi dispose de trois fonctions qui justifie son pouvoir, il est d’ascendance divine (§1), un chef de guerre (§2) et la source de la justice (§3).
§1 : La filiation divine.
Le roi n'est pas un dieu. Mais son pouvoir vient des Dieux. Il y a une origine divine à son pouvoir, car le roi descend des dieux sans en être un lui-même. C’est la différence avec les pharaons en Egypte.
Toutes une partie de la légitimité de son autorité royale émane de la filiation divine. A cause de celle-ci, il y a un caractère dynastique très marqué. Le droit héréditaire profite à l’aîné.
A Athènes, nous connaissons les noms des premiers rois dont l’origine est semi-mythique. Elle se trouve dans les chroniques d’Eusèbe de Césarée. Vous pouvez la lire sur internet.
Périphas.
Autochtone
11
.
1746.
Ogygès.
Déluge primordial.
Actée.
1556-1506.
Cécrops l’autochtone.
Autochtone. Fondateur d’Athènes.
1506-1497.
Cranaos.
Autochtone. Déluge de Deucalion.
1497-1487.
Amphictyon.
Fils de Deucalion. Fondateur de l’amphictyons de Delphes.
1487-1437.
Erichthonios.
Autochtone. Epouse une naïade
12
.
1437-1397.
Pandion.
Epouse une naïade.
1397-1347.
Erechthée.
1347-1307.
Cécrops.
1307-1282.
Pandion.
Chassé du pouvoir par son oncle Métion. Deviens roi de Mégare.
1282-1234.
Egée.
Meurs noyé dans la mer qui porte son nom.
1234-1204.
Thésée.
Epouse Phèdre. Unificateur de l’Attique sous la bannière d’Athènes. Fondateur de l’Acropole. Enlève Hélène. Renversée par Castor et Pollux.
1204-1181.
Ménesthée.
Chef des Athéniens pendant la guerre de Troie.
Présent à l’intérieur du cheval de Troie.
1181-1148.
Démophon.
Fils de Thésée. Participe à la guerre de Troie avec Ménesthée. Présent à l’intérieur du cheval de Troie. Reçois le trône d’Athènes.
1148-1136.
Oxyntès.
1136-1135.
Aphéidas.
1135-1127.
Thymétès.
Offre son trône au vainqueur du duel entre Mélanthos et Xanthos.
1126-1089.
Mélanthos.
1089-1068.
Codros.
Figure 8 : Cécrops, le roi-serpent, céramique de Palerme.
§2 : La fonction guerrière.
Le souverain est le roi qui a mené ses compagnons à la victoire. Il prélève une part de butin impressionnante et accumule des richesses dont il fait grand étalage.
Cela lui permet d’asseoir davantage son pouvoir. C’est un signe tangible de la supériorité du roi sur son aristocratie. Sa fortune personnelle permet ensuite de distribuer des cadeaux.
§3 : La filiation justicière.
Le roi est un juge. Il est le distributaire de justice, la fontaine, où la source de la justice. Le sceptre est le symbole de cette autorité judiciaire. Zeus le roi des dieux porte un sceptre surmonté d’un oiseau. Agamemnon dans l’Illiade est toujours accompagné du sien.
Figure 9 : Le sceptre de Zeus.
On retrouve le sceptre chez les rois de France. Il fait partie des « regalia », les objets sacrés utilisés lors du couronnement. C’est l’héritage du monde grec dans la monarchie française. On connaît plusieurs sceptres dans la tradition française. Celui de Dagobert (disparut dans des conditions très étranges, en 1795), celui de Charles V (il est actuellement au Louvres), celui de Saint-Louis (aujourd’hui disparut), le sceptre à la rose (pour les reines) et la main de justice.
Figure 10 : Le sceptre de Dagobert.
Figure 11 : Le sceptre de Charles V.
Figure 12 : Le sceptre de Saint-Louis et la main de justice.
Le monarque pose des règles de droit à l’occasion de litiges qu’on lui soumet. Il est conseillé par Zeus dans ses décisions. C’est la caution divine de son pouvoir. Le droit officiel est proclamé par le roi. Il administre la Thémis13.
Section 3 : Les limitations du pouvoir du roi.
Le pouvoir royal n'est pas illimité. Il est tempéré par deux forces politiques. Nous les retrouverons tout au long de l’histoire de la Grèce : la boulé (§1) et le démos (§2).
§1 : La boulé.
La boulé, un conseil formé de nobles nommés discrétionnairement par le souverain. Ils sont les habitants les plus âgés. Ils font bénéficier de leurs sagesses et de leurs expériences à l’ensemble de la société. C’est pour cette raison qu’ils sont très écoutés par le roi.
La boulé se réunit autour du feu sacré, le prytanée. Le feu ne doit jamais s’éteindre. Il symbolise la permanence de l’état. Il est situé au cœur de la ville dans un bâtiment circulaire sur l’agora, le tholos. D’ailleurs, les membres de la boulé sont appelés les prytaneis.
La boulé contribue avec le roi à exprimer la thémis.
Le souverain a le pouvoir de décision, mais il a l’obligation de prendre conseil auprès du conseil des sages avant d’arrêter une décision. C'est seulement s'il se conforme à la pensée des bouleutes que la décision prend de la valeur.
§2 : Le démos.
Le peuple, le démos, est l’assemblée qui se réunit sur l’agora, la place publique au centre de la ville. Ce n'est pas l'ensemble des habitants, mais seulement une partie de ceux-ci. Dès cette époque, on retrouve un lien entre le démos et le service militaire. Il prendra de l’importance avec la période suivante.
Figure 13 : Le système politique mycénien.
Ce n’est pas une assemblée délibérante. Elle n’a pas de pouvoir de décision. Elle fonctionne surtout par acclamation pour l’acceptation ou plus exceptionnellement le rejet d’une décision.
7 Homère, l’illiade, Folio classique, 1973.
8 Homère, l’odyssée, folio classique, 1973.
9 Sophocle, tragédies, folio classique, n°36, 1973.
10 Eschyle, tragédies complètes, folio classique, n° 1364, 1982.
11 Créature mi-homme, mi- serpent.
12 Nymphe aquatique vivant dans les eaux douces.
13 Déesse de la justice.
La période archaïque commence au VIIIe siècle et se termine au VIe siècle. Elle ne prend pas directement la relève de la période mycénienne. Entre les deux, la Grèce traverse une obscurité de quatre cents ans, dont il est difficile de dire quoi que ce soit.
Les premiers Jeux olympiques eurent lieu en 776 avant Jésus-Christ. C’est sans doute à ce moment-là que commence la période archaïque. Le retour de la civilisation grecque est permis par un miracle économique (section 1) qui va provoquer un bouleversement social (section 2) et politique (section 3).
Section 1 : L’essor économique.
La Grèce revient sur le devant de la scène en raison d’un miracle économique. On parle de petite révolution économique. Le moment est marqué par l’essor du commerce et de l'artisanat.
Figure 14 : Les colonies grecques.
L’expansion est due à la colonisation en dehors du territoire traditionnel, vers l'ouest (la Sicile) et vers l'est (l'Asie Mineure). Les colonies offrent des débouchés importants pour le commerce.
Le sol de la Grèce était relativement pauvre, impropre aux cultures céréalières, celles qui permettent de nourrir le peuple. En revanche, les cultures arbustives, comme l’olivier ou la vigne, se faisaient dans des bonnes conditions.
Les grecs importent des céréales des régions voisines. A l’inverse, ils vont exporter de l'huile, des olives, du vin, des produits manufacturés faits à partir de métaux précieux, telle la bijouterie ou des armes.
Section 2 : La crise sociale.
Les changements économiques ont des répercussions sur la société traditionnelle. A cela on peut ajouter une augmentation de la population dont on ne connaît pas les causes. Ces deux évènements vont provoquer une transformation de la société grecque. Elle marque le passage de l’âge sombre à l’âge archaïque.
On parle de l’appauvrissement de la petite paysannerie libre. Le partage égalitaire des terres par les lois successorales couplé avec une augmentation démographique diminue le capital foncier des agriculteurs. La petitesse des lots alloués aux héritiers fait que les cultivateurs sont obligés d'emprunter. Ils ne sont plus indépendants.
Les paysans ne peuvent pas rembourser leurs dettes et sont obligés de vendre leurs exploitations à leurs créanciers et se retrouvent avec le statut d’hectémores, de non-propriétaire qui exploitent des terres appartenant à quelqu’un d’autre. Ils versent une redevance au propriétaire. Elle est équivalente à cinq sixièmes de la production.
La crise est aggravée par la mise en œuvre des cultures arbustives. Elles supposent un capital important, en raison du délai très long de rentabilité.
Les céréales importées des colonies sont moins chères que celles produites pas les agriculteurs grecs.
Tout cela entraîne une concentration des terres entre les mains d’une oligarchie. La paysannerie disparaît.
Section 3 : La crise politique.
Cette crise économique et sociale rejaillit au niveau politique. Elle entraîne une évolution du pouvoir royale (§1) et de la boulé (§3), la création de l’aréopage (§2) et de l’ecclésia (§4).
§1 : L’évolution du pouvoir royale.
Les changements vont concerner la dignité royale. A partir du VIIIe siècle, le titre de roi ne disparaît pas, mais se transforme. Il devient progressivement un magistrat.
Codros, le dernier roi légendaire d’Athènes meurt lors d’une bataille contre les Argiens14.Son fils, Médon, lui succède au pouvoir, mais comme archonte-roi.
Le magistrat, sous l’antiquité, n’a rien à voir le sens moderne que nous lui connaissons. Sous l’antiquité, c’est un homme politique chargé de diriger la cité. On abroge l’aspect dynastique, en passant du mandat à vie (1068), à une durée limitée de dix ans (756), puis d’un an (68615).
En outre, certaines fonctions du roi vont disparaître. Il n’a plus de pouvoir militaire. Le commandement militaire est transmis au polémarque (la guerre se dit polemos en grec). L’administration intérieure et les cultes sont donnés à l’archonte éponyme.
On a donc trois magistrats qui remplace le monarque de la période mycénienne : un archonte polémarque, un archonte éponyme et un archonte roi. Le souverain n'est plus qu'un archonte parmi deux autres.
Au VIIème siècle, à une date inconnue, sont créés six archontes supplémentaires, les thesmothètes chargés des fonctions juridiques. Ce sont ceux qui préparent les lois et rendent la justice à la place du roi.
Il y a désormais neuf archontes. C’est un mille-feuille politique, liée à une évolution progressive des institutions. Du monarque de droit divin héréditaire, on passe à des magistrats élu pour un an par une assemblée populaire.
Archonte polémarque.
Archonte roi.
Archonte éponyme.
Guerre.
Administration.
Intérieure et cultes.
6 Thesmothètes.
Justice. Préparation des lois.
§2 : L’aréopage.
L’évolution de la vie politique athénienne entraîne la création d’une nouvelle institution, l’aréopage. Il se réunit sur la colline consacrée à Arès, près d’Athènes. C’est ce qui donnera son nom à l’institution. Aré-opage pour Arès. C’est le dieu de la guerre et de la destruction. Il est l’équivalent du Mars romain.
L’aréopage est formé de tous les anciens archontes sortis de leurs charges. Ils sont nommés automatiquement dès l’instant où il cesse leur fonction.
C’est un organe de contrôle sur les activités des magistrats en exercice. Il vérifie la rectitude morale, la gestion financière, etc. Il contribue à la préparation des lois en supervisant les thesmothètes. C’est un contrôle de leurs anciens pairs.
§3 : La boulé.
Les réformes de Solon (594-593) que nous verrons au chapitre suivant, transforme la boulé de fond en comble. Elle se compose désormais de représentant des tribus. Les tribus sont créées selon la richesse de ses membres.
La boulé va désormais préparer la rédaction des projets de loi. En concurrence avec l'aréopage, elle contrôler les magistrats.
§4 : L’ecclésia.
À l'époque archaïque, le noyau de l'armée est la cavalerie formée et monopolisée par la noblesse athénienne, l’aristoï. Ensuite, on voit apparaître l'infanterie lourde, les hoplites. C'est un changement d’une grande importance qui marque l’apparition d’un nouvel idéal militaire.
Avant cela, ce qui était mis en valeur, c’est l’héroïsme individuel. Désormais, il faut raisonner en termes d'armée de masse, dans laquelle va dominer la notion d'abnégation et de discipline. Il faut faire appel à une partie importante de la population. C’est l’entrée des classes moyennes dans l'art militaire.
Figure 15 :hoplite, gravure d’une statuette en bronze.
Une évolution équivalente apparaît dans la marine. Le navire de guerre se transforme, avec l’apparition des rameurs. Ils sont recrutés dans les classes inférieures, car il n'y a pas besoin d'équipement à fournir.
La transformation militaire permet l’apparition de la citoyenneté. C'est parce qu'on est soldat qu'on a son mot à dire dans le système politique. C'est ainsi qu'apparaît la cité, la polis.
Les citoyens se réunissent en assemblée, l’ecclésia. Elle remplace l’ancienne démos.
Une phrase d’Aristote dans les constitutions athéniennes évoque le lien entre la citoyenneté et le soldat.
« Les droits politiques étaient réservés à ceux qui étaient en état de s'armer. » (Aristote, constitution athénienne, chapitre IV).
La chose est importante. Elle concerne également le monde romain. La démocratie est nécessairement liée au monde militaire, le citoyen est un soldat chargé de défendre la cité. Pour notre époque, dès la Révolution française, un lien est établi entre le citoyen et la fonction militaire, avec la loi Jourdan-Delbrel du 5 septembre 1798 sur la conscription universelle et obligatoire. Jacques Chirac rompra définitivement ce lien entre armée et citoyen avec la loi de 1996 qui supprime le service militaire. C’est selon moi l’une des dates de décès de la démocratie française.
Figure 16 : Le système politique de la réforme de Solon.
14 Ancien peuple de la région de Sparte.
15 Selon Eusèbe de Césarée, à la fin de la XXIVe olympiade.
Aristote dans « La constitution d'Athènes »16 parle de deux législateurs qui vont être à l'origine de la démocratie. Ces deux personnages sont appelés ainsi, car ils ont donné une constitution à la cité d'Athènes. Il s’agit de Dracon (Section 1) et de Solon (Section 2).
Section 1. Dracon (621 av. J-C).
Dracon a légiféré vers 621 avant J-C, selon Aristote. Il est pour le philosophe, l’instaurateur de la démocratie à Athènes. Pour le philosophe, Dracon marque le point de bascule entre la période archaïque et la période dite classique :
« Voici quelle était l'organisation de l'ancienne constitution qui était en vigueur avant Dracon. » (Aristote, constitution athénienne, chapitre III).
Il y a donc un avant et un après Dracon.
Puis après avoir expliqué en quelques lignes, le régime politique d’avant Dracon, il dit :
« Telle était, dans ses grands traits, la première constitution. Ensuite et avant qu'un long temps se fût écoulé, sous l'archontat d'Aristaechmos, Dracon établit ses lois. » (Aristote, constitution athénienne, chapitre IV).
Dracon est le premier des deux fondateurs de la démocratie.
Il arrive au pouvoir après l’échec de l’instauration d’une tyrannie, en 630 avant J-C. Il est archonte et va entreprendre de vastes réformes dans les institutions de la ville.
La plupart de ses réformes constitutionnelles seront abolies par son successeur Solon, sauf dans le domaine pénal.
« On abrogea en effet celles de Dracon, à l'exception des lois sur le meurtre. » (Aristote, constitution athénienne, chapitre VII).
Dracon met par écrit les lois pénales. Il aurait établi des peines très sévères dans la loi, d’où l’adjectif draconien, utilisé aujourd’hui pour qualifier une loi très répressive.
Section 2. Solon (594-593 av. J-C).
Solon est le deuxième législateur. Il est de loin le plus important. Ayant été élu archonte, il va légiférer pendant un an, entre 594 et 593. C’est lui qui pose le cadre institutionnel de la démocratie athénienne. Il est le père fondateur du régime.
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