Le fait Jésus - Philippe Lestang - E-Book

Le fait Jésus E-Book

Philippe Lestang

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Beschreibung

Philippe Lestang est chrétien et scientifique. Il propose ici une vision nouvelle de la révélation chrétienne, qui ne part pas des mots utilisés par les premiers chrétiens, mais des faits que ceux-ci décrivent. Cette approche du christianisme remet en cause les concepts et le vocabulaire de la Bible pour une compréhension plus adaptée à notre époque.

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Seitenzahl: 84

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Du même auteur:

‑ Un dossier sur "Puissance de la louange" (BoD 2017)

‑ Une traduction de la Lettre aux Éphésiens (BoD 2017)

‑ Le royaume de l'amour - Adaptation des évangiles (BoD 2017)

‑ Pré-lectures (BoD 2018)

‑ Et si on comprenait LA MESSE (BoD 2020)

‑ Approches (BoD 2020)

‑ Les mots et la foi (BoD 2021)

‑ Les mots et les noms dans la Bible (BOD 2022)

Une version électronique de ce livre est également disponible, au prix de 1 euro:

‑ au format ePub sur le site BoD (www.bod.fr)

‑ au format Kindle sur le site Amazon (www.amazon.fr).

Site web: http://www.plestang.com

Les livres édités par BoD peuvent être commandés dans toutes les bonnes librairies, et peuvent être achetés sur les grands sites de vente en ligne.

Vivre le christianisme comme quelque chose de fraternel et de modeste, dans un dialogue avec tous les hommes.

Pour que les hommes aient la vie"

(Jean 10,10)

Dans une église, un soir. Au delà des personnes présentes, mon esprit se tourne vers ceux qui ne sont pas là, notamment mes amis non-croyants. Je me demande comment ils réagiraient devant cette assemblée; comment je pourrais parler avec eux de ces phrases, de ces chants avec lesquels je suis souvent en désaccord. Exemple:

“Pourquoi les nations se moqueraient-elles, en disant: mais où est donc leur Dieu? Notre Seigneur qui vit dans le ciel, règne et fait tout ce qu’il veut.”

Je peux, en lien avec le peuple d’Israël, lire le psaume dont ce chant est tiré; nous faisons partie d'une longue histoire. Mais si on le présente comme une réalité de maintenant, c’est inacceptable.

Dans quel monde imaginaire vivent les chrétiens qui chantent cela? “Dieu? Il est ‘là haut’ dans un fauteuil et il fume son cigare!” “Il fait tout ce qu’il veut”.

Malaise! Suis-je le seul à le ressentir?

Peut-on arrêter ces faux-semblants et parler du christianisme en vérité?

Viens, Saint-Esprit!

TABLE

DIEU ?

CROIRE

AIMER – LE PÉCHÉ

LE SALUT

UNE APPROCHE EXPERIMENTALE

DANS L'EGLISE

CONTREPOINT

PRIERE

DIEU?

Chaque homme a des convictions, plus ou moins fortes. "Croire", c'est avoir une conviction; André Comte-Sponville, philosophe athée, explique qu'il "croit" que Dieu n'existe pas. Nous changeons parfois de convictions, et considérons par exemple comme vrai ce qui nous semblait faux ou impossible auparavant (ou le contraire).

Existe-t-il un ou des êtres supérieurs? Max Planck, physicien célèbre, estimait "qu'on peut parfaitement concevoir, et qu'il n'est peut-être pas invraisemblable que notre intellect humain ne soit pas le plus haut, mais qu'il se trouve en quelque autre lieu ou à quelque autre époque des êtres dont l'intelligence surpasse la nôtre d'aussi loin que la nôtre dépasse par exemple celle des infusoires." Il ne s'agit pas ici d'extraterrestres venant d'une autre étoile, ni nécessairement d'un Dieu créateur, mais d'entités se situant à un niveau très élevé par rapport à notre univers.

L'existence éventuelle de telles entités n'est pas absurde: il est impossible logiquement d’affirmer qu’il n'existe aucune entité ou ensemble d’entités supérieures à l’homme, peut-être aussi différentes de nous que nous le sommes d'une amibe, et éventuellement indifférentes à nous, c’est à dire ne s’occupant pas le moins du monde de l'homme. Comment nous, chétives créatures d’une petite banlieue de l’univers, pourrionsnous affirmer que nous savons tout sur celui-ci, et sur les dimensions et réalités qui le composent? Nous faisons partie de l’univers; nous ne pouvons pas, par nature, le voir “de l’extérieur” et affirmer le comprendre entièrement. Comment serait-il possible de démontrer qu’il n’existe pas d’êtres supérieurs à nous? L’existence d’entités supérieures est donc tout à fait possible. Elle est même vraisemblable. L'inverse est moins imaginable: pourquoi et comment serions nous le sommet d’un univers dont les lois résulteraient du pur hasard ? Que des résultats aussi magnifiques qu’une aile de papillon, ou aussi complexes que le cerveau d’un homme, résultent du pur hasard, est aussi peu probable que de créer une œuvre littéraire majeure en appuyant au hasard sur les touches d’un clavier. Et s’il y a des “lois” de développement de l’univers, il y a lieu de se demander pourquoi il y a ces lois! Supposer qu’il existe une ou des intelligences supérieures à l’homme est donc assez logique.

Si une ou des entités supérieures existent, il reste à voir si elles se révèlent à l’homme ou pas. Les deux hypothèses sont possibles. Par exemple si notre existence sur la terre est une sorte d'expérience créée par eux, elles peuvent choisir de ne se révéler en rien à nous. Mais l'inverse est envisageable: elles pourraient choisir d’entrer en dialogue avec nous. Pourrions-nous comprendre une communication venant d'elles? Cela supposerait bien sûr qu’elles s’expriment d’une façon adaptée à nous. Pourquoi cela leur seraitil impossible?

Chaque homme a sa vision du monde. Notre vision de nous-mêmes et du réel qui nous entoure est inévitablement partielle, et colorée par nos affects et notre personnalité. Chacun a en quelque sorte des “lunettes” avec lesquelles il voit le monde; en réalité seulement certains aspects du monde, et déformés. Nous nous cachons certains aspects des choses. Nous avons nos priorités, et nos refus. Dire cela n’est pas avoir une vision pessimiste de l’homme: c’est constater une réalité dont il est bon d’avoir conscience. Un des auteurs qui ont mis en évidence ces faiblesses de l’attitude humaine est Alfred Van Vogt dans son livre Le monde des Non A. Pour lui “l’homme abstrait un certain savoir des événements et accorde à ce savoir un certain crédit; mais il risque d’en venir à prendre cette partie qu’il connaît pour le tout.” Cela concerne à la fois notre raison et notre sensibilité. Pour chacun de nous il y a des concepts, des hypothèses, que nous pouvons concevoir et admettre, et d’autres qui nous sont complètement étrangers, alors même qu’ils sont éventuellement naturels et familiers pour d’autres hommes! Et il nous arrive souvent de raisonner de façon erronée.

Certains hommes sont plus prêts que d'autres à se remettre en cause; à découvrir ce qu'il y a de vrai dans ce que dit l'autre. Car nous n'avons pas à nous seul toute la vérité. Il est bon de comprendre ce qui motive le point de vue de l’autre, comment et pourquoi il pense ce qu’il pense. Cette sensibilité à l'autre est d'abord un respect, et conduit à découvrir ce qu'il est et ce qu'il vit. Nous ne pouvons véritablement nous ouvrir à ce qui est différent de nous que si nous sommes prêts à remettre en cause notre vision du monde et à nous centrer moins sur nous-mêmes. Et alors il pourra arriver que nous changions d'avis: par exemple parce que certaines réflexions, certains événements éventuellement passés inaperçus d'un observateur extérieur, ont eu un écho en nous, ont éveillé des correspondances, résonné dans notre sensibilité, et nous ont mis en route.

Quels sont les bons organes de perception? Si Dieu "parle" ou "se montre", peut-être est-ce d'une façon discrète. C'est en tout cas ce que croient constater les chrétiens. Pour "voir" la présence de Dieu ou son action, pour "entendre" ce qu'il dit, il faut avoir le bon organe de perception. Cet organe... c'est un cœur ouvert à l'autre, à "tout autre". C'est lui qui nous permet de nous ouvrir à Dieu, qui est complètement différent de nous, et de percevoir les signes de sa présence.

Il y a environ 2000 ans, vers l'an 30 de notre ère, un homme nommé Yeschoua (Jésus en français) a commencé à se manifester publiquement dans le pays d'Israël. Affirmant sa relation directe avec "son Père des cieux", il apportait une loi d'amour dont il a témoigné par ses actes et par sa mort, mis en croix par les Romains. Il a donné à ses disciples la responsabilité de transmettre ce message d'amour venu de Dieu. Plus encore, les disciples ont affirmé l'avoir revu vivant après sa mort: ressuscité, non pas d'une vie qui devrait à nouveau s'achever, mais d'une vie éternelle, ignorant la mort. La conviction des chrétiens est que Jésus est un homme, mais en même temps plus qu'un homme. Il est révélation de Dieu: il est ce que nous pouvons voir de Dieu sous la forme d'un homme. Jésus a aussi annoncé qu'il serait présent au milieu des croyants par un être invisible, l'Esprit Saint, qui guiderait ceux qui se fient en lui.

Est-ce croyable? Mais qu'est-ce qui est croyable et qu'est-ce qui ne l'est pas? Si un être supérieur existe, comme c'est possible, pourquoi ne pourrait-il pas se manifester à nous sous la forme d'un homme? Face à Jésus, homme complètement hors normes, ses contemporains se sont interrogés: qui est-il? Les uns se sont fermés, ont refusé qu'il puisse dire vrai et être ce qu'il prétendait. D'autres sont restés ouverts, et ont été conduits à admettre l'incroyable: il est un homme qui vient de Dieu.

Il ne suffit pas que ce soit croyable. Encore faut-il parvenir personnellement à la conviction que c'est vrai. Et c'est cela, se convertir: l'instant d'avant on considérait la divinité du Christ comme une possibilité parmi d'autres; et brusquement cela devient une évidence, on est convaincu. Jésus était vraiment ce qu'il a dit! Et alors, il est vivant! Présent!

La vérité du christianisme ne s'arrête pas là. Pour un chrétien, la vie prend une cohérence extraordinaire. C'est un peu l'équivalent de ce qu'est, pour un scientifique, une loi nouvelle qu'il découvre et qui explique beaucoup de phénomènes. Le chrétien trouve un sens profond à ce qu'il vit et à ce qu'il fait, dans l'amour.

Dès lors qu'on pense que Dieu existe peut-être, il est naturel de se tourner vers lui à l'occasion, et de lui parler. C'est une des formes de la prière. Prier c'est parler avec Dieu: c'est donc aussi l'écouter. Mais le plus souvent Dieu ne parle pas de façon sensible. C'est par Jésus qu'il a parlé. Dans notre vie, c'est à travers les événements et les pensées de tous les jours que nous apprenons peu à peu à discerner les chemins qui peuvent nous conduire vers plus d'amour. Prier, c'est surtout apprendre à conformer sa vie au désir de Dieu pour les hommes, révélé par Jésus-Christ.