Le médecin malgré lui - Jean-Baptiste Poquelin Molière - E-Book

Le médecin malgré lui E-Book

Jean-Baptiste Poquelin Molière

0,0

Beschreibung

RÉSUMÉ : "Le médecin malgré lui" est une comédie en trois actes écrite par Molière en 1666. Cette pièce met en scène Sganarelle, un bûcheron paresseux et ivrogne, qui se retrouve malgré lui pris pour un médecin. Sa femme, Martine, pour se venger de ses mauvais traitements, le fait passer pour un médecin talentueux auprès de deux valets à la recherche d'un docteur pour leur maître. Sganarelle, contraint d'endosser ce rôle sous peine de châtiments, se retrouve plongé dans une série de quiproquos et de situations cocasses. La pièce dépeint avec humour et satire la médecine de l'époque, soulignant l'ignorance et le charlatanisme qui pouvaient y régner. À travers les aventures de Sganarelle, Molière critique les pratiques médicales douteuses et l'aveuglement des patients face à des figures d'autorité. Le comique de situation et les dialogues vifs rendent cette oeuvre intemporelle, tout en offrant une réflexion sur la crédulité humaine et la nature des relations de pouvoir. "Le médecin malgré lui" est un témoignage de l'esprit critique de Molière et de son talent pour mêler divertissement et critique sociale. L'AUTEUR : Jean-Baptiste Poquelin, connu sous le nom de Molière, est né à Paris le 15 janvier 1622. Fils d'un tapissier royal, il reçoit une éducation de qualité et s'oriente rapidement vers le théâtre. En 1643, il fonde l'Illustre Théâtre avec Madeleine Béjart, une compagnie qui connaît des débuts difficiles. Après plusieurs années de tournées en province, Molière revient à Paris en 1658 et attire l'attention de la cour avec sa troupe. Sa carrière prend un tournant décisif avec des oeuvres telles que "Les Précieuses ridicules" et "L'École des femmes", qui lui valent le soutien de Louis XIV. Molière excelle dans la comédie, utilisant le rire pour critiquer les moeurs et les travers de son temps. Ses pièces, telles que "Tartuffe", "Dom Juan" et "Le Misanthrope", abordent des thèmes universels et restent des classiques du répertoire théâtral. Molière meurt le 17 février 1673, peu après une représentation du "Malade imaginaire". Son oeuvre, riche et variée, continue d'influencer le théâtre contemporain et témoigne de son génie pour la satire sociale et l'observation des comportements humains.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern
Kindle™-E-Readern
(für ausgewählte Pakete)

Seitenzahl: 50

Veröffentlichungsjahr: 2021

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Pièce de théâtre

Comédie

Représentée pour la première fois à Paris sur le théâtre du Palais-

Royal le vendredi 6e du mois d'août 1666 par la Troupe du Roi

Personnages

Sganarelle, mari de Martine.

Martine, femme de Sganarelle.

M. Robert, voisin de Sganarelle.

Valère, domestique de Géronte.

Lucas, mari de Jacqueline.

Géronte, père de Lucinde.

Jacqueline, nourrice chez Géronte, et femme de Lucas.

Lucinde, fille de Géronte.

Léandre, amant de Lucinde.

Thibaut, père de Perrin.

Perrin, fils de Thibaut, paysan.

****

Sommaire

Acte I

Scène I

Scène II

Scène III

Scène IV

Scène V

Acte II

Scène I

Scène II

Scène III

Scène IV

Scène V

Acte III

Scène I

Scène II

Scène III

Scène IV

Scène V

Scène VI

Scène VII

Scène VIII

Scène IX

Scène X

Scène XI et Dernière

Acte I

Scène I

Sganarelle, Martine, paroissant sur le théâtre en se querellant.

Sganarelle

Non, je te dis que je n'en veux rien faire, et que c'est à moi de parler

et d'être le maître.

Martine

Et je te dis, moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie, et ne je ne

me suis point mariée avec toi pour souffrir tes fredaines.

Sganarelle

O la grande fatigue que d'avoir une femme ! et qu'Aristote a bien

raison, quand il dit qu'une femme est pire qu'un démon !

Martine

Voyez un peu l'habile homme, avec son benêt d'Aristote !

Sganarelle

Oui, habile homme : trouve-moi un faiseur de fagots qui sache,

comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans un fameux

médecin, et qui ait su, dans son jeune âge, son rudiment par coeur.

Martine

Peste du fou fieffé !

Sganarelle

Peste de la carogne !

Martine

Que maudit soit l'heure et le jour où je m'avisai d'aller dire oui !

Sganarelle

Que maudit soit le bec cornu de notaire qui me fit signer ma ruine !

Martine

C'est bien à toi, vraiment, à te plaindre de cette affaire. Devrois-tu

être un seul moment sans rendre grâce au Ciel de m'avoir pour ta

femme ? et méritois-tu d'épouser une personne comme moi ?

Sganarelle

Il est vrai que tu me fis trop d'honneur, et que j'eus lieu de me louer

la première nuit de nos noces ! Hé ! morbleu ! ne me fais point parler

là-dessus : je dirois de certaines choses...

Martine

Quoi ? que dirois-tu ?

Sganarelle

Baste, laissons là ce chapitre. Il suffit que nous savons ce que nous

savons, et que tu fus bien heureuse de me trouver.

Martine

Qu'appelles-tu bien heureuse de te trouver ? Un homme qui me

réduit à l'hôpital, un débauché, un traître, qui me mange tout ce que

j'ai ?

Sganarelle

Tu as menti : j'en bois une partie.

Martine

Qui me vend, pièce à pièce, tout ce qui est dans le logis.

Sganarelle

C'est vivre de ménage.

Martine

Qui m'a ôté jusqu'au lit que j'avois.

Sganarelle

Tu t'en lèveras plus matin.

Martine

Enfin qui ne laisse aucun meuble dans toute la maison.

Sganarelle

On en déménage plus aisément.

Martine

Et qui, du matin jusqu'au soir, ne fait que jouer et que boire.

Sganarelle

C'est pour ne me point ennuyer.

Martine

Et que veux-tu, pendant ce temps, que je fasse avec ma famille ?

Sganarelle

Tout ce qu'il te plaira.

Martine

J'ai quatre pauvres petits enfants sur les bras.

Sganarelle

Mets-les à terre.

Martine

Qui me demandent à toute heure du pain.

Sganarelle

Donne-leur le fouet : quand j'ai bien bu et bien mangé, je veux que

tout le monde soit saoul dans ma maison.

Martine

Et tu prétends, ivrogne, que les choses aillent toujours de même ?

Sganarelle

Ma femme, allons tout doucement, s'il vous plaît.

Martine

Que j'endure éternellement tes insolences et tes débauches ?

Sganarelle

Ne nous emportons point, ma femme.

Martine

Et que je ne sache pas trouver le moyen de te ranger à ton devoir ?

Sganarelle

Ma femme, vous savez que je n'ai pas l'âme endurante, et que j'ai le

bras assez bon.

Martine

Je me moque de tes menaces.

Sganarelle

Ma petite femme, ma mie, votre peau vous démange, à votre

ordinaire.

Martine

Je te montrerai bien que je ne te crains nullement.

Sganarelle

Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque

chose.

Martine

Crois-tu que je m'épouvante de tes paroles ?

Sganarelle

Doux objet de mes voeux, je vous frotterai les oreilles.

Martine

Ivrogne que tu es !

Sganarelle

Je vous battrai.

Martine

Sac à vin !

Sganarelle

Je vous rosserai.

Martine

Infâme !

Sganarelle

Je vous étrillerai.

Martine

Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, belître,

fripon, maraud, voleur... !

Sganarelle

(Il prend un bâton et lui en donne.)

Ah ! vous en voulez donc ?

Martine

Ah ! ah, ah, ah !

Sganarelle

Voilà le vrai moyen de vous apaiser.

Scène II

M. Robert, Sganarelle, Martine

M. Robert

Holà, holà, holà ! Fi ! Qu'est-ce ci ? Quelle infamie ! Peste soit le

coquin, de battre ainsi sa femme !

Martine, les mains sur les côtés, lui parle en le faisant reculer, et à la

fin lui donne un soufflet.

Et je veux qu'il me batte, moi.

M. Robert

Ah ! j'y consens de tout mon coeur.

Martine

De quoi vous mêlez-vous ?

M. Robert

J'ai tort.

Martine

Est-ce là votre affaire ?

M. Robert

Vous avez raison.

Martine

Voyez un peu cet impertinent, qui veut empêcher les maris de battre

leurs femmes.

M. Robert

Je me rétracte.

Martine

Qu'avez-vous à voir là-dessus ?

M. Robert

Rien.

Martine

Est-ce à vous d'y mettre le nez ?

M. Robert

Non.

Martine

Mêlez-vous de vos affaires.

M. Robert

Je ne dis plus mot.

Martine

Il me plaît d'être battue.

M. Robert

D'accord.

Martine

Ce n'est pas à vos dépens.

M. Robert

Il est vrai.

Martine

Et vous êtes un sot de venir vous fourrer où vous n'avez que

faire.

M. Robert

(Il passe ensuite vers le mari, qui pareillement lui parle toujours en

le faisant reculer, le frappe avec le même

bâton et le met en fuite ; il dit à la fin : )

Compère, je vous demande pardon de tout mon coeur. Faites, rossez,