Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
L'héroïne, hédoniste de la vie, nous plonge ou replonge en plein milieu des trente glorieuses où face de bouc n'existe pas et où, dans les cabines publiques, le phone sent l'ail de l'utilisateur précédent.
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 198
Veröffentlichungsjahr: 2023
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
Les aventures sexuelles de Martine dans les années 60
Volume 1 (175 pages) - éditions BoD
Les aventures sexuelles de Martine (& de Gilles) dans les années 60
Volume 2 (175 pages) - éditions BoD
Martine et les bottes
une aventure sexuelle de Martine et Jordi dans le Paris des années 60
(195 pages) – éditions CoolLibri
Les différentes nouvelles se déroulent, pour la plupart, dans les années 60 ou début 70.
A l’époque, les jeunes filles ne portent pas encore de « collants » qui n’existent pas ; elles portent des bas tenus par des jarretelles ou des « panties » ; c’est le début des bas autofixants.
La pilule est interdite jusqu’en 1968 ; elle est dangereuse ; elle provoque beaucoup d’effets secondaires indésirables (« Anovlar ») ; après 68, elle n’est disponible que sur ordonnance AVEC autorisation des parents pour les mineures !
La majorité est à 21 ans. Elle passa à 18 ans en 1974, sous Giscard.
Un instituteur à mi-carrière touche 1500 francs par mois. Un paquet de Gauloises coûte un franc en 1965 (1,50€ en 2022) et une baguette de 250g coûte 40 cts de francs (59 cts d’euro en 2022).
Le téléphone est peu répandu et on communique par télégramme ou par "pneu" en région parisienne ; la lettre est roulée, insérée dans un cylindre et envoyée par un réseau de tubes sous pression (pneumatique) au destinataire. Elle met entre 2 et trois heures.
Au début des années 60 (jusqu’en 65 !), une femme, quel que soit son âge, doit obtenir une autorisation écrite de son mari ou de son père (le « chef de famille ») pour avoir le droit de travailler et ouvrir un compte chèque, postal essentiellement !
Il faut montrer une pièce d’identité pour prendre une chambre d’hôtel ; on y remplit une fiche de police ; un couple doit être marié ; il faut être majeur. Régulièrement, en pleine nuit, il y a une descente de police qui vérifie les identités des clients.
Heureusement, on trouve des médecins progressistes qui transgressent ces interdits ; de même chez les hôteliers…
"Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existantes ou ayant existé ne serait que pure coïncidence." (CQFD)
Avant-propos
Table
Martine et la 403
L’épileptique
Martine en mai 68
Touche pipi
Martine et ses étudiants
Gilles en manif
Martine et les deux motards
La prostituée et le camping-car
Martine et le garde forestier
Le puceau
Martine et la couverture
Le viol de Jacqueline
Les filles à vélo
Le taxi londonien
Le retour de Dijon
Le Noël de Londres
La classe verte
Pâques au désert
L’intendant et la R8
Le beau curé
Une rencontre improbable
Martine partait bosser à l’Institut à huit heures, trois jours par semaine ; sa collègue de la bibliothèque commençait aussi trois jours à huit heures ; elles faisaient un jour en duo complet. Les autres jours, elles commençaient à midi et se relayaient pour que la bibliothèque fut ouverte en permanence.
Gilles l’accompagnait en voiture mais il n’avait pas cours d’aussi bonne heure tous les matins ; un jour, elle proposa à Pierre qui commençait le lendemain ses cours à huit heures de l’emmener ; cela éviterait à Gilles de se déplacer.
Pierre, qui préférait qu’on l’appelât Peter, en fut ravi.
La 403 noire fut lâchée dans la pente et démarra juste avant le croisement ; l’air marin du port de la Madrague n’était pas propice aux batteries et il fallait anticiper la panne. De là où ils habitaient, ils avaient une vue superbe sur toute la baie et le port d’El Djamila que tout le monde nommait "la Madrague".
Pierre devait rentrer en France à la fin de son service militaire de coopération d’ici trois à quatre mois ; son colocataire ayant terminé son service, il ne pouvait assurer seul le loyer de l’appartement où ils logeaient ; il avait donc cherché un habitat de repli et Martine avait proposé qu’on l’hébergeât dans notre grande villa du bord de mer, avec participation au loyer.
Elle se cala le dos contre la portière et tourna son buste vers le chauffeur :
« Tu as une poule en France ? » demanda-t-elle.
Peter rougit et répondit sans tourner la tête, le regard rivé sur la route ; il fallait une bonne demi-heure pour rejoindre l’institut à partir de la maison où ils logeaient tous les trois.
Elle s’était particulièrement maquillée ce matin, comme elle le faisait assez rarement.
« Non ; on s’est séparé un moment avant mon départ… »
Elle savait qu’il mentait ; peut-être même était-il puceau !
Timide, il rougissait dès qu’une fille lui adressait la parole. Cette idée l’excita terriblement.
« Et ça ne te manque pas depuis un an ? ».
« Si mais on fait avec ; et puis, il y a des filles en Algérie ! ».
« Et tu en fréquentes assidument ? ».
Ce questionnement l’énervait beaucoup ; elle voulait le pousser dans ses derniers retranchements, qu’il se confie, qu’il s’abandonne. Mais il restait figé, crispé à son volant, fixant la route en jetant parfois un bref regard vers la fille.
Elle était séduisante, attirante, irrésistible même. Elle était là, près de lui, à sa merci, elle s’offrait même, mais il n’osait… « On pourrait s’arrêter en bord de mer, contempler les vagues ; on est un peu en avance ? » lança-t-elle.
« Oui, mais s’il y a des embouteillages comme souvent, on serait en retard ; mieux vaut prendre un peu d’avance… ».
Zut, rien à faire, se dit la fille…
Alors elle posa sa main sur la cuisse du jeune homme qui ne sembla pas réagir.
« Parle-moi des filles d’ici ; comment tu les rencontres ? ».
« Tu sais, dans les complexes touristiques, il y en a pas mal qui sont là pour draguer les coopérants ! Elles cherchent le fric, surtout les devises et certaines le mariage pour quitter l’Algérie ! ».
« Mais ça doit te coûter cher avec ta petite paie de VSNA ? ».
« C’est pourquoi je n’y vais pas souvent, faute de moyens ».
« C’est dégueulasse ! mais ça m’excite ; tu pourrais m’emmener un jour pour voir ? »
« Pourquoi faire ? Mais il y a d’autres moyens ; l’autre jour, alors que je roulais sur une route assez déserte, une fatma toute voilée a soulevé son haïk à mon arrivée et m’a fait un geste avec la langue ; je me suis arrêté ; en fait, c’était une jeune qui faisait le tapin ».
« Et alors, qu’est-ce que vous avez fait ? »
« Ben, ce qu’on fait dans ces cas là… »
Il était de plus en plus gêné ; Martine le relança :
« Dis-moi ; ça me plait ; raconte… »
« Ben, elle m’a caressé et m’a sucé… »
« Waouh, c’est dégueulasse ! et tu as payé ? »
« Oui, bien sûr, la pauvre… »
Martine sentit un désir irrésistible la tenailler ! Elle n’en pouvait plus.
« Et si je te le faisais, combien tu me donnerais ? »
« Arrête tes conneries ; c’est pas pareil ; t’es pas une prostituée… »
« Et alors, je ne te plais pas ? »
« Si, mais c’est pas… » la parole s’interrompit quand elle posa sa main sur le sexe qui était fortement bandé ; elle serra.
Elle aimait voir sa gêne, son trouble ; elle caressait le sexe ; il n’en pouvait plus ; tout rouge, il bafouilla :
« Arrête ! tu vas nous faire avoir un accident ! »
Il ne pouvait plus s’arrêter ; ils étaient en centre-ville et aucun endroit ne permettait une certaine intimité. Elle continua malgré tout de le caresser à travers le pantalon ; soudain, il geint. Elle l’avait fait jouir dans son pantalon !
Ils arrivèrent à l’institut ; il se gara un peu plus loin, à l’écart ; le parking était encore assez vide et isolé ; là, il se retourna vers la fille, l’attira à lui et l’embrassa longuement sur la bouche. Cet acte lui avait demandé un effort surhumain auquel il n’était pas habitué.
En fait, plus tard, il se demanda si ce n’était pas la fille qui l’avait attiré vers elle pour l’embrasser !
« Tu finis à quelle heure ? » demanda Martine en quittant le véhicule.
« Dix-sept heures ; tu veux que je te ramène ? »
« Oui, d’accord ; je veux bien ; bonne journée »
Sa collègue, belle blonde belge, était déjà là. Son mari l’amenait très tôt car, ingénieur polytechnicien belge, il enseignait à l’école polytechnique d’Alger, de l’autre côté de la ville.
Légèrement rondelette, le teint clair, elle rougissait dès qu’un garçon lui adressait la parole ; ses beaux yeux bleu profond étaient alors pétillants ; les étudiants aimaient lui caresser les jambes sous la table ou frotter leur sexe dans son dos quand elle était assise à son bureau ; jamais elle n’osait réagir et présentait aussitôt le feu aux joues.
Elle avait un terrible accent et parsemait ses phrases de termes locaux comme "loque" pour une serpillère, "boules sûres" pour des bonbons, "jatte" pour un bol, "clinche" pour la poignée… Un des étudiants, plus perspicace et plus hardi que les autres, s’était entiché d’elle ; il lui donnait rendez-vous à certaines heures dans la bibliothèque où ils s’embrassaient avidement et longuement et s’enfermaient parfois dans un petit réduit étouffant où l’on stockait des ouvrages inutiles ou endommagés. Cette situation énervait Martine mais la rendait surtout jalouse ; " Pourquoi cette grosse plutôt qu’elle ?" A quelques reprises, le mari qui était arrivé plutôt que d’habitude, trouva sa femme rouge comme une écrevisse et confuse ; elle s’était rhabillée précipitamment, sortant en sueur du cagibi !
Martine la couvrait :
« Transporter tous ces bouquins dans cette resserre surchauffée, c’est épuisant ! ».
Quand même, elle trouvait ça gonflé de s’afficher avec un étudiant car tout l’Institut était au courant. Mais il y avait bien un prof qui sortait avec une élève, majeure, certes, mais algérienne !
Le soir, Peter attendit Martine quelques minutes ; il fallait fermer la bibliothèque et s’assurer que toutes les fenêtres fussent closes.
Elle s’était remise du rouge à lèvres et du khôl précipitamment, avant de partir.
Sur la route, elle questionna :
« Raconte-moi ce qu’elles te font ; ça m’excite ; elles sucent bien ? »
« Arrête de parler de ça ; c’est du passé et c’est pas si souvent ; si j’ai connu trois ou quatre filles depuis que je suis ici, c’est bien un maximum ! »
« Passe donc par Sidi-Ferruch ; tu me paieras un verre au Riadh ! »
« C’est pas la route pour rentrer à la maison ; ça rallonge même si on passe par Cheraga »
« Ah la barbe ! c’est quand même bien plus rapide par Cheraga que par la route de la côte ! Et puis, on n’a pas de copies à corriger… »
Arrivée à Staoueli, la 403 noire continua tout droit vers Sidi-Ferruch plutôt que de tourner à droite vers La Madrague. Il restait une dizaine de kilomètres pour rentrer à la maison.
A la barrière de contrôle où l’armée surveillait les entrées et sorties, Peter informa le militaire qu’ils allaient boire un verre au Riadh où ils rejoignaient des amis ; on ne rentrait pas comme ça dans cette zone réservée aux élites, aux officiers et aux étrangers. Elle le fit stationner à l’écart sur le parking du Riadh.
« Fais comme si tu venais de me draguer à l’hôtel ; qu’est-ce que je dois faire ? »
« Tu m’énerves… » mais il continua :
« En général, c’est la fille qui prend l’initiative ; elle veut des sous, le maximum possible, en devises de préférence. Si tu sors des francs, elle se montre très compréhensive… »
Martine prit l’accent algérois et lui dit :
« Montre-moi ta générosité ; si tu as des francs, tu ne les regretteras pas, c’est moi qui te le dis ; wallah ! »
« Arrête, Martine ; tu m’énerves ; je n’ai pas envie de rentrer dans ce jeu ridicule »
« Tu es un grand sentimental ; en fait, tu n’as jamais connu de fille, une amante je veux dire, avec une vraie relation qui dure… »
Il la saisit, la tira à lui et lui écrasa la bouche. Elle reprit l’initiative et l’embrassa à nouveau, langoureusement. Elle sentait le désir monter enfin en lui et cela l’excitait.
Elle se pencha en avant et lui ouvrit la braguette ; Peter se pencha en arrière, se cala dans le siège et se laissa faire ; elle sortit la verge difficilement, sa taille empêchant l’extraction du slip. Elle le caressa ; il geignait ; se penchant davantage, elle prit le sexe dans sa bouche. Elle l’humecta de salive puis l’aspira en creusant les joues ; le silence total régnait dans la voiture ; on entendait à peine les respirations interrompues par quelques bruits de succion. Elle effectuait des mouvements très lents de va et vient et bloquait la verge au fond de la gorge.
« Tu aimes comme ça ? » s’interrompit-elle.
« Oui ; c’est merveilleux, mais je voudrais te donner du plaisir »
« Non ; laisse ; j’aime te faire ça ; ça me donne énormément de plaisir »
Elle reprit la lente fellation et soudain le sperme jaillit dans la bouche.
« Hum » fit-elle tandis que Peter lâchait un râle et s’affaissait dans le siège.
Ils sortirent prendre un verre au bar du Riadh ; beaucoup de coopérants, d’officiers bavards et de jolies filles algéroises. Il prit un baby, pour faire comme tous les hommes tandis que Martine prenait un "Martini On the rocks".
Elle aimait cette architecture ovoïde, toute en rondeurs ; elle inspirait la douceur, le farniente ; on semblait être à l’abri de la chaleur, du soleil, plus que dans les architectures angulaires… En fait, on était dans un cocon. Pouillon avait construit tout le complexe de Sidi Ferruch qu’elle trouvait admirable et ne comprenait pas les détracteurs de cet architecte de génie.
Elle eut aimé qu’à ce moment un gramophone entamât l’air chanté par Alfredo Kraus ; elle fredonna "Je crois entendre encore, caché sous les palmiers…"
« C’est quoi ? » questionna Peter.
« Un opéra de Bizet, "les pêcheurs de perles" ; ça fait très colonial ; elle continua : "…Sa voix tendre et sonore Comme un chant de ramiers…" »
« Je me vois, femme lascive, dans les anciennes colonies, désirée par des hommes en costume blanc immaculé, brûler de désir pour moi… »
Elle se cala au fond du grand fauteuil club et commanda un second Martini. L’alcool l’aidait à se libérer des préjugés. Le khôl abondant lui donnait un regard pétillant. Les hommes qui passaient près d’elle lui jetaient un regard insistant accompagné d’un léger sourire ; elle était totalement irrésistible ; elle jouissait de sa puissance dominatrice qui pouvait lui faire mettre, pensait-elle, tous les hommes à ses pieds…
Ils reconnurent un enseignant de l’Institut en négociation avec une fille ; il ne les aperçut pas. Une belle brune passant près d’eux fit un sourire et un signe de complicité à Peter ; cela rendit Martine folle de rage !
En sortant, elle lui fit une scène « Tu la connais d’où ? »
« Arrête ; oui, j’ai dû la rencontrer dans un bar ; pas plus… »
« Ouais, ouais… »
La nuit était tombée ; bien moins vite qu’à l’équateur où, en cinq minutes, on passe du jour à la nuit, mais plus vite qu’à Paris.
« Tu l’as baisée dans la voiture, cette brunasse ? »
« Suffit ! on a peut-être pris un pot ensemble ici ou à Zéralda ou à Moretti ou ailleurs ; je ne sais plus… »
A la voiture, elle lui intima l’ordre de s’asseoir sur le siège passager et de le reculer au maximum ; il s’exécuta puis elle lui demanda de retirer son pantalon et son slip. Dans l’encoignure de la portière ouverte, elle retira sa culotte qu’elle lança dans la voiture puis grimpa pour s’asseoir sur ses genoux. Les deux Martinis l’avaient rendue un peu pompette et totalement désinhibée.
Le sexe était un peu mou ; de son bras droit, elle le saisit derrière elle et le masturba tandis qu’elle se frottait les fesses sur ses cuisses ; la verge ne tarda pas à se mettre au garde à vous. Elle se cambra en avant, écarta les jambes et conduisit le sexe vers sa chatte ; elle la frotta sur le clitoris puis la pénétra lentement ; le liquide abondant lubrifia le vagin et la verge pénétra sans difficulté dans ce chaud cocon.
Il la tenait par les hanches ; elle l’accompagnait d’un mouvement de haut en bas, les bras tendus sur le tableau de bord ; pas un bruit, seulement celui des vagues, au loin.
De temps en temps, des phares de voitures illuminaient l’intérieur de l’habitacle ; elle se baissait et ne bougeait plus pour quelques secondes.
Elle se mit à haleter ; le vagin chaud et humide se contracta ; la fille hurla tandis que le sperme se déchargeait. Ils s’embrassèrent longtemps, très longtemps.
Gilles avait mis la table et les attendait, inquiet.
« Ben alors, vous avez-vu l’heure ? »
« Oui ; il y a eu une réunion pédagogique impromptue avec Hadj Messaoud ; ils veulent organiser une sortie sur le terrain avec les élèves de troisième année ; on irait dans l’oued Rhir étudier l’écosystème des palmeraies… »
Martine mentait si bien que Gilles n’en douta pas un instant…
« Pierre, passe-moi tes clés ; j’ai oublié un truc dans la voiture… ».
Je suis seul dans une salle en attendant l’heure du cours suivant. Entre dix-huit heures trente et dix-neuf heures, les salles se vident ; les étudiants quittent la fac ou vont diner au restau U ou d’un casse-croute avant le cours de dix-neuf heures qu’ils quitteront à vingt-deux heures ou plus. Ce sont essentiellement des salariés qui arrivent à cette heure.
Une fille entre dans la salle ; je la connais de vue ; elle est très belle mais inaccessible. Elle est toujours entourée de tas de types dragueurs ou de copines…
« Tu attends le cours de Plet ? » me demande-t-elle
« Oui »
« Tu fais quoi ? tu écris… ? »
« Oui »
« C’est quoi ? »
« Des aïku »
« Des quoi ? »
« Des aïku ; ce sont des poèmes japonais très courts et chargés de sens »
« Tu peux m’en lire un ? »
Je lis…
« Je cherchais un co-locataire ;
Je trouvai une co-pine ;
Elle se plut dans son co-con,
Ma pine… »
« Oui, mais ça rime pas ! et c’est pas en japonais ? »
« Non, tu n’aurais pas compris » (elle est conne, ou quoi ?)
« Parce que tu écris le japonais ? »
« Oui, un peu… »
« Waouh ! »
« T’en as d’autres ? »
Je lis…
« A l’aube, dans la brume,
Des hommes et des femmes,
Font des gestes gracieux…
A l’écart, dans la rizière,
Accroupi, un Thaï chie. »
« Oui ; c’est marrant ! » dit-elle en s’asseyant à côté de moi.
Elle est très désirable ; je me retourne ; personne ; la porte est fermée. Je n’ose la toucher ; vite, il faut profiter de la situation ; je dois continuer à la draguer…
« Dis-moi, on pourrait s’associer pour faire le travail de fin d’U.V. ? Je suis avec des brèles qui ne font rien ; moi, je cherche des coéquipiers sérieux, qui bossent sans chercher à s’accrocher à un train en marche… »
« Ah oui, je veux bien ; pour le moment, je suis seule avec Monique, tu vois qui c’est ? mais faudrait au moins qu’on soit trois… »
« Oui, Monique ; je vois ; elle parait sérieuse… »
Elle est superbe ; un petit pull moulant ses seins bien ronds, une jupe serrée très courte. Sa bouche désirable est soutenue par un rose brillant et ses yeux gris-verts sont surlignés par des traits de rimmel. Ses longs cheveux châtain-clairs sont attachés en queue de cheval. Elle a un visage ovale, parfait, tel qu’on le définit depuis la Grèce antique ; qu’est-ce qui fait qu’on trouve quelque chose ou quelqu’un de beau, de parfait, d’idéal ? En fait, qu’est-ce que l’esthétique ? Vite, une dissert… La société, ou plutôt la civilisation ; les asiatiques aiment les nez aquilins, pointus ; nous préférons les petits nez, arrondis. C’est bien un problème de civilisation.
Bref, je n’ai qu’une envie… l’embrasser, et plus si affinités !
Mais voilà que Michèle se sent mal ; une de ses mains se retourne ; ses yeux se révulsent ; le tout dans un silence total.
Je la retiens par la taille et tente de la lever.
J’ai effectivement entendu dire qu’elle souffrait de crises d’épilepsies et que c’était impressionnant à observer mais pas trop grave pour elle ; c’était arrivé il y a peu de temps au milieu d’un cour.
Il fallait qu’elle s’allonge et la crise passait au bout de dix à quinze minutes.
Je n’avais jamais assisté à ce phénomène ! Ça faisait très peur ; le corps et les membres se contorsionnent plus qu’on ne peut l’imaginer.
Je la couche sur la table ; sa tête se renverse en arrière ; elle me parait absente ; je lui parle ; elle ne réagit pas.
Elle m’est offerte ! je n’hésite pas ! je saisis ses lèvres à pleine bouche.
Je lui caresse un sein ; elle ne réagit toujours pas malgré ses yeux ouverts ; ils sont ronds et bien fermes, ses yeux ; je soulève son pull ; je sors un sein du soutien-gorge et le caresse puis le suce ; je l’embrasse à nouveau ; je bande terriblement.
Elle semble toujours absente ; que fera-t-elle à son "réveil" ? Se souviendra-t-elle que je l’ai embrassée et caressée ?
Je n’en peux plus ; je soulève sa courte jupe ; je caresse les cuisses fraiches ; je passe la main dans son slip et caresse la chatte ; cette fille offerte comme cela me donne une forte envie d’éjaculer ; je la serre dans mes bras ; mes mains parcourent, fébriles, tout le corps ; je l‘embrasse dans le cou, sur le ventre, je lui pétris les hanches… Je jouis dans mon slip !
A son réveil, je lui caresse le visage ; elle reprend conscience peu à peu ; j’appréhende ; elle me regarde : « Merci ! » me ditelle.
"Merci de quoi" me dis-je ; je ne comprends pas trop ; je l’aide à se relever ; je la soutiens.
Je tente de l’embrasser ; elle me repousse ; se doute-t-elle de quelque chose ?
Elle reprend ses esprits lentement.
« Je sais ; ça fait très peur aux gens ; il faut m’allonger et attendre que ça passe… »
« Et tu ne te souviens de rien ? »
« Non ; c’est comme si je m’étais endormie quelques minutes »
« Et tu souffres ? »
« Non »
« Et ça te prend souvent ? »
« Tous les sept à dix jours environ ».
"J’aimerais bien être présent, mais seul, quand cela lui arrivera de nouveau !"
« Bon, si on faisait le planning de nos réunions ? Pour aller sur le terrain, j’ai ma 2CV »
« Ah ! c’est bien ! Je me demandais comment on se rendrait sur place faire les relevés et les enquêtes… ».
" Bonnard ! Si on y allait tous les deux ! Je ferai en sorte d’oublier Monique… Et si une crise la prenait dans la voiture, je l’allongerais sur le lit arrière de la fourgonnette ! " Je me mettais à fantasmer tout en me rapprochant d’elle afin de noter les dates de rendez-vous. Ainsi, j’avais son emploi du temps. Je lui demandai son adresse et son téléphone qu’elle me communiqua volontiers.
Avait-elle un copain ? Je ne l’avais jamais vue avec un type identique mais une kyrielle qui courait après… Avais-je mes chances ?
Je pourrais toujours lui proposer de la raccompagner, un soir, en m’arrangeant pour ne pas avoir d’autres étudiants à ramener ; à vingt-deux heures, les bus étaient peu nombreux et pris d’assaut. Ensuite, il fallait attendre le métro, rare à cette heure.
Je décidai de ne plus être trop entreprenant ; il fallait séduire.
J’ai abusé d’elle sans qu’elle ne s’en rende compte ; cela m’excite au plus haut degré ! Il faut recommencer cette expérience, trop troublante !
Je jubile ; je suis en cours entre Michèle, ma belle, et Monique, qui… Je me serre contre l’une ou l’autre, je me frotte une cuisse avec insistance, pour échanger un avis sur une parole du prof ou une info dont je n’ai cure, juste pour me rapprocher, sentir leur odeur, leur parfum, en un mot, me déclencher un afflux de testostérone !
En permanence, Michèle repousse mes avances, pourtant discrètes et sans obstination.
Un jour, je lui demande si elle a un copain ; sans répondre, elle me retourne la question. M’aurait-elle vue avec ma copine ? Je bifurque aussi en répondant à côté.
On va sur le terrain d’investigation, en 2CV, tous les trois ; on prend des photos, on fait des relevés, on interroge des paysans, le maire ; on fait des croquis, des coupes ; je m’use en courtoisie, en égards, en prévenances ; rien n’y fait !
Quelques semaines plus tard, un soir où il fait froid, je la ramène en voiture ; j’ai réussi à éviter tout autre passager. Il fait nuit ; il bruine. Dans la voiture, je tente de l’embrasser ; sans me repousser, elle me pose un léger baiser sur les lèvres puis se détourne. Serait-ce une première approche ? Un quelconque espoir ? Vais-je enfin conclure ?