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Les guerres, les famines, les pandémies ont été des réalités pendant des siècles, alors qu’il a fallu attendre l’après-guerre 39-45, pour avoir un actif sur deux salarié et le chômage après 1970. Le travail aujourd’hui, est devenu un pivot central de son existence et il est urgent de le repenser autrement et de comprendre ce qui est endogène et exogène, afin de tracer son chemin, sa route, sa voie plus personnelle. Il faut impérativement se constituer un portefeuille d’activités et de ressources permettant d’allier sécurité, plaisir et possibilités de développement personnel. Une vie bien remplie, c’est réaliser plusieurs vies à la fois, familiale, professionnelle, personnelle, dans une société de confiance, de solidarité, de projets communs, d’ouverture, d’échanges et de communication. À chacun d’entre vous de relever le défi de l’entreprise de soi, avec un leadership et une confiance en soi pour traverser les turbulences du monde actuel, voire du chaos (Covid 19). « L’humain s’est égaré… puisse-t-il retrouver le bon sens, le bon chemin… N’oubliez pas d’inventer votre vie » Michel Foucault
À PROPOS DE L'AUTEUR
Raymond Décaris est né dans la campagne mayennaise, cela lui donne des racines de terroir. Aujourd’hui, il est cofondateur de YourOwnNet SAS pour mettre le numérique à la portée de tous, avec une vie privée garantie selon votre choix.Il a œuvré pendant plus de 25 ans à différents postes de direction dans de grands groupes industriels et cela lui a permis d’expérimenter les différents domaines de l’entreprise et du monde du salariat, tant en France qu’à l’étranger. Il a été au lancement de l’entreprise sociale et solidaire, pour remettre des personnes exclues au travail dans un cadre approprié. C’est aujourd’hui 15 % de l’emploi en France et atteindra plus de 20 % rapidement. Aujourd’hui, il milite pour la création de communautés d’intérêts citoyens, afin de renouveler l’offre cadenassée par quelques puissants acteurs. C’est pouvoir réduire les prix entre 25 à 50 % sur différents champs explorés et aussi de rendre accessible à plus de monde, les produits et/ou les services actuels. Pour cela, il faut agir collectivement et passer de la propriété à l’usage. Vous pouvez le contacter à [email protected]
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Veröffentlichungsjahr: 2025
Le travail… Du monde paysan au numérique !
Raymond Décaris
Le travail …Du monde paysan au numérique !
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ISBN : 978-2-38625-933-3
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« La vie c’est ce qui passe sans que nous nous en rendions compte pendant que nous sommes occupés à faire autre chose. »
D’abord pourquoi écrire ?
Pour exprimer des bouts de vérité, pour faire entendre d’autres versions jusqu’à l’absurdité. Nous nous devons de bâtir quand tout soi-disant s’effondre autour de nous, la révolution s’est faite pour construire et pas pour détruire…
À tant de pages noircies, il faut aussi parler de ces pages blanches, vides de la mémoire sciemment occultée des absents, comme les prisonniers politiques, les dissidents torturés, les opposants disparus sans laisser aucune trace… Voilà, c’est laisser une trace pour ne pas oublier.
Toutes ces histoires non écrites, rêves mutilés, pamphlets enterrés vifs, ces voix évanouies sous le poids de la machine à mentir et aussi à tuer. Tous ces récits, s’ils ne peuvent soigner les plaies, ont le pouvoir d’apaiser les blessures de la tête.
Le livre ne domine pas, il donne. Il ne castre pas, il épanouit. La lecture aide à penser positivement, à chasser les idées négatives, surtout quand vous réalisez que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.
À tous ceux qui veulent se ressourcer, lisez (relisez) l’alchimiste, la coquille et les misérables. Vous redécouvrirez la fragilité de l’instant qui s’inscrit aussi dans l’épaisseur du temps et de la mémoire.
Il faut écrire pour ne pas les oublier et le travail mérite que nous nous attardions sur ce qu’il était, ce qu’il est et ce qu’il va devenir.
Pendant des siècles, les guerres, les famines, les pandémies ont été les données majeures et les principales causes de morts où le travail et le salariat n’étaient pas des préoccupations de leur existence. Il a fallu attendre l’après-guerre de 1939-1945 pour qu’ils s’invitent dans notre quotidien et les années 1970 pour parler du chômage.
Le travail a une longue histoire dont celui du domestique qui est gratuit. Il faut attendre la moitié du vingtième siècle pour avoir un actif sur deux salarié. Nous venons d’un monde paysan avec un quotidien circonscrit au village, au canton, pour aller vers l’industrie et aujourd’hui vers les services. L’histoire du salariat mérite d’être contée à plusieurs titres, d’abord parce qu’elle est récente et depuis plusieurs années remise en cause assez fortement. Cette forte évolution nous a fait entrer dans « une société de consommation où l’homme devient faible, les animaux se battent entre eux et l’homme a commencé à se battre avec les choses » Michel Serres. Nous sommes dans une société où les valeurs se réduisent aux valeurs marchandes, où le rapport à l’autre ne consiste pas à l’accompagner dans une œuvre commune mais à être plus compétitif que lui pour gagner une position plus enviable que la sienne. Il faut dire oui à la concurrence et non à la guerre économique.
Votre objectif ne doit pas être de spéculer sur ce qui pourrait arriver, mais d’imaginer les évènements que vous pouvez proposer. Le chômage est inacceptable et résulte du dysfonctionnement entre le système politique, économique et social. Dans notre société actuelle, nous avons décidé que le chômage est une solution et une variable d’ajustement. Chacun d’entre nous cherche sa voie et pour les jeunes, c’est ne pas se perdre dans les méandres, voire les affres de la vie professionnelle qui n’est qu’une vie alors que nous en avons plusieurs à vivre et en même temps. Chacun d’entre nous, se fait du souci pour l’avenir, cela est dû à l’évolution économique, aux conséquences urbaines, au chômage massif, à l’absence de repères et de projets collectifs.
Il faudra une remise en cause forte avec un encadrement visionnaire et non plus gestionnaire. Nous avons besoin de dirigeants dotés de compétences humaines et non de professionnels bardés de diplômes. Les intellectuels n’apprennent rien directement, c’est le secret de leur médiocrité « Alfred North Whitehead ». Le mythe de la croissance est néfaste à l’homme et détruit la planète. Ce n’est pas l’accumulation de biens matériels ou de progrès techniques dont il a besoin mais du développement de son être, des relations avec autrui et de réaliser de vrais projets nouveaux. Il faut personnaliser l’éducation, cela permet la socialisation des enfants par le jeu et le travail en commun, l’apprentissage de la tolérance et du respect des autres, tout en accédant aux savoirs fondamentaux.
Le travail est devenu un pivot central de son existence. Il est urgent de le repenser autrement et de comprendre ce qui est endogène et exogène afin de tracer son chemin, sa route, sa voie plus personnelle. Il faut impérativement se constituer un portefeuille d’activités et de ressources permettant d’allier sécurité, plaisir et possibilités de développement personnel.
Il y a bien des manières de ne pas réussir disait Benjamin Franklin, mais la plus sûre est de ne jamais prendre de risque. La denrée précieuse d’aujourd’hui, c’est la mise en commun et la mise en forme d’une grande diversité d’expertises. Il faut viser l’ouverture, le partage. Le plaisir relationnel du contributif apporte plus de satisfaction dans la réussite de l’équipe que le fait de se montrer meilleur que les autres. C’est plus mature et plus équilibré.
C’est faire le pari de l’autonomie, de l’éloge de la pensée car chacun a sa façon intime, personnelle insaisissable.
À la pensée bonne et saine, il faut apprendre à développer les fantastiques pouvoirs du cœur, de l’âme, du corps, du changement, des relations…
Une vie bien remplie, c’est réaliser plusieurs vies à la fois (familiale, professionnelle, personnelle) dans une société de confiance, de solidarité, de projets communs, d’ouverture, d’échanges, de communication. Ces évolutions ne pourront se faire que par une remise en cause assez forte de nos institutions et de notre modèle social. Seule une réelle rupture est capable d’atteindre ces objectifs car le modèle actuel ne peut plus perdurer, nous vivons à crédit de la nature, de l’argent, sous l’influence des « lobbies » et des dominants. L’homme s’est égaré … puisse-t-il retrouver le bon sens, le bon chemin… Il nous appartient d’apprendre à maîtriser le temps qui est la trame même de la vie, sa maîtrise est une priorité absolue. Nous vivons dans un monde affecté par des turbulences et par conséquent plus complexe et s’est ajouté celui de chaos (covid19). Chacun d’entre nous doit relever ce défi avec un leadership et une confiance en soi. Souvenez-vous que le mot industrie signifie une habilité à exécuter quelque chose et c’est applicable à chacun de nous. L’entreprise de soi puise son sens et son inspiration dans ce que Aristote désignait sous le nom de bien vivre et que Confucius appelait le travail sur soi. Vous vous devez de décoder l’entreprise, l’institution et connaître son pourquoi qui doit être clair et entendu par tous. Les meilleurs sont dans l’action, le présent, la simplicité, l’enthousiasme, où les collaborateurs sont un potentiel d’idées qui managent par les processus et par les activités et non avec l’art de la guerre avec des espaces participatifs pour disposer d’une nouvelle façon de créer et de penser. Les métiers de demain pointent déjà ainsi que les nouveaux défis tels que les relations humaines, les nouvelles technologies, les problèmes récurrents de la retraite, le déficit de la sécurité sociale, le management panique actuel, les organisations en silo et pléthoriques pour aller vers le management des connaissances, une nouvelle citoyenneté, une agilité permanente et des organisations matricielles, interdisciplinaires tant internes qu’externes.
« N’oubliez pas d’inventer votre vie. » Michel Foucault.
À vous d’y réfléchir…
« La vie est une fleur et l’amour est son miel ». V. Hugo.
« Il y a des gens qui arrivent à tout et d’autres à qui tout arrive. » Alphonse Allais.
« Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout et les malchanceux, ceux à qui tout arrive. » Eugène La-biche.
Nous pouvons constater que le poids du domestique invisible et répétitif (maison, nourriture, entretien…) est la première forme de travail dont la gente féminine s’occupe depuis très longtemps et est non salariée depuis des siècles… Le gratuit existe !!! Dans le monde économique d’aujourd’hui cela est devenu : si c’est gratuit, c’est vous le produit…
Je ne peux aussi que rappeler la paysannerie avec le lavoir, la basse-cour, le jardin, le puits… Encore gratuit.
Il a fallu attendre le travail du textile au domicile, la servante pour voir apparaître une forme de salariat. La boutique, l’artisanat, l’industrie, la manufacture et ses usines ont engendré le salariat. D’abord pour les hommes car l’ouvrière était une impie avec une mauvaise image. Ce n’est qu’après la guerre de 14-18 qui a rationalisé l’usine et le rapport homme /femme au travail que le monde d’aujourd’hui s’est révélé. L’évolution du tertiaire a été déterminante pour le travail féminin (secrétariat, infirmières, enseignantes et autres) avec beaucoup de conséquences pour la famille, le domestique, l’argent, l’accès aux savoirs… Les disparités familiales d’emploi en Europe sont criantes, au point que les salariés sont en concurrence.
Le travail est devenu rare et le monde du travail est cruel. La vie, la santé, l’amour sont précaires pourquoi pas le travail !!!
Nous avons inventé l’agriculture, l’élevage pour lutter contre la faim, la soif, la souffrance…
En 1945, en France, un actif sur deux était salarié alors qu’en 2006 neuf actifs sur dix l’étaient, dont 1,8 précaires et pendant ce temps une législation pléthorique a fleuri.
Alors que la loi devrait créer du travail, en réalité, elle produit l’inverse. Il faut avoir en mémoire que nous venons d’une quasi-absence de droits, de lois.
Philippe Le BEL avait pour réglementation de commencer le travail au lever du jour et de la terminer au coucher du soleil. Mais de nos jours, nous ne pouvons oublier la mondialisation et ses délocalisations (Maroc, Asie, Indonésie). Une nouvelle servitude volontaire au service des financiers s’est instaurée avec des écarts entre le réel, le vécu, voire le légal, l’ensemble générant une marginalisation, des exclus, des cassés et des nouveaux pauvres même en travaillant. Il est une chose qu’il ne faut jamais aborder dans les grandes entreprises, c’est la chose sociale, elle dérange… La précarisation est le fruit d’une histoire de plus de 30 ans, nous sommes dans le règne de l’incompétence reine. Ce choix politique voulu a pour conséquence une réalité émotionnelle, celle de la souffrance, de la tristesse.
Un exemple Moulinex, avec une mécanique du pire et les conséquences après, celle de la loi de dérégulations des marchés financiers avec la financiarisation de l’économie. Une pièce de théâtre « un cœur de Moulinex » est un spectacle vivant par la simplicité de ses moyens d’expression, par son adresse directe, par l’énergie et la joie qu’elle peut dégager et qui, grâce à la pertinence des propos est un antidote des plus efficaces, face à la confiscation de la connaissance du monde véritable dans lequel nous vivons.
Cœur de Moulinex donne à voir avec empathie et humour, les tenants et aboutissants de cette histoire industrielle que tant d’entreprises ont subie. Cela permet de mieux comprendre les enjeux et démontrer les mécanismes à l’œuvre.
Le travail à visage humain est vital et est un droit pour tous, d’autant que nous avons la chance de vivre la raréfaction des guerres avec des millions de morts, la disparition des famines, ainsi que le remplacement de l’esclavage par le travail. Durant 6 000 ans deux voies se présentaient à nous : celle du militaire et celle du spirituel. L’essor du réseau cistercien fut fort et fulgurant (plus de 2 500 abbayes) en 1 770. Leurs membres ne cherchaient qu’une chose, donner un sens à leur vie. Ils ont organisé la société en trois classes que sont les guerriers, les paysans et les prêtres, sans omettre que la hiérarchie est inséparable des logiques de prédation. En sept générations l’homme est passé d’un système agricole villageois centré sur la nature et le divin, cherchant son sens dans le travail accompli et la religion, à un système industriel urbain centré sur l’objet, cherchant son sens au milieu des objets, des loisirs et du travail, pour entrer dans le monde du virtuel, ou peut-être, à un système mondialisé, centré sur le dynamisme de l’information cherchant à inventer son propre sens.
Nous avons perdu de vue que l’essentiel est réalisé quand on a compris qu’on perd joie et bonheur dans l’effort de posséder. Les attributs de la nourriture ont disparu au point que nous mourons plus par obésité que par famine. Le but de l’agriculture n’est pas la culture des récoltes, mais la culture et la perfection des êtres humains. Une agriculture totale nourrit la personne corps et âme.
La seule agriculture sauvage est celle de la pêche, de la chasse et de la cueillette. De nos jours, nous sommes dans l’agriculture commerciale qui fera faillite, le revenu agricole est à la merci des forces qu’il ne contrôle pas et qui sont toujours en situation instable (règles du jeu en continuel mouvement). L’agriculture, par essence, est très proche de la source des choses et de la nature. Tout le monde arrivait toujours à s’en sortir, tant bien que mal et à manger convenablement, maintenant c’est une perpétuelle agitation pour faire de l’argent, au point que les agriculteurs ne vivent pas de leur travail. Quand l’agriculture monte sur le toboggan économique, il y a des pertes, des faillites et des suicides. La recherche actuelle est au bénéfice de qui ? … Si l’agriculture continuait de servir la nature, tout irait bien. Malheureusement cette évolution ne conduit qu’à séparer l’homme de la nature au profit de la possession matérielle obsessionnelle qui ne profite qu’à quelques-uns.
L’agriculture est un travail sacré, les Monsento et autres envahissent nos campagnes et nous allons droit dans un mur… Les conséquences sont énormes et il faudra beaucoup de temps pour réparer la nature. Une convergence des consciences va s’imposer car en tout et partout, nous sacrifions la planète, sans nous préoccuper du lendemain. Pourquoi avons-nous tant d’aptitudes et un comportement aussi sot et aussi destructeur ? L’humanité s’est fragmentée, par ses races, ses cultures, ses philosophies ou ses cultes qui tous imaginent détenir la vérité suprême.
Alors que Socrate disait : « tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »
Il faut nous libérer des théories et des dogmes dans lesquels nous nous trouvons séquestrés et nous mettre à l’écoute des utopies qui sont des antidotes que le corps social engendre tout naturellement. Il nous faut engager une vraie réflexion collective, loin de tout dogme. Aucune philosophie, aucune théologie, aucune idéologie n’est en mesure de surpasser la vérité absolue selon laquelle seule la puissance de l’amour peut donner sens et pérennité au phénomène humain. Les paysans ont l’amour de leur métier… La vérité est assimilée à la lumière, à la transparence (vraie et invisible). C’est la clarté, la vivacité, la spontanéité. C’est le produit, le résultat du cheminement de chacun dans son voyage de la vie. La réalité de la vérité remplit trois conditions, elle existe, ne doit son existence qu’aux humains, en étant une recherche personnelle.
Thomas d’Aquin : « la vérité c’est le vrai dans la réalité »
Il est scandaleux et inadmissible que la fourniture de la nourriture pour tous ne soit pas une priorité absolue pour l’humanité. L’esprit Colibri « fais ta part sans attendre qu’un autre le fasse à ta place » Le premier pas vers la convergence des consciences est d’arrêter de protester, de geindre et de se mettre à agir… et tous les jours. Aucune civilisation n’a engendré autant de déchets qui deviennent en eux-mêmes un problème. C’est une étrange société que celle qui produit de 30 à 40 % d’inutile. Il faut faire de la modération un art de vivre. Il y a des lois iniques destinées à servir des intérêts particuliers au lieu d’œuvrer pour le bien commun, il ne faut pas hésiter à les dénoncer. La coopération et l’association sont les deux principes qui ont permis l’émergence et la perpétuation de la vie. L’humus, l’humanité, l’humilité sont vitaux et ne perdez jamais de vue que la vie organique est plus forte que toute chimie inventée. L’agroécologie répond au constat de Lavoisier selon lequel « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Elle va nous sauver, si l’on veut prendre la peine de la mettre en pratique, plutôt que de réduire les paysans du monde en esclaves de l’agrochimie qui réalise des profits colossaux. Un cinquième de l’humanité détient plus de 75 % des richesses de la planète. Le changement se fera et il sera réfléchi, analytique et introspectif, grâce à une nouvelle lucidité à l’égard de soi-même. De ce changement personnel, naît inéluctablement une vision féconde du monde et de son avenir. Se libérer du connu devient nécessaire afin que la mémoire puisse se dévouer à l’essentiel. N’attendez aucune solution des politiques, le secourisme d’état bat son plein mais il est voué à s’épuiser puisse que nous ne produisons plus de vraies richesses. Les politiques semblent incapables d’anticiper, alors que, par compensation sans doute, la société civile fait preuve d’une incroyable créativité et que les initiatives prolifèrent. C’est là en tout cas que réside l’espoir. Les politiques sont en retard sur les problèmes et dépourvus de visions. Le gouvernement est devenu une simple administration, il gère le pays, il ne le dirige plus. Pour étayer les propos précédents prenons l’exemple des données concernant les véhicules : nous en avons plus d’un milliard qui circulent alors que seulement 50 millions sont suffisants soit 20 fois moins. Il suffit de passer de la logique de propriété à celle de l’usage, en d’autres termes effectuez le temps passé par votre voiture chaque année à être au garage, c’est-à-dire sans usage. Dans cet exemple il n’est pas tenu compte que 50 % des déplacements ne sont pas justifiés. La valeur future réside dans les expériences qui permettent la transformation des données en les mettant librement à la disposition de chacun.
Nous voyons apparaître un nouvel imaginaire qui permet de s’extirper de la radicalité du salariat pour placer librement les êtres face à lui. Le destin et cette posture engendrent inéluctablement un autre questionnement à savoir qu’il faut se nourrir autrement, se soigner autrement, utiliser des énergies autrement et éduquer autrement. Le drame, c’est que la majorité des êtres humains ne sont pas conscients des sournoises manigances qui se trament contre l’humanité. L’utopie est ce qui n’a pas été tenté, elle invite à se libérer de la routine, des habitudes convenues et pétrifiantes et ouvre les portes de l’aventure vers l’inattendu. Le message sera qu’il nous faut prendre soin de la vie car la vie est un délicat parcours initiatique, sur lequel il ne faut jamais manquer de réveiller l’imaginaire car chemin faisant, des portes cachées et jusque-là dissimulées vont s’ouvrir. Vivre et prendre soin de la vie est néanmoins ce qu’une conscience éveillée nous suggère de plus beau. C’est l’acte le plus sacré que nous puissions accomplir et il faut tout faire pour qu’il y ait une vie avant la mort.
Il faudra dresser les dix commandements pour se nourrir équilibré et écologique.
– C’est d’abord limiter les aliments transformés industriels.
– Analyser scrupuleusement les étiquettes pour s’approcher des compositions naturelles.
– Vérifier l’origine des produits pour privilégier l’achat local.
– Éviter les premiers prix.
– Boycotter le sirop de glucose (fructose).
– Bannir les acides gras trans.
– Éviter les conserves et privilégier les produits frais.
– Opter pour les fruits et les légumes les plus colorés.
– Préférer les produits bio…
– Ne pas se fier aux allégations, apprendre à reconnaître les labels.
La consommation tend à diminuer car 90 % des personnes veulent moins de déchets et aussi une meilleure qualité. Nous ne sommes plus dans le posséder (propriété) mais dans l’usage. Il faut réinventer l’esprit coopérative. L’avenir est trop coûteux et par conséquent l’usage prime avec le collaboratif. C’est consommer mieux avec une motivation d’économiser. Il n’y a pas 20 % des gens qui font confiance à l’agroalimentaire. Un autre monde est en train de naître où les consommateurs sont les gendarmes.
Les êtres humains sont les seuls animaux qui ont à travailler, je pense que c’est une chose ridicule car une vie d’une grande simplicité serait possible aux humains s’ils ne travaillent que pour produire le nécessaire. Une communauté qui ne peut pas trouver le moyen de produire sa propre nourriture ne durera pas longtemps.
Il y a beaucoup d’idées confuses sur la nourriture, essayons d’en dresser un inventaire. L’usage de la chasse, du feu et du sel ont été la première séparation de l’homme avec la nature puis sont venus la pêche et l’élevage, alors qu’aujourd’hui nous sommes dans la chimie, la sélection, la productivité…
Les réalités quotidiennes que sont l’alimentation, l’habillement, l’habitation, la vie spirituelle et tout ce qui est de la vie doivent former une union avec la nature, sous peine de sanctions pour ceux qui s’en écartent.
Nous nous devons de cultiver en coopérant avec la nature, plutôt que d’essayer de l’améliorer par la conquête. La raison pour laquelle les technologies perfectionnées semblent nécessaires est que l’équilibre naturel a été tellement bouleversé par ces techniques que les terres sont devenues dépendantes. Cela ne s’applique pas seulement à l’agriculture mais à bien d’autres aspects de la société humaine. Les médecins et le médicament deviennent nécessaires quand les gens créent un environnement malsain. L’éducation institutionnelle n’a pas de valeur intrinsèque, mais elle devient nécessaire quand la société impose une situation dans laquelle on doit devenir instruit pour y faire son chemin. Nous en mesurons les limites avec nos élites. Il faut surtout développer l’intelligence sous ces différentes formes (celle des sens, d’équipe, de logique…) La musique ne s’enseigne pas, laissez les enfants écouter un oiseau, le son du vent… c’est quand le cœur est empli de chants qu’on peut dire que l’enfant est musicalement doué.
Chacun pense que la nature est une bonne chose mais peu sont capables de saisir la différence entre naturel et non naturel. Nous touchons aux limites de la méthode scientifique. Avant de devenir chercheurs, il faudrait connaître la philosophie et se demander ce qu’est le but de l’homme. Les médecins doivent réfléchir à ce qui est fondamental dans la vie de l’homme.
Le résumé de l’alimentation pouvant être, le médecin prend soin des malades et la nature des bien portants. L’alimentation et l’agriculture sont l’endroit et l’envers d’un seul corps. La forme est vide et le vide est forme, comme la matière et l’esprit ne sont qu’un. Il ne faut jamais oublier que la survie des meilleurs est une providence de la nature.
Nous sommes dans une perpétuelle quête du divertissement, il faut s’en libérer. Ce qui est sûr c’est la puissance du changement personnel, non pour changer mais pour se mettre en chantier et de prendre comme objet ce qui doit changer en moi afin que le monde change positivement.
Le monde paysan avait un quotidien circonscrit d’abord au village, au canton, au pays. Tous ont vu leurs horizons s’ouvrir à la région, à la nation, à l’Europe et jusqu’au monde.
Le nombre de travailleurs de la terre en France s’est réduit comme peau de chagrin. Encore dominants autour de 1900, on les cherche souvent au vingt et unième siècle. Sur un siècle, de la chute du second empire aux premières années de la politique agricole commune, leur effondrement est inexorable.
La visite de ces fermes anciennes permet de découvrir, sur plusieurs générations, des souvenirs accumulés, des lettres de captivité, des carnets de guerre, des agendas d’exploitations, des photographies de moissons ou de battages, des factures de matériel, des livres de cheptel, des comptes domestiques. Autant de témoignages d’existences laborieuses, souvent rudes mais toujours riches en relations humaines. C’est aussi savoir comment les paysans ont traversé notre histoire.
La grande jacquerie des paysans en 1 358 pendant la guerre de 100 ans fait rage, ils sont écrasés d’impôts et la chasse aux nobles est courante, avant d’être eux-mêmes écrasés. Près de Beauvais le 28 mai 1358, des incidents se produisent avec un fait nouveau, ce sont les paysans qui l’emportent en massacrant 9 gentilshommes. Des vilains viennent de tuer des nobles et cela va s’étendre à l’équivalent de 14 départements. C’est la grande jacquerie dans un pays frappé par la guerre, la peste et la crise économique.
La grande jacquerie est provoquée par l’assassinat de neuf gentilshommes, comme la révolte étudiante de Nanterre a embrasé la France en mai 1968, comme en 2019 les gilets jaunes suite à une augmentation d’une taxe sur le carburant.
Ce qui est significatif dans cette jacquerie, c’est que la plus dure révolte se passe au nord de la France sur des terres proches du bassin parisien. C’est la révolte de la petite paysannerie de propriétaires et pas celle de l’extrême misère, de ceux qui meurent de faim et ne payent pas d’impôts. La peste tue entre le tiers et la moitié de la population, la guerre aux combats fait des ravages et il y a aussi de mauvaises récoltes qui ne sont pas vendables.
Il faut savoir que le roi doit vivre des revenus de son domaine et peut augmenter les impôts pour trois raisons : son mariage, la guerre et pour payer une rançon (prisonnier). La violence est horrible. Le liégeois Jean Le Bel écrit : je n’oserai jamais écrire, ni raconter les horribles faits. La revanche est mise en place par la chevalerie du roi de Navarre avec une cruauté sans précédent et fait plus de 20 000 morts.
En 1 382 après plus de 50 ans de guerre les « halles de paris » se soulèvent et les villes de provinces suivent. Tout commence le 1er mars 1383, un collecteur d’impôts réclame à une marchande de cresson la taxe sur la tractation (une TVA avant l’heure), elle refuse et une foule de 4 000 insurgés gagne l’hôtel de ville. La foule s’empare de milliers de maillets entreposés d’où le nom de maillotins donné aux émeutiers. Ils veulent l’abolition de tous les impôts royaux, directs et indirects. C’est demander la mort du fisc… Il faut revenir au bon temps de Louis IX (saint louis) sans impôts permanents.
La fiscalité naît dans le sang, les structures de l’état et les techniques militaires exigent de plus en plus de ressources financières et donc des impôts permanents. Les émeutiers prennent conscience qu’ils se sont battus pour rien.
En 1635, avec l’entrée de la France dans la guerre de 30 ans, un matraquage fiscal est mis en place qui produit des insurrections populaires et une forte répression royale.