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"Le politique et la politique de la cité" est un essai qui retrace l’évolution administrative de la République du Congo depuis son indépendance, en mettant en lumière les tensions entre centralisation et décentralisation. Il examine l’impact des structures traditionnelles et coloniales sur la gestion du pouvoir et les défis institutionnels qui en découlent. À travers une analyse critique, l’auteur appelle à une gouvernance plus transparente et participative, capable de répondre aux attentes populaires. L’ouvrage explore les réformes indispensables à un développement harmonieux, tout en soulignant la nécessité d’un changement structurel. Enfin, il met en avant l’importance du dialogue entre acteurs politiques et société civile comme moteur d’une démocratie plus stable et inclusive.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Juriste de formation et ancien magistrat en République du Congo,
To’v Fresnay Bassenga-Fiellot examine dans "Le politique et la politique de la cité" les mécanismes du pouvoir et les défis de la gouvernance. Fort de son parcours en tant que Substitut du Procureur et Président de Juridiction, il met en évidence les tensions entre centralisation et démocratie. Spécialiste en droit minier et des hydrocarbures, il décrypte les enjeux institutionnels qui structurent l’État congolais.
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Seitenzahl: 96
Veröffentlichungsjahr: 2025
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To’v Fresnay Bassenga-Fiellot
Le politique et la politique de la cité
Essai
© Lys Bleu Éditions – To’v Fresnay Bassenga-Fiellot
ISBN : 979-10-422-6675-2
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Le politique et la politique de la cité se propose de présenter les aspects fondamentaux de la gestion et des dynamiques politiques qui ont façonné l’histoire et le développement de la République du Congo depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, et ce, de façon succincte. La succession des faits politiques qui ont émaillé les différents régimes au fil des décennies passées a conduit à la création des différentes Républiques, à mesure que les hommes politiques se sont succédé à travers le temps.
L’étude de la politique et de la gestion de la cité revêt une importance cruciale tant pour la compréhension des contextes socio-politiques et économiques que pour l’environnement spatio-temporel congolais, en mettant en lumière les divers défis et évolutions ayant jalonné son parcours historique. Cette réflexion s’inscrit ainsi dans une perspective d’analyse approfondie, tenant compte des multiples influences internes et externes qui ont impacté la conduite des affaires publiques et la formation de la conscience politique commune dans la société congolaise.
La recherche sur les politiques et la gestion de la cité en République du Congo nous conduira dans un premier temps à explorer la genèse de ces pratiques, qui trouvent leurs racines dans les structures traditionnelles de gouvernance précoloniale.
Ces structures ont été marquées par des systèmes hiérarchiques complexes, où les chefs locaux exerçaient leur autorité sur des territoires bien définis, assurant ainsi une certaine forme de stabilité et de gestion des ressources.
L’avènement du concept de « politique » constitue une étape marquante dans l’histoire de la République du Congo. Il symbolise le passage d’une gestion traditionnelle à une organisation administrative inspirée des modèles occidentaux imposés lors de la colonisation. Ce moment historique est essentiel pour comprendre comment les nouvelles structures politiques ont été progressivement adoptées et transformées en fonction des réalités locales. Le concept local intègre, tout territoire hors métropole, où la dévolution de la gestion des affaires publiques s’est faite après les indépendances. Ce qui renvoie systématiquement aux pays de l’Afrique en général et à ceux d’Afrique centrale en particulier.
L’indépendance de la République du Congo en 1960 marque une rupture significative par rapport à la période coloniale, ouvrant la voie à une gestion postcoloniale souvent marquée par des choix politiques contestés et des tensions internes. L’indépendance a permis de redéfinir les priorités nationales et d’engager des réformes visant à donner davantage de pouvoir aux populations locales. Ce qui ne s’est fait sans poser de réels problèmes de passation de témoin, entre l’administration coloniale et la jeune élite locale fraîchement sortie des écoles coloniales.
Toutefois, le contexte postcolonial a également été caractérisé par des défis notables, notamment les luttes de pouvoir et les difficultés économiques persistantes.
En examinant la gestion de la chose publique, sous les différentes républiques qui se sont succédé les unes après les autres, il apparaît que chaque époque a été marquée par des tentatives de normalisation et d’institutionnalisation des structures politiques, souvent au prix de réformes profondes et des chutes de régimes du fait des coups d’État. Les premières républiques ont, par exemple, tenté de consolider le pouvoir central tout en essayant de répondre aux attentes des populations locales, révélant ainsi une tension constante entre centralisation et décentralisation.
L’ère démocratique qui s’est amorcée dans les années 1990 avec l’émergence du multipartisme a apporté de nouveaux enjeux et soubresauts politiques. La transition vers un modèle politique plus inclusif a été marquée par l’instauration de nouvelles structures démocratiques, mais a également exposé des vulnérabilités institutionnelles et des faiblesses dans la participation citoyenne.
Le rôle du politique dans le multipartisme est un aspect critique de cette époque démocratique. Les acteurs politiques ont dû naviguer dans un environnement complexe, équilibrant entre les exigences institutionnelles, les attentes citoyennes et les dynamiques de pouvoir internes et externes. La participation active des acteurs politiques est souvent vue comme un moyen de renforcer la démocratie et d’assurer une plus grande transparence dans la gestion des affaires publiques.
Le nouveau millénaire a introduit de nouvelles perspectives et défis pour la politique congolaise, avec une analyse approfondie des politiques menées et des attentes des populations locales. Les transformations sociétales, économiques et technologiques ont projeté la République du Congo dans une nouvelle ère, nécessitant de repenser les stratégies politiques et économiques pour répondre aux aspirations croissantes de développement. Cela passe notamment par des propositions des programmes et plans de société visant à conduire ce pays vers son émergence et ce nonobstant toutes les difficultés à la fois endogènes et exogènes.
Les aspirations au développement multisectoriel témoignent de la volonté croissante de diversifier l’économie et de renforcer la résilience des secteurs clés, notamment l’agriculture, l’éducation et la santé. Les acteurs politiques ont un rôle crucial à jouer tant dans la facilitation et la mise en œuvre de ces aspirations, qu’en créant des cadres politiques propices à l’innovation et à la croissance durable.
La concrétisation de ces aspirations à l’heure de la realpolitik requiert une approche pragmatique et flexible, capable de s’adapter aux réalités complexes et changeantes du pays. La mise en œuvre efficace des politiques de développement dépend de la capacité à concilier les impératifs économiques avec les exigences sociales et environnementales, tout en tenant compte des dynamiques locales et globales.
La convergence entre la politique et les politiques est essentielle pour assurer une cohérence et une synergie entre les différents plans et programmes de développement. Cette convergence permet de maximiser l’impact des initiatives et de garantir une allocation optimale des ressources et leur équitable répartition, favorisant ainsi une croissance inclusive et durable.
Enfin, l’importance de la diaspora et la transposition des politiques étrangères soulignent les interactions et les influences transnationales dans la gestion politique de la cité. La diaspora pourrait jouer un rôle clé en apportant des compétences, des ressources, des visions et des perspectives nouvelles qui enrichissent le paysage sociétal, politique et économique du pays.
Au demeurant, cette amorce pose les bases de l’analyse de la gestion politique et des dynamiques de la cité en République du Congo. Elle met en lumière les principaux enjeux et transformations qui ont jalonné l’histoire du pays, tout en impliquant les actions de l’homme politique au cœur des politiques publiques en faveur des communautés diverses et variées dans l’espace réparti sous les 342 000 km2 considéré comme tel. Aussi, elle vise à offrir une compréhension approfondie et nuancée de ces aspects, en s’appuyant sur des sources scientifiques rigoureuses et en intégrant des réflexions originales pour contribuer au débat dans les tribunes académiques et aux pratiques politiques contemporaines.
La genèse de la gestion de la cité en République du Congo trouve ses racines dans une interaction complexe entre les dynamiques politiques, économiques et sociales qui ont façonné le développement et l’administration des centres urbains au fil du temps. Cette gestion est le fruit d’un ensemble de pratiques et d’institutions qui ont évolué sous l’influence de facteurs historiques et culturels spécifiques à la région.
On ne peut comprendre cette histoire sans en évoquer les différentes périodes de prise et d’exercice du pouvoir avec leurs acteurs respectifs.
– 1960-1968 : L’indépendance et les premières années.
– 15 août 1960 : Le Congo-Brazzaville obtient son indépendance de la France et l’Abbé Fulbert Youlou devient le premier Président.
– 1963 : Youlou est renversé après une série de grèves et de manifestations et Alphonse Massamba-Débat prend le pouvoir.
– 1963-1968 : Sous Massamba-Débat, le Congo adopte un régime marxiste-léniniste. En 1968, il est déposé par un coup d’État militaire mené par Marien Ngouabi, lequel est resté au pouvoir de 1968-1977.
– 1969 : Ngouabi fonde le Parti Congolais du Travail (PCT) et établit un État marxiste-léniniste.
– 1977 : Ngouabi est assassiné. Le Colonel Joachim Yhombi-Opango lui succède brièvement avant d’être écarté par Denis Sassou Nguesso en 1979.
– 1979-1992 : Première présidence de Denis Sassou Nguesso.
– 1979 : Sassou Nguesso devient Président. Il renforce le régime marxiste-léniniste et maintient des liens étroits avec l’Union soviétique.
– 1990 : Avec la fin de la Guerre froide, le Congo amorce une transition vers le multipartisme avec la Conférence Nationale Souveraine.
– 1992-1997 : Le premier régime démocratique de Pascal Lissouba après des élections libres, mais émaillées de troubles politiques.
– 1993-1994 : Le pays traverse une période de conflits post-électoraux entre les partisans de Lissouba et ceux de son rival Bernard Kolélas.
– 1997 : La guerre civile éclate entre les forces loyales à Lissouba et celles de Sassou Nguesso. Ce dernier reprend le pouvoir après une intense guerre civile.
– 1997 à nos jours : Deuxième présidence de Denis Sassou Nguesso.
– 1997 : Sassou Nguesso revient au pouvoir avec le soutien de l’Angola. Il rétablit un régime autoritaire.
– 2002 : Une nouvelle constitution est adoptée, renforçant les pouvoirs du président. Sassou Nguesso est alors élu lors d’élections controversées.
– 2009 et 2016 : Sassou Nguesso est réélu dans des scrutins contestés par l’opposition.
– 2015 : Un référendum constitutionnel permettant au Président Sassou Nguesso de supprimer la limite d’âge et le nombre de mandats présidentiels.
– 2021 : Sassou Nguesso est réélu pour un quatrième mandat dans une élection critiquée par l’opposition et certaines organisations internationales.
Ce bref aperçu historique met en lumière les différentes périodes de gestion de la chose publique dans le droit fil de notre exégèse.
Par ailleurs, il n’est perdu de vue que l’évolution des pratiques de gouvernance urbaine en République du Congo a été fortement influencée par la période coloniale, au cours de laquelle les autorités coloniales ont mis en place des structures administratives destinées à contrôler et à gérer les populations locales. Cette pratique a vu le jour bien avant la succession des différents régimes comme mentionné plus haut. Ces structures ont souvent reflété les priorités des autorités coloniales plutôt que les besoins des populations locales.
Ce déséquilibre a perduré dans les premières années postindépendance, où la centralisation du pouvoir est restée une caractéristique dominante. D’ailleurs, la philosophie du passage du témoin telle que prônée par le colon visait à initier à juste titre les premiers cadres d’antan, qui dans leur soif d’exercer le pouvoir devaient se conformer aux pratiques nouvelles de gestion de la chose publique.
Incomprises au départ, ces premières heures de passation ne se sont pas faites sans poser de réelles problématiques tant d’intégration que de pratiques, qui pour certains étaient nouvelles et pour d’autres, constituaient une continuité de la gestion de la cité axée sur une philosophie de l’intérêt général, que pour une valorisation des valeurs occidentales vouées à être tropicalisées du fait même de l’espace géographique considéré.
Dans les périodes précoloniale et coloniale, la gestion des cités reposait principalement sur des chefs traditionnels et des structures locales autonomes. Ces entités jouaient un rôle crucial dans la régulation des affaires locales, fondant leur autorité sur des normes coutumières et des structures sociales enracinées.